Faut-il transmettre ses goûts artistiques à ses enfants ?

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  • – La question qu’elle est bonne : Faut-il transmettre ses goûts artistiques à ses enfants ?
    – TLDR, la réponse : Non, parce que vous avez des goûts de chiotte
    https://www.la-croix.com/Famille/Enfants/Faut-transmettre-gouts-artistiques-enfants-2018-03-13-1200920511

    François Barbe-Gall : Vouloir transmettre ses goûts artistiques à ses enfants part d’une bonne intention, mais ce n’est pas la bonne méthode pour les initier à l’art. Ce qu’il faut leur transmettre, c’est le désir de découvrir ce qu’ils vont pouvoir aimer. Leur dire qu’il y a la peinture, la musique, la littérature et leur ouvrir les portes par lesquelles ils peuvent y accéder. Dans le domaine culturel aussi, l’essentiel est de leur apprendre à être autonomes.

    L’art, est une rencontre privée, intime. Ce sont eux qui vont former leurs propres goûts et ces goûts vont se construire en fonction des opportunités qu’ils auront de voir, d’écouter ou de lire des œuvres. Petit à petit, ils vont pouvoir établir des comparaisons, faire un tri. Les accompagner dans cette découverte reste fondamental. Leur transmettre ses propres goûts, non.

    Merci La Croix, maintenant je suis déprimé. (Je vais brûler les VHS que je conservais religieusement pour que mes enfants en héritent.)

    • Pour ma part, il y a une excellente raison de ne rien transmettre de ma culture à mon fils : elle ne lui apportera qu’isolement social, lecture fataliste du monde, rejet de la quasi totalité des productions dites culturelles humaines pour leur infinie vulgarité, sentiment de solitude intellectuelle permanent, tristesse sans fond. Ma bibliothèque, qu’elle soit brûlée. Elle est le reflet de l’espèce d’erreur que représente ma vie parmi les humains, une sorte d’immense malentendu. Plus j’apprends, plus j’approfondis mes recherches, plus je me sais idiot, perdu, approximatif, lourd.
      Enfant, quand je savais deux notes, j’avais le sentiment de surpuissance de celui qui croit connaître toute la musique du monde. La seule certitude que m’apporte chaque lecture supplémentaire est d’être un âne bâté. Je souhaite chaque jour que mon fils soit le plus éloigné possible de tout ça. Qu’il ne sache rien, ne lise rien, ne voie que des films débiles, qu’il n’écoute que de la musique de merde, et il sera adapté, serein, heureux, il aura des tas d’amis, une vie sociale simple, sans heurt, il supportera les conversations les plus creuses (quasi toutes), trouvera du génie aux pires croutes, du talent aux plus épais.

    • Vous déprimez sec par ici ! La presse catholique est vraiment mortifère.
      L’extrait est culpabilisant, j’ai pas lu la suite. Les parents ne peuvent plus allé voire les expos, concerts, spectacle qu’illes ont envie de voire avec leurs enfants au risque de leur faire perdre leur « autonomie de goût ». Ce truc flou sert probablement à vendre des livres de conseils d’éducation encore plus culpabilisants, et peut être des séances de psy, coaching ou que sais-je. Et puis les conseils d’éducation d’un journal qui se réclame du catholicisme... c’est à dire des gens grégaires au point d’avoir chopper la religion de leurs parents. J’espère que cette revue conseil de ne baptiser personne avant qu’ille aient 18 ans.

      Mes parent m’ont emmener voire des choses qui leurs plaisaient et parfois j’y trouvait mon compte et parfois non et il y a pas que les parents pour forger une autonomie du goût. Les enfants savent faire le tri.

      La seule certitude que m’apporte chaque lecture supplémentaire est d’être un âne bâté.

      Tu tourne ca en noir, c’est pourtant le seul truc rassurant, avoir tout ca encor à découvrir et plus tu en découvre plus il y en a à découvrir et encore et encore sans fin, à part la notre. IGNORANCE IS STRENGTH

    • @mad_meg il y a d’autres jours où je peux défendre tout-à faire l’inverse : agrandissement du monde par la connaissance, renversement des ordres majoritaires par la beauté (l’éternel transitoire), puissance de la camaraderie passant par l’apprentissage commun, etc. Parce que je suis contradictoire, sans doute, mais surtout parce que ces deux choses sont également vraies, que ces deux positions aussi inconciliables paraissent-elles touchent à des points de vérité anthropologique. Burroughs avait imaginé, et pas seulement par jeu, que le langage humain est un parasite. Je pense, moi, le plus souvent, que l’appétit pour la beauté, la douceur, l’intelligence, la singularité, est une maladie. Inguérissable probablement. Mais on n’est pas obligé de tenir une position validiste, après tout, et considérer - ce que je fais un jour sur deux, les jours les moins sombres - que la position malade et minoritaire est plus précieuse à défendre et à vivre que toutes les autres. Et les autres jours, s’excuser d’être la, sentir sa présence au monde comme une aberration, en précipiter doucement la fin. La seule chose certaine, est que j’ai épargné ça au moins à mon fils, et que je ne lui laisserai pas ma bibliothèque.