• Romain Goupil aurait-il mieux fait de mourir à trente ans ?
    https://comptoir.org/2018/03/28/romain-goupil-aurait-il-mieux-fait-de-mourir-a-trente-ans
    https://www.dailymotion.com/video/x6ge5tf

    « Il n’y a pas eu de drames sanglants, on n’a pas de sang sur les mains, […] on s’est amusé au-delà de toute imagination . » Romain Goupil évoque de nouveau sa jeunesse. Nous sommes en 2018, les années ont passé, il n’est plus “voix off”, mais face à la caméra de la chaine Public Sénat. Cette fois-ci le ton est léger et détendu. On pourrait s’interroger sur la véracité de la première partie de la citation. En tant que responsable du service d’ordre d’un des mouvements politiques les plus violents d’une époque violente, Romain Goupil n’a t-il vraiment pas de sang sur les mains ? Les preuves abondent dans le sens contraire. Les actions commandos étaient non seulement organisées, mais filmées par ses propres soins. Cette question en amène une autre : Romain Goupil pense-t-il qu’il n’y a pas de sang dans un CRS – ou plutôt, que faire couler le sang d’un CRS, ce n’est pas très grave ? Est-ce parce que les CRS étaient des “ennemis de classe” ? Peut-être, mais certainement pas dans un sens révolutionnaire.

    Le Romain Goupil auteur de ces paroles a amorcé son tournant conservateur il y a déjà longtemps, soutenu l’invasion américaine en Irak, puis Emmanuel Macron. Était-ce parce que ces flics étaient, à l’inverse, et pour reprendre le mot de Pasolini, de simples fils de prolétaires, dont la vie n’avait aucune valeur au regard de l’étudiant ? Pour répondre à ces questions, il faut interroger la seconde partie de la phrase (« on s’est amusé au-delà de toute imagination »), et la mettre en correspondance avec les revendications martiales pré-citées. Pourquoi cette différence de ton ? En 1968, Romain Goupil appelait à la révolution. La Ligue communiste revendiquait la création « d’une armée plus forte que l’armée bourgeoise, d’une police plus forte que la police bourgeoise » – des propos, là encore, rapportés par l’objectif de Goupil. Tout cela, simplement pour s’amuser ?

  • Thierry Pardo : « L’organisation de l’école est conforme à la logique industrielle » - Le Comptoir
    https://comptoir.org/2018/03/19/thierry-pardo-lorganisation-de-lecole-est-en-tous-points-conforme-a-la-log

    Titulaire d’un doctorat en éducation, Thierry Pardo est chercheur indépendant associé au Centre de recherche en éducation et formation relatives à l’environnement et à l’écocitoyenneté de l’Université du Québec à Montréal. Il parcourt le monde en famille afin de présenter au cours de conférences les apports d’une posture libertaire, et pour accompagner les parents désireux de ne pas inscrire leurs enfants dans une démarche scolaire classique. Il est également l’auteur de plusieurs essais, dont « Une éducation sans école », un ouvrage magistral de synthèse sur les pistes à explorer pour ceux qui désirent ne pas en passer par les voies classiques de l’enseignement. À l’occasion de la réédition revue et augmentée de celui-ci chez Écosociété, nous avons souhaité nous entretenir avec lui.

    « L’organisation scolaire répond aux besoins de l’État-nation et à son mode de production, pas aux besoins de l’enfant. »

  • Quand la finance fait du social – Le Comptoir
    https://comptoir.org/2018/03/26/un-ovni-financier-au-pays-du-social

    Pierre Bitoun et Lou Hubert, tous deux sociologues, livrent ici une présentation critique d’une nouvelle offensive de la finance en direction du “social”. Ils décortiquent et critiquent les “Social impact bond”, des titres de dette (obligations) censés financer les politiques sociales et dont le rendement dépend de l’efficacité de celles-ci. Il est important de les comprendre et de les dénoncer pour ce qu’ils sont : des titres financiers faussement sociaux qui dévoilent la volonté de la finance de remplacer l’État.