Quelques notes tirées du film « Planète_à_vendre » :
Facteurs nécessaires des terres pour intéresser les investisseurs :
– sol fertile ;
– terres proches d’un point d’exportation ;
– accès à l’eau.
Si une terre a ces caractéristiques, c’est un bien comme les autres.
Mais pourquoi s’intéresser aux terres cultivables alors que les personnes/institutions qui s’y intéressent les avaient toujours méprisées ?
→ car la population mondiale augmente et il y a donc nécessité d’augmenter la production agricole.
On est aujourd’hui face à la construction d’un nouvel ordre agricole global.
Arabie Saoudite :
Depuis 40 ans il y a un développement de l’agriculture en Arabie Saoudite. A un certain moment, l’Arabie Saoudite est devenu exportatrice de blé.
Mais le prix a été l’épuisement des réserves d’eau. A cause de cela, en 2008, le roi a déclaré qu’il fallait arrêter la production de blé dès 2016.
Fin 2007 : événement déclencheur du changement→ la crise alimentaire mondiale, causée notamment par l’augmentation de la production de biocarburants, par la diminution du niveau des stocks de céréales et par les restrictions d’exportations de certains pays (Vietnam et Argentine notamment, qui refusaient d’exporter des céréales).
→ solution : investir dans des terres et cultiver soi-même les céréales nécessaire.
Le Roi Abdullah octroi 800 mio. de dollars pour que l’Arabie Saoudite achète des terres. L’Arabie Saoudite achète des terres notamment en Afrique de l’Est en promettant qu’elle investi dans des infrastructures, des technologies dans le pays et qu’elle augmentera l’emploi national.
On voit donc un changment dans la direction des investissements, il n’y a plus seulement des investissements du Nord au Sud, mais aussi des investissements Sud – Sud (Arabie Saoudite et Inde).
3 vagues de mondialisation :
– industrie
– services
– agriculture.
Exemple d’un investisseur indien en Ethiopie (il y a implanté la plus grande plantation de roses au monde), pour son exploitation :
– le plastique vient de Chine
– le système d’irrigation d’Israël
– le capital d’Inde
– les roses vont en Europe
– les pelleteuses viennent de Corée
– les serres d’Equateur
– les moteurs d’Allemagne
L’Ethiopie a déjà 1,6 mio. d’ha de terres prêtes pour les investisseurs étrangers. Dans le futur, l’Ethiopie prévoit de mettre à disposition 3 mio. d’ha de terres.
→ En Ethiopie toutes les terres sont de propriété de l’Etat ethiopien (suite du régime socialiste des années 70 et 80)
L’investisseur indien déclare « On se sent un peu comme Christoph Colomb (…). C’est de la terre vierge, de l’or vert, elle n’a jamais été labourée depuis qu’elle existe ».
« L’Etat a besoin d’un investisseur et les investisseurs ont besoin d’un bon Etat », il continue.
L’investisseur indien paie 10 dollars par an par ha. de taxes sur les terres, mais les 6 premières années sont gratuites. Le contrat est de deux fois 40 ans" → le prix a été fixé par l’Etat éthiopien.
Avant, sur ces terres, les locaux y faisaient pêtre leur bétail et ils cultivaient du tèf et du sésame pour la production familiale. Maintenant, ils doivent partir et laisser leurs terres.
Litige avec l’investisseur indien : accès à l’eau, car l’eau est sur le territoire de l’Indien.
Renée VALLVE de l’ONG « Grain » :
« Le ’land grabbing’ est vu comme la solution à la crise alimentaire. Alors que c’est une agriculture intensive, qui est à l’origine de la crise alimentaire »
Arrivée sur scène de la finance (banques, fonds de pension, etc.) :
Dans les années 2010, une grande spéculation sur les matières premières agricoles a commencé. Cette spéculation a fait augmenter les prix et augmenter la volatilité de ces prix. Ainsi, les investisseurs ont compris qu’on pouvait gagner de l’argent avec l’agriculture et ainsi ils ont commencé à acheter des terres.
En 2005, la proposition d’un financier d’acheter des terres était ridiculisée « ici en Europe on nous paie pour ne pas cultiver la terre et tu veux qu’on te donne de l’argent pour acheter des terres ? »
→ Réponse du spéculateur : « l’UE continuera à subventionner la paysannerie européenne pour qu’elle ne cultive pas, mais on augmentera la cultivation dans le Sud, non pas car il y a des subventions, mais car c’est rentable »
Au lieu de créer des emplois, comme veulent le faire croire les investisseurs, c’est une agriculture sans agriculteurs qui est promue. En Uruguay, les campagnes se vident. Les petits paysans quittent la campagne pour aller dans les périphéries des villes ou à l’étranger, ou alors ils sont payés à la journée pour un salaire de faim pour le nouvel investisseur…
Olivier SCHUTTER, rapporteur de l’ONU pour le droit à l’alimentation :
« Les pays ainsi produisent pour l’étranger et sont de plus en plus dépendants des marchés internationaux. Tant que les prix alimentaires sont bas, c’est ok, mais quand les prix augmenteront… »
Absurdité du système : l’investisseur indien vend le riz qu’il produit en Ethiopie aux agences d’aide alimentaire qui distribuent le riz à la population éthiopienne…