Israël, Afrique du Sud et apartheid , par Alain Gresh (Les blogs du Diplo, 8 juin 2013)

Génial ! Bravo ! La petite seconde d’hésitation qu’il m’a fallu pour comprendre la carte a un écho extraordinaire (un peu comme la carte maritime de la Palestine)

@Philippe_De_Jonckheere : Celle-là ?

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c0/Blocus_gaza.jpg/800px-Blocus_gaza.jpg

Non, celle-ci :

https://ccfdmorbihan.files.wordpress.com/2014/07/palestina-675x1024.jpg

 :-)

Ca pose, entre autres, le problème d’#apartheid subi par les populations #autochtones du grand nord canadien (innuits, crees) qui ont très difficilement accès aux services (médicaux entre autres) accessibles à tous leurs concitoyens « du sud »...

#Canada

#apartheid ne paraît pas le mot le plus adapté et l’adopter affadit les contextes où il est plus pertinent, comme l’Afrique du Sud, l’Amérique sudiste d’avant les lois déségrégatives ou potentiellement Israël. #ségrégation territoriale ne serait il pas plus indiqué ?

La plupart de mes amis militants sud-africains utilisent sans sourciller le mot apartheid. Cf. ▻http://cjpp5.over-blog.com/article-writing-rights-nu-org-za-why-i-believe-israel-is-an-aparthe (adresse temporaire, le site d’origine est en panne)

@fil il me semble que ce que @rumor pointe du doigt c’est le fait que l’apartheid pour qualifier une situation sud africaine, très bien, en revanche pour ce qui est de décrire une autre situation de ségrégation dans un tout autre coin du globe, ça porte moins et ça galvaude le mot quand il est de nouveau compris dans son contexte naturel.

Et sinon, il m’est arrivé plusieurs fois d’emmner des amis en Belgique et quand ils ou elles s’excusaient de ne pas parler un mot de flamand, je leur faisais remarquer qu’en fait elles connaissaient au moins le mot apartheid . Si un jour le néerlandais disparaît comme langue (possiblement avec la disparition des deux plats pays suite à la montée des eaux, ce sera sans doute le dernier mot de cette langue que l’on connaîtra encore)

@philippe_de_jonckheere dans le cas d’espèce les amis de @fil l’utilisaient pour parler d’Israël…

I see.

Je me permet de citer le travail d’un collègue sur la comparaison Afrique du Sud/Israeël par l’apartheid :
Giraut, Frédéric, ‘Apartheid et Israël-Palestine  : enseignements et contresens d’une analogie’, Cybergeo  : European Journal of Geography, 2004 <▻http://journals.openedition.org/cybergeo/5454> [accessed 6 April 2018]

L’analogie entre l’apartheid et la situation en Israël-Palestine envahit les commentaires et les analyses. Elle prend cependant différentes formes. L’usage radical et systématique de l’analogie vise à condamner l’Etat d’Israël et le sionisme dans leur nature même. Cette approche infondée est aisément réfutable par l’analyse comparée des deux systèmes politiques et sociaux, y compris la discrimination des Arabes israéliens par rapport à celle des non Blancs en Afrique du Sud de l’apartheid. L’usage conjoncturel à visée critique ou constructive de l’analogie s’applique quant à elle exclusivement au traitement des Territoires occupés par Israël et fait référence à la politique du « grand apartheid » et ses bantoustans. Bien que s’appuyant sur quelques éléments communs, cet usage de l’analogie ne résiste pas à une analyse technique et contextualisée des ingénieries territoriales et politiques. Là où le « grand apartheid » relevait d’un système politico-territorial profondément raciste mais de nature postcoloniale, la politique israélienne vis-à-vis des Territoires occupés et plus généralement le sionisme contemporain, apparaissent comme un nationalisme de pratique coloniale, au sens étroit du terme (primat de l’appropriation foncière et de l’annexion sur les autres formes de domination). Les perspectives de résolution du conflit font également l’objet d’approches comparatives qui s’intéressent à l’expérience sud-africaine. Là aussi l’analogie entre les deux situations offre peu de points communs sur lesquels s’appuyer pour concevoir les modalités d’un compromis géopolitique et d’une réconciliation. En revanche, le rapport renouvelé au territoire et à la souveraineté, esquissé à Genève, relève d’un post-sionisme territorial qui semble porteur de solutions.

C’est un travail déjà un peu ancien et il serait intéressant de relire son texte en prenant en compte les nouveaux développements de la politique israélienne sous gouvernement d’extrême droite.

Aussi, ce papier d’@alaingresh il y a 5 ans
►https://blog.mondediplo.net/2013-06-08-Israel-Afrique-du-Sud-et-apartheid

(J’aime bien comme cette conversation a changé de sujet dès le deuxième commentaire)

►https://seenthis.net/messages/683363

@fil D’un autre côté la fin de ton article y invitait presque :

Mais, comme tout terrain, elle représente aussi en soi un paysage, que l’on peut contempler et arpenter pour sa beauté propre et les rêveries qu’elle fait surgir.

@rumor ne conteste pas l’utilisation du mot apartheid dans le contexte israélien. La question reste posée dans le contexte colonial canadien : peut-être qu’elle est inappropriée. Il est possible que pour les autochtones du nord, le mot « ségrégation » conviendrait. Pour ce qui est des autochtones un peu partout au Canada, y compris en pleine ville, mais traités comme des citoyens de seconde zone, on a vraiment envie d’utiliser le mot apartheid... quels seraient les critères pour ne pas abuser de ce terme d’après vous ?

@philippe_de_jonckheere —> v. aussi l’#archipel_alpin (outre l’#archipel_palestinien) :

https://seenthis.net/local/cache-vignettes/L600xH424/77lksAypng-99b23-ce3f3.png

Et sur la question #apartheid / #Israël / #Palestine, j’ajouterais le tag #terminologie #mots #vocabulaire

Petit début de réflexion ici :
►https://seenthis.net/messages/683363

Message de @palestine___________

▻https://seenthis.net/messages/683820

Je n’ai personnellement aucune expérience de vie au Canada. Une manière de répondre à dror @sinehebdo serait de partir de cette définition (même si elle plus empirique que conceptuelle ; on pourrait en prendre une autre)

L’apartheid (mot afrikaans partiellement dérivé du français, signifiant « séparation, mise à part ») était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948 en Afrique du Sud (Union d’Afrique du Sud, puis République d’Afrique du Sud) par le Parti national, et aboli le 30 juin 1991. La politique d’apartheid se voulait l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique jusque-là empirique de ségrégation raciale (Pass-laws, baasskap et colour bar), élaborée en Afrique du Sud depuis la fondation par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales de la colonie du Cap en 1652. Avec l’apartheid, le rattachement territorial (puis la nationalité) et le statut social dépendaient du statut racial de l’individu.

▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Apartheid#Les_cat%C3%A9gorisations_de_l'apartheid
Il y a aussi la distinction entre petit apartheid (concernant les relations entre les personnes, réglementant notamment la sexualité) et grand apartheid (dimension territoriale).
Dans quelle mesure la ségrégation raciale mise en oeuvre au Canada contre les natives relève-t-elle de normes institutionnelles et juridiques, voire de pratiques autorisées par les autorités étatiques ?

traduction espagnole par @severo
▻https://visionscarto.net/mapa-global-de-accesibilidad

in English
▻https://visionscarto.net/global-accessibility-map

#Israël #diplomatie #ANC #Afrique_du_Sud