Mon inconscient me laisse en rase campagne
J’attendais pourtant la suite du feuilleton freudien
Et que vais-je raconter à McEnroe mardi prochain ?
Café silencieux
C’est bien aussi
Regard au loin
Échange de blagues
Avec Émile
Veiller sur son moral
Émile parti
Je monte dans ma chambre
Et déballe le tableau de Martin
Je décroche mes deux photographies
Du Jour des innocents
Et j’accroche Marie-Louise de Tassis
Marie-Louise de Tassis
De Van Dyck
Réinterprété par Martin
J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
Je travaille sur les épreuves de Raffut
À cheval sur deux chaises
J’emmène Zoé au BDP
Rizoto pour Zoé
Mezzé pour mézigue
Avant qu’on nous serve
Je donne le début de Raffut à lire à Zoé
Elle rit de temps en temps, bon signe !
Et surtout
Elle confirme
C’est lisible par elle
Café
Retour
Rangement
Dans l’attente d’une nouvelle rasade
De coquillettes de Mathilde
Je travaille à mes #Flux_détendus_
Presque un an que je ne travaille plus
Ni en photographie, ni même à quoi que ce soit
De numérique. Rouillé. Et indifférent, presque
Faisant du tri dans mes images
Je remarque que je n’ai même pas regardé
Mes photographies des dernières vacances cévenoles !
De temps en temps
Le changement de disques (de free jazz)
Donne un répit au vieux photographe
Je reçois des nouvelles de Corentin
Les Montréalais entendront parler
De Mon Oiseau bleu en août !
Du coup
Le connaissant
Je prends les devants
J’ai commencé à écrire
Des tercets sur mon téléphone de poche
Au cinéma pendant les réclames
Au début
Je n’avais
Qu’une seule lectrice
Quand elle est partie
Je me suis senti amputé
J’ai continué les tercets pour survivre
Je les écrivais
Au fil de l’eau
Téléphone et bouts de papier
Le soir
Je rassemblais
Les extraits
Après un mois
De cette collecte
Je les ai copiés collés dans _seenthis
Mon Oiseau bleu
N’a pas de contrainte
Mais beaucoup d’habitudes
C’est souvent le récit du rêve
Qui démarre la journée, ou pas
Il n’y a pas de règle
J’ai songé un moment
En faire une très grande page html
Mais je ne sais plus faire ce genre de choses
Quand Mon Oiseau bleu
Sera fini il rejoindra, tête-bêche
Les Anguilles les mains mouillées
Mais je ne sais pas
Quand ce sera la fin
De Mon Oiseau bleu
J’attends le bon moment
Pour cela
Un signe, une fin. Naturelle
Le moment
De lâcher
Prise
Le
Bon
Moment
Le moment
Propice
Pour
Lâcher
Prise
F
I
N
Fontenay-sous-Bois, le 18 mars
En écoutant Downdating
De Seijiro Murayama
Fini ?
Oui
Fini !
Mais alors
Je ne vais plus pouvoir
Écrire de petits poèmes ?
Je ne vais plus pouvoir
Écrire à propos de ces petites
Et de ces grandes choses qui m’arrivent ?
Des personnages
Vont disparaître ?
Psy, Ego, vous-savez-qui
Je ne pourrais plus noter
La grande intelligence de Sarah
Les surprises d’Émile et les bons mots de Zoé ?
Je ne pourrais plus
Chanter les concerts merveilleux
Ceux du Tracé provisoire et ceux d’ailleurs ?
Je ne pourrais plus
Écrire : « Comme dans (tel ou tel film)
Tu vois ? »
Je ne vais pas faire
La chronique de la lecture hier
Des poèmes de Jim Dine à Beaubourg ?
Pas davantage
Celle du concert de Seijiro Murayama
À Sonic Protest à Sainte-Méry ?
Et d’y croiser
Lotus, Isabelle Duthoit
Et Margaux ? Et d’y être heureux ?
Pas même
Je n’y crois pas, demain
Le concert des Sex Pistols ?
Merde
Les Sex Pistols
Ne seront pas dedans
Non, il me suffira
D’être heureux
Et de ne plus l’écrire en somme