• L’idée charmante et géniale et pas du tout originale aujourd’hui dans le Financial Times : la partition du pays est le meilleur espoir pour la paix en Syrie, et pour cela il faudra une invasion occidentale pour l’imposer.
    Partition presents the best hope for peace in Syria - This will require western troops to enforce it - Ray Takeyh, Hasib J. Sabbagh Senior Fellow for Middle East Studies
    https://www.ft.com/content/06e2af00-9d19-11e6-8324-be63473ce146

    The problem with these plans is that they will not actually end the war. The only way that will happen is for the US and its European partners to draw a partition plan and then deploy troops in huge numbers to enforce it.

    Le début peut être lu ici :
    http://www.cfr.org/syria/partition-presents-best-hope-peace-syria/p38451

    Ce qui est sidérant c’est que ces saloperies se font et se disent ouvertement, et qu’on fait mine de ne pas le comprendre.

  • Le Hezbollah, une force contre-révolutionnaire
    http://www.contretemps.eu/interventions/hezbollah-force-contre-r%C3%A9volutionnaire
    http://www.contretemps.eu/sites/default/files/images/liban-manifs.large.jpeg

    Le Hezbollah a été et reste l’objet de débats vigoureux parmi les chercheurs et entre les différents courants de « gauche » au Moyen Orient et à travers le monde. Certains considèrent encore et toujours le mouvement fondamentaliste islamique libanais comme « anti-impérialiste », estimant qu’il représente une variante arabe de la « théologie de la libération » (qui s’est développée en Amérique latine), en visant une plus grande justice sociale et une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à « l’invasion des valeurs étrangères ».

    Cette vision, soutenue principalement au Moyen Orient par les mouvements de la gauche traditionnelle issues du stalinisme, et certains issus de courants maoistes ou du nationalisme arabe, a été de plus en plus remis en question au fil des années, et surtout après le début des soulèvements populaires dans la région du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MOAN). Cet article de Joseph Daher vise à montrer que le Hezbollah est devenu une force contre-révolutionnaire en raison de son opposition à tout changement radical et progressiste au Liban mais aussi au-delà, en particulier en Syrie, en participant à la répression du mouvement populaire syrien aux côtés du régime d’Assad.

    #Hezbollah #moyen-orient #Liban #contre-révolution #Syrie #Assad

    • Je ne trouve pas ça très bon (mais je suppose que ce n’est pas très surprenant)…

      (1) L’auteur (Joseph Daher) tient un blog sur la Syrie :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com
      que je n’ai jamais trouvé bien intéressant. Notamment depuis un article de légitimation de l’« opposition armée » en Syrie que j’avais trouvé particulièrement naïf à l’époque (septembre 2012) :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2012/09/19/nature-role-et-place-de-la-resistance-armee-en-syrie
      Pour rappel, deux mois plus tôt, on avait déjà des choses très claires telles que ceci :
      https://seenthis.net/sites/141310

      Mais l’idée principale ici est que l’auteur se positionne comme un révolutionnaire syrien et part donc de la dénonciation du rôle du Hezbollah dans la répression en Syrie. Le fait qu’il extrapole cette position à une analyse politique du rôle du Hezbollah au Liban le fait, à mon avis, largement passer à côté du sujet. Le titre condense cette difficulté : considérant que le Hezbollah est une force « contre-révolutionnaire » en Syrie de par son rôle en faveur du régime dans la crise syrienne, l’auteur extrapole à « force contre-révolutionnaire » tout court, c’est-à-dire politiquement, socialement et économiquement au Liban. C’est une généralisation qui existe à gauche depuis l’implication du Hezbollah en Syrie (par exemple Fawwaz Traboulsi), et pourquoi pas, mais ça me semble important de le préciser ici, parce que ça amène une certaine forme de « démonstration ».

      (2) Je l’ai déjà écrit dans un article de 2006 :
      http://tokborni.blogspot.fr/2006/12/des-ides-trop-simples-pour-les.html
      Personnellement je n’ai jamais rencontré de gauchiste libanais (mais je ne connais pas tous les gauchistes libanais…) qui soutienne que le Hezbollah serait réellement un force progressiste. Même le PCL (qui, je suppose, rentre dans la catégorie de ce que l’introduction de l’article qualifie d’« issue du stalinisme »), cité en 2006, abordait explicitement la question et son rapport critique. Et je pense que depuis 2006, sa position est encore plus « distanciée » quand à ses espoirs que le Hezbollah soit une force de progrès social. (Mais il ne faut pas non plus nier certains aspects caractéristiques de développement social et de sérieux dans la reconstruction, ni les réduire à de pures considérations sectaires.)

      L’introduction de l’article prétend d’ailleurs qu’il y aurait des mouvements de gauche qui admireraient dans le Hezbollah « une réaffirmation de l’identité nationale libanaise face à “l’invasion des valeurs étrangères”. » Je serais vraiment curieux de savoir qui sont ces mouvements progressistes au Liban qui attendraient réellement que le Hezbollah (islamiste et réactionnaire) s’occupe de la question des « valeurs » dans la société…

      (3) Il y a une malhonnêteté logique dans l’article : il est reproché au Hezbollah de ne pas être ce qu’il n’est pas (un parti socialement progressiste), en occultant ce qu’il est avant tout (la principale composante de la Résistance libanaise à Israël). Si on prend les soutiens de gauche au Hezbollah, l’adhésion vient très clairement de son rôle de résistance ; pas de son côté force de progrès social (ce qui relèverait d’une naïveté sidérante).

      (4) Le premier développement (Le Hezbollah, une base sociale en mutation) n’est pas intéressant, mais surtout très tordu du point de vue logique. En gros, prétendre que le Hezbollah s’embourgeoise parce qu’il est remporte des élections professionnelles chez les pharmaciens. Mais si l’on accepte que le motif de soutien au Hezbollah est d’être la Résistance, et non son (très hypothétique) positionnement anti-capitaliste, ça n’a rien de surprenant. Ce n’est pas un parti de lutte des classes (c’est un parti islamiste, come on…), c’est un parti dont l’identité et la communication sont toutes entières basées sur la résistance, notion qui traverse toutes les classes sociales.

      Cette dénonciation de l’embourgeoisement serait plus pertinente s’il parvenait à expliquer que la popularité du Hezbollah est en baisse dans les classes populaires (ce qui constitue plutôt le fond de commerce d’un Lokman Slim), mais évidemment ce n’est pas le cas.

      Sauf à tordre carrément les citations pour faire leur faire dire n’importe quoi :

      Ces caractéristiques de l’évolution de la représentation politique et de la base sociale du Hezbollah indiquent que même si l’organisation continue d’attirer le soutien de personnes issues de toutes les couches de la société, ses priorités sont de plus en plus orientés vers les plus hautes strates de celle-ci. Le député Ali Fayyad a reconnu cette tendance en 2010, quand il a fait remarquer que « le Hezbollah n’est plus un petit parti, c’est une société entière. Il est le parti des pauvres, oui, mais en même temps il y a beaucoup d’hommes d’affaires en son sein, nous avons beaucoup de gens riches, certains issus de l’élite »

      Je ne vois pas en quoi la déclaration « reconnaît » le changement de « priorités vers les plus hautes strates ».

      (5) Autre difficultés de cette partie :

      1. occulter le fait que la lutte contre le Hezbollah se fait, de manière tout à fait ouverte, avec la volonté de punir économiquement les populations suspectées de le soutenir (et ceci de manière tout à fait confessionnelle : les chiites et les chrétiens) ; parler de l’embourgeoisement des soutiens au parti dans ces conditions relève à mon avis de la rigolade…

      2. ne pas évoquer les sanctions économiques contre les soutiens au Hezbollah, la traque internationale contre ses financements, et les règles draconiennes imposées aux banques libanaises ; ce qui pose deux difficultés logiques : (a) mettre au même niveau l’embourgeoisement du 14 Mars et du Hezbollah, dans ces conditions, relève à nouveau de la rigolade ; prétendre que la « fraction chiite de la bourgeoise » soutiendrait désormais le parti parce qu’elle y trouverait un intérêt financier direct est du plus haut comique ; (b) évoquer les « affaire des corruption » quand, de fait, toute forme de financement de la Résistance libanaise est considérée comme criminelle, bon…

      (6) La partie « L’État confessionel et bourgeois » est un peu plus pertinent, mais pas transcendant non plus. Le Hezbollah est fondamentalement un parti islamiste chiite, je ne vois pas qui – surtout à gauche – irait croire qu’il ne serait pas confessionnel.

      Une fois qu’on a écrit ceci :

      À la lumière de ces développements, il est évident que le Hezbollah ne constitue pas et d’aucune manière, cela depuis un certain temps désormais, un défi pour le système confessionel et bourgeois libanais. »

      je ne vois pas ce qu’il y aurait à ajouter (en dehors du fait que la tournure « à la lumière de ces développements » est d’une remarquable naïveté : parce qu’« avant », ce n’était pas déjà clairement le cas (en réalité, beaucoup pensent, ou espèrent, qu’avec Nasrallah et certaines déclarations suite à la guerre de 2006, toute une partie de la rhétorique du Hezbollah a progressé dans le sens de l’acceptation des orientations politiques de ses alliés).

      Je ne sais pas ce qu’un lecteur pourra comprendre de la citation de Mehdi Amel sur les « couches non hégémoniques » cherchant à occuper des « positions hégémoniques ». Le lecteur pourra avantageusement se référer à la source de cette citation :
      http://revueperiode.net/de-lantifascisme-au-socialisme-strategie-revolutionnaire-dans-la-guerr
      Ce que je suppose (parce que vraiment j’ai rarement vu une utilisation aussi obscure d’une citation totalement jargoneuse), c’est que le Hezbollah reste un parti visant à « rééquilibrer » le confessionnalisme libanais, et non à le supprimer. Si c’est ça, je suis d’accord, mais il me semble assez évident qu’un parti confessionnel est, dans la lutte contre le confessionnalisme politique, bien plus du côté du problème que du côté de la solution.

      Cependant, en reprochant au Hezbollah de ne pas avoir soutenu certains mouvements (« You Stink » en 2015, les mouvements syndicaux précédemment, les difficultés de Charbel Nahas au gouvernement, etc.), je pense qu’il entre à nouveau dans des difficultés. Certes je ne doutes pas que le Hezbollah soit une force socialement et économiquement peu progressiste, mais on ne doit pas non plus occulter que :

      1. le Hezbollah étant « en politique » avec pour souci premier d’être une force politique qui « protège les armes de la Résistance », il devrait être assez évident qu’il aura énormément de mal à soutenir des mouvements qui ne mettent pas clairement en avant leur soutien ouvert à la Résistance (et sinon, oui, par ailleurs je pense qu’il a parfois une tendance paranoïaque dans son approche des mouvements qu’il ne contrôle pas directement) ;

      2. le Hezbollah étant un parti religieux, conservateur, et pas tellement progressiste sur la plupart des questions de gauche (et c’est évident dès ses origines), non seulement il me semble très naïf de lui reprocher ce qu’il n’est pas, mais surtout je trouve très dangereux d’exiger de lui, notamment pour les mouvements de gauche, qu’il s’implique plus en politique et qu’il se mêle de valeurs et d’économie. Les gens de gauche que je fréquente au Liban, pour la plupart, se réjouissent de l’existence d’une telle Résistance, mais pour le reste préfèrent que le Hezbollah ne se mêle pas trop de politique, en dehors de soutenir ses alliés qui protègent le rôle de la Résistance.

      (7) Toute la partie « Idéologie » me semble peu intéressante, en ce qu’elle prétend expliquer des évidences absolues pour les mouvements de gauche libanaise.

      Ainsi :

      La lutte contre la détérioration des conditions d’existence du peuple libanais a toujours été subordonnée à la reconnaissance de la légitimité de la structure armée du Hezbollah, et c’est la raison pour laquelle le Hezbollah a appelé Saad Hariri – à plusieurs reprises – à rechercher des collaborations conjointes et une participation à un gouvernement fondé sur les accords que le parti avait conclus avec son père, Rafiq Hariri. Cela était compris de la manière suivante : le Hezbollah s’occupe de la « résistance » à Israël et Hariri prend en charge les politiques économiques et sociales du pays, chacun n’interférant pas dans les affaires de l’autre27.

      mais à nouveau, le fait que le Hezbollah est une Résistance armée et que sa participation politique au Liban devrait uniquement se préoccuper de protéger l’existence de cette résistance (dans un pays où des milliards de dollars sont injectés pour détruire militaire, économique et politiquement, cette résistance), ne devrait pas chagriner des gens de gauche (qui, eux, devraient se charger du progrès social). Vouloir à tout prix que des islamistes notoirement conservateurs soient le fer de la lance du progrès social au Liban me semble une idée totalement farfelue.

      (8) La partie du texte sur le rapport du Hezbollah aux processus révolutionnaires n’est pas transcendant, surtout qu’il s’agit d’arriver à ceci :

      La prétention du Hezbollah à exprimer sa solidarité avec les opprimés du monde entier est en grande partie basée sur les intérêts politiques propres du Hezbollah, qui sont eux-mêmes étroitement liés à ceux de l’Iran et du régime d’Assad en Syrie. Voilà pourquoi la confrontation militaire entre le Hezbollah et Israël, qui a été au cœur de son identité, a été subordonné aux intérêts politiques du parti et de ses alliés régionaux. L’armement du Hezbollah a été de plus en plus orienté vers des objectifs autres que la lutte militaire contre Israël, selon les contextes et les périodes, y compris des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban.

      La défense de l’ « axe de la résistance » et de l’appareil armé du parti a été utilisée par le Hezbollah comme un outil de propagande pour justifier la politique et les actions du parti, le dernier exemple étant son intervention militaire en Syrie sous le prétexte de défendre la « résistance » contre le « projet américano-israélien-Takfiri ».

      Tout cela est, dans la littérature pro-rebelles en Syrie, d’une banalité absolue. (Le phrase « des attaques militaires contre d’autres partis politiques à l’intérieur du Liban ou la prévention de tout acteur de résistance autre que le Hezbollah au Sud-Liban » est tellement orientée et fausse que c’en est un peu effrayant.)

      Ramené au Liban (sujet central de l’article), un aspect de cette rhétorique revient à reprocher au Hezbollah ne pas être en guerre ouverte contre Israël depuis 2006. Une position que je trouve bien dangereuse…

      (9) Grosso modo, le Hezbollah n’est pas « anti-impérialiste » et pas tellement la « résistance », tout ça c’est un alibi. C’est juste qu’Israël, les États-Unis, les pays européens quand ils s’alignent sur la droite israélienne, les pétromonarchies du Golfe… dépensent des milliards de dollars, de manière continue, pour tenter de le faire disparaître. (L’occulation des impératifs stratégiques et géopolitiques dans la région est une constante de ce genre de littérature.)

      (10) Une importante occultation dans ce texte (là encore très classique), est de reprocher les slogans et les comportements sectaires du Hezbollah, sans évoquer une situation géopolitique dans laquelle l’excitation sectaire anti-chiite est une des armes centrales et permanentes déchaînées par les médias du Golfe, les prédicateurs salafistes, le 14 Mars libanais, les propagandistes de la rébellitude syrienne, etc.

      Alors certes le sectarisme c’est mal, mais ne pas replacer l’évolution du discours du Hezbollah, depuis 2011, dans un environnement d’agitation sectaire généralisée, et qu’il perçoit comme spécifiquement dirigée contre la Résistance, c’est passer à côté d’une partie du problème.

      Autre aspect : n’extraire que les détails sectaires, et détournés de leur sens (par exemple l’explication, par Nasrallah, de l’intervention pour protéger le sanctuaire de Zaynab, en occultant le fait qu’il l’avait justifiée pour éviter une réaction sectaire incontrôlable des chiites), en occultant les efforts permanents de Nasrallah, dans ses discours, pour éviter les dérives sectaires dans sa propre base.

      (Et pour mémoire, l’auteur de l’article, plusieurs semaines après la bataille d’Alep en 2012, fantasmait encore sur la nature résolument révolutionnaire et démocratique des groupes armés en Syrie. Ce qui fait qu’on est là encore dans une logique très classique, à la Burgat/Caillet.)

      (11) Du charme des considérations théoriques : la Palestine aux calendes grecques :

      La libération de la Palestine et de ses classes populaires est liée de manière étoite à la libération et à l’émancipation des classes populaires dans la région, contre leurs classes dirigeantes et les divers forces impérialistes et sous-impérialistes agissant dans le cadre régional.

      L’auteur est d’ailleurs assez friand du verbiage ultra-daté sur le thème de « la route de Jérusalem passe par… ». En 2014 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2014/11/21/voix-de-yarmouk-syrie-et-palestine-une-lutte-commune-

      La libération de Jérusalem commence par la libération de Damas, je le dis en tant que Palestinien qui a grandi en Syrie et à moitié syrien par ma mère.

      ou, encore mieux, en 2013 :
      https://syriafreedomforever.wordpress.com/2013/11/22/le-peuple-syrien-ne-se-soumettra-pas-ni-face-au-regim

      Cela n’empêche pas de soutenir la résistance du peuple palestinien, mais son destin est lié à ceux des peuples la région. La route de la libération de Jérusalem passe par Damas, Beyrouth, Amman, le Caire, Tunis…

      (12) Et pour finir : y a qu’à, faut qu’on… (ou : je viens de me merder ma belle révolution en Syrie, je vais t’expliquer comment la réussir au Liban).

      En termes plus positifs, il faut chercher à construire un grand mouvement liant les questions démocratiques et sociales, s’opposant à toutes les forces impérialistes et sous-impérialistes, tout en favorisant des politiques progressises, une transformation sociale par en bas par la construction de mouvements dans lesquels les individus sont les véritables acteurs de leur émancipation.

  • Notes rapides pour un billet sur le câble de l’ambassade US en Syrie de décembre 2006, proposant des « actions possibles » pour la déstabilisation du régime de Bachar Assad :
    https://wikileaks.org/plusd/cables/06DAMASCUS5399_a.html

    Au Liban, ce que dévoilent les câbles de Wikileaks
    http://blog.mondediplo.net/2013-06-24-Au-Liban-ce-que-devoilent-les-cables-de-Wikileaks

    Ainsi M. Samir Geagea, dirigeant de l’extrême droite chrétienne, suggère-t-il (25 juillet 2006, 06BEIRUT2471) : « La clé pour démanteler le Hezbollah comme force militaire est d’en faire “un problème intérieur”, c’est-à-dire de faire comprendre au peuple libanais que le Hezbollah est la menace qui a causé tant de destruction au pays. La pression politique résultante, accompagnée de la dégradation continue de ses capacités infligée par l’armée israélienne, est le seul chemin vers le désarmement. » Pour M. Geir Perdersen, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Liban (5 août 2006, 06BEIRUT2539), « Israël a besoin de trouver rapidement un moyen pour permettre à des “facteurs politiques” de gérer la menace du Hezbollah (…) Un tel facteur serait l’opinion publique libanaise ».

    WikiLeaks : Saad Hariri a demandé en 2006 le départ d’Al-Assad
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/04/15/wikileaks-saad-hariri-a-demande-en-2006-le-depart-d-al-assad_1508069_3218.ht

    Selon un câble diplomatique de l’ambassade américaine au Liban daté du 24 août 2006, soit dix jours après la fin de la guerre dévastatrice entre le mouvement chiite libanais Hezbollah et Israël, M. Hariri a exhorté la communauté internationale à isoler le président Assad. M. Hariri a également mis en garde les responsables américains contre des troubles au Liban si la communauté internationale ne parvenait pas à isoler M. Assad avec des sanctions.

    A la question de savoir qui pourrait combler le vide en cas de chute du régime de M. Assad, M. Hariri a proposé une alliance entre les Frères musulmans, interdits en Syrie, et d’anciens responsables syriens en exil comme l’ancien vice-président Abdel Halim Khaddam et un ex-chef d’état-major, Hikmat Chehabi, toujours selon les documents.

    The Redirection (mars 2007) : rencontre de Hersh avec Nasrallah datée de décembre 2006
    http://www.newyorker.com/magazine/2007/03/05/the-redirection

    Nasrallah accused the Bush Administration of working with Israel to deliberately instigate fitna, an Arabic word that is used to mean “insurrection and fragmentation within Islam.” “In my opinion, there is a huge campaign through the media throughout the world to put each side up against the other,” he said. “I believe that all this is being run by American and Israeli intelligence.” (He did not provide any specific evidence for this.) He said that the U.S. war in Iraq had increased sectarian tensions, but argued that Hezbollah had tried to prevent them from spreading into Lebanon. (Sunni-Shiite confrontations increased, along with violence, in the weeks after we talked.)

    Nasrallah said he believed that President Bush’s goal was “the drawing of a new map for the region. They want the partition of Iraq. Iraq is not on the edge of a civil war—there is a civil war. There is ethnic and sectarian cleansing. The daily killing and displacement which is taking place in Iraq aims at achieving three Iraqi parts, which will be sectarian and ethnically pure as a prelude to the partition of Iraq. Within one or two years at the most, there will be total Sunni areas, total Shiite areas, and total Kurdish areas. Even in Baghdad, there is a fear that it might be divided into two areas, one Sunni and one Shiite.”

    He went on, “I can say that President Bush is lying when he says he does not want Iraq to be partitioned. All the facts occurring now on the ground make you swear he is dragging Iraq to partition. And a day will come when he will say, ‘I cannot do anything, since the Iraqis want the partition of their country and I honor the wishes of the people of Iraq.’ ”

    Nasrallah said he believed that America also wanted to bring about the partition of Lebanon and of Syria. In Syria, he said, the result would be to push the country “into chaos and internal battles like in Iraq.” In Lebanon, “There will be a Sunni state, an Alawi state, a Christian state, and a Druze state.”

  • Pourquoi nous ne les soutiendrons jamais.
    http://sous-la-cendre.info/3756/pourquoi-nous-ne-les-soutiendrons-jamais

    Littéralement le Parti de Dieu (Hizb Allah), le Hezbollah se décline en deux silhouettes, une branche civile qui peut être comparée à un parti politique, et une branche armée, sa nature première. Il fut créé lors de l’invasion israélienne du Liban en 1982, d’emblée financé par l’Iran et la Syrie qui (...) — Anarchisme, Anti-fascisme / anti-racisme / Extrême-droite, Contre les religions, Confusionnisme, Religion

    • Oui, n’est-ce pas, régulièrement on voit passer un de ces textes interchangeables à usage des milieux libertaires destinés à conchier les résistances libanaise et palestinienne tout en reprenant tous les thèmes de la propagande pro-israélienne (essentiellement l’imputation d’antisémitisme, souvent aussi du #pinkwashing et du pseudo-féminisme de l’OTAN).

      Celui-ci contient d’ailleurs la mention très usuelle du parodique Yves Coleman :

      Pourquoi sont ils si discrets sur les conflits qui ne concernent ni Israël, ni les États-Unis ? Comme le fait remarquer Yves Coleman dans la revue Ni Patrie Ni Frontières, « On se rappellera […] que les altermondialistes et les « gauchistes » ne connaissent dans le monde qu’une seule « théocratie », Israël ; qu’ils ignorent complètement la théocratie iranienne ; qu’on ne les entend presque jamais dénoncer les théocraties des pétromonarchies – sauf pour leurs liens avec les États-Unis – et qu’ils furent très discrets quand les talibans étaient au pouvoir en Afghanistan ». Les innombrables appels au boycott du salon du livre 2008 consacré à la littérature israélienne en sont la preuve. La Russie était l’invitée du salon du livre 2005. Il n’y a pas eut du tout de tapage, et pourtant ! La Tchétchénie, les meurtres politiques, les arrestations d’opposants … mais, chut ! ce n’est pas l’axe americano-sioniste.

      La solidarité et la dénonciation se fait à la tête du client, le juif étant le client le plus indésirables pour ces « anti-impérialistes » adeptes des séculaires théories du complot juif et de la plus récente théorie du complot américano-sioniste. Ces organisations s’attachent à dénoncer avec raison le terrorisme d’État israélien et sa violence envers les populations civiles arabes israéliennes, palestiniennes et libanaises et omettent (sans aucune innocence) de déplorer les victimes juives et arabes des tirs de kassam à Sderoth (par exemple). L’on voit bien rarement (entendre par la, « jamais ») de la part de ces mêmes organisations de condamnation de l’instrumentalisation des populations civiles réifiées en boucliers humains, de l’intégrisme islamiste du Hezbollah et du Hamas, de l’oppression radicale des femmes et des homosexuels, du concept de guerre sainte etcétéra. Fait pour le moins étonnant de la part d’athées, de libertaires ou de marxistes. Cette soudaine tolérance de l’extrémisme religieux, en contradiction totale avec les slogans officiels de façade, montre bien la validité et la cohérence de ces organisations et nous rappelle à quel point hormis la droite et l’extrême droite, la gauche et l’extrême gauche représentent tout ce que nous détestons le plus.

      Par exemple, dans cette veine, j’en avais commenté un en décembre 2006 :
      http://tokborni.blogspot.fr/2006/12/des-ides-trop-simples-pour-les.html

      Je dois avouer que je ne comprends pas comment ce type et ces articles parviennent encore à faire illusion dans les milieux de gauche.

  • Épatant rappel historique du Akhbar : 6 mai 1992, comment Hariri a été porté au pouvoir. Je vous ai fait une rapide adaptation du chapeau, mais tout l’article mériterait d’être traduit :
    http://www.al-akhbar.com/node/232228

    Le 6 mai 1992, il y a 23 ans, ont eu lieu les événements connus sous le nom de « soulèvement de la faim ». Une vaste spéculation sur le prix de la Livre libanaise a eu pour but de renverser le gouvernement d’Omar Karamé, d’ouvrir la voie de l’exécutif à Rafic Hariri et d’effacer tous ses concurrents du paysage. C’est un acte de malveillance par excellence, qui a profité de la complicité du gouverneur de la Banque du Liban Michel Khoury, et de cinq banques dirigées par la Banque de la Méditerranée appartenant à Rafic Hariri. Les répercussions de cette journée fatidique se font encore sentir à ce jour, et continueront longtemps à le faire en matière de destruction de l’État, d’assujettissement de la vie politique, de concentration des richesses et de contrôle des ressources et de la rente.

    • Au fait, c’est l’occasion de t’inviter à relire un de mes anciens textes, remontant à 2007 : Le racket de la dette. J’y citais notamment Charbel Nahas :
      http://tokborni.blogspot.fr/2007/01/les-racket-de-la-dette.html

      En 1992, et suite à des soubresauts sur le marché des changes qui ont fait passer le cours de la Livre de 840 Livres pour un dollar à près du double, une nouvelle phase s’est ouverte. Une manipulation financière majeure, dont les preuves directes ne sont pas accessibles mais qui est clairement repérable à travers les indicateurs indirects disponibles, a permis d’amplifier, dans un deuxième temps, la dévaluation de la Livre pour pouvoir ensuite la stabiliser à partir d’un cours notoirement inférieur et avec des niveaux d’intérêts notoirement supérieurs à l’équilibre du marché. Ainsi dopée, la stabilisation de la Livre permettait de claironner une victoire éclatante en l’attribuant à un sursaut de confiance en Rafiq Hariri, elle permettait aussi d’engranger des profits considérables au détriment du Trésor public, l’afflux des capitaux ainsi attirés permettait enfin de lancer un train inaccoutumé de dépenses publiques.

      C’est un des textes fondateurs de mon blog : si tu le lis, tu comprendras pourquoi je méprises si profondément ces approches confessionnelles du Liban qui sont à la mode en France, et toutes ces foutaises à base de « sunnites humiliés ».

  • Lebanon Economic Monitor, Spring 2015 : The Economy of New Drivers and Old Drags
    http://www.worldbank.org/en/country/lebanon/publication/lebanon-economic-monitor-spring-2015
    Ce rapport de la Banque Mondiale résumé par Pierre Sawaya sur l’Orient-Le Jour (http://www.lorientlejour.com/article/923318/le-secteur-de-lelectricite-affecte-la-totalite-de-lactivite-economiqu), propose une rare synthèse de données sur l’électricité au Liban. Par exemple ce tableau : je peux vous dire que ça a l’air bête, mais cela ne traine pas partout. En fait, seule la Banque mondiale a accès aux données (qui existent...) dans ce pays...
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/tableau-heures%20de%20coupure-EDL.JPG
    Encore y a t il du flou : pourquoi écrivent ils Beirut area au lieu de Beyrouth ? Manifestement c’est pourtant sans les banlieues...
    De même, ils disent que 91% des ménages ont ou sont abonnés à un générateur, sans indiquer ce source. C’est beaucoup plus que les données précédentes disponibles.
    https://dl.dropboxusercontent.com/u/17206670/EDL-dette.JPG
    On pourrait aussi discuter de la courbe ci dessus, qui conduit à affirmer que la principale cause de l’endettement de l’Etat au Liban (60% quand même !) est la non-réforme de l’EDF, à savoir corporatisation, autonomisation financière, hausse des recettes donc du tarif, fin de la fraude, etc. Tout cela est très vrai, et pourtant, @nidal avait consacré un article très pertinent et très documenté de son blog à expliquer combien cette dette (et les autres) ont enrichi certaines banques, et certains banques, dans ce pays. (http://tokborni.blogspot.fr/2007/01/les-racket-de-la-dette.html)
    De là à se dire que certains avaient, plus que d’autres, intérêt à la non-réforme qui produit de la dette qui produit des intérêts...
    #Liban #électricité #énergie

    • Remarquer quand même la vidéo :
      – il s’agit de Rotana Khalijia, une des chaînes de Bin-Talal, qui « cible » spécifiquement l’audience séoudienne et GCC :
      http://www.rotana.net/en/r/khalijia
      – la présentatrice n’est pas voilée ni vêtue « modestement », au contraire,
      – elle le contredit ouvertement et, à la fin, se moque carrément de lui en lui riant au nez, donnant l’impression que l’émission est une sorte de variante séoudienne du « dîner de cons » ; ça me semble important car, contrairement aux innombrables commentaires que j’ai pu trouver sur cet épisode, ce qu’on voit réellement, c’est que le discours du gugusse est immédiatement ridiculisé et neutralisé à l’écran par la mise en scène et le rire de la présentatrice (« Seriously ? ») ;
      – et sinon, c’est un extrait traduit par Memri, officine israélienne connue pour ses choix toujours orientés et/ou hors contexte / j’avais fait un article en 2006 :
      http://tokborni.blogspot.fr/2006/08/le-memri-pour-source-dinformation.html

      Extrait du Diplo de septembre 2005, d’ailleurs :

      Il [Memri] a tendance à présenter comme majoritaires des courants d’idées très minoritaires dans la presse et les médias arabes. Ainsi, le lecteur non arabophone qui se contenterait de la lecture de ces traductions aurait l’impression que les médias arabes sont dominés par un groupe d’auteurs fanatiques, antioccidentaux, antiaméricains et violemment antisémites que combattraient quelques braves mais rares journalistes, que le Memri qualifie de « libéraux ou progressistes ».

    • Du coup, je cherche le Dr Saleh al-Saboon, soit صالح السعدون
      Il n’est pas « historien », mais spécialiste de أمن_فكري, soit « sécurité intellectuelle ». Cette discipline semble être spécifiquement séoudienne…
      http://ar.wikipedia.org/wiki/أمن_فكري
      AUCUNE version dans une autre langue.

      Et pourtant, la traduction automatique fait envie…

      Plusieurs définitions du terme, y compris :
      • « La sécurité intellectuelle est que les gens vivent dans leur propre pays et leurs pays d’origine et entre leurs collectivités sécuritaires, a assuré le composants d’authenticité, la culture et la qualité de la propriété intellectuelle et Mnzawmthm. »
      • « Vérifiez l’individu et de la communauté à son système de valeurs intellectuelles et morales qui se est traduit dans les relations entre ses membres de la société ne sont pas le sujet de la menace de la pensée et le nouveau venu bizarre. »
      • « Rassurant pensé à la sécurité de l’écart, qui constitue une menace pour la sécurité nationale ou d’une effervescence intellectuelle, et Streptococcus, culturelle, morale, et de la sécurité ».

      Bref, un spécialiste en identité nationale et un champion de la lutte contre l’innovation…

      En septembre 2013, il affirmait que l’université séoudienne est gangrenée par les Frères musulmans (cité plus haut par @gonzo)

      صالح السعدون : 90 ٪ من أساتذة الجامعات في السعودية ينتمون لتنظيم الإخوان- فيديو
      http://mz-mz.net/196606

      أكد الدكتور في التاريخ الحديث صالح السعدون أن 90 بالمائة من أساتذة الجامعات السعودية ينتمون لجماعة الإخوان المسلمين، التي تهدف للوصول إلى كرسي الحكم في السعودية، و أن هذه المعلومة رسمية ومؤكدة، كاشفا أن هذه النسبة هم يسيطرون على الجامعات السعودية .
      جاء ذلك في حلقة مساء الأمس من برنامج “اتجاهات” الذي تقدمه الإعلامية السعودية نادين البدير واستضافت فيه الدكتور في التاريخ الحديث صالح السعدون، و المختص في الأمن الفكري الدكتور عبدالرحمن الواصل، و الناشط في مواجهة الحزبية الحركية قاسم الخالدي. وفي بداية الحلقة أكد “السعدون” أن جماعة الإخوان المسلمين “حركة ماسونية” في الأصل، و أن “جمال الدين” هو شيعي جاء لمصر وتسمى باسم جمال الدين الأفغاني، وهو الذي شكل مبدأ الإخوان المسلمين، وكلف والد حسن البنا ليقوم بكشف المنهج وإعلانه لكنه لم يستطع فكلف ابنه فيه، واضاف السعدون :”هم ماسونيين، حسن البنا اسمه حسن أحمد الساعاتي يهودي مغربي هاجر إلى مصر”.

      (NB : tout y passe y compris l’anti-sémitisme…)

      Et, d’accord avec @Nidal, quand on l’invite à la télé, c’est certainement pour qu’il fasse son numéro.

    • Quand vous voyez Memri, il suffit de laisser tomber et on gagne du temps. Merci à @Simplicissimus de m’avoir fait découvrir cette belle discipline qu’est l’amn fikri, les Saoudiens (et les Universités arabes) sont presque aussi bonnes que les nôtres pour inventer des intitulés d’UV qui justifient le salaire de ceux qui les enseignent !

  • Seenthis, j’ai besoin d’un coup de main : l’ami Ibn Kafka recherche des ressources concernant la Palestine, plutôt statistiques (victimes, prisonniers, terres confisquées…), dans le but de réaliser des infographies à diffuser sur Twitter. Évidemment, il connaît les institutionnels habituels, mais il demande (et moi aussi) si vous avez des sources utiles.

    Et je pense qu’un recension collective ici pourrait être utile à tout le monde.

  • 9-10 mai 2008 : massacre de Halba
    Le massacre de Halba, un massacre sans aucune importance
    http://ibnkafkasobiterdicta.wordpress.com/2008/05/19/le-massacre-de-halba-un-massacre-sans-aucune-importa

    Revenons-en au massacre de Halba : il a eu lieu la nuit du 9 au 10 mai à Halba, au Nord Liban, dans le qadha d’Akkar. Les mosquées sunnites de ce patelin appelèrent apparemment – s’il faut en croire un partisan du PSNS, rescapé du massacre – à une « manifestation » des partisans de Hariri devant le siège local du PSNS – qui avait déjà fait l’objet d’une « manifestation » similaire en 2007, lors de laquelle les « manifestants » haririens et militants du PSNS échangèrent leurs points de vue à coup d’armes automatiques. Très vite, le siège local du PSNS fût encerclé par des militants futuristes armés. L’armée libanaise avait cependant, par ses barrages, désarmé une cinquantaine de combattants de Hariri. Ayant épuisé leurs munitions vers 5 heures matin le samedi, les militants du PSNS acceptèrent la médiation d’un cheikh sunnite, en présence de soldats de l’armée (supposée être favorable à l’opposition hezbollahie/aounie dont fait partie le PSNS). Ils acceptèrent d’évacuer leurs locaux et de les remettre à l’armée. L’armée prit possession des locaux mais fût débordée – ou plutôt resta passive – par les miliciens de Hariri, qui exécuta sommairement douze membres du PSNS capturés sur les lieux, dont certains après les avoir suppliciés. Leurs corps furent ensuite mutilés à la hache.

    Un milicien haririste eut la bonne idée de filmer cet exploit, qui est désormais accessible un peu partout sur le web…

    J’avais consacré un article à l’événement :
    http://tokborni.blogspot.fr/2008/05/le-monde-entier-lexception-de-tous-les.html

  • Quand on évoque les risques de partition de l’Irak, il faut se souvenir qu’il s’agit très officiellement du projet démocrate américain, tel qu’exprimé par un loi adoptée par le Sénat en septembre 2007 :
    http://tokborni.blogspot.fr/2007/09/la-partition-quelle-partition.html

    Le Sénat américain a voté mercredi en faveur d’une résolution non contraignante sur un plan de partition de l’Irak, présenté par ses défenseurs comme la seule solution pour mettre un terme aux violences qui secouent le pays.

    Par 75 voix contre 23, le Sénat a approuvé le plan, parrainé par le sénateur démocrate et candidat à la Maison Blanche Joseph Biden et qu’il présente comme la clé politique pour permettre un retrait des troupes américaines tout en prévenant le chaos.

    Le partage du pays en Etats distincts en fonction des différentes communautés (kurdes, chiites et sunnites) est rejeté par l’administration du président George W. Bush.

  • A Gaza, les habitants sont forcés de marcher à travers les eaux usées

    http://www.ism-france.org/temoignages/Plusieurs-quartiers-de-la-ville-de-Gaza-envahis-par-les-eaux-usees-apres

    Conséquence des récentes destructions, par Israël et l’Egypte, des tunnels passant sous la frontière entre Gaza et l’Egypte, le carburant est devenu extrêmement rare à Gaza ; une importante unité de traitement des eaux de la ville de Gaza a dû cesser son activité faute de carburant, entraînant l’écoulement d’eaux usées dans les rues de la ville. L’usine s’est arrêtée de fonctionner le mercredi 13 novembre, et est à l’arrêt depuis. La zone la plus sévèrement touchée est le quartier d’Al-Sabra dont les rues sont noyées sous plusieurs dizaines de centimètres d’eaux usées.

    A lire, un papier de @nidal L’invraisemblable obsession scatologique du soldat israélienhttp://tokborni.blogspot.fr/2009/06/linvraisemblable-obsession-scatologique.html

    #Gaza

  • Israeli soldier posts disturbing Instagram photo of child in crosshairs of his rifle http://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/israeli-soldier-posts-disturbing-instagram-photo-child-crosshair

    This disturbing image shows the back of the head of a child or young man as seen in the crosshairs of a rifle. The photo was posted on the personal Instagram account of Mor Ostrovski, a 20-year old Israeli soldier in a sniper unit.

  • Ici, le Département d’État découvre qu’une fois de plus, ses interventions, ses soutiens, sa politique étrangère, son « nation building »… se concluent par le même résultat : la création d’États ratés.
    http://www.washingtonpost.com/opinions/david-ignatius-syria-descending-toward-anarchy-state-department-reports/2013/01/11/7a524326-5b58-11e2-9fa9-5fbdc9530eb9_story.html?hpid=z6

    “There are hundreds of small groups (10-20 fighters) spread all over the area of Aleppo,” notes the bleak assessment given to the State Department. “The FSA has [been] transformed into disorganized rebel groups, infiltrated by large numbers of criminals. All our efforts with MCs [military councils] were abolished. . . . Warlords are a reality on the ground now. . . . A [failed] state is the most likely outcome of the current condition, unless adjustment [is] done.”

    Sur la création des « États ratés », j’avais fait un billet en 2009 :
    http://tokborni.blogspot.fr/2009/01/destruction-de-la-socit-palestinienne.html

    Alain Joxe l’avait annoncé début 2007 : « le chaos d’Irak peut donc être considéré comme un succès sanglant. [...] La destruction permanente de l’Etat est un but politique atteint. »

  • Petit rappel : quand un journaliste ou un « expert » te parle du « Rrramas », il te dit déjà quelque chose : le seul pays de la région où l’on prononce le « h » de Hamas, Hezbollah et houmous « rrramas, rrrizbollah et rrroumous », c’est Israël.

    J’avais fait un billet pédagogique à ce sujet en 2008 :
    http://tokborni.blogspot.fr/2008/10/le-rrrizbollah-aime-le-rrroumous.html

    Je te dis ça, parce que c’est une sorte de festival, en ce moment.

  • Je vous traduis ce court billet d’Angry Arab à propos de Robert Fisk :
    http://angryarab.blogspot.fr/2012/09/robert-fisk.html

    Je le répète depuis des années : Robert Fisk n’est pas fiable, il est fainéant, ses reportages ne peuvent pas être crus et il a tendance à inventer des choses. Je ne le trouvais pas fiable quand il écrivait contre le régime syrien, et je ne le trouve pas fiable maintenant qu’il écrit des articles qui vont dans le sens des intérêts du régime. Mais ce qui est amusant, c’est que les groupies de la « Révolution syrienne » faisaient la promotion des articles de Fisk au début du soulèvement quand il était très critique envers le régime, mais l’ont désormais déclaré un shabbih officiel depuis qu’il est sympathique avec le régime. Cohérence, M. Watson, cohérence.

    Pour ma part, j’ai comme Angry Arab renoncé à lire Fisk depuis 2005 concernant le Liban à cause de son alignement sur le 14 Mars, et ses « analyses » à base de « confidences » de Walid Joumblatt. Ce type a tout de même affirmé que Rafic Hariri avait reconstruit le Liban avec son propre argent !

    De fait, je n’ai aucune sorte de confiance pour ses récents articles à Alep. Comme je le répète à chaque fois, le seul intérêt que je vois là, c’est de constater que, concernant la Syrie, certaines choses peuvent être écrites et publiées, y compris par des gens qui ont basé leur récente vision du Liban et de la Syrie sur la reproduction sans distance des élucubrations de Marwan Hamadé.

  • Syrie, le fantasme de l’Etat alaouite

    Syria Comment » Archives » Five Reasons Why There Will Not Be an Alawite State
    http://www.joshualandis.com/blog/?p=15475

    Joshua Landis explique les cinq raisons pour lesquelles il n’y aura pas d’Etat alaouite

    Parmi elles

    2. The Assads planned to solve the sectarian problem in Syria by integrating the Alawites into Syria as “Muslims.” They promoted a secular state and tried to suppress any traditions that smacked of a separate “Alawite” identity. No formal Alawi institutions have been established to define Alawi culture, religion or particularism. They did not plan for an Alawi state. On the contrary, the Assads bent over backwards to define Alawis as main-stream Muslims, Bashar married a Sunni Muslim in an attempt at nation-building and to stand as an example of integration. He claimed to promote a “secular” vision of Syria.

    Il faut rappeler qu’un territoire autonome alaouite fut créé par le colonialisme français, après le mandat reçu en 1920 par la Société des Nations sur la Syrie. Paris décida alors de morceler le pays en divers entités, dont certaines "confessionnelles" (alaouite ou druze). Parallèlement, Paris impose l’instauration officielle du confessionalisme au Liban, séparé de la Syrie au grand dam des nationaliste arabes. Il me semble avoir lu, mais c’est à vérifier, que, au début du XXe siècle, certains responsables français voyaient dans les alaouites "aux yeux bleus", des descendants des Croisés !

    On ne rappelle pas assez ce que l’institutionalisation du confessionalisme doit au colonialisme français. Mais il est aussi important de souliigner que les Syriens (pas plus que les Libanais) ne se définissent pas uniquement par leur "confession" – on peut se sentir damascène, sunnite et syrien, comme on peut être kurde, syrien et appartenir à une grande tribu. Un des grands crimes des Etats-Unis en Irak est d’avoir réduit l’identité de chacun à sa seule appartenance confessionnelle et de l’avoir ainsi renforcée.