En Arabie saoudite, le discours clair du cardinal Tauran

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    En visite en Arabie saoudite, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux a prononcé un important discours, inédit dans ce pays qui prône un islam des plus rigoristes.

    Le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, est depuis le vendredi 13 avril à Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite, pour une visite de huit jours.

    À cette occasion, le cardinal français a rencontré, samedi 14 avril, le cheikh Mohammed Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale, qui avait effectué une visite au Vatican en septembre 2017.

    « Toutes les religions doivent être traitées de la même manière, sans discrimination, parce que leurs fidèles, tout comme des citoyens qui ne professent aucune religion, doivent être traités de la même manière », a fait remarquer le cardinal Tauran, selon des propos rapportés par L’Osservatore romano, dans une allusion au sujet toujours actuel de la « pleine citoyenneté » pour tous.

    Le cardinal, qui a aussi rencontré dans une structure diplomatique des chrétiens travaillant sur place qu’il a encouragés, a également plaidé pour « des règles communes pour la construction des lieux de culte », estimant que « si nous n’éliminons pas le système de deux poids deux mesures de notre comportement en tant que croyants et qu’institutions et organisations religieuses, nous alimenterons l’islamophobie et la christianophobie ».

    « Ce qui nous menace c’est le choc des ignorances et des radicalismes »

    Un discours, certes habituel dans la bouche du président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, mais porté haut et fort pour la première fois dans la patrie du wahhabisme, l’un des courants les plus rigoristes de l’islam, où la construction d’églises demeure rigoureusement interdite.
    […]
    « Nous ne disons pas que toutes les religions se valent, a-t-il précisé, mais que tous les croyants ceux qui cherchent Dieu et toutes les personnes de bonne volonté qui n’ont pas d’affiliation religieuse, sont d’égale dignité. Chacun doit être laissé libre d’embrasser la religion qu’il veut. »

    « La religion peut être proposée mais jamais imposée, et ensuite acceptée ou refusée », a-t-il aussi souligné, rappelant qu’« il y a des radicalismes dans toutes les religions ».

    « Les fondamentalistes et les extrémistes sont sans doute des personnes zélées mais qui ont malheureusement dévié d’une compréhension solide et sage de la religion, a-t-il développé. De plus, elles considèrent ceux qui ne partagent pas leur vision comme des mécréants qui doivent se convertir ou être éliminés afin de maintenir la pureté. »