Le psychodrame du week-end à #Montpellier, c’est une interview du maire, assez clairement en rupture avec le consensus bourgeois/médiatique de la ville quant aux manifestations du samedi. Pourtant le gars était considéré comme macroniste, évoque régulièrement sa supposée proximité avec Macron, et il n’y a pas si longtemps, des rumeurs le donnaient comme possible premier-ministrable :
▻https://e-metropolitain.fr/2019/03/22/colere-gilets-jaunes-philippe-saurel-gouvernement-deputes-responsabl
Les manifestations qui dégénèrent à tout moment cela peut arriver dans toutes les villes. Pour le moment, Montpellier a été, je dirais, assez épargnée par le mouvement des Gilets Jaunes. Même si des équipements publics ont été fracassés, les vitrines des commerçants et les habitats ont été très peu dégradés.
Est-ce que, comme certains, vous auriez souhaité le déploiement de militaires ?
Je ne suis pas favorable à cela. Le droit de manifester est inscrit dans notre ADN républicain, il est sacré. Le droit de casser est illégal. Mais dans les manifestations, il y a, à la fois ceux qui veulent manifester pour exprimer leur désaccord avec les mesures gouvernementales, et en même temps, il y a un certain nombre de casseurs qui utilisent la manifestation pour mettre le bordel. Je crois que les événements qui se sont produits à Montpellier ne relèvent pas de l’armée. Certes, il y a eu des phases violentes qui ont été bien contenues par les forces de l’ordre sans violence majeure. Je trouve que les équilibres, pour l’instant à Montpellier contrairement à d’autres villes, ont été relativement respectés des deux côtés. Je souhaite que samedi se passe dans le même esprit.
Est-ce que vous pensez que les agents mis en place par la CCI sont utiles ?
Je suis opposé aux milices. Qu’est-ce que vous voulez que je dise.
Si les Gilets Jaunes sont dans la rue, et qu’il y a des manifestations tous les samedis depuis 18 semaines, c’est parce qu’ils condamnent les mesures prises par le gouvernement sur un certain nombre de sujets, qui vont tout d’abord de l’augmentation du carburant et qui après deviennent exutoires pour toute une série de revendications, dont certaines sont très justes.
[…]
Si les manifestations se poursuivent tous les samedis, c’est qu’une partie du peuple français ne s’est pas, malgré la casse, opposé aux Gilets Jaunes et aux manifestations. Je considère que ceux qui portent la responsabilité de cet état de fait, c’est avant tout le gouvernement et l’Assemblée nationale. Les députés sont en grande partie, puisqu’ils ont voté ces budgets, responsables de la colère d’une partie de la population.
Et sur un sujet différent, une position sur le danger de la métropolisation :
La réforme territoriale est pour moi totalement avortée, cela ne fonctionne pas. Les villes se renferment sur elles-même et les campagnes deviennent exclues des villes. Quand on arrive à dire qu’il y a une France des villes – ce qui se traduit par la France des riches alors que ce n’est pas le cas – et une France périphérique, cela veut dire que la réforme territoriale est totalement obsolète. Sinon on parlerait de la France. Il est normal que les services publics, les médecins… puissent s’installer dans des lieux où il en manque. Mais pour cela il faut pouvoir prendre les mesures. Les Métropoles ne doivent pas être absorbantes, elles doivent partager.
Alors c’est sans doute un repositionnement « à gauche » en vue des élections municipales de l’année prochaine, avec la rumeur d’une candidature de droite plus crédible que d’habitude si jamais Mohed Altrad se présente, ou un « plan B » une candidature du président de la CCI (ce qui expliquerait la pique sur « les milices » – de la CCI). Ça semble tout de même indiquer que le macronisme est devenu un positionnement politique suicidaire si on veut se faire réélire même dans une métropole.