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  • Au lycée Maurice Ravel, le proviseur accusé d’une agression islamophobe - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/au-lycee-maurice-ravel-le-proviseur-accuse-dune-agression-islamophobe

    « Mon voile n’était même pas mis complètement, on voyait mon cou », détaille la jeune femme de 19 ans qui assure qu’elle n’a à aucun moment refuser de découvrir sa tête. « Il n’y avait aucun problème pour que je l’enlève. Quand je l’ai vu, j’avais les mains derrière ma nuque pour enlever mon bonnet, mais il est arrivé tellement vite, de manière agressive, que je n’ai même pas eu le temps d’en placer une. Il m’a frappée tout de suite. Je trouve ça très grave, je ne comprends pas comment un proviseur aussi violent peut encore exercer. Il n’avait pas à faire ça. »

    Concernant les menaces de mort dont auraient été victime le proviseur, l’étudiante n’en a pas entendu parler jusqu’à l’article d’Europe 1. « Je ne suis pas sur Twitter. Je n’étais pas du tout au courant, mais dans tous les cas, les menaces de mort, je ne suis pas d’accord avec ça, quand il y a des choses comme ça, on doit les régler autrement », réagit-elle.

    Reste que la couverture de l’affaire et l’image qui en ressort ne passe pas. « Quand j’essaie de m’exprimer, on déforme ma version. Lui [le proviseur], c’est la victime et moi la méchante fille qui a refusé d’enlever son voile alors que ça ne s’est pas du tout passé comme ça.

  • Technique du « parechoquage » : la police tue à nouveau pour un « refus d’obtempérer » - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2024/03/14/technique-du-parechoquage-la-police-tue-a-nouveau-pour-un-refus-dobt

    14 mars 2024Technique policière, Violences policières

    Dans la nuit du mercredi 13 au jeudi 14 mars, un jeune homme qui circulait à scooter, à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, est mort après avoir été percuté par une voiture de police. Il n’avait que 18 ans et était originaire de La Courneuve. Il a été déclaré mort quelques heures après les faits, qui ont eu lieu en début de soirée. Il avait été victime d’un premier arrêt cardiaque, puis avait été réanimé et transporté à l’hôpital où il est décédé.

    Selon un témoin de la scène, « il y avait 2 personnes sur le scoot’ et la voiture de police a coupé la route, ils ont tamponné le mec et après il est rentré dans la camionnette ».

    Cette technique, appelée « parechoquage », consiste à percuter une personne pour l’arrêter. Sa légalisation est réclamée par les syndicats policiers depuis des années. Eric Zemmour avait ainsi déclaré : « Je suis favorable à ce que les Anglais font depuis quelques mois, c’est-à-dire ce qu’ils appellent le contact tactique ».

    Même si elle n’est pas légale en France, cette technique est utilisée par les policiers. Le 6 septembre dernier, à Élancourt, en banlieue parisienne, un adolescent de 16 ans est décédé après avoir été pris en chasse par une voiture de police. Un deuxième véhicule de police s’est mis sur son chemin et l’a percuté.

    Jeudi 13 avril 2023 à Paris, trois adolescents sur un scooter étaient percutés par une voiture de police. Une jeune fille de 17 ans avait été placée dans le coma et un jeune de 14 ans était hospitalisé dans un état grave. Les policiers avaient ouvert leur portière pour déstabiliser le scooter. Grâce aux images, trois policiers avaient été mis à pied.

    En 2007 déjà, deux jeunes avaient été tués à Villiers-le-Bel de la même manière, provoquant d’importantes émeutes.

    Pour rappel, les policiers ne peuvent engager une course-poursuite que pour les délits les plus graves. Et pas pour des refus d’obtempérer, qui sont exclus des consignes officielles. Les agents disent avoir poursuivi le jeune homme parce qu’il n’avait pas son casque. Justification encore plus absurde : on ne fonce pas sur une personne qui est particulièrement exposée car non protégée. D’ailleurs, les enfants d’Eric Zemmour et de Nadine Morano, qui commettaient des délits routiers sous l’emprise de drogue, ont été arrêtés tranquillement et sans être blessés.

    La police ne se contente pas de tuer ou mutiler avec ses armes ou ses méthodes d’arrestation, elle est aussi un danger sur la route. Le 12 décembre, en plein Paris, un homme de 84 ans était décédé après avoir été percuté, en plein jour, alors qu’il traversait sur un passage piéton au vert, par une colonne de policiers à moto de la BRAV. Le 18 décembre, à Senlis dans l’Oise, un homme âgé de 82 ans est mort après avoir été renversé par des gendarmes au niveau d’une station service. C’était à 16h30, alors qu’il faisait jour et que l’octogénaire traversait la rue. Samedi 23 décembre à Saint-Pierre-des-Corps, un jeune homme a été percuté par une voiture de police dans des circonstances troubles. Décédé lui aussi.
    Ces morts, par négligence ou par envie de « parechoquer » des êtres humains, s’ajoutent à la longue liste des vies volées par la police française.

    • Mort dans une collision avec la police en Seine-Saint-Denis : la famille du jeune homme décédé dépose plainte contre les policiers de la BAC
      https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/police/mort-dans-une-collision-avec-la-police-en-seine-saint-denis-la-famille-

      La famille du jeune homme décédé mercredi soir dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, dépose plainte contre les policiers, a appris vendredi 15 mars franceinfo auprès de son avocat Yassine Bouzrou, confirmant une information du Parisien. Le jeune homme est mort après avoir été percuté à scooter par une voiture de la BAC à la suite d’un refus d’obtempérer. La plainte sera déposée « du chef de violences volontaires, ayant entraîné la mort sans intention de la donner et de violences volontaires aggravées ».

      La famille, par la voix de leur avocat, conteste la version des policiers. Selon le parquet de Bobigny, « l’ensemble des vidéos de voie publique ont été récupérées » et « les premières exploitations confirment que le véhicule de police a dû se déporter de sa file de circulation, en raison d’une priorité non respectée d’un véhicule en cours d’identification ». C’est ainsi que le véhicule de police « s’est retrouvé face au scooter qui arrivait en sens inverse à vive allure après avoir déboîté pour doubler ». Une version également confirmée par les images de vidéosurveillance de l’accident diffusées jeudi soir par France 2.

      Le préfet de police de Paris soutient les policiers

      Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, affirme quant à lui que « cette vidéo corrobore en tout point ce que m’ont décrit mes effectifs » et qu’il n’a donc « aucune raison de remettre en cause la version de [ses] policiers ». Le préfet de police se dit « en totale solidarité avec [ses] effectifs » et ne laissera « pas dire que c’est un acte volontaire ».

    • « C’est la loi qui a permis à la police de tuer nos frères ! »
      https://www.flagrant-deni.fr/cest-la-loi-qui-a-permis-a-la-police-de-tuer-nos-freres

      Neuf mois après la mort de Nahel, l’Assemblée planche sur l’article L435-1 du Code de sécurité intérieure, largement dénoncé comme offrant un permis de tuer à la police. Interview croisée d’Amal Bentounsi, Mahamadou Camara et Issam El Khalfaoui, qui dénoncent le racisme institutionnalisé derrière ce texte de loi.

      Marche 21 Avril 2024
      https://marche21avril2024.my.canva.site/appelmarchecontreracismes

    • Racisme d’État
      Mort de Wanys : les personnels de l’éducation de la Courneuve dénoncent « un crime policier »
      https://www.revolutionpermanente.fr/Mort-de-Wanys-les-personnels-de-l-education-de-la-Courneuve-den

      En grève depuis maintenant 4 semaines, les personnels d’éducation de la Courneuve ont voté ce mardi un communique de solidarité envers les proches de Wanys, tué par la police. Un exemple important face au racisme d’État.

      Alors que le personnel de l’Éducation nationale est en grève depuis près de 4 semaines dans le 93 et que la mobilisation commence à s’étendre dans le 94 et le 95, Wanys, un jeune de 18 ans a été tué par la police ce 13 mars à Aubervilliers. Dans le cadre de la journée nationale de grève dans la fonction publique, la communauté éducative de la Courneuve, réunie en assemblée générale, a communiqué son soutien à la famille de Wanys et a appelé à participer à leur combat. Une démonstration de solidarité exemplaire.

      Ce 19 mars fut une journée de mobilisation contrastée dans la fonction publique. De fait, si 100 000 personnes ont défilé ce mardi dans les rues, la mobilisation de l’Éducation nationale enregistre un recul dans par rapport à la journée nationale de grève du 1er février. Ainsi, tandis que 47 % des professeurs du secondaire étaient en grève le 1er février, ils étaient 30 % de grévistes dans le secondaire ce 19 mars.

      Pour autant, la situation nationale contraste fortement avec la dynamique de grève du personnel de l’éducation dans le 93 qui dure depuis le 26 février pour exiger un plan d’urgence face au manque de moyens. En effet, depuis maintenant 4 semaines les travailleurs de l’éducation s’organisent avec les parents d’élèves dans des assemblées de quartiers, mènent des actions coup de poing en envahissant le rectorat de Versailles ou encore, s’organisent avec leurs élèves en manifestation et en faisant des vidéos sur TikTok.

      C’est dans ce contexte, que dans la nuit du 13 mars, à Aubervilliers, Wanys, un jeune de 18 ans a perdu la vie après avoir été percuté par une voiture de police qui le poursuivait. Si les policiers se sont empressés de qualifier sa mort d’accident survenu à la suite d’un « refus d’obtempérer », ils ont rapidement été contredits par une vidéo circulant sur internet. Dans la nuit de dimanche, une cinquantaine de jeunes ont attaqué le commissariat de la Courneuve pour exprimer leur colère. Alors que depuis 4 semaines, l’État refuse la mise en place d’un plan d’urgence comme le réclament les professeurs en grève, il lui aura fallu moins de 24 heures pour déployer des blindés et des snipers en urgence face à la nouvelle vague de colère.

      Pour ceux qui sont ses anciens enseignants ou ses voisins, l’injustice est frappante. Ainsi, ce 19 mars la communauté éducative de la Courneuve, réunie en assemblée générale, a communiqué son soutien à la famille de Wanys et a appelé à participer à leur combat. Une démonstration de solidarité qui est à suivre, car on aurait tort de penser que la mort de Wanys est sans rapport avec le manque de moyens pour l’éducation dans le 93. Ce sont tous les deux des expressions d’un racisme d’Etat qui opprime les quartiers populaires et qui doit être combattu par un front large comme nous le montre le personnel d’éducation de la Courneuve.

      Communiqué de la communauté éducative de La Courneuve réunie en assemblée générale le 19 mars

      Nous avons appris la mort de Wanys Rahou, tué par une voiture de police la semaine dernière à Aubervilliers. Ce nouveau crime policier endeuille toute la ville : Wanys était pour beaucoup d’entre nous un ancien élève, un voisin, un proche de nos élèves ou enfants. Les vidéos choquantes qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrent la brutalité de l’action des forces de l’ordre, qui a amené à la blessure grave d’un autre jeune, également sur le scooter de Wanys.

      Nous partageons nos condoléances et notre soutien à leurs proches. Nous souhaitons rappeler une vérité simple : aucun•e jeune ne mérite de voir sa vie fauchée, pour quelque raison que ce soit. Cette mort s’inscrit dans une continuité de violences et de discriminations racistes que vivent nos élèves et enfants dès le plus jeune âge, de l’orientation scolaire subie aux contrôles policiers abusifs, contre laquelle nous nous insurgeons et que nous dénonçons pour beaucoup depuis longtemps. Combien encore d’élèves, d’ancien•nes élèves, de jeunes devront nous encore pleurer avant que cela ne cesse ?

      Nous revendiquons une école de la justice sociale, une école émancipatrice, une école qui permette à chaque jeune de vivre sa vie pleinement en grandissant. Nous revendiquons pour cela un plan d’urgence depuis plusieurs semaines déjà, dans un département qui cumule les difficultés sociales et la stigmatisation raciste de sa jeunesse. Face à cela, c’est à une nouvelle preuve de la violence policière que nous assistons.

      Depuis la mort de Wanys, tant de questions se posent à nous, personnel•les d’éducation et parents : comment protéger les jeunes ? Comment écouter leur colère ? Comment les accompagner et les soutenir face à ces violences ? Comment leur transmettre des valeurs essentielles comme la justice et l’égalité ? Les mots nous manquent souvent, et nous dénonçons qu’aucune mesure n’ait été prise par beaucoup de directions d’établissement en direction de la communauté éducative depuis le 13 mars (communication aux familles, cellule psychologique, temps banalisé,...). L’école que nous souhaitons et que nous vivons n’est pas fermée sur elle-même, imperméable à la vie de nos élèves et enfants.

      Nous dénonçons la réponse de l’État depuis la semaine dernière, qui a jugé opportun de mobiliser toujours plus de force policière dans la ville : 50 interpellations de jeunes pacifiques dimanche soir, 9 garde-à-vues. Nous demandons que le rôle des personnel•les d’éducation et des parents comme éducateurs et éducatrices soit remis au centre. Une nouvelle débauche de violence n’atténuera jamais la colère légitime des enfants et adolescent•es de La Courneuve, et ne réparera en rien le choc de la mort de Wanys. Nous nous étonnons que lorsqu’il s’agit de moyens policiers démesurés (chars blindés, sniper,...), le plan d’urgence se réalise plus vite que lorsque des établissements s’effondrent et qu’il manque des personnel•les d’éducation face aux jeunes.

      Enfin, nous exprimons notre soutien à la famille de Wanys dans leur quête de vérité et de justice, et notamment à la plainte déposée auprès du tribunal. Nous appelons à participer aux cagnottes en soutien à leur deuil et à leur combat. Nous participerons, en recueillement, à la marche blanche de jeudi, au départ de la mairie de la Courneuve.

      La communauté éducative de La Courneuve réunie en assemblée générale le 19 mars

    • Marche pour Wanys : « Personne ne devrait mourir comme ça » - Bondy Blog
      https://www.bondyblog.fr/societe/marche-pour-wanys-personne-ne-devrait-mourir-comme-ca

      Huit jours après le décès de Wanys R. dans une collision avec une voiture de police à Aubervilliers, près d’un millier de personnes ont participé à une marche blanche à La Courneuve, sa ville d’origine, pour réclamer justice.

  • En Seine-Saint-Denis, les profs entament leur 5ᵉ jour de grève dans l’indifférence du ministère - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/en-seine-saint-denis-les-profs-entament-leur-5%E1%B5%89-jour-de-greve-dans

    On ne compte plus les alertes du corps enseignant depuis de nombreuses années. Sur les manques criants d’effectifs, les classes surchargées, les bâtiments en mauvais état ou encore sur les manques de moyens matériels.

    Des problématiques dont sont victimes les enseignants et les élèves. « J’ai été en congé maternité, je n’ai pas été remplacée et mes élèves ont dû préparer le bac de français sans prof », raconte Melissa qui enseigne le français au lycée Blaise Cendrars de Sevran. « Ce qui m’indigne également, c’est l’état du bâti. L’année dernière, un plafond s’est effondré. Depuis un an, il y a une croix gammée inscrite sur une table dans ma classe et je demande régulièrement à ce qu’elle soit remplacée. Ça n’est toujours pas le cas parce qu’il n’y a pas de tables en plus », décrit l’enseignante de 33 ans.

    Les enseignants réclament des moyens pour travailler avec les élèves en prenant en compte la situation de sinistre dans le département. Ces problématiques et elles accentuent les inégalités de plus en plus flagrantes.

    Le plan d’urgence de l’intersyndicale (FSU, Sud éducation, la CGT et la CNT-éducation) est précis. Il demande la création de 5 000 postes supplémentaires : plus de mille postes pour la vie scolaire (surveillant, conseillers principaux d’éducation), 2 200 postes d’AESH pour accompagner les enfants en situation de handicap avec plus de reconnaissance dans le statut et le salaire. Le coût de ce plan a été estimé à 358 millions d’euros.

  • 🛑 Dans les hôtels du 115, des femmes victimes de chantages sexuels se heurtent à la loi du silence... - Bondy Blog

    Sans argent et souvent sans papiers, les femmes mises à l’abri dans les hôtels d’hébergement d’urgence se retrouvent parfois à la merci des propriétaires hôteliers. Leur vulnérabilité empêche nombre d’entre elles de déposer plainte (...)

    #115 #femmes #hébergement #hôtels #chantages #agressionssexuelles...

    https://www.bondyblog.fr/enquete/dans-les-hotels-du-115-des-femmes-victimes-de-chantages-sexuels-se-heurten

  • 🛑 Mineurs isolés : une minorité de filles, mais des risques majeurs - Bondy Blog

    Chaque année, plusieurs milliers de mineurs non accompagnés (MNA) arrivent de l’étranger pour franchir les frontières françaises. Parmi eux, un nombre infime de filles surexposées aux violences de ce parcours migratoire. Dans un appartement de la région Grand Est, trois d’entre elles tentent de se reconstruire (...)

    #mineurs #MNA #filles #précarité #violences...

    https://www.bondyblog.fr/societe/mineurs-isoles-une-minorite-de-filles-mais-des-risques-majeurs

  • #Précarité_alimentaire : « Les a priori sur les pauvres représentent un frein politique puissant »

    La crise liée à l’#inflation met en lumière la réalité de millions de personnes qui dépendent de l’#aide_alimentaire. Benjamin Sèze est l’auteur de “Quand bien manger devient un luxe” (Les Éditions de l’Atelier, 2023), une enquête fouillée sur la réalité de la précarité alimentaire en #France. Interview.

    « Ça ne coûte pas plus cher de bien manger », disait la réclame de Casino. Un slogan publicitaire, mais aussi une idée reçue démontée pied à pied dans l’ouvrage de Benjamin Sèze, “Quand bien manger devient un luxe. En finir avec la précarité alimentaire”, (Les Éditions de l’Atelier, 2023) : https://editionsatelier.com/boutique/accueil/372-quand-bien-manger-devient-un-luxe--9782708254114.html

    Alors que l’inflation des #prix de l’#alimentation culmine à plus de 21 % sur deux ans, cette enquête jette une lumière crue sur les millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire. Mais aussi sur celles qui ne peuvent se nourrir comme elles le souhaiteraient.

    Ce livre invite à changer de regard sur l’aide alimentaire et sur l’accès à une alimentation saine et durable. Il envisage également de véritables #politiques_publiques « pour en finir avec la précarité alimentaire ». Interview.
    Inflation, hausse du nombre de bénéficiaires… Récemment, les Restos du cœur ont tiré la sonnette d’alarme. Doit-on lire cette séquence comme un épiphénomène ou comme le révélateur d’une crise plus profonde ?

    À chaque crise, il y a une montée de la précarité alimentaire. Il y a à la fois une augmentation des ménages concernés qui, du fait d’une baisse des revenus ou d’un accroissement des charges, se retrouvent pris à la gorge. Mais il y a aussi une montée de l’intensité de la précarité pour les ménages qui sont déjà en difficulté. On ne peut pas seulement parler de nouveaux pauvres. Cette crise révèle des situations de précarité existantes qui se sont intensifiées.
    Dans votre ouvrage, vous mettez en exergue le fait que des millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire. Un pourcentage en augmentation depuis 15 ans…

    Oui, même depuis 30 ans. Les chiffres peuvent différer, mais, aujourd’hui, on sait qu’on est au moins autour de 5 millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire.

    Le dernier chiffre sur l’insécurité alimentaire porte le nombre de personnes concernées à 8 millions. On ne parle pas que des personnes qui recourt à l’aide alimentaire, mais aussi des personnes qu’on considère en situation d’insécurité alimentaire par rapport à certains critères.

    À partir de là, on se rend compte que l’aide alimentaire va bien au-delà des personnes les plus marginalisées de notre société. Le public de l’aide alimentaire, c’est un peu monsieur et madame tout le monde. Ce sont les étudiants précaires de la classe moyenne, le travailleur précaire, le chômeur de longue durée, la mère seule, le petit retraité…

    Pour beaucoup de personnes, c’est une aide qui est pérenne depuis plusieurs années et parfois jusqu’à la fin de leur vie. Je pense aux retraités, il y a des femmes qui ont travaillé avec de petits salaires, en temps partiel, et qui se retrouvent avec des pensions d’environ 700 euros.

    Nous sommes complétement sortis de l’objectif initial de l’aide alimentaire qui, dans les années 80, était celui d’une aide d’urgence, ponctuel. Nous sommes arrivés à un système d’approvisionnement parallèle au marché classique pour des millions de personnes en France.
    Est-ce le résultat de choix politiques ?

    C’est la résultante de choix et de non-choix politiques. L’existence de ce système caritatif repose sur quatre grands acteurs que sont les Restos du cœur, la Croix rouge, le Secours populaire et les banques alimentaires.

    Aujourd’hui, l’État se repose sur ce système qui est porté par des acteurs associatifs qui, eux-mêmes, dépendent du bon vouloir des citoyens de donner de l’argent ou de s’engager bénévolement pour pouvoir assurer le fonctionnement de ces structures.

    De ce fait, les gouvernements successifs n’ont entamé aucune réflexion politique sur la lutte contre la précarité alimentaire. L’État se contente de soutenir ces acteurs à coup de millions d’euros.

    Mais c’est aussi la résultante de choix politiques, dans la mesure où depuis sa création, au milieu des années 80, le système d’aide alimentaire a eu d’autres finalités que sa finalité sociale. Dès le début, l’aide alimentaire a servi à écouler les stocks de produits agricoles stockés par les États pour éviter que les prix agricoles ne s’effondrent.

    Avec la politique agricole commune (PAC), on a demandé aux producteurs européens de surproduire avec le risque que les cours des produits agricoles ne s’effondrent en même temps que le revenu des agriculteurs. Pour éviter cela, les États achetaient le surplus.

    La création de ce système d’aide alimentaire a donc été une opportunité d’écouler ces stocks et de faire une politique anti-gaspillage de ces stocks et une politique de maintien des prix agricoles.

    Ensuite, l’aide alimentaire a été détaché de la PAC, mais on l’a remplacée par un autre objectif, celui de la lutte contre le gaspillage de l’industrie agroalimentaire. Depuis la loi “Garot” de 2016, les supermarchés sont obligés de se mettre en lien avec des associations pour distribuer leurs invendus et éviter le gaspillage alimentaire.
    Quelles sont les limites de cette politique ?

    Il permet la non-réflexion sur la surproduction et le gaspillage de l’industrie agroalimentaire. Mais ça pose aussi un certain nombre de problèmes en termes de qualité de l’alimentation et d’adéquation par rapport aux besoins des personnes.

    On sait que l’aide alimentaire est une nourriture essentiellement de mauvaise qualité nutritionnelle. Les maladies liées à une mauvaise alimentation sont surreprésentées parmi le public de l’aide alimentaire.

    Ça pose également un problème de dignité. Comment s’envisage-t-on en tant que citoyen quand, pour remplir un besoin aussi primaire que celui de se nourrir et de nourrir sa famille, on dépend du don des autres, des invendus des supermarchés, donc de ce que les autres n’ont pas voulu acheter ?
    Vous le soulignez dans votre livre, la précarité alimentaire ne concerne pas seulement les personnes qui ont recours à l’aide alimentaire…

    Selon une étude du Crédoc, une personne sur deux se débrouille sans l’aide alimentaire. Aujourd’hui, on se rend compte qu’il y a deux fois plus de personnes en précarité ou en insécurité alimentaire que de personnes qui recourt à l’aide alimentaire.

    Il y a différentes raisons à cela. Certains ne rentrent pas dans les critères pour s’inscrire à la distribution de colis. D’autres ne sont pas informés ou sont trop éloignés des points de distribution. Il y a aussi, plus simplement, des questions de dignité. Un refus de perdre sa liberté, son autonomie dans son alimentation, devoir aller dans un lieu stigmatisant, bénéficier du don des autres pour se nourrir…

    Beaucoup de personnes préfèrent s’en passer et utilisent d’autres stratégies. On va être là dans de la privation, l’aide de proches et le recours à une alimentation à bas coup, souvent de mauvaise qualité.

    Olivier de Schutter (ancien rapporteur pour le droit à l’alimentation, à l’ONU, NDLR) regrette que l’aide alimentaire et l’alimentation low cost servent de substitut à des politiques sociales plus protectrices. L’État se repose sur ces deux piliers. Il y a l’idée que pour les gens qui ont peu de moyens, il existe toute une gamme de produits à bas coût. L’idée que le marché est bien fait.

    Sauf que c’est une illusion. On ne prend pas en compte le fait que des millions de personnes sont contraintes dans leur alimentation. Elles sont obligées d’acheter des produits qui ne correspondent ni à leurs besoins ni à leurs goûts et qui, objectivement, ne sont pas bons pour elles.
    Dans votre livre, vous battez en brèche l’idée qu’il y aurait des « goûts de pauvres ». Récemment, dans les colonnes de Ouest France, Olivia Grégoire, la ministre chargée des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme, appelle à réintroduire des cours de cuisine à l’école pour lutter contre l’inflation alimentaire. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

    La question de l’éducation à une meilleure alimentation n’est pas une mauvaise idée en soi, mais elle le devient quand elle ne concerne que les précaires. Elle est inefficace pour énormément de ménages en situation de précarité alimentaire qui n’ont absolument pas besoin d’être éduqués. Par ailleurs, elle est stigmatisante.

    Depuis 20 ans, les questions sur les pesticides, les OGM, l’obésité infusent dans le débat public. Aujourd’hui, tout le monde est plus ou moins au courant de ce qu’est une alimentation saine et durable et des intérêts d’une telle alimentation.

    Par ailleurs, il y a une étude du Crédoc qui montre que les plus gros consommateurs de produits sucrés sont les CSP+. Sauf qu’ils consomment par ailleurs autre chose. Le problème de la précarité alimentaire, c’est surtout la non-consommation de certains produits comme les fruits et légumes.

    Les a priori sur les pauvres représentent un problème, un frein politique puissant. S’ils sont pauvres, ils sont présumés irresponsables, mauvais gestionnaires et fainéants. À partir de là, ça oriente la réflexion politique. Il s’agira de faire des dons en nature et pas en liquide au risque que les pauvres achètent des écrans plats.

    Les préjugés sur les pauvres, c’est aussi ce qui justifie l’aide alimentaire. À partir du moment où on considère que les pauvres sont responsables de leur situation, on ne se questionne pas sur les raisons de la pauvreté et sur les dysfonctionnements de notre société. On n’a pas de réflexion systémique, on envisage la pauvreté comme une espèce de verrue sur un corps sain, comme une anomalie dans un système qui fonctionne, un monde à part.

    Donc, on n’est pas choqués que pour ces gens-là les règles ne soient pas les mêmes. On n’est pas choqués que ces gens-là doivent dépendre du don des autres pour pouvoir manger. Par contre, on est choqués quand il refuse les produits qui ont atteint la date de péremption. On est choqués quand les associations refusent des lasagnes à la viande de cheval.
    À quoi pourraient ressembler des politiques publiques de lutte contre la précarité alimentaire ?

    Il y a de nombreuses pistes de réflexions. La précarité alimentaire est souvent le produit d’autres formes de précarité. C’est-à-dire que l’alimentation est une variable d’ajustement, comme le chauffage, quand le budget est trop serré.

    Une politique de lutte contre la précarité alimentaire ne vise pas forcément l’alimentation. Ça peut passer par une hausse des minimas sociaux, une augmentation des bas salaires. Ça peut être des politiques publiques de protection sociale qui vont aboutir à améliorer les conditions d’alimentation des ménages.

    À Grande-Synthe, ils ont mis en place Minimum Social Garantie (MSG). Une aide de la commune pour compléter le revenu des ménages qui n’atteignent pas le seuil de pauvreté. Après une évaluation, ils se sont rendu compte que cette augmentation de revenu, pour la plupart, partait dans l’alimentation.

    La stratégie de l’aide financière est intéressante, elle permet de redonner de l’autonomie et de la liberté aux ménages dans leur consommation alimentaire. Lever une première contrainte de l’aide alimentaire qui n’est pas des moindres sur les questions de dignité et puis mettre en adéquation l’alimentation par rapport à ses besoins.

    Il pourrait aussi y avoir une politique incitative sur la structure de l’offre alimentaire. Sur la structure de l’offre des supermarchés, sur les recettes des industriels qui transforment les produits… Sur les questions de santé, il y a des recommandations en fixant des taux minimaux en gras, en sel, en sucre dans les produits. Ce sont seulement des recommandations. Sur la fiscalité, en taxant les produits de trop mauvaises qualités, mais avec le risque de pénaliser les précaires si rien n’est proposé à côté. Avec les aides, on peut favoriser la production de produits sains et durables

    Mais on en est bien loin d’une vraie réflexion politique… Pour le trimestre anti-inflation, le gouvernement n’a même pas réuni un collège de spécialiste de la santé pour déterminer des produits de bases sur lesquels baisser les prix. Le gouvernement à laisser ça au libre choix des enseignes qui ont décrété ces panels selon leurs propres critères. Ça a été plus ou moins rectifié, mais les premiers paniers ne comportaient même pas de fruits et légumes. Par contre, il y avait des sodas et des produits ultra-transformés.

    https://www.bondyblog.fr/opinions/precarite-alimentaire-les-a-priori-sur-les-pauvres-representent-un-frein-p
    #alimentation #préjugés #pauvres #pauvreté

  • Des centaines d’exilées risquent leur vie pour rejoindre la France depuis le Piémont en Italie

    La montagne-frontière 1/2. Le #Briançonnais est une route migratoire de plus en plus empruntée par des exilées qui cherchent à rejoindre la France depuis le Piémont en Italie. Une véritable chasse à l’homme est menée à la frontière, poussant les exilées à emprunter les chemins les plus périlleux. À Oulx, en Italie, un refuge solidaire tente de s’organiser pour réduire les risques.

    Sur le bord de la Nationale 94 qui relie Montgenèvre à Briançon (Hautes-Alpes), huit agents de police et douaniers encerclent deux hommes originaires d’Afrique Subsahariennes. Les deux hommes assis sur le talus qui borde la route ont l’air exténués. Comme eux, chaque jour, plusieurs dizaines de personnes exilées tentent de traverser la frontière Franco-Italienne à pied pour rejoindre Briançon. Entre 15 et 20 kilomètres d’un périple dangereux, à plus de 1 800 mètres d’altitude, dans les hauteurs de la station de ski de Montgenèvre.

    Un chemin semé d’embuches où les personnes exilées croisent la route de randonneurs interloqués. L’entreprise se termine bien souvent par une interpellation par la police française. Et pour cause, la préfecture a déployé un véritable arsenal à la frontière pour traquer celles et ceux qui tentent de la traverser clandestinement. « Début 2022, ce sont ainsi près de 300 policiers et gendarmes qui sont affectés au contrôle de la frontière. Les deux escadrons de gendarmes mobiles étant désormais dotés d’un état-major sous le commandement d’un colonel », détaillait dans un rapport l’association briançonnaise Tous Migrants, fin 2022.

    Une véritable chasse à l’homme s’organise. Un déploiement toujours plus impressionnant de moyens humains et techniques. Les forces de police n’hésitent pas à recourir à des lunettes thermiques ou des drones pour tenter de repérer les contrevenants. Un dispositif qui se chiffre en millions d’euros d’argent public. Tous Migrants, dans son étude menée entre novembre 2021 et novembre 2022, dénonce des interpellations qui se traduisent par « des procédures expéditives menant aux violations systématiques des droits des personnes, notamment du droit fondamental de demander l’asile à la frontière. » Selon de multiples témoignages, une fois interpellés, les exilé.es sont systématiquement ramené.es à la frontière italienne, sans autre forme de procès.

    Les policiers nous ont ramené à la frontière, puis la Croix rouge est venue nous chercher pour nous ramener au refuge

    « La traversée était extrêmement dure, on a cru qu’on n’allait pas y arriver », relate Aziz* arrivé à Briançon la veille avec sa conjointe Catherine* et un couple d’amis. « On a traversé la frontière la journée, on était obligés d’aller plus haut dans la montagne pour éviter la police », explique le jeune homme, parti du Cameroun en 2019 pour fuir l’insécurité sociale d’un pays où sa vie « était en danger ».

    Tous les quatre sont partis d’Oulx en Italie, à une vingtaine de kilomètres de la frontière. En chemin à huit heures du matin, la traversée leur a pris plus de 10 heures et s’est soldée par un passage à l’hôpital pour Catherine tant ses pieds étaient douloureux à son arrivée. Aziz est tout de même soulagé d’avoir enfin réussi, car il n’en était pas à son coup d’essai. « La première fois, on n’a pas réussi parce qu’on est tombés sur la police, dit-il. Ils nous ont ramené à la frontière, puis la Croix rouge est venue nous chercher pour nous ramener au refuge. »
    Fraternità Massi, un refuge qui offre le gîte et le couvert avant la traversée

    Le lieu en question, c’est le refuge Fraternità Massi à Oulx, dans le Val de Suze, qui fait partie de la métropole de Turin. Un grand bâtiment de quatre étages planté près du clocher d’une église. Huit préfabriqués blancs et bleus sont disposés dans la large cour pour augmenter la capacité d’accueil et permettre l’installation de sanitaires et de locaux pour des visites médicales.

    Il fait presque 30 degrés cet après-midi d’août dans la vallée italienne. Quelques personnes, exténuées, font une sieste à même le sol, à l’ombre d’un préfabriqué ou sous une toile tendue entre ces abris de fortune et les murs de l’église. Le refuge a été inauguré en 2018 et est géré par l’ONG Talita, fondée par un prêtre. Pour faire fonctionner le lieu, se côtoient dedans, travailleurs associatifs, bénévoles, médecins.

    Trois travailleurs et bénévoles racontent les va-et-vient des personnes exilées, qui restent rarement plus d’une nuit au refuge. Les hébergé.es commencent à affluer en fin d’après-midi, quasiment toujours en provenance de Turin pour trouver un toit, un repas chaud, quelques soins et surtout des conseils pour entreprendre la traversée de la frontière sans se mettre en danger. « Le plus important, c’est d’établir un dialogue, affirme Anna, médecin au refuge. Il faut comprendre si les gens qui arrivent ont besoin de soin, de soutien psychologique ou d’aide juridique. »
    Une courte halte avant de prendre la direction de la France

    Les solidaires du lieu ont peu de temps pour apporter de l’aide aux personnes avant qu’elles ne reprennent la route. Le matin, des volontaires accompagnent ceux qui souhaitent entreprendre la traversée à un arrêt de navette touristique qui les conduira à Clavière, à quelques encablures de la frontière. Ils entameront alors la quinzaine de kilomètres à pied qui les sépare de Briançon.

    Celles et ceux qui se font attraper par la police française sont ramenés au poste de la Police aux frontières de Montgenèvre, puis remis aux autoritées italiennes. La police italienne contacte ensuite la Croix rouge qui les ramène au refuge… Avant qu’ils ne retentent leur chance le lendemain.

    Une procédure totalement absurde pour les solidaires de la Fraternità Massi. « C’est une partie de ping-pong entre la France et l’Italie qui se renvoient la balle », s’agace Elena, bénévole au refuge. Adam y voit, lui, « un jeu politique entre pays européens. Mais à ce jeu, ce sont toujours les plus précaires qui trinquent », soupire le médiateur culturel.
    Depuis 2018, une dizaine de personnes sont mortes durant la traversée

    Et pour cause, la chasse à l’homme organisée à la frontière rend la traversée d’autant plus périlleuse. « Certains essaient dix fois avant de parvenir à Briançon », affirme Jean, administrateur au refuge les Terrasses Solidaires dans la ville des Hautes-Alpes. « Plus les personnes exilées seront attrapées par la police et reconduites à la frontière, plus elles prendront de risques et emprunteront des itinéraires compliqués pour venir à bout de la montagne frontière », décrit-il.

    La semaine dernière, un gars a terminé la traversée avec une fracture ouverte du genou, c’est inhumain

    Alors bien souvent, hommes, femmes et enfants arrivent à Briançon dans un triste état. « La semaine dernière, un gars a terminé la traversée avec une fracture ouverte du genou, c’est inhumain », s’insurge Marjolaine, également administratrice aux Terrasses Solidaires. L’issue peut être plus tragique encore. Le lundi 7 août, un jeune Guinéen a été retrouvé mort dans les hauteurs de Montgenèvre, il s’appelait Moussa. Une dizaine de corps sans vie ont ainsi été retrouvés depuis 2018.

    La mort de Blessing Matthew, premier décès répertorié sur cette frontière, a marqué les esprits. Et pour cause, un de ses compagnons de route met en cause les gendarmes qui ont tenté de l’interpeller avant qu’elle ne tombe dans la rivière. Blessing Matthew est morte noyée dans la Durance, la plus longue rivière de Provence.
    Des routes d’exil qui varient selon les périodes

    La traversée est rendue aussi plus dangereuse par la méconnaissance du milieu montagnard. Selon les bénévoles et travailleurs de la Fraternità Massi, jusqu’à noël 2022, les réfugiés qui arrivaient venaient principalement d’Iran et d’Afghanistan. Ils avaient donc emprunté la route des Balkans pour rejoindre l’Italie. « Depuis Noël, c’est presque que des ressortissants du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne, constate Elena. Ils sont arrivés en Calabre ou à Lampedusa. Ils n’ont jamais vu la montagne. »

    Au refuge, tout est fait pour tenter de limiter les risques lors du périple. « On essaie de leur donner des conseils, et de leur fournir des habits adaptés, surtout des chaussures pour la montagne », explique Anna, médecin au refuge. « Il n’est pas rare qu’ils arrivent en claquettes, ce n’est pas possible de marcher en montagne comme ça », souligne Elena. Une pièce entière est consacrée au stockage d’habits offerts par des donateurs. « Le problème, c’est qu’on est souvent à court de chaussure », indique Anna en désignant des cartons vides.
    Un été 2023 à flux tendu

    Le problème est particulièrement présent en ce mois d’août où le refuge a du mal à faire face à l’afflux des exilés. « Ici, on est habitué à avoir 50 ou 60 personnes », explique Anna, qui précise que le lieu compte 70 lits. « Mais ça fait 20 jours qu’on a dépassé les 100 personnes, on est même monté à 140 il y a quelques jours. »

    Un phénomène qui peut s’expliquer par la situation en Tunisie selon Adam. « Des gens qu’on a accueillis étaient en Tunisie depuis 5 ou 6 ans, mais la situation s’est tendue, c’est très violent. Les femmes sont systématiquement violées en Tunisie, les hommes sont tués par des groupes de personnes racistes, s’insurge-t-il. C’est la chasse au noir là-bas. »

    Pour les personnes exilées qui réussissent la traversée, le refuge des Terrasses Solidaires de Briançon reste un lieu d’accueil de l’autre côté de la frontière. Mais comme à Oulx, ce refuge fait face un afflux inédit de personnes cet été. Ces refuges sont pleins à craquer et traversent une “crise humanitaire” tout en faisant face au déni des pouvoirs publics.

    https://www.bondyblog.fr/societe/des-centaines-dexilees-risquent-leur-vie-pour-rejoindre-la-france-depuis-l

    via @olaf #merci

    #frontière_sud-alpine #Italie #France #asile #migrations #frontières #Hautes-Alpes #chasse_à_l'homme #Montgenèvre #militarisation_des_frontières #Fraternità_Massi #Oulx #Val_de_Suse

    • « Le problème, c’est qu’on est souvent à court de chaussure », indique Anna.

      Y a peut-être un truc simple (?) à mettre en place entre le refuge de Briançon et celui de Oulx : rapporter les chaussures de montagne « prêtées ».

      Les refuges de Oulx et de Briançon organisent le prêt de chaussures de montagne ; Oulx maintient un stock de différentes pointures, les migrants partent avec des « chaussures de traversée » au pieds et emmènent les leurs dans leur sac ; à l’arrivée au refuge de Briançon, ils « rendent » les « outils de traversée sécurisée » ; Briançon retourne les chaussures de prêt à Oulx, ou propose aux touristes qui traversent vers l’Italie de les retourner « pour la bonne cause ». Y a sans doute moyen de faire pareil pour les habits, chaussettes, chapeaux, gants, sacs à dos.

    • @olaf ça existe déjà...
      et ça a été raconté dans un film (qui malheureusement aurait pu être bien mieux à mon goût), mais voici :
      400 paires de bottes

      Quelque part en Italie, dans les montagnes, non loin de la frontière avec la France, une paire de bottes Decathlon premier prix est chaussée par un homme venu d’Afrique de l’Ouest. Ces chaussures aux pieds, il se lancera dans la traversée nocturne de la frontière, à Montgenèvre, la plus ancienne des stations de sports d’hiver de France. Achetées à Turin par des Italiens solidaires de la cause des migrants, ces bottes auront été portées avant lui par des centaines d’autres hommes à la peau noire. Ramenées en Italie par des Français solidaires, elles seront portées après lui par bien d’autres. Passant de mains en mains, de mains en pieds, et de pieds en mains, la trajectoire circulaire des bottes dévoile un territoire de montagne situé aux confins de la France et de l’Italie, où échanges et liens de solidarité se nouent dans les rigueurs de l’hiver.

      https://www.films-de-force-majeure.com/project/400_paires_de_bottes

      https://www.youtube.com/watch?v=aUEyx1Vws88&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.films-de-force-

    • Migranti respinti al confine francese ’anche con droni’. Pieno il rifugio in Val di Susa ’dormono anche in terra

      Respingimenti di migranti dalla gendarmerie francese verso il Piemonte in Valle di Susa. La denuncia arriva da Rainbow4Africa

      Ancora respingimenti di migrati da parte della Gendarmerie francese verso il Piemonte dal confine verso l’Italia, la scorsa notte, in Valle di Susa (Torino).

      A denunciarlo è il presidente della onlus Rainbow4Africa, Paolo Narcisi, che descrive l’affollamento al rifugio di Oulx, in alta Val di Susa.

      «La situazione ci è stata aggiornata dai volontari della Croce Rossa intervenuti in soccorso- spiega Narcisi - Il rifugio è pieno, stimiamo oltre 180 i migranti ospitati - aggiunge Narcisi - abbiamo deciso di mettere gente a dormire in terra». Questa mattina intorno alle 8, sottolineano dalla onlus, altri 40 migranti sarebbero stati respinti, attraverso i boschi. I migranti, nei loro racconti, parlano «di droni utilizzati dalla Gendarmerie per allontanarli».

      https://torino.repubblica.it/cronaca/2023/10/01/news/migranti_respinti_al_confine_franceseanche_con_droni_pieno_il_rifu

    • Sulle Alpi è caccia al migrante

      Controlli rafforzati, inseguimenti, respingimenti e fermi. Il giro di vite francese. Intanto una sentenza europea condanna queste pratiche, in un cortocircuito fra Unione Europea e singoli Stati

      La settimana scorsa, la prefettura delle Hautes-Alpes sulle Alpi al confine con l’Italia, ha annunciato l’arrivo, a partire da giovedì 21 settembre, di 84 agenti aggiuntivi destinati a rafforzare i controlli alla frontiera franco-italiana. Da allora gli arresti si sono moltiplicati attorno al confine, fino alla città di Briançon, e anche oltre, a oltre 20 km dal confine, dove la polizia sta rintracciando gli esuli per cacciarli dagli spazi pubblici.

      Le pratiche di controllo sulle persone in transito nella città di Briançon sono cambiate: ogni giorno, più di dieci persone vengono trattenute presso la stazione di polizia, a volte per un’intera notte, a seguito di controlli d’identità nella città stessa, un evento piuttosto raro fino a ora. Le persone vengono inseguiti anche oltre Briançon, in treno, sugli autobus, e fino a Parigi. La presenza della polizia è rafforzata anche a Marsiglia, Gap e Grenoble.

      Nella città di frontiera di Briançon, queste ondate di arresti dissuadono le persone dallo spostarsi, al sicuro solo nell’unica area di accoglienza attualmente aperta, un edificio occupato in autogestione. L’azienda pubblica locale delle acque potabili “Eau Service de la Haute Durance”, il cui presidente altri non è che il sindaco di Briançon, Arnaud Murgia, ha interrotto l’approvvigionamento idrico di questo edificio il 17 agosto. Aggravando la precarietà delle persone ospitate, questa decisione ha forti ricadute sulla salute e sul rispetto dei diritti fondamentali delle persone. È stato presentato un ricorso contro tale decisione, ma come potete leggere dalla recentissima sentenza del Tribunale amministrativo di Marsiglia (in francese), il ricorso è stato bocciato con giustificazioni burocratiche ( la non effettiva possibilità di accertare chi e come risiede nel centro di accoglienza...)

      Il prefetto ha dato ordine di aumentare la presenza della polizia nella città . L’aumento dei controlli d’identità mirerebbe a prevenire un aumento dell’“inciviltà” legata al contesto di pressione migratoria. La polizia ribadisce che i controlli effettuati nella città alpina sono controlli cosiddetti “Schengen”, possibili in una fascia di 20 km dopo la frontiera, finalizzati alla ricerca e alla prevenzione della criminalità transfrontaliera.

      La Cgue (Corte di giustizia dell’Unione europea) ha ricordato chiaramente nella sua sentenza del 21 settembre (la trovate qui) che la Francia sta attuando pratiche illegali in termini di controlli e confinamento alle frontiere interne e che è tenuta a rispettare i testi europei , cosa che non avviene. La sentenza della Cgue impone la giurisprudenza a tutti gli Stati membri dell’Unione europea, ma in particolare è rivolta alla Francia, che dal 2015 ha reintrodotto i controlli alle frontiere interne.

      Le associazioni Medici del Mondo e Tous Migrants hanno condotto un sondaggio di una settimana alla fine di agosto e i risultati delle osservazioni confermano ciò che viene documentato da diversi anni: questo sistema di controllo delle frontiere mette in pericolo le persone. Essa non impedisce assolutamente alle persone di entrare in Francia, ma anzi ne aumenta la vulnerabilità rendendo il passaggio più difficile e pericoloso.
      Esemplificative in tal senso le storie di chi attraversa la frontiera: controlli a sorpresa, inseguimenti da parte delle forze dell’ordine, che provocano cadute, con fratture, distorsioni o perdita di coscienza. Camminando in media 10 ore dall’Italia per raggiungere Briançon, le persone segnalano estrema stanchezza, disidratazione e il rischio di perdersi tra le montagne. Alcuni hanno trascorso più di 48 ore in montagna, a volte senza mangiare né bere. Questo ennesimo attraversamento dei confini, con tentativi spesso multipli, si aggiunge a un viaggio migratorio estremamente faticoso: aspetti che possono fare riemergere esperienze traumatiche che potrebbero comportare cambiamenti nella salute mentale. I racconti raccolti nelle ultime settimane e le osservazioni di Medici del Mondo durante gli ambulatori medici confermano queste tendenze.

      La maggior parte delle persone che attraversano il confine provengono da paesi dell’Africa sub-sahariana e, più recentemente, dal Sudan, e hanno diritto all’asilo o alla protezione sussidiaria. Respingerli in Italia in modo sistematico e collettivo ignora i diritti di asilo europei. Allo stesso modo, adottare misure di allontanamento nei loro confronti verso i loro paesi di origine, dove rischiano la morte o la tortura, è contrario al principio di non respingimento (articolo 33 della Convenzione del 1951 relativa allo status di rifugiato).

      La Corte di giustizia europea con la sentenza del 21 settembre (giunta a seguito di un ricorso di varie associazioni francesi fra cui la protestante “La Cimade”) ha stabilito che i Paesi europei non hanno il diritto di rifiutare l’ingresso agli immigrati irregolari, anche se dispongono di controlli alle frontiere.

      Il Paese deve rispettare la «direttiva rimpatri», una legge che stabilisce che a un cittadino extraeuropeo può «essere concesso un certo periodo di tempo per lasciare volontariamente il territorio».

      «Si può decidere di rifiutare l’ingresso ma, quando si chiede l’allontanamento della persona interessata, devono comunque essere rispettate le norme e le procedure comuni previste dalla direttiva rimpatri», ha dichiarato il tribunale di Lussemburgo.

      Ha inoltre affermato che «l’esclusione dall’ambito di applicazione di questa direttiva dei cittadini stranieri che soggiornano irregolarmente sul territorio» può essere effettuata solo «in via eccezionale».
      Negli ultimi otto anni, tutti i treni che passano per la città costiera francese di Mentone sono stati controllati e la polizia ha monitorato i posti di frontiera e pattugliato le Alpi.

      La decisione del tribunale europeo è arrivata in un momento in cui l’attenzione si è concentrata sul confine italo-francese. In seguito al recente arrivo di un gran numero di persone sull’isola italiana di Lampedusa, il ministro degli Interni francese, Gérald Darmanin, ha annunciato l’invio di 200 agenti di polizia supplementari al confine tra i due Paesi.

      La Francia «non accoglierà i migranti» provenienti dall’isola italiana, ha dichiarato il ministro. Continua il corto circuito fra Unione Europea e singoli Stati.

      Nel frattempo, la direttrice dipartimentale della polizia di frontiera, Emmanuelle Joubert, ha annunciato che più di 3.000 migranti sono stati fermati a Mentone nel giro di due settimane. Questo porta a 32.000 il numero di arresti dall’inizio dell’anno lungo il confine franco-italiano. Di questi, 24.000 sono stati respinti e consegnati alle autorità italiane.

      Joubert ha dichiarato di essere stata informata della sentenza dalla Corte di giustizia europea. «Lo Stato sta effettuando un’analisi, avremo istruzioni più avanti», ha detto, aggiungendo che i migranti arrivati di recente a Lampedusa non dovrebbero arrivare al confine francese prima di «diverse settimane».

      https://riforma.it/it/articolo/2023/10/04/sulle-alpi-e-caccia-al-migrante

  • Au tribunal de Bobigny, la version des policiers ne convainc pas - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/au-tribunal-de-bobigny-la-version-des-policiers-ne-convainc-pas

    Après avoir passé cinq semaines en détention provisoire, ces trois jeunes hommes ont été relaxés de l’ensemble des faits qui leur étaient reprochés, le vendredi 4 août. Une affaire « symptomatique » de l’emballement judiciaire qui a suivi la mort de Nahel et les révoltes qui ont embrasé les quartiers populaires.

    À grands renforts de chiffres sur les interpellations et les condamnations, les ministres de la Justice et de l’Intérieur s’étaient félicités d’avoir su répondre efficacement aux révoltes. Une réponse pénale « rapide, ferme et systématique », selon les termes du garde des Sceaux. Mais le vendredi 4 août, au tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis), c’est une autre histoire qui se dessine.

    « Il y a eu beaucoup de procédures contre des émeutiers qui n’ont rien donné à cause de problème d’identification ou de preuve », admet la substitut du procureur, en préambule. Mais ses réquisitions restent implacables et vont de 8 à 12 mois de prison ferme pour les trois prévenus.

  • À Bobigny, des dizaines de jeunes écopent de peines de prison ferme - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/a-bobigny-des-dizaines-de-jeunes-ecopent-de-peines-de-prison-ferme

    Au lendemain d’une quatrième nuit de heurts à la suite de la mort de Nahel, le ministère de la Justice appelle à une extrême fermeté. Quitte à requérir des peines de prisons ferme à l’encontre de dizaines de très jeunes interpellés. Reportage au tribunal de Bobigny, samedi.

    sur @la_sellette
    https://lasellette.org/reprimer-la-contestation

    L’usage de la procédure de #comparution_immédiate pour réprimer la colère n’est pas nouveau. À cet égard, l’automne 2005 marque un tournant. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré trouvent la mort à Clichy-sous-Bois en voulant échapper à la police. C’est le début d’un véritable soulèvement des #quartiers_populaires en France. S’ensuivent vingt-deux jours de révolte, qui font l’objet d’une surenchère politique et médiatique célébrant la réactivité de l’appareil répressif. Le ministre de la Justice Pascal Clément communique tous les jours sur le traitement judiciaire des émeutiers. Le 9 novembre, en visite au tribunal d’Évry, il demande aux magistrat⋅es de recourir à la comparution immédiate, mais surtout d’avoir une « politique de communication dynamique » : « Je souhaite que les décisions les plus emblématiques, soit parce qu’elles sont sévères, soit parce qu’elles concernent des faits qui ont marqué nos concitoyens, soient systématiquement portées à la connaissance des médias et des élus. »

  • « 2005 n’a servi à rien » À Clichy-sous-Bois, la colère en échos - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/reportages/2005-na-servi-a-rien-a-clichy-sous-bois-la-colere-en-echos

    Après la mort de Nahel à Nanterre, la colère a essaimé dans d’autres villes de France. À Clichy-sous-Bois, où le souvenir de Zyed Benna et Bouna Traoré reste vif, des heurts ont éclaté dans la soirée de mardi à mercredi. Reportage.

    Avons-nous oublié les émeutes de 2005 ?
    https://www.cairn.info/revue-projet-2007-4-page-71.htm
    #Bondy_Blog #Michel_Kokoreff #émeutes

  • L’UE dépense 387 000€ pour une fête et six personnes seulement y participent La dernière heure
    C’est ce que l’on appelle un raté…

    Le 29 novembre dernier, le département d’aide étrangère de la Commission européenne a organisé une rave party en ligne. Le but ? Promouvoir l’espace en ligne qui a été créé par l’EU International Partnerships qui vise à informer les gens sur leur plan d’investissement Global Gateway (ndlr : un projet qui souhaite développer les nouvelles infrastructures dans les pays en développement dans des secteurs aussi variés que le numérique, la santé, le climat, l’énergie, les transports, l’éducation ou la recherche).

    L’EU International Partnerships avait lancé la campagne de ce nouveau monde virtuel en octobre dernier. « Notre espace numérique partagé est l’endroit idéal pour connaître et réfléchir aux problèmes mondiaux afin de faire la différence pour notre avenir commun » , pouvait-on lire sur la page Twitter de l’institution. Pour promouvoir jusqu’au bout ce nouveau projet, et tenter de toucher les plus jeunes, une fête en ligne a donc été organisée. Et pour ce faire, l’Union européenne a déboursé 387 000 €. Les utilisateurs étaient alors appelés à se connecter et à entrer en tant qu’avatar numérique dans ce monde virtuel, où ils pouvaient trouver une fête avec de la musique house « sur la plage ».

    Vince Chadwick, un journaliste de Devex (ndlr : une plate-forme médiatique pour la communauté mondiale du développement), a assisté à l’événement. Sur Twitter, il a révélé qu’il avait eu l’opportunité de discuter avec cinq personnes seulement, puisqu’au total six internautes se sont connectés pour prendre part aux festivités. Un véritable flop donc pour le département d’aide étrangère de la Commission européenne au vu de l’énorme budget dépensé…

    « Déprimant »
    Le journaliste a précisé que le personnel de la Commission européenne n’était pas vraiment content, une personne a même qualifié ce nouveau monde virtuel de « déchets numériques », tandis qu’une autre a affirmé que le projet était « déprimant et embarrassant ». De son côté, un porte-parole de la Commission a réagi : « Il est du devoir de la Commission européenne d’informer les citoyens de l’UE sur ses activités en cours. Cette campagne remplit ce devoir et, grâce à des moyens de communication innovants tels que le métaverse, elle vise à atteindre un public qui n’accède pas aux sources d’information traditionnelles de l’UE ».

    Rappelons qu’au total dans le cadre de ce projet près de 300 milliards d’euros seront investis dans les infrastructures à travers le monde.

    Source : https://www.dhnet.be/actu/monde/2022/12/20/lue-depense-387-000-pour-une-fete-et-six-personnes-seulement-y-participent-JLD

    #ue #union_européenne #rêve #métavers #metavers #facebook #réalité_virtuelle #gaspillage insensé

  • Affaire de Stains : Nordine écope de 2 ans de prison en appel - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/affaire-de-stains-nordine-ecope-de-2-ans-de-prison-en-appel

    Jugé en appel pour refus d’obtempérer, le conducteur touché par 7 tirs de la BAC a été condamné. Nordine écope de 2 ans de prison, il est sorti libre « au vu de son état de santé ». Dans son délibéré rendu le 29 novembre, la Cour d’appel l’enjoint à débourser 1 000 euros à chaque partie civile.

    sous le Tweet du Bondy Blog, une autre aberration de la justice et des cow-boys de la Bac, à Lyon cette fois-ci :
    https://twitter.com/LeBondyBlog/status/1597873609992642562
    Après un « refus d’obtempérer », un jeune homme condamné à deux ans d’emprisonnement
    https://rebellyon.info/Apres-un-refus-d-obtemperer-un-jeune-24326

    Le 13 octobre dernier, la presse lyonnaise se faisait l’écho d’un nouveau « refus d’obtempérer » quai de Bondy : « Un policier traîné au sol lors d’un refus d’obtempérer » (Lyon Capitale), « Un policier de la BAC renversé et traîné par un scooter après un refus d’obtempérer » (BFM-Lyon), « un nouveau refus d’obtempérer qui aurait pu virer au drame » (Le Progrès)... Derrière ces titres sensationnalistes, se trame une histoire banale faite d’une tentative d’échapper à la flicaille et d’années de prison distribuées sans sourciller par des magistrats aux ordres. Récit du procès du conducteur.

    #police_partout_justice_nulle_part

  • 17 mars 2022
    Présidentielle 2022 : on s’en mêle ! Réseau national d’acteurs des quartiers populaires | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/sen-mele-2022/blog/170322/presidentielle-2022-sen-mele-reseau-national-dacteurs-des-quartiers-

    Vu que la République de l’égalité et de la fraternité s’arrête à la lisière de nos quartiers, vu que le chômage et la pauvreté sont devenus l’horizon incontournable, nous, acteurs et actrices politiques des quartiers populaires, sommes décidés à faire entendre nos voix. Nous avons décidé d’appeler à voter pour le candidat de l’Union Populaire, Jean-Luc Mélenchon. (...)

  • Tirs policiers à Stains : « je me suis vu mourir »
    Par Céline Beaury - Le 16/09/2021 - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/police-justice/tirs-policiers-a-stains-je-me-suis-vu-mourir

    Dans la nuit du 15 au 16 aout dernier, Nordine et sa compagne reçoivent près d’une dizaine de coups de feu à Stains, tirés par des policiers sans brassards non identifiables. Près d’un mois après les faits, l’homme toujours choqué, se confie pour la première fois aux médias, pour le BB. Témoignage.

    « Nous aurions pu mourir, je ne comprends pas pourquoi ils ont tiré autant de fois, ils auraient pu viser les roues. » Le récit de Nordine est aussi glaçant que les images publiées en août dernier, qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Dans la vidéo, des hommes tirent à plusieurs reprises sur une voiture. Les images enflamment la toile, et suscite l’émotion et l’effroi. Au lendemain des faits, même les Grandes Gueules sur RMC y consacre une émission intitulée « Stains : BAC les nouveaux Cow-boys ?

    Il s’agit de policiers de la BAC de Stains (Seine-Saint-Denis), en civil, sans brassards et dont le véhicule n’est pas équipé de gyrophare. La scène d’une rare violence s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 août dernier, à l’angle du boulevard Maxime-Gorki et la rue Salvador-Allende. (...)

    #violences_policières

  • Dans les quartiers, les paris sportifs font des ravages
    https://www.bondyblog.fr/societe/dans-les-quartiers-les-paris-sportifs-font-des-ravages


    Autorisés en 2010, les paris sportifs en ligne font désormais partie du quotidien des quartiers populaires. Mais le développement de comportements addictifs inquiète, encouragés par des publicités ciblées et des partenariats bien choisis.

    Dans les rues et les couloirs du métro, une affiche représente un jeune métis, coupe afro, qui brandit un drapeau, le buste à l’extérieur de la voiture qu’il conduit. La scène rappelle les célébrations auxquelles on peut assister les soirs de victoire sportive dans certains quartiers populaires.

    Sur les réseaux sociaux, le mot-dièse #BetclicKhalass (#BetclicPaie en arabe dialectal) accompagne une publication qui invite les internautes à tweeter pour gagner des « freebets » (des paris gratuits). Tandis que Winamax fait campagne autour du « roi du quartier », Parions Sport a conclu un partenariat avec le rappeur Hatik… Bref, les sites de paris sportifs tiennent leur cible et ne la lâchent pas : les jeunes de quartiers.

    Il suffit de parcourir le dernier rapport de l’Autorité nationale des jeux (ANJ) pour comprendre à quel point les paris sportifs sont en plein essor. Au troisième trimestre de 2020, l’autorité a mesuré le volume de mises le plus élevé sur un trimestre depuis dix ans ; les paris sportifs ont augmenté de 49 % par rapport à la même période en 2019. Ils représentent désormais l’activité dominante du marché des jeux en ligne, soit 56 % du chiffre d’affaires global. Et sans surprise, 70 % des joueurs ont moins de 34 ans et le foot représente 64 % des mises.

    J’ai touché mon RSA le 6, je me suis senti pousser des ailes et j’ai misé 50 euros en suivant des pronostiqueurs, et j’ai encore perdu.

    Dans le métro, dans les Hauts-de-Seine.
    Des joueurs précaires qui misent de plus en plus

    Hamza, 30 ans, habitant de Saint-Denis, est l’un d’entre eux. Il a commencé à parier en 2018 et mise sur le football, parfois le basket. « Je pensais que ça allait m’apporter plus d’argent mais en fait, je perds tout. J’ai plus perdu que gagné. » Il a l’impression de ne pas avoir de chance : « Quand je joue, je gagne pas, je sais pas ce qui m’arrive. Je vois des gens, ils gagnent, ils se mettent bien », confie-t-il avec de l’amertume dans la voix. Le joueur est bien conscient d’être dépendant : « Je sais que c’est comme l’alcool, la cigarette, je me dis qu’un jour je vais arrêter. Parfois, j’y arrive pendant deux-trois semaines, et après je recommence. Là, par exemple, j’ai touché mon RSA le 6, je me suis senti pousser des ailes et j’ai misé 50 euros en suivant des pronostiqueurs, et j’ai encore perdu. »

    Les rares fois où il a gagné, Hamza a souvent rejoué une bonne partie de la somme. Il dit avoir gagné environ 400 euros en misant 50 euros un jour (son plus gros gain). Avec, il s’est payé un restaurant puis a misé le reste. « En une semaine, tout est parti. » En faisant rapidement les comptes de tête, il estime avoir perdu 3 000 euros sur les deux dernières années, empruntant parfois de l’argent pour jouer. Pourtant, au début, Hamza pensait avoir trouvé « le bon filon » : « J’avais deux euros et j’en ai gagné 40… »

    Ça cible vraiment les jeunes de quartiers, ça reprend tous leurs codes, c’est impressionnant.

    Armelle Achour, directrice de l’association SOS Joueurs et psychologue, qualifie de « catastrophe » ce qui est en train de se passer. « Ça cible vraiment les jeunes de quartiers, ça reprend tous leurs codes, c’est impressionnant. » L’association aide les personnes dépendantes aux jeux de hasard et leurs familles à sortir de la spirale, en leur offrant une aide sur le plan tant psychologique que juridique.

    « On constate un rajeunissement des classes d’âge », souligne-t-elle à propos des paris sportifs, qui donnent une « illusion de l’expertise ». Souvent passionnés de sport, les joueurs ont l’impression de pouvoir prédire telle ou telle victoire. « Ils ont une connaissance, mais elle ne peut pas nier le hasard », glisse Armelle Achour. Il n’y a que pour les bookmakers (comme Betclic ou Winamax, pour ne citer qu’eux) qu’il n’y a pas de hasard. Eux seuls s’assurent un profit, en fixant les cotes.

    Bakary a 29 ans, il est mécanicien et joueur. Auparavant occasionnel, c’est devenu plus régulier depuis plus d’un an. Il parie presque quotidiennement, pour environ 100 euros par jour. Bakary dit avoir totalement conscience de ce qu’il fait et savoir trouver les bonnes combinaisons, même si, dit-il, « c’est compliqué ». Fan du Real Madrid, il mise souvent sur son équipe de cœur, mais se rend compte que lorsqu’il parie, il ne pense plus vraiment au match mais à la somme misée.

    Les gens les paient tous les mois pour avoir des pronostics et espérer gagner mais, en vrai, quand tu gagnes, t’as juste eu de la chance.

    « Quand tu gagnes, tu te sens super fort. Je gagnais et je mettais ça sur Snap [le réseau Snapchat –ndlr], et il y a beaucoup de très jeunes qui me disaient : “Je te donne 100 euros et tu mises pour moi.” Les gens les paient tous les mois pour avoir des pronostics et espérer gagner mais, en vrai, quand tu gagnes, t’as juste eu de la chance qu’une équipe ait raté son penalty. »

    Pour lui, les paris sportifs sont « un vice ». « Je suis très, très conscient du danger que ça peut représenter, et même moi qui suis fort psychologiquement, quand je gagne, je suis souvent pressé de rejouer le lendemain. » Le joueur raconte aussi comment les jeux de hasard et les paris ont toujours été dans son environnement : « Quand j’étais plus jeune, les plus grands du quartier nous envoyaient faire les tickets et ils ne nous disaient pas quand ils perdaient, donc nous, on croyait qu’ils gagnaient tout le temps. »

    Aujourd’hui, les PMU sont en perte de vitesse et les paris sportifs ont pris la place.

    Le cercle social comme le cercle familial ont un impact sur l’addiction que cela peut engendrer. Armelle Achour rappelle la place que peuvent avoir les jeux de hasard au sein d’une famille : « On avait le PMU qui drainait une population populaire, le parent amenait le fils au PMU. Aujourd’hui, les PMU sont en perte de vitesse et les paris sportifs ont pris la place. Et la socialisation que l’on pouvait trouver lorsqu’on se rendait au PMU se perd et prend une autre forme. Avec les paris sportifs, le jeu entre davantage dans la cellule familiale. L’enfant va voir le parent devant un match et tout va tourner autour du pari, pas du sport. L’enfant est éduqué au jeu au sein même du foyer. »

    Au téléphone, la directrice égrène les différentes situations que son association a dû prendre en charge : « 1300 euros de revenus et 42 000 euros de dettes ; vend du cannabis pour s’en sortir ; un jeune homme endetté et qui va avoir un enfant dans cinq mois ; un autre qui a dilapidé les 130 000 euros de l’héritage de son père en paris sportifs… »
    Des risques d’addiction énormes

    Bien que la législation française soit parmi les plus dures concernant la protection des joueurs, les chiffres de Santé publique France sont éloquents. Dans son barème de l’année 2019 des jeux d’argent et de hasard, l’organisme a calculé la part des joueurs « à risque modéré » et celle des joueurs aux pratiques « excessives ». « Les paris sportifs représentent le risque le plus important au plan individuel : la part des joueurs à risque modéré est trois fois plus importante que pour les jeux de loterie et la part de joueurs excessifs six fois plus élevée. » D’après ce baromètre, les joueurs excessifs ou à risque modéré sont plutôt des hommes jeunes appartenant à des milieux sociaux modestes.

    Au-delà des clubs de foot, les personnalités de la musique ou du sport ont grandement participé à cette déferlante des paris sportifs en ligne. Leur pratique ayant été rendue légale en France en 2010, les bookmakers sont apparus quasiment immédiatement sur les maillots des clubs, comme l’Olympique lyonnais ou l’Olympique de Marseille. Supporter de l’OM, Paul-Olivier était abonné au Vélodrome à l’époque et se souvient qu’on lui distribuait des flyers Betclic à l’entrée des matchs, et que le bookmaker offrait 10 euros de mise à chaque but de l’OM. Plusieurs milliers d’euros perdus et quelques années plus tard, il s’est fait accompagner pour son addiction, puis a demandé à se faire exclure de tous les sites.

    Mais Paul-Olivier s’inquiète pour ses neveux de 15 et 16 ans et fustige le « délire d’ego » que les campagnes de pub mettent en avant, notamment celle de Winamax avec son triptyque « grosse cote, gros gain, gros respect ». Le spot montre un jeune homme gagner un pari et se faire porter aux nues devant tout un quartier qui l’admire et s’incline. « Qu’est-ce que ça dit et quelle image ça donne des jeunes de quartiers ?, s’interroge Armelle Achour. Qu’ils sont juste bons à être inoccupés et à regarder quelqu’un gagner ? »

    L’autre question fondamentale, c’est un ancien buraliste ayant vu le phénomène prendre de l’ampleur qui la pose : « OK, dans les quartiers, les jeunes jouent de plus en plus aux paris sportifs, mais c’est parce que le problème pour eux, ça a toujours été de trouver comment sortir de la misère légalement. »

    Latifa Oulkhouir

  • Gérald Darmanin sera aux côtés des policiers qui manifesteront le 19 mai | LCI
    https://www.lci.fr/societe/manifestation-de-policiers-devant-l-assemblee-nationale-le-19-mai-gerald-darmani

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce lundi qu’il se rendrait à la manifestation des policiers prévue mercredi 19 mai devant l’Assemblée nationale.

    Pourquoi des milliers de policiers manifesteront devant l’Assemblée nationale mercredi
    https://www.ouest-france.fr/societe/police/pourquoi-des-milliers-de-policiers-manifesteront-devant-l-assemblee-nat

    Alors que la sécurité est devenue un thème de campagne à quelques semaines des Régionales et à un an de la présidentielle, un large spectre d’élus devrait être présent, des Républicains au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste et le Parti Communiste (PCF).

    Pour le PS, c’est le cas depuis un moment. Au PCF, ils ont décidé de suivre, et eux aussi de se droitiser.

  • Juppé, mensonges et génocide : retour sur une séquence - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/opinions/billet-dhumeur/juppe-mensonges-et-genocide-retour-sur-une-sequence

    Je me rappelle, j’étais assez stressé, j’avais 15 ans à l’époque, bientôt 16. Puis je prends le micro : « Bonjour monsieur Juppé, il y a 21 années de cela vous avez été ministre des affaires étrangères sous le gouvernement Balladur. J’ai ici un livre de Patrick de Saint-Exupéry qui dit que l’opération Turquoise était biaisée dès le début, du fait que le pouvoir politique a envoyé notre armée dans un piège. Le pouvoir politique monsieur Juppé c’était vous à l’époque. Donc comment être sûr que votre politique internationale en tant que président de la République si vous le devenez sera différente de celle en tant que ministre des affaires étrangères ? »

    Alain Juppé répondit en disant : « C’est pour moi un sujet extrêmement sensible et douloureux. Il m’arrive rarement de perdre mon sang froid mais sur ce sujet là ça m’arrive parfois. Parce que je trouve que le procès qui est fait à la France, y compris par l’auteur que vous citez, est scandaleux. Je n’hésite pas à dire que c’est une falsification historique, l’idée que la France aurait été complice du génocide perpétré contre les Tutsi par les Hutu est une falsification historique. L’opération Turquoise a eu pour effet de sauver des centaines de milliers de vies, c’était une opération humanitaire qui ne visait pas à prendre partie d’un côté plutôt que de l’autre mais à protéger les populations. Ne simplifions pas l’histoire et ne faisons pas porter à la France un chapeau qui n’est pas le sien. »

  • David Dufresne : Face aux violences policières « Je n’ai pas le temps pour le découragement » - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/culture/david-dufresne-face-aux-violences-policieres-je-nai-pas-le-temps-pour-le-d

    C’était un film très attendu. « Un pays qui se tient sage » est en salles, et il fait déjà beaucoup de bruit. Le documentaire du journaliste David Dufresne questionne « la violence légitime de l’État » au regard notamment de la brutalité policière subie par les gilets jaunes en 2018 et 2019. Au cours d’un entretien fleuve, Anissa Rami a notamment abordé avec lui la question des quartiers populaires dans le film. Interview.

    @davduf je n’ai pas encore vu ton film mais je le soutien les yeux fermés tant qu’il m’en reste deux et de le voir avant d’être borgne !

  • « Notre corps, nous mêmes » : le livre qu’il nous manquait - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/culture/notre-corps-nous-memes-le-livre-quil-nous-manquait

    C’était peut-être le livre qu’il manquait. En même temps qu’elle porte un héritage des luttes historique pour les droits des femmes, cette édition réactualisée du livre Our Bodies, Ourselves, publié en 1973 aux États-Unis (et traduit en français en 1977 sous le titre Notre corps, nous-mêmes), s’inscrit dans les enjeux actuels de notre société traversée par un renouveau du mouvement féministe.

    Cet ouvrage collectif retrace avec minutie les problématiques multiples auxquelles les femmes sont confrontées tout au long de leur vie (des normes de genre à la sexualité, en passant par le travail salarié et domestique, les violences sexuelles ou le rapport à l’institution médicale). Dans cette quête de vérités, le manuel recoupe plus de quatre cents témoignages de femmes, cis, trans, et personnes non-binaires. Et sans doute que cette rentrée scolaire est une bonne occasion de mettre à disposition ce manuel de santé féministe dans les CDI et de toutes les médiathèques.