• Soupçons d’abus sexuels dans une communauté catholique traditionaliste du Pas-de-Calais
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/05/03/soupcons-d-abus-sexuels-dans-une-communaute-catholique-traditionaliste-du-pa

    Plusieurs informations judiciaires sont ouvertes pour des soupçons d’abus sexuels et de maltraitance à la communauté catholique traditionaliste de Riaumont, à Liévin (Pas-de-Calais), a-t-on appris jeudi 3 mai auprès du parquet de Béthune.

    Depuis 2013 et une première plainte pour viol, plus de 200 témoins et victimes ont été auditionnés par la police « du Vietnam au Canada, en passant par la France », selon Le Point, qui a révélé l’information mercredi. L’hebdomadaire a recueilli « plusieurs témoignages concordants » faisant état de faits de maltraitance et de violences sexuelles sur mineurs. Certains, datant des années 1970, sont aujourd’hui prescrits. Toujours selon Le Point, le père Alain H. aurait déjà été mis en examen en mai 2017 et placé sous contrôle judiciaire. D’autres « anciens encadrants de Riaumont, devenus prêtres par la suite », auraient été mis en garde à vue ces dernières semaines.
    Scouts traditionalistes

    L’enquête est menée en partie par la section « mineurs » de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), sis en région parisienne.

    La communauté comprend l’école Jean-Bosco, une école libre hors contrat, qui n’est pas agréée par l’éducation nationale, et qui dispense des cours de la 6e à la 3e – conformément au programme d’un cours par correspondance – encadrés par des religieux en tenue traditionnelle. Tenue par les religieux de l’institut Sainte-Croix de Riaumont, la propriété abrite, en outre, un groupe scout autonome traditionaliste, le groupe Saint-Bernard, et un centre de documentation baptisé « laboratoire scout ».

    En 2001, le parquet de Béthune avait ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de la mort d’un adolescent de 14 ans, retrouvé pendu dans l’institut. Un non-lieu avait finalement été prononcé.

    #violences #viol #pedoviols #catholicisme #violences_sexuelles

  • Maintien de l’ordre : ce que révèle le 1er-Mai : Alors que la mouvance autonome n’a jamais été aussi nombreuse dans la rue depuis deux ans, la casse a été, dans les faits, limitée, Julia Pascual, Le Monde, 03.05.2018
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/05/02/maintien-de-l-ordre-ce-que-dit-le-1er-mai_5293535_1653578.html

    Maintien de l’ordre : ce que révèle le 1er-Mai
    La présence d’un millier de black blocs dans le défilé parisien a relancé le débat sur l’efficacité des forces de sécurité. Mais la casse a été, dans les faits, limitée.

    Il a seulement fallu quelques instants pour que la mayonnaise politique monte. Quelques tweets à la viralité instantanée tandis que la manifestation parisienne du 1er-Mai voyait surgir des centaines de black blocs, manifestants vêtus de noir prêts à affronter les forces de l’ordre, à casser des vitrines à coups de marteaux et de burins, à incendier, là un concessionnaire Renault, ici un restaurant McDonald’s.

    « Insupportables violences contre la manifestation du 1er-Mai. Sans doute des bandes d’extrême droite », lance, contre toute vraisemblance, le leadeur de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, dans l’après-midi. « Faillite de l’Etat régalien », condamne le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez. « Inacceptable saccage de Paris par les milices d’extrême gauche, galvanisées par le laxisme du pouvoir », enfonce peu après la présidente du Front national (FN) Marine Le Pen. « On a laissé casser et saccager Paris, ce sont des images inédites depuis Mai-68 », n’hésite pas à trancher, là aussi contre toute vraisemblance, le député (LR) des Alpes-Maritimes Eric Ciotti.

    Le débat est lancé sur le maintien de l’ordre, matière éminemment inflammable en France. Et il va occulter la véritable dimension politique de ce 1er-Mai.

    « Le dispositif n’a pas été assez cadenassé »

    Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, exige des « explications » et des « mesures » du ministre de l’intérieur [Gérard Collomb] et du préfet de police, ce dernier dépêchant une conférence de presse dès 18 h 30. Il est rejoint une heure plus tard par M. Collomb.

    Pressé d’éteindre la polémique qui enfle, le ministre promet des « poursuites » et des « condamnations » à l’encontre des fauteurs de trouble. En déplacement en Australie, le président de la République Emmanuel Macron tweete et, à son tour, « condamne avec une absolue fermeté les violences ».

    Mais l’incendie ne s’éteint pas. L’engrenage est lancé et, sans tarder, les syndicats de police viennent l’alimenter. L’UNSA-Police, troisième syndicat de gardiens de la paix, dénonce mercredi soir la « gestion des casseurs » et fustige l’attentisme du préfet de police : « On a dû attendre l’incendie du McDo pour que les consignes d’intervenir soient données… Le dispositif n’a pas été assez cadenassé », déclare David Michaux, responsable UNSA-CRS.

    « La question est de savoir si l’on est prêts à durcir les doctrines d’emploi en matière de maintien de l’ordre et à en assumer les conséquences », soumet à son tour David Le Bars, du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).

    Le maintien de l’ordre a-t-il failli en ce 1er mai, première journée internationale des travailleurs de l’ère Macron ?

    Un bilan humain particulièrement faible

    Paradoxalement, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi efficace. Face à 14 500 manifestants qui se sont désolidarisés du cortège syndical et ont pris la tête de la manifestation parisienne, face aux 1 200 black blocs qui ont progressivement émergé au milieu d’eux, la préfecture de police a déroulé un dispositif au point.

    Les forces de l’ordre se sont tenues à distance, pour ne pas constituer d’abcès de fixation et pour priver les plus déterminés de leur adversaire emblématique.

    Une fois les premières dégradations commises, le cortège de tête a été enserré par les forces de l’ordre, appuyées par les lanceurs d’eau que la préfecture de police, il y a peu encore, rechignait à employer dans la capitale, pour des raisons politiques qui renvoient à la mauvaise gestion d’une manifestation d’infirmières… en 1991.

    Pris en tenaille, le cortège de tête a été, mardi, rapidement stoppé dans sa progression. Quelque 200 personnes ont été interpellées. De cette masse considérable, combien seront traduits devant un tribunal correctionnel ? Difficile à évaluer tant il est compliqué d’identifier des responsabilités individuelles et pénales. Mercredi matin, une centaine d’entre eux avaient été placés en garde à vue.

    Quant au bilan matériel et humain de la manifestation, il apparaît particulièrement faible avec quatre blessés légers, dont un CRS, et une trentaine de commerces dégradés dont deux incendiés. Alors que la mouvance autonome n’a jamais été aussi nombreuse dans la rue depuis deux ans, la casse a été, dans les faits, limitée.

    Un défi à l’ordre politique

    La comparaison avec le 1er mai 2017 est saisissante : six membres des forces de l’ordre avaient été blessés – dont deux grièvement – ainsi que 168 manifestants, selon les équipes des « street medics », bénévoles qui prodiguent les premiers soins aux manifestants blessés.

    La préfecture de police semble avoir trouvé un modus operandi qui permet un minimum de dégâts. Ce qui est la clef de voûte du maintien de l’ordre « à la française ». Pendant la loi travail, qui a vu la résurgence de la mouvance autonome et son ascension en tête de cortège, les autorités ont tâtonné, semblant vouloir allier une gestion classique de la foule avec la volonté d’aller au contact, pour interpeller davantage de ces manifestants violents et indisciplinés qu’elles n’avaient pas l’habitude de gérer. Une stratégie périlleuse, tant le contact en manifestation est toujours générateur de risques : celui d’attiser les tensions, de provoquer l’affrontement, d’occasionner des blessés de part et d’autre.

    La polémique sur le maintien de l’ordre continue de prospérer politiquement. Mercredi, les députés du FN ont annoncé qu’ils demanderaient une commission d’enquête sur la sécurité du 1er mai à Paris, emboîtant le pas au premier secrétaire du PS, Olivier Faure qui, lui aussi, a demandé une commission d’enquête pour identifier les responsabilités dans « la chaîne de commandement » des forces de l’ordre.

    Ce faisant, chacun occulte la véritable teneur de ce 1er-Mai parisien. En réunissant 14 500 personnes, dont 1 200 black blocs, le cortège de tête n’a jamais autant semblé défier l’ordre politique. Car, en allant si nombreux au-devant du cortège syndical – qui comptait lui 20 000 personnes –, c’est bien de celui-là qu’il se détourne et se distancie.

    En plein mouvement contre la loi travail, au printemps 2016, le 1er-Mai avait réuni « 300 individus violents », d’après la préfecture de police. Un an plus tard, les forces de l’ordre comptaient dans la manifestation parisienne environ 800 personnes en tête de cortège, parmi lesquelles 150 black blocs.

    Le cortège autonome du 1er mai 2018 n’a, dans un passé proche, aucun précédent. Alors que M. Macron va souffler sa première bougie à la tête de l’Etat, cinquante ans après Mai-68, c’est un coup de semonce à méditer.

    #police #maintien_de_l'ordre

    • L’immonde des puissants et du maintien de l’ordre !
      Deux autres analyses :

      Le black blockisme comme nouvelle esthétique d’un monde en décomposition
      http://traversedesombres.unblog.fr/2018/05/03/le-black-blockisme-comme-nouvelle-esthetique-dun-monde-en-d

      Les accessoires les plus prisées sont le petit marteau (le gros, trop encombrant, sied mal au sac à dos) et le cocktail molotov ; les cibles sont précises : distributeurs bancaires, agence de voyages, assureurs. Pour prendre le dernier exemple en date : il s’agissait d’un Mac Do , multinationale détestant le versement d’impôts, adepte du monologue social et de surcroit ouvert un premier mai. Je répète : il s’agissait d’un Mac Do, multinationale détestant le versement d’impôts, adepte du monologue social et ouvert le premier mai. Des souvenirs émergent de ma mémoire de vieux con : je crois que José Bové pacifiquement bien sûr, avait démonté un Mac Do, il y a quelques années mais ce n’était pas du tout pareil...

      Il faut reconnaitre la capacité de ce mouvement à aider les chaines d’information continue à remplir leurs grilles de programme. C’est, en quelque sorte, une boite de production bénévole qui permet jusqu’à l’écœurement des retransmissions sur l’écrasement d’un burger, la combustion d’une grue, en direct, en différé, en arrière-plan. BFM Télé, LCI, Cnews, quand ils sont en panne de crimes affreux d’adolescentes violées, se jettent comme des hyènes sur ces images. Si les Blacblocks créaient leur agence, ils feraient fortune.

      En creux, ce mouvement interroge l’émiettement du corps social en marges croissantes et l’irritabilité en face d’un pouvoir qui se pose dans des évidences et des rétrécissements coupables comme par exemple la nation entreprise, la voix lactée managériale, la médiocrité et l’inculture érigées en religion.

    • Ce qui s’est passé le 1er mai est probablement une allégorie prémonitoire car la colère sociale est en train de gagner toutes les couches de la population et ce n’est pas le sourire commercial de l’intransigeant Emmanuel Macron qui pourra désamorcer une révolution qui s’annonce...
      Les ahurissantes réactions des grands medias, celles des « commentateurs de commentaires » et l’incompréhension incompréhensible de Jean-Luc Mélenchon, m’ont déterminé à préciser mon point de vue.

      Il est bien évident que la violence qui a explosé au nez des CRS et des Gendarmes mobiles n’est pas fortuite : elle est la réaction logique à la violence sociale du pouvoir bourgeois et à sa farouche volonté de saccager la plupart des conquêtes prolétariennes acquises difficilement et souvent au prix du sang, tout au long de notre histoire.

      Il est également évident que les jeunes vêtus de noir et le visage dissimulé par des capuches ou des cagoules ne sont pas des « voyous » ou des « bandits » qui se défoulent en cassant pour casser, afin d’aller piller les magasins...

      Il est aussi évident que ces groupes n’ont guère connu que les ères Sarkozy et Hollande, c’est à dire des moments de mise en coupe réglée de l’Etat ou bien d’une absurde compromission du pouvoir dit « socialiste » avec le patronat le plus pervers et le plus sournois que nous ayons connu !

      Pour eux, l’Etat est l’adversaire à combattre, ainsi que les signes extérieurs ostensibles du capitalisme tout puissant.

      Il est enfin malheureusement évident que toute une jeunesse a pris acte de l’impuissance des syndicats, de leurs mortelles divisions, et de la balkanisation absolue des forces de gauche...dont le fleuron « insoumis » en est réduit à faire de la figuration comme les hallebardiers dans les opérettes du Chatelet.

      Dans ces conditions, l’occasion présentée par ce 1er Mai (fête du travail) a semblé opportune pour indiquer aux exploités, aux bernés, aux humiliés, aux exclus, la voie à suivre ...avec une démonstration sur le lieu même du défilé pour rien, d’un échantillon de l’action révolutionnaire, dont la nécessité commence à apparaître de plus en plus nettement.

      On n’a pas pris la Bastille avec des simagrées.

      https://blogs.mediapart.fr/vingtras/blog/030518/black-blog