• Images de guerre : l’arme des faibles - Par André Gunthert | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-regard-oblique/images-de-guerre-larme-des-faibles
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/chroniqueandre/action/show?format=thumbnail&t=2023-12-21T14:33:13+01:00

    Par André Gunther

    Précisons les termes du débat. Alors que l’apparition des images générées par IA a relancé la peur des manipulations visuelles, il faut souligner que les affrontements armés situent l’utilité des usages visuels dans le champ documentaire. Non que la guerre exclut les pratiques illustratives ou allégoriques, mais il faut bien reconnaître le rôle limité de ce type de production, qui n’a eu aucun effet sur le conflit.

    Dès lors que l’information s’appuie largement sur les documents visuels, ce qu’on appelle volontiers la « guerre des images » est d’abord alimentée par le désir d’une connaissance précise d’une situation souvent inaccessible. On pourrait imaginer qu’il est facile de leurrer une opinion publique distante à l’aide de photos ou de vidéos falsifiées. Pourtant, les principales manipulations ont eu lieu dans le champ du discours, et malgré l’existence de quelques cas de falsification, ce sont bel et bien les images, soumises à la critique collective, qui ont éclairé les publics et ont transmis les informations les plus fiables sur l’évolution des conflits.

    Face à cette asymétrie d’information et de légitimité, il est d’autant plus remarquable de constater l’insuccès de la communication israélienne, qui devient manifeste à partir du mois de décembre 2023. Comparable au retournement de l’opinion lors du mouvement des Gilets jaunes, cette perception s’explique d’abord par les faiblesses d’un narratif essentiellement basé sur la diabolisation du Hamas, et qui tente contre toute vraisemblance d’effacer la dimension coloniale des objectifs israéliens. En dépit de l’appréciation généralement négative du mouvement islamiste par les opinions occidentales, la souffrance des habitants de Gaza gagne en visibilité à mesure qu’augmentent le nombre de morts civils et l’ampleur des destructions. Les extraits d’interviews sur Al Jazeera ou les captures au smartphone de la douleur gazaouie diffusées sur X (ex-Twitter) suffisent alors pour contredire la voix de plus en plus affaiblie de la communication officielle israélienne.

    La multiplication des images d’enfants sous les décombres, de familles déchirées ou de parents brandissant des corps sans vie atteste que les bombardements de Tsahal ne touchent pas que des combattants du Hamas. Mais le spectacle désolant de la destruction systématique de Gaza n’a pas été le seul facteur de ce retournement. Une caractéristique de la guerre contre le Hamas a été le ciblage systématique des hôpitaux de l’enclave palestinienne, attaqués au nom de la doctrine qui veut que l’organisation armée se cache à l’abri des institutions hospitalières, selon le principe du « bouclier humain » supposé justifier les bombardements. Mais la prolifération d’images d’hôpitaux dévastés ou de blessés privés de soins a repoussé les bornes de l’inhumanité. Inversement, la dignité et le courage des médecins membres d’ONG risquant leur vie pour porter secours aux habitants de Gaza, ainsi que leur témoignage pathétique sur les chaînes d’information internationales ont fortement pesé dans la balance.

    #Palestine #André_Gunther

  • Images de guerre : l’arme des faibles - Par André Gunthert | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-regard-oblique/images-de-guerre-larme-des-faibles

    Cette chronique d’André Gunthert, à propos de la circulation des images de guerre en Ukraine et à Gaza, devait être publiée dans le média spécialiste de la photographie « Fisheye Magazine ». Mais le média l’a supprimée à la veille de l’envoi du magazine à son imprimeur, comme nous le racontons dans cet article. Nous la publions donc en intégralité, sans retouche.

    Tu m’étonnes que sa tribune n’a pas été publiée. Elle reprend tous les éléments à charge contre l’état israélien.

    Gaza : « Fisheye » censure une chronique critique envers Israël - Par Loris Guémart | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/articles/gaza-fisheye-censure-une-chronique-critique-envers-israel

    Mise en abyme spectaculaire du propos même du texte du chercheur

  • Les règles formelles de #politesse, expliquées comme une arme entre les mains de riches et des puissants, pour disqualifier leurs interlocuteurs, dans cette excellente vidéo d’#Arrêt_sur_Images. (Cela me rappelle une « charte d’utilisation des moyens informatiques » dans une entreprise qui impose de commencer les messages par Bonjour.)

    https://www.arretsurimages.net/chroniques/le-regard-oblique/serrez-moi-la-main-ou-larme-de-la-politesse

    #violence_de_classe

    • No alternative à la poignée de mains ?

      « Serrez-moi la main », exigent les politiques en butte, devant les caméras, à des interpellateurs en colère -récemment, Emmanuel Macron face à des aides-soignantes. Une injonction très télévisuelle, qui oblige soit à manifester sa soumission, soit à se disqualifier en tant que participant au dialogue démocratique.

      https://player.vimeo.com/video/264267759?autoplay=1&app_id=122963

    • Ah la lutte contre la politesse, elle dure depuis quarante ans pour moi. Pas besoin d’une vidéo. Je me rappelle bien comment mes copines gauloises furent étonnées de mes explications pourquoi on ne leur ouvrit pas les portes et ne leur aida pas à enfiler le manteau. Pourtant l’anti-politesse je l’avais apprise avec difficulté en me faisant rembarrer par mes copines féministes allemandes. C’est drôle comment elle refait surface, cette discussion.


      Berlin-Moabit, Stephanstraße 60, les habitants de la Kommune 1 exceptionnellement pas dénudés à l’occasion de la visite d’une équipe de tournage.

      Actuellement je pense que le peuple a toujours le droit de traiter les représentants du pouvir avec une attitude à l’opposé de la politesse.


      Source : Le blog de soutien à la Famille royale de France

      Pour les relations entre hommes et femmes par contre il me paraît tout à fait justifié d’exprimer sa sympathie et son respect avec des gestes de courtoisie.

      On fait ce qu’on peut ;-)

    • @stephane L’innovation des dirigeants de la start up nation France, c’est la guerre de tou(te)s contre tou(te)s, le chacun pour soit, tou(te)s manager !
      Ça a des conséquences, on le voit depuis longtemps dans les entreprises up to date, les affrontements entre services ou personnes font des dégâts, et occasionnent des couts (le plus souvent cachés) considérables.

      Vus le gâchis, les grosses boites ont fait appels aux coaach(e)s expert(e)s et format(rice)eurs divers afin de limiter les dégâts, ils préconisent des régles de politesse minimum.

      Comme macron et lemaire sont au niveau des baltringues de managers, ils recyclent les _découvertes enseignées dans les écoles de commerces.
      C’est leur activité principale en tant que peigneurs de la girafe néo libérale.

      J’ai travaillé au support informatique d’une multinationale.
      400 mails par jour, dont une bonne partie en anglais.
      Le tri était vite fait.
      Les utilisateurs polis, factuels, et qui remerciaient ceux qui se décarcassaient pour eux, étaient traités en priorité, malgré tous les systèmes de surveillance et de suivi mis en place par les kapos.

      Ceci dit, en conclusion, MERCI à @seenthis pour son excellent Blog.

    • Ah la lutte contre la politesse, elle dure depuis quarante ans pour moi. Pas besoin d’une vidéo. Je me rappelle bien comment mes copines gauloises furent étonnées de mes explications pourquoi on ne leur ouvrit pas les portes et ne leur aida pas à enfiler le manteau. Pourtant l’anti-politesse je l’avais apprise avec difficulté en me faisant rembarrer par mes copines féministes allemandes. C’est drôle comment elle refait surface, cette discussion.

      Non @klaus tu as pas compris ce que t’on expliqué tes copines féministes allemandes. Essaye de ne pas mansplanner tes copines françaises ni de t’en servir de faire valoire pour ton « féminisme ».

      La politesse c’est d’ouvrir la porte à une personne qui a les bras chargés, ou qui est derrière toi pour pas la lui envoyé dans la face, ou pour aider une personne avec une canne et cela quelque soit son sexe, sa couleur de peau ou sa classe . La politesse c’est d’aider une personne à enfiler son manteau si elle à mal au bras ou au dos. La politesse c’est pas sexiste, c’est des règles de base de vie en société qui mélange de l’aquis (dire merci ou bonjour ca s’apprend) avec une bonne dose d’ampatie (être attentif·ve aux personnes qui nous entourent, par exemple pour proposer sa place aux personnes agées dans les transports publique, aider les gens chargés dans le metro...).

      Par contre tenir la porte seulement aux femmes ou les aider à mettre leur manteau jusque parceque ce sont des femmes c’est sexiste. C’est ce qu’on appel la galanterie.

      Les féministes, mêmes allemandes n’ont rien contre la politesse, les féministes ont un problème avec la galanterie.

      L’anti-politesse je ne voie pas bien, est-ce que depuis 40 ans tu insulte les gens qui te disent bonjour ?

      Pour revenir à la video, Valls ce qu’il demande c’est pas de la politesse, il exige des marques de soumission à l’autorité de sa fonction de ministre de l’interieur. Il est dans une injonction millitariste. Il veut de la dicipline virile et du respect de la hiérarchie. C’est pas ca la politesse. Quant un soldat se met au garde-à-vous face à son supérieur on ne parle pas de politesse mais d’obeissance.

      Macron de son coté demande de la courtoisie. C’est à dire les règles de comportement à la cours du roi. C’est un peu comme Valls sauf qu’au lieu de se prendre pour le Duce, il se prend pour le roi soleil. C’est pas de la politesse non plus. C’est de la soumission classiste en mode vieilles familles françaises catholiques.

    • @mad_meg J’ai oublié le hastag #ironie . Mea culpa. Voilà, c’est fait.

      #sérieusement : #merci pour ton commentaire élaboré.

      Je ne prétends pas avoir compris quoi que ce soit. Je ne suis ici que pour m’amuser et m’étonner.
      C’est très agréable :-)

      Jamais je n’aiderais la plus importante politicienne allemande à mettre son manteau. Ceci m’obligerait ensuite à me faire soigner les crampes dans mes mains.
      Trop désagréable ;-)

      cf. #mutti
      https://www.google.de/search?q=%23mutti+%23politik&prmd=ivns&tbm=isch&sa=X

    • Les échanges, toujours instructifs, qui suivent cette intéressante vidéo me remettent en mémoire les règles de politesse implicites dans les ateliers en usine.

      Mon expérience commence à être un peu ancienne, mais partout où j’ai eu à circuler dans des sites de production, la première chose à faire était toujours de saluer tout le monde, avec poignée de main, y compris lorsque cela imposait d’enlever l’EPI (équipement de protection individuelle, le gant, quoi…) et pas seulement le chef d’atelier ou les agents de maîtrise. Le personnel de l’atelier n’était, évidemment, pas en situation de l’exiger de son interlocuteur, comme le font hautement «  nos  » représentants actuels, mais c’était unanimement considéré comme une marque de respect dont l’absence choquait et laissait prévoir des rapports difficiles s’il s’agissait d’un premier passage avant une intervention de conseil. Dans ce cas, la convention était facile à repérer car on était accompagné, et présenté, par l’ingénieur, voire le directeur d’établissement et il était facile de s’aligner sur l’attitude du guide.

      Dans au moins un des ateliers, les ouvriers, ultérieurement, racontaient des trucs sur des consultants précédents qui, non seulement, ne saluaient pas, mais se planquaient derrière machines ou piliers avec une planchette à chronos…

    • Il n’y a rien de nouveau la dedans. C’est une forme de rhétorique, d’ailleurs le fait de ne pas serrer la main au ministre pour la personne de la CGT est aussi une forme de rhétorique, ça n’est donc pas nécessairement le « puissant » qui l’initie, cela dit le ministre Lemaire se ridiculise en s’abstenant de répondre à quelqu’un qui n’est pas poli avec lui, car il n’a probablement pas été élu uniquement par des gens polis, il ne représente pas exclusivement des gens polis, d’où sort-il qu’il ne devrait avoir pour interlocuteur que des gens polis ?.

      Mais je pense que la politesse n’est pas une faiblesse et que l’on peut s’opposer en étant poli (dans une démocratie), je dirais même que c’est mieux servir la cause que l’on prétend défendre, de l’être.