A Nîmes, une exposition sur la tauromachie ouverte aux enfants oppose pro et anti-corrida

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    Des capes et des épées, des taureaux et des toreros. Mais aussi du sang et de la souffrance, de l’agonie et de la violence : voilà le menu de cette sortie culturelle proposée par la ville de Nîmes à 400 écoliers, du CP au CM2. Cette opération s’inscrit dans le cadre de Rendez-vous en terre d’Aficion, un week-end d’initiation à la tauromachie et de célébration de la culture taurine, entièrement gratuit, organisé jusqu’au 6 mai par la mairie nîmoise et les clubs taurins, et parrainé par un torero espagnol. Point d’orgue de ces festivités : une corrida, ce dimanche. Si celle-ci ne soulève guère de polémique, il n’en va pas de même concernant l’exposition à laquelle sont conviés les petits Nîmois.

    Conçue par l’Union des villes taurines françaises et l’Observatoire national des cultures taurines, cette exposition a été baptisée Musée itinérant des tauromachies universelles. Qu’y voit-on ? L’histoire de la tauromachie. Mais aussi des animaux blessés, agonisants, en sang, des lances ou des banderilles plantées dans leurs corps. Ainsi que des toreros encornés, piétinés, exhibant des plaies béantes. Le tout est agrémenté d’une vidéo d’une heure, signée André Viard, inlassable promoteur de la corrida. « Ce film montre notamment une mise à mort en gros plan, un picador qui fouille la plaie avec sa lance, un matador soulevé par un taureau et qui, ensanglanté, se fait porter hors de la piste… C’est d’une violence sans nom », dénonce Claire Starozinski, présidente de l’Alliance anticorrida.
    « Violence gratuite »

    Selon les concepteurs de l’exposition, la corrida « est pour nos enfants une expérience enrichissante proposant des valeurs positives et structurantes ». A la mairie de Nîmes, on ne voit ici rien de choquant, mais au contraire un marqueur de la culture locale. « Dans notre région, la culture du taureau est présente partout, affirme Frédéric Pastor, adjoint au maire délégué à la tauromachie. Chez nous, dans la cour de récré, les gamins jouent au taureau, pas au foot. »

    Joël Lequesne, l’un des coordinateurs du collectif Protégeons les enfants des corridas, réunissant 115 psychiatres et psychologues, est loin de partager ces analyses. « Les images violentes sont déconseillées aux plus jeunes et balisées comme telles, notamment dans les programmes télévisés, rappelle le psychologue. Or la corrida, qui bénéficie d’un statut privilégié et de mesures d’exception, échappe à cette règle. Pourquoi laisse-t-on de jeunes enfants en présence de scènes de violence gratuite, même si celles-ci sont socialement admises ? »

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    Je ne comprend pas trop ce que les asso anti-corrida reprochent à ces images. Si on y voit comme c’est expliqué «  Ce film montre notamment une mise à mort en gros plan, un picador qui fouille la plaie avec sa lance, un matador soulevé par un taureau et qui, ensanglanté, se fait porter hors de la piste… » c’est plutot honnete et représentatif de la tauromachie. Ca aurais posé problème si ca avais été édulcoré. J’aurais personnellement insité sur le coté misogyne de cette culture mais bon c’est pas moi qui fait l’expo.

    Je me demande si ca serait pas utile de montrer aussi comment on fabrique les steaks à l’école avec images d’abattoires conformes (pas besoin de chercher des images d’abus ou de dérive type L314, un abattoire bientraitant ca ira bien). Ca me semble etre le role de l’école d’informer les enfants sur la manière dont on fabrique la nourriture. Peut etre que les végétarien·nes et vegans pourraient etre dispensés mais pour les carnistes l’éducation c’est aussi comprendre ce qu’est reelement la viande. Pour que les enfants puissent choisir en connaissance de cause et pas subir ce que les adultes leur fourent dans la bouche.
    Par rapport à cette expo le plus étrange c’est qu’elle est accompagnée d’une vrai corrida a laquelles les enfants vont assister le dimanche. Les asso veulent censurer des photos et videos au pretexte que c’est violent, mais les gosses vont se taper la boucherie en directe avec odorama et tout et ca me semble plus traumatisant qu’une video et quelques photos.

    • c’est quoi qui est abject @lydie ? Perso je suis végétarienne et j’ai pas grand chose contre la corrida. Ca me semble un problème très mineur par rapport au fait de manger de la viande. J’ai du mal à entendre les critiques de la corrida de la part de gens qui mangent de la viande, je trouve ca hypocrite. Mais avec des végétarien·nes ou vegan je peu en discuté. Et je pense que la vision de corrida bien gore est un bon moyen de faire comprendre aux enfants comment on fabrique la viande qu’illes mangent souvent sans savoir ce que c’est.

    • C’est la preuve que tu es dans une relation « sarchophagique » à la viande. Je te conseil cette lecture très interessante sur les relations occidentales à la nourriture carné.
      https://journals.openedition.org/terrain/2932
      En gros ca explique qu’il y a deux manières d’apréhendé l’animal à viande.
      D’un coté les zoophages, ceux qui mangent l’animal au complet et n’ont pas de problème à reconnaitre un animal dans leur viande. En général ce sont des personnes qui ont une relation avec des animaux domestiques ; fermier·es qui tuent leur poules, chasseur·euses, boucher·es et leur séparation entre humanité/animalité est très nette. L’animal à une fonction utilitaire. La corrida c’est ce type de relations.

      Les sarcophages (sarcos = chaire) ce sont celleux qui vivient avec des animeaux de compagnie. Qui sont des membres de leur famille, des proches. La limite entre humanité et animalité est moins nette. Ce sont généralement des personnes qui vivent en ville et n’ont pas de relation avec le mise à mort des animaux dont ils ne mangent que la chaire. Par exemple les enfants ne font pas le lien entre du surimi, un poisson panné, un nuggets de poulet, de la viande haché et un poisson vivant, un poulet... Les sarcophages n’aiment pas savoir comment est faite leur viande, et illes n’aiment pas la corrida.

      Je pense que le model zoophage est sur la fin et la sarcophagie aussi à plus longue échéance. La tauromachie ca date de la préhistoire, c’est un résidu de l’époque des sacrifices d’animaux et d’humains et vu que les gens sont de plus en plus sarcophages (comme toi), de plus en plus empathiques avec les non-humains (ce qui conduira au végétarisme comme norme), à mon avis la tauromachie est condamné à disparaitre à courte échéance et pas forcement à cause d’une interdiction mais d’une disparition de son publique, révulsé comme tu l’es.

    • Je comprends la nuance, mais j’en rajouterais une, dites-moi ce que vous en pensez :

      On peut accepter la mise à mort d’un animal pour toutes sortes de raison, mais ne pas s’en réjouir, ne pas s’en délecter, ne pas l’applaudir.

      Je crois que la corrida, c’est ça : la mise à mort ET le plaisir de voir l’animal souffrir.

      On peut accepter l’un et refuser l’autre, non ?

    • Le but de la corrida est de faire souffir le toro le moins longtemps possible selon les technologies d’une époque bien lointaine. Ce qui est applaudit c’est pas la souffrance du toro mais plutot la capacité du matador de tuer le plus vite et gracieusement possible une bête de 600kg de rage et de muscles séléctionné pour son agressivité depuis des siècles (sauf qu’il y a eu la guerre civile et les toro sont très consanguins depuis cett époque, les ganaderios/éléveurs disent le contraire mais je les croie pas trop). Du coté du toro on applaudit sa bravour, son aggressivité, son intelligence. Si le toro souffre inutilement le publique invective et siffle le matador, le traite de boucher et demande à ce qu’on abrège les souffrance de la bête.
      C’est pas un truc facil à faire de tuer une bete furieuse de 600kg armée de corne qui te fonce dessus avec une petite épée ridicule. Et voire ce que c’est la mort de ma nourriture à une époque ca m’a apporté des choses sur le plan spirituel (j’ai été afficionada vers l’an 2000 à une époque ou je mangeait des cadavres mais aujourd’hui je le suis plus - d’ou le fait que je connais la culture taurine)

      Donc je dirait pas que le publique à du plaisir à la souffrance du Toro, ou alors on devrait le dire aussi des gens qui mangent de la viande, après tout ils mangent de la souffrance et bien pire pour beaucoup de bêtes que les 30 minutes que dure une corrida. Le toro bravo vivent plus de 6 ans, ils vivent dans de vastes reserves avec femelles et veaux en liberté et c’est vrai que les 3 jours avant la corrida ou il est mis dans un camion et jetter dans l’arène sont pas trop fun pour lui mais par rapport à un boeuf, vache ou un porc, castré souvent sans anesthésie, confiné dans des espaces réduits, privés de leurs petits et abbatus dès la fin de leur puberté dans des conditions bien plus cruelles, si on me fesait choisir je prefererais être toro bravo que porc industriel. Bon heureusement j’ai pas à choisir.

      Du point de vue d’une personne mangeant de la viande, je pense que la corrida à un interet car on dissimule la réalité de la mort dans des abbatoires et le voire ca permet de comprend bien ce qu’est la consommation de viande. Par contre je suis d’accord pour dire que c’est archaique, comme le fait de manger de la viande en 2018 en occident. Par contre je trouve que manger de la viande et lutter contre la tauromachie c’est hypocrite car pour manger de la viande il faut tuer des animaux et la mort ca se fait pas sans souffrance. C’est pas par hasard que les abattoirs sont cachés et que les militant·es de L314 par exemple prennent de gros risque pour montrer la réalité de cette pratique.

    • C’est plus confortable probablement de « nuancer » comme ca. Vous etes des gentils délécteurs de souffrance et de mort et les afficionado·as c’est des méchant·es délécteur·euses de souffrance et de mort.

    • Oui... votre absence d’arguments est quant même assez frappante.

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      D’ouvrier d’abattoir à lanceur d’alerte : Ma vie toute crue
      http://hypathie.blogspot.fr/2018/05/douvrier-dabattoir-lanceur-dalerte-ma.html

      Souffrance animale, souffrance sociale et humaine. Clairement, les mangeurs de viande prennent des risques. Sanitaires surtout. Et celui de se faire rouler dans la farine de l’abattage rituel aussi : le processus est tellement lourd et long que bien des viandes sont déclarées rituelles qui n’en sont pas. Maltraitance aux animaux, aux humains, mauvaises pratiques, contrôles sanitaires inexistants ou bâclés, grosse cavalerie, insuffisance des étiquetages, omerta sur des pratiques illégales, pas vue pas prise, l’industrie de la viande est un monde opaque qui entend rester bien planqué derrière ses postes de garde avec triples barrières. On ne rentre pas.

      «  Si les abattoirs avaient des murs de verre, tout le monde serait végétarien  ». Paul Mc Cartney.

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      La corrida c’est cet abattoire avec des murs de verre, sa faute morale c’est de montrer la mort. Or les sarcophages ne veulent pas faire le lien entre l’animal et la viande, illes ne veulent rien voire, ni rien savoir de la mort de ce qu’illes mettent dans leurs bouches pour se délecter. Personne ne les obligent à etre spectateur d’une corrida, mais illes entendent interdir toute déléctation de pupilles aux zoophages pour leur confort de déléctation de papilles de sarcophages. Les sarcophages ne combattent pas les souffrances animal, illes combattent seulement la visibilité de ses souffrances.

    • Par rapport à la comparaison entre les taureaux de corrida avec une vie assez libre sauf les trois derniers jours, et les animaux industriels, c’est quand même un biais manichéen courant. La vie des animaux industriels c’est quelque chose de méga récent. Sans dire du tout que le tout dernier jour n’est pas pourri, sans souffrance, etc, l’élevage non industriel, pendant des millénaires, a fait vivre des animaux à l’air libre, en pâturage ou en forêt, sans les tuer en masse et avec une vie quotidienne correcte avant le dernier jour (et d’ailleurs en quantité on en mangeait beaucoup moins quand même, surtout les grosses bêtes, c’était pour la fête pour le peuple, hors nobles ou bourgeois).

    • On est dans le « méga récent » justement. Aujourd’hui les bovins passent tous par les abattoirs dans lesquels des ouvrier·es travaillent selon les methodes industrielles qu’on nous cachent scrupuleusement mais qu’on devine aisément quant on connait la dégradation des conditions de travail en générale et qu’on lie les témoignages en particulier.
      J’ai conscience que la tauromachie est anachronique, mais c’est justement pour ca que je lui trouve de l’interet.
      Je suis contre la tauromachie, je dit juste que je trouve l’interdiction non urgente par rapport au problème de consomation de viande.
      La tauromachie c’est une culture machiste de fraternité avec les travers qu’on retrouve dans le sport, compétition, trucage, dopage, corruption... C’est surtout de la pub pour la consomation de viande et d’alcool. C’est aussi toutes les violences que les hommes sous pretexte d’alcool infligent aux femmes (et aux hommes) pendant les ferias. Avec des rues couvertes de pisse et de vomis au petit matin. Pas mal de raison pour vouloir s’en débarasser.

    • Oui et non y a pas d’histoire de « tous » si on ne le veut pas, je veux dire ce sont des choix politiques et de vie, pas des obligations naturelles ou techniques. Il y a encore aujourd’hui dans le monde industrialisé des éleveurs qui ont des petits troupeaux qui se baladent librement la majeure partie de leur vie, et il y en a même qui refusent l’abattoir et qui pensent que les éleveurs DOIVENT abattre à la ferme et se confronter à la mort sans la délocaliser ailleurs : cf plusieurs intervenants du livre d’Aude et Guillaume « On achève bien les éleveurs ». Et encore ça, c’est minime en société industrielle, mais c’est le cas de la majeure partie du monde ailleurs hors gros pays industriels (tout comme pour le maraichage et les céréales, la majeure partie des humains du monde sont nourris par de la petite paysannerie encore aujourd’hui, ya des chiffres là dessus).