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  • CADTM - Rwanda. Les racines étrangères du génocide

    http://cadtm.org/Rwanda-Les-racines-etrangeres-du

    Rwanda. Les racines étrangères du génocide

    7 avril par Renaud Duterme

    Depuis 1994, le génocide au Rwanda est fréquemment invoqué pour justifier des interventions militaro-humanitaires, la plupart du temps par les puissances occidentales |1|. S’il est clair que le pays fut abandonné par la Communauté Internationale, encourageant les génocidaires à poursuivre les tueries, la mise en œuvre de cette entreprise de mort doit se replacer dans un contexte d’ingérences étrangères, débuté dès l’époque coloniale.

    –—
    CADTM - Rwanda : les bailleurs de fonds de Habyarimana et des génocidaires

    http://cadtm.org/Rwanda-les-bailleurs-de-fonds-de

    Rwanda : les bailleurs de fonds de Habyarimana et des génocidaires

    7 avril par Eric Toussaint

    Pour que le projet génocidaire soit mis à exécution, il fallait non seulement un régime pour le concevoir et se doter des instruments pour sa réalisation, mais aussi une masse appauvrie, prête à réaliser l’irréparable. Dans ce pays, 90% de la population vivaient à la campagne, 20% de la population paysanne disposaient de moins d’un demi-hectare par famille. Entre 1982 et 1994, on a assisté à un processus massif d’appauvrissement de la majorité de la population rurale avec, à l’autre pôle de la société, un enrichissement impressionnant pour quelques-uns.

    #rwanda

  • CADTM - Dettes illégitimes en Belgique : la politique fiscale
    http://cadtm.org/Dettes-illegitimes-en-Belgique-la

    En Belgique, on le sait, le capital est beaucoup moins taxé que le travail. Via une succession de contre-réformes néolibérales, celui-ci s’est vu libéré de l’impôt censé jouer un rôle redistributif dans notre société capitaliste. Les grosses entreprises et les ménages très (très) riches ne paient aujourd’hui que peu, voire pas, d’impôts. Cela représente des dizaines de milliards d’euros que l’État se refuse chaque année, et autant qu’il doit emprunter sur les marchés pour combler son déficit. Cette politique fiscale, passée et actuelle, est le fruit d’un rapport de force et participe aujourd’hui des intérêts d’une minorité de la population détentrice de capitaux. Si l’on veut se diriger vers une sortie de crise il est primordial, d’une part de remettre en cause la dette résultant de cette politique fiscale socialement injuste et, d’autre part de changer notre système de répartition des richesses.

    1) Les cadeaux fiscaux que l’État a fait aux plus riches ont été compensés par une augmentation de la dette publique

    Comme un peu partout en Europe, l’impôt sur les sociétés n’a fait que diminuer depuis les années 1980 en Belgique. Il est passé de 48 % avant les contre-réformes néolibérales à 33,99 % aujourd’hui. Pire, le taux que les entreprises paient réellement – après s’être octroyés tous les mécanismes de déductions fiscales disponibles chez nous – est en moyenne de 12,5 % (2010).

    Derrière cette moyenne se cachent de grandes disparités entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les (très) grosses entreprises. En 2010 toujours, les 1000 entreprises qui ont déclaré le plus de bénéfices ont payé un taux moyen de 5,75 % |1|... Tous ces impôts non payés par les entreprises constituent une perte annuelle pour l’État de plus ou moins 20 milliards d’euros |2|.

    Comme un peu partout en Europe de nouveau, l’impôt sur les plus grosses fortunes a également fondu comme neige au soleil sous le poids de gouvernements réformistes. Il est passé de plus de 70 % en 1986 à 50 % aujourd’hui |3|. Il est difficile d’évaluer précisément le manque à gagner que cela a pu représenter pour les finances publiques, mais on sait par exemple qu’un maigre impôt de 1 % à 3 % sur les millionnaires en fonction de leurs revenus rapporterait aujourd’hui près de 8 milliards d’euros...

    À cela peuvent s’ajouter les plus-values sur actions non taxées, la non-globalisation des revenus, les exonérations de cotisations sociales (7 milliards d’euros en 2011), etc. Le SPF Finances estime que, en 2011, l’État a perdu pour 61 milliards d’euros en exonérations et autres réductions fiscales |4|.

    Le SPF Finances estime que, en 2011, l’État a perdu pour 61 milliards d’euros en exonérations et autres réductions fiscales

    Au total, le service d’étude du PTB a calculé que, pour la période 2002-2011, les différents cadeaux fiscaux et parafiscaux faits aux entreprises et revenus du capital s’élèvent à 255 milliards d’euros |5|, soit plus ou moins deux tiers de la dette publique actuelle.

    Enfin, à tous ces montants s’ajoutent ceux, colossaux, de l’évasion fiscale illégale. Celle-ci est évaluée entre 20 et 45 milliards d’euros en Belgique |6| (et à 2.000 milliards en Europe, selon la Commission européenne). Malgré les montants en jeu, notre pays – qui est lui-même un paradis fiscal – est loin de faire de l’excès de zèle en matière de lutte contre la fraude fiscale à grande échelle (à l’inverse de sa politique envers la soi-disant « fraude sociale » |7|). Et notre gouvernement nous le démontre sans cesse : l’État a perdu plus de 100 millions d’euros en deux ans dans des affaires de fraudes fiscales graves prescrites – il ne s’agit que de 10 dossiers et uniquement pour la région bruxelloise ; les moyens alloués aux services de lutte contre la fraude fiscale sont lamentables et le personnel a diminué de plus de 10% (soit plus de 3.000 agents) ces trois dernières années ; les diamantaires anversois continuent leur business as usual et les entreprises belges en général, dont la banque « nationalisée » Belfius, ont toujours massivement recours aux paradis fiscaux (plus de 100 milliards d’euros y ont transité en 2012, selon le fisc) ; le fisc va rembourser 265 millions d’euros à la multinationale GDF-Suez dans une affaire d’évasion fiscale ; la plupart des évadés fiscaux belges peuvent éviter la justice en payant des arrangements ; etc.

    Tout cela représente donc un manque à gagner immense en termes de recettes que l’État a dû, et doit, compenser par un financement sur les marchés. Or, si elles ont aggravé le poids de la dette publique en Belgique, ces mesures n’ont pas du tout profité à la majorité de la population qui en paie chaque jour le prix....

    #Arcelor-Mittal
    #Dettes-illégitimes
    #capital
    #taxes
    #impôts

    <> https://www.youtube.com/watch?v=YMi5gDl34NE

     ;-)

  • Rwanda : les bailleurs de fonds de Habyarimana et des génocidaires
    http://cadtm.org/Rwanda-les-bailleurs-de-fonds-de

    Pour que le projet génocidaire soit mis à exécution, il fallait non seulement un régime pour le concevoir et se doter des instruments pour sa réalisation, mais aussi une masse appauvrie, prête à réaliser l’irréparable. Dans ce pays, 90% de la population vivaient à la campagne, 20% de la population paysanne disposaient de moins d’un demi-hectare par famille. Entre 1982 et 1994, on a assisté à un processus massif d’appauvrissement de la majorité de la population rurale avec, à l’autre pôle de la société, un enrichissement impressionnant pour quelques-uns. (...) Source : CADTM

  • CADTM - Le FMI activement présent en Ukraine depuis 1994 ne veut pas entendre parler de hausse de salaire
    http://cadtm.org/Le-FMI-activement-present-en

    Suite à un puissant mouvement insurrectionnel aboutissant à la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovytch, le nouveau gouvernement transitoire mis en place le 27 février 2014, offre au FMI l’opportunité d’infliger une violente cure d’austérité au peuple ukrainien. Un mois plus tard et sans même attendre les élections, des négociations opaques avec ce gouvernement non élu aboutissent à l’adoption de politiques ultra libérales en échange d’un prêt du FMI de 14 à 18 milliards de dollars (10,2 à 13 milliards d’euros) dont le premier versement est attendu pour le mois d’avril.

    Jalonnant les tranches successives de déboursements selon un calendrier confidentiel, l’augmentation des tarifs du gaz, le gel des salaires et des retraites pour les fonctionnaires et bien d’autres mesures visant à bouleverser la politique monétaire et budgétaire, ainsi que les secteurs financier et énergétique, doivent soumettre ce pays au dogme capitaliste promu par l’institution. Pourtant rejeté en première lecture par les députés du Parlement ukrainien le 27 mars, ce programme impopulaire exigé par le FMI, est finalement adopté suite à de fébriles négociations.

    Au cours de son histoire tumultueuse et malgré certains succès, le FMI s’est toujours heurté à des réticences face à ses exigences démesurées. Incapable de conclure ses deux derniers accords, il espère bien cette fois-ci mener à terme ses ajustements quelle que soit l’issue des élections présidentielles programmées deux mois plus tard. Qu’importe si ces politiques disséminées partout sur la planète provoquent le chaos social comme en Grèce ou ailleurs. L’institution poursuit son chemin dévastateur, bordé de révérences des gouvernements soumis. Prétendre instaurer la prospérité et chasser la pauvreté, en ajoutant de nouvelles politiques d’austérité sur un État liberticide à la corruption endémique, est vain. Le FMI, avec toutes les révoltes qu’il a déclenchées au cours de son histoire, est pourtant bien placé pour savoir que la misère ne rend pas forcément docile et que rien n’empêche la Place Maïdan de reprendre du service. Or, dans ce domaine, tout est possible tant le FMI est prompt à souffler sur les braises encore chaudes de ladite « révolution Maïden ».....

    #FMI
    #Ukraine
    #Viktor-Ianoukovytch

  • CADTM - États-Unis : Les abus des banques dans le secteur immobilier et les expulsions illégales de logement
    http://cadtm.org/Etats-Unis-Les-abus-des-banques

    Au cours des années 2010-2013, les autorités des États-Unis ont passé des accords avec les banques pour leur éviter une condamnation en justice dans le scandale des crédits hypothécaires et des expulsions illégales de logement |1|. Il a suffi aux banques de payer une simple amende. Depuis l’éclatement de la crise en 2006-2007, plus de 14 millions de familles ont été expulsées de leur logement. Au moins 500 000 l’ont été de manière illégale. De nombreuses victimes aidées par des mouvements sociaux, notamment Strike Debt |2|, ont réagi en s’organisant pour affronter les huissiers et refuser l’expulsion. Des milliers de plaintes ont été déposées contre les banques.

    Une des accusations portées contre les banques reposait sur leur incapacité à fournir les documents justifiant l’expulsion de propriétaires en retard de paiement d’un crédit hypothécaire. La régulation inexistante et le volume élevé de crédits de ce type, accordés dans la période précédant la crise, ont amené les banques à embaucher du personnel chargé de signer quotidiennement des dizaines, voire des centaines, de documents approuvant les expulsions sans suivre la procédure légale (on parlait de « robot signing » ou « signature robot ») |3|. Les banques ont saisi des logements sans justification économique ou légale dans près de 500 000 cas (le chiffre final pourrait nettement augmenter car il ne prend pas en compte tous les résultats des enquêtes menées et des plaintes déposées). En dépit des dommages massifs causés par les pratiques frauduleuses des banques, l’amende ne s’élève qu’au paiement de moins de 300 dollars par foyer affecté dans certains cas |4|, dans d’autres cas, il atteint entre 1 500 et 2 000 dollars. Les autres accusations portées contre les banques concernent les ventes des produits structurés composés de crédits hypothécaires toxiques (Mortgage Backed Securities) vendus par les banques notamment aux sociétés publiques du logement (Freddie Mac et Fannie Mae)......

    #États-Unis
    #abus
    #banques
    #banksters
    #immobilier #expulsions #illégales de #logement

  • CADTM - Quelques éléments trop peu connus du néolibéralisme
    http://cadtm.org/Quelques-elements-trop-peu-connus

    Beaucoup avaient espéré, lorsque survint la crise des subprimes en 2007-2008, que le néolibéralisme vivait son chant du cygne ; que l’intervention en panique des États pour sauver les banques marquait le retour de Keynes à l’avant-scène du théâtre capitaliste. Il n’en est rien : imperturbable, le bulldozer néolibéral poursuit son cheminement, et il faut encore et encore améliorer la connaissance de ce système en vue de pouvoir un jour lui asséner le coup fatal que ses méfaits lui ont valu de longue date. Le texte qui suit vise à attirer l’attention sur quelques éléments trop souvent oubliés ou minimisés dans bon nombre de textes relatifs au néolibéralisme. D’abord l’existence et l’importance de l’ordolibéralisme, courant d’avant-garde du néolibéralisme ; puis un petit abrégé de quelques éléments de la pensée de Friedrich Hayek, le « pape » du néolibéralisme ; enfin la prise en compte du fait que le néolibéralisme, ce n’est pas qu’un catalogue de mesures macro-économiques : c’est aussi un mécanisme qui influence grandement le mode de penser et d’agir des individus – sur les lieux de travail mais aussi dans la vie privée.
    Beaucoup avaient espéré, lorsque survint la crise des subprimes en 2007-2008, que le néolibéralisme vivait son chant du cygne ; que l’intervention en panique des États pour sauver les banques marquait le retour de Keynes à l’avant-scène du théâtre capitaliste. Il n’en est rien : imperturbable, le bulldozer néolibéral poursuit son cheminement, et il faut encore et encore améliorer la connaissance de ce système en vue de pouvoir un jour lui asséner le coup fatal que ses méfaits lui ont valu de longue date. Le texte qui suit vise à attirer l’attention sur quelques éléments trop souvent oubliés ou minimisés dans bon nombre de textes relatifs au néolibéralisme. D’abord l’existence et l’importance de l’ordolibéralisme, courant d’avant-garde du néolibéralisme ; puis un petit abrégé de quelques éléments de la pensée de Friedrich Hayek, le « pape » du néolibéralisme ; enfin la prise en compte du fait que le néolibéralisme, ce n’est pas qu’un catalogue de mesures macro-économiques : c’est aussi un mécanisme qui influence grandement le mode de penser et d’agir des individus – sur les lieux de travail mais aussi dans la vie privée......

    #économie
    #néolibéralisme #Friedrich-Hayek
    #subprimes
    #ordolibéralisme

    #Keynes

  • CADTM - L’exode portugais
    http://cadtm.org/L-exode-portugais

    On était loin d’imaginer qu’une saignée équivalente à celle de la décennie 60, qui a vu le grand exode des Portugais vers l’Europe, pourrait se reproduire. Les chiffres forcément approximatifs pointent des flux semblables, voire supérieurs, à ceux de cette époque. C’est le cas de l’année 2012 où les sorties au rythme moyen de 10 000 par mois pour une population d’environ 10,5 millions d’habitants ont dépassé celles de l’année 1966.

    Dans les années 60, les Portugais fuyaient la misère, la dictature et la guerre coloniale. Aujourd’hui, à cinquante années de distance et une révolution étant passée par là, que fuient-ils ces Portugais de tous âges, de toutes qualifications, qui partent seuls ou en famille, par milliers |1| ? Ils fuient le chômage, l’absence de perspectives, la promesse de misère ou de non-vie d’un pays soumis à la dictature de la troïka.

    On sait que des flux importants atteignent d’autres pays sous l’empire direct ou indirect de la troïka, mais le Portugal est à coup sûr le seul où un gouvernement appelle de façon éhontée ses concitoyens à émigrer. Et qui se réjouit de la baisse toute relative du chômage que la débandade de cette population est en train de provoquer, la mettant sur le compte de la réussite d’une politique qui met le pays à sac et paupérise encore davantage la population de l’un des Etats les plus pauvres et les plus inégalitaires de l’UE.

    L’émigration portugaise n’est pas un phénomène nouveau et elle était difficilement évitable dans un pays que l’entrée dans la zone euro a condamné à une quasi-stagnation économique. Mais elle est devenue plus importante après la crise, à la faveur d’un taux de chômage qui n’a cessé d’augmenter et se situe, pour les jeunes, sur la trajectoire des 40%.

    Variable d’ajustement des budgets portugais de par la baisse des transferts sociaux qu’elle entraîne et l’augmentation de la rentrée de recettes dans le pays, l’émigration joue également un rôle de décompresseur social : il est en effet difficile d’imaginer que des explosions sociales plus vastes et/ou plus violentes n’auraient pas eu lieu en son absence.....

    #troïka
    #Portugal
    #crise
    #austérité
    #exode
    #braderie-sociale
    #retraites-dorées
    #exemptions-fiscales

  • CADTM - Comment les grandes banques manipulent le marché des devises
    http://cadtm.org/Comment-les-grandes-banques

    Opinion publiée par Le Monde.fr le 13.03.2014

    Les banques sont les principaux acteurs sur le marché des devises et elles entretiennent une instabilité permanente des taux de change. Plus de 95 % des échanges de devises sont de type spéculatif. Une infime partie des transactions quotidiennes en devises concerne des investissements, du commerce de biens et de services liés à l’économie réelle, des envois de migrants.

    Le volume quotidien des transactions sur le marché des devises tournait, en 2013, autour de 5 300 milliards de dollars (3799 milliards d’euros) ! Les banques qui disposent, comme les fonds de placement mutuel, de très importantes liquidités en usent et en abusent en poussant des monnaies à la baisse ou à la hausse afin d’obtenir des gains sur les différentiels de taux de change.

    Les banques jouent également de manière déterminante sur des dérivés de change qui peuvent provoquer des pertes considérables, sans compter les méfaits de l’instabilité des monnaies pour l’ensemble de la société. A partir de mai 2013, les monnaies de grands pays dits émergents (Inde, Brésil, Afrique du Sud, Russie, Turquie, Argentine…) ont été soumises à des attaques spéculatives et ont perdu dans certains cas jusqu’à 20% de leur valeur.

    SPÉCULATION

    Le taux de change entre le dollar et l’euro est aussi l’objet de la spéculation. Le marché des changes constitue le compartiment du marché financier global qui, aux côtés du marché des dérivés, a enregistré la plus forte croissance. Entre 1970 et 2013, le volume des transactions sur les monnaies a été multiplié par plus de 500 (passant d’un peu plus de 10 milliards à 5 300 milliards de dollars par jour).

    Alors qu’en théorie, la fonction principale des marchés des changes est de faciliter les échanges commerciaux internationaux, en 2013, le montant des transactions liées aux échanges de marchandises ne représentait même pas 2 % du montant des transactions quotidiennes sur le marché des changes.

    En 1979, il fallait l’équivalent de 200 journées d’activité sur les marchés de change pour atteindre le volume annuel des exportations mondiales. En 2013, 3,5 journées d’activité sur les marchés de change suffisaient à atteindre le volume annuel des exportations mondiales de marchandises......

    #finance
    #banques
    #banksters
    #marchés
    #devises
    #manipulation

  • CADTM - La mondialisation du 15e au début du 20e s ou comment les Européens et le capitalisme se sont imposés par la violence au reste de la planète
    http://cadtm.org/La-mondialisation-du-15e-au-debut

    Quand les puissances d’Europe occidentale se lancent à la conquête du reste du monde à la fin du 15e siècle, le niveau de vie et le degré de développement des Européens n’étaient pas supérieurs à d’autres grandes régions du monde.

    La Chine devançait incontestablement l’Europe occidentale en bien des points : conditions de vie des habitants, niveau scientifique, travaux publics, qualité
    des techniques agricoles et manufacturières.

    L’Inde était plus ou moins à égalité avec l’Europe notamment du point de vue des conditions de vie de ses habitants et de la qualité de ses produits manufacturés
    (ses textiles et son fer étaient de meilleure qualité que les produits européens).
    La civilisation inca dans les Andes en Amérique du Sud et celle des Aztèques au Mexique étaient également très avancées et florissantes.

    #mondialisation
    #capitalisme

  • Les banques et la nouvelle doctrine « Too Big to Jail »
    http://cadtm.org/Les-banques-et-la-nouvelle

    Il apparaît clairement que les banques et autres grandes institutions financières de dimension mondiale, agissant souvent en bande organisée (en cartel), font montre d’un niveau rarement observé à ce jour de cynisme et d’abus de pouvoir. Aujourd’hui, après que les États aient mis l’argent public à disposition des entités financières dont les paris spéculatifs ont mal tourné, les magistrats en charge de faire appliquer la loi s’emploient à protéger les responsables de ces entités et banalisent ainsi, voire justifient a posteriori la conduite illégale ou criminelle dont ils se sont rendus coupables. (...) Source : (...)

  • CADTM - Antifascistes europeens reveillez-vous ! La peste brune est de retour...
    http://cadtm.org/Antifascistes-europeens-reveillez

    Cette fois il n’y a pas de doute : Monstrueuse et horrible, la menace fasciste est de retour, sans que notre Europe se scandalise outre mesure. La preuve ? Des nazis purs sangs, qui se revendiquent du IIIème Reich et de ses divisions SS et devant lesquels les brutes de l’Aube Dorée grecque font presque figure d’enfants de chœur, occupent des postes parmi les plus névralgiques (ordre public, défense, justice) dans le gouvernement intérimaire ukrainien ! Et en plus, leur présence dans ce gouvernement ne choque point ni nos médias qui se hâtent de les baptiser… « nationalistes » ni nos chers dirigeants européens de tout poil (sociaux-démocrates inclus) qui s’empressent de les reconnaitre comme partenaires tout a fait fréquentables.

    En somme, c’est comme si le procès de Nuremberg n’avait jamais existé ! Mais, ce n’est pas tout. Le pire est que les acolytes de ces revenants d’un monde qu’on croyait –à tort- disparu a jamais, se comptent désormais par milliers, se baladent armés jusqu’aux dents dans les rues de Kiev et de Lviv et surtout, sont en train de gagner la confiance d’un très grand nombre de leurs compatriotes. Car paradoxe ou pas, c’est malheureusement un fait que cette révolte authentiquement populaire qui vient de balayer le régime de Yanoucovitch, comprend parmi ses dirigeants les nostalgiques de la collaboration banderiste de Svoboda et –surtout- les néonazis en plein ascension de Praviy Sektor.

    Alors, si ces Svoboda et Praviy Sektor font partie du gouvernement ukrainien sans que nos dirigeants européens et nord-américains – comme d’ailleurs nos grands médias et autres institutions internationales - s’en émeuvent trop, ne soyons pas surpris si tout ce beau monde néolibéral accepte demain sans broncher la présence d’un parti comme l’Aube Dorée dans un futur gouvernement grec. Si Dmytro Yarosh, chef de Praviy Sektor, devient le second de Andriy Parubi (d’ailleurs, lui-même fondateur du parti national-socialiste d’Ukraine) a la tête du Conseil de Sécurité Ukrainien, alors pourquoi pas demain le führer de l’Aube Dorée N. Mihaloliakos a la tête du ministère de la défense ou de l’ordre public grec ? Voila donc une raison de plus qui nous fait considérer ce qui se passe actuellement en Ukraine comme un véritable tournant dans l’histoire européenne d’après guerre, un immense saut qualitatif de la menace néofasciste qui pèse désormais sur nous tous.....

    #Europe

  • CADTM - Ukraine, la nouvelle proie du FMI
    http://cadtm.org/Ukraine-la-nouvelle-proie-du-FMI

    Alors que le pays est en pleine ébullition, le remboursement de la dette publique apparaît comme la priorité absolue de Kiev et de ses créanciers. Les besoins de la population passent quant à eux au second plan. Cette situation pourrait même encore se dégrader si un accord est conclu avec le FMI, qui est en position de force pour imposer une cure d’austérité au peuple ukrainien en échange du prêt.

  • CADTM - Systèmes de pensions et dettes publiques en Europe
    http://cadtm.org/Systemes-de-pensions-et-dettes

    Les systèmes de pensions actuels en Europe émanent de diverses traditions et se différencient énormément quant à leurs régimes de financement, de prestations, de conditions d’accès et de modes de gestion. Cependant, nous pouvons voir que depuis les années 1990 et le début d’une longue série de contre-réformes libérales, ces régimes vont suivre une trajectoire toujours plus semblable et soutenue par la politique communautaire de l’Union Européenne : recul de l’âge légal de départ à la retraite et développement des deuxième et troisième piliers, avec la Suède comme exemple de success story à suivre. La crise et le creusement des déficits publics ont servi d’opportunité pour accélérer ces contre-réformes. Les liens avec la dette publique sont nombreux et il est nécessaire de s’arrêter sur cette thématique pour retourner le discours dominant et poser la question qui dérange : celle de la répartition des richesses dans une société qui n’en a jamais produites autant.....

    #économie
    #Europe
    #pensions
    #dette-publique

  • CADTM - Les banques spéculent sur les matières premières et les aliments

    http://cadtm.org/Les-banques-speculent-sur-les

    Via leurs activités de trading, les banques sont les principaux spéculateurs sur les marchés de gré à gré et à terme de matières premières et de produits agricoles car elles disposent de moyens financiers nettement plus élevés que les autres protagonistes en jeu. Une petite visite sur le site du Commodity business awards |1| permet de découvrir une liste de banques et de courtiers qui jouent un rôle de premier plan sur le marché des commodities |2| (que ce soit le marché où les matières premières s’achètent et se vendent physiquement), ou sur celui des dérivés qui ont pour sous-jacent des commodities. Parmi ces banques, on retrouve le plus souvent BNP Paribas, Morgan Stanley, Crédit Suisse, Deutsche Bank et Société Générale. Certaines banques vont d’ailleurs plus loin et se dotent d’instruments pour influer directement sur des stocks de matières premières. C’est le cas du Credit Suisse qui est associé à Glencore- Xstrata, la plus grande société mondiale de courtage en matières premières |3|. Parmi les banques européennes, BNP Paribas est avec Deutsche Bank une banque des plus influentes sur le marché des commodities, elle joue un rôle clé dans le secteur des dérivés sur les matières premières |4|.

    #alimentation #faim #matières_premières_agricoles #agriculture

  • Prix des aliments et des matières premières : les banques inventent l’hyper-spéculation
    http://www.brujitafr.fr/article-prix-des-aliments-et-des-matieres-premieres-les-banques-inventent-

    Qui fait grimper le prix des matières premières, et notamment des produits agricoles ? Les banques, principaux spéculateurs sur ces marchés. Une nouvelle étape a été franchie : ces banques sont devenues propriétaires d’entrepôts de stockage de métaux ou de produits agricoles, de raffineries de pétrole ou de centrales électriques. Goldman Sachs ou JP Morgan interviennent sur les marchés financiers, mais peuvent également agir directement sur les stocks. Les banques françaises ne sont pas en reste, alors que l’Europe vient pourtant de voter un accord pour tenter de lutter contre cette hyper-spéculation. Via leurs activités de trading, les banques (...)

    http://hsgac.senate.gov/public/_files/052008Masters.pdf
    http://www.lalibre.be/index.php?view=article&art_id=419336
    http://cadtm.org/Les-banques-speculent-sur-les
    http://www.cadtm.org
    http://cadtm.org/Pourquoi-une-faim-galopante-au
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/02/11/quatre-banques-francaises-accusees-de-speculer-sur-la-faim_1829956_3234.html

  • CADTM - Les banques spéculent sur les matières premières et les aliments
    http://cadtm.org/Les-banques-speculent-sur-les

    Via leurs activités de trading, les banques sont les principaux spéculateurs sur les marchés de gré à gré et à terme de matières premières et de produits agricoles car elles disposent de moyens financiers nettement plus élevés que les autres protagonistes en jeu. Une petite visite sur le site du Commodity business awards |1| permet de découvrir une liste de banques et de courtiers qui jouent un rôle de premier plan sur le marché des commodities |2| (que ce soit le marché où les matières premières s’achètent et se vendent physiquement), ou sur celui des dérivés qui ont pour sous-jacent des commodities. Parmi ces banques, on retrouve le plus souvent BNP Paribas, Morgan Stanley, Crédit Suisse, Deutsche Bank et Société Générale. Certaines banques vont d’ailleurs plus loin et se dotent d’instruments pour influer directement sur des stocks de matières premières. C’est le cas du Credit Suisse qui est associé à Glencore- Xstrata, la plus grande société mondiale de courtage en matières premières |3|. Parmi les banques européennes, BNP Paribas est avec Deutsche Bank une banque des plus influentes sur le marché des commodities, elle joue un rôle clé dans le secteur des dérivés sur les matières premières |4|.

    Plusieurs banques des États-Unis sont allées plus loin que les européennes dans la stratégie de contrôle d’une part du marché des commodities, il s’agit de JP Morgan, Morgan Stanley et Goldman Sachs. Par exemple, JP Morgan a importé aux États-Unis 31 millions de barils de pétrole au cours des quatre premiers mois de l’année 2013 ! Les banques des États-Unis sont propriétaires de raffineries de pétrole, de centrales électriques, de réseaux de distribution d’énergie, d’entreprises de stockage de métaux, de stocks de produits agricoles, d’entreprises d’exploitation de gaz de schiste… Comment en est-on arrivé là ? La Fed a autorisé en 2003 la banque universelle Citigroup à acheter la société de courtage Phibro en expliquant qu’il était normal de compléter l’activité de la banque sur le marché des dérivés de commodities par la détention physique de stocks de matières premières (pétrole, grains, gaz, minerais…). Quant à Morgan Stanley et Goldman Sachs qui jusqu’en 2008 |5| avaient le statut de banque d’affaires, elles ont pu dès 1999, grâce à la loi de réforme bancaire qui a complété l’abrogation du Glass Steagall Act, faire l’acquisition de centrales électriques, de tankers pétroliers et d’autres infrastructures. C’est ainsi que Morgan Stanley possède des barges, des tankers, des pipelines, des terminaux pétroliers et gaziers ! De son côté, JP Morgan a acheté la division commodities de RBS en 2010 pour 1,7 milliard de dollars, ce qui lui a permis d’acquérir 74 entrepôts de stockage de métaux au R-U comme aux États-Unis, tandis que Goldman Sachs en détient 112. Ces deux banques détiennent donc ensemble plus d’entrepôts de stockage de métaux que Glencore (qui en possède 179). Détenir des entrepôts de stockage est fondamental notamment si une société ou un cartel de plusieurs sociétés (par exemple des banques) veut spéculer sur les prix en stockant au maximum pour faire monter les prix ou en déstockant pour les faire baisser. C’est ce qui s’est passé concrètement par exemple sur le marché de l’aluminium depuis 2008. Selon une enquête menée par le New York Times, depuis que Goldman Sachs a racheté en 2010 les entrepôts d’aluminium à Detroit, le temps d’attente pour être livré en barres d’aluminium est passé de 6 semaines à 16 mois. Les prix ont nettement augmenté (alors que l’offre et les stocks d’aluminium sur le marché mondial se sont accrus), ce qui a provoqué de fortes réactions d’entreprises comme Coca-Cola et le brasseur Miller, gros consommateurs d’aluminium pour la fabrication des canettes… Rien qu’en revenus de stockage d’aluminium à Detroit, Goldman a engrangé 220 millions de dollars |6|....

    #banque
    #banksters
    #spéculation sur les #matières-premières et les #aliments

  • CADTM - Déclaration commune d’Europa laïca (Espagne) de l’Union des Athées et des Libres penseurs (Espagne) et de la Fédération nationale de la Libre Pensée (France) (Membres du Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée)
    http://cadtm.org/Declaration-commune-d-Europa-laica

    Un nouveau crime contre le droit des femmes à disposer librement de leur corps se prépare en Espagne.
    Le Parti Populaire, qui gouverne avec la majorité absolue en Espagne, prétend changer la loi sur l’avortement, en vigueur depuis 2010.

    L’avant-projet de « Loi de protection de la vie du conçu et les droits de la femme enceinte » adopté par le gouvernement Rajoy ne prévoit plus que deux cas de dépénalisation de l’avortement :
    – l’existence d’un grand danger pour la vie ou la santé physique ou psychique de la mère pendant les 22 premières semaines de gestation,
    – Si la grossesse est le résultat d’un délit contre sa liberté ou une atteinte à sa sexualité, l’avortement peut se pratiquer dans les douze premières semaines et si le fait a été dénoncé.

    La loi de 2010, toujours en vigueur, établit qu’il est possible d’avorter sans donner aucune raison dans les 14 premières semaines de grossesse. Cette loi établit des délais de droit similaire à ce qui existe dans la majorité des pays de l’Union Européenne.

    Ce que le Parti Populaire veut, en connivence avec les secteurs les plus intégristes du catholicisme international, c’est revenir à des situations où les femmes n’auraient plus le droit de décider de leur maternité et devraient justifier que les intérêts de l’enfant à venir n’entrent pas en conflit avec les leurs.

    Avec la loi de 2010, les mineures de 16 à 17 ans étaient simplement tenues d’informer leurs parents, à moins d’invoquer des causes spéciales pour ne pas le faire, par exemple une mauvaise relation avec les parents, ou que ceux-ci les auraient obligées à ne pas avorter. Avec la nouvelle loi, les parents seront obligés de les accompagner et de décider pour elles.

    Avec la loi de 2010, il est possible d’interrompre une grossesse de plus de 22 semaines s’il existe des « anomalies fœtales » incompatibles avec la vie qui doivent être indiquées dans le diagnostic préalable délivré par un médecin autre que celui qui pratique l’intervention. Elle autorise également l’avortement lorsqu’une maladie extrêmement grave et incurable est détectée dans le fœtus, détection qui doit être confirmée par un comité clinique.

    Avec le projet du Parti Populaire, la possibilité d’avorter pour cause d’une maladie du fœtus est retirée et reste assujettie aux effets que cette maladie génère chez sa mère. Il faut apporter la garantie que les femmes souffrent d’un dommage « important non irréversible mais important et durable » dans sa santé physique ou psychologique. Et cela nécessite un avis motivé par deux médecins spécialistes qui ne peuvent pas travailler dans l’établissement dans lequel l’avortement est pratiqué.

    Pour les maladies incompatibles avec la vie, les exigences seront doublées : un rapport médical devra confirmer ces risques pour la mère et un autre rapport, les pathologies fœtales testées en accord avec le Comité de bioéthique d’Espagne.

    La FNLP, Europa Laïca et l’Union des Athées et des Libres Penseurs d’Espagne dénoncent cet avant-projet de loi et le considèrent comme une nouvelle croisade nationale catholique menée contre la liberté de conscience des femmes, derrière laquelle sont la hiérarchie catholique à son plus haut niveau (le Vatican) ainsi que les organisations « pro vie ». Cette offensive applaudie par l’extrême droite politique européenne, ne prépare-t-elle une autre offensive, à un échelon plus vaste, dans le contexte européen et international ? Doit-on s’en inquiéter ?

    C’est pourquoi, les associations soussignées demandent l’abandon de cet avant-projet et appellent les organisations laïques et de Libre Pensée à se regrouper pour l’obtenir...

    #droit-des-femmes
    #Europa-laïca (Espagne)
    #Union-des-Athées et des #Libres-penseurs (Espagne)
    #Fédération-nationale-de-la-Libre-Pensée (France) (Membres du Bureau Européen de Coordination de la Libre Pensée)

  • CADTM - L’opération #GUTT après la #seconde-guerre-mondiale
    http://cadtm.org/L-operation-GUTT-apres-la-seconde

    Au début de l’année 1941, le gouvernement belge, basé à Londres, commençait déjà à réfléchir aux mesures monétaires à prendre après la libération. Les réflexions étaient fortement influencées par le délabrement des finances publiques durant les années 1920 et par la crise monétaire qui en résulta. Les discussions gouvernementales eurent lieu sous la direction de Camille Gutt |1| en coopération avec des représentants de la Banque Nationale.

    Les opinions étaient divergentes mais il y avait tout de même certains points d’accord. En effet, tous pensaient que le financement du coût de l’occupation ainsi que l’abus du système international de compensation par l’Allemagne nazie avaient fait fortement augmenter l’offre monétaire en Belgique. Le risque était donc grand que les prix augmentent considérablement après la guerre. Il fallait donc imaginer un moyen d’éliminer ce surplus de monnaie lorsque la libération arriverait afin d’obtenir un équilibre stable entre l’offre de monnaie, les prix et les salaires.

    Les opinions de Camille Gutt remportèrent les débats. Il fut décidé de lancer l’opération Gutt que l’on peut résumer en 4 étapes majeures |2|. La première étape était de fixer le taux de change. Le gouvernement voulait éviter la spéculation contre le franc et il fallait donc s’accorder sur le taux de change. Après de longues discussions, le gouvernement dévalua le 1er mai 1944 le franc de 30,29% par rapport à la valeur de la livre sterling d’août 1939, et de 48,65% par rapport au dollar.

    La deuxième étape, la plus importante, débuta en octobre 1944. On décida que tous les billets d’une valeur égale ou supérieure à 100 francs perdaient leur cours légal et devaient être déclarés. Un maximum de 2000 francs par ménage pouvait être échangé contre de nouveaux billets. Au delà de ce plafond l’argent était bloqué dans des comptes spéciaux au nom de leurs propriétaires. Il y eut un arrangement similaire pour le capital des individus privés et des entreprises privées : une petite proportion de l’argent sur les comptes fut rendue disponible en nouveaux billets de banque mais le reste fut bloqué. Le gouvernement demanda aussi à tous les citoyens de déclarer leurs titres nationaux et étrangers. Cette mesure avait été conçue pour réaliser un inventaire complet des valeurs mobilières en Belgique.

    L’ensemble des mesures de cette deuxième étape fit diminuer l’offre de monnaie de 165 milliards à 57 milliards de francs (à comparer aux 50,5 milliards de francs disponibles début mai 1940). Ce fut une intervention fortement déflationniste surtout lorsqu’on sait que les prix du marché noir atteignaient environ dix fois le niveau de ceux d’avant-guerre |3|. Le choc réel et psychologique fut énorme.

    La troisième étape de l’opération Gutt fut une étape d’assouplissement et de consolidation des mesures déflationnistes. En effet, 40% de l’argent sur les comptes va être graduellement libéré en accompagnement de la croissance de l’économie. Les 60% restants seront transformés en titres d’emprunt à 3,5% au gouvernement afin qu’il puisse rembourser ses dettes de guerre (titres soumis à certaines modalités afin d’éviter une inflation indirecte).

    Enfin, la dernière étape de l’opération fut la réforme fiscale. Le projet de Gutt était d’introduire une taxe élevée sur l’augmentation des avoirs entre mai 1940 et septembre 1944. Cette augmentation devait se baser sur le cadastre des terrains et sur le nouvel inventaire des valeurs mobilières. Le projet rencontra de fortes résistances et cela mena à la chute du gouvernement Pierlot en février 1945. Le plan fut finalement adapté et mis en œuvre par Franz de Voghel, ministre des finances depuis août 1945.

    Les quelques années qui suivirent la libération sont connues comme le miracle économique belge. Grâce à l’opération Gutt, les prix finirent par se stabiliser même si ce fut à un niveau considérablement plus élevé que prévu |4|. Le revenu réel des salariés en bénéficia puisque les Conférences du Travail permirent aux salaires de continuer à augmenter.

    Notes
    |1| Camille Gutt (1884-1971) a été ministre des finances de Belgique de 1940 à 1945 avant de devenir le premier directeur général du Fonds monétaire international de 1946 à 1951.

    |2| Cfr article d’Herman Van der Wee disponible online « The Monetary Policy of Minister of Finance Camille Gutt Before, During and After the Second World War. »

    |3| Cfr C. Gutt, « La Belgique au carrefour », Paris, Fayard, 1971, p.177.

    |4| Cfr article d’Herman Van der Wee et Monique Verbreyt disponible online « Guerre et politique monétaire : la Banque nationale de Belgique, la Banque d’Emissions à Bruxelles et le gouvernement belge de 1939 à 1945. »

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  • CADTM - Stop au « Grand marché transatlantique »
    http://cadtm.org/Stop-au-Grand-marche

    Depuis le 8 juillet 2013 les États-Unis et l’Union européenne ont entamé les négociations d’un accord de commerce et d’investissement proposé sous le nom de « Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement » (PTCI).
    Ce projet d’accord de libre échange bilatéral appelé également Grand marché transatlantique ou TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement), se situe dans la lignée des politiques libérales et de dérégulation de la BM, du FMI et de l’OMC.
    C’est un outil supplémentaire d’exploitation et de domination particulièrement redoutable, au service de ces politiques.
    Les négociations, qui sont à leur 3ème étape, doivent se terminer en 2015 et sont censées rester secrètes, de même que le mandat (qui a néanmoins fuité).

    Ambition et stratégie

    Le projet de GMT est particulièrement important du fait de la puissance économique et politique des parties. Les USA et l’UE représentent la moitié du PIB mondial et le tiers des échanges et ce projet d’accord n’est pas le seul..
    Il s’inscrit dans une stratégie globale, impulsée par les États-Unis et soutenue par l’UE, de conquête des marchés au niveau mondial face à la concurrence des pays émergents et surtout de la Chine.
    Cette stratégie implique d’aller encore plus loin que l’OMC dans le libéralisme économique et la dérégulation et de contourner cette institution limitée par ses règles de fonctionnement et les résistances qu’elle soulève .
    Elle vise aussi à entériner le système de délégation de la norme au privé et à imposer ses normes ainsi définies au niveau mondial par la jurisprudence.
    La nouvelle vague d’accords de libre échange, comme le GMT, l’AECG (l’Accord économique et commercial global entre l’UE et le Canada, actuellement en négociation avancée), le Partenariat transpacifique (PTP) avec 12 pays d’Asie hors la Chine, et de nombreux autres ALE, rentre dans cette stratégie discrète de domination mondiale.

    Des préparatifs et une procédure marqués par le déni de la démocratie

    Le projet de GMT ne date pas d’hier, il est préparé depuis 10 ans par de multiples rencontres officielles transatlantiques mais surtout par une intense activité de lobbying de la part des multinationales auprès de dirigeants politiques et de membre de la CE, au sein d’instances de dialogue créées sous le patronage de la Commission européenne et du Ministère du Commerce des États-Unis. Les organisations syndicales ou représentantes de la société civile ont été pratiquement exclues de ces préparatifs. Sur 130 réunions de la CE avec les parties concernées, 119 se sont faites avec les transnationales ou leurs lobbys.

    Toute la procédure, de l’élaboration du mandat à la négociation, marquée par l’opacité et le secret, témoigne de la volonté anti-démocratique des initiateurs de tenir les citoyens et même leurs représentants dans l’ignorance d’un projet destiné à les déposséder de leurs droits.
    Le but, évidemment, étant d’empêcher toute opposition qui ferait capoter le projet comme pour l’AMI (l’Accord multilatéral sur l’investissement) rejeté en 1998, dont le GMT constitue une nouvelle version en pire.

    Un traité de libre échange qui institue un nouveau stade de la marchandisation du monde

    Sans s’illusionner sur le fonctionnement de l’UE déjà non démocratique et largement soumise, avec l’application des derniers traités, aux diktats libéraux et au pouvoir des multinationales (comme en témoignent les 4 arrêts récents rendus par la CJUE).
    Sans s’illusionner sur le fait que de nombreuses mesures prévues par le projet sont déjà largement en voie de réalisation, que des dispositions particulièrement contestées et rejetées avec l’AMI, comme le mécanisme de règlement des différents investisseur-État, ont pu ressurgir dans des ALE avec les USA.
    Néanmoins, l’application de l’accord GMT constituerait un nouveau stade extrêmement inquiétant de régression de la démocratie et des droits des populations, au profit du droit du capital, non seulement pour les peuples de l’UE et des États-Unis mais pour le reste du monde qui en subirait aussi les conséquences.

    Les grandes lignes du mandat de négociation qui constituent une grave menace

    Les objectifs du GMT sont clairement libéraux.
    Il s’agit d’abord d’ouvrir les marchés publics et privés à tous les niveaux de pouvoir et dans tous les domaines : industrie, agriculture, commerce, tous les services.
    En principe, les fonctions régaliennes (armée, magistrature, police) devraient être exclues mais dans la mesure où aux États-unis l’armée, la police sont déjà en partie privatisées, il n’y a pas de réelle garantie.
    Pratiquement tous les secteurs d’activité et en particulier les services publics, jusqu’aux cantines scolaires municipales peuvent ainsi être marchandisés et ouverts à la concurrence internationale.
    Ensuite il faut éliminer au maximum les barrières tarifaires et non tarifaires.
    D’abord les barrières douanières, peu élevées dans l’ensemble mais importantes dans certains secteurs protégés comme le secteur agricole.
    Face à la concurrence américaine qui profite avec une agriculture largement industrielle de bas coûts de production, l’impact sur l’ agriculture serait catastrophique en France et pour toute l’UE sur le plan social et environnemental.
    L’accord rendrait quasi impossible la reconversion de l’agriculture vers une agriculture paysanne et des modèles plus durables de circuits courts. Il induirait au contraire des politiques compétitives d’industrialisation et d’exportation loin de tout objectif de sécurité et souveraineté alimentaire.
    Les conséquences seraient également désastreuses pour les PED qui subiraient ces politiques d’exportation, la libéralisation accrue des échanges, mais aussi l’abandon de toutes les préférences tarifaires....

    #États-Unis
    #Union-européenne
    #PTCI ( Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement ).
    #TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement)
    #politique-libérale
    #dérégulation
    #BM
    #FMI
    #OMC.

  • CADTM - Les droits de l’homme sur le lit de Procuste.
    http://cadtm.org/Les-droits-de-l-homme-sur-le-lit

    Une vingtaine d’organisations syndicales, des droits de l’homme et de la société civile des quatre coins de l’Europe ont envoyé une lettre au président du Parlement Européen en lui demandant de rédiger un rapport sur la situation des droits de l’homme, de l’Etat de droit et de la démocratie dans le pays qui assume la présidence du Conseil Européen, en vertu de l’article 7 du TUE.

    La lettre (que vous pouvez retrouver en bas de cet article) fait état d’un nombre important de violations sérieuses de la Charte Européenne des droits fondamentaux perpétrées systématiquement dans ce pays, en particulier depuis qu’il est soumis au rudes programmes économiques de la Troïka.

    Parmi les signataires on retrouve la fédération grecque des employés municipaux (POE-OTA), forte de 75.000 membres, et le syndicat belge des employés du privé CNE, fort de 167.000 membres. L’Association Européenne de défense des Droits de l’Homme (AEDH), organisation regroupant 30 ligues de 22 états-membres de l’UE, a également signé.

    Dans le courant de la semaine, des ministres grecs comparaîtront devant les différentes commissions du Parlement Européen. Les signataires demandent aux députés européens de saisir cette occasion pour les interpeller sur les violations décrites dans la lettre.

    « Le Parlement doit faire usage de ses prérogatives pour mener une enquête et éventuellement initier la procédure prévue par l’article 7 du Traité de l’Union Européenne, nous lui avons fourni une base solide pour cela. Nous avons eu du mal à trouver ne serait-ce qu’un seul article de la charte des droits fondamentaux qui ne soit pas violé aujourd’hui en Grèce » a dit Serge Kollwelter, président de l’Association Européenne de défense des Droits de l’Homme.

    La Grèce est dans sa sixième année de récession avec des taux de chômage inédits en Europe, laissant la majorité des jeunes du pays (57,9% selon les derniers chiffres) sans travail. Des dizaines de milliers de personnes sont privés d’électricité et d’accès aux soins de santé alors que des services de base tels que l’éducation se dégradent dangereusement. Les manifestants doivent faire face à une violence excessive mettant en péril leur vie, les détenus sont torturés par cette même police qui demeure inactive lorsque des groupes néo-nazis terrorisent et vont jusqu’à assassiner des immigrés. Le long de la frontière turque, les réfugiés et les migrants sont régulièrement maltraités et refoulés, courant ainsi un danger de mort.

    « Ceci est-il l’avenir pour toute l’Europe et qui est le suivant ? Lorsqu’on a à faire à des violations sérieuses, l’inaction équivaut à la complicité. Même au dernier moment, le Parlement Européen doit réagir et affirmer que les droits de l’homme ne peuvent pas être sacrifiés, les hommes ne sont pas des nombres », a déclaré Themis Balasopoulos, président de la fédération grecque des employés municipaux (POE-OTA)

    Renaud Vivien, co-secrétaire général du CADTM a dit : "Les droits de l’homme sont sacrifiés au nom du remboursement d’une dette illégitime qui n’a fait que croître pendant ces quatre années, malgré les coupes brutales des dépenses publiques. Il est donc urgent de procédér à un audit de la dette qui pèse sur le peuple grec et d’annuler toute partie avérée illégitime sans conditions.....

    #droits-de-l’homme