Netflix dynamite la télé et le septième art
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Malgré sa puissance, le modèle de Netflix ne fait pas consensus. « Il entraîne une destruction de valeur, estime un producteur français, qui préfère rester anonyme, car la plate-forme promet de financer en France une dizaine de séries et films par an. Au début, quand Netflix commandait un film ou une série, il exigeait d’avoir les droits pour le monde entier sur dix ans, en échange d’un prix au-dessus de la moyenne. Aujourd’hui, on doit toujours abandonner tous les droits, mais les prix ont baissé. »
Michael Pachter, de Wedbush Securities, fait aussi partie des sceptiques : « #Netflix dépense plus de cash qu’il n’en engrange. Et cela ne va pas s’arrêter s’ils essaient de créer du contenu dans chacun des pays où ils sont présents. » Tous les analystes anticipent une surenchère sur les contenus.
Bataille de géants
Car Netflix voit chaque jour son horizon concurrentiel s’obscurcir. La création d’une plate-forme de vidéo à la demande par abonnement est au cœur de la bataille que se livrent le câblo-opérateur américain Comcast et le studio Disney pour racheter la « Fox » et son précieux catalogue de films et de séries. Cette concentration inspire les autres studios, dont HBO ou CBS.
Du côté des #GAFA, Amazon vient de promettre d’engloutir 1 milliard de dollars pour adapter Le Seigneur des anneaux en série. La firme de Jeff Bezos a aussi secoué le secteur en annonçant que 100 millions de personnes utilisaient son service de vidéo à la demande, accessible aux abonnés à Prime, son service payant de livraison accélérée. Facebook ne cache pas ses ambitions dans l’audiovisuel, et Google n’a pas renoncé à faire décoller YouTube Red, la version payante de sa puissante plate-forme de vidéo. L’idée que Netflix finira rachetée par l’un de ces richissimes géants n’a jamais vraiment disparu.
« Toutes les grandes entreprises de technologie et de contenu sont à nos trousses. Cela veut dire qu’il y a un marché pour ce que nous faisons déjà », répond Reed Hastings, arborant un large sourire.