En privé, ses proches se montrent impressionnés par la maîtrise du chef de l’Etat, qui a suivi de multiples travaux de recherche sur le sujet du coronavirus. Sa capacité à « challenger » le ministre de la santé, Olivier Véran, ou les scientifiques, autour de la table du conseil de défense, est également mise en avant.
« Il consulte toutes les études, dès qu’elles sont publiées. Au point que, parfois, le président peut en évoquer une que les experts en face de lui n’ont même pas lue », raconte un participant. D’après son entourage, M. Macron suit notamment de près le compte Twitter de Guillaume Rozier, fondateur du site CovidTracker, qui fait référence concernant le suivi de l’épidémie.
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« Le président a acquis une vraie expertise sur les sujets sanitaires, vante le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Ce n’est pas un sujet inaccessible pour une intelligence comme la sienne et au regard du temps important qu’il y consacre depuis plusieurs mois. » « Il cherche chaque jour ce qui se produit de nouveau pour ne rien laisser passer. Un jour, il pourra briguer l’agrégation d’immunologie », s’amusait de son côté le président (La République en marche) de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, fin février dans Le Parisien.
De fait, M. Macron s’est aussi fait immunologue, en poussant avec vigueur la piste des anticorps monoclonaux. Le 25 février, M. Véran a annoncé que la France avait commandé des « dizaines de milliers de doses » de ce traitement qui peut éviter aux patients de contracter des formes graves du Covid-19. Une annonce présentée par l’Elysée comme le fruit de réunions sur les traitements présidées depuis quelques semaines par le chef de l’Etat afin d’élargir l’arsenal anti-Covid-19.
La mise en scène est destinée à légitimer les décisions sanitaires du chef de l’Etat. « Les louanges des courtisans, c’est pour alimenter le mythe du chef de guerre face au Covid », dit en souriant un responsable de la majorité. Au printemps 2020, la décision de rouvrir les écoles avait déjà été interprétée par les macronistes comme « une victoire du pouvoir politique face au médical ». « Le président a eu raison contre tous », vantait son entourage. Même satisfecit pour sa décision de ne pas reconfiner le pays, le 29 janvier, considérée comme du « temps gagné ».
« Publié aujourd’hui à 05h06, mis à jour à 08h29 ». On en est encore là, donc.