Air France et le triangle d’incompatibilité de Macron

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  • Air France et le triangle d’incompatibilité de Macron
    https://www.latribune.fr/opinions/editos/air-france-et-le-triangle-d-incompatibilite-de-macron-778795.html

    Le Pdg d’Air France était confronté à un triangle d’incompatibilité : restaurer les marges de la compagnie pour s’aligner sur celles, bien meilleures, de la concurrence, investir dans un nouveau plan stratégique pour remettre Air France dans le match en termes de prix et de qualité de service, et récompenser les efforts des années précédentes dans un compromis compatible avec les conditions d’exploitation actuelle et à venir.

    Édito de La Tribune où les sommets du triangle conduisent
    • à une privatisation (quasi) inéluctable, …

    Dans la recherche d’une solution pour sauver la compagnie française d’une mort lente, à la Alitalia, voire d’une mort tout court, à la Swissair, le gouvernement est désormais au pied du mur. La réponse à la crise semble évidente : l’État doit « #en_même_temps » profiter des Assises du transport aérien pour revoir à la baisse les charges qui pèsent en excès sur ce secteur décisif pour l’image du pays (imagine-t-on la France sans Air France ?) et franchir le Rubicon d’une sortie, définitive, du capital, dont on a vu les effets délétères. Au moment où Bercy s’apprête à privatiser Aéroports de Paris, la question ne peut plus être éludée.

    • et à une révision du partage de la VA…

    Pour autant, la question d’un meilleur partage salaires-profits est au cœur du débat politique.

    • qui se pose à l’échelle du pays (j’ai un inversé l’ordre)

    Ce triangle d’incompatibilité qui a conduit à la crise à Air France, Emmanuel Macron est en train d’en faire, lui aussi, l’expérience à l’échelle du pays. Certes, toute la France n’est pas en grève pour réclamer des hausses de salaires, tant s’en faut. Si arbitrage il y a, c’est bien en faveur de l’emploi, chômage de masse oblige. Cinquante ans après 1968, l’heure n’est pas à de nouveaux accords de Grenelle.

    Et la conclusion…

    Emmanuel Macron a essayé d’y répondre, par le transfert des charges sociales vers la CSG, qui se traduit par un transfert des revenus du capital et de celui des retraités vers les actifs. Mais ce pis-aller, qui ne produira pleinement ses effets qu’en octobre, laisse sceptique. Surtout, il pourrait être largement compensé par la hausse du prix des carburants et voir son impact sur la feuille de paie annulé par l’application, au 1er janvier prochain, de la retenue à la source. De sorte qu’on peut le prédire : Air France n’a été qu’une avant-garde. 2019 pourrait bien être à la fois l’année du retour de l’inflation et celle d’une montée des revendications salariales et d’un partage plus favorable aux salariés des fruits de la croissance.

    Pour le dernier point, conséquence de l’avant-dernier, c’est pas gagné d’avance vu le rapport des forces politiques…

    en bis, après cette conclusion :

    Cinquante ans après 1968, l’heure n’est pas à de nouveaux accords de Grenelle.

    #yapuka !