How Advertising Shaped the First Opioid Epidemic | Science

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  • Enquête. OxyContin, un antidouleur addictif à la conquête du monde | Courrier international
    https://www.courrierinternational.com/article/enquete-oxycontin-un-antidouleur-addictif-la-conquete-du-mond

    Face à l’épidémie d’addiction aux opioïdes analgésiques qui a déjà causé 200 000 morts dans le pays, l’establishment médical américain commence à prendre ses distances avec les antalgiques. Les plus hauts responsables de la santé incitent les généralistes à ne plus les prescrire en cas de douleur chronique, expliquant que rien ne prouve leur efficacité sur le long terme et que de nombreux indices montrent qu’ils mettent en danger les patients.

    Les prescriptions d’OxyContin ont baissé d’environ 40 % depuis 2010, ce qui se traduit par plusieurs milliards de manque à gagner pour son fabricant, basé dans le Connecticut, Purdue Pharma.

    La famille Sackler, propriétaire du laboratoire, a donc décidé d’adopter une nouvelle stratégie : faire adopter l’oxycodone, l’analgésique qui a déclenché la crise des opioïdes aux États-Unis, dans les cabinets médicaux du reste du monde.
    Best-seller pharmaceutique

    Un réseau d’entreprises internationales détenues par la famille est en train de s’implanter en Amérique latine, en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et dans d’autres régions, et d’encourager le recours généralisé aux antalgiques dans des endroits très mal outillés pour faire face aux ravages de l’abus d’opioïdes et de la dépendance qu’ils induisent.

    Pour mener à bien cette expansion mondiale, ces entreprises, regroupées sous le nom collectif de Mundipharma, utilisent quelques-unes des méthodes controversées de marketing qui ont fait de l’OxyContin un best-seller pharmaceutique aux États-Unis. Au Brésil, en Chine et ailleurs, les sociétés mettent en place des séminaires de formation dans lesquels on encourage les médecins à surmonter leur “opiophobie” et à prescrire des antalgiques. Elles sponsorisent des campagnes de sensibilisation qui poussent les gens à solliciter un traitement médical de leurs douleurs chroniques. Elles vont même jusqu’à proposer des ristournes aux patients afin de rendre plus abordables les opioïdes sur ordonnance.
    Les leçons de l’expérience américaine

    Le directeur américain de la santé publique [surgeon general], Vivek H. Murthy, a déclaré qu’il conseillerait à ses homologues étrangers d’être “très prudents” avec les médicaments opiacés, et de tirer les leçons des “erreurs” américaines. “Je voudrais les exhorter à envisager avec une extrême prudence la commercialisation de ces médicaments”, a-t-il déclaré dans une interview.

    Aujourd’hui, avec le recul, nous nous rendons compte que pour nombre d’entre eux les bénéfices ne compensaient pas les risques.”

    L’ancien commissaire de l’agence des produits alimentaires et des médicaments [Food and Drug Administration] David A. Kessler a estimé que l’aveuglement face aux dangers des antalgiques constitue l’une des plus grosses erreurs de la médecine moderne. Évoquant l’entrée de Mundipharma sur les marchés étrangers, il a déclaré que la démarche était “exactement la même que celle des grands fabricants de cigarettes. Alors que les États-Unis prennent des mesures pour limiter les ventes sur leur territoire, l’entreprise se développe à l’international.”
    Un marketing agressif

    Des représentants de Mundipharma et certains de ses matériels promotionnels s’emploient à minorer les risques d’addiction des patients aux opioïdes. Ces affirmations rappellent la première campagne de commercialisation de l’OxyContin aux États-Unis à la fin des années 1990, dans laquelle Purdue avait trompé les médecins au sujet de la nature addictive du médicament.

    En 2007, Purdue et trois hauts responsables de l’entreprise ont plaidé coupable face aux accusations fédérales de publicité mensongère sur leurs médicaments. Ils ont été condamnés à une amende de 635 millions de dollars. L’agence fédérale de lutte contre la drogue [Drug Enforcement Administration] a estimé en 2003 que le marketing “agressif, excessif et inapproprié” de l’entreprise avait “aggravé de manière très importante” l’usage abusif et le trafic illégal de l’OxyContin.

    Purdue était une petite firme pharmaceutique new-yorkaise lorsque les frères Mortimer et Raymond Sackler, tous deux

    [...]
    Harriet RyanLisa Girion et Scott Glover

    #Mundipharma #Sackler #Opioides

  • How Advertising Shaped the First Opioid Epidemic | Science | Smithsonian
    https://www.smithsonianmag.com/science-nature/how-advertising-shaped-first-opioid-epidemic-180968444

    hen historians trace back the roots of today’s opioid epidemic, they often find themselves returning to the wave of addiction that swept the U.S. in the late 19th century. That was when physicians first got their hands on morphine: a truly effective treatment for pain, delivered first by tablet and then by the newly invented hypodermic syringe. With no criminal regulations on morphine, opium or heroin, many of these drugs became the “secret ingredient” in readily available, dubiously effective medicines.

    In the 19th century, after all, there was no Food and Drug Administration (FDA) to regulate the advertising claims of health products. In such a climate, a popular so-called “patent medicine” market flourished. Manufacturers of these nostrums often made misleading claims and kept their full ingredients list and formulas proprietary, though we now know they often contained cocaine, opium, morphine, alcohol and other intoxicants or toxins.

    Products like heroin cough drops and cocaine-laced toothache medicine were sold openly and freely over the counter, using colorful advertisements that can be downright shocking to modern eyes. Take this 1885 print ad for Mrs. Winslow’s Soothing Syrup for Teething Children, for instance, showing a mother and her two children looking suspiciously beatific. The morphine content may have helped.

    • Purdue Pharma provided physicians with starter coupons that gave patients a free seven to 30-day supply of the drug . The company’s sales force—which more than doubled in size from 1996 to 2000—handed doctors OxyContin-branded swag including fishing hats and plush toys. A music CD was distributed with the title “Get in the Swing with OxyContin.” Prescriptions for OxyContin for non-cancer related pain boomed from 670,000 written in 1997, to 6.2 million in 2002.
      But even this aggressive marketing campaign was in many ways just the smoke. The real fire, Alexander argues, was a behind-the-scenes effort to establish a more lax attitude toward prescribing opioid medications generally, one which made regulators and physicians alike more accepting of OxyContin.

      “When I was in residency training, we were taught that one needn’t worry about the addictive potential of opioids if a patient had true pain,” he says. Physicians were cultivated to overestimate the effectiveness of opioids for treating chronic, non-cancer pain, while underestimating the risks, and Alexander argues this was no accident.

      Purdue Pharma funded more than 20,000 educational programs designed to promote the use of opioids for chronic pain other than cancer, and provided financial support for groups such as the American Pain Society. That society, in turn, launched a campaign calling pain “the fifth vital sign,” which helped contribute to the perception there was a medical consensus that opioids were under, not over-prescribed.

      #opioides #sackler