https://www.thelancet.com

  • Epidemiology and transmission of #COVID-19 in 391 cases and 1286 of their close contacts in Shenzhen, China: a retrospective cohort study - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30287-5/abstract

    ... children were as likely to be infected as adults (infection rate 7·4% in children <10 years vs population average of 6·6%) [...] although less likely to have severe symptoms; hence they should be considered in analyses of #transmission and control.

    #enfants

  • #Coronavirus : les premiers essais avec le #tocilizumab sont prometteurs, affirme l’AP-HP
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/coronavirus-les-premiers-essais-au-tocilizumab-sont-prometteurs-affirme

    L’essai a été réalisé sur 129 patients hospitalisés en raison d’une infection moyenne ou sévère au coronavirus, « mais ne nécessitant pas de réanimation au moment de l’admission », précise le communiqué. Parmi eux, 65 ont reçu un traitement habituel accompagné de tocilizumab et les 64 autres n’ont bénéficié que du traitement habituel.

    Parmi les malades, les médecins ont analysé ceux qui avait « besoin de ventilation (mécanique ou non invasive) ». Ils ont aussi compté le le nombre de décès survenus dans les quatorze jours suivant l’étude. Qu’ont-ils remarqué ? Que ce "critère de jugement principal a été atteint chez une proportion significativement plus faible de patients" traités au tocilizumab.

    Les résultats de cet essai vont désormais être soumis pour publication dans un journal à comité de lecture. « Ces résultats devraient être confirmés de manière indépendante par des essais supplémentaires », explique le communiqué.

    #COVID-19 #orage_cytokinique #anti_récepteur_à_l’interleukine6

  • Don’t Wear a Mask for Yourself - The Atlantic
    https://www.theatlantic.com/health/archive/2020/04/dont-wear-mask-yourself/610336

    If you feel confused about whether people should wear masks and why and what kind, you’re not alone. COVID-19 is a novel disease and we’re learning new things about it every day. However, much of the confusion around masks stems from the conflation of two very different functions of masks.

    Masks can be worn to protect the wearer from getting infected or masks can be worn to protect others from being infected by the wearer. Protecting the wearer is difficult: It requires medical-grade respirator masks, a proper fit, and careful putting on and taking off. But masks can also be worn to prevent transmission to others, and this is their most important use for society. If we lower the likelihood of one person’s infecting another, the impact is exponential, so even a small reduction in those odds results in a huge decrease in deaths. Luckily, blocking transmission outward at the source is much easier. It can be accomplished with something as simple as a cloth mask.

    The good news is that preventing transmission to others through egress is relatively easy. It’s like stopping gushing water from a hose right at the source, by turning off the faucet, compared with the difficulty of trying to catch all the drops of water after we’ve pointed the hose up and they’ve flown everywhere. Research shows that even a cotton mask dramatically reduces the number of virus particles emitted from our mouths—by as much as 99 percent. This reduction provides two huge benefits. Fewer virus particles mean that people have a better chance of avoiding infection, and if they are infected, the lower viral-exposure load may give them a better chance of contracting only a mild illness.

    COVID-19 has been hard to control partly because people can infect others before they themselves display any symptoms—and even if they never develop any illness. Three recent studies show that nearly half of patients are infected by people who aren’t coughing or sneezing yet. Many people have no awareness of the risk they pose to others, because they don’t feel sick themselves, and many may never become overtly ill.

    Models show that if 80 percent of people wear masks that are 60 percent effective, easily achievable with cloth, we can get to an effective R0 of less than one. That’s enough to halt the spread of the disease. Many countries already have more than 80 percent of their population wearing masks in public, including Hong Kong, where most stores deny entry to unmasked customers, and the more than 30 countries that legally require masks in public spaces, such as Israel, Singapore, and the Czech Republic. Mask use in combination with physical distancing is even more powerful.

    We know a vaccine may take years, and in the meantime, we will need to find ways to make our societies function as safely as possible. Our governments can and should do much—make tests widely available, fund research, ensure medical workers have everything they need. But ordinary people are not helpless; in fact, we have more power than we realize. Along with keeping our distance whenever possible and maintaining good hygiene, all of us wearing just a cloth mask could help stop this pandemic in its tracks.

    #COVID-19 #Masques #Zeynep_Tufekci

    • « La maladie COVID-19 peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes », résume Frank Ruschitzka, directeur de la clinique de cardiologie de l’USZ, qui suggère désormais de baptiser ce tableau clinique « COVID-endothélite ».

      Il s’agit d’une inflammation systémique des vaisseaux sanguins pouvant toucher le coeur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif. Elle entraîne de graves micro-perturbations de la circulation sanguine qui peuvent endommager le coeur ou provoquer des embolies pulmonaires, voire obstruer des vaisseaux sanguins dans le cerveau ou le système gastro-intestinal, souligne l’USZ.

      D’autres recherches publiées dans la revue Science vont dans le même sens, évoquant une maladie systémique et un virus qui agit d’une manière différente de tous les autres pathogènes vus jusqu’ici.

      Des dommages aux reins, au cerveau et au système nerveux central ont été signalés, de même que encéphalites, crises épileptiques et AVC chez des patients ayant récupéré. Les intestins, riches en récepteurs ACE2, sont un autre front d’attaque : la moitié des patients souffre de diarrhée. Les yeux et le foie sont également touchés.

      #coronavirus #covid-19

    • Bien plus qu’une pneumonie, la maladie COVID-19 est une inflammation vasculaire systémique, selon une étude de chercheurs zurichois. Cela explique pourquoi elle provoque autant de problèmes cardiovasculaires et de défaillances d’organes vitaux.

      Les premiers patients présentaient surtout des pneumonies difficiles à traiter, a indiqué l’Hôpital universitaire de Zurich (USZ) dans un communiqué. Par la suite, les médecins ont constaté de plus en plus de cas de troubles cardiovasculaires et de défaillances multiples d’organes sans lien apparent avec la pneumonie.

      L’équipe de Zsuzsanna Varga, à l’USZ, a donc examiné au miscroscope des échantillons de tissus de patients décédés et constaté que l’inflammation touchait l’endothélium - la paroi interne des vaisseaux sanguins - de différents organes.

      Le virus SARS-CoV-2 a pu être détecté dans l’endothélium lui-même, où il provoque la mort des cellules, puis des tissus et organes touchés. Les chercheurs en déduisent que le virus attaque le système immunitaire non pas par les poumons, mais directement par les récepteurs ACE2 présents dans l’endothélium, qui perd ainsi sa fonction protectrice.

      Tous les organes touchés

      « La maladie Covid-19 peut toucher les vaisseaux sanguins de tous les organes », résume Frank Ruschitzka, directeur de la clinique de cardiologie de l’USZ, qui suggère désormais de baptiser ce tableau clinique « Covid-endothélite ».

      Il s’agit d’une inflammation systémique des vaisseaux sanguins pouvant toucher le cœur, le cerveau, les poumons, les reins ou encore le tube digestif. Elle entraîne de graves microperturbations de la circulation sanguine qui peuvent endommager le cœur ou provoquer des embolies pulmonaires, voire obstruer des vaisseaux sanguins dans le cerveau ou le système gastro-intestinal, souligne l’USZ.

      Si l’endothélium des jeunes patients se défend bien, ce n’est pas le cas de celui des groupes à risque souffrant d’hypertension, de diabète ou de maladies cardiovasculaires, dont la caractéristique commune est une fonction endothéliale réduite.

      Au niveau thérapeutique, cela signifie qu’il faut combattre la multiplication du virus et en même temps protéger et stabiliser le système vasculaire des patients, conclut le Pr Ruschitzka, cité dans le communiqué. Ces travaux sont publiés dans la revue médicale britannique « The Lancet ».

      Un virus à nul autre pareil

      D’autres recherches publiées dans la revue « Science » vont dans le même sens, évoquant une maladie systémique et un virus qui agit d’une manière différente de tous les autres pathogènes vus jusqu’ici.

      Des dommages aux reins, au cerveau et au système nerveux central ont été signalés, de même que crises épileptiques, encéphalites et AVC chez des patients ayant récupéré. Les intestins, riches en récepteurs ACE2, sont un autre front d’attaque : la moitié des patients souffre de diarrhée. Les yeux et le foie sont également touchés.

      source : ats

  • Quelques articles à l’international.

    https://emeraldopenresearch.com/articles/2-11/v1

    Power M, Doherty B, Pybus K and Pickett K. How Covid-19 has exposed inequalities in the UK food system: The case of UK food and poverty. Emerald Open Res 2020, 2:11

    The Covid-19 pandemic has revealed the profound insecurity of large segments of the UK population; increased unemployment, reduced hours, and enforced self-isolation for multiple vulnerable groups is likely to lead to an increase in UK food insecurity, exacerbating diet-related health inequalities. The social and economic crisis associated with the pandemic has exposed the fragility of the system of food charity which, at present, is a key response to growing poverty.

    https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30084-0/fulltext

    VAN LANCKER, Wim et PAROLIN, Zachary. COVID-19, school closures, and child poverty: a social crisis in the making. The Lancet Public Health, 2020.

    https://www.ifpri.org/blog/covid-19-spreads-no-major-concern-global-food-security-yet
    https://www.ifpri.org/blog/how-much-will-global-poverty-increase-because-covid-19
    https://www.ifpri.org/blog/preventing-global-food-security-crisis-under-covid-19-emergency

    https://www.nytimes.com/2020/03/15/world/europe/coronavirus-inequality.html

    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/080420/coronavirus-des-repas-prepares-au-parlement-europeen-pour-les-plus-demunis

    Sur le sujet, un interview de Noël Constant:

    https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/mesures-prises-a-bruxelles-pour-contraindre-les-sans-abris-a-dormir-au-chaud?id=

    En France:

    https://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/communique-de-presse-covid-19-maintien-de-l-aide-alimentaire-

    https://www.mediapart.fr/journal/france/110420/marseille-des-associations-utilisent-un-ancien-mcdo-pour-distribuer-de-la-

  • The French response to COVID-19: intrinsic difficulties at the interface of science, public health, and policy - The Lancet Public Health
    https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(20)30087-6/fulltext
    #coronavirus #politique

    Faced with criticisms, French authorities claim that their policy towards the severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) pandemic has been evidence-based—they appointed an advisory board of 11 scientists to help manage the crisis. However, in situations where decision makers face radical uncertainty, sticking to conventional approaches might jeopardise the science-policy interface.

  • Estimates of the severity of #coronavirus disease 2019: a model-based analysis - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30243-7/fulltext#+

    Using data on 24 #deaths that occurred in mainland China and 165 recoveries outside of China, we estimated the mean duration from onset of symptoms to death to be 17·8 days (95% credible interval [CrI] 16·9–19·2) and to hospital discharge to be 24·7 days (22·9–28·1). In all laboratory confirmed and clinically diagnosed cases from mainland China (n=70 117), we estimated a crude case fatality ratio (adjusted for censoring) of 3·67% (95% CrI 3·56–3·80). However, after further adjusting for demography and under-ascertainment, we obtained a best estimate of the case fatality ratio in China of 1·38% (1·23–1·53), with substantially higher ratios in older age groups (0·32% [0·27–0·38] in those aged <60 years vs 6·4% [5·7–7·2] in those aged ≥60 years), up to 13·4% (11·2–15·9) in those aged 80 years or older. Estimates of case fatality ratio from international cases stratified by age were consistent with those from China (parametric estimate 1·4% [0·4–3·5] in those aged <60 years [n=360] and 4·5% [1·8–11·1] in those aged ≥60 years [n=151]). Our estimated overall infection fatality ratio for China was 0·66% (0·39–1·33), with an increasing profile with age. Similarly, estimates of the proportion of infected individuals likely to be hospitalised increased with age up to a maximum of 18·4% (11·0–7·6) in those aged 80 years or older.

  • Offline: COVID-19 and the NHS—“a national scandal”, by Richard Horton - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30727-3/abstract

    édito du Lancet :

    “When this is all over, the NHS England board should resign in their entirety.” So wrote one National Health Service (NHS) health worker last weekend. The scale of anger and frustration is unprecedented, and coronavirus disease 2019 (COVID-19) is the cause. The UK Government’s Contain–Delay–Mitigate–Research strategy failed. It failed, in part, because ministers didn’t follow WHO’s advice to “test, test, test” every suspected case. They didn’t isolate and quarantine. They didn’t contact trace. These basic principles of public health and infectious disease control were ignored, for reasons that remain opaque. The UK now has a new plan—Suppress–Shield–Treat–Palliate. But this plan, agreed far too late in the course of the outbreak, has left the NHS wholly unprepared for the surge of severely and critically ill patients that will soon come. I asked NHS workers to contact me with their experiences. Their messages have been as distressing as they have been horrifying. “It’s terrifying for staff at the moment. Still no access to personal protective equipment [PPE] or testing.” “Rigid command structures make decision making impossible.” “There’s been no guidelines, it’s chaos.” “I don’t feel safe. I don’t feel protected.” “We are literally making it up as we go along.” “It feels as if we are actively harming patients.” “We need protection and prevention.” “Total carnage.” “NHS Trusts continue to fail miserably.” “Humanitarian crisis.” “Forget lockdown—we are going into meltdown.” “When I was country director in many conflict zones, we had better preparedness.” “The hospitals in London are overwhelmed.” “The public and media are not aware that today we no longer live in a city with a properly functioning western health-care system.” “How will we protect our patients and staff…I am speechless. It is utterly unconscionable. How can we do this? It is criminal…NHS England was not prepared…We feel completely helpless.”

  • Understanding #COVID-19: what does viral RNA load really mean? - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30237-1/abstract

    It is noteworthy that the presence of viral RNA in specimens does not always correlate with viral transmissibility.

    In a ferret model of H1N1 infection, the loss of viral culture positivity but not the absence of viral RNA coincided with the end of the infectious period. In fact, real-time reverse transcriptase PCR results remained positive 6–8 days after the loss of transmissibility.

    For SARS #coronavirus, viral RNA is detectable in the respiratory secretions and stools of some patients after onset of illness for more than 1 month, but live virus could not be detected by culture after week 3.11

    The inability to differentiate between infective and non-infective (dead or antibody-neutralised) viruses remains a major limitation of nucleic acid detection. Despite this limitation, given the difficulties in culturing live virus from clinical specimens during a pandemic, using viral RNA load as a surrogate remains plausible for generating clinical hypotheses.

    #virus #PCR #contagiosité

  • Claude Got : « Nous n’avons pas encore intégré les méthodes qui ont réduit la mortalité en Chine »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/03/28/claude-got-nous-n-avons-pas-encore-integre-les-methodes-qui-ont-reduit-la-mo

    Quand le bilan de l’épidémie du Covid-19 sera terminé, l’insuffisance de dispositifs de protection personnelle apparaîtra comme l’erreur de gestion la plus grave. Minimiser l’intérêt des masques pour l’ensemble des personnes exposées a été une manœuvre pour réduire la faute des pouvoirs publics qui n’ont pas maintenu le stock de masques commandé par [l’ancienne ministre de la santé] Roselyne Bachelot, en 2009

    • Je repense depuis quelques jours à mon projet de voile laïque. En tout cas je vais pouvoir ressortir avec une voilette en plus de mon foulard de braqueuse comme ca je me touche pas le visage. Je verrai bien toute la population en abaya. Ca me ferai bien marrer de voire tous ces coqs gaulois élécteurs du FN contraint de porter le voile.
      #voile_laïque

    • La seconde erreur a été de dénigrer les méthodes de protection dites « artisanales » permettant d’attendre le retour à une production professionnelle suffisante. Il fallait définir les méthodes et les produits utilisables, validés par des spécialistes avant la fin du mois de février. La Chine a fait le bon choix d’associer le confinement dans les habitations et l’obligation d’être protégé par un masque. Elle a su mettre en œuvre plusieurs choix dans un délai très court que ce soit dans la fabrication d’hôpitaux ou le passage de 10 millions à 100 millions de masques par jour. Nous n’avons pas eu cette réactivité.

      https://www.craftpassion.com/face-mask-sewing-pattern

    • oui mais en france « On est les plus forts » ce gvt viriliste préfère dire « allez donc à la guerre à poil, les habits faits à la maison ne servent à rien, d’ailleurs les habits ne servent que quand vous êtes morts. Et puis on a #Geodis, mieux que les avions de l’armée car ils souspayent leurs ouvriers et d’ici 3 mois vous les aurez vos masques (#oupas) »

      tu as vu https://seenthis.net/messages/835160
      A propos de Geodis
      https://lemediapresse.fr/social/derriere-les-profits-records-de-geodis-la-souffrance-de-ses-ouvriers

      #engraissement_en_vue
      #profiteurs_de_guerre

    • Le vrai danger, c’est que le képi qui fait les contrôles, il voit le type, il va illico être persuadé qu’il le prend pour un con. (Et comme tu sais, le képi, il aime pas qu’on le prenne pour une con.)

    • Cent fois oui. Mais depuis le CHU de Grenoble (pour pallier la #pénurie) et de multiples initiatives venus d’en bas (masques fabriqués un peu partout, y compris à domicile, pour soi, les proches, voire au delà, fabrication avec imprimante 3D de visières de protection pour des soignants, de pièces de rechange pour des respirateurs), des initiatives émergent, circulent, se diffusent, par exemple :

      Distribution de repas à la Cantine des Pyrénées [ et de masques par les mêmes ] , publié le 23 mars.
      https://paris-luttes.info/distribution-de-repas-a-la-cantine-13688

      Utilisons ce temps libre pour imaginer la société de demain.
      La #Cantine_des_Pyrénées avait sous la main des masques FFP2, en grande quantité, et nous en avons distribué 30 000 à des structures de soin et du personnel soignant. Mais il en faudra bien plus.

      Ces apports immanents à la société sont d’ailleurs souvent cités par les personnels soignants ("les seuls masques qu’on a c’est des dons", « on demande et ou on nous apporte des repas », tandis que d’autres effectuent des gardes sans autre nourriture que celle qu’ils apportent individuellement, etc.).

      Si le retard de la star up nation persiste (et se reproduit, cf la pénurie de médicaments indispensables qui s’annonce), les institutions les plus officielles doivent désormais s’en mêler, suivre le mouvement, sans que cela fasse l’objet d’une politique effective (on est loin loin loin du raout Raoult).

      Téléchargez AFNOR Spec – Masques barrières version 1.0
      https://telechargement-afnor.org/masques-barrieres?_ga=2.21063035.130567097.1585335913-61532588

      AFNOR met à disposition de tous un référentiel de fabrication de masques, dit « #masques_barrières ». Pensé pour les néofabricants de masques et les particuliers, il permet de concevoir un masque destiné à équiper toute la population saine et complète la panoplie des indispensables gestes barrières face à l’épidémie de Coronavirus.

    • Testing the efficacy of homemade masks: would they protect in an influenza pandemic? - PubMed - NCBI (2013)
      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24229526

      CONCLUSION:

      Our findings suggest that a homemade mask should only be considered as a last resort to prevent droplet transmission from infected individuals, but it would be better than no protection.

    • ah c’est bizarre moi je n’ai pas de blocage sur cet article (et je ne suis pas abonnée).

      PostEverything
      Perspective

      Simple DIY masks could help flatten the curve. We should all wear them in public.

      by Jeremy Howard

      Jeremy Howard is a distinguished research scientist at the University of San Francisco, founding researcher at fast.ai and a member of the World Economic Forum’s Global AI Council.

      March 28, 2020 at 8:18 p.m. GMT+1

      When historians tally up the many missteps policymakers have made in response to the coronavirus pandemic, the senseless and unscientific push for the general public to avoid wearing masks should be near the top.

      The evidence not only fails to support the push, it also contradicts it. It can take a while for official recommendations to catch up with scientific thinking. In this case, such delays might be deadly and economically disastrous. It’s time to make masks a key part of our fight to contain, then defeat, this pandemic. Masks effective at “flattening the curve” can be made at home with nothing more than a T-shirt and a pair of scissors. We should all wear masks — store-bought or homemade — whenever we’re out in public.

      At the height of the HIV crisis, authorities did not tell people to put away condoms. As fatalities from car crashes mounted, no one recommended avoiding seat belts. Yet in a global respiratory pandemic, people who should know better are discouraging Americans from using respiratory protection.

      Facing shortages of the N95 masks needed by health-care workers, the U.S. surgeon general announced on Feb. 29 that masks “are NOT effective in preventing general public from catching #Coronavirus,” despite significant scientific evidence to the contrary. This is not just a problem in the United States: Even the World Health Organization says, “you only need to wear a mask if you are taking care of a person with suspected 2019-nCoV infection.”

      There are good reasons to believe DIY masks would help a lot. Look at Hong Kong, Mongolia, South Korea and Taiwan, all of which have covid-19 largely under control. They are all near the original epicenter of the pandemic in mainland China, and they have economic ties to China. Yet none has resorted to a lockdown, such as in China’s Wuhan province. In all of these countries, all of which were hit hard by the SARS respiratory virus outbreak in 2002 and 2003, everyone is wearing masks in public. George Gao, director general of the Chinese Center for Disease Control and Prevention, stated, “Many people have asymptomatic or presymptomatic infections. If they are wearing face masks, it can prevent droplets that carry the virus from escaping and infecting others.”

      My data-focused research institute, fast.ai, has found 34 scientific papers indicating basic masks can be effective in reducing virus transmission in public — and not a single paper that shows clear evidence that they cannot.

      Hospitals battling coronavirus are short on vital supplies. This aid group is rushing to help.

      Direct Relief provides aid to global hotspots during disasters. Now they are responding to the coronavirus outbreak at home, as U.S. hospitals appeal for help. (Ray Whitehouse, Julia Weissman, Nicholas Weissman/The Washington Post)
      Studies have documented definitively that in controlled environments like airplanes, people with masks rarely infect others and rarely become infected themselves, while those without masks more easily infect others or become infected themselves.

      Masks don’t have to be complex to be effective. A 2013 paper tested a variety of household materials and found that something as simple as two layers of a cotton T-shirt is highly effective at blocking virus particles of a wide range of sizes. Oxford University found evidence this month for the effectiveness of simple fabric mouth and nose covers to be so compelling they now are officially acceptable for use in a hospital in many situations. Hospitals running short of N95-rated masks are turning to homemade cloth masks themselves; if it’s good enough to use in a hospital, it’s good enough for a walk to the store.

      I’m an ER doctor. The coronavirus is already overwhelming us.

      The reasons the WHO cites for its anti-mask advice are based not on science but on three spurious policy arguments. First, there are not enough masks for hospital workers. Second, masks may themselves become contaminated and pass on an infection to the people wearing them. Third, masks could encourage people to engage in more risky behavior.

      None of these is a good reason to avoid wearing a mask in public.

      Yes, there is a shortage of manufactured masks, and these should go to hospital workers. But anyone can make a mask at home by cutting up a cotton T-shirt, tying it back together and then washing it at the end of the day. Another approach, recommended by the Hong Kong Consumer Council, involves rigging a simple mask with a paper towel and rubber bands that can be thrown in the trash at the end of each day.

      Masks used to ward off coronavirus show up on Hong Kong beaches
      Many Hong Kong residents have been wearing masks during the global coronavirus outbreak, but now discarded masks are washing up on area beaches. (Reuters)
      It’s true that masks can become contaminated. But better a mask gets contaminated than the person who is wearing it. It is not hard to wash or dispose of a mask at the end of the day and then wash hands thoroughly to prevent a contaminated mask from spreading infection.

      The virus makes us weigh the value of a life. We can’t know if we’ve gotten it right.

      Finally, the idea that masks encourage risky behavior is nonsensical. We give cars anti-lock brakes and seat belts despite the possibility that people might drive more riskily knowing the safety equipment is there. Construction workers wear hard hats even though the hats presumably could encourage less attention to safety. If any risky behavior does occur, societies have the power to make laws against it.

      Many authorities still advise only people with symptoms to wear masks. But this doesn’t help with a disease like covid-19, since a person who does not yet show symptoms can still be contagious. A study in Iceland, where there has been unprecedented levels of testing, found that “about half of those who tested positive [for covid-19] are nonsymptomatic,” according to Iceland’s chief epidemiologist, Thorolfur Gudnason. In fact, in early February, National Institute of Allergy and Infectious Diseases Director Anthony S. Fauci warned there was strong evidence that covid-19 spreads even among people without symptoms. If we all wear masks, people unknowingly infected with the coronavirus would be less likely to spread it.

      I also have heard suggestions that widespread usage of masks in the West will be culturally impossible. The story of the Czech Republic debunks this notion. Social media influencers campaigning to encourage DIY mask creation catalyzed an extraordinary mobilization by nearly the whole population. Within three days, there were enough masks for everyone in the country, and most people were wearing them. This was an entirely grass-roots community effort.

      When social distancing requirements forced a small bar in Prague to close, its owner, Štefan Olejár, converted Bar Behind the Curtain into a mask manufacturing facility. He procured sewing machines from the community and makes about 400 cotton masks per day. The bar employs 10 people, including a driver who distributes the masks directly to people who are not able to leave their homes.

      There are “mask trees” on street corners around the country, where people hang up masks they have made so others can take them.

      The most important message shared in the Czech Republic has been this: “My mask protects you; your mask protects me.” Wearing a mask there is now considered a prosocial behavior. Going outside without one is frowned on as an antisocial action that puts your community at risk. In fact, the community reaction has been so strong that the government has responded by making it illegal to go out in public without a mask.

      When I first started wearing a mask in public, I felt a bit odd. But I reminded myself I’m helping my community, and I’m sure in the coming weeks people who don’t wear masks will be the ones who feel out of place. Now I’m trying to encourage everyone to join me — and to get their friends to wear masks, too — with a social media campaign around #masks4all.

      Community use of masks alone is not enough to stop the spread. Restrictions on movement and commerce need to stay in place until hospital systems clearly are able to handle the patient load. Then, we need a rigorous system of contact tracing, testing and quarantine of those potentially infected.

      Given the weight of evidence, it seems likely that universal mask wearing should be a part of the solution. Every single one of us can make it happen — starting today.

    • Not wearing masks to protect against coronavirus is a ‘big mistake,’ top Chinese scientist says | Science | AAAS
      https://www.sciencemag.org/news/2020/03/not-wearing-masks-protect-against-coronavirus-big-mistake-top-chinese-sc

      (après ça je vais arrêter de spammer seenthis à propos de l’utilité des #masques ; je pense qu’on en est tous et toutes convaincues)

  • #COVID-19 gives the lie to global health #expertise - The Lancet
    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30739-X/abstract

    As the #coronavirus disease 2019 (COVID-19) outbreak began spreading in Europe and the USA, a chart started circulating online showing ratings from the 2019 Global Health Security Index, an assessment of 195 countries’ capacity to face infectious disease outbreaks, compiled by the US-based Nuclear Threat Initiative and the Johns Hopkins School of Public Health’s Center for Health Security. The USA was ranked first, and the UK second; South Korea was ranked ninth, and China 51st; most African countries were at the bottom of the ranking.

    Things look different now. The US and UK Governments have provided among the world’s worst responses to the pandemic, with sheer lies and incompetence from the former, and near-criminal delays and obfuscation from the latter. Neither country has widespread testing available, as strongly recommended by WHO, alongside treatment and robust contact tracing.1 In neither country do health workers have adequate access to personal protective equipment; nor are there nearly enough hospital beds to accommodate the onslaught of patients. Even worse, by refusing to ease #sanctions against Iran, Venezuela, and Cuba, the US has crippled the ability of other countries to respond, continuing to block medical supplies and other humanitarian aid.2

    #compétences #santé_publique

    • La mise en garde va même au delà de la tentation à fitter des exponentielles. La phrase clé est la dernière : « Moreover, R2
      statistics are invalid with cumulative data because the assumption that observations are independent is violated. »

    • Une autre ressource sur les erreurs à ne pas commettre quand on décrit les courbes épidémiques :

      Avoidable errors in the modelling of outbreaks of emerging pathogens, with special reference to Ebola | Proceedings of the Royal Society B : Biological Sciences
      https://royalsocietypublishing.org/doi/abs/10.1098/rspb.2015.0347

      (1) models should be fit to raw, disaggregated data whenever possible and never to temporally accumulated data;

      J’ajoute que, une fois que l’accumulation est importante, la courbe cumulative ne permet plus de voir la décrue du nombre de nouveaux cas quotidiens.

    • Je suis d’accord sur « arrêter », mais… :-)

      – Ma courbe principale (celle du dessus) n’est pas une courbe des décès cumulés, mais bien le relevé des décès chaque jour. Et dans nos 3 cas, on a bien eu une accélération de la progression chaque jour, d’où le passage en échelle logarithmique.

      Dans ma courbe du bas, je superpose les évolutions des cumuls des décès, mais je ne représente plus les corrélations linéaires exponentielles, parce que justement, comme il y a un aspect un peu plus « prédictif » (voir si la France suit le même mouvement que l’Italie, à 11 jours de différence), ça n’est justement pas l’approximation exponentielle qui m’intéresse, mais bien la comparaison des deux courbes.

      – Si on fait la courbe comme ils le préconisent, on voit bien que le résultat n’est pas du tout le même que dans leur propre représentation de Hong Kong :

      A comparer à la période représentée chez eux à Honk-Kong :

      Je pense que si j’avais ces chiffres de Hong-Kong dans ma propre représentation, je n’aurais pas le problème d’évolution en pseudo-exponentielle lié à la représentation en cumulé (et en échelle linéaire) : avec ma représentation en exponentielle des nouveaux cas quotidiens, on aurait une représentation encore plus « plate » que la leur, et une corrélation elle-même sans doute à pente quasiment nulle.

      – Dans mon esprit, mais ce n’est pas forcément dit clairement, il ne s’agit de pas faire une prévision à long terme, mais quelles sont les tendances actuelles. L’idée aussi est de s’opposer au discours qui dit que ce ne serait pas grave si on ne fait rien : si on ne fait rien, on a bien une progression exponentielle tant qu’on n’a pas atteint une part importante de la population (ce qui n’est pas encore le cas).

      Tant qu’on a une évolution exponentielle, ce qu’on représente à mon avis, ce n’est pas une prédiction, mais le constat que :
      – on est loin d’avoir atteint le stade de l’immunité de groupe,
      – les mesures mises en place pour contrôler l’épidémie n’ont pas encore les résultats espérés.

      – En théorie, il me semble aussi que, dans tous les cas et sur un moyen terme, on attend (qu’on fasse quelque chose ou qu’on ne fasse rien) une évolution en cloche, avec une première phrase d’augmentation exponentielle, puis un ralentissement de l’augmentation, puis un plateau, puis une phase descendante. La représentation des « pentes » des corrélations au début cherche justement chercher à repérer les éventuels « décrochages » qui suggéreraient qu’on se rapproche de l’aplatissement en cloche (moment où la courbe « décroche » par rapport à l’estimation exponentielle). D’où :
      – dans le cas de l’Italie, une pente générale qui est déjà nettement plus faible que les deux autres pays, ce qui suggère bien qu’on a déjà un ralentissement sur le moyen terme ; et par ailleurs une perturbation nettement plus marquée depuis 4 jours, source d’espoir à surveiller, (est-ce qu’on va commencer à aller vers un plateau, ce qui semble par exemple ce qui est représenté pour Hong-Kong ?) et c’est justement pour cela que, ces deux derniers jours, je suis très d’accord avec le problème de continuer à afficher la progression linéaire exponentielle ;
      – dans le cas de l’Espagne, pour le moment, l’évolution est tristement celle d’une évolution exponentielle ; comme suggéré, ça ne donne pas l’évolution à « long terme », mais par rapport à l’Italie, la courbe exponentielle me semble encore celle qui correspond le mieux à l’évolution à court terme.

      Dit autre : à nombres de décès équivalents aujourd’hui, l’Italie ne semble plus dans une situation où l’on peut dire « il y a aura deux fois plus de morts dans 4 jours » ; l’Espagne, oui, nettement.

  • How will country-based mitigation measures influence the course of the COVID-19 epidemic?

    If you like reading medical journals as primary sources of information (instead of the summaries in the news, which can be great for distilling information to a broader public), this Lancet article does an excellent job summarizing what we know (and perhaps more importantly, what we don’t)

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30567-5/fulltext

    Roy M Anderson
    Hans Heesterbeek
    Don Klinkenberg
    T Déirdre Hollingsworth

    Published:March 09, 2020

  • Viral dynamics in mild and severe cases of COVID-19 - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30232-2/fulltext

    Overall, our data indicate that, similar to SARS in 2002–03,6
    patients with severe COVID-19 tend to have a high viral load and a long virus-shedding period. This finding suggests that the viral load of SARS-CoV-2 might be a useful marker for assessing disease severity and prognosis.

    • La guerre des masques. Rupture de stock. Soucis de fabrication. Import export. La Chine qui nous en offre maintenant par millions. Ironie de l’histoire. Victoire du commerce ou du don et de l’échange qui fut à l’origine de tout commerce ? Des masques. Priorité aux soignants mais là où les forces de police sont équipées (souvent) des derniers modèles les soignants, eux, en manquent, n’en ont pas. Ils en auront promet le général en chef. Trop tard. La première ligne est tombée. Il voulait des héros. Il en aura. Il aura des martyrs aussi. Ceux de son incurie. Et celle de ses prédécesseurs.

      Xavier Bertrand si véhément sur les « salopards » qui volent des masques FFP2, lui qui alors ministre de la santé en 2011, juste après la crise du H1N1 et succédant à Roselyne Bachelot, avait refusé d’en renouveler le stock. Et 18 000 lits de nuit supprimés depuis 6 ans. 100 000 lits d’hôpital supprimés en 20 ans. Qui sont les salopards ? Qui ?

      L’avenir de la pandémie se lit aussi dans un simple graphique de l’OCDE. En 2018 la France compte 6 lits d’hôpitaux pour 1000 habitants. Le Japon et la Corée en comptent deux fois plus. Le nombre de lits ne fait pas tout bien sûr. Mais prétendre qu’il n’est rien ou qu’il serait en l’état suffisant revient à dire aux gens qu’ils vont crever par terre. Nous y sommes.

      La proxémie est un concept théorisé et inventé par l’anthropologue Edward T. Hall dans les années 60 qui se définit comme « l’ensemble des observations et théories que l’Homme fait de l’espace en tant que produit culturel spécifique ». Il isole notamment 4 grands types de distances, variables selon les cultures : intime, personnelle, sociale et publique. C’est notamment grâce aux travaux de Hall que l’on a pu comprendre et démontrer pourquoi la notion de « surpeuplement », le fait de se sentir oppressé, était très variable selon les cultures, aussi bien d’ailleurs chez l’être humain que chez l’animal.

      J’avais déjà essayé de montrer de quelle manière nos interactions en ligne modifient structurellement les différents espaces proxémiques. Comment « le numérique » est en lui-même un espace qui redistribue les rapports à l’intime, au personnel, au social et au public.

      Si l’on veut aujourd’hui bien comprendre et mesurer ce que ces mesures de « distanciation sociale » révèlent dans leur adoption, leur refus ou leur contournement dans et par la population, il faut commencer par intégrer le fait que nous sommes aujourd’hui pris dans deux approches proxémiques souvent contradictoires. Je m’explique.

      La première lame est celle du discours paradoxal de l’état ("confinez-vous mais allez voter et bosser") et la seconde est celle des discours paradoxaux des médias qui alternent le relai des discours de réassurance en les contrebalançant presque systématiquement par d’autres uniquement construits sur des scénarios et des instructions alarmistes. Avec, dans l’un comme dans l’autre cas, autant de prises de parole de gens s’exprimant « es qualité » que de gens s’exprimant « parce qu’ils sont de bons clients ». Ce qui n’arrange rien à l’affaire.

      Or là encore comme l’ont montré les travaux de l’école de Palo Alto, quand un citoyen est confronté à des discours paradoxaux cela le conduit irrémédiablement à rejeter l’ensemble des discours qui lui sont adressés, indépendamment de leur nature (alarmiste ou rassurante) : en l’occurence cela explique que « plein » de gens - notez bien les guillemets sur « plein » - continuent à faire des joggings ou à aller à la plage ou à ne pas se laver les mains ou à ne pas respecter les distances, etc.

      Pour les classes les plus riches et les plus éduquées, la réduction de la distance spatiale n’impacte pas de manière causale la réduction de la distance sociale. Les interactions demeurent, familiales et professionnelles, et elles s’enrichissent même parfois. Alors que pour les classes les plus pauvres, les plus fragiles, non seulement l’accès même au confinement ne leur est pas permis au même titre que pour les dominants, dans leurs espaces de (sur)vie sociale (cas des sans-papiers) ou de (sur)vie professionnelle (cas de tant et tant d’ouvriers, d’employés de la grande distribution, etc.), mais en plus de cela, lorsqu’ils ont accès à un confinement ou permission de se confiner, cette réduction de la distance spatiale impacte davantage et de manière strictement causale la réduction de la distance sociale.

      Bien sûr et heureusement les classes sociales les plus pauvres et les plus fragiles ont aussi des interactions numériques (relire le remarquable « L’internet des familles modestes » de Dominique Pasquier, notamment), mais qui sont souvent des interactions dégradées, subies et non-maîtrisées (dans le cas par exemple des parents supposés accompagner leurs enfants dans la « continuité pédagogique » mise en place par les établissement scolaires) ; des interactions qui n’embrassent plus qu’une petite partie du champ familial ou amical et qui excluent celles du champ professionnel, donnant ainsi l’impression d’une vie « amputée » là où les cadres et les dominants continuent d’interagir sur les deux plans (familial et professionnel).

      Il ne s’agit donc pas, non plus, de dire que les mesures de distanciation sociale sont inutiles, mais de rappeler que même en étant insuffisantes dans le cas de virus hautement transmissibles, elles concourent avec d’autres (la détection systématique par exemple) à des effets dilatoires sur la mise au point d’une réponse vaccinale.

      Et là encore, il faudra expliquer les choix de l’exécutif de ne pas mettre en place de détection systématique.

      La crise sanitaire montante autour du coronavirus nous place dans une situation paradoxale (et oui, encore une). Tant que nous n’avons pas fait l’expérience réelle de la mort d’un proche, tant que nous n’avons pas éprouvé le risque et la peur de voir un être cher être dans des situations de contamination à haut risque, nous jouons de manière non-coopérative. Qu’il s’agisse d’accumuler du papier toilette, de continuer d’aller faire son petit jogging ou de profiter d’un apéro au soleil, nous n’avons par d’autre point focal que nous-mêmes. Dès lors que l’épidémie est présente dans nos espaces singuliers ou qu’elle s’en approche (proxémie) nous changeons de logique - du moins faut-il l’espérer - pour basculer dans des formes coopératives qui, sur la question du confinement, des gestes barrière et de la distanciation sociale pourraient se traduire ainsi :

      « Quel sera le comportement adopté par les autres auquel je vais pouvoir me rallier puisque ce comportement présente une caractéristique évidente qui fera qu’ils le choisiront ? »

      Super intéressant mais de la matière pour dix billets, c’est beaucoup à lire d’un coup.

      Liens vers

      Nous avons par exemple cet article de Février 2020 de la revue The Lancet : “The psychological impact of quarantine and how to reduce it: rapid review of the evidence” qui rappelle et synthétise une courte liste d’éléments clés en situation de crise :

      “Information is key; people who are quarantined need to understand the situation
      -Effective and rapid communication is essential
      Supplies (both general and medical) need to be provided
      The quarantine period should be short and the duration should not be changed unless in extreme circumstances
      Most of the adverse effects come from the imposition of a restriction of liberty; voluntary quarantine is associated with less distress and fewer long-term complications
      Public health officials should emphasise the altruistic choice of self-isolating”

      https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30460-8/fulltext#seccestitle10

      L’autre article dont je veux vous parler est un peu plus ancien (2010), est paru dans la revue Computational Biology, et s’intitule : « Game Theory of Social Distancing in Response to an Epidemic. » Accessoirement - et c’est justement tout sauf accessoire - il est en libre accès ; l’occasion de rappeler aux grands groupes éditoriaux prédateurs de se sortir les doigts du cul et de mettre d’urgence en libre accès toutes les publications qu’ils détiennent illégitimement et qu’ils maintiennent derrière des accès payants exorbitants ou d’aller, dans le cas contraire, lécher des barres de métro et boire à la paille dans des kits d’intubation usés récupérés à la sortie de services de réanimation.

      Mais revenons à notre article : « Game Theory of Social Distancing in Response to an Epidemic. » La théorie des jeux ou comment des agents (humains, économiques, etc.) collaborent et/ou s’affrontent pour s’assurer de la préservation optimale de leurs intérêts propres en s’efforçant de minimiser les risques et les pertes. La théorie des jeux quoi :-) Et donc quand on croise la théorie des jeux et les injonctions à la distanciation sociale, voilà ce qu’il se produit et que nous raconte et nous explique cet article (ma traduction). L’auteur part du constat suivant :

      « Les pratiques de distanciation sociale peuvent réduire la sévérité d’une épidémie, mais les bénéfices de cette distanciation sociale dépendant de l’échelle à laquelle les individus la mettent en place. Les individus rechignent souvent à payer le prix inhérent à la la distanciation sociale, et cela limite souvent son efficacité en tant que mesure de contrôle. »

      https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2877723

      « L’héroïsation du personnel soignant est un narratif commode pour dépolitiser nos revendications et nous enfermer dans une posture intenable : un héros, ça ne demande pas du personnel supplémentaire, ni ce truc un peu sale qu’on appelle des sous. »
      Baptiste Beaulieu
      https://twitter.com/BeaulieuBap/status/1240229229926797318

      « J’ai conscience que c’est le bordel pour tout le monde, hein. Notamment pour toutes les professions qui (comme par hasard) avaient des régimes spéciaux : soignant⋅e⋅s, profs, cheminots, transports routiers, etc. »
      Pierre-Yves Gosset de Framasoft
      https://framablog.org/2020/03/18/framaconfinement-jour-02-prendre-la-mesure

  • Asymptomatic cases in a family cluster with SARS-CoV-2 infection - The Lancet Infectious Diseases
    https://www.thelancet.com/journals/laninf/article/PIIS1473-3099(20)30114-6/abstract

    3 situations avec PCR SARS-Cov2 positif (sans préjuger du fait qu’il s’agisse de faux ou de vrais positifs)

    – symptomatique cliniquement (fièvre, toux, etc..) biologiquement (taux de lymphocytes diminués dans le sang) et radiologiquement (poumons anormaux au scanner)

    – asymptomatique cliniquement mais symptomatique radiologiquement (biologie non précisée ici)

    – asymptomatique pour tous les critères.

  • Confinement et état psychologique - PsykoCouac
    https://www.youtube.com/watch?v=tmcVMavico0

    Petite méta analyse de 24 publications scientifiques autour de l’impact psychologique des confinements / quarantaines.
    #psychologie #confinement

    Description faite sur Facebook :

    Je laisse cet article qui en explique les conséquences psychologiques et les facteurs qui peuvent aggraver ta situation en confinement et après.

    https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)30460-8/fulltext#%20

    Résultat à ne pas généraliser car les quarantaines sont toutes différentes dans les études.

    Sinon conseils généraux de ces études.

    – S’informer. Plus tu es informé sur l’infection, plus la peur diminue. Tu trouveras des source d’infos fiables ici !
    https://www.cafe-sciences.org/covid-19-ressources

    – Logique, avoir le minimum vital mais ça c’est pas toi qui va décider comment l’état va organiser tout ça.

    – Réduction de l’ennui. Tant qu’internet tient, je pense que tu as accès à tellement de musique, jeux vidéos, livres que ça devrait aller.

    – Améliorer la communication, ne pas s’isoler. Le plus dur sera pour les gens n’ayant pas accès au téléphone ou à internet, eux risquent d’en chier.

    – Tu ne restes pas chez toi pour te protéger mais protéger les autres qui pourraient crever. La compréhension de l’utilité altruiste du confinement réduit l’effet psychologique du confinement.

    – Jouer à Death stranding. C’est l’histoire d’un mec qui fait des livraisons dans un monde en confinement. C’est génial.

    Description faite sur Youtube :

    Sources d’infos fiables
    https://www.cafe-sciences.org/covid-19-ressources

    Recommandations spécifiques à la crise actuelle
    http://theconversation.com/covid-19-point-par-point-des-recommandations-dexperts-pour-reduire-

    Recommandations pour en parler aux enfants
    https://twitter.com/yannleroux/status/1239471391218556929?s=20

    • Lundi j’ai perdu la 4G dont je dépends pour mon accès à Internet (d’habitude ça va) et gros flip. Je me voyais déjà me pendre au balcon avec mes draps comme dans les films d’évasion. J’ai eu l’occasion de me confiner avec d’autres, au pire les difficultés relationnelles nous occuperont. Et c’est une petit famille plutôt fonctionnelle.
      #isolement