• Syria arrests filmmaker, actor who helped crackdown victims
    http://www.reuters.com/article/2012/08/25/us-syria-crisis-filmmaker-idUSBRE87O02H20120825?irpc=932

    Arwa Nairabiya - who founded the “Damascus Dox Box” documentary film festival - was arrested at Damascus airport on Thursday evening before boarding a plane to Cairo, fellow filmmakers and relatives said.

    Secret police agents also raided the home of Mohammad Omar Oso, an actor who had starred in several popular television series, and took him to an unknown destination, the Damascus Media Centre activists’ group said in a statement.

    Thirty-five year-old Nairabiya was part of a new generation of Syrian filmmakers who had defied a state ban on independent film production even before the revolt against Assad began 17 months ago.

  • Tu ne trouves pas que ça fait très (très très) exactement penser à une équipe de #mercenaires ? Libyan fighters join Syrian revolt
    http://www.reuters.com/article/2012/08/14/us-syria-crisis-rebels-idUSBRE87D06G20120814

    Hussam Najjar hails from Dublin, has a Libyan father and Irish mother and goes by the name of Sam. A trained sniper, he was part of the rebel unit that stormed Gaddafi’s compound in Tripoli a year ago, led by Mahdi al-Harati, a powerful militia chief from Libya’s western mountains.

    Harati now leads a unit in Syria, made up mainly of Syrians but also including some foreign fighters, including 20 senior members of his own Libyan rebel unit. He asked Najjar to join him from Dublin a few months ago, Najjar said.

    The Libyans aiding the Syrian rebels include specialists in communications, logistics, humanitarian issues and heavy weapons, he said. They operate training bases, teaching fitness and battlefield tactics.

  • Traduction de mon cru d’un article du blog de l’ex-diplomate M.K. Bhadrakumar, ancien ambassadeur indien en Turquie notamment, et journaliste à Asia Times commentant et citant un article du Council on Foreign Relations faisant ouvertement la promotion d’une stratégie d’instrumentalisation d’al-Qaïda en Syrie. Comme le poids du CFR dans la définition de la politique étrangère américaine est notoirement important, on peut y voir clairement l’expression des arrière-pensées d’un partie au moins de l’establishment politique US.

    http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar

    Al-Qaïda pour remplir le vide de Kofi [Annan] en Syrie

    Pour tous ces experts de notre communauté stratégique qui écoutent religieusement les paroles du Council of Foreign Relations à New York comme s’il s’agissait de la Bhagavad Gita, ce doit être un choc terrible – un argumentaire d’un senior fellow du CFR justifie la logique de l’utilisation de combattants salafistes comme un instrument de la politique des États-Unis pour provoquer un « regime change » en Syrie. L’argument fonctionne comme ceci :
    Malgré tous les sujets du roi et tous les chevaux du roi [référence à une comptine anglaise], les rebelles syriens ne sont pas en mesure de l’abattre. Ils sont démoralisés (comme n’importe quelle armée hétéroclite de mercenaires le serait). Donc les combattants d’Al-Qaïda sont nécessaires. "L’afflux des jihadistes apporte la discipline, la ferveur religieuse, l’expérience du combat de l’Irak, le financement de sympathisants sunnites dans le Golfe, et surtout, des résultats en termes de morts."
    "En bref, l’ASL [les rebelles syriens] ont besoin d’Al-Qaïda aujourd’hui". Bien sûr, les combattants d’Al-Qaïda auraient leur propre ordre du jour dans le renversement du régime syrien - la mise en place d’un "quartier général dans la région où les moudjahidines pourraient profiter d’un refuge sécurisé"
    Mais, ne vous inquiétez pas. Parce que, "Le calcul politique tacite entre les décideurs politiques [US] est de se débarrasser d’Assad en premier - affaiblir la position de l’Iran dans la région -. Puis de faire face à Al-Qaïda ensuite."
    C’est compris ? C’est aussi simple que cela. N’était-ce pas l’agenda que Zbigniew Brzezinski avait également épousé - avec la cohorte d’un autre roi d’Arabie saoudite et d’un dictateur militaire pakistanais - pour l’Afghanistan vers 1980 et qui avait été réalisé avec succès ? Les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan ayant ainsi obtenu un « regime change » réussi à Kaboul, enfin. Ça n’est qu’un détail mineur qu’Oussama ben Laden et Jalaluddin Haqqani en ait pourvoyé le cadre en acier à cette époque.
    Ce que soutient cet expert du CFR est en fait la politique [réelle] des États-Unis sur la Syrie. Il suffit de lire et méditer la dépêche d’aujourd’hui dans le Washington Post [1] . L’estimation des Etats-Unis est que l’agenda du « regime change » en Syrie est enlisé dans la boue. Le régime syrien est intact [2] .
    Par conséquent, une poussée militaire est nécessaire. Le nom de ce jeu est parvenir à un « atterrissage en douceur » à Damas sans effusion de sang américain - comme Wapo dit. Maintenant que les Etats-Unis et leurs alliés se sont débarrassés de la nuisance de Kofi Annan, le chemin à parcourir est clair. Lire le commentaire du CFR ici :
    http://www.cfr.org/syria/al-qaedas-specter-syria/p28782#

    [1] : http://www.washingtonpost.com/world/middle_east/us-official-says-defection-of-syrian-prime-minister-more-evidence-assad-regime-is-crumbling/2012/08/06/365cafc8-dfcd-11e1-8d48-2b1243f34c85_print.html

    [2] : http://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/555948

    • « faisant ouvertement la promotion d’une stratégie d’instrumentalisation d’al-Qaïda » ne me semble pas aussi évident que ce qu’en dit l’auteur.

      Merci pour la traduction, évidemment, mais à mon avis le billet du CFR, qui n’est pas très long, aurait été plus intéressant que le commentaire du blog.

    • C’est vrai, vous avez raison (pour les deux remarques).
      Le point de vue du type du CFR pourrait n’être effectivement qu’un pis aller qu’il endosse et qu’il prête à certains dirigeants de Washington.
      Reste que ça relativise les inquiétudes exprimées publiquement sur la présence d’al-Qaïda en Syrie par des officiels américains, inquiétudes plus ou moins feintes qui par ailleurs servent paradoxalement de justificatif à un accroissement de l’interventionnisme US dans la crise syrienne.

      http://www.cfr.org/syria/al-qaedas-specter-syria/p28782#
      LE SPECTRE D’Al-QAÏDA EN SYRIE

      Les rebelles syriens seraient infiniment plus faibles aujourd’hui sans al-Qaïda dans leurs rangs. En gros, les bataillons de l’Armée Syrienne Libre (ASL) sont fatigués, divisés, chaotiques et inefficaces. Se sentant abandonnés par l’Occident, les forces rebelles sont de plus en plus démoralisées car ils affrontent l’armement supérieur du régime d’Assad et son armée professionnelle. Les combattants d’al-Qaïda, cependant, peuvent aider à améliorer le moral. L’afflux de jihadistes apporte la discipline, la ferveur religieuse, l’expérience du combat en Irak, le financement de sympathisants sunnites dans le Golfe, et surtout, des résultats en termes de morts. En bref, l’ASL a besoin d’al-Qaïda aujourd’hui.
      En Syrie, les soldats d’al-Qaïda s’intitulent Jabhat al-Nusrah li-Ahli Al-Sham (Front pour la protection du peuple du Levant). La puissance du groupe et son acceptation par l’ASL sont mises en évidence par leur activité croissante sur le terrain [1] - de sept attaques en mars à soixante six "opérations" en juin. En particulier, le Jabhat a aidé à porter le combat dans les deux plus grandes villes : dans la capitale Damas, où 54 pourcents de ses activités ont eu lieu, et à Alep. En effet, al-Qaïda pourrait devenir la force de combat la plus efficace en Syrie, si les défections de l’ASL vers le Jabhat persistent et si les rangs des combattants étrangers (cf Guardian [2]) continuent de gonfler.
      Al-Qaïda ne sacrifie pas ses « martyrs » en Syrie simplement pour renverser Assad. La libération du peuple syrien est un bonus, mais l’objectif principal est de créer un état islamiste sur tout ou partie du pays. A défaut, ils espèrent au moins d’établir une base stratégique pour les restes de l’organisation de l’autre côté de la frontière en Irak, et créer un quartier général dans la région où les moudjahidine pourraient profiter d’un refuge sûr. Si Al-Qaïda continue de jouer un rôle de plus en plus important dans la rébellion, alors un gouvernement post-Assad aura une dette envers les tribus et les régions alliées à au Jabhat. Au cas où ne seraient pas honorées les demandes futures du Jabhat, en supposant qu’Assad chute, cela pourrait mener à une continuation du conflit en Syrie.
      Jusqu’à présent, Washington a semblé réticent à peser lourdement sur cette question. En mai 2012, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Leon Panetta, a reconnu publiquement la présence d’Al-Qaïda en Syrie (The Guardian [3]). Et en Juillet, le chef du contre-terrorisme du Département d’Etat, Daniel Benjamin, plutôt incrédule a suggéré que les États-Unis demandent simplement à l’ASL de rejeter Al-Qaïda [4]. Le calcul politique non-dit entre les décideurs politiques est de se débarrasser d’Assad en premier – affaiblissant ainsi la position de l’Iran dans la région - puis de faire face à Al-Qaïda plus tard.
      Mais la planification pour minimiser l’emprise probable d’Al-Qaïda sur les tribus syriennes et les combattants doivent commencer dès maintenant que l’administration Obama élève le niveau de son soutien à des groupes rebelles (Reuters [5]). Bien sûr, ces préparatifs doivent également inclure des efforts pour localiser et contrôler les armes chimiques d’Assad. Les mois à venir ne seront pas faciles.

      [1] : http://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-19091400
      [2] : http://www.guardian.co.uk/world/2012/jul/30/al-qaida-rebels-battle-syria
      [3] : http://www.guardian.co.uk/world/video/2012/may/11/al-qaida-syria-leon-panetta-video
      [4] : http://www.state.gov/j/ct/rls/rm/2012/195898.htm
      [5] : http://www.reuters.com/article/2012/08/02/us-usa-syria-obama-order-idUSBRE8701OK20120802

  • Analysis: No happy outcome in Syria as conflict turns into proxy war
    http://www.reuters.com/article/2012/08/01/us-syria-crisis-scenario-idUSBRE8700S420120801

    With the Shi’ite Islamic Republic of Iran behind Assad, and Saudi Arabia and other Sunni Muslim states backing the rebels, Syria could become the arena in which the regional Sunni-Shi’ite cold war becomes an open-ended civil war with the potential to destabilize its neighbors - Lebanon, Turkey, Iraq and Jordan.

    “We most definitely have a proxy war in Syria,” says Ayham Kamel of the Eurasia Group political risk consultancy. “At this point of the conflict it is difficult not to say that the international dimension of the Syrian conflict precedes the domestic one.”

    “Syria is an open field now. The day after Assad falls you (will) have all of these different groups with different agendas, with different allegiances, with different states supporting them yet unable to form a coherent leadership.”

    What started on March 15, 2011 as an internal uprising against the Assads’ repressive 40-year rule, emulating the revolts that toppled leaders in Tunisia, Egypt, Libya and Yemen, has now been transformed into an arena for foreign meddling.

  • Selon une dépêche Reuters, le président Obama a signé, un peu plus tôt cette année, une autorisation à la CIA et aux autres agences de renseignement américaines à soutenir les rebelles syriens.
    La nouvelle ne surprendra personne mais c’est maintenant quasi officiel. Ces « révélations » sur ce dont tout le monde se doute peuvent à la fois servir à désamorcer les critiques sur le manque d’engagement de BHO en Syrie par son concurrent Romney et arrivent à un moment où beaucoup pensent que la crise syrienne atteint un stade décisif (et donc que l’on peut se permettre de rendre publiques certaines « covert actions »). D’autant que la dépêche impute explicitement les meilleures performances militaires de l’ASL à un soutien plus intense des USA.
    http://www.reuters.com/article/2012/08/01/us-usa-syria-obama-order-idUSBRE8701OK20120801

    Obama’s order, approved earlier this year and known as an intelligence “finding,” broadly permits the CIA and other U.S.
    agencies to provide support that could help the rebels oust Assad.

    Reuters prétend que ses sources lui ont assuré que (conformément aux discours officiels) ce soutien ne comprenait pas d’armes, tout en concédant que l’étendue de ce soutien n’était pas connue.

    The full extent of clandestine support that agencies like the CIA might be providing also is unclear.

    La dépêche évoque ensuite le rôle des USA au sein de la base secrète turque d’Adana pour les rebelle syriens - sans que l’on ne nous dise encore s’il s’agit bien de la base de l’OTAN d’Incirlik - dont l’existence a été récemment authentifiée par une autre dépêche Reuters. Différence avec celle-ci, cette dépêche reconnait un rôle actif aux USA au sein de cette base :

    A U.S. government source acknowledged that under provisions of the presidential finding, the United States was collaborating with a secret command center operated by Turkey and its allies.
    Last week, Reuters reported that, along with Saudi Arabia and Qatar, Turkey had established a secret base near the Syrian border to help direct vital military and communications support to Assad’s opponents.

    Vient ensuite le rappel de la déclaration du département d’Etat selon laquelle la somme de 25 millions de dollars avait été allouée par le gouvernement américain au soutien à l’opposition syrienne pour une assistance « non-léthale ». On imagine que l’ASL enverra les facturettes au Département d’Etat pour un examen minitieux de l’utilisation de cet argent :

    The State Department said on Wednesday the U.S. government had set aside a total of $25 million for “non-lethal” assistance to the Syrian opposition. A U.S. official said that was mostly for communications equipment, including encrypted radios.

    La dépêche évoque ensuite sur le mode conditionnel le fait que les rebelles auraient reçu des lance-missiles portables sol-air. Elle évoque également la récente autorisation de l’administration fiscale américaine à un groupe de soutien à l’ASL de collecter des fonds aux USA (le « Syrian support Group »), toujours comme élément d’explication de l’amélioration actuelle et à venir des capacités de l’ASL.