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  • Eolien en mer du Nord : neuf pays européens se réunissent pour le développer
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/24/eolien-en-mer-du-nord-neuf-pays-europeens-se-reunissent-pour-le-developper_6

    Un sommet réunit, lundi 24 avril en Belgique, neuf pays d’#Europe pour sceller leur ambition commune de décupler leurs capacités d’#éoliennes en #mer_du_Nord, un défi industriel colossal pour accélérer la décarbonation du continent.

    [...] « Ensemble, l’ambition est d’environ 300 gigawatts [GW] d’ici 2050 », a affirmé M. De Croo. C’est dix fois plus que les capacités actuellement installées [25 GW]. L’objectif pour 2030 est au moins de quadrupler [120 GW] le parc actuel, a-t-il ajouté.

    Si le Royaume-Uni compte 14 GW d’éolien en mer et l’Allemagne 8 GW, les capacités du Danemark, de la Belgique et des Pays-Bas s’établissent entre 2 et 3 GW, et celles de la France et de la Norvège à environ 0,5 GW. « Les ordres de grandeur sont gigantesques (…). Chez nous comme chez nos voisins, l’éolien en mer sera vraisemblablement entre 2030 et 2050 la principale source de production d’#énergie_renouvelable, loin devant le solaire et l’éolien terrestre », observe-t-on à l’Elysée. La France vise 40 GW d’éolien offshore en service en 2050 sur l’ensemble des côtes.

    [...] L’industrie européenne devrait ainsi fabriquer d’ici cinq ans l’équivalent de 20 GW d’éoliennes offshore par an, contre une capacité d’environ 7 actuellement, au risque d’usines saturées et de goulots d’étranglement sur les composants. Le coût total s’annonce colossal : fin 2020, Bruxelles chiffrait à 800 milliards d’euros les besoins d’investissements si l’UE seule visait 300 GW d’éolien offshore d’ici 2050.

    L’une des difficultés, pour atteindre cet objectif, est la dépendance européenne aux importations de composants critiques (terres rares…), notamment de Chine.

  • Pollution chimique : la consommation d’œufs de poulaillers domestiques situés en Ile-France déconseillée par les autorités sanitaires
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/19/pollution-chimique-les-autorites-sanitaires-recommandent-de-ne-pas-consommer

    Les Franciliens sont invités à ne plus consommer d’œufs issus de poulaillers domestiques situés en Ile-France, après la découverte d’une contamination généralisée et avec des teneurs parfois très élevées (jusqu’à cinquante fois supérieures aux seuils réglementaires européens appliqués aux œufs commercialisés)

    Mais ...

    Les prélèvements ont été analysés par le laboratoire Laberca, référent national pour les polluants organiques persistants, en mars 2023. Cette étude ne concerne pas les productions d’œufs intégrés à une filière commerciale, qui font l’objet de contrôles prévus réglementairement, précise l’ARS.

    Règlementairement, qu’ils disaient... La « filière commerciale » et les "autorités sanitaires"y a que ça de vrai. Je te parle même pas des légumes que tu fais pousser dans ton jardin.

    • …en dioxines, furanes et PCB, trois familles de polluants organiques persistants, aux effets potentiellement dangereux pour la santé.
      […]
      Une première alerte avait été donnée en février 2022 avec la révélation par Le Monde de teneurs importantes de dioxines dans des œufs de poules élevées en plein air à proximité de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry-Paris XIII, le plus grand d’Europe. L’étude avait été réalisée par la fondation ToxicoWatch, spécialisée dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, à la demande du Collectif 3R (pour « réduire, réutiliser, recycler »).
      Après la publication de ces résultats, l’ARS avait décidé, dans un premier temps, de recommander, déjà à titre prudentiel, de ne pas consommer les œufs issus des poulaillers, jardins et fermes pédagogiques situés à proximité de l’incinérateur, soit dans les communes d’Ivry-sur-Seine, Charenton-le-Pont, Alfortville ainsi que les 12e et 13e arrondissements de Paris.

    • « Polluants éternels » : contaminés aux PFAS, les œufs interdits à la consommation au sud de Lyon (18/01/2023)
      https://www.lefigaro.fr/lyon/polluants-eternels-contamines-aux-pfas-les-oeufs-interdits-a-la-consommatio

      La préfecture du Rhône a découvert des taux très élevés de perfluorés, ces polluants éternels issus de l’industrie chimique, dans des œufs sur les communes de Pierre-Bénite et Oullins (Rhône).

      Après l’eau, les poissons et le lait maternel, on apprend que les œufs de volailles sont aussi contaminés aux PFAS dans la vallée de la chimie lyonnaise. La préfecture du Rhône a publié ce mardi des mesures effectuées sur les communes d’Oullins et Pierre-Bénite, limitrophes de Lyon, révélant une concentration jusqu’à 16 fois supérieure aux normes en vigueur de ces perfluorés ou « polluants éternels ». Les œufs en question ont été prélevés dans des poulaillers de particuliers.

      « La présence de ces PFAS dans les œufs s’expliquerait par la contamination des sols : en picorant, les poules se contaminent, et contaminent ensuite leurs œufs », expliquent les services de l’État. Si les œufs ont « une plus forte capacité à concentrer les PFAS que les volailles pondeuses », la préfecture suppose une contamination de leur chair. En attendant des études complémentaires, il est donc recommandé aux habitants disposant d’un poulailler sur les communes de Pierre-Bénite, Oullins mais aussi Saint-Genis –Laval et Irigny, de ne pas consommer leurs œufs ni leurs volailles.

      là, ce sont des #PFAS et pas des #dioxines, mais pour l’un comme pour l’autre, là où il n’y en a pas, c’est probablement qu’on ne les a pas (encore) cherchés…

    • La stratégie néolibérale est de tout polluer pour rendre illégale toute autonomie alimentaire, faire ainsi payer 4 fois plus cher à ceux pas encore strangulés les produits sans poisons (qui se nomment alors produits bios) et assurer ainsi l’avenir hygiéniste des usines alimentaires où le seuil (lequel ?) est contrôlé.

      #contrôle_social #mangez_en #miam

  • Sainte-Soline : un reportage de « Complément d’enquête » contredit la chronologie officielle sur les violences
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/07/sainte-soline-un-reportage-de-complement-d-enquete-contredit-la-chronologie-

    Un reportage diffusé jeudi soir sur France 2 contredit néanmoins la version des autorités sur les affrontements survenus le 25 mars dans les Deux-Sèvres, où les forces de l’ordre n’auraient fait que répliquer aux violences de certains manifestants.

    Réalisé pour l’émission « Complément d’enquête », le reportage montre que des premiers tirs de gaz lacrymogène ont été effectués pour disperser le cortège jugé le plus radical dès 12 h 17. Or, selon la chronologie officielle du rapport remis au ministère de l’intérieur par le patron de la gendarmerie nationale, les affrontements entre manifestants radicaux et forces de l’ordre n’ont commencé qu’à 13 h 05, avec « jets de cocktails Molotov et tirs de mortier d’artifice sur la gendarmerie ».

  • Enquête vidéo : comment le manifestant antibassine Serge [...] a été gravement blessé à Sainte-Soline

    Les vidéos analysées par « Le Monde » révèlent plusieurs tirs non réglementaires au lance-grenade Cougar, par des gendarmes, le 25 mars à Sainte-Soline. L’un de ces tirs a très probablement touché le manifestant Serge Duteuil-Graziani, toujours dans le coma.

    Attention, certaines images présentées dans cette vidéo peuvent être choquantes.
    https://www.lemonde.fr/planete/video/2023/04/07/enquete-video-comment-le-manifestant-antibassine-serge-duteuil-graziani-a-et

    Des milliers de grenades, des cocktails Molotov, des blessés par centaines : le 25 mars 2023, à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, une manifestation contre un projet de mégabassine vire à l’affrontement. Au moins deux manifestants, dont Serge Duteuil-Graziani, un militant de 32 ans, sont grièvement blessés. Que s’est-il passé ?

    Les dizaines d’heures de vidéos capturées ce jour-là et les témoignages recueillis par la cellule d’enquête vidéo du Monde montrent que le manifestant, en première ligne des affrontements, a vraisemblablement été touché par un tir non réglementaire de grenade lacrymogène, tiré depuis l’une des zones où étaient positionnés les gendarmes. Les images analysées prouvent aussi que Serge Duteuil-Graziani n’a pas été touché à ce moment-là par les projectiles d’autres manifestants.

    L’enquête du Monde révèle également, grâce à des images inédites de la journaliste de Brut Camille Courcy, un autre tir non réglementaire, sur un autre manifestant. Un tir effectué trop à l’horizontale et réalisé avec le dispositif de propulsion le plus puissant, qui a touché ce manifestant en pleine tête.

    • Communiqué n°2 des parents de Serge
      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/04/04/communique-n2-des-parents-de-serge

      Cela fait maintenant 10 jours que Serge est dans le coma, suite à la grenade qu’il a reçue à Sainte-Soline lors de la manifestation contre les bassines du 25 mars. Son pronostic vital est toujours engagé.

      Nous et sa compagne remercions toutes les personnes (camarades, proches et anonymes) qui ont manifesté leur soutien et leur solidarité envers lui.

      Nous remercions les dizaines de milliers de camarades qui se sont exprimés dans la rue, devant les préfectures et ailleurs, le jeudi 30 mars, contre l’ordre policier installé en France.

      Nous remercions tous ceux et celles qui ont porté assistance aux blessés pendant la manifestation, ou qui ont apporté leur témoignage concernant la répression à Sainte-Soline, en particulier par rapport à Mickaël et à Serge.

      Nous remercions enfin l’équipe médicale qui est à leurs côtés afin de les aider à se battre pour vivre.

      Ce combat pour la vie, Serge le mène avec la même force que celle qu’il met à combattre un ordre social dont la seule finalité est de maintenir la main de fer de la bourgeoisie sur les exploités.

      Soyons solidaires de tout ce que Darmanin veut éradiquer, dissoudre, enfermer, mutiler – du mouvement des retraites aux comités antirépression, des futures ZAD au mouvement des blocages. Le terrorisme et la violence sont chaque jour du côté de l’Etat, pas de celles et ceux qui manifestent leur rejet d’un ordre destructeur.

      Les parents de Serge

      Le 4 avril 2023

      Merci de diffuser le plus largement possible ce communiqué.

    • Communiqué n°1 des parents de Serge
      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/03/30/communique-des-parents-de-serge

      Notre fils Serge est actuellement hospitalisé avec un « pronostic vital engagé », suite à la blessure occasionnée par une grenade GM2L, lors de la manifestation du 25 mars 2023 organisée à Sainte-Soline (79) contre les projets de bassines irrigantes.

      Nous avons porté plainte pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité.

      Suite aux différents articles parus dans la presse, dont beaucoup sont inexacts ou mensongers, nous tenons à faire savoir que :

      – Oui, Serge est fiché « S » – comme des milliers de militants dans la France d’aujourd’hui.

      – Oui, Serge a eu des problèmes judiciaires – comme la plupart des gens qui se battent contre l’ordre établi.

      – Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes – comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop, et comme les millions de travailleurs en lutte actuellement contre la réforme des retraites en France.

      Nous considérons qu’il ne s’agit là nullement d’actes délictueux qui saliraient notre fils, mais que ces actes sont au contraire tout à son honneur.

      Les parents de Serge
      Le mercredi 29 mars 2023

    • Le Monde a balancé le patronyme de Serge (ce n’aurait pas été les cas pour un policier) et publie des images sans rien demander à la famille. C’est pas smart du tout.

      Par ailleurs la démonstration tient la route : tir tendu d’une grenade lacrymogène depuis un lanceur cougar celui du blindé Centaure, projectile entier arrivé en pleine tête de ce militant. (Le Monde montre un autre exemple d’un tel tir à Sainte-Soline).
      Arriver à reconstituer une scène ainsi, n’est a contrario pas rassurant pour les manifestants.

      Edit ils avaient été précédé par Ration (un peu moins étayé/bien construit dans mon souvenir
      #vidéo

    • > Arriver à reconstituer une scène ainsi, n’est a contrario pas rassurant pour les manifestants.

      Deux interprétations possibles de cette phrase : 1. on voit comment fonctionnent les flics, et on a peur d’aller manifester ; 2. on voit comment tout est filmé sous tous les angles toutes les secondes, et peut être retenu à charge ?

      (Les deux se tiennent, et d’ailleurs ne s’opposent pas, mais je me demande laquelle tu avais en tête.)

    • Communiqué n° 3 des parents de Serge

      https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/04/12/communique-des-parents-de-serge-n3

      La violence a été du côté des forces de l’ordre, qui ont visé l’ensemble des manifestants.
      Les 200 blessés de Sainte-Soline – dont notre fils Serge et Mickaël, les plus gravement atteints – ne sont pas le résultat d’une « mauvaise gestion de l’ordre », d’erreurs de tel ou tel, ou simplement le fruit du hasard. Le responsable de ces 200 blessés, c’est un État qui a pour seul objectif, dans la période actuelle, de mettre à genoux toute contestation sociale afin de mieux gérer l’exploitation du travail dans les années à venir, face à la crise que connaît le capitalisme pour se perpétuer.

    • Communiqué des parents de Serge (4)

      Un mois après le tir de grenade qui a gravement blessé à la tête notre fils
      Serge, le 25 mars 2023, lors de la manifestation contre les mégabassines de
      Sainte-Soline, l’incertitude subsiste concernant son avenir.

      Selon les critères médicaux purement cliniques, Serge est sorti du coma.
      Cela signifie qu’il entrouvre les yeux, mais nullement qu’il est réveillé.

      Les soins qui lui ont été dispensés depuis son arrivée à l’hôpital ont visé
      à juguler diverses lésions et infections. Celles-ci ont pour origine le tir
      de grenade dont il a été victime, mais aussi les conditions dans lesquelles
      les premiers secours lui ont été dispensés sur les lieux mêmes de la
      manifestation – les forces de l’ordre interdisant aux pompiers et aux
      ambulances d’accéder aux personnes blessées pour les prendre en charge.
      Ces soins ont contribué à ce que l’état de Serge, qui reste d’une « extrême
      fragilité », ne se dégrade pas davantage. Cela permet d’espérer son retour
      à la conscience, mais ce n’est pas encore le cas.

      À ce jour, il est impossible d’affirmer que Serge va recouvrer ses esprits
      et l’usage de son corps (ses membres et ses sens, sa capacité de respirer
      et de parler) ou d’évaluer les séquelles de sa blessure. Et une rechute
      infectieuse demeure à craindre.

      Son pronostic vital reste donc engagé.C’est pourquoi nous dénonçons toute
      utilisation qui pourrait être faite de la sortie de son coma : Serge est
      malheureusement fort loin d’être tiré d’affaire. Prétendre le contraire
      serait un pur mensonge.

      Les parents de Serge, le 26 avril 2023

      Merci de diffuser ce communiqué le plus largement possible.

    • https://lescamaradesdus.noblogs.org/post/2023/06/17/communique-du-s

      Communiqué du S

      Salut tout le monde,

      Je m’appelle Serge et j’ai été gravement blessé, comme beaucoup d’autres, à la manifestation contre la mégabassine de Sainte Soline du 25 mars 2023. J’ai été atteint à la tête par une grenade, probablement tiré en tendu par un gendarme équipé d’un lanceur de grenade cougar. J’ai subi un grave traumatisme crânien qui m’a mis en situation d’urgence absolue, situation aggravée par le blocage de ma prise en charge par les secours durant la manifestation. Après un mois de coma artificiel et six semaines en réanimation, j’ai été transféré dans un service de neurochirurgie, puis en centre de rééducation. A l’heure actuelle, je ressens d’énormes progrès dans ma faculté à bouger, manger et tout simplement échanger et réfléchir. Le chemin va être extrêmement long mais je suis déterminé à tout donner, à me battre pour récupérer ce qui me constituait, tant physiquement que mentalement. Je le fais évidemment pour moi, mais aussi parce que je pense que refuser d’abdiquer, refuser d’être écrasé par la machine répressive est une nécessité politique, à l’heure où les Etats font le pari de la terreur et de notre passivité.

  • L’eau potable en France contaminée à vaste échelle par les métabolites du chlorothalonil , un pesticide interdit depuis 2019
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/05/l-eau-potable-en-france-contaminee-a-vaste-echelle-par-les-metabolites-du-ch

    Environ un tiers de l’eau distribuée en France serait non conforme à la réglementation , selon un rapport qui doit être rendu public jeudi par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail.

    • « Contamination de l’eau. La catastrophe est prouvée. J’ai alerté sur les métabolites il y a 16 mois. »

      Vous reprendrez bien un peu de métabolites ?

      Une énième étude tire la sonnette d’alarme sur le glyphosate. On en trouve la trace dans 99,8% des urines des Français. Cette étude a été publiée le 13 janvier 2022. C’était le jour de la niche parlementaire du groupe insoumis. Nous l’avons donc utilisée comme preuve accablante supplémentaire pour exiger l’interdiction du glyphosate. Mais les macronistes n’ont rien voulu savoir. D’après le ministre Denormandie, tout est complexe et nous sommes trop « simplistes » !

      Une chose est très simple à comprendre : le désastre est total. Faute d’interdiction, les ventes de ce pesticide ont augmenté de 42% entre 2019 et 2020. Désormais, 90% des cours d’eau français sont pollués aux pesticides. Une autre étude de Santé Publique France, publiée le 16 décembre dernier, est passée inaperçue. Elle était pourtant tout aussi effrayante. Ainsi, des résidus de glyphosate sont détectés dans les urines de 93 %… des enfants ! Pourtant, les responsables de l’enquête ont conclu à une diminution des pesticides. Facile : ils ont analysé des insecticides interdits depuis plus de 10 ans et fait l’impasse sur les néonicotinoïdes tueurs d’abeilles !

      Mais la dissimulation ne s’arrête pas là. Je veux parler ici d’une pollution plus invisible encore que celle des pesticides. Connaissez-vous les métabolites ? Ce sont les descendants chimiques des pesticides. Des centaines de pesticides se transforment en dizaines de milliers de métabolites. Ceux-là ne sont pas moins toxiques. Certains d’entre eux ont même une durée de vie plus longue.

      Quand on prend la peine de les analyser, on découvre à quel point la pollution est sous-estimée. L’eau en est saturée à tel point qu’on en retrouve aujourd’hui dans celle que nous buvons. Par exemple, depuis 2018, dans 8 villages des Pays-de-Loire, l’eau « potable » est diluée avec une autre moins polluée pour rester dans les normes. Depuis, la situation s’est aggravée. Pour ne pas couper l’eau aux habitants, le préfet a fini par autoriser le dépassement du taux autorisé de pesticides dans l’eau. Bienvenue en absurdie !

      Pourtant, ces métabolites ne sont pas tous recherchés lors des contrôles de qualité des eaux. Mais pourquoi donc ? L’explication se trouve du côté des fabricants. Une longue et minutieuse enquête du média Bastamag nous offre des explications précieuses. Evidemment, faute d’y être obligés, les fabricants rechignent à communiquer les « signatures chimiques » des pesticides qu’ils produisent. Sans code, pas d’analyse ni de détection possible. Autrement dit : pas vu, pas pris. Heureusement, les associations anti-pesticides se cotisent pour financer des analyses de pointe.

      D’autant que certains élus et responsables peu scrupuleux se rendent complices de l’agro-industrie. Ils font pression pour que ces métabolites soient classés « non pertinents ». Non-pertinents signifie moins toxiques. C’est le moyen que le lobby des fabricants de pesticides a trouvé pour que le seuil de conformité, c’est-à-dire le taux autorisé de métabolites dans l’eau, soit revu à la hausse. Plus ce taux est important, moins l’eau analysée est jugée polluée. Cela amoindri l’exigence de qualité. Ce petit tour de passe-passe ne dupe personne.

      Dans cette affaire, la macronie s’illustre une fois de plus par son soutien actif aux marchands de pesticides. En effet, en France, c’est l’Agence Nationale Sécurité Sanitaire Alimentaire Nationale (Anses) qui définit quels sont les métabolites pertinents. Sous le contrôle du ministère de la Santé bien sûr. En 2019, sur huit métabolites étudiés, l’agence a décidé que seuls trois d’entre eux étaient pertinents. Elle a aussi placé la France dans la fourchette très haute de taux de métabolites « acceptés » par les pouvoirs publics. Merci qui ?

      On réalise à quel point le rôle des lanceurs d’alerte est précieux. Ils sont surtout courageux. J’adresse ici une pensée à Valérie Murat. Cette militante anti-pesticides a été sommée de payer une amende de 125 000 euros pour avoir dénoncé la présence de pesticides dans certains vins de Bordeaux. En représailles, les fabricants l’ont attaquée pour « dénigrement ». La justice a décidé qu’elle ne pourra pas faire appel de cette condamnation tant qu’elle n’aura pas réglé la totalité de l’amende.

      Personne n’est dupe. Cet acharnement vise bien sûr à la faire taire. Mais tous ceux que l’on cherchera à bâillonner pour avoir défendu l’intérêt général bénéficieront du soutien sans faille des Insoumis. Surtout, le moment venu, je serais implacable. Les pesticides les plus signalés seront interdits. Un plan national de dépollution générale sera engagé, dans les Outre-mer comme dans l’Hexagone. Le passage à une agriculture écologique s’appuiera sur des normes exigeantes. Enfin, les victimes seront indemnisées et les responsables seront châtiés. Si vous préférez l’inverse, votez Macron.

      https://melenchon.fr/2022/01/24/vous-reprendrez-bien-un-peu-de-metabolites

    • Dans la barre de recherche de SeenThis, en tapant « metolachlore », le dernier en date de la grande famille des « cides », j’ai fait remonter pas mal de trucs (de septembre 2012 à aujourd’hui avec une hausse de fréquence d’apparition sur les quatre dernières années).

    • Deux membres de l’équipe de l’âge de faire étaient dans le Poitou, à Sainte-Soline le week-end dernier. Article en accès libre sur leur site.
      https://lagedefaire-lejournal.fr/sainte-soline-leau-est-la-vie-pas-une-ressource
      Manifestation contre les bassines : « Les faits donnent raison aux opposants »
      https://www.ouest-france.fr/environnement/eau/entretien-manifestation-contre-les-bassines-les-faits-donnent-raison-au

      La commune de Melle, près de Sainte-Soline, sert de base arrière à la manifestation contre la construction de réserves d’eau dans les Deux-Sèvres. Sylvain Griffault, le maire, condamne les violences et évoque un combat nécessaire.

      Sylvain Griffault, Melle a décidé d’accueillir la base arrière de la mobilisation. Pourquoi ?

      Dans un format différent de la manifestation. C’était la condition pour que le conseil municipal accepte. Nous en avons longuement discuté avec les organisateurs. Melle a accueilli des lieux d’échanges, de débats et de rencontres parfois extraordinairement émouvantes.
      Une omniprésence des forces de l’ordre qui « choque »

      Que vous inspirent les violences qui ont marqué la manifestation ?

      À partir du moment où les organisateurs annoncent une manifestation pour stopper un chantier, cela veut dire que le chantier va être attaqué. Et quand on déclare qu’on va s’attaquer aux biens, ça ne peut pas bien se passer bien. Il était important que Melle puisse accueillir ceux dont ce n’est pas le mode de revendication. On y fête l’eau. Le combat préventif qui se déroule ici, permettra peut-être d’éviter que le monde agricole se déchire demain.

      Comment la population de Melle perçoit-elle ce mouvement ?

      Elle est choquée par le déploiement et l’omniprésence des forces de l’ordre. Je l’ai souligné à la préfecture. Quand des gendarmes débarquent de partout et réalisent un grand nombre contrôles et de fouilles, plusieurs fois par jours, ça tend et ça inquiète.

      La commune se sent-elle concernée par cette bataille de l’eau ?

      Elle l’est depuis que des manifestations sont organisées à Sainte-Soline. En 2018, le mouvement s’est tendu et radicalisé lorsque des opposants sont sortis du protocole d’accord du projet de construction des seize bassines. Cinq ans plus tard, les faits n’autorisent pas les violences mais ils donnent raison aux opposants.

      Le schéma de cohérence territorial du Mellois en Poitou montre que 90 % de nos réserves souterraines d’eau vont mal. Sept sur neuf présentent un mauvais état quantitatif. On pompe beaucoup d’eau dans le sol, depuis très longtemps et on va le payer pendant des années. C’est maintenant qu’il faut réagir.

      Renouer le dialogue entre les irrigants et les opposants, est-ce possible ?

      L’excès nuit en tout. Melle est un territoire rural pauvre, sur lequel on a installé une trentaine de mâts d’éoliennes acceptées par la population, et où l’État veut en installer encore plus. Avec l’eau, c’est la même chose. Comme si la commune était un gisement qu’il fallait exploiter jusqu’au bout.

      Le dialogue, il existe a déjà à l’intérieur du monde agricole. Près de 70 millions d’euros de subventions vont être investis dans le projet de construction des bassines. Cela me dépasse que l’on investisse autant d’argent public dans un projet privé.

      #no_bassaran

    • Sainte-Soline : retour sur un affrontement et ses zones d’ombre
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/01/sainte-soline-retour-sur-un-affrontement-et-ses-zones-d-ombre_6167860_3244.h

      Sainte-Soline : retour sur un affrontement et ses zones d’ombre
      Par Antoine Albertini , Abel Mestre , Samuel Laurent , Stéphane Mandard , Arthur Carpentier , Sandra Favier et Rémi Barroux
      Publié aujourd’hui à 09h27, modifié à 09h56

      Synthèse
      Le 25 mars, la manifestation interdite contre le projet de mégabassine dans les Deux-Sèvres s’est transformée en un violent affrontement avec les forces de l’ordre. Depuis, les témoignages se multiplient. Retour, une semaine après, sur les faits établis et les versions des événements qui s’opposent.

      Il y a une semaine, le samedi 25 mars, la manifestation interdite contre une mégabassine à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) a dégénéré en une bataille entre militants et forces de l’ordre, avec de nombreux blessés dans les deux camps, dont deux gravement atteints. Le Monde revient sur les événements, en confrontant les récits de nos envoyés spéciaux, des manifestants et des autorités.

      https://jpst.it/3aa1x

    • Tir de LBD depuis un quad en mouvement à Sainte-Soline : Gérald Darmanin « a tenté un coup de bluff, il a menti », affirme Me Carbon de Seze, avocat pénaliste

      https://video.twimg.com/amplify_video/1641919785788219395/vid/1280x720/fRSUkgVqlwYeT3Rv.mp4?tag=16

      Vous noterez le sourire de G. Farde qui est une pièce à conviction 😏
      Et « qui croit les communiqués du ministère de l’intérieur ? personne ! »

      ben si il y a bfmtv quand même !

  • Mégabassines : des rassemblements partout en France pour dénoncer les violences policières à Sainte-Soline
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/31/megabassines-des-rassemblements-partout-en-france-pour-denoncer-les-violence

    L’un des manifestants grièvement blessés à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), samedi 25 mars, lors d’affrontements violents avec les forces de l’ordre, est toujours entre la vie et la mort. Jeudi, sa mère a tenu à lui rendre hommage, devant la préfecture de la Vienne, à Poitiers, où au moins 1 200 personnes étaient rassemblées pour dénoncer les violences policières. « Oui, Serge a participé à de nombreux rassemblements anticapitalistes, comme des millions de jeunes dans le monde qui pensent qu’une bonne révolution ne serait pas de trop », a-t-elle déclaré, debout sur un bloc de béton, face à des participants qui portaient sur les bras des rubans bleus, couleur de l’eau, en soutien aux manifestants blessés le week-end dernier.

    Localement : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/maine-et-loire/angers-le-rassemblement-contre-les-violences-policieres-degenere-en-vio

  • Sainte-Soline : l’enregistrement qui prouve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir

    La LDH avait envoyé samedi six équipes de trois observateurs sur le terrain, en liaison avec quatre autres personnes, restées en appui dans une salle, dans la commune de Melle (Deux-Sèvres). Parmi eux, trois avocats, Sarah Hunet-Ciclaire, Chloé Saynac et Pierre-Antoine Cazau, ainsi qu’un médecin Jérémie F., généraliste en centre de santé, qui ne souhaite pas donner son nom.

    « Pas opportun »

    C’est dans cette salle qu’a été enregistrée, par la LDH, la conversation de 7 minutes 30 avec le SAMU, que Le Monde a pu consulter. Le téléphone du médecin sonne constamment, les équipes sur place lui signalent ici une plaie cervicale, là une mâchoire fracassée ou une fracture ouverte ; et il est convenu qu’il peut servir de coordinateur. Il a déjà appelé le médecin régulateur du SAMU, d’abord pour réclamer un hélicoptère, ensuite parce que les observateurs de la LDH lui ont dit que les secours n’arrivaient pas, et qu’il y avait au moins un blessé dont le pronostic vital était engagé.

    Il est 14 h 50 lorsque le docteur F. rappelle les pompiers.
    « − Un pompier : Je viens d’avoir le SAMU sur place qui me dit, on n’envoie personne sur place, le point de regroupement des victimes est à l’église de Sainte-Soline, une fois qu’ils seront là-bas, l’engagement des moyens sera décidé.

    − Le médecin : Ecoutez, je pense que c’est une, que ce n’est pas, enfin, je pense que ce n’est pas opportun comme décision.
    − Le pompier : Alors moi je suis ni décideur, ni…
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Mégabassines : gendarmes et manifestants se rejettent la responsabilité des violents affrontements à Sainte-Soline
    − Le médecin : Attendez, attendez. Mais moi je vais vous expliquer. Moi, je suis médecin et en fait, là, il y a des observateurs de la LDH, la Ligue des droits de l’homme qui sont sur place, qui disent que c’est calme depuis une demi-heure. Donc en fait, vous pouvez intervenir et moi, mon évaluation à distance avec des éléments parcellaires que j’ai, c’est qu’il faut une évacuation immédiate.
    − Le pompier : Je vais vous repasser le SAMU. Ne quittez pas. (…)
    − Le SAMU : Allo, oui le SAMU, bonjour.
    − Le médecin : Oui, c’est vous que j’ai eu tout à l’heure au téléphone ?
    − Le SAMU : Oui.
    − Le médecin : Super. Vous en êtes où, là, de la plus grosse urgence absolue de ce que j’ai comme impression, moi, de loin ?
    − Le SAMU : Alors déjà le problème, c’est que vous n’êtes pas sur place, donc c’est un peu compliqué. On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre.
    .
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    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/28/sainte-soline-l-enregistrement-qui-prouve-que-le-samu-n-a-pas-eu-le-droit-d-

    la famille de S. est décidée à porter plainte sur ce motif.
    on sait qui informe usuellement les journalistes. les ordres policiers et préfectoraux de ne pas porter secours ne sont pas documentés par les #MMS alors que cette pratique est relativement fréquente.

    #police #violence_d'État #blessés #Samu #pompiers #préfecture#manifestation #refus_de_secours #non_assitance_à_personne_en_danger

  • Sainte-Soline : l’enregistrement qui prouve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir
    Par Franck Johannès, Publié aujourd’hui à 21h04, mis à jour à 21h23
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/28/sainte-soline-l-enregistrement-qui-prouve-que-le-samu-n-a-pas-eu-le-droit-d-

    Les secours n’ont pas été empêchés d’accéder au site de Sainte-Soline lors de la manifestation contre la mégabassine du samedi 25 mars, a affirmé Farnam Faranpour, le chef du pôle des urgences de Niort, dans les Deux-Sèvres. Il a en revanche reconnu qu’il y avait eu des difficultés pour accéder aux blessés les plus graves, notamment aux deux jeunes gens entre la vie et la mort.

    « Pour ce jeune homme gravement blessé, il y a eu un premier appel aux pompiers qui sont partis, mais la géolocalisation n’a pas permis de trouver le lieu, a expliqué l’urgentiste à France 3 Nouvelle-Aquitaine, mardi 28 mars. Donc, nous avons attendu d’autres appels pour préciser le lieu et nous avons finalement envoyé le SMUR de Ruffec qui était le plus proche des lieux. » Mais quand l’équipe est arrivée, elle a été arrêtée par des manifestants blessés qui avaient besoin de soins.

    La Ligue des droits de l’homme (LDH) et plusieurs associations estiment, au contraire, que les forces de l’ordre ont interdit au SAMU 79 de se rendre sur le terrain de la manifestation, et disposent d’un enregistrement téléphonique qui semble l’établir. La LDH avait envoyé samedi six équipes de trois observateurs sur le terrain, en liaison avec quatre autres personnes, restées en appui dans une salle, dans la commune de Melle (Deux-Sèvres). Parmi eux, trois avocats, Sarah Hunet-Ciclaire, Chloé Saynac et Pierre-Antoine Cazau, ainsi qu’un médecin Jérémie F., généraliste en centre de santé, qui ne souhaite pas donner son nom.

    « Pas opportun »

    C’est dans cette salle qu’a été enregistrée, par la LDH, la conversation de 7 minutes 30 avec le SAMU, que Le Monde a pu consulter. Le téléphone du médecin sonne constamment, les équipes sur place lui signalent ici une plaie cervicale, là une mâchoire fracassée ou une fracture ouverte ; et il est convenu qu’il peut servir de coordinateur. Il a déjà appelé le médecin régulateur du SAMU, d’abord pour réclamer un hélicoptère, ensuite parce que les observateurs de la LDH lui ont dit que les secours n’arrivaient pas, et qu’il y avait au moins un blessé dont le pronostic vital était engagé.

    Il est 14 h 50 lorsque le docteur F. rappelle les pompiers.

    « − Un pompier : Je viens d’avoir le SAMU sur place qui me dit, on n’envoie personne sur place, le point de regroupement des victimes est à l’église de Sainte-Soline, une fois qu’ils seront là-bas, l’engagement des moyens sera décidé.

    − Le médecin : Ecoutez, je pense que c’est une, que ce n’est pas, enfin, je pense que ce n’est pas opportun comme décision.

    (...)
    Alors que de nombreux-ses bléssé-es étaient à déplorer, dont S. et M. toujours dans le coma, un médecin passe un nouvel appel au SAMU pour demander en urgence leur intervention pour prendre en charge S.

    Le médecin atteste que la situation est calme et permet leur intervention : " je suis avec des observateurs de la Ligue des droits de l’homme qui disent que leurs observateurs sur place disent que c’est calme depuis trente minutes et qu’il est possible d’intervenir ?"

    L’opérateur confirme que la situation lui semble calme, mais répond avoir reçu des ordres de ne pas intervenir : "J e suis d’accord avec vous, vous n’êtes pas le premier à nous le dire. Le problème, c’est que c’est à l’appréciation des forces de l’ordre dès qu’on est sous un commandement, qui n’est pas nous. ", avant de suggérer : " Donc, pour l’instant, on attend de rassembler les victimes au niveau de l’église de Sainte-Soline ", ce qui est impossible, compte tenu l’état de S. qui voit son coma s’approfondir.

    L’avocate de la LDH prend le téléphone et demande : " Vous avez interdiction d’intervenir ? Vous confirmez que vous avez interdiction d’intervenir ? "

    SAMU : "On n’a pas l’autorisation d’envoyer des secours sur place, parce que c’est considéré comme étant dangereux sur place." (...)

    #paypal

    #mégabassines #méga-bassines
    #Sainte_Soline

  • Nous sommes au bord du précipice
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/20/le-rapport-de-synthese-du-giec-un-guide-pratique-pour-desamorcer-la-bombe-a-

    Je vous donne directement le scenario catastrophe prévu (« le très émetteur ») — ce qui arrivera donc : la température mondiale s’élèvera, lors de la période 2081-2100 de 2,5 à 4,4 °C « en cas de poursuite des politiques actuelles ».

    La poursuite des émissions entraînera des perturbations plus importantes du cycle de l’eau, une accélération de la débâcle des glaces, de l’#acidification et de la #désoxygénation des #océans, des baisses de #productions_agricoles, ainsi qu’une moindre efficacité des puits de carbone (forêts, océans, etc.), qui absorbent actuellement la moitié des #émissions_de_CO2. Avec, à la clé, encore davantage de #mortalité, de pénuries, de pauvreté, de famines ou de conflits. Ces impacts seront non seulement « de plus en plus complexes à gérer », mais ils se produiront souvent simultanément, avec parfois des conséquences « en cascade » d’une région à l’autre.

    Certains changements sont irréversibles. L’#élévation_du_niveau_des_mers va par exemple se poursuivre pendant des siècles ou des millénaires, sous l’effet de leur réchauffement et de la #fonte_des_calottes_glaciaires, qui vont également perdurer sur des échelles de temps très longues.

    Il ne reste que ça d’essentiel une fois retirées les passages utiles sur les causes et les implorations inutiles à destination des agents politiques du capitalisme mondiale, du genre (jeu : trouvez l’intrus — attention, c’est difficile) :

    Pourtant, l’humanité peut encore reculer et éviter le grand saut.

    … cependant, le Père Noël existe.

    … il reste une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.

    … on peut freiner le désastre

    La fenêtre pour éviter les pires effets de la #crise_climatique « se ferme rapidement », mais on peut encore s’y faufiler…

    … les chances de limiter le #réchauffement à 1,5 °C, à condition d’un sursaut international…

    Tous les pays doivent « appuyer immédiatement sur l’accélérateur », résume #Antonio_Guterres, qui demande aux économies développées d’avancer l’atteinte de la neutralité carbone au plus vite…

    La seule solution est entre les mains des producteurs eux-mêmes — la classe des travailleurs. Tous les discours nous enjoignant d’espérer des États aux ordres des possédants, les véritables prédateurs, ne sont sur des diversions mortifères.

    #GIEC #rapport #capitalisme #capitaloscène #réchauffement_climatique #catastrophes #désastre_climatique

  • #Covid-19 : le Congrès américain vote la déclassification des renseignements sur l’origine de la pandémie

    Le texte de loi vise à obtenir la communication de « toute information sur les liens potentiels entre l’institut de virologie de #Wuhan et l’origine du coronavirus ».

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/10/covid-19-le-congres-americain-vote-la-declassification-des-renseignements-su

  • Sûreté nucléaire : inquiétudes et appel à la grève après l’annonce d’une réforme des organismes de contrôle
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/16/surete-nucleaire-vives-inquietudes-et-appel-a-la-greve-apres-l-annonce-d-une

    « Aujourd’hui, nous sommes un peu dans la même circonstance [qu’en 2006], a estimé jeudi Bernard Doroszczuk, le président de l’ASN. Il y a une impulsion de relance du nucléaire qui est en cours de débat et le gouvernement veut aussi franchir une nouvelle étape pour consolider l’ensemble du dispositif d’expertise, de contrôle et de recherche. »
    Outre le dossier des nouveaux réacteurs, dont le gouvernement souhaite lancer la construction, le gendarme du nucléaire aura à se prononcer prochainement sur un grand nombre de sujets : la prolongation du parc actuel au-delà de cinquante et même soixante ans, l’autorisation de création du centre d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo ou encore le projet de petit réacteur modulaire « Nuward » d’EDF.

    • Alors qu’il souhaite lancer de nouveaux réacteurs, le gouvernement a fait savoir, le 8 février, qu’il voulait démanteler l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire pour « fluidifier » les processus, entraînant de vives réactions.
      […]
      Dans la foulée du premier conseil de politique nucléaire, le gouvernement a en effet lancé, à la surprise générale, le 8 février, le démantèlement de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) pour mettre en place un « pôle unique et indépendant de sûreté ». Selon la lettre de mission signée par la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, les compétences techniques de l’IRSN doivent être « réunies » avec celles de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Cette fusion vise notamment à « renforcer l’indépendance du contrôle » et à « consolider et fluidifier » le processus d’examen technique et de prise de décision, « pour répondre au volume croissant d’activité lié à la relance de la filière ».

      #renforcer_l'indépendance du contrôle !
      la #novlangue sans aucun frein : le CEA fait partie du consortium qui développe le #Nuward. Associer l’industriel qui conçoit et l’organisme de contrôle, c’est la porte ouverte à la catastrophe. Oui, oui, il y aura une grande muraille entre conception et contrôle, bien sûr.

      Bon, c’est pas le même secteur, mais vous vous rappelez certainement du 737 Max, de la FAA et de la certification du M-CAS…

    • en 2020, une lettre signée par la ministre de l’écologie affirme « la nécessité de ne pas découpler les missions d’expertise et de recherche concourant à l’évaluation du risque nucléaire et radiologique des sphères civiles et de défense ». Soit l’inverse de ce que demande aujourd’hui le gouvernement. [...] la titulaire du ministère s’appelle alors Élisabeth Borne.

      https://seenthis.net/messages/991096

    • point de vue « équilibré »…
      les arguments des deux côtés

      Sûreté nucléaire : vers une seule entité et de nombreuses questions | Connaissances des énergies
      https://www.connaissancedesenergies.org/afp/surete-nucleaire-vers-une-seule-entite-et-de-nombreuses-que

      […]
      « L’ASN est une autorité indépendante et le restera », insiste son président Bernard Doroszczuk, qui multiplie les exemples : « ses décisions ont conduit à des retards pour la mise en service de l’EPR, à l’arrêt de quatre réacteurs du Tricastin en 2017, à des examens approfondis après la corrosion de circuits » signalée par EDF...

      « Dans l’organisation future, il y aura toujours deux phases séparées, une expertise autonome et l’instruction », explique-t-il auprès de l’AFP, « et les experts pourront défendre directement leur position face au collège décideur », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

      (c’est moi qui graisse, #grande_muraille, toussa, toussa…

      pour rester dans la ligne de mon commentaire, c’est sûr que remplacer un organisme indépendant (avec, quand même, on est en France…, plein de liens avec les autres intervenants du secteur) par une branche autonome d’un futur établissement intégré, c’est renforcer l’indépendance

    • même la PQR s’y met…

      La relance du nucléaire se ferait-elle à marche forcée ? - Économie - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/economie/la-relance-du-nucleaire-se-ferait-elle-a-marche-forcee-20-02-2023-13282

      Réveil du Conseil de politique nucléaire, débat public court-circuité, appel à l’épargne populaire, indépendance de la sûreté affaiblie… La relance du nucléaire brûlerait-elle les étapes ?
      […]
      La sécurité mise à mal ?
      Les salariés de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire sont appelés à la grève, ce lundi 20 février, pour protester contre son démantèlement. Il serait incorporé dans un ensemble comprenant l’Autorité de sûreté nucléaire et le Commissariat à l’énergie atomique. Le gouvernement prétend vouloir « renforcer l’indépendance du contrôle » alors que cette fusion fait redouter le double écueil d’un rapprochement entre l’expertise technique et la décision politique, de l’affaiblissement de la recherche. Cette réforme de la gouvernance, prévue dans un amendement au projet de loi d’accélération du nucléaire, apparaît comme un nouvel outil pour aller vite. Au détriment de la sécurité nucléaire ?

  • ans une indifférence générale, les études se succèdent et indiquent un effondrement vertigineux des populations d’insectes, en Europe et ailleurs. Les estimations de ces déclins, dans les régions de basse altitude dominées par les activités humaines, sont souvent à peine croyables, mais toutes convergent, quel que soit le pays. Prises dans leur ensemble, elles suggèrent des chutes d’abondance de ces organismes, vitaux pour les écosystèmes et l’agriculture, d’au moins 70 % à 80 % au cours des dernières décennies.
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/10/en-europe-l-effondrement-des-populations-d-insectes-est-vertigineux_6161277_

    Dans une indifférence générale, les études se succèdent et indiquent un effondrement vertigineux des populations d’insectes, en Europe et ailleurs. Les estimations de ces déclins, dans les régions de basse altitude dominées par les activités humaines, sont souvent à peine croyables, mais toutes convergent, quel que soit le pays. Prises dans leur ensemble, elles suggèrent des chutes d’abondance de ces organismes, vitaux pour les écosystèmes et l’agriculture, d’au moins 70 % à 80 % au cours des dernières décennies.

    -- Permalien

    #environnement

  • Des centaines d’agriculteurs en tracteur manifestent à Paris après la décision du gouvernement de renoncer à autoriser les insecticides néonicotinoïdes pour la culture de la betterave sucrière.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/08/interdiction-des-neonicotinoides-des-agriculteurs-manifestent-a-paris-contre

    A l’arrière de son tracteur, une pancarte « Macron menteur, oui aux NNI [néonicotinoïdes], oui au sucre français ».

    Miam le bon sucre !

    #néonicotinoïdes

    • Apparemment certains producteurs venaient juste de renouveler un contrat de 5 ans avec engagement de production.
      Il faut dire que le gouvernement comptait bien continuer à les autoriser à utiliser les néonicotinoïdes, avec une consultation publique en ce sens.

      « Je n’ai pas vu venir l’interdiction et si j’avais su, j’aurais révisé à la baisse mon contrat avec Tereos [ce groupe coopératif sucrier possède 44 sites industriels dont plus d’une dizaine dans les Hauts-de-France, et rassemble 12 000 associés coopérateurs pour un chiffre d’affaires de 5,1 milliards d’euros en 2021-2022]. Ces contrats, qui portent sur cinq ans, devaient être renouvelés avant le 31 décembre 2022 et l’interdiction par le gouvernement des néonicotinoïdes est tombée le 23 janvier. Je ne sais pas ce que je vais faire. En 2022, alors que leur usage était autorisé, par dérogation, j’ai pu faire 97 tonnes l’hectare. En 2020, quand ils étaient interdits, j’ai eu une perte de 10 % à 20 % », raconte l’agriculteur.

      https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/08/apres-l-interdiction-des-neonicotinoides-les-cultivateurs-de-betteraves-du-p

      Avant 2017 et depuis 1968, les producteurs de betteraves à sucre européens bénéficiaient d’un temps socialement nécessaire plus long que leurs concurrents via des quotas et des prix garantis.

      Avec la réforme de la PAC, tout s’arrête, mais le syndicat unique de la filière, la CGB, était optimiste avec un plan de hausse de la production de 20% et même une hausse de la productivité à l’hectare, pour exporter plus.

      La fin des quotas sucriers ouvre un boulevard pour la France, premier producteur européen de sucre. (2017)

      https://www.usinenouvelle.com/article/vers-une-production-record-de-betteraves-et-de-sucre-en-france.N62457

      Le temps socialement nécessaire (sur le marché mondial) pour produire une tonne de betterave est maintenant ~ de 2h par tonne avec un salaire horaire au SMIC (22€/t), et était de 2 h 15 du temps des quotas. Il faut donc gagner 15 min par tonne de betteraves pour continuer à produire de la betterave, par tous les moyens !

      Normal que les néonicotinoïdes soient indispensables pour produire de la valeur avec des betteraves à sucre. Tous les arguments les plus fallacieux sont bons pour justifier a posteriori cette production de valeur absurde, alors que le sucre n’est même indispensable à l’alimentation humaine, et qu’il cause diabète et obésité à travers le monde.

      Le discours du syndicat des producteurs de la betteraves, et des députés RN qui sont venus les soutenir, est de tout faire pour produire une tonne de betterave en 2h.

      https://twitter.com/MarionMarechal/status/1623343547914113026?s=20&t=_ekX1Lhl1lNCqkZ_FB5R4Q

      #critiquedelavaleur

    • Néonicotinoïdes : les capitalistes du sucre à la manœuvre

      [...] Le prétexte invoqué était que les #néonicotinoïdes représentaient la seule solution pour protéger leurs cultures contre la jaunisse, une grave maladie de la betterave transmise par les pucerons, qui peut diminuer fortement les #rendements, comme ce fut le cas en 2020.

      Il existe en fait des alternatives aux néonicotinoïdes, comme l’utilisation d’autres #insecticides, moins efficaces mais moins dangereux, ou bien la pratique de techniques culturales différentes, mais elles ne garantissent pas d’obtenir des rendements maximums chaque année. C’est là que le bât blesse car, pour les producteurs de #betteraves_à_sucre, des rendements élevés chaque année permettent de compenser les bas prix auxquels ils vendent leur #production.

      En effet ces #agriculteurs sont complètement inféodés aux groupes de l’industrie du sucre, comme le groupe coopératif ­#Tereos – qui n’a de coopératif que le nom –, qui achète les betteraves à sucre à 12 000 agriculteurs adhérents en France, en assure la transformation en sucre, amidon ou éthanol, intervient dans le monde entier et vient de réaliser plus de 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

      Depuis la fin de la réglementation du secteur sucrier en Europe, survenue en 2017, les tarifs proposés par les industriels aux producteurs ne sont plus garantis par les États. Les capitalistes peuvent ainsi mettre en concurrence les betteraviers européens avec les agriculteurs du reste du monde (Brésil, Inde…) et pousser les prix à la baisse. Si la production européenne de la betterave est actuellement en crise, c’est du fait de la rapacité des industriels sucriers, et ce n’est pas l’utilisation de tel ou tel insecticide qui résoudra le problème.

      Le gouvernement semble pour le moment ne pas vouloir revenir sur sa décision d’appliquer l’interdiction des #nicotinoïdes à la betterave à sucre. Mais il n’en a pas pour autant terminé avec sa politique d’aide aux #betteraviers, qui finit immanquablement par bénéficier aux capitalistes du secteur. Le lendemain de la manifestation, il a annoncé que toutes leurs pertes seront indemnisées si la jaunisse frappe en 2023, une réactivité immédiatement saluée par le groupe Tereos.

      https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/02/15/neonicotinoides-les-capitalistes-du-sucre-la-manoeuvre_50496

      #capitalisme #indemnisation

    • Une critique intéressante de la promesse de substitution aux pesticides.

      Y a-t-il une alternative aux pesticides ?
      Alexis Aulagnier, 2021

      https://laviedesidees.fr/Y-a-t-il-une-alternative-aux-pesticides.html

      Suite à l’annonce du lancement d’Ecophyto, le ministère de l’Agriculture charge l’INRA de la rédaction d’une étude, intitulée Ecophyto R&D, qui doit identifier des scénarios de réduction de l’usage des pesticides et des solutions concrètes pour atteindre un objectif de réduction de moitié.
      (...)
      Les signataires de l’étude sont catégoriques : une réduction de 50% de la consommation de pesticides ne pourra passer que par une transformation en profondeur des exploitations agricoles. La publication de cette étude installe un horizon systémique pour les politiques publiques de réduction de l’usage des pesticides.
      (...)
      Pour le petit groupe d’agronomes chargés de mettre en place une première version du réseau Dephy, il est clair que cet instrument sera un lieu d’expérimentation pour les approches systémiques de l’agronomie. Ils insistent sur la nécessité de conduire des expérimentations systémiques, c’est-à-dire d’engager autant que possible les exploitations dans une reconception de leur organisation.
      (...)
      Le réseau Dephy devient le lieu d’un affrontement entre deux conceptions très différentes de l’agronomie et des savoirs que cette discipline doit produire pour accompagner la réduction de l’usage des pesticides. D’un côté, les agronomes systèmes entendent former des conseillers très qualifiés pour en faire les intermédiaires de transformations systémiques. De l’autre côté, la direction scientifique de l’institut souhaite avant tout rassembler un grand nombre de données pour favoriser l’identification de méthodes ou pratiques économes standardisées, puis en favoriser la diffusion. Elle prend des distances avec la notion de système puisque sa priorité est de mettre à jour des méthodes dont l’efficacité puisse être estimée en dehors d’un contexte particulier.
      (...)
      Des représentants de ces deux approches cohabitent temporairement, mais les tensions deviennent telles que la direction scientifique de l’institut prend la décision à la fin de l’année 2010 d’écarter les défenseurs des approches systèmes, accusés de se montrer inflexibles.
      (...)
      Cette inflexion s’incarne particulièrement dans l’émergence d’un nouveau levier d’action pour le plan Ecophyto : la mise au point et la promotion de substituts aux pesticides.

      L’intenable promesse de la substitution

      Très rapidement, les résultats du plan Ecophyto apparaissent comme extrêmement décevants. Alors que c’est une réduction de moitié qui était ambitionnée, les indicateurs de consommation sont à la stagnation, voire à l’augmentation dès l’année 2010. Les pouvoirs publics cherchent alors de nouvelles directions pour le plan Ecophyto. C’est dans ce contexte que le ministère de l’Agriculture s’intéresse à une solution nouvelle pour le plan : le développement des solutions de biocontrôle.
      (...)
      Un rapport consacré à ces méthodes est commandé par François Fillon, alors Premier ministre, à un député de sa majorité. La publication de ce document, à la tonalité très optimiste, installe le développement de substituts aux pesticides comme une réponse aux difficultés du plan. Lors de l’arrivée au pouvoir de Stéphane Le Foll en 2012, l’enthousiasme autour de ces méthodes ne se dément pas, bien au contraire.
      (...)
      Le développement des méthodes de biocontrôle présente enfin l’avantage de s’opposer aux approches systémiques, régulièrement taxées d’irréalistes par les organisations professionnelles agricoles. Face à la perspective lointaine et ambitieuse d’une reconception des exploitations, la promesse de la mise à disposition de substituts directs aux pesticides permet aux services du ministère de se montrer volontaires et concrets. Les solutions de biocontrôle, initialement marginales dans le plan Ecophyto, deviennent un leitmotiv dans la communication gouvernementale et sont opposées aux critiques adressées à l’égard du plan.

      Malgré cet enthousiasme politique, la déferlante de solutions alternatives n’a pas lieu et la substitution en tant que registre d’action n’éclipse pas la nécessité d’une réflexion sur le fonctionnement des exploitations. Les promoteurs mêmes du biocontrôle ne présentent pas ces solutions comme de stricts substituts. Une société savante, l’Académie du biocontrôle, est créée par des acteurs gravitant autour de l’IBMA. Elle rassemble des experts de ces méthodes issus de différents secteurs et propose notamment des formations à l’usage des méthodes de biocontrôle. Ses formateurs insistent sur l’incapacité des méthodes de biocontrôle à être utilisés comme des pesticides de synthèse et raccrochent ces solutions à la nécessité d’une réflexion de fond autour de la protection des plantes.

      Conclusion

      (...)
      la promesse de substitution est porteuse de forts effets de cadrage. Si ce levier d’action est privilégié par les pouvoirs publics, c’est parce qu’il permet de délaisser ou retarder des transformations plus profondes à la fois des exploitations et du modèle de développement agricole. Il produit en ce sens un effet dépolitisant. Les promesses de substitution sont nombreuses dans le champ de l’écologie : développement des énergies renouvelables, remplacement des voitures à moteur thermique par des véhicules électriques, etc.
      (...)
      De nombreux travaux en sciences sociales s’intéressent aux rapports d’affinité qui peuvent exister entre certaines connaissances et l’exercice de l’action publique. Les récents travaux sur l’enthousiasme politique autour du nudge sont à cet égard significatifs (Bergeron et al., 2018). Ils montrent comment des savoirs et méthodes venus des neurosciences sont aisément mobilisés dans l’action publique, en ce qu’ils sont porteurs d’une vision individualisante de problèmes publics. Mobiliser ces connaissances et les incarner dans des instruments permet d’éviter de s’attaquer à la racine collective de problèmes aussi divers que la malnutrition ou le réchauffement climatique. Un phénomène similaire de sélection de savoirs a eu lieu dans le cadre du plan Ecophyto : les options de l’identification de méthodes standardisées, puis celle de la substitution ont été favorisées puisqu’elles permettaient d’éviter les réflexions organisationnelles et structurelles liées à la mobilisation de connaissances systémiques.

      #agriculture #pesticides #plan-Ecophyto

  • Des œufs prélevés dans des poulaillers de particuliers contaminés par des polluants PFAS dans le Rhône

    La préfecture du Rhône a mis en garde, mardi 17 janvier, contre le taux élevé de substances polyfluoroalkylées et perfluoroalkylées (PFAS) retrouvées dans des œufs prélevés dans des poulaillers de particuliers à Oullins et Pierre-Bénite, au sud-ouest de Lyon, appelant à ne pas les consommer.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/18/des-ufs-preleves-dans-des-poulaillers-de-particuliers-contamines-par-des-pol

    Heureusement l’Etat a dit à l’usine Arkema qu’elle avait jusqu’à fin 2024 pour arrêter la production des PFAS. En même temps, rien ne presse, c’est des polluants éternels !

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/12/17/des-militants-d-extinction-rebellion-penetrent-sur-un-site-arkema-pour-denon

    #PFAS

  • Taxer les plus #riches permettrait à la fois de lutter contre le #réchauffement climatique et de réduire la pauvreté, assure une étude
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/31/climat-taxer-les-plus-riches-permettrait-a-la-fois-de-lutter-contre-le-recha

    « Le changement climatique est en réalité une grande défaillance de marché », avance Lucas Chancel. Le rapport suggère la création d’une taxe surnommée « 1,5 % pour 1,5 °C », qui taxerait à hauteur de 1,5 % le patrimoine des millionnaires gagnant plus de 100 millions de dollars par an (soit 0,001 % de la population mondiale). Les recettes estimées se chiffrent à 295 milliards de dollars par an, ce qui correspond aux besoins pour limiter les impacts du changement climatique.

    Taxer les plus riches permettrait à la fois de lutter contre le réchauffement climatique et de réduire la pauvreté, assure une étude
    Selon une étude du Laboratoire sur les inégalités mondiales, le 1 % le plus riche de la population de la planète génère plus de rejets carbonés que la moitié la plus pauvre.

    Par Audrey Garric
    Publié aujourd’hui à 06h01, mis à jour à 10h29

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    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/31/climat-taxer-les-plus-riches-permettrait-a-la-fois-de-lutter-contre-le-recha

    La crise climatique est profondément une crise des inégalités. Alors que l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre est généré par les plus aisés, les plus pauvres et moins responsables sont les plus touchés par les impacts grandissants du dérèglement climatique. Revoir la fiscalité mondiale, notamment en taxant les plus riches, permettrait à la fois d’accélérer la lutte contre le réchauffement et celle contre la pauvreté. Telles sont les conclusions d’une vaste étude sur les inégalités climatiques publiée mardi 31 janvier. Elle a été menée par le Laboratoire sur les inégalités mondiales (World Inequality Lab), un institut de recherche rattaché à l’Ecole d’économie de Paris et à l’université de Californie à Berkeley.

    L’aggravation de la crise climatique est alimentée en grande partie par la fraction de la population mondiale la plus aisée. Comme le rappelle le rapport, les 10 % les plus riches sont responsables de la moitié (48 %) des émissions mondiales. Le 1 % le plus nanti entraîne même à lui seul 17 % des rejets carbonés, soit davantage que la moitié la plus pauvre de la population, qui est responsable de 12 % des émissions. Ce top 1 % est responsable d’un quart de la croissance des émissions entre 1990 et 2019.

    Inégalités entre pays mais surtout au sein des pays
    D’autres chiffres permettent de mesurer encore davantage les écarts abyssaux entre les catégories de revenus : le 1 % le plus privilégié émet 101 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, et le top 10 %, 29 tonnes, contre 6 tonnes pour les classes intermédiaires et 1,4 tonne pour la moitié la plus pauvre, selon les chiffres avancés par Lucas Chancel, qui prennent en compte à la fois la consommation de biens et services et les investissements. Il faudrait réduire l’empreinte carbone à 1,9 tonne par personne en 2050 pour conserver une chance de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C à la fin du siècle.

    Les inégalités historiques entre pays restent importantes. Ainsi, l’empreinte carbone moyenne d’un Américain est environ dix fois supérieure à celle d’un Indien. Mais ce prisme national masque une réalité : ce sont aujourd’hui les inégalités au sein des pays qui expliquent les deux tiers des inégalités climatiques mondiales ; une situation inversée par rapport à 1990, quand la majorité provenait des inégalités entre pays. L’empreinte carbone du top 10 % en Amérique du Nord est, de très loin, la plus élevée du monde, avec 69 tonnes d’équivalent CO2 par personne et par an, contre 10 tonnes pour la moitié la plus pauvre. Les riches Chinois, eux, émettent 38 tonnes, treize fois plus que la moitié chinoise la moins aisée (3 tonnes).

    Pour clore le tableau des inégalités, la moitié la plus pauvre de la population mondiale endure 75 % des pertes de revenus liées aux impacts du changement climatique, tout en ayant le moins la capacité financière pour agir : seulement 3 % des capacités de financement, alors que les trois quarts sont concentrées dans les mains des 10 % les plus aisés.

    « Une grande défaillance de marché »
    Ce rapport bat également en brèche l’idée selon laquelle la lutte contre le réchauffement dans les pays riches n’aurait pas de poids dans la mesure où l’essor des classes moyennes dans les pays en développement aggraverait considérablement les émissions de gaz à effet de serre. « C’est faux, et c’est une manière de se déresponsabiliser et de se déculpabiliser », assure Lucas Chancel.

    Selon l’étude, éradiquer la pauvreté en permettant à tous de vivre avec au moins 3,20 dollars (2,95 euros) par jour entraînerait une hausse des émissions de 5 % seulement. Ce chiffre grimperait à 18 % dans le cas d’une politique plus ambitieuse, qui allouerait un minimum de 5,50 dollars et améliorerait la vie de 3 milliards de personnes. Il s’agit du même ordre de grandeur que les émissions du 1 % le plus riche ou qu’un tiers des émissions des 10 % les plus riches. « Réduire l’empreinte carbone du sommet permettrait ainsi de libérer un budget carbone pour sortir les gens de la pauvreté », conclut le rapport.

    « Le changement climatique est en réalité une grande défaillance de marché », avance Lucas Chancel. Le rapport suggère la création d’une taxe surnommée « 1,5 % pour 1,5 °C », qui taxerait à hauteur de 1,5 % le patrimoine des millionnaires gagnant plus de 100 millions de dollars par an (soit 0,001 % de la population mondiale). Les recettes estimées se chiffrent à 295 milliards de dollars par an, ce qui correspond aux besoins pour limiter les impacts du changement climatique.

    Les économistes suggèrent aussi de réformer la taxation sur les multinationales (qui prévoit un impôt minimal de 15 % sur leurs bénéfices) afin qu’une partie abonde des fonds climat. Ils proposent que les pays riches aident financièrement les pays à bas ou moyens revenus pour moderniser leurs administrations fiscales, afin de générer des recettes par la création d’impôts sur le revenu, sur le patrimoine ou sur l’héritage. Et ils envisagent des recettes supplémentaires avec des taxes sur le secteur aérien, maritime ou sur les énergies fossiles. « Cela permet de connecter le climat, le développement et la fiscalité, qui doivent aller de pair », conclut Lucas Chancel.

  • Dans les jardins français, près de la moitié des espèces d’oiseaux observées au printemps sont en déclin
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/24/dans-les-jardins-francais-pres-de-la-moitie-des-especes-d-oiseaux-observees-

    De moins en moins de merles noirs, de mésanges bleues ou de bouvreuils pivoines en mai, et de plus en plus de perruches à collier, de choucas des tours ou de pigeons ramiers en janvier. Au cours des dix dernières années, soit depuis 2012, 41 % des espèces d’oiseaux observées dans les jardins français au printemps ont vu leurs effectifs diminuer, alors que la moitié d’entre elles ont vu leurs populations augmenter en hiver.

    Peut-être qu’avec la retraite à 70 ans, on pourrait améliorer les choses pour la nature et les petits oiseaux ? (en recherche d’arguments positifs pour la réforme des réformes).

    • Un peu en avance le monde pour mettre le printemps en janvier, serait-ce un marronnier (sans oiseaux) ou un effet de hors bord du dérèglement climatique ?

      A Toulouse, la mairie de droite macroniste est heureuse de laisser détruire les plus beaux arbres qui abritent les oiseaux et d’asperger les rues d’insecticides l’été, surement dans l’idée de ne pas être en reste au grand concours de l’#ecocide.

  • #Néonicotinoïdes : la France n’autorisera plus l’usage du pesticide dans les champs de betteraves sucrières
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/23/la-france-renonce-a-autoriser-de-nouveau-les-neonicotinoides-pour-les-semenc

    La France va respecter l’arrêt de la Cour de #justice de l’Union européenne, rendu jeudi. Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a déclaré lundi 23 janvier qu’il n’y aurait plus de dérogation pour l’usage de ces #insecticides sur les semences de #betterave.