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  • PFAS : une entreprise belge promet un procédé novateur pour dépolluer les sols
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/16/pfas-une-entreprise-belge-promet-un-procede-novateur-pour-depolluer-les-sols

    Le patron de Haemers Technologies affirme avoir mis au point une méthode permettant d’éliminer les polluants éternels en chauffant les sols grâce à une technique d’oxydation. Il ambitionne, à terme, de proposer sa solution dans le monde entier.

    Faut-il s’attendre à un effet rebond, en définitive, si la pollution aux PFAS peut être nettoyée des sols ? :-)

  • La maison de mode italienne Loro Piana, propriété de LVMH, placée sous « administration judiciaire » pour avoir facilité l’exploitation d’ouvriers
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/14/la-maison-de-mode-italienne-loro-piana-propriete-de-lvmh-placee-sous-adminis

    Le tribunal de Milan reproche à la société de ne pas avoir mis en place les « mesures adéquates » pour vérifier les conditions de travail dans les ateliers de ses sous-traitants en Italie. Selon les enquêteurs, ils exploitaient des ouvriers en situation irrégulière sans respecter la législation sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail.

    Selon les enquêteurs, la maison confiait la confection de vêtements à une société dépourvue de toute capacité productive, laquelle recourait elle-même à une autre société, qui à son tour faisait appel à des ateliers employant des ouvriers chinois en Italie pour faire baisser ses coûts. Dans ces ateliers étaient exploités des ouvriers en situation irrégulière sans respecter la législation sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail, notamment pour « les salaires, les horaires de travail, les pauses et les vacances ».

    L’enquête a débuté en mai après la plainte d’un ouvrier chinois passé à tabac par son patron parce qu’il réclamait le paiement de ses arriérés de salaires. Les carabiniers ont constaté que des ouvriers étaient logés dans des « dortoirs construits abusivement et dans des conditions hygiéniques et sanitaires en dessous du minimum éthique ».

    Deux ressortissants chinois propriétaires d’ateliers ont été déférés devant la justice pour exploitation de main-d’œuvre, ainsi que deux Italiens pour violations des normes sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Sept ouvriers dépourvus de titres de séjour ont aussi été renvoyés devant la justice.

    Le tribunal a aussi infligé des amendes d’un montant de plus de 181 000 euros et des sanctions administratives d’environ 60 000 euros. Les activités de deux ateliers chinois ont en outre été suspendues pour « violations graves en matière de sécurité et recours au travail au noir ».

    Loro Piana avait été acheté par #LVMH en 2013. L’actuel président de la société est Antoine Arnault, fils aîné de Bernard Arnault, patron de LVMH, dont un autre fils, Frédéric, est directeur général de cette filiale italienne. Contactés par l’AFP, ni Loro Piana ni LVMH n’étaient en mesure de réagir dans l’immédiat.

    Plusieurs prestigieuses maisons de mode, dont Armani, ont déjà été épinglées par la justice italienne dans des affaires similaires. L’autorité italienne de la concurrence a ainsi contraint en mai la marque de luxe Dior, appartenant également à LVMH, à verser 2 millions d’euros d’aide aux « victimes d’exploitation » dans le cadre d’une enquête sur les conditions de travail de ses sous-traitants. L’autorité avait toutefois exclu toute « infraction ».

    #industrie_du_luxe #sous_traitance #travailleurs_sans_papiers

  • Après un an de tractations avec Suez, la « demi-victoire » de sans-papiers exploités par un sous-traitant
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/10/exploites-par-un-sous-traitant-la-demi-victoire-de-sans-papiers-apres-un-an-


    Un nouveau groupe de travailleurs sans papiers des centres de tri des déchets d’Ile-de-France devant les prud’hommes

    Ils ont connu les horaires à rallonge, les tapis de tri aux cadences accélérées, les missions de nuit sur un site qui s’enchaînent avec des missions du matin sur un autre, les accidents du travail non déclarés, l’absence de congé maternité. Et cela pour une paye réduite, 60 euros la journée, 80 euros la nuit, dans un climat de racket et de harcèlement. « Il fallait aller toujours plus vite, et sans formation ni équipement de protection. Un jour, je suis rentré dans un four pour le nettoyer, le feu n’était même pas éteint à 100 % ! », se souvient encore Hicham, mercredi.

    Ce sont ces travailleurs eux-mêmes qui ont fini par dénoncer l’entreprise sous-traitante, NTI, à l’inspection du travail. Laquelle a orchestré des contrôles dans quatre centres de tri franciliens, fin 2022. Les dirigeants de NTI ont liquidé leur société quelques semaines plus tard. Mais certains de ses salariés sans papiers ont pu continuer à travailler plusieurs mois dans les mêmes centres de tri, en #intérim cette fois, prouvent les contrats qu’ils ont montrés au Monde.

    En août 2023, 11 travailleurs ont décidé les premiers de mettre ces dérives en lumière, en occupant le centre de tri XVEO de #Veolia, à Paris. Le Monde avait alors révélé les pratiques délétères de cette entreprise sous-traitante.
    « Compte tenu des éléments du dossier NTI portés à [sa] connaissance », Veolia a rapidement proposé une solution à l’ensemble du groupe de sans-papiers lanceurs d’alerte. Elle a rempli les précieux Cerfa, ces documents administratifs de demande d’autorisation de travail qui leur ont permis de déposer des #demandes_de_régularisation en préfecture.

    C’est ce qui a motivé un second groupe de 13 #travailleurs_sans_papiers exploités à sortir de l’ombre. (...) Le 12 juin 2024, ils ont déposé un dossier devant les #prud’hommes pour obtenir réparation des heures sous-payées. En parallèle, la CGT a entamé pour eux une discussion avec Suez, dans l’espoir que l’entreprise imite Veolia, et les embauche, ouvrant la voie à une possible régularisation.

    Mais les discussions n’ont cessé de s’enliser, les travailleurs refusant que le retrait du contentieux aux prud’hommes devienne la condition d’un accord. Or, la nouvelle pression exercée sur les sans-papiers ces dernières semaines, par des opérations de contrôle d’identité policières hors norme, a rendu plus stressante encore leur situation. « Je me sens toujours en danger, dès qu’on me regarde dans le bus je me dis “ils savent, ils vont me dénoncer”, témoigne Bouzid, 33 ans, la voix tendue, les yeux las. On travaille ici ou là dans des conditions pires qu’avant, tu te fais 5 heures-14 heures à porter des trucs lourds sur les marchés, et ça pour 20 ou 30 euros ! Mais quel choix j’ai ? » Il secoue la tête : « Ça fait vraiment mal… On n’en peut plus de vivre ça. C’est ce qui nous a donné le courage de manifester. »

    Le 1er juillet, les 13 sans-papiers se sont alignés devant l’entrée de #Suez par 39 °C. Le lendemain, ils sont entrés à l’intérieur quelques minutes. Le troisième jour, ils se sont scotchés la bouche. Et ainsi de suite, jusqu’à s’allonger sur l’esplanade.

    Lundi 8 juillet, Suez a formulé une offre : six embauches, pas plus. « Suez a arrêté ses activités avec NTI dès qu’elle a eu connaissance de ces pratiques illégales et contraires à l’éthique du Groupe », soutient l’entreprise dans une réponse écrite au Monde, affirmant n’avoir eu recours à ce sous-traitant que « de manière ponctuelle et limitée ». C’est parce qu’elle a été « sensible aux difficultés de ces personnes » que Suez a proposé à certains ces promesses d’embauche, lesquelles « pourront appuyer [leurs] demandes de régularisation. » Sans expliquer pourquoi elle ne proposait que six embauches.

    https://archive.ph/wAcRp

    #nettoyage #sous-traitance

  • Taxes sur le transport aérien : Philippe Tabarot plaide pour une pause afin de relancer la compétitivité du secteur
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/11/taxes-sur-le-transport-aerien-philippe-tabarot-plaide-pour-une-pause-afin-de

    Alors que le trafic aérien stagne en France, le ministre des transports estime que le pays fait face à un risque de décrochage et plaide pour une fiscalité plus attractive sur les billets d’avion.

    #écologie_capitaliste #transport_aérien #fiscalité

  • L’essor des apparthôtels en ville, ou comment les hôteliers industrialisent le concept du Airbnb
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/08/l-essor-des-apparthotels-en-ville-ou-comment-les-hoteliers-industrialisent-l

    « C’est un marché qui croît deux fois plus vite que celui des hôtels en Europe », résume Xavier Desaulles, directeur d’Adagio, une coentreprise d’Accor et de Pierre & Vacances qui dispose de 130 résidences, dont 84 en France. « On a encore de la marge, ajoute-t-il. Aujourd’hui, les apparthôtels représentent environ 3 % de l’inventaire des chambres hôtelières. Aux Etats-Unis, c’est 10 %. »

    Si ce secteur progresse, c’est d’abord parce que le #tourisme s’est fortement développé dans les grandes #villes au cours des vingt dernières années, que cela soit à Paris, mais aussi à Lyon, Nice, Marseille, Bordeaux… C’est aussi parce que l’offre s’est renouvelée (...) avec une image jeune, une décoration travaillée, des espaces de coworking, des apéros avec DJ…

    Si ces résidences se développent, c’est aussi parce que, pour les hôteliers, elles sont plus rentables que l’#hôtellerie classique. Les séjours sont plus longs (trois ou quatre nuits, au lieu d’une ou deux), ce qui limite les besoins en ménage. Les parties communes réduites : il n’y a souvent pas de restaurant. Les besoins à l’accueil sont moins importants… « On a deux fois moins de charges de personnel qu’un hôtel classique, type Ibis, résume Xavier Desaulles, d’Adagio. On peut dégager un bénéfice (avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) de 15 %, quand l’hôtellerie est en dessous de 10 %. »

    https://archive.ph/TFhen#

    #rente_foncière

  • Un stagiaire de 16 ans meurt dans une exploitation agricole à Vivy, en Maine-et-Loire
    https://www.franceinfo.fr/faits-divers/accident/un-stagiaire-de-16-ans-meurt-dans-une-exploitation-agricole-a-vivy-en-mai

    Un stagiaire de 16 ans est décédé vendredi 4 juillet dans une exploitation agricole à Vivy (Maine-et-Loire), a appris l’agence Radio France auprès du parquet de Saumur lundi, confirmant une information de Ouest-France(Nouvelle fenêtre). L’adolescent a été mortellement percuté par le godet (la pelle) d’un engin agricole. Une enquête a été ouverte par le parquet de Saumur pour tenter de déterminer les circonstances et les responsabilités de cet accident mortel.

    Ce drame intervient quelques jours après la mort d’un lycéen, le 19 juin, survenu après un accident sur son lieu de stage à Saint-Lô, dans la Manche. L’élève de seconde, scolarisé à Saint-Lô, a été victime de la chute d’une palette de marchandises dans le magasin où il effectuait son stage. Le Snes-FSU, premier syndicat des collèges et lycées, a demandé sur France Inter, par la voix de sa secrétaire générale Sophie Vénétitay, « que les stages de seconde n’aient plus lieu ». La CGT de l’Éducation nationale a elle aussi dénoncé ces stages.

    #Stage #MortEnStage #MortAuTravail #LeTravailTue

    • Morts au travail : l’hécatombe chez les jeunes touche même les mineurs
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/08/morts-au-travail-l-hecatombe-chez-les-jeunes-touche-meme-les-mineurs_6619953

      Les récits dramatiques d’accidents du travail mortels s’accumulent chez les mineurs pourtant censés être protégés par la réglementation. Plusieurs syndicats du secteur éducatif dénoncent la volonté gouvernementale de mettre les jeunes toujours plus tôt dans les entreprises par le biais des stages de seconde et de l’apprentissage.

      Pourtant, le code du #travail est censé protéger les #mineurs : les moins de 18 ans ont l’interdiction d’exercer certaines tâches, comme celles pouvant exposer à une température extrême, d’autres, comme le travail en hauteur ou la manipulation d’engins de levage, souvent à l’origine d’accidents graves, sont réglementées et soumises à dérogation.

      Mais alors qu’il était nécessaire, jusqu’en 2015, d’obtenir l’aval de l’inspection du travail pour déroger à ces règles, une simple déclaration de l’employeur suffit désormais, sous réserve d’avoir procédé à l’évaluation des risques préalable à l’affectation des jeunes. L’inspection du travail a huit jours pour se pencher sur ces déclarations, faible délai au-delà duquel elles sont mécaniquement valides pendant trois ans pour le jeune concerné.

      Ces modifications ont été apportées par le décret #Rebsamen du 17 avril 2015, pour favoriser « les besoins de leur formation professionnelle », dans l’idée, par exemple, qu’un couvreur ne peut pas apprendre son métier uniquement sur une fausse toiture au sol dans son centre de formation des apprentis.

      [...]

      Père de Jérémy, élève ingénieur mort en 2020, à 21 ans, lors de sa première semaine de stage sur un chantier du Grand Paris, Frédéric Wasson invite les écoles à « demander aux entreprises de fournir des informations sur leur nombre d’accidents ». Il s’interroge sur le statut de stagiaire : « Il faut définir les limites de ce qui peut être fait en stage, il ne s’agit pas de produire, mais d’observer. C’est ce qui était marqué dans la convention de mon fils, mais, en réalité, ce qu’il faisait, c’était un stage ouvrier… On l’a laissé seul ranger du matériel sur un toit et il est tombé. » L’entreprise, Urbaine de travaux, a été condamnée en appel à 240 000 euros d’amende pour homicide involontaire.

      https://archive.ph/qT20p

      #PS #inspection_du_travail #stages #apprentissage

  • Ces dizaines de milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises versés sans transparence, ni suivi
    Au cours de six mois d’auditions, la commission d’enquête sénatoriale a cheminé dans les méandres des aides publiques, insistant sur le déni démocratique que pose l’absence de transparence et d’évaluation de ce qui constitue, aujourd’hui, le premier budget de l’Etat, en pleine crise des finances publiques.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/02/aides-publiques-aux-entreprises-ces-dizaines-de-milliards-d-euros-verses-san

    Bon ca va quand meme pas très loin... à part quelques constatations.

    #justice-fiscale #macronie #subventions #CIR

  • D’Athènes à Copenhague, le fléau du logement cher en Europe
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/le-fleau-du-logement-cher-d-athenes-a-copenhague_6615046_3234.html

    A Rome, l’offre locative de logements a fondu de près de 80 % en cinq ans [etc.]


    Des boîtes à clés protégées par un code numérique sont accrochées à l’extérieur d’un immeuble de location saisonnière #Airbnb, dans le quartier du Trastevere, dans le centre historique de Rome, le 19 novembre 2024. ANDREAS SOLARO/AFP

    https://archive.ph/4s1Xi

    Dans la série : des fractions de la bourgeoisie s’inquiètent des excès du capitalisme (est-ce seulement d’eux-mêmes qu’ils ont peur ?)

    #logement #ville #je_me_souviens_du_Trastevere

    • A Berlin, le prix de l’immobilier ancien a plus que triplé depuis 2010
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/a-berlin-le-prix-de-l-immobilier-ancien-a-plus-que-triple-depuis-2010_661508

      « Immobilier, une crise européenne ». La capitale allemande attire une population croissante depuis vingt ans. Mais la construction ne suit pas, si bien que les prix des logements et des loyers flambent désormais.

      [...]

      Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : le fort développement économique de la ville depuis 2012, porté par l’essor du tourisme et de l’économie numérique, la spéculation immobilière, mais surtout l’immigration nette, qui n’a pas été compensée par un effort suffisant de construction. Longtemps vue comme une cité périphérique, la ville de Berlin est devenue très attractive pour les nouveaux venus, arrivés d’Allemagne ou de l’étranger. Avec 3,9 millions d’habitants en 2024, contre 3,4 millions en 2000, la population ne cesse de croître. Elle pourrait atteindre 4 millions en 2040.
      Les nouveaux arrivants pénalisés
      Dépassée par ce succès, la mairie de Berlin se retrouve dans une situation paradoxale. Après avoir massivement cédé à des compagnies immobilières son immense parc locatif municipal hérité du régime communiste d’Allemagne de l’Est, elle doit désormais gérer une dramatique pénurie de logements abordables.

      https://archive.ph/uUoHC

      (rationalisation. voilà comment on en vient à théoriser l’abandon de la ville, y compris au nom d’une « autonomie » faite d’autosubsistance le plus souvent fondamentalement imaginaire. misère des « arts de faire » ?)

      #villes_interdites

  • Au Bourget : des ballons contre des bombes
    https://contre-attaque.net/2025/06/21/au-bourget-des-ballons-contre-des-bombes

    Un mystérieux collectif baptisé Nena nous a fait parvenir les images et la revendication d’une action non-violente et créative menée contre le Salon du Bourget ce samedi 21 juin : un envol de ballons.


    21 juin 2025

    « Sur l’aéroport du Bourget, des spectacles sont organisés pour transformer la guerre en divertissement : des avions de chasse font des loopings, notamment les Rafales qui ont commis des bombardements en Afrique et les F-35 fabriqués aux USA qui participent au génocide de Gaza ». Ces engins font des acrobaties aériennes devant des milliers de spectateurs qui admirent les « prouesse » des pilotes, rappelle le collectif.

    « Une mise en scène indécente » estime Nena qui, en marge de la manifestation contre le Salon du Bourget, s’est approché de la piste et a fait voler 123 ballons colorés, gonflés à l’hélium, alors que les avions de chasse vrombissaient dans les airs. « Une manière de partir à l’assaut du ciel : des ballons contre des bombes ». Cela parait dérisoire, mais il paraît que les objets volants pourraient perturber le vol des avions de guerre et autres drones…

    123 ballons, un chiffre choisi en hommage au « 123 victimes des bombardements à Gaza, 80 ce samedi 21 juin, et 43 la veille » termine le collectif Nena.

    #Bourget

    • Plus de 4000 personnes contre le salon du Bourget
      https://contre-attaque.net/2025/06/21/plus-de-4000-personnes-en-manifestation-et-en-actions-contre-le-salo

      (...) Ce matin, la préfecture avait pourtant tenté une attaque inédite de la Bourse du Travail de Bobigny avec une centaine d’agents qui se sont introduits sur l’esplanade du bâtiment. Les militant·e·s regroupé·e·s pour des ateliers ont protesté contre l’entrée des CRS dans un lieu symbolisant les luttes… Ils ont réussi à les empêcher d’entrer.

      Les forces de l’ordre ont néanmoins procédé à plusieurs interpellations et emmené une personne en garde à vue. Elles se sont ensuite attelées à percer un par un les ballons de baudruche aux couleurs de la Palestine et à embarquer toutes les banderoles qu’elles pouvaient trouver. Ces ballons et banderoles étaient destinés à constituer un cortège flottant au dessus de la manifestation afin de protester contre l’occupation du ciel par le salon du Bourget. À chaque édition, le ciel de Seine-Saint-Denis est en effet accaparé par les démonstrations de vols d’avions destinés à larguer des bombes sur des civils et expulser les exilé·e·s. Et comme nous l’avons bien entendu aujourd’hui, ces vols infligent une violence sonore et visuelle aux habitant·e·s du 93. Malgré cette tentative d’intimidation musclée, emblématique de la répression croissante des mouvements sociaux, des milliers de personnes n’ont pas manqué d’affluer au meeting de départ de la manifestation place de la Libération.

      En résonance avec cette manifestation, nous avons pu constater que différents collectifs ont mené des actions de perturbations du salon et de visibilisation de ses acteurs.

      Nous avons appris par voie de communiqué qu’un groupe d’Extinction Rebellion s’est introduit dans le Bourget et a dénoncé « l’industrie de la mort » par un « die-in » symbolisant les morts du génocide en cours en plein milieu des stands extérieurs. Ce matin, le CAMM (Collectif Anti Marchands de Morts) a quant à lui, repeint la façade du groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Ce lobby, qui est aussi l’organisateur du salon, a été recouvert de « la seule couleur qu’ils méritent : rouge sang » et d’un tag « Marchands de morts ». Plus tard dans la journée, c’est cette fois à la gare du Bourget que le rouge sang s’est répandu, une vingtaine d’activistes le déversant sur le chemin emprunté par les visiteuses et visiteurs du salon, et recouvrant les panneaux menant au salon de nombreux tags. L’action a été revendiquée par le collectif de lutte et d’autodéfense antiraciste Tapages. À quelques kilomètres de la manifestation, 123 ballons de baudruche se sont envolés dans le ciel du Bourget, en hommage aux 80 victimes palestiniennes tuées par les frappes du 21 juin et aux 43 tué·e·s dans les frappes de la veille. (...)

    • Salon du Bourget : des milliers de personnes dénoncent « l’économie de guerre » et « le business de la mort »
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/manifestation-contre-le-salon-du-bourget-des-milliers-de-personnes-denoncent

      Le Monde-AFP-Parisien fait mousser l’efficacité de la police

      « Des surveillances » ont confirmé ces regroupements « et la présence d’une bonbonne de gaz de grande taille », a-t-il ajouté. Six personnes ont été interpellées vendredi et une septième samedi. Une bonbonne d’hélium et près de 200 ballons ont été découverts lors des perquisitions.

    • A propos du mystérieux collectif « Nena » (pour celleux qui n’auraient pas la ref) :

      99 Luftballons (Neunundneunzig Luftballons, littéralement « 99 ballons de baudruche » en allemand) est une chanson engagée contre la guerre froide du groupe pop rock ouest-allemand Nena, sortie en 1983, interprétée par la chanteuse éponyme. Elle est un succès international[2]

      https://fr.wikipedia.org/wiki/99_Luftballons

      https://www.youtube.com/watch?v=oIO5lfJ9dhs

  • « Sans intervention, ma commune va devenir un centre de vacances » : à Locmariaquer, dans le Morbihan, le maire tente en vain de favoriser l’habitat à l’année
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/20/sans-intervention-ma-commune-va-devenir-un-centre-de-vacances-a-locmariaquer


    Le village de Locmariaquer (Morbihan), le 25 décembre 2020.
    RICHARD VILLALON/BELPRESS/MAXPPP

    « Immobilier, une crise européenne ». Dans la station balnéaire bretonne de Locmariaquer, où les résidences secondaires pullulent, la municipalité a échoué à faire accepter aux habitants un projet de logements en bail réel solidaire censé rajeunir la commune.

    Hervé Cagnard (sans étiquette) est encore « sous le choc », ce 12 juin. Maire de Locmariaquer (Morbihan), commune cossue de 1 600 âmes située sur la touristique côte bretonne, il rumine « l’échec » du référendum local organisé le 18 mai pour sonder les habitants sur l’aménagement des trois dernières réserves foncières municipales.

    L’élu proposait d’y construire une trentaine de logements en bail réel solidaire (BRS), dispositif dissociant le foncier du bâti, qui permet à des habitants aux revenus modestes d’acquérir des biens jusqu’à 40 % en dessous du prix du marché. Le BRS s’impose comme un levier pour contenir la spéculation immobilière tout en garantissant la transmission des habitations à des résidents à l’année. « Sans intervention, ma commune va devenir un Ehpad et un centre de vacances à ciel ouvert », martèle l’élu.

    A Locmariaquer, la majorité de la population est retraitée. Incapables d’acheter dans cette station balnéaire où le prix de l’immobilier rivalise avec les tarifs parisiens, jeunes et actifs sont repoussés toujours plus loin dans les terres. Les rares logements à vendre sont captés par des résidents secondaires. Nombre de biens à louer à l’année sont fréquemment transformés par leurs propriétaires en plus rentables locations à la nuitée. Ici, six habitations sur dix sont des résidences de vacances. Symbole d’un territoire qui vieillit et vit au rythme du tourisme, l’école élémentaire ne compte plus que 54 enfants. Ils étaient 62, l’année passée.

    #paywall

  • Manifestation contre le Salon du Bourget : des milliers de personnes dénoncent « l’économie de guerre » et « le business de la mort »

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/21/manifestation-contre-le-salon-du-bourget-des-milliers-de-personnes-denoncent

    Devant la Bourse du travail de Bobigny, les orateurs se sont succédé samedi pour évoquer « un week-end de mobilisation contre le Salon ». Celui-ci est marqué cette année par la fermeture de stands israéliens présentant des armes offensives, sur décision du gouvernement français.

    • Une belle démocratie : quand le roi sous CDD demande à ses aristos itou de débattre sur les massacres en cours.

      Le Salon du Bourget est marqué cette année par la fermeture de stands israéliens présentant des armes offensives, sur décision du gouvernement français. En arrivant au Salon, vendredi, Emmanuel Macron avait demandé que le gouvernement organise un débat au Parlement sur la guerre entre l’Iran et Israël, et a promis de réunir les chefs des partis pour « échanger » sur ce conflit mais aussi sur Gaza et l’Ukraine.

  • MaPrimeRénov’ : anatomie d’un pillage de l’Etat | Les Echos
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/immobilier-btp/maprimerenov-anatomie-dun-pillage-detat-2171415

    Quand tu veux faire appel à l’IA pour surveiller et contrôler la population tu n’as qu’à mettre en place un dispositif foireux d’aides publics et dire ensuite qu’il y a de la fraude.

    Le sujet des données suppose toutefois de trouver une solution compatible avec le RGPD, le règlement général de protection des données. Enfin, comme pour la chasse à la fraude fiscale, les espoirs se tournent vers l’IA, qui permettra de détecter beaucoup plus facilement les incohérences dans les demandes de subventions.

    « La suspension prévue cet été va en tout cas nous permettre d’assainir le secteur », assure Martin Lagane, de l’Anah. Pour rendre les rénovations d’ampleur moins alléchantes pour les fraudeurs et éviter un afflux de dossiers, l’exécutif prévoit par ailleurs de revoir les conditions de l’aide.

    Ma propre expérience de matrucrenov aura duré 6 mois pour cette bouffonnerie de prime rénov me menant à un architecte qui m’a tout simplement conseillé d’hypothéquer. Mais si tu suffisamment de fric, que tu aimes les travaux mal faits parce que personne n’est formé, nourrir les assurances qui font les décennales de ces mêmes personnes non formées, le PVC sur les fenêtres, le plastique sous le toit, fonce.

    • On a quand même rétabli de quoi faire tourner le BTP, ouf !

      [Un lobbying perdant] « Le gouvernement porte préjudice aux structures de terrain qui œuvrent en faveur d’une rénovation énergétique performante accessible à tous », Delphine Mugnier (Experte de la transition énergétique )

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/18/le-gouvernement-porte-prejudice-aux-structures-de-terrain-qui-uvrent-en-fave

      Après une suspension du dispositif #MaPrimeRénov’ en raison d’un encombrement de la demande et d’une multiplication des fraudes, le gouvernement vient d’annoncer une réouverture du dispositif uniquement pour les travaux en monogeste. Ce redémarrage partiel excluant les rénovations énergétiques globales, pourtant seul levier réellement efficace pour améliorer la performance énergétique des logements, est un abandon des ménages en situation de précarité énergétique et des objectifs environnementaux.

      Contrairement aux gestes isolés, les rénovations performantes, traitant plusieurs postes en une seule intervention coordonnée, permettent des économies d’énergie durables, allégeant les factures énergétiques des ménages sur le long terme, d’améliorer significativement le confort thermique, en hiver comme en été, et la valeur des logements, ainsi que de réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, ce qui est indispensable pour respecter les objectifs de la stratégie nationale bas-carbone.

      https://archive.ph/Xm06E

      Derrière la pause de MaPrimeRénov’, un coup d’arrêt à la rénovation énergétique, observe finement la préposée du journal
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/17/derriere-la-pause-de-maprimerenov-un-coup-d-arret-a-la-renovation-energetiqu
      https://archive.ph/pdZz4

      MaPrimeRénov’ : « Le manque, et non les excès, de moyens humains de contrôle est à l’origine de la hausse des délais et des fraudes »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/16/maprimerenov-le-manque-et-non-les-exces-de-moyens-humains-de-controle-est-a-

      L’annonce de la suspension de MaPrimeRénov’ est un nouvel épisode de ce retournement des responsabilités : l’excès de bureaucratie et de normes est souvent mis en avant pour expliquer les trop longs délais d’instruction et la multiplication des dossiers frauduleux, qui seraient à l’origine de cette suspension. Or, c’est à l’inverse le déficit de moyens humains pour instruire ces aides, combiné au choix d’une libéralisation de l’accompagnement des ménages, qui explique cet engorgement.

      En effet, de nouvelles aides ont été mises en place, début 2024, pour multiplier rapidement par trois à quatre les rénovations d’ampleur de maisons. La dynamique prévue par les expériences locales ayant proposé des aides renforcées similaires est au rendez-vous, mais les moyens humains pour instruire ces projets de travaux supplémentaires n’ont étrangement pas été engagés par l’Etat.

      De plus, le choix d’ouvrir l’accompagnement des ménages pour ces travaux complexes à des structures qui ne sont pas déjà partenaires de l’Etat et des collectivités locales a, sans surprise, attiré de nombreux fraudeurs. Car, sans contrôle indépendant des entreprises de travaux, les fraudes augmentent d’autant plus que les taux de subventions sont élevés, comme observé lors des débuts du photovoltaïque, et plus récemment avec les combles et chaudières « à 1 euro » ou, à une autre échelle, avec le Superbonus italien. Cette multiplication des dossiers frauduleux nécessitant des contrôles plus approfondis avant d’engager les subventions, les délais d’instruction s’étendent encore davantage.

      https://archive.ph/qFR44

      #BTP #écologie_capitaliste #logement

    • MaPrimeRénov’ : comment l’Etat a fragilisé le dispositif en changeant les règles et en réduisant son budget
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/25/maprimerenov-comment-l-etat-a-fragilise-le-dispositif-en-changeant-les-regle


      https://archive.ph/MBqGS

      En 2025, un nouveau type de fraude voit le jour. Elle s’est développée à l’occasion d’une réforme des aides, qui oblige les candidats à la rénovation globale à avoir recours à un tiers de confiance, appelé « Mon accompagnateur Rénov’ » (MAR). Parmi les 1 600 MAR agréés par l’Etat, une centaine de ces structures sont aujourd’hui suspectées d’avoir déposé 16 000 dossiers douteux (devis survitaminés, usurpations d’identité, audits énergétiques manipulés, collusions avec des entreprises de travaux).

      Ces arguments pour justifier la suspension de MaPrimeRénov’ peinent toutefois à convaincre. « La fraude, c’est le sujet qu’on nous ressert tout le temps pour tuer le dispositif, s’agace un proche du gouvernement. La vérité est qu’on a fermé le guichet MaPrimeRénov’ pour des raisons budgétaires. » De fait, le ministère du logement n’avait pas demandé la mise sur pause de la machine à rénover les logements. Il a été mis devant le fait accompli par Bercy, qui, obnubilé par l’atteinte des objectifs de réduction du déficit public, a repris la main sur un programme jugé trop coûteux.

      [...]

      Dans un premier temps, le budget suit. La rénovation globale est encouragée et Mon accompagnateur Rénov’ devient obligatoire pour les dossiers les plus importants à compter du 1er janvier 2024. Mais de MAR, il n’y en a pas. Ou si peu. « Je fais tout ce qu’on me dit, je forme mes salariés à l’étanchéité à l’air, à la migration de la vapeur d’eau dans les parois, et, derrière, ça ne suit pas », déplore Matthias Marsollier, charpentier et spécialiste de l’isolation biosourcée, à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire), contraint, faute de MAR, de suspendre la moitié de son activité.

      « Il n’y a vraiment aucune solution, à part patienter »
      La filière ne suit pas, elle tarde à se structurer. Les artisans labellisés « reconnu garant de l’environnement » (RGE), incontournables pour bénéficier des aides publiques, ne sont pas assez nombreux, et les organisations professionnelles préfèrent, à la rénovation d’ampleur, les monogestes, qui sont plus rentables et ne bousculent pas les habitudes de travail.

  • Avec 22 nouvelles commandes, l’Europe assure le sauvetage du Canadair


    Faute de contrats, les chaînes d’assemblage de l’avionneur canadien étaient à l’arrêt. « Cela fait presque dix ans sans qu’aucun Canadair n’ait été vendu ou livré », ...
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/17/avec-22-nouvelles-commandes-l-europe-assure-le-sauvetage-du-canadair_6613942

    https://archive.ph/B1OjW

    [France] Les inquiétudes persistent sur l’état des Canadair, entre vieillissement des appareils et tension sur la maintenance (2024)
    https://archive.ph/y9th0

    #sécheresse #incendies #retard_à_l'allumage

  • Aux Etats-Unis, la course effrénée au nucléaire civil
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/12/aux-etats-unis-la-course-effrenee-au-nucleaire-civil_6612464_3234.html

    La renaissance nucléaire américaine est une cause nationale. Elle est soutenue à la fois par les démocrates et par les républicains. « De tout ce que je fais sur le climat, le domaine qui bénéficie du plus de soutien transpartisan est le nucléaire », se réjouissait Bill Gates, lors du lancement des travaux. Le 23 mai, Donald Trump a signé quatre décrets visant à quadrupler la production d’ici à 2050, amplifiant un mouvement lancé par Joe Biden, qui voulait la tripler. « Il est temps pour le nucléaire », a proclamé le président républicain depuis le bureau Ovale.

    De très nombreuses start-up ont levé des centaines de millions de dollars pour commercialiser de nouveaux réacteurs, innovants soit par leur technologie, soit par leur taille. Elles s’envolent en Bourse et valent des milliards, au point de frôler la bulle, chacun ayant sa spécificité : Oklo, la firme dont le secrétaire à l’énergie de Donald Trump, Chris Wright, était administrateur, fonctionne au métal fondu et a vu son action multipliée par 6 en un an, avec une capitalisation de 7 milliards de dollars. NuScale (multiplié par 4 ; 10 milliards de dollars) et Nano Nuclear (multiplié par 4,2 ; 1,2 milliard de dollars) tournent à l’eau pressurisée mais sont de petite taille, tout comme le spécialiste des réacteurs de sous-marins BWX Technologies (+ 50 %, 12 milliards de dollars).

    Les projets foisonnent, mais aucun de ces réacteurs n’a encore été construit ou testé. Cette tâche incombe en partie au ministère fédéral de l’énergie et au Laboratoire national de l’Idaho, perdu à 300 kilomètres de la centrale de Kemmerer, dans les plateaux déserts de l’Idaho, au sud-ouest du célèbre parc de Yellowstone. C’est là que fut installé un gigantesque centre d’essai de réacteurs civils après la seconde guerre mondiale. Prudents, les chercheurs installés à Chicago (Illinois) s’étaient dit qu’il valait mieux mener ces types d’expérimentations loin de toute population. Le site de 2 300 kilomètres carrés (plus de vingt fois la superficie de Paris) reste intimidant – « l’usage de la force mortelle est autorisé », lit-on en avertissement –, mais l’accueil est chaleureux pour vanter la renaissance nucléaire américaine.

    « Tout le monde avance aussi vite que possible », se réjouit Jess Gehin, directeur associé du Laboratoire national de l’Idaho, alors que Donald Trump veut diviser par deux ou trois le processus, en réduisant à dix-huit mois les délais d’autorisation. Sa mission : tester l’application de technologies ayant fait l’objet de recherches approfondies au XXe siècle. « Nous avons construit 52 réacteurs. Toutes ces technologies, nous les avons étudiées ici, elles ne sont donc pas vraiment nouvelles. Ce qui est nouveau, c’est la commercialisation, le transfert de certaines technologies vers le secteur privé », explique Jess Gehin, qui salue la spécificité américaine, le financement des entreprises par le capital-risque et l’aide scientifique de l’Etat : « Chacune de ces entreprises a levé des centaines de millions de dollars. » Pas de centralisation : « Le marché choisira », confirme Jess Gehin, qui résume son état d’esprit : « Aux Etats-Unis, nous avons des centaines de types de réacteur et un seul type de fromage. En France, il existe des centaines de types de fromage et un seul type de réacteur. »

    [...]

    Depuis un an, tous les géants du numérique s’efforcent d’acquérir l’électricité d’une centrale nucléaire traditionnelle pour alimenter leurs serveurs informatiques : fin 2024, Microsoft décide avec l’exploitant Constellation de relancer le deuxième réacteur arrêté sur le tristement célèbre site de Three Mile Island, en Pennsylvanie ; début juin 2025, Meta signe un accord de fourniture d’électricité pour vingt ans avec une autre centrale nucléaire de Constellation, dans l’Illinois. Celle-ci avait failli fermer en 2017, avant d’être sauvée par l’Etat d’Illinois.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Nucléaire : les start-up se multiplient sur le marché des petits réacteurs

    Mais d’autres vont plus loin et veulent développer des réacteurs d’un nouveau type, plus petits, d’une capacité d’environ 80 mégawatts. Amazon a signé des accords avec Energy Northwest et le concepteur X Energy pour construire quatre petits réacteurs (small modular reactor) pour un total de 320 mégawatts pouvant être porté à 960. Google a fait de même, avec Kairos, une start-up fondée en 2017, pour développer sept réacteurs nucléaires d’une puissance totale de 500 mégawatts d’ici à 2035. L’ambition est d’éviter les projets gigantesques tels Vogtle ou Flamanville, aux dépassements de coûts souvent incontrôlés, et d’envisager une production en série, voire en usine pour les petits modules.

    [...]

    L’un des sujets problématiques, toutefois, reste le retraitement et l’approvisionnement en combustible. ....

    https://archive.ph/5YidN

    #écologie_capitaliste #nucléaire #TerraPower #IA #refroidissement #réacteur_au_sodium #réacteur_à_sel_fondu #délais_d'autorisation #Microsoft #Meta #Amazon #Google

  • Face à la pénurie de psychotropes, des patients atteints de troubles psychiques confient leur désarroi | Blanche Ribault
    https://www.streetpress.com/sujet/1748954819-penurie-psychotropes-patients-maladies-mentales-temoignages-

    Depuis janvier, des milliers de patients atteints de maladies psychiques sont en rupture de traitement forcée. Entre crise de panique et trouble de l’anxiété, ils racontent les conséquences de ces pénuries et le manque d’alternatives. Source : StreetPress

  • Deliveroo à nouveau contraint à la requalification de ses livreurs en tant que salariés
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/06/06/deliveroo-a-nouveau-contraint-a-la-requalification-de-ses-livreurs-en-tant-q


    Un livreur Deliveroo, à Toulouse, le 18 mars 2025. ED JONES/AFP
    ... Ces décisions interviennent au moment où une directive européenne favorable aux livreurs doit être transposée en droit français.

    C’est une nouvelle victoire pour les livreurs contre les plateformes : 46 coursiers #autoentrepreneurs de la plateforme #Deliveroo ont récemment été requalifiés comme salariés. 24 d’entre eux ont obtenu ce jugement en première instance en janvier, décision admise de fait par la plateforme puisqu’elle a abandonné son appel faute de conclusions envoyées à temps. Les 22 autres livreurs ont gagné en appel fin mai.
    Deliveroo avait déjà été condamnée, par le passé, aux prud’hommes et en appel pour le même motif, mais c’est la première fois qu’un groupe de #livreurs aussi conséquent l’emporte. Ces derniers ne travaillent plus pour la plateforme et sont indemnisés comme s’ils avaient été licenciés. Une soixantaine de dossiers supplémentaires sont en attente de décision d’ici début juillet.

    https://archive.ph/MSoi5

    #travail #travail_indépendant #droit_du_travail

  • Des dockers du port de Marseille-Fos refusent de charger un conteneur « avec des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs » à destination d’Israël
    Publié le 04/06/2025 16:44
    https://www.franceinfo.fr/monde/proche-orient/guerre/des-dockers-du-port-de-marseille-fos-refusent-de-charger-un-conteneur-ave

    Un conteneur avec « des pièces détachées pour fusils mitrailleurs » a été mis de côté au port de Marseille-Fos par des dockers et ils « ne le chargeront pas sur le bateau à destination d’Haïfa », indique mercredi 4 juin le syndicat général de la CGT des ouvriers dockers et des personnels portuaires du Golfe de Fos dans un communiqué que franceinfo a consulté.

    Le syndicat explique avoir « été alerté par plusieurs réseaux que 19 palettes de maillons d’Eurolinks devaient être embarquées par conteneur ce jeudi après-midi via le port de Marseille-Fos en direction du port d’Haïfa en Israël ». Eurolinks est une société marseillaise qui fabrique des maillons pour armes automatiques, des petites pièces métalliques servant à relier entre elles des balles de fusils mitrailleurs et permettant des tirs en rafale.
    « Nous sommes pour la paix entre les peuples »

    « Ces maillons d’Eurolinks sont des pièces détachées pour fusils-mitrailleurs servant à l’armée israélienne pour continuer le massacre de la population palestinienne », affirme la CGT dans son communiqué. Le syndicat explique avoir informé ses employeurs et les autorités compétentes, et avoir pu trouver ce conteneur.

    « Le port de Marseille-Fos ne doit pas servir à alimenter l’armée israélienne, justifie le syndicat dans ce communiqué. Les dockers et portuaires du Golfe de Fos ne participeront pas au génocide en cours orchestré par le gouvernement israélien. Nous sommes pour la paix entre les peuples. Nous déplorons tous ces conflits armés qui engendrent la mort, la misère, l’exode de populations. »

    #résistance

  • Au Nigeria, les start-up décimées par la fuite des cerveaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/28/au-nigeria-les-start-up-decimees-par-la-fuite-des-cerveaux_6608986_3234.html

    Au Nigeria, les start-up décimées par la fuite des cerveaux
    Par Marion Douet (Lagos, Nigeria, envoyée spéciale)
    Adedeji Olowe pourrait parler pendant des heures, avec passion, des défis que tente de relever Lendsqr, la start-up qu’il a fondée pour améliorer l’accès au crédit au Nigeria. Un véritable casse-tête, commercial et technologique, avec, en toile de fond, les contraintes réglementaires. Mais ce qui lui a « donné des cheveux blancs ces trois dernières années », ce sont les départs constants au sein de son équipe, raconte l’entrepreneur de 47 ans dans un hôtel classieux de Lagos, la vibrante capitale économique nigériane. « Aujourd’hui, j’ai dix ingénieurs en logiciels, et deux vont partir aux Etats-Unis en août, illustre-t-il. L’un d’eux nous a rejoints seulement en décembre 2024. C’est douloureux. »
    Depuis des décennies, les Nigérians des classes moyennes et aisées sont partis à l’étranger pour leurs études ou leur carrière. Une émigration légale, loin des gros titres, facilitée par leur bonne maîtrise de l’anglais. Mais le japa (« fuir, s’échapper », en yoruba, l’une des langues nationales), s’est dramatiquement accéléré ces dernières années, notamment au sein du personnel qualifié du pays le plus peuplé d’Afrique (et 6e au monde, avec 228 millions d’habitants). Localement, les chiffres manquent cruellement, mais, selon le département des affaires économiques et sociales de l’Organisation des Nations unies, on comptait 1,4 million de migrants nigérians pour la seule année 2024.
    L’actuelle crise économique, la pire des trente dernières années, est un moteur majeur. Sur fond de réformes, la monnaie nationale a plongé en deux ans de 400 à 1 600 nairas (de 0,22 à 0,89 euro) pour 1 dollar. Le prix du litre d’essence a été multiplié par cinq tandis que l’électricité, la nourriture, les loyers flambaient. Ce coût exorbitant de la vie s’est ajouté aux problèmes du quotidien : coupures sans fin d’électricité, manque d’emplois, corruption et violence généralisée dans de vastes pans du pays. L’étranger promet bien plus qu’un bon salaire, dans une monnaie forte : c’est aussi une vie plus confortable et la sécurité d’un possible deuxième passeport.
    Dans le même temps, plusieurs pays développés en proie à des tensions de main-d’œuvre ont, depuis la pandémie de Covid-19, ouvert grand leurs portes dans certains secteurs. Etats-Unis, Canada, mais aussi Royaume-Uni avec son visa Global Talent. « Les gens ont toujours voulu émigrer, mais c’était difficile. Le Global Talent a été un facilitateur massif, particulièrement pour la tech, dit Oo Nwoye, fondateur de la société de conseil aux start-up CircleTech. Car ces compétences sont très facilement transférables. »Outre les personnels médicaux, le phénomène touche ainsi rudement l’écosystème nigérian des start-up, qui s’est illustré par le succès flamboyant de certaines de ses fintech (contraction de finance et de technologies), comme la solution de paiements Flutterwave. Des jeunes pousses innovantes et technologiques, qui fondent leur business sur les dysfonctionnements profonds de l’économie nigériane. Mais dont la réserve de talents « s’amenuise », constate Celestine Omin, fondateur de Klump, une solution de paiements différés. « Il y a une abondance de gens en bas de l’échelle des compétences. Plus vous la montez, plus cela se raréfie rapidement. »
    Conséquence pour ces entreprises : un temps énorme passé à recruter, puis à trouver des remplaçants. « C’est compliqué parce que la personne que vous être en train de rechercher, cinq autres personnes le recherchent aussi », ajoute M. Omin, soulignant que cette contrainte touche l’organisation et la croissance des entreprises au point de remettre en cause leur viabilité. Lui-même a fermé une précédente start-up, en raison dit-il du stress causé par les départs. « A chaque fois qu’on me demandait un entretien en tête-à-tête, j’avais des palpitations », se souvient-il, notant aussi les risques de burn-out au sein des équipes en raison de la charge de travail supplémentaire.
    Comment se prémunir ? Klump a choisi d’être à 100 % en télétravail pour pouvoir recruter bien au-delà de Lagos. Chez Lendsqr, la formation, continue et entre les métiers, est devenue une part intégrante de l’activité pour rendre le personnel multitâche et faire rapidement progresser les juniors. « Par semaine, nous n’avons pas moins de quatre ou cinq heures de formation, par personne, explique M. Olowe. Je forme, je forme encore. Parce que j’ai le sentiment que si je forme assez je vais briser cette chaîne, j’aurai un pipeline suffisant pour croître, et m’en sortir. » Comme les autres, l’entrepreneur ne blâme en rien ceux qui s’envolent, disant même qu’il serait « un idiot » de les en dissuader. Non seulement le japa marque un tournant dans la carrière des jeunes recrues, mais l’économie elle-même peut en bénéficier. A court terme, ils viennent grossir les rangs de la très importante diaspora nigériane, source massive de transferts de fonds, en précieux dollars. A plus long terme, certains reviendront au pays, forts de nouvelles compétences, surtout « si le Nigeria s’améliore ».

    #Covid-19#migration#migrant#nigeria#migrationqualifiee#sante#economie

  • UBS deploys AI analyst clones
    https://www.ft.com/content/0916d635-755b-4cdc-b722-e32d94ae334d

    UBS has started using artificial intelligence to turn its analysts into avatars, sending videos of the simulated bankers to clients in a move the lender said would free up staff to focus on more productive tasks.

    The Zurich-based bank is using OpenAI and Synthesia models to create AI-generated scripts and avatars of its analysts following increased client demand for research in video format, UBS said.

    “It’s not a parlour trick,” Scott Solomon, head of global research technology at UBS’s investment bank, told the Financial Times.

    “There are two drivers for it: the client driver and the efficiency driver . . . It is helping you scale your video capabilities in a way that clients are asking you for, and ultimately saving you time to do your research and meet with clients.”

    The initiative, which UBS started to roll out in January, comes as large financial institutions increasingly experiment with generative AI tools to cut costs and boost efficiency.

    The avatars UBS is creating of its analysts are similar to AI deepfakes, or realistic AI-generated videos, audio or images of people. To create the AI avatars, UBS analysts go into a studio, where Synthesia captures their likeness and voice.

    To create a video, UBS analysts can use a language model to analyse their reports and generate a script. They can then review the script before it is turned into a lifelike video using their avatar.

    • Plus anecdotique :
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/04/cantona-va-t-il-faire-sauter-la-banque_1447286_3234.html

      Tout est parti d’une de ces fulgurances dont Eric Cantona a le secret. Un coup du sombrero aux traders de la City, suivi d’une reprise de volée en pleine lucarne du système bancaire. Dans une interview à Presse Océan, début octobre, le « King » se laisse aller à quelques réflexions sur la crise : "La révolution, aujourd’hui, se fait dans les banques : tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent. Et s’il y avait 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s’écroule. Pas d’armes, pas de sang, rien du tout, à la Spaggiari [connu comme le cerveau du « casse du siècle » à la Société générale en 1976]."

      Ce qui aurait pu rester un simple apparté ou une banale discussion de comptoir s’est vite tranformé en un nouveau manifeste révolutionnaire pour des milliers d’internautes. L’interview, sous-titrée en plusieurs langues, rencontre un franc succès sur les sites de partage de vidéos. Un groupe Facebook, associé à un site Internet en huit langues, relaie la pensée de l’ancien attaquant de Manchester sous ce mot d’ordre : « Le 7 décembre, retirons notre argent des banques ! » Sur Facebook, plus de 34 000 personnes se sont engagées à retirer leurs économies à la date prévue, 26 000 iront « peut-être » et 425 000 sont « en attente de réponse ». On est loin des 20 millions préconisés par « Canto », mais un tel enthousiasme à vouloir châtier les banques quelque trois ans après le début de la crise des subprimes a de quoi interpeller.

      Propulsé gourou d’un nouvel ordre mondial, le King, qu’on pourrait croire un brin dépassé par son aura, assume : il a rejoint le groupe et a promis de joindre le geste à la parole. Face à « l’étrange solidarité qui est en train de naître, oui, le 7 décembre, je serai à la banque », a-t-il déclaré à Libération. Dans la foulée, plusieurs sites, notamment en France et aux Etats-Unis se sont associés à la démarche ainsi que d’autres groupes sur Facebook. La campagne aurait essaimé dans une vingtaine de pays. La presse s’en fait l’écho. The Guardian s’est ainsi fendu de deux articles, l’un pour rendre compte de l’ampleur de la campagne, l’autre pour critiquer l’initiative d’"Eric the Red", tout comme El Pais, la presse allemande ou encore belge.

      Qu’est-ce qu’une panique bancaire ?

      Mardi 7 décembre, donc, des milliers de personnes devraient se présenter à leur guichet munis de valises vides et en repartir des billets plein les poches. Objectif : faire vaciller le système bancaire en rendant les banques insolvables. C’est ce qu’on appelle une « panique bancaire », ou « bank run ».

      « Le système bancaire fonctionne comme celui des assurances, explique Nicolas Bozou, économiste du bureau d’analyse Asterès. Il fonctionne sauf si tous les clients connaissent un sinistre au même moment, ou décident de retirer leur argent en même temps ». En d’autres termes : le système bancaire est parfaitement sécurisé tant que tout le monde le pense.

      #bankrun #panique_bancaire

  • « Sanofi aurait tort d’oublier ce qu’il doit à la France »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/16/sanofi-aurait-tort-d-oublier-ce-qu-il-doit-a-la-france_6606413_3234.html

    Le géant pharmaceutique tricolore a annoncé vouloir investir 20 milliards de dollars d’ici à 2030 aux Etats-Unis dans la production et la recherche. Pour la France, qui mise sur le crédit d’impôt recherche afin de conserver les activités du laboratoire, cela s’apparente à une provocation, observe Isabelle Chaperon, journaliste économique au « Monde ».

    https://archive.ph/SVpAf