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  • Au Royaume-Uni, les députés adoptent le projet de loi permettant d’expulser des migrants au Rwanda

    Cette nouvelle mouture du texte votée au Parlement visait à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué le mois dernier une précédente version du projet.

    Le projet de loi du premier ministre britannique, Rishi Sunak, permettant l’expulsions de migrants vers le Rwanda a été adopté lors d’un vote au Parlement, mardi 12 décembre. Il s’agit du texte considéré comme « le plus dur » jamais présenté contre l’immigration illégale, selon les mots du chef du gouvernement conservateur.

    Lors d’un premier vote à la Chambre des communes, 313 députés se sont prononcés pour le texte, 269 ont voté contre, laissant pour l’heure au chef du gouvernement un répit, alors qu’il risquait de voir son autorité sérieusement ébranlée.

    Cette mouture du texte votée au Parlement visait à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué le mois dernier une précédente version du projet. La plus haute instance juridique du Royaume-Uni avait déclaré le texte illégal, estimant que le risque était « réel », pour les personnes concernées, d’être refoulées vers leur pays d’origine par les autorités rwandaises, même si leur demande de protection était justifiée.

    Une loi jamais appliquée

    Signé en avril 2022 entre le gouvernement de Boris Johnson et celui de Paul Kagame, le « partenariat Rwanda » n’avait alors jamais été mis en œuvre. De fait, en juin 2022, un premier vol qui devait emmener un certain nombre de migrants à Kigali avait été annulé in extremis après une injonction de la Cour européenne des droits de l’homme.

    Ce nouveau texte définit le Rwanda comme un pays tiers sûr et empêche le renvoi des migrants vers leur pays d’origine. Il propose également de ne pas appliquer aux expulsions certaines dispositions de la loi britannique sur les droits humains, pour limiter les recours en justice.

    « Le nouveau traité que j’ai signé avec le Rwanda et le projet de loi qui l’accompagne changent la donne », a déclaré à l’ouverture des débats le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, assurant que le texte est « conforme aux termes de la convention sur les réfugiés ».

    Insatisfaction de l’aile droite des conservateurs

    Toutefois, ce texte avait été jugé insuffisant pour l’aile droite du parti conservateur. Certains estiment que Londres devrait se retirer de la Convention européenne des droits de l’homme et d’autres conventions internationales sur les droits humains, pour empêcher tous les recours légaux d’aboutir.

    Lundi, les Brexiters radicaux de l’European Reaserch Group (ERG) ont jugé que le projet n’apportait qu’une « solution partielle et incomplète » pour empêcher les recours devant les tribunaux, et nécessitait « des amendements très importants ».

    Lors du débat mardi, le député d’opposition Chris Bryant (travailliste) a jugé que « l’idée que quelqu’un qui n’est pas dissuadé par une dangereuse traversée sur un canot dans l’une des voies maritimes les plus fréquentées du monde le soit par cette absurdité fragile est simplement risible ». Et « on ne peut pas rendre le Rwanda sûr juste en le disant », a-t-il ajouté.

    La semaine dernière, le ministre de l’immigration, Robert Jenrick, a démissionné, refusant de soutenir un texte qui ne va pas « assez loin » selon lui. La pression était telle que le secrétaire d’Etat au climat, Graham Stuart, est revenu à Londres depuis la COP28 à Dubaï pour participer au vote.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/12/au-royaume-uni-les-deputes-adoptent-le-projet-de-loi-permettant-d-expulser-d

    #Rwanda #Angleterre #UK #asile #migrations #réfugiés #offshore_asylum_processing #externalisation

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    ajouté à cette métaliste sur la mise en place de l’#externalisation des #procédures_d'asile au #Rwanda par l’#Angleterre
    https://seenthis.net/messages/966443

    • Le Royaume-Uni signe un nouveau traité avec le Rwanda pour durcir sa politique migratoire

      Un premier accord entre les deux pays avait été jugé illégal, le 15 novembre, par la Cour suprême britannique.

      Trois semaines après le rejet par la Cour suprême britannique d’un premier accord, Londres et Kigali ont signé un nouveau traité, mardi 5 décembre, visant à expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. Ce nouvel accord a été signé à Kigali par le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, et le ministre des affaires étrangères rwandais, Vincent Biruta.

      Ce traité « répondra aux préoccupations de la Cour suprême en garantissant entre autres que le Rwanda n’expulsera pas vers un autre pays les personnes transférées dans le cadre du partenariat », a assuré mardi le ministère de l’intérieur britannique dans un communiqué.

      Signé en avril 2022 entre le gouvernement de Boris Johnson et celui de Paul Kagame, ce partenariat Rwanda constituait la mesure phare de la politique migratoire britannique. Cet accord prévoyait que les demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en small boats (bateaux pneumatiques) soient transférés au Rwanda, où leurs demandes d’asiles étaient ensuite évaluées. Le premier ministre, Rishi Sunak, qui avait repris le projet de M. Johnson, souhaitait ainsi dissuader les migrants de traverser la Manche sur ces embarcations de fortune – 46 000 personnes sont arrivées par ce moyen sur les côtes britanniques en 2022.

      Camouflet juridique

      Cette mesure n’a toutefois jamais pu être mise en œuvre, ayant été jugé illégale par la cour d’appel en juin, puis par la Cour suprême britannique le 15 novembre. Pour les cinq juges de la plus haute instance juridique britannique qui se sont penchés sur l’affaire, le risque était « réel » pour ces personnes d’être renvoyées vers leur pays d’origine par les autorités rwandaises, alors que leur demande aurait eu de bonnes chances d’être acceptée si elle était traitée au Royaume-Uni. Pour la cour d’appel, comme pour la Cour suprême, le Rwanda ne pouvait être considéré comme un pays tiers sûr pour les migrants.

      « Nous avons poursuivi ce partenariat avec le Royaume-Uni parce que nous pensons que nous avons un rôle à jouer dans cette crise de l’immigration clandestine », a défendu mardi, depuis Kigali, Vincent Biruta lors d’une conférence de presse. A ses côtés, le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly, a déclaré avoir « une immense admiration pour le gouvernement rwandais, qui a reçu de nombreuses critiques ». Ce nouvel accord comprend la création « d’un tribunal conjoint avec des juges rwandais et britanniques à Kigali pour garantir que la sécurité des migrants est assurée et qu’aucun des migrants envoyés au Rwanda ne soit expulsé vers son pays », a affirmé lors de la conférence de presse le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda. « Et il veillera également à écouter toutes les plaintes des migrants », a-t-il poursuivi. Une fois signé, ce texte devra être ratifié par les Parlements britannique et rwandais.

      Pour éviter un nouveau camouflet juridique, le gouvernement britannique compte aussi programmer au Parlement l’examen d’une « législation d’urgence » pour désigner le Rwanda comme un pays sûr et ainsi « mettre fin à ce manège », a annoncé lundi soir M. Sunak, dans une interview au Sun. Au-delà de ce partenariat avec le Rwanda, le gouvernement britannique a dévoilé lundi de nouvelles mesures pour diminuer l’immigration légale dans le pays.

      Le ministre de l’intérieur a par exemple annoncé un relèvement du plancher de ressources annuelles nécessaires pour venir s’établir au Royaume-Uni, le passant de 26 200 livres sterling (environ 30 500 euros) à plus de 38 700 livres (environ 45 100 euros). Les non-Britanniques travaillant dans le secteur de l’aide sociale ne pourront plus faire venir leur famille et la possibilité pour les employeurs de recruter des étrangers à des salaires 20 % inférieurs aux salaires minimaux dans les secteurs sous tension (construction, éducation, etc.) sera supprimée.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/05/le-royaume-uni-signe-un-nouveau-traite-avec-le-rwanda-pour-durcir-sa-politiq

  • « Une maison sur la plage n’est pas un rêve ».
    https://framapiaf.org/deck/@Tobu@fosstodon.org/111590674247468116

    « Une maison sur la plage n’est pas un rêve ».

    Sur Instagram, un promoteur israélien spécialisé dans les colonies de Cisjordanie matérialise les pulsions génocidaires dans le visuel le plus dérangeant que vous verrez aujourd’hui.

    C’est le bon moment pour programmer une sortie nationale d’Amityville : la maison du diable en Israël, histoire de rendre l’idée d’habiter sur un cimetière légèrement moins attrayante.
    https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/media_attachments/files/111/590/975/616/828/250/original/2c4b91feba8f7518.mp4

  • Un caméraman d’Al Djazira tué à Gaza - 15/12/2023 à 19:34 - AMP Boursorama
    https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/un-cameraman-d-al-djazira-tue-a-gaza-133ad5f56545433d64f1816fd50e2622

    Un caméraman d’Al Djazira a trouvé la mort vendredi dans une frappe de missile tiré depuis un drone à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré un porte-parole de la chaîne arabe.

    Samer Abu Daqqa a été blessé avec un confrère alors qu’il couvrait le bombardement d’une école, a indiqué Al Djazira dans un communiqué. Les services de secours n’ont pas été en mesure de l’atteindre à temps pour le prendre en charge.

    « Les sauveteurs viennent de réussir à récupérer le corps du caméraman Samer Abu Daqqa », a dit le porte-parole.

    Le second journaliste, Wael Al-Dahdouh, a été blessé à la main. Ce correspondant de la chaîne arabe à Gaza, est particulièrement connu des téléspectateurs au Moyen-Orient depuis qu’il a appris le mois dernier, au cours d’une émission en direct, que sa femme, son fils, sa fille et son petit-fils avaient été tués lors d’une attaque aérienne israélienne.

  • En direct, Israël-Hamas : l’armée israélienne annonce avoir tué « par erreur » trois otages israéliens à Gaza
    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/15/en-direct-israel-hamas-plusieurs-roquettes-ont-ete-interceptees-au-dessus-de

    En direct, Israël-Hamas : l’armée israélienne annonce avoir tué « par erreur » trois otages israéliens à Gaza

    Si on comprend bien la logique sous-jacente au titre, l’armée israélienne ne s’est pas loupée sur les plus de 20 000 civils dézingués à Gaza. Bravo pour l’artiste qui a trouvé ce titre, à moins que ce ne soit la réalité des faits qui oblige à écrire ce genre d’horreurs...

    Le Times of Israel fait mieux... https://seenthis.net/messages/1032160

  • La mer Rouge sous la pression des houthistes yéménites
    https://archive.ph/2023.12.15-115002/https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/15/la-mer-rouge-sous-la-pression-des-houthistes-yemenites_6205987_3210.html

    La multiplication des assauts houthistes en mer Rouge affecte d’ores et déjà fortement le commerce maritime d’Israël, dont les bâtiments sont les premières cibles revendiquées des rebelles. Le 9 décembre, le groupe avait déclaré dans un communiqué qu’il « empêcherait le passage des navires à destination de l’entité sioniste » si la nourriture et les médicaments ne pouvaient pas entrer dans la bande de Gaza.

    Quels que soient le pavillon des navires ou la nationalité de leurs propriétaires, les bâtiments à destination d’Israël « deviendront une cible légitime pour nos forces armées », précisait la milice yéménite.

    Certaines compagnies maritimes ont donc décidé de détourner leurs navires et préfèrent désormais contourner l’Afrique pour rallier la Méditerranée, ajoutant quelque 13 000 kilomètres à leur itinéraire et de dix à quatorze jours de navigation. Près d’une vingtaine de navires israéliens empruntent ainsi actuellement cette longue route, dont des bâtiments de ZIM, le plus gros armateur israélien. L’allemand Hapag-Lloyd et le chinois Cosco ont aussi dérouté des navires. Mais pas le français CMA CGM, numéro trois mondial des porte-conteneurs, qui n’a pas renoncé au passage par la mer Rouge et le canal de Suez, même sans soutien de navires militaires.

    […]

    Les attaques des houthistes, principalement au moyen de drones bon marché (entre 10 000 et 50 000 euros pièce) mettent aussi au défi la soutenabilité des moyens engagés par les marines militaires pour les contrer. Ces dernières semaines, l’US Navy et la marine française ont dû tirer des missiles d’une valeur de plusieurs millions d’euros pour protéger leurs bâtiments ou des navires commerciaux. « Quand on “tue” un Shahed [un drone iranien low cost] avec un Aster [le missile français notamment utilisé en mer Rouge], en réalité c’est le Shahed qui a tué l’Aster », a ainsi estimé le chef d’état-major des armées françaises, le général Thierry Burkhard, lors d’un colloque le 7 décembre, à l’Institut Montaigne, à Paris.

  • Naufrage meurtrier dans la Manche avant une visite de Gérald Darmanin à Calais
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/15/migrants-nouveau-naufrage-dans-la-manche-un-mort-et-une-personne-gravement-b

    Naufrage meurtrier dans la Manche avant une visite de Gérald Darmanin à Calais
    C’est le neuvième mort en mer dans la zone depuis le début de l’année « en lien avec le phénomène migratoire », selon la préfecture maritime.
    Le Monde avec AFP
    Un migrant est mort et deux autres ont été blessés, vendredi 15 décembre, lors de deux tentatives distinctes de traversées de la Manche vers le Royaume-Uni à bord d’embarcations de fortune.
    Le bilan du premier naufrage, survenu au large de Gravelines (Nord) dans la nuit de jeudi à vendredi, est de « soixante-six naufragés dont une personne décédée », a annoncé la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar) dans un communiqué. Il s’agit du neuvième mort en mer dans la zone depuis le début de l’année « en lien avec le phénomène migratoire ».
    « Potentiellement » deux autres personnes sont « disparues », a précisé la Prémar à l’Agence France-Presse (AFP), ajoutant que les recherches se poursuivaient par moyens aériens et maritimes. Une autre victime de ce naufrage, évacuée par hélicoptère vers l’hôpital de Calais en « urgence absolue » est passée « en état d’urgence relative », a appris l’AFP.
    Par ailleurs, une personne a été gravement blessée lors d’une autre tentative de traversée au large de Sangatte (Pas-de-Calais) vendredi matin, a rapporté à l’AFP la préfecture du Pas-de-Calais, sans plus de détails.Ces naufrages interviennent alors que le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, est attendu à Calais, vendredi matin, où il doit rencontrer des policiers et des gendarmes engagés dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Le ministre, qui a vu cette semaine l’Assemblée nationale rejeter son projet de loi sur l’immigration, est attendu au commissariat et à la caserne de gendarmerie de Calais.
    Au milieu de la nuit, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritime (Cross) a été informé « qu’une embarcation de migrants » était en difficulté « à moins de huit kilomètres des côtes au large de Grand-Fort », a-t-elle relaté. Le Cross a alors engagé un navire de sauvetage. En se rapprochant de l’embarcation, l’équipage a informé le Cross que l’un des boudins de l’embarcation était « dégonflé » et que des personnes étaient « à l’eau ». L’ensemble des naufragés secourus ont été « débarqués et pris en charge au port de Calais ». Les recherches sur la zone se poursuivent par moyens aériens et maritimes, a précisé la préfecture.
    Les derniers décès de migrants dans la Manche remontent au 22 novembre, quand un homme et une femme d’une trentaine d’années sont morts dans le naufrage de leur embarcation. Quelques jours plus tard, un homme avait été découvert mort sur une plage du Pas-de-Calais. Le 12 août, six Afghans ont péri dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit depuis celui du 24 novembre 2021, qui avait fait vingt-sept victimes.
    Depuis les années 1990 et après la fermeture, en 2002, d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou à Dunkerque pour tenter de rallier le Royaume-Uni, cachés dans des camions ou par bateau. Quelque 29 000 migrants ont traversé la Manche sur de petites embarcations pour rejoindre l’Angleterre depuis le début de l’année, contre 44 000 l’an dernier à la même date, avait précisé le 4 décembre la préfecture du Nord.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#dunkerque#grandebretagne#manche#traversee#mortalite#CROSS#prefeccture#sante

  • Gérard Depardieu déchu de l’Ordre national du Québec
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/14/gerard-depardieu-dechu-de-l-ordre-national-du-quebec_6205803_3210.html

    Le 12 décembre, l’ancienne syndicaliste et présidente de la commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, traitait Gérard Depardieu de « gros dégueulasse » et interpellait publiquement le gouvernement québécois. « Monsieur le premier ministre, on sait que l’égalité hommes-femmes est une valeur que vous chérissez. Il m’apparaît que le prédateur sexuel Depardieu coche toutes les cases pour que vous lui retiriez cet honneur en cohérence avec les valeurs que vous défendez et auxquelles nous adhérons. » C’est désormais chose faite. Cette radiation est une première dans l’histoire de l’Ordre national du Québec.

  • Au Royaume-Uni, Rishi Sunak surmonte de peu une rébellion interne sur l’immigration
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/13/au-royaume-uni-rishi-sunak-surmonte-de-peu-une-rebellion-interne-sur-l-immig

    Au Royaume-Uni, Rishi Sunak surmonte de peu une rébellion interne sur l’immigration
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    Publié aujourd’hui à 10h30
    Comme en France, le débat sur l’immigration déstabilise le gouvernement britannique. Rishi Sunak dispose certes d’une majorité importante à Westminster, mais son parti conservateur étale ses divisions sur la politique d’envoi des demandeurs d’asile au Rwanda, clé de voûte de la stratégie de Downing Street pour stopper les traversées de la Manche en « small boats ». Mardi 12 décembre, à l’issue d’une journée d’intenses tractations, le premier ministre a réussi à imposer un projet de loi Safety of Rwanda (« sûreté du Rwanda ») en deuxième lecture à la Chambre des communes, avec une majorité de 44 voix, malgré l’abstention d’une part significative de ses troupes : plus d’une trentaine de conservateurs n’ont pas voté. Rishi Sunak est cependant loin d’avoir gagné la bataille. La droite des tories a promis de revenir à la charge lors de la troisième lecture du texte, après les fêtes de fin d’année. L’autorité du dirigeant n’a pas été prise en défaut, mais elle reste fragile. Tensions, complots, comptes d’apothicaire : ces derniers jours, le Parlement britannique avait un petit air de 2018 ou 2019, quand les députés tories se déchiraient sur le Brexit, n’arrivant pas à s’entendre sur l’accord de divorce négocié entre Theresa May et Bruxelles.
    A l’époque, un club de rebelles eurosceptiques, l’European Research Group, avait pris un tel ascendant aux Communes qu’il avait fini par faire tomber la dirigeante et réussi à imposer les termes d’un Brexit dur, impliquant la sortie du marché intérieur européen. L’European Research Group a perdu de sa puissance, mais un de ses responsables, le très brexiter Mark Francois, est toujours aussi radical. Et d’autres factions à la droite des conservateurs sont apparues dans l’intervalle, le Common Sense Group, New Le Safety of Rwanda Bill décrète que ce pays de l’Afrique e l’Est est « sûr » pour les demandeurs d’asile. Il a été rédigé en urgence à Downing Street pour tenter de contourner une décision de la Cour suprême, en date du 15 novembre, selon laquelle l’accord de reconduite au Rwanda des demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en small boats est illégal. Les juges ont considéré, à l’unanimité, que cet accord présentait un risque significatif de refoulement vers le pays d’origine des demandeurs depuis le Rwanda, le système judiciaire de ce dernier ne présentant pas de garanties suffisantes concernant leurs droits.
    Amorcé par le gouvernement de Boris Johnson, signé en 2022 entre Londres et Kigali, l’accord « Rwanda » est très controversé – il a été qualifié d’« inhumain » par Justin Welby, le primat de l’Eglise d’Angleterre –, et il n’a encore jamais été appliqué, à cause de multiples recours en justice. Mais Rishi Sunak s’est mis dans une situation compliquée en le plaçant au cœur de sa stratégie pour limiter la migration illégale : l’accord est censé avoir un effet dissuasif sur les candidats à la traversée de la Manche.
    Les modérés (une centaine d’élus) ont certes soutenu le projet de loi mardi, mais ils voient d’un mauvais œil qu’il contredise la décision de la Cour suprême et apprécient peu que le ministre de l’intérieur, James Cleverly, se soit montré incapable, en préambule du texte, de confirmer sa compatibilité avec la Convention européenne des droits de l’homme. A l’inverse, les rebelles, qui prônent un abandon de cette convention (dont le Royaume-Uni est signataire), estiment que le texte ne va pas assez loin, en n’excluant pas les recours individuels de demandeurs d’asile contre leur reconduite au Rwanda sur la base de motifs personnels, comme leur santé par exemple.
    M. Sunak a enchaîné les réunions avec ses élus rétifs mardi, pour tenter de les dissuader de lui infliger une défaite qui aurait pu être considérée comme un vote de défiance. L’inquiétude était telle à Downing Street que le dirigeant a rappelé en urgence de Dubaï son secrétaire d’Etat au climat, Graham Stuart, pour s’assurer qu’aucun vote de soutien ne manquerait à l’appel. Ce dernier représentait pourtant le Royaume-Uni aux négociations finales de la COP28. Si le danger immédiat est passé, les rebelles ont prévenu qu’ils réclameraient des amendements substantiels en troisième lecture aux Communes, à partir de janvier 2024. La poursuite du cheminement législatif du texte risque donc d’entretenir les divisions au sein du parti majoritaire, alors même que l’accord Rwanda ne concernera probablement – s’il est jamais mis en œuvre – que quelques centaines de demandeurs d’asile, au vu des capacités d’accueil du pays africain. Son effet dissuasif n’a par ailleurs pas été démontré, et son coût s’avère déjà prohibitif : 400 millions de livres sterling (465 millions d’euros) ont été promis par Londres à Kigali, alors qu’aucun demandeur d’asile n’y a encore été envoyé. Keir Starmer, le chef de file du Labour, à qui tous les sondages promettent la victoire lors des prochaines élections générales, courant 2024, a promis de se débarrasser de l’accord rwandais s’il entre à Downing Street. L’annonce tragique, mardi, un peu avant les votes à Westminster, de la mort d’un demandeur d’asile hébergé sur une barge controversée, installée dans le Dorset, a souligné la dureté du traitement des personnes venues chercher protection au Royaume-Uni. Les circonstances du drame n’étaient pas connues mardi soir, mais la BBC a rapporté qu’il s’agissait d’un suicide, et le Home Office a ouvert une enquête.

    #Covid-19#migrant#migration#grandebretagne#rwanda#demandeurdasile#accordmigratoire#sante

  • Des millions de Russes sommés de confier leur passeport aux autorités
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/12/des-millions-de-russes-sommes-de-confier-leur-passeport-aux-autorites_620541

    Des millions de Russes sommés de confier leur passeport aux autorités
    Par Benoît Vitkine (Moscou, correspondant)
    Depuis lundi 11 décembre, des millions de Russes dont la sortie du territoire est déjà soumise à des restrictions ont obligation de confier d’eux-mêmes leur passeport aux autorités, qui se chargent de la « conservation » du document. Les personnes concernées par cette ordonnance, adoptée le 22 novembre, ont désormais cinq jours pour se conformer à cette injonction, même si aucune responsabilité pénale n’est prévue pour ceux qui ne le feraient pas.
    Depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, les mesures d’interdiction ou de limitation de sortie du territoire ont peu à peu été renforcées. Elles concernent différentes catégories de la population : les personnes poursuivies en justice ou condamnées ; celles ayant des dettes ou des amendes en souffrance ; les membres des services de sécurité ; ou bien encore les hauts fonctionnaires, qui doivent obtenir une autorisation spéciale et ont pour consigne d’éviter les « pays inamicaux »…
    Une mesure de contrôle supplémentaire leur est donc imposée, avec cette obligation de remettre leur passeport extérieur (par opposition au « passeport intérieur », qui fait office, depuis l’époque soviétique, de carte d’identité). Ceux qui ne s’y seront pas soumis pourront voir le document saisi lors d’une tentative de passer, malgré tout, une frontière. De quoi nourrir la crainte d’un pays qui se mure derrière ses frontières comme au temps de l’URSS.
    De nouvelles catégories sont aussi désormais concernées, comme les jeunes entre 18 et 30 ans ayant reçu une convocation pour le service militaire et les hommes convoqués au bureau de recrutement dans le cadre du décret de mobilisation « partielle » annoncée le 21 septembre 2022 et toujours en vigueur. Le fait de garder leur passeport pourrait se révéler utile en cas de nouvelle vague de mobilisation massive, afin de les empêcher de partir, y compris ceux appelés pour de simples « vérifications ». La menace est d’autant plus vive que la législation considère désormais une convocation comme étant remise à partir du moment où elle a été envoyée, sous forme écrite ou électronique, et non plus à réception.
    Le nombre total des « privés » de passeport est difficile à évaluer, une partie étant secrète, mais il se compte bien en millions. Les membres des forces de sécurité seraient environ cinq millions. En revanche, le nombre des personnes interdites de sortie pour des dettes ou des amendes non payées est public et s’élève à sept millions.
    Les organismes habilités à « conserver » les passeports remis (dans des conditions qui ne sont pas précisées) sont le ministère de l’intérieur, les services de sécurité (FSB), le ministère des affaires étrangères et ses représentations à l’étranger. En vertu d’une autre loi adoptée en mai, les mêmes structures ont aussi le droit de confisquer un passeport si celui-ci est jugé non valable par un agent, par exemple si les données personnelles inscrites ont changé ou si une page est détériorée – mais aussi si le document se révèle « impropre à une utilisation ultérieure », formule particulièrement floue.
    Ces différents changements sont scrutés avec une inquiétude particulière par les Russes vivant à l’étranger, dont le nombre a explosé depuis l’invasion de l’Ukraine, mais aussi depuis la mobilisation et l’intensification des répressions qui en ont résulté contre les antiguerre. Ceux-ci peuvent ainsi se voir sommés de remettre leur passeport au consulat du pays dans lequel ils résident et se retrouver sans document. Certains ont déjà signalé des difficultés à obtenir le renouvellement de leurs papiers d’identité expirés. Tel est le cas, par exemple, de l’ancien député et opposant en exil à Chypre Dmitri Goudkov, qui ne peut obtenir de nouveau passeport depuis dix mois.
    Un père de famille installé en France raconte au Monde avoir demandé le renouvellement du passeport de ses deux enfants – une fille et un garçon en âge d’être appelé par l’armée. Si celui de la jeune fille a été remis par le consulat dans les délais prévus, celui de son fils a été retenu pendant plusieurs mois, ce que le père interprète comme une tentative de forcer le jeune homme à rentrer en Russie. La crainte est celle d’une évolution selon le modèle biélorusse. Depuis le 4 septembre, Minsk a très officiellement indiqué que ses consulats et représentations à l’étranger ne remettraient plus de passeports ou autres documents administratifs aux Biélorusses vivant à l’étranger (notamment ceux permettant de mener des opérations immobilières), laissant des centaines de milliers d’entre eux face à un dilemme impossible : vivre à l’étranger quasiment comme des apatrides, ou revenir dans le pays affronter de possibles persécutions

    #Covid-19#migrant#migration#russie#passeport#sortiedeterritoire#ressortissantaletranger#guerre

  • Au Royaume-Uni, les députés adoptent le projet de loi permettant d’expulser des migrants au Rwanda
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/12/au-royaume-uni-les-deputes-adoptent-le-projet-de-loi-permettant-d-expulser-d

    Cette nouvelle mouture du texte votée au Parlement visait à répondre aux objections de la Cour suprême britannique, qui a bloqué le mois dernier une précédente version du projet.

    #déportation_qu_on_a_le_droit

  • Hadas Kalderon, mère de deux enfants libérés par le Hamas : « La nuit, les angoisses remontent »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/12/hadas-kalderon-mere-de-deux-enfants-liberes-par-le-hamas-la-nuit-les-angoiss

    Nir Oz [est situé] tout contre Gaza, cette communauté compte le plus grand nombre d’otages capturés – 68, sur une localité ne comptant pas plus de 400 habitants.

    [...]

    Ce 7 octobre, Hadas Kalderon était dans une maison, et ses deux plus jeunes enfants dans une autre, avec leur père, Ofer. Le dernier message qu’elle a reçu de lui : « Je suis avec les enfants. On a sauté par la fenêtre, et on s’est cachés dans les buissons. » Pendant deux mois, Hadas s’est demandé pourquoi ils n’étaient pas restés en sécurité dans l’abri. « La porte fermait mal. Les terroristes lançaient des grenades. Ils ont préféré fuir à l’extérieur, le temps que ça passe », ont expliqué les enfants à leur mère.
    Depuis leur cachette, ils ont vu la barrière de sécurité de leur kibboutz défoncée, et des centaines de personnes déferler à l’intérieur : « Des terroristes, des civils, des jeunes… Et le pogrom a commencé. Ils ont vu traîner des cadavres de gens qu’ils connaissaient, entendu des explosions, des fusillades, des cris. »

    https://archive.is/o0myJ

    Je me souvient fort bien de manifestants lançant dans les rues de Paris des "pas de violence !" à un cortège attaquant la police et la marchandise qui lorsque des policiers furent mis à terre vinrent en groupe frapper ceux que le cortège offensif qu’ils critiquaient leur avait "offert" tandis que les participants au cortège offensif qui avaient mieux à faire ne s’étaient pas abaissés à jouir sans entrave d’une asymétrie du rapport de force exceptionnellement inversée.
    Je le redis à l’occasion de la publication de ce témoignage issu d’otages libérés, je suis porté à penser que les civils palestiniens qui ont emboité le pas aux combattants des organisations sont les plus susceptibles d’avoir exercé les violences vengeresses les plus débridées.

    #7_octobre_2023

  • En direct, guerre Israël-Hamas : après une visite à Gaza, un haut responsable de l’ONU décrit l’enclave comme « l’enfer sur terre »
    https://www.lemonde.fr/international/live/2023/12/12/en-direct-guerre-israel-hamas-l-oms-denonce-le-controle-d-un-convoi-medical-

    « Les [Gazaouis] manquent de tout. Ils supplient d’être mis en sûreté et que cet enfer sur terre se termine », a déclaré mardi Philippe Lazzarini, patron de l’UNRWA, l’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU, après une visite dans le territoire palestinien.

    #Gaza #génocide #complicité

    • Je ne crois pas que le terme soit le bon, @kassem. Cette « solution finale » là, quoi qu’on en dise, il me semble qu’elle a déjà son jour d’après : édification et d’un vaste camp de réfugiés dans un champs de ruines d’une taille qui reste à déterminer (réduite de no man’s land sécuritaires d’Israël ?), confié à la gestion humanitaire internationale. Certes, après de très nombreuses morts de civils, une atteinte partielle des effectifs du Hamas (défaits, les combattants qui ne seront pas contraints de se rendre se fondront autant que faire se peut dans la population).
      Bien que ce soit pour pour satisfaire à ce fantasme que l’un des plus fafs du gouvernement israéliens a inconsidérément parlé de bombe nucléaire (sauf que si Hiroschima c’est le kif absolu, dans la banlieue de Tel Aviv, ça complique), quelque soit l’ampleur du massacre possible, rien de final, ni pour Israël (crise interne, absence d’horizon réel), ni pour les Palestiniens, ni pour les Gazaouis, ni pour le Hamas (refondation sur de nouvelles bases, dont l’absorption de composantes du Fatah et l’arrivée d’innombrables recrues), et pas du tout - malgré les tonnes de bombes et les attaques terrestres - quelque chose de l’ordre de l’industrialisation de l’extermination que l’expression « solution finale » a signifié lorsque les nazis l’ont inventé. Celle-ci reposait sur une bureaucratie policière étendue aux pays occupés, un réseau de transports européen, et des usines à tuer. La solution finale a été organisée comme un progrès « technico-administratif » appliqué à un processus d’extermination mené durant des années, mais insuffisamment efficace sur un plan quantitatif. Ici, l’extermination reste une pulsion (abjection reprise de l’occident nazi), partiellement assouvie par la guerre en cours, mais nécessairement limitée.

      Qu’au blocus et aux actes de guerre s’ajoutent des conséquences biologiques (faim, épidémies), c’est le maximum que l’État d’Israël peut escompter. Combien de temps avant que les discours humanitaire prennent le pas ? C’est une cause politique constituée. Ça ira plus vite qu’au Yemen

      Par ailleurs, si les humains sont capables d’une brutalité inouïe, ils sont aussi doté d’une aptitude à survivre peu imaginable. Même aux camps d’extermination nazis dont la fonction centrale était la mise à mort, des déportés ont survécu, malgré la faim, le froid, le typhus, qui s’ajoutaient à la tuerie en tant que telle.

  • Le traumatisme des Arabes israéliennes libérées dans le cadre des échanges avec le Hamas

    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/09/le-traumatisme-des-arabes-israeliennes-liberees-dans-le-cadre-des-echanges-a

    Quinze femmes, arrêtées après les attaques du 7 octobre pour des délits d’expression sur les réseaux sociaux, ont été échangées contre des otages détenus par le Hamas, sans l’avoir demandé. Cette assimilation au mouvement islamiste risque de leur porter préjudice en Israël.

  • State Department Bypasses Congress to Approve Israel’s Order for Tank Ammunition - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/12/09/world/middleeast/us-israel-tanks-ammunition.html

    The State Department is pushing through a government sale to Israel of 13,000 rounds of tank ammunition, bypassing a congressional review process that is generally required for arms sales to foreign nations, according to a State Department official and an online post by the Defense Department on Saturday.

    The State Department notified congressional committees at 11 p.m. on Friday that it was moving ahead with the sale, valued at more than $106 million, even though Congress had not finished an informal review of a larger order from Israel for tank rounds.

    The department invoked an emergency provision in the Arms Export Control Act, the State Department official and a congressional official told The New York Times. Both spoke on the condition of anonymity because of the sensitivities over the sales. The arms shipment has been put on an expedited track, and Congress has no power to stop it.

    The Defense Department posted a notification of the sale before noon on Saturday. It said Secretary of State Antony J. Blinken had informed Congress on Friday that “an emergency exists that requires the immediate sale.”

  • Le conflit israélo-palestinien bouscule les facs américaines
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-transition-de-la-semaine/le-conflit-israelo-palestinien-bouscule-les-facs-americaines-4772312

    https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16740-09.12.2023-ITEMA_23578802-2023C49329S0343-21.mp3

    [...]
    Pourquoi l’affaire est-elle remontée jusqu’au Congrès ? "Le soutien très clair en faveur de la Palestine et une difficulté parfois à condamner ouvertement les événements du 7 octobre ont dérangé. L’usage du mot « Intifada » aussi a posé beaucoup de problèmes aux élus du Congrès qui ont demandé à des présidents d’universités d’expliquer l’usage de ce terme."
    [...]

    Et uniquement dans le podcast, vient :

    l’usage de ce terme [intifada] est vu [par les membres du congrès] comme une forme d’antisémitisme

    Le problème dans cette affaire est, me semble-t-il, l’amalgame opéré entre intifada et antisémitisme.

    Un amalgame qui n’est remis en question ni par les directrices d’université (visiblement) ni par les commentateurs, les « spécialistes » et les journalistes. S’agirait-il de la résurgence de nouvelles formes de maccarthysme ?

    • Partant de cet amalgame, l’interview déballe ensuite tranquillement les pires énormités : « appeler au génocide des juifs », référence aux défilés nazis aux USA dans les années 30...

    • quand on trouve pas d’antisémitisme à instrumentaliser, on l’invente. et voilà que les accusé.e.s elleux-mêmês ne récusent pas la prémisse fallacieuse dont relève leur procès...
      au delà de la situation en Palestine, [et puisqu’il s’agit du mot Intifada] c’est toute révolte, tout soulèvement qui sont visés. l’obscurité enveloppe ce monde.

    • Comment la guerre Israël-Hamas a déchiré Harvard
      https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/17/comment-la-guerre-israel-hamas-a-dechire-harvard_6206253_3210.html

      Interrogée le 5 décembre sur les débordements antisémites sur les campus, avec ses collègues de Penn University, Elizabeth Magill, et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Sally Kornbluth, Claudine Gay, 53 ans, est incapable de répondre clairement à la question posée par la représentante au Congrès, la républicaine Elise Stefanik. « Est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le code de conduite » des universités en matière de harcèlement et d’intimidation ? « Cela peut être le cas, selon le contexte, comme cibler un individu », répond Claudine Gay, à l’instar de ses deux collègues.

      Obsédées par la défense de leur règlement intérieur sur la liberté d’expression, les trois présidentes restent rivées aux éléments de langage préparés par les juristes. « Cela ne dépend pas du contexte. La réponse est oui, et c’est pourquoi vous devriez démissionner », lance Elise Stefanik. Précision notable : cette représentante trumpiste avait démarré l’audition en assimilant le fait d’appeler à l’Intifada (« soulèvement » en arabe) à celui de « commettre un génocide contre les juifs en Israël et au niveau mondial ». Cette définition toute personnelle, non contestée en séance, a fait basculer le débat du soutien à l’Intifada à la question du génocide.

      https://jpst.it/3vwZp

      La pratique de la critique politique étant désormais durablement colonisée par les milieux universitaires, et cela, en particulier, dans le pays de l’oncle Sam, on en vient à considérer qu’il est plus important de mener des guerres de position que de défendre la rationalité factuelle, quant au fond ; à savoir, la non réfutation de l’amalgame entre « intifada » et « antisémitisme », évoquée dans mon précédent message. Une non réfutation qui pose de sérieux problème sur la capacité de cette personne à mener une méthodologie d’argumentation sur des bases scientifiques, me semble-t-il.

      Le plus important pour ces milieux, n’est visiblement pas la réalité factuelle - en particulier, ce qui se passe en Palestine - mais l’avenir de l’institution universitaire, à savoir :
      1) les profils des membres des directions, (sont-ils représentatifs de la « diversité » ?) ;
      2) le discours qui doit s’y tenir (doit-il y avoir un distinguo entre le discours scientifique des enseignants et la liberté d’expression des étudiants ?) ;
      3) et, surtout, le financement.

      Du rôle des intellectuels ?

    • Harvard Is Ignoring Its Own Antisemitism Experts
      https://jewishcurrents.org/harvard-is-ignoring-its-own-antisemitism-experts?token=5WMIOB4HE85XG

      But while Gay’s letter suggests that the task force will explore what she casts as a worrisome relationship between antisemitism and activism for Palestinian rights, none of its members have conducted scholarly research into this supposed intersection. Most notably absent from the advisory group was Derek Penslar, the director of Harvard’s Center for Jewish Studies and a leading scholar of Zionism and its critics. His acclaimed recent book, Zionism: An Emotional State, includes a chapter entitled “Hating Zionism,” on the different motivations that have driven Zionism’s opponents since its creation. Given the relevance of his scholarship, Penslar would have seemed an obvious choice for the advisory group. But according to four faculty members familiar with Jewish studies at Harvard who requested anonymity to discuss internal university affairs, not only was he not selected, he wasn’t even consulted. One professor compared snubbing Penslar to “creating a task force on AI without consulting the chair of the department of computer science.”
      Why wasn’t Penslar chosen? One likely factor is that he signed the Jerusalem Declaration on Antisemitism (JDA), which states that “criticizing or opposing Zionism” is not necessarily antisemitic. By contrast, most of the people appointed to the advisory group—none of whom have Penslar’s expertise—have made public statements alleging that anti-Zionism is antisemitic, or are affiliated with organizations that hold that view. Though Gay’s email claims that the advisory group is committed to “bringing our teaching and research mission” to bear in the fight against antisemitism, the group’s composition suggests that its members were selected less for their scholarly credentials than for their political beliefs, which align with those of influential donors, some of whom have already withdrawn funding or have threatened to do so.
      The advisory group’s composition suggests that its members were selected less for their scholarly credentials than for their political beliefs, which align with those of influential donors.
      Harvard is not the only university where political considerations have trumped scholarly ones in the wake of October 7th. The presidents of New York University and the University of Pennsylvania have also responded to alumni pressure to define anti-Zionism as Jew-hatred with initiatives designed to validate that view. In so doing, they are not only threatening pro-Palestinian speech; they are undermining their universities’ academic integrity. “Scholars with a more nuanced view of antisemitism know that challenging the activities of a government, or even questioning its legitimacy, is not antisemitism,” Lior Sternfeld, an associate professor of history and Jewish studies at Penn State, told me. “Yet their expertise is rejected or sidelined because it is not what the donors and the Jewish establishment want. They don’t want a more scholarly conversation about antisemitism.”

      Intellectuels, certes, mais avant tout employés jetables d’institutions universitaires dépendantes de fonds privés qui ne financent pas « la critique » mais la reproduction d’une élite. La prise en compte des titres et qualification intellectuelles ou scientifiques en dépend. Les rapports de forces politiques sont au centre du gouvernement de ces facs.

      #universités_américaines #antisémitisme #antisionisme #E-U

      edit

      In addition to Penslar, Harvard boasts Sara Roy, who in addition to being one of the world’s leading experts on Hamas and the political economy of the Gaza Strip, is a child of Holocaust survivors who has written powerfully about how the humiliation she witnessed in Gaza helped her understand her parents’ experience of antisemitism in Europe .

      #uprising #intifada #soulèvement #révolte #université #institutions

    • Que les universités aient pour principale fonction de reproduire les élites (et non de produire une quelconque forme de critique sociale effective), cela ne fait absolument aucun doute pour moi. C’est pour cela que j’ai indiqué que la critique politique était actuellement colonisée par les milieux universitaires, y compris en France où l’on ne manque jamais de faire références à telle ou telle « critique radicale » issue des universités étasuniennes.

    • Non, les universités n’ont pas pour principale fonction de reproduire les élites, sinon il n’y aurait pas 2 millions d’étudiants en France. On parle là d’universités d’élite (qui fabriquent aussi des salariés ordinaires), comme on parlerait ici de grandes écoles ou de filères de luxe (il serait plus que temps d’en finir y compris avec le discours sur les « chiens de garde la bourgeoisie » à propos dune université dont les effectifs se sont massifiés à un tel point). Mais ce n’était pas le point que je soulevais qui était plutôt d’observer comment cette madame Gay, et d’autres, peuvent passer pour complaisants avec l’antisémitisme (attaque des conservateurs) et tout faire, y compris sans aucun scrute intellectuel, jusqu’à exclure la critique du sionisme, pour tenter d’éviter que ce soit le cas, afin de ne pas perdre des postes de « direction » dont les bureaux et CA des universités décident.

    • Ah oui ! faut distinguer « élite » et « élites » ;-)

      Le fait qu’il y ait une massification n’est pas contradictoire avec la finalité de la construction sociale des élites (je maintiens), même si le choix des filières et le placement dans les grandes écoles constituent les critères déterminants.

      Alors, qu’il y ait massification des universités, oui mais combien d’étudiants ne dépassent pas 3 ans d’étude, faute d’avoir les moyens de suivre le parcours complet ? Certaines filières sont si peu valorisée qu’elle ne permettent pas objectivement aux étudiants BAC+5 de rejoindre socialement et financièrement la classe des privilégiés. Oui.

      Que l’université, depuis longtemps, soit aussi cette fabrique de « salariés ordinaires », comme tu le dis, c’est indéniable.

      Pour autant, c’est la même institution universitaire qui (re)produit aussi, en partie, la classe qui détient le pouvoir.

      La classe sociale dominante, qu’on le veuille ou non, est toujours constituée de ces personnes ayant traversé avec succès ces lieux d’apprentissage du pouvoir - notamment, les « bonnes filières universitaires », celles qui sont suffisamment compétitives. Ce sont ces anciens étudiants qui ont été socialement et financièrement en capacité d’aller au terme du « bon » cursus.

      Mais effectivement, dans le sujet qui nous occupe ici, le problème principal n’est pas là. Pour moi, c’est l’attitude pitoyable de ces directions d’université aux USA qui ne sont pas capables de tenir un minimum de rigueur et de cohérence théorique dans leur argumentaire, et cela, uniquement pour continuer de garder leurs postes et le financement des établissements.

    • La présidente de l’université Harvard, Claudine Gay, a démissionné à la suite d’accusations de plagiat et de débordements antisémites sur le campus
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/02/la-presidente-de-l-universite-harvard-claudine-gay-annonce-sa-demission-a-la


      La présidente de Harvard, Claudine Gay, lors de son audition devant le Congrès, le 5 décembre 2023. MARK SCHIEFELBEIN / AP

      La présidente de l’université Harvard, Claudine Gay, a démissionné à la suite d’accusations de plagiat et de débordements antisémites sur le campus

      Nommée en juillet, elle était vivement critiquée depuis une audition au Congrès en décembre, au cours de laquelle elle n’avait pas explicitement condamné les appels au génocide des juifs.

      Le Monde avec AP

      Claudine Gay, présidente de l’université de Harvard, a finalement annoncé sa démission, mardi 2 janvier. Cette professeure de sciences politiques, devenue en juillet la première présidente noire de l’université Harvard, située près de Boston, était depuis quelques semaines sous le feu des critiques. Visée par des accusations de plagiat liées à ses travaux universitaires, alimentées par un site conservateur, elle était surtout critiquée depuis une audition au Congrès, sur la lutte contre l’antisémitisme sur les campus, où elle n’avait pas condamné clairement des appels au génocide des juifs.

      « C’est le cœur lourd mais avec un profond amour pour Harvard que je vous écris pour vous annoncer que je vais quitter mon poste de présidente », a déclaré Claudine Gay, 53 ans, dans une lettre de démission publiée mardi. « Il est devenu clair pour moi qu’il est dans l’intérêt de Harvard que je démissionne afin que notre communauté puisse traverser cette période de défi extraordinaire en se concentrant sur l’institution plutôt que sur ma personne », explique-t-elle.

      Depuis l’attaque sanglante du Hamas en Israël le 7 octobre, suivie de représailles meurtrières de l’armée israélienne dans la bande de Gaza, le conflit déchaîne les passions dans les universités américaines les plus renommées. Mardi 5 décembre, dans une ambiance tendue, Claudine Gay et ses homologues de l’université de Pennsylvanie (Penn) et du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Elizabeth Magill et Sally Kornbluth, avaient répondu cinq heures durant aux questions d’élus de la Chambre des représentants.
      Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Comment la guerre Israël-Hamas a déchiré Harvard

      Elles avaient notamment été interrogées sans ménagement par l’élue républicaine Elise Stefanik, qui a assimilé les appels de certains étudiants à l’« Intifada » à une incitation à « un génocide contre les juifs en Israël et dans le monde ». Lorsque Mme Stefanik avait demandé si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non ? », Mme Gay avait répondu : « Cela peut, en fonction du contexte », avant d’ajouter : « Si c’est dirigé contre une personne. » « Si le discours devient acte, cela peut devenir du harcèlement, avait répondu Mme Magill à la même question. C’est une décision qui dépend du contexte. »

      Leurs réponses, devenues virales, avaient provoqué un tollé jusqu’à la Maison Blanche, dont un porte-parole, Andrew Bates, avait jugé « incroyable que cela doive être dit : les appels au génocide sont monstrueux ».

      « Il a été pénible de voir mis en doute ma détermination à lutter contre la haine et à faire respecter la rigueur scientifique – deux valeurs fondamentales qui sont pour moi essentielles – et effrayant d’être soumise à des attaques personnelles et à des menaces alimentées par du racisme », souligne Mme Gay dans sa lettre de démission, appelant la communauté de Harvard à « lutter contre les préjugés et la haine sous toutes ses formes ».

      La deuxième présidente de l’Ivy League à démissionner

      Après son audition au Congrès, Mme Gay avait présenté des excuses, déclarant au journal étudiant The Crimson qu’elle s’était laissée entraîner dans un échange houleux et qu’elle n’avait pas dénoncé correctement les menaces de violence à l’encontre des étudiants juifs. « Ce que j’aurais dû avoir la présence d’esprit de faire à ce moment-là, c’est de revenir à la vérité qui me guide, à savoir que les appels à la violence contre notre communauté juive – les menaces contre nos étudiants juifs – n’ont pas leur place à Harvard et qu’ils ne resteront jamais sans réponse », avait-elle déclaré.

      Cet épisode a entaché le début du mandat de Mme Gay à Harvard et a semé la discorde sur le campus. Plus de 70 parlementaires, dont deux démocrates, ainsi que des anciens étudiants et des donateurs de renom avaient réclamé le départ de Mme Gay. La présidente avait toutefois reçu le soutien de la communauté éducative et avait été maintenue mi-décembre dans ses fonctions.

      Elle devient la deuxième présidente de l’Ivy League, qui rassemble huit universités d’élite, à démissionner. En décembre, Elizabeth Magill, de l’université de Pennsylvanie, avait annoncé son départ face aux pressions.

      La commission parlementaire avait annoncé qu’elle enquêterait sur les politiques et les procédures disciplinaires en vigueur à Harvard, au MIT et à Penn. Des enquêtes fédérales distinctes sur les droits civils ont déjà été ouvertes à Harvard, à Penn et dans plusieurs autres universités à la suite de plaintes déposées auprès du ministère de l’éducation américain.

      « Attaques personnelles »

      L’instance dirigeante de l’université Harvard, qui a accepté mardi la démission de Mme Gay, a salué sa « résilience remarquable face à des attaques continues et profondément personnelles ». « Si une partie de cette affaire a eu lieu de façon publique, une grande partie a pris la forme d’attaques immondes et dans certains cas racistes contre elle via des emails et des appels téléphoniques honteux », précise l’institution dans un communiqué.

      La républicaine Elise Stefanik a de son côté qualifié sur le réseau social X cette démission de « très tardive », assurant qu’il s’agissait du « début de ce qui constituera le plus grand scandale de toute l’université dans l’histoire ».

      « Résilience remarquable » ou esprit de sacrifice, peut importe les mots permettant de décrire une position défensive personnelle qui traduit avant tout la défaite de l’expression politique anticolonialiste et antiraciste - notamment, la cause palestinienne - sur les campus étasuniens, c’est à dire, là où elle est censée (selon ses détracteurs) être la plus répandue et la plus influente. Il ne faudra pas oublier de remarquer le rôle de l’administration politique démocrate dans cette affaire.

  • Au Texas, la Cour suprême suspend une autorisation d’avortement
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/09/au-texas-la-cour-supreme-suspend-une-autorisation-d-avortement_6204806_3210.


    Molly Duane, avocate du Center for Reproductive Rights, qui représente Kate Cox, devant le tribunal d’Austin, le 19 juillet, dans le cadre d’une précédente affaire. SUZANNE CORDEIRO / AFP

    La Cour suprême de cet Etat américain très conservateur a suspendu, vendredi, la décision d’une juge qui avait autorisé, la veille, une femme de 31 ans à la grossesse très risquée à bénéficier d’un avortement.

    Le Monde avec AP et AFP

    La Cour suprême de l’Etat américain conservateur du Texas a empêché, vendredi 8 décembre, une femme à la grossesse très risquée de bénéficier d’un avortement, ont rapporté des médias américains.

    Elle avait été saisie par le procureur général Ken Paxton en vue d’empêcher Kate Cox d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Dans une ordonnance d’une page, le tribunal a annoncé qu’il suspendait temporairement la décision, sans se prononcer sur le fond.

    Jeudi, Maya Guerra Gamble, une juge du Texas, avait autorisé cette femme de 31 ans – dont la grossesse pourrait, selon son médecin, menacer sa vie et sa fertilité – à recourir à l’IVG ; une décision remarquable dans cet Etat qui interdit l’avortement sauf très rares exceptions, une des législations les plus strictes en la matière aux Etats-Unis.
    Lire aussi : Une juge du Texas autorise une femme à la grossesse très risquée à avorter

    Kate Cox, enceinte de vingt semaines lorsqu’elle a poursuivi le Texas pour obtenir le droit d’avorter, avait eu la confirmation que son fœtus était atteint de trisomie 18, une anomalie chromosomique associée à des malformations graves. Selon ses arguments, elle présente une très forte probabilité de fausse couche ou de mortinatalité et de faibles taux de survie. En outre, les médecins lui ont déclaré que si le rythme cardiaque du fœtus s’arrêtait, déclencher l’accouchement entraînerait un risque de rupture utérine en raison de ses deux césariennes antérieures, et qu’une autre césarienne mettrait en danger sa capacité à porter un autre enfant.

    « Sans tenir compte du fond, la cour suspend administrativement la décision du tribunal de district » qui permettait à Mme Cox d’avorter, explique le Center for Reproductive Rights (CRR) qui représente la jeune femme devant la justice. Le CRR est un groupe de défense de droits tels que l’avortement, situé à New York et actif sur tout le territoire américain.

    Une plainte dans le Kentucky
    « Nous espérons toujours que la cour rejettera en fin de compte la demande de l’Etat et qu’elle le fera rapidement », explique Molly Duane, l’avocate principale du CRR. Elle craint que le report de la décision de justice soit synonyme de refus. Mme Cox a besoin de « soins médicaux urgents. C’est la raison pour laquelle les gens ne devraient pas avoir à supplier [d’obtenir] des soins médicaux devant un tribunal », a-t-elle déclaré.

    « La loi texane interdit les avortements volontaires », a déclaré, de son côté, le procureur général, un républicain ultraconservateur, qui avance que les arguments de Mme Cox ne répondent pas aux critères d’une exception médicale à l’interdiction de l’avortement dans l’Etat. Il a appelé la Cour suprême du Texas à « suspendre » la décision de la juge Guerra Gamble, affirmant qu’elle avait « abusé de son pouvoir » sans « aucune preuve ».

    Dans un communiqué assorti d’une lettre adressée à des établissements hospitaliers, M. Paxton avait mis en garde, jeudi, des hôpitaux du Texas que, malgré la décision de la juge qu’il qualifie de « militante », ils pourraient faire face à des conséquences juridiques s’ils autorisaient le médecin de Mme Cox à pratiquer l’avortement.

    A l’été 2022, la Cour suprême des Etats-Unis avait cassé son arrêt Roe vs Wade, qui garantissait depuis un demi-siècle le droit fédéral des Américaines à interrompre leur grossesse. Depuis, une vingtaine d’Etats ont interdit l’avortement ou l’ont très fortement restreint, comme le Texas, qui n’autorise les IVG qu’en cas de danger de mort ou de risque de grave handicap pour la mère.

    Vendredi, une femme enceinte du Kentucky, où l’IVG est aussi interdit, a également déposé une plainte exigeant le droit à l’avortement. Contrairement au procès de Mme Cox, cette plainte cherche à obtenir le statut de recours collectif pour inclure d’autres habitantes de l’Etat qui sont (ou vont devenir) enceintes et souhaitent avorter.

    #IVG #CRR #Cour_suprême_du_Texas

  • C’est très pénible ce journalisme qui parle des violations d’un coté en ignorant celles de l’autre côté
    https://seenthis.net/messages/1030428#message1030688

    Pour Abbas Ibrahim, ex-maître espion du Liban, l’insistance d’Israël sur la résolution 1701 « risque de nous pousser dans une guerre »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/07/pour-abbas-ibrahim-ex-maitre-espion-du-liban-l-insistance-d-israel-sur-la-re

    Le parti de Dieu n’a, en réalité, jamais appliqué la résolution votée au Conseil de sécurité des Nations unies à la fin de la guerre de 2006, qui demande le retrait de ses combattants au-delà du fleuve Litani, à vingt-cinq kilomètres au nord de la ligne de démarcation avec Israël. Mais, l’Etat hébreu a toléré cet état de fait tant que les combattants du Hezbollah ne se montraient pas et que le calme prévalait à la frontière.

  • Au Royaume-Uni, bras de fer sur l’immigration entre Rishi Sunak et l’aile droite des tories
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/07/au-royaume-uni-bras-de-fer-sur-l-immigration-entre-rishi-sunak-et-l-aile-dro

    Au Royaume-Uni, bras de fer sur l’immigration entre Rishi Sunak et l’aile droite des tories
    Par Cécile Ducourtieux(Londres, correspondante)
    L’un des quelques succès de Rishi Sunak a été, jusqu’à présent, d’avoir réussi à apaiser les dissensions au sein du Parti conservateur britannique, qui ont conduit à l’éviction de trois premiers ministres en trois ans : Theresa May, Boris Johnson et Liz Truss. Mais cette fragile unité est de nouveau menacée, alors que le dirigeant tente de relancer sa stratégie migratoire. Cette dernière est contestée par la droite du parti, qui ne la trouve pas assez radicale, certains avançant des raisons de fond, d’autres semblant mus par d’évidentes ambitions personnelles.
    Jeudi 7 décembre, M. Sunak a défendu un nouveau projet de loi d’urgence. Baptisé « sûreté du Rwanda », il vise à remettre sur les rails l’accord de transfert de demandeurs d’asile arrivés au Royaume-Uni en « small boats » à travers la Manche, vers le Rwanda. Cet accord a été déclaré illégal le 15 novembre par la Cour suprême britannique.La plus haute juridiction du pays a considéré que ce partenariat, signé au printemps 2022 entre Londres et Kigali mais encore jamais mis en œuvre à cause de multiples recours juridiques, présentait un risque « réel » de refoulement des demandeurs d’asile vers leur pays d’origine par les autorités rwandaises, même si leur demande de protection était justifiée. Or, le Royaume-Uni adhère au principe du non-refoulement, qui est inscrit dans sa loi nationale et dans des traités internationaux dont le pays est signataire : la convention des Nations unies sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme.
    Le projet de loi d’urgence dispose que pour le Parlement britannique, le Rwanda est sûr au regard de l’asile, c’est-à-dire que les demandeurs d’asile et réfugiés y sont traités dans le respect des conventions internationales. Selon le texte, personne n’est en droit de contester ce caractère « sûr » du pays de l’Afrique des Grands Lacs : ni les politiques, ni les fonctionnaires, ni les juges britanniques… Il contredit donc un fait pourtant établi par la Cour suprême – le risque de refoulement – afin de neutraliser les recours en justice pour éviter les déportations. Le texte complète un traité signé mardi 5 décembre entre James Cleverly, le ministre de l’intérieur britannique, et le chef de la diplomatie rwandaise, Vincent Biruta, dans lequel le Rwanda s’engage à ne refouler aucun des demandeurs d’asile arrivés depuis le Royaume-Uni. Soit ils recevront un statut de réfugiés au Rwanda, soit ils obtiendront un droit de séjour dans le pays. Ce traité et le projet de loi Rwanda « répondent point par point à la décision de la Cour suprême », a assuré Rishi Sunak, lors d’une conférence de presse, jeudi. « J’ai confiance dans le fait que le texte de loi sera efficace et qu’il est la seule approche possible », a ajouté le premier ministre.
    Ces arguments n’ont pas convaincu les élus de l’aile droite des Tories, qui dénoncent encore les possibles recours de migrants auprès de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et craignent que le partenariat Rwanda ne puisse toujours pas être mis en œuvre, malgré la promesse répétée des conservateurs de « stopper » les arrivées en small boats. Menés par l’ex-ministre de l’intérieur Suella Braverman, ces élus plaident depuis des mois pour un abandon de la CEDH par le Royaume-Uni, une option que M. Sunak a, jusqu’à présent, écartée. De fait, elle ferait probablement beaucoup de mal à la réputation du pays, le plaçant à côté d’Etats « parias », comme la Russie.
    Mercredi, Robert Jenrick, le secrétaire d’Etat à la migration, jusqu’à présent un allié de M. Sunak, a démissionné au motif que le projet de loi « Rwanda » ne serait pas assez radical, aggravant la crise interne au sein des Tories. Jeudi matin, son ex-collègue, Suella Braverman, a attisé les dissensions en mettant en garde M. Sunak contre un « effondrement » du parti aux prochaines élections générales si son projet de loi n’est pas efficace. Depuis plusieurs semaines, elle défie ouvertement l’autorité du premier ministre, après l’avoir qualifié de « faible » et l’avoir accusé de « trahison » sur les sujets migratoires. Beaucoup la soupçonnent de convoiter la tête du parti et de comploter pour le mettre en échec.
    Le premier ministre voudrait que le projet soit adopté le plus vite possible à Westminster, l’espoir étant de pouvoir envoyer des demandeurs d’asile vers le Rwanda au printemps, avant les élections générales. Mais les prochains votes sur le texte Rwanda à la Chambre des communes risquent de tourner aux votes de confiance sur sa capacité de M. Sunak à contrôler son parti. Le moment pour lui est d’autant plus dangereux que les élus tories n’ont plus grand-chose à perdre : le Parti conservateur accuse un retard d’au moins 20 points dans les sondages sur les travaillistes et aucune des tentatives de M. Sunak pour relancer son mandat - la conférence annuelle des Tories en octobre, un nouveau programme législatif et un nouveau budget en novembre…- n’a permis de renverser la tendance.

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  • Israël force les Gazaouis à un nouvel exode vers Rafah : « Où veulent-ils qu’on aille ? »
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    Israël force les Gazaouis à un nouvel exode vers Rafah : « Où veulent-ils qu’on aille ? »
    Des abris de fortune ont été érigés non loin de la frontière égyptienne. La majorité de ceux qui fuient ont déjà été déplacés plusieurs fois depuis le début de la guerre.
    Par Clothilde Mraffko(Jérusalem, correspondance)
    Une voix de synthèse masculine, au timbre métallique, égrène des numéros en arabe au bout du fil. Chacun correspond à une zone précise dans la bande de Gaza, désignée pour être évacuée. Ces derniers jours, plusieurs habitants ont reçu ces appels « d’avertissement de l’armée israélienne », écrit Afaf Ahmed, étudiante en littérature anglaise de 21 ans, en publiant sur Instagram une vidéo du coup de téléphone qui lui est parvenu le 2 décembre. La veille, juste après la fin de la trêve, des avions de chasse israéliens avaient largué des tracts munis d’un QR code. Ce dernier ouvrait l’accès à une carte de la bande de Gaza divisée en centaines de petits cantons, tous identifiés par des numéros.
    « Ils vous appellent tard le soir quand vous dormez et vous demandent de partir. Soit vous mourez à la maison sous les bombes, soit vous êtes tués en tentant d’échapper aux bombes, soit vous succombez de froid et de faim, dehors, avec vos proches. OÙ veulent-ils qu’on aille ! ? », ajoutait Afaf Ahmed. La jeune femme a fui sa maison dans la ville de Gaza au début de la guerre. Elle a quitté Khan Younès, la grande ville du sud où elle s’était réfugiée, après cet appel de l’armée. Contactée par Le Monde, elle s’excuse : elle n’a plus « l’énergie pour répondre à des interviews ».
    Selon l’Organisation des Nations unies, plus de 80 % des Gazaouis ont été déplacés de force depuis le début de la guerre, bloqués au sein de l’enclave assiégée par Israël. Certains ont fait des allers-retours dans leur quartier, au gré des bombardements. Dès le 13 octobre, l’armée israélienne a ordonné aux habitants du nord de l’enclave d’aller vers le centre et le sud, entraînant un exode sur fond de chaos humanitaire. Depuis début décembre, les militaires ont demandé une nouvelle évacuation de larges zones dans le centre et à Khan Younès – soit quelque 22 % du territoire. Des dizaines de milliers de Gazaouis ont alors repris la route, direction Rafah cette fois, à la frontière égyptienne. Des vidéos montraient de longues colonnes de familles à pied, avec des sacs à dos ou de petites valises, avançant, sous la pluie, le long d’une chaussée où circulaient aussi quelques charrettes surchargées de matelas et de rares voitures. L’exode devrait encore s’intensifier dans les prochains jours, alors que l’armée israélienne progresse à Khan Younès.
    Dans un message vocal envoyé sur WhatsApp, Rahaf Shamaly, une artiste de 20 ans, fait l’inventaire, la voix fatiguée. D’abord, elle a fui sa maison, à Al-Rimal, dans la ville de Gaza, pour se réfugier à l’hôpital. Ce dernier a été évacué et la famille a atterri dans le grenier d’amis, à Qarara, un quartier de Khan Younès. Début décembre, l’armée israélienne a ordonné l’évacuation de la zone. « Au début, je n’y ai pas cru. Puis nous avons vécu une nuit terrible de bombardements. Au petit matin, de 4 heures à 5 h 30, nous étions sous une ceinture de feu : des missiles, qui frappaient partout, les uns après les autres, en continu. » La famille prend ses affaires et s’en va dans la panique, sans savoir où. En chemin, les bombes pleuvent toujours. Elle débarque à Rafah et pendant deux nuits dort à même le sol, dans un abri de fortune. Rahaf a depuis réussi à dénicher un appartement « au loyer exorbitant ». « Où ira-t-on ensuite ? Hier, on plaisantait en famille et d’un coup, j’ai éclaté en sanglots. Je veux retrouver mon lit, mes draps. Ma vie me manque. »
    Ahmad Masri, professeur de français à l’université Al-Aqsa, s’est isolé dans sa voiture pour répondre au téléphone : dans l’école de Rafah où il s’est installé avec ses proches, « c’est très bruyant ». Femmes et enfants s’entassent à soixante dans les salles de classe, les hommes dorment dans la cour. L’air est saturé de fumée noire ; faute de gaz dans l’enclave sous siège, les déplacés cuisinent sur le feu qu’ils alimentent avec ce qu’ils trouvent, papier, Nylon… « Beaucoup de choses manquent, il n’y a ni sucre ni sel », note-t-il. L’aide, largement insuffisante, passe encore à Rafah. Mais elle atteint difficilement Khan Younès et le centre de l’enclave. Le nord est inaccessible depuis le 1er décembre. Environ 800 000 personnes y seraient toujours basées, selon le gouvernement du Hamas. Ahmad, dont l’appartement dans la ville de Gaza a été bombardé, a fui de Khan Younès juste après la fin de la trêve. « Les rues principales étaient ciblées, nous sommes passés par des axes secondaires. Je prends les menaces de l’armée israélienne très au sérieux. Si je restais, ils allaient me considérer comme une cible », explique-t-il. Ceux qui sont arrivés après lui s’installent dans la rue, faute de place dans l’école.
    Depuis son bureau à Rafah, Adnan Abou Hasna bascule en appel vidéo et montre l’alignement d’abris – des piliers de bois surmontés de bouts de Nylon – que les déplacés ont érigés à la hâte juste sous ses fenêtres. « Il commence à faire froid. C’est horrible. Je ne sais pas comment ils font avec la pluie », explique ce porte-parole de l’UNRWA. L’agence onusienne des réfugiés palestiniens qui a ouvert ses écoles et bâtiments à près de 1,2 million de déplacés ne peut absorber ce nouvel exode. Deux camps, érigés par les déplacés eux-mêmes, sont sortis de terre ces derniers jours le long de la frontière avec l’Egypte, sur des étendues de sable sans accès à l’eau potable, à la nourriture ou à des toilettes. Les images sont inédites à Gaza où avant la guerre, malgré un blocus israélien de seize ans, tout le monde avait un toit. Dans la psyché palestinienne, elles réveillent les souvenirs des camps érigés par le Comité international de la Croix-Rouge au moment de la Nakba, l’exode de plus de 700 000 Palestiniens à la création de l’Etat d’Israël en 1948.
    Israël prétend que ces évacuations sont humanitaires – son allié américain insiste sur la nécessité de protéger davantage les civils à Gaza. Le ministère de la santé local a recensé plus de 16 200 Gazaouis tués, à 70 % des femmes et des enfants – sans compter les milliers de corps encore sous les décombres. L’ONU et des ONG multiplient les alertes, alors que l’Etat hébreu détruit les institutions et infrastructures permettant la survie des habitants.L’armée israélienne a désigné une « zone sûre » à Al-Mawasi, à l’ouest de Khan Younès, où étaient installées des colonies avant le retrait de l’Etat hébreu de Gaza en 2005. La bande sablonneuse de 6,5 km2 ressemble à une décharge. « Vous ne pouvez pas déclarer une zone sûre sans consulter personne ! Les Nations unies ont été claires : elles s’y opposent », souligne Adnan Abu Hasna. Le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU rappelle, de son côté, qu’en droit international « les civils qui choisissent de rester dans les zones désignées pour une évacuation ne perdent pas leur protection ».
    Beaucoup ne peuvent pas partir, insiste Azmi Keshawi. Son fils a été blessé dans le sud de la bande de Gaza qu’Israël avait pourtant désigné comme plus « sûr ». La famille a été déplacée quatre fois. « Depuis la fin de la trêve, Israël a commis tant de massacres, entraînant les habitants toujours plus au sud. Ils poussent vers une direction, puis ferment la route, poussent une autre zone, referment derrière…, analyse ce chercheur pour l’International Crisis Group. On ne comprend pas leur tactique. Les gens voient ça comme un moyen de réaliser ce dont personne ne veut : la déportation des Gazaouis en Egypte. » Le Caire a massé des tanks à la frontière et mis plusieurs fois en garde Israël contre un tel scénario. Les Gazaouis redoutent que tout exil soit sans retour, comme lors de la Nakba. « Beaucoup craignent qu’Israël frappe et ouvre des brèches dans le mur [à la frontière], poussant les gens hors de Gaza. Comment réagiraient alors les Egyptiens ? Personne ne sait ce qui peut se passer. Ce n’est pas entre les mains des Palestiniens. La communauté internationale doit être ferme sur le sujet. Elle voit ce qui se passe aujourd’hui, mais elle ne fait rien. »

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