• CRISE CORONAVIRALE

    Entretien avec le toxicologue Jean-Paul Bourdineaud, professeur de biochimie et toxicologie environnementales à l’Université de Bordeaux, membre du conseil scientifique du CRIIGEN.

    1) Bonjour Jean-Paul Bourdineaud, pouvez-vous vous présenter pour mes lecteurs ? Quels sont votre formation, votre profession et votre domaine de compétence scientifique ? Avez-vous par ailleurs des conflits d’intérêts, quels qu’ils soient ?

    JP.B. — De formation, je suis ingénieur chimiste, je possède un DEA (maintenant appelé mastère) de chimie organique, puis j’ai bifurqué vers la biologie et je suis titulaire d’un doctorat de biologie moléculaire et cellulaire.
    Avant de débuter ma carrière d’universitaire, j’ai travaillé pendant trois ans en tant qu’ingénieur de recherche dans l’industrie de la parfumerie chez Givaudan, une filiale de Roche. Désormais, je suis professeur à l’Université de Bordeaux, où j’enseigne la microbiologie, la biochimie et la toxicologie environnementale. Mon domaine de compétence est celui de la microbiologie, de la biochimie et de l’écotoxicologie. Je suis éditeur associé du Journal of Toxicological Sciences et de l’International Journal of Molecular Sciences, section Molecular Role of Xenobiotics. Mes travaux scientifiques et ceux de mes collaborateurs sont référencés dans la base de données National Center for Biotechnology Information et 85 articles apparaissent, et pour ceux qui connaissent la signification des critères quantitatifs, mon indice h collecté par le Web of Science est égal à 29 (indice lié à la fréquence avec laquelle nos travaux sont cités par les autres chercheurs, et donc leur rayonnement). Il ne s’agit pas de vanité de ma part, mais je suis contraint de devoir le souligner car mon expertise en sciences biochimiques et microbiologiques a été mise en cause après la publication de ma lettre à Charlie Hebdo, et entre autres, par Antonio Fischetti, le référent scientifique de Charlie Hebdo.

    https://criigen.org/wp-content/uploads/2021/08/2021-07-29_Lettre-a-Charlie-Hebdo-juillet-2021-02_D.pdf

    À titre de comparaison, les indices h de Didier Raoult (Institut Hospitalier Universitaire – IHU - de Marseille), Christian Perronne (hôpital de Garches), Karine Lacombe (hôpital Saint-Antoine), et Benjamin Davido (hôpital de Garches) sont égaux à 147, 37, 28, et 12, respectivement. Je cite ces deux derniers médecins car ils ont été très médiatisés et sont des anti-raoultiens virulents et pugnaces.
    J’ajoute que c’est aussi le citoyen éclairé (parce que possédant les connaissances scientifiques nécessaires) qui parle, et que mes propos n’engagent en rien l’Université de Bordeaux, ni même le CRIIGEN dont je suis membre du conseil scientifique, car ces entités se veulent apolitiques et neutres. Or, intervenir dans le champ de l’imposition du passe sanitaire et de la vaccination de masse est un acte éminemment politique puisque ces mesures sont elles-mêmes avant tout politiques et non médicales.

    Le but de mes recherches est de comprendre comment les organismes réagissent aux contaminants environnementaux, en termes de stratégies moléculaires utilisées pour s’adapter et éliminer les polluants. Mon approche rompt d’avec celle de la toxicologie traditionnelle, laquelle se concentre sur une exposition aiguë à fortes doses, proche de la DL50 (dose qui provoque 50 % de létalité), et donc non pertinente d’un point de vue environnemental. Je focalise au contraire sur les doses qui sont celles rencontrées dans l’environnement et auxquelles sont confrontés les organismes animaux et humains. Par exemple, j’ai pu démontrer l’impact nocif des nanoparticules métalliques sur plusieurs espèces animales aquatiques et terrestres à des doses environnementales. Un thème principal qui m’occupe depuis plusieurs années concerne les contaminations au mercure par consommation de poisson et l’influence des différentes espèces chimiques du mercure sur la santé.

    Enfin, pour répondre à votre dernière question, contrairement à quantités de médecins présents sur les plateaux de télévision depuis le début de la crise coronavirale, je ne présente aucun « conflit d’intérêts », c’est-à-dire que je ne suis pas rémunéré ni gratifié en nature ou en honneur pour quelque activité que ce soit (conseil, expertise, travaux de recherche) par des intérêts privés, et je pense notamment aux entreprises pharmaceutiques. Je suis, comme vous, un serviteur de l’État et de la République, et je ne mange pas ni ne m’abreuve à plusieurs gamelles.

    2) Merci. Comment en êtes-vous arrivé à vous intéresser aux traitements contre la Covid, à la vaccination anti-SARS-CoV-2, au passe sanitaire, et à rendre publique votre opinion sur le sujet ?

    JP.B. — Vous avez bien compris que j’œuvrais en tant que chercheur dans le domaine des sciences environnementales. De nombreuses épidémies virales sont liées à la destruction des habitats des animaux porteurs des virus émergents, par la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation qui accompagnent l’accroissement démographique humain et la quête obligatoire en système capitaliste de la croissance économique, laquelle dans les pays occidentaux est liée pour presque moitié à l’accroissement des populations, comme l’a montré Thomas Picketty dans son ouvrage Le capital au XXIe siècle.
https://www.seuil.com/ouvrage/le-capital-au-xxie-siecle-thomas-piketty/9782021082289
Sonia Shah a pointé la responsabilité du désastre environnemental et les dangers de l’élevage industriel dans la survenue d’épidémies, pour certaines terrifiantes telles que celles du virus du Nil occidental et du virus Ebola.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/SHAH/61547

    Mais en tant que toxicologue environnemental, au-delà de la destruction des habitats naturels, c’est la pollution environnementale qui me préoccupe. Et comme l’a rappelé mon collègue Christian Vélot dans votre entretien, le coronavirus SARS-CoV-2 ne fait que porter le coup de grâce final (Christian emploie le mot d’estocade) aux personnes déjà largement diminuées par leurs pathologies chroniques.
https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/080721/covid-19-vaccins-experimentaux-strategie-vaccinale-entretien-avec-ch
Le problème des maladies chroniques dans nos sociétés occidentales est crucial ; l’Organisation Mondiale de la Santé s’en est fait l’écho à plusieurs reprises, et le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) a rappelé dans son rapport livré le 11 juin 2019 que 10,7 millions de personnes bénéficient en France du dispositif des « affections de longue durée », et que l’Assurance Maladie dénombre 20 millions de personnes recevant des soins liés à une pathologie chronique.

    https://www.lecese.fr/sites/default/files/pdf/Avis/2019/2019_14_maladies_chroniques.pdf
    Le CESE écrit que « les évolutions des habitudes et conditions de vie et de travail, les pollutions de l’environnement, jouent un rôle majeur dans l’apparition, le développement et l’aggravation de ces maladies ».

    La pollution atmosphérique est la principale cause de mortalité liée à la pollution environnementale et se traduit par le décès prématuré de millions de personnes chaque année. L’Agence Environnementale Européenne (EEA), dans son rapport sur la qualité de l’air publié en octobre 2017, a estimé le nombre de décès prématurés (avant 65 ans) causés par la pollution de l’air en Europe à 520 400 personnes pour l’année 2014.

    https://www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2017

    La pollution de l’air se traduit par les pathologies chroniques principales suivantes : infarctus du myocarde (36 %), accidents vasculaires cérébraux (36 %), cancers du poumon (14 %), broncho-pneumopathies chroniques obstructives (8 %), et les infections respiratoires pédiatriques (6 %). On remarquera que de manière similaire aux polluants atmosphériques, le covid-19 dans sa forme grave touche particulièrement les fonctions respiratoires et cardiaques. Les personnes déjà sensibilisées par les polluants atmosphériques avec leur cortège de maladies chroniques associées constitueraient donc des proies vulnérables pour le coronavirus SARS-CoV-2. L’OMS, dans son rapport de 2016 sur la pollution de l’air, estime à 2,97 millions le nombre de morts attribuables à la pollution de l’air dans le monde entier pour la seule année 2012. Il serait déraisonnable de refuser d’admettre que ces pathologies chroniques d’origines environnementales ne fragilisent pas ceux qui en sont affligés après infection par le SARS-CoV-2. La pollution de l’air tue donc annuellement et prématurément plus de citoyens européens que le covid, sans que cela semble émouvoir nos autorités sanitaires.

    J’étais donc déjà attentif et mobilisé lorsque la controverse de l’hydroxychloroquine (HCQ) a éclaté en février 2020. À ma grande stupéfaction, l’HCQ a été classée substance vénéneuse par le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, le 13 janvier 2020, juste au début de la pandémie, alors qu’il savait bien que ce médicament venait d’être utilisé avec succès en Chine.
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32074550https://academic.oup.com/jmcb/article/12/4/249/5814654

    Puis, les médecins courtisans et leurs relais médiatiques l’ont déclarée être un poison violent, cardiotoxique redoutable. Dans le même temps, des médecins stipendiés par Gilead promouvaient le Remdesivir, fabriqué par cet industriel. Or, en tant que toxicologue, j’ai immédiatement compris que l’on nous racontait des bobards (« fake news » dans le jargon des journalistes parisiens). Car précisément, c’est l’inverse : le Remdesivir est très toxique, d’emblée aux doses nécessaires pour obtenir un effet antiviral, alors que l’HCQ est utilisée depuis des décennies sur des personnes elles-mêmes fragilisées par des maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux et les affections rhumatoïdes. D’ailleurs l’OMS a fini par reconnaître la possibilité d’importants effets secondaires du Remdesivir et a déconseillé son utilisation dans le traitement du covid.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/11/20/l-oms-deconseille-le-remdesivir-dans-le-traitement-des-malades-du-covid-19-h

    Puis, l’imposition du passe sanitaire est arrivée et ce qui m’a navré et agacé a été le traitement médiatique réservé aux opposants au sésame sanitaire et en particulier aux personnels soignants réfractaires. Dans les médias dominants, nous avons été vilipendés, poussés vers les marges de l’extrême droite, qualifiés d’antisémites, et d’illuminés irrationnels. Puis, Charlie Hebdo a chanté le même refrain, avec le talent satirique qu’on lui connaît. Je suis un ami de Charlie et un abonné. On ne peut pas être en permanence en accord avec ses amis, mais plusieurs unes et articles virulents, et en réalité manquant de discernement (c’est une règle de la caricature et de la satire que je reconnais bien volontiers à Charlie), m’ont suffisamment titillé pour que je décide d’adresser une lettre à Charlie, lui présentant des arguments rationnels et même scientifiques bien étayés. Cette lettre fut envoyée à Charlie le 29 juillet qui m’a répondu le 2 août par la plume de Marika Bret : « Bonjour, merci pour votre message, courrier argumenté qui participe au débat. En vous souhaitant un bel été… » Puis l’association CRIIGEN – qui a pour vocation d’informer le public sur les biotechnologies et le génie génétique – et dans laquelle je suis un membre du conseil scientifique, a décidé de publier et d’héberger ma lettre à Charlie début août. Le CRIIGEN est naturellement fondé à informer le public sur les vaccins, car ceux adoubés et distribués en France sont tous issus du génie génétique.

    Ce fut pour moi une surprise : ma lettre a été remarquée, lue et appréciée par beaucoup (mais pas tous). Des collectifs de lutte anti-passe sanitaire m’ont contacté à la mi-août, et notamment ceux des « Blouses blanches » et des « Citoyens libres des Pyrénées ». Les « Blouses blanches » m’ont dirigé vers le réalisateur Magà Ettori qui procédait à la confection d’un film documentaire sur les soignants en lutte et sur le thème des libertés. J’ai accepté sa proposition d’apparaître et de témoigner, et dans son film « Liberté », et dans le débat diffusé en vif qui a suivi la diffusion du film, le 5 septembre dernier sur YouTube. Et comme le monde est presque parfait, vous m’avez contacté et proposé cet entretien.

    https://www.youtube.com/watch?v=KueedqdpJTw

    3) Vous contestez la toxicité de l’HCQ et son supposé manque d’efficacité contre le traitement du covid. Vous êtes très peu nombreux à assumer publiquement une telle position parmi les scientifiques. Ne vous sentez-vous pas isolé et mis en défaut en tant que scientifique ?

    JP.B. — Tout d’abord, en matière scientifique, le nombre ne fait pas le poids. Un seul scientifique peut avoir raison de la multitude. Le consensus dans le monde scientifique n’est possible que sur les acquis, et sur ce qui est incorporé dans le grand corpus des connaissances scientifiques. Par exemple, on ne dispute plus le fait que les humains sont des mammifères au même titre que les primates : trop de preuves sont abondantes y compris dans l’esprit des non scientifiques. La molécule d’eau est formée de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène. Là aussi, les preuves, inaccessibles d’emblée au grand public, sont de nature spectroscopiques, biochimiques, et dans les laboratoires de biologie moléculaire, nous réalisons quotidiennement des électrophorèses de protéines et d’acides nucléiques où l’on sépare ces molécules par l’imposition d’un champ électrique : on observe le dégagement de l’hydrogène à la cathode et de l’oxygène à l’anode avec une production de bulles gazeuses deux fois plus importante à la cathode ; il s’agit bien d’une électrolyse de l’eau. C’est toujours un ravissement de le vérifier et de le montrer aux étudiants. C’est donc la répétabilité et la banalité des observations réalisées par quantité de personnes sur une longue durée qui permet le consensus scientifique.

    En revanche, le dissensus prévaut dans la science en train de se faire, c’est-à-dire celle qui est à l’œuvre et en cours dans les laboratoires de recherche. La controverse est de mise et même souhaitable lorsqu’elle n’est pas polluée par les « conflits d’intérêts » des chercheurs, car la dispute permet de susciter de nouvelles théories, lesquelles conduisent à la mise en œuvre d’expériences, dont les résultats permettront à leur tour de moduler, d’infléchir, de corriger le modèle théorique, nouveau modèle se prêtant à son tour à un nouveau cycle d’hypothèses et d’expérimentation. C’est la démarche positiviste comtienne développée en 1865 par Claude Bernard (Introduction à l’étude de la médecine expérimentale) et mise en œuvre dans ses travaux sur le diabète et la régulation de la glycémie par la sécrétion pancréatique. Bruno Latour (La science en action, 1989) a bien expliqué cette dialectique, et il appelle la science en cours d’élaboration la science en action. Je vais donner quelques exemples où un scientifique, seul, peut se dresser contre la communauté entière de son champ disciplinaire, et se voir rendre justice des années plus tard.

    En son temps (le milieu du 19ème siècle), Ignace Semmelweis était seul contre tous les médecins de l’hôpital de Vienne en Autriche, lorsqu’il a mis en place les premiers rudiments et gestes de l’asepsie. Il a été moqué, renvoyé de l’hôpital et interné dans un asile d’aliénés. L’obstétricien qu’il était avait fait diminuer de 75 à 20 % la mortalité puerpérale des parturientes. Les femmes suppliaient pour pouvoir accoucher dans son service. Le trublion fut déclaré cinglé par ses collègues jaloux. Cette histoire, véridique, est superbement contée par Céline, dans un ouvrage qui a constitué sa thèse de médecin généraliste.

    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/L-Imaginaire/Semmelweis

    De même, Louis Pasteur avait raison contre les Académies des Sciences et de Médecine, non seulement concernant la vaccination (celle pasteurienne), mais également sur la controverse de la génération spontanée qui l’avait opposé à Pouchet.
    Autre exemple : Stanley Prusiner, finalement récipiendaire du Prix Nobel de médecine, a dû batailler quinze ans pour faire admettre que la maladie de la tremblante chez le mouton, le kuru frappant les indigènes de Papouasie Nouvelle-Guinée, la maladie de Creutzfeldt-Jakob, et ce que les journalistes ont nommé la maladie de la « vache folle », étaient toutes dues à un agent pathogène non vivant, dépourvu de génome - et donc sans gène de virulence puisque sans aucun gène -, lequel se résumait à n’être qu’une bête protéine nommée prion, exprimée dans le cerveau, et qui pouvait adopter une configuration tridimensionnelle pathologique (étiologie variée : génétique, spontanée, ou par consommation de viandes d’animaux malades, ou de cerveaux humains dans le cas du kuru).

    https://www.nobelprize.org/uploads/2018/06/prusiner-lecture.pdf

    Enfin, Oswald Avery, Colin MacLeod et Maclyn McCarty avaient raison contre toute la profession des biochimistes et généticiens lorsqu’ils affirmaient en 1944 que le support de l’information génétique était l’ADN et non pas les protéines. Ils durent attendre huit années pour que leur découverte soit acceptée par la communauté scientifique après l’expérience de Martha Chase et Alfred Hershey qui montrait que le virus bactériophage T2 se fixe à la surface du colibacille, et lui injecte son ADN, et que seul l’ADN viral – et non les protéines virales - permet une multiplication virale ultérieure dans les cellules bactériennes.

    https://www.editionsladecouverte.fr/histoire_de_la_biologie_moleculaire-9782707172594

    Venons-en maintenant à Didier Raoult. Renaud Piarroux, spécialiste du choléra, en collaboration avec Didier Raoult, a montré que l’épidémie de choléra ayant frappé Haïti juste après le tremblement de terre de 2010, avait eu pour origine le campement des soldats népalais mandatés par les Nations Unies et l’OMS afin de rétablir l’ordre.

    http://www.michel-lafon.fr/livre/2415-Epidemies_Vrais_dangers_et_fausses_alertes.html

    Leur article envoyé au Lancet a été refusé car l’hypothèse chez les scientifiques de l’OMS était que cette épidémie de choléra était la première épidémie écologique due au réchauffement climatique et à l’effet El Niño. La conséquence de ce refus d’accepter les résultats des travaux de Piarroux et Raoult fut que le choléra continua à sévir à Haïti tuant des personnes qui aurait pu éviter la maladie et pour certaines la mort, si l’OMS et l’ONU avaient accepté leur responsabilité et fait procéder à la désinfection du camp népalais et au traitement par antibiotique des soldats. L’OMS s’est très longtemps entêtée sur le sujet avant de reconnaître son tort.
    Autre exemple de l’avance de Didier Raoult et de ses approches sur le reste de la communauté scientifique : en 1998, lui et ses collaborateurs démontrent, en analysant des dents retrouvées dans des charniers, que les personnes mortes de la peste à Marseille en 1720, ainsi que celles tuées par les pestes du Moyen-Âge et justinienne, l’ont été par la seule souche bactérienne Yersinia pestis orientalis (alors qu’un modèle attribuait des souches différentes à chaque peste, et qu’un autre modèle incriminait des virus), et que le principal vecteur n’était pas la puce de rat mais les poux. Leurs résultats ont immédiatement été contestés et notamment par une équipe anglaise qui n’a pas réussi à les confirmer à ce moment-là du fait de son retard méthodologique relativement à l’équipe de Raoult. Treize ans plus tard, en 2011, la même équipe anglaise publiait un article confirmant la découverte des français.
    https://www.humensciences.com/livre/La-science-est-un-sport-de-combat/39

    Ces différents exemples montrent qu’un seul chercheur ou une équipe peut détenir la vérité contre le reste des scientifiques ou l’institution académique. Pour être juste, l’inverse est vrai : la multitude peut avoir raison sur la minorité en matière scientifique. Alors qu’en conclure ? Et bien qu’un débat scientifique ne saurait être décidé par le seul argument du nombre. La vérité scientifique ne se met pas aux votes, elle est vraie indépendamment du nombre et de la qualité de ses opposants ou partisans : seuls les résultats expérimentaux, leur répétabilité, et l’exercice de la raison peuvent trancher le nœud gordien.
    Je n’ai pas la prétention de me comparer aux titans de la science que je viens d’évoquer, mais j’ai voulu devenir scientifique parce que je les admirais. Quand j’affirme que l’HCQ ne présente pas de dangers toxicologiques lui interdisant d’être prescrite en traitement contre le SARS-CoV-2, contre une majorité de médecins courtisans, je n’ai pas tort a priori au seul motif de la quantité de personnes prétendant l’inverse.

    Des collègues me disent que mes arguments présentés dans la lettre à Charlie sont certes recevables, mais que je prends le risque de discréditer l’institution et la communauté scientifique en contribuant à une controverse rendue publique, et notamment par le fait que les réseaux anti-vaccinalistes se sont emparés de ma lettre. Tout d’abord, je ne suis pas responsable de l’usage que peuvent faire de ma lettre les différents réseaux militants, et je ne peux interdire à personne la possibilité de reprendre les arguments que j’avance (s’ils ne sont pas modifiés ou tronqués, ou présentés de manière parcellaire hors contexte, ce qui serait malhonnête). La controverse, la dispute et le dissensus sont nécessaires pour démêler les résultats de la science en action, et je ne vois pas pour quelles raisons ce processus devrait être escamoté et dissimulé au public, au motif spécieux et plutôt méprisant que nos contemporains non scientifiques ne pourraient pas comprendre et se poseraient des questions sur la pertinence et la portée des avis scientifiques. Au CRIIGEN, nous estimons plutôt que les citoyens devraient s’emparer des grands débats scientifiques et technologiques puisque la technoscience et ses réalisations modifient nos existences et nos sociétés, pour le bien et le pire. La philosophe Barbara Stiegler est du même avis et écrit « que plutôt que de se taire par peur d’ajouter des polémiques à la confusion, le devoir des milieux universitaires et académiques est de rendre à nouveau possible la discussion scientifique et de la publier dans l’espace public ».
    http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tracts/De-la-democratie-en-Pandemie

    De surcroît, nous avons été mis au pied du mur. La nécessité du grand déballage nous a été imposée sans que le débat entre scientifiques (non soudoyés par les industriels) ait pu avoir lieu en préalable. À rebours, ce sont les professeurs Christian Perronne et Didier Raoult qui ont été victime de calomnies, de menaces de mort, et de tentatives d’interdiction de l’exercice de la médecine par l’Ordre national des médecins et ses diverticules départementaux, une entité créée par le régime félon de Vichy et qui a curieusement survécu à l’épuration à la Libération. Alors que cet Ordre accuse le Pr Raoult de charlatanisme (plus précisément, sa branche départementale des Bouches-du–Rhône), le même Ordre ne s’était pas opposé et n’avait émis aucune objection ou protestation contre les lois antisémites excluant les médecins juifs sous Vichy. Ainsi, qui discrédite la Science, moi ou bien l’Ordre avec ses complaisants relais médiatiques, ainsi que les médecins à la solde de l’industrie pharmaceutique, les agences d’expertise (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ANSES ; Agence Nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, ANSM, anciennement AFSSAPS ; Agence Européenne du Médicament, EMA), bienveillantes vis à vis des industriels et gangrénées par les « conflits d’intérêts », ou les scientifiques qui publient des données frauduleuses comme l’ont révélé les affaires du Lancet et du New England Journal of Medicine ?

    https://reporterre.net/Fabrice-Nicolino-L-Agence-nationale-de-securite-sanitaire-fait-partie-du
    https://www.monde-diplomatique.fr/2020/11/DESCAMPS/62393
    http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_crime_est_presque_parfait-572-1-1-0-1.html
    https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/260520/fin-de-partie-pour-l-hydroxychloroquine-une-escroquerie-intellectuel

    Je constate d’ailleurs que les industriels ne sont pas en reste quand il s’agit de mettre en évidence les désaccords entre scientifiques, et surtout d’en tirer profit en les exploitant. Par exemple à propos des risques liés aux pesticides, aux perturbateurs endocriniens, aux nanoparticules, aux OGMs végétaux, à la téléphonie mobile, à l’amiante, et à certains médicaments. Face aux études montrant la toxicité pour l’environnement et la santé des humains de ces molécules et nouvelles technologies, les industriels et leurs groupes de pression harcèlent les parlementaires, déjeunent avec les journalistes influents et les patrons de presse, et mettent en avant les travaux lénifiants de leurs scientifiques liges, tant et si bien qu’ils en appellent à l’arbitrage, et du public, et des agences d’expertises conseillant les gouvernements, en minaudant de la sorte : « mais enfin, si même les scientifiques ne sont pas d’accord entre eux , c’est bien que les données toxicologiques ne sont pas suffisamment probantes ; laissez-nous donc encore 20 ans d’exploitation de notre affaire ». Cette stratégie a été éventée par un universitaire étatsunien, Sheldon Krimsky, professeur de politique urbaine et environnementale à l’Université de Tufts, qui constata que 35 % des 789 articles qu’il avait scrutés avaient au moins un auteur ayant des intérêts financiers dans le domaine de recherche étudié.

    https://www.librairie-gallimard.com/livre/9782846711234-recherche-face-aux-interets-prives-la-sheldon-kri

    Enfin, il faut rappeler que le propre de l’esprit scientifique est de douter. Douter de ses propres résultats que l’on vérifie en s’assurant de leur répétabilité, et douter des nouvelles merveilles technologiques censées révolutionner nos existences. Se poser des questions sur ces vaccins biotechnologiques en phase d’essai ne consiste pas à refuser l’avancée de la science, mais à exercer son esprit critique et exiger une somme de certitudes suffisantes avant de se faire injecter un ensemble hétéroclite de molécules à effets biologiques. En revanche, les zélotes de ces biotechnologies vaccinales, eux, ne doutent absolument pas, et prétendent être dans la démarche scientifique idoine, et renversent l’accusation de déni scientifique contre ceux qui précisément doutent, en dépit de tous les acquis de l’épistémologie en matière heuristique. Laissons le dernier mot au plus grand d’entre nous autres, microbiologistes et biochimistes, Louis Pasteur (cité par Latour) : « Dans les sciences expérimentales, on a toujours tort de ne pas douter alors que les faits n’obligent pas à l’affirmation ». 
http://www.bruno-latour.fr/node/276

    4) Revenons à la question relative à la toxicité de l’HCQ et plus actuellement de l’ivermectine. Quels sont vos arguments permettant d’affirmer que ces substances ne présentent pas de dangers majeurs en utilisation thérapeutique ?

    JP.B. – Tout médicament est toxique, et la combinaison entre la dose (ou la concentration sanguine) et la durée de traitement déterminera la survenue d’évènements toxiques (plus la dose et la durée de traitement sont élevés, et plus grands sont les risques toxiques). Il faut donc s’assurer qu’aux doses efficaces et durant la durée de traitement, la toxicité soit la plus faible possible. Les anti-raoultiens mettent en avant des données toxicologiques redoutables, celles obtenues avec de très hautes doses, non pertinentes quant aux dosages thérapeutiques, et bien évidemment mortelles, mais qui doivent être obligatoirement acquises sur les animaux (les test dits de toxicité aigüe ; le but est de préciser les doses mortelles tuant la moitié de l’effectif, DL50, en 24 h ou 48h), ce qui permet aux agences sanitaires de préciser les doses limites en divisant la DL50 par 100 ou 1000.

    L’HCQ est utilisée en indication contre le paludisme et contre certaines maladies auto-immunes telles que le lupus érythémateux systémique (LES) et les affections rhumatoïdes. Avant 2020, donc avant la pandémie de SARS-CoV-2, l’essentiel de la littérature toxicologique concernant l’HCQ avait trait principalement au risque de rétinopathies chez des patients atteints de maladies auto-immunes, et seulement secondairement à sa cardiotoxicité éventuelle. Cette focalisation sur le cœur et la rétine était motivée par le fait que les patients atteints du LES sont sujets aux rétinopathies et aux maladies cardiovasculaires, indépendamment de la prise d’HCQ.

    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29948002
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27227346
    Il fallait donc vérifier si la prise d’HCQ chez ces patients ne serait pas un facteur aggravant. Pour la rétine, et chez des patients souffrant du LES, et qui prennent donc l’HCQ quotidiennement, une étude espagnole montrait en 2019 qu’en deçà d’une dose de 5 mg/kg/jour, aucun effet toxique n’était observable quant à la rétine et la macula.

    https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0961203319829826?journalCode=lupa

    Quant au cœur, la combinaison HCQ plus azithromycine (AZI) testée sur des dizaines de milliers de personnes souffrant de maladies auto-immunes n’a déclenché aucune augmentation avérée de l’arythmie cardiaque. Puis une méta-analyse (incorporant et synthétisant les résultats obtenus par 46 études avec tirage au sort) a conclu que l’usage de l’HCQ était sûr, et qu’aucune augmentation significative de risque cardiovasculaire et ophtalmologique n’avait été enregistrée.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33832827
Également, sur plusieurs centaines de patients atteints du covid et hospitalisés, l’administration d’HCQ n’a pas révélé de lien avec la nécessité d’intubation ou l’issue fatale, relativement aux patients non traités, alors même que les auteurs de l’étude reconnaissent que les patients traités avec l’HCQ étaient plus sévèrement atteints.

    https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/nejmoa2012410

    En réalité, c’est le SARS-CoV-2 lui-même qui cause de graves dommages cardiaques et des arythmies, et cela était su depuis le début de la crise coronavirale.
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/jce.14479https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2763524
Des médecins chinois ont très rapidement alerté sur le fait que « contrairement aux autres infections à coronavirus, qui provoquent principalement des infections pulmonaires, ce cas d’infection à coronavirus s’est caractérisé par une atteinte cardiaque ».

    https://academic.oup.com/eurheartj/article/42/2/206/5807656

    Et donc des tentatives de traitement à l’HCQ sur des patients en réanimation (déconseillés par le Pr Raoult) ont conclu à la cardiotoxicité de l’HCQ alors qu’il s’agissait des effets du virus. Et là, les médias ont claironné la nouvelle de la cardiotoxicité de l’HCQ sans demander d’essais par tirage au sort (« randomisés », disent les journalistes).
Quant à l’ivermectine, elle est utilisée en tant qu’antiparasitaire (contre la gale et des vers intestinaux).
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/21321478
Sur sa sûreté d’administration, une méta-analyse portant sur 452 études, montrait que jusqu’à une dose égale à 0,4 mg/kg, aucun effet indésirable ou toxique n’était constaté. En traitement chez des enfants contre la gale et le ver intestinal causant la trichocéphalose, elle s’est révélée efficace et sûre.

    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31960060
    https://academic.oup.com/cid/article/67/8/1247/4956651?login=true
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/bjd.18369

    5) Mais si l’HCQ et l’ivermectine sont à la fois efficaces et non toxiques aux doses indiquées, pourquoi sont-elles autant ostracisées à votre avis ?

    JP.B. — La dévalorisation et l’opprobre jeté sur l’HCQ ont démarré très tôt et au plus haut niveau de l’administration puisque la direction générale de la santé l’a classée substance vénéneuse dès janvier 2020, avant même les premiers foyers infectieux déclarés en France. Puis l’affaire de l’article bidonné du Lancet va permettre au ministère de la santé d’interdire ce médicament. L’interdiction sera maintenue après même que la fraude scientifique aura été éventée, et alors que l’OMS sera, elle, revenue sur sa décision. Mais avant que l’affaire du Lancet ne trucide définitivement les chances de l’HCQ (le 22 mai 2020), un épisode quasi burlesque avait déjà entamé la longévité de l’HCQ : c’est l’affaire de l’aquariophile maladroit mort après avoir ingéré de manière préventive une quantité mortelle de phosphate de chloroquine (23 mars 2020) ce qui n’a strictement rien à voir avec le protocole thérapeutique raoultien. Le ministre Véran participa de l’embrouillamini et exploita le fait divers devant la représentation nationale : « Les cardiologues m’alertent également sur le fait que l’hydroxychloroquine peut entraîner des troubles cardiaques. Aux États-Unis, aujourd’hui, une personne qui en avait utilisé en automédication a été victime d’un arrêt cardiaque qui lui a été fatal ».
    https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/03/27/la-surdose-mortelle-a-la-chloroquine-expliquee-en-sept-questions_6034694_165

    Le journaliste qui cite M. Véran ne se demande pas quels cardiologues, et à partir de quelles bases observationnelles et cliniques ces mystérieux cardiologues parleraient. Le ministre se mélange les pinceaux ou les médocs puisque c’est le phosphate de chloroquine et non l’HCQ qui est impliquée dans ce cas d’empoisonnement. Or l’HCQ est utilisée en lieu et place des autres congénères de la famille (phosphate de chloroquine et chloroquine) précisément parce qu’elle est nettement moins toxique que ces dernières et frappée d’innocuité aux doses thérapeutiques.

    La toxicité à très hautes doses des congénères de l’HCQ était déjà connue, ce cas isolé n’apportait donc rien à leur toxicologie. Et pourtant, la propagande déployée allait instrumentaliser ce fait divers et laisser entendre que cette information était neuve, fracassante, et permettait de revenir sur une supposée sûreté de l’usage thérapeutique de l’HCQ avancée par le Pr Raoult puisqu’il était dès lors établi qu’un membre de la famille de l’HCQ était mortel. Conclusion imposée par cette propagande : l’HCQ ne saurait constituer un médicament fiable et sûr. Or, il s’agissait d’un accident provoqué par la bêtise avant toute chose.
    Aujourd’hui, on nous rejoue ce scénario stupide avec l’ivermectine, et la propagande se déchaîne aux États-Unis en prétendant qu’il s’agit d’un médicament à usage vétérinaire exclusif et utilisé chez les chevaux et les vaches (ce surdosage vétérinaire existe bien mais à destination de ces animaux seulement), après qu’un autre nigaud, en Australie cette fois, se soit empoisonné avec une formulation chevaline. L’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA) ment copieusement par omission en occultant le fait que l’ivermectine est utilisée contre la gale et certains vers intestinaux chez les humains.

    Le Pr Raoult signalait à juste titre que le paracétamol absorbé en excès était mortel également, et qu’il ne venait néanmoins à l’idée de personne de l’interdire. Le paracétamol (ou acétaminophène) est un hépatotoxique redoutable.
https://www.annualreviews.org/doi/abs/10.1146/annurev.me.35.020184.003045https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/0002934383902401
Le taux de décès par empoisonnement au paracétamol (nombre de morts divisé par le nombre total de suicidés) est de l’ordre de 0,2 à 2 % selon les pays.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11210057
Par exemple, aux États-Unis, de 2000 à 2018, il y eut 327 781 hospitalisations pour des suicides par antalgiques et 1 745 morts : le paracétamol à lui seul a contribué pour 48 % de ces hospitalisations et 64,5 % de ces décès.

    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32715560

    Alors, quel est donc le vrai problème ? Et bien tout simplement, il s’agit de jeter l’opprobre sur tout médicament ou traitement thérapeutique non protégé par un brevet. Le Plaquenil ne rapporte plus grand chose puisque l’HCQ est tombée dans le domaine public ; idem pour l’AZI et l’ivermectine. L’industrie pharmaceutique désire ardemment répondre à chaque nouvelle maladie ou épidémie par un médicament ou vaccin miracle, breveté et donc rémunérateur pour l’actionnariat. Lors de l’affaire du bacille du charbon envoyé par courrier à des sénateurs et journalistes étatsuniens en 2001, le gouvernement étatsunien a réagi face à ces menaces bioterroristes - et après une propagande médiatique intense et hystérique, semant la panique auprès du public - en décidant de recourir au stockage de tonnes d’un antibiotique. Alors que la pénicilline et la doxycycline étaient efficaces pour tuer le bacille, elles présentaient la faiblesse d’être bon marché, et ce fut la très coûteuse ciprofloxacine de Bayer, protégée par un brevet, qui fut choisie ; le centre de contrôle des maladies (CDC) conseilla de la sorte le gouvernement fédéral. Le gouvernement français emboîta le pas et commanda également cet antibiotique pour un coût considérable. L’éviction des médicaments qui ne sont plus protégés par un brevet, implique donc de crier haro sur les médicaments génériques.

    http://www.michel-lafon.fr/livre/2415-Epidemies_Vrais_dangers_et_fausses_alertes.html

    Quelle est donc la stratégie industrielle : instiller le doute. Donc mettre en avant toutes les études qui ne distinguent pas d’effets bénéfiques du médicament générique, minimiser celles qui montrent l’inverse, en mobilisant tous les professionnels stipendiés qui expliqueront sur les plateaux de télévision et dans les radios que les études ne montrent pas de manière statistiquement significative un effet, et que de nombreuses autres études sont indispensables avant de se prononcer. Les mêmes vont dénigrer les études observationnelles pour exiger celles par tirage au sort ; ils parlent d’essais « randomisés » et les journalistes parisiens reprennent cette formulation euphémisante sans expliquer au public que cela implique de tirer au sort des malades et de les répartir en deux groupes : ceux qui reçoivent le médicament testé et ceux qui reçoivent un placebo, donc de l’eau salée ou sucrée. C’est bien entendu immoral de procéder de la sorte avec des personnes malades risquant de mourir, et c’est la raison pour laquelle Didier Raoult et les médecins de l’IHU de Marseille ont refusé de pratiquer ce tirage au sort. Ils ont refusé de réaliser une expérience scientifique sur des patients infectés et ont fait le choix de soigner. Ils ont préféré une attitude pleine d’humanisme envers leurs semblables, quitte à écorner leur immense prestige scientifique. La société et la nation devraient leur en être reconnaissantes et admiratives.

    Puis, les mêmes personnes liges et autres valets rémunérés de l’industrie propageront une campagne visant à salir ceux qui observent des effets bénéfiques : on les traitera de charlatans, d’agités du bocal, d’être orgueilleux et méprisants, de falsificateurs de données scientifiques, notamment en utilisant leur qualité d’éditeurs de journaux scientifiques pour publier plus facilement leurs articles dans lesdites revues, et de manquements à la déontologie. Toute cette campagne diffamatoire est réalisée avec le tambour des relais médiatiques dominants, tous détenus par des millionnaires dont on peut se demander si les avocats d’affaire n’ont pas judicieusement garni les portefeuilles d’actions de leurs clients avec des actions boursières de Pfizer et consorts (s’ils ne le faisaient pas, ils manqueraient de compétence).
    Cette stratégie est connue et dénoncée depuis longtemps. Ainsi le Dr Mayer Brezis écrivait : « Les industries chimiques, du tabac et de l’alimentation partagent des tactiques similaires [à celles des industries pharmaceutiques] : proclamer des doutes sur les questions de sécurité, acheter des chercheurs, infiltrer les universités, les conseils d’administration, les médias et les agences législatives ».
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/18982834

    Ce qui vaut pour les médicaments vaut également pour les composés toxiques produits et libérés dans l’environnement par les industriels. Dans le premier cas, il s’agira de discréditer l’efficacité des médicaments génériques (au moyen des scientifiques à la solde des industriels et des groupes de pression), et dans le second de nier ou de minimiser la dangerosité de leurs merveilles chimiques. Cette stratégie a été abondamment utilisée dans le cas de l’amiante : la connaissance toxicologique de sa cancérogénicité et de l’étiologie des mésothéliomes chez les travailleurs exposés est acquise depuis 1960. Et pourtant, grâce aux agissements des groupes de pression et des scientifiques liges, il faudra attendre 1997 pour qu’elle soit interdite en France. De même, il aura fallu des décennies avant que le tétraéthyl de plomb (TEP), utilisé comme agent antidétonant dans l’essence automobile ne soit interdit malgré la démonstration de sa toxicité pour les humains en 1965 par Clair Patterson. Là également, des scientifiques à la solde des industriels ont produit des études fausses et certains d’entre eux ont même porté plainte contre Herbert Needleman, un autre chercheur qui a contribué à la connaissance sur la toxicité du TEP, mais il a également été attaqué par les avocats des industriels pour malhonnêteté intellectuelle, puis désavoué par les Instituts Nationaux de la Santé, et par sa propre Université, celle de Pittsburgh. Là encore, il s’agissait d’imposer un produit breveté (le TEP), en réalité peu efficace quant à sa qualité d’antidétonant, contre l’utilisation d’un produit beaucoup plus efficace mais peu coûteux qu’était l’éthanol.

    Le problème est bien économique, financier et donc capitaliste. Les industries pharmaceutiques n’ont pas pour vocation de soigner les malades mais d’enrichir leurs actionnaires ; d’ailleurs les vaccins n’iront qu’aux plus riches en vertu de la protection des brevets et des coûts afférents insupportables pour les pays peu fortunés (et le côté immoral du procédé ne choque aucun de nos dirigeants et ne suscite aucune réaction permettant de réguler par amendements le droit des brevets sur les médicaments). Souvent, tout de même, leurs intérêts financiers coïncident avec celui sanitaire des malades, sinon tant pis. Quand le médicament est par trop toxique, on engrange d’abord les bénéfices, et puis on nie pendant des années la toxicité du produit, en utilisant la stratégie que je viens de décrire, c’est-à-dire inonder la littérature médicale d’articles prétendant qu’il n’a pas été possible d’observer une toxicité du médicament, en utilisant le réseau de scientifiques liges stipendiés. Et d’autres scientifiques liges, installés dans les agences sanitaires, fermeront les yeux le plus longtemps possible. La tragédie du Mediator de Servier est exemplaire : ce médicament mortifère ne fut interdit qu’en 2009 par L’AFSSAPS - aujourd’hui rebaptisée ANSM – alors que sa toxicité, ainsi que celle de la famille moléculaire à laquelle il appartient, était bien connue depuis la fin des années 1980.

    https://www.librairiedialogues.fr/livre/1250568-mediator-150-mg-combien-de-morts--irene-frachon-editions-

    Ceci pose deux problèmes fondamentaux.

    D’abord celui des « conflits d’intérêts » dans lesquels sont empêtrés beaucoup de scientifiques et de médecins, mais également les experts des agences de sécurité alimentaire ou du médicament (qui se recrutent parmi les premiers). « Conflit d’intérêts » est une expression importée des pays anglo-saxons et imposée par ce qui est appelé là-bas une attitude « politiquement correcte ». En langue française, on appelle ça de la corruption. Le plus stupéfiant est que cela soit légal.

    Ensuite celui du financement de la recherche publique, lequel explique en partie le problème des « conflits d’intérêts ». En effet, la loi d’autonomie des Universités ou loi Pécresse, a instauré en 2007 une paupérisation accrue des Universités et des laboratoires de recherche publics. Les crédits récurrents qui étaient alloués chaque année par les institutions aux équipes ont disparus. Il faut maintenant en passer par l’Agence nationale de la recherche (ANR), qui satisfait au plus 10 % des demandes. Concrètement, les chercheurs doivent répondre à un appel d’offre – il s’agit bien d’un concours et donc d’une mise en concurrence des équipes françaises entre elles – et rédiger un copieux dossier scientifique, et prévoir le budget total pour des recherches non encore effectuées et prévisionnelles (cela prend bien deux mois car il faut mobiliser d’autres équipes autour du projet). L’institution nous recommande instamment d’avoir un partenaire industriel ou privé. Si l’ANR n’adoube pas leur projet, les chercheurs n’ont plus comme solutions que l’Europe (mais c’est encore bien plus sélectif), les régions (mais pour des projets très ponctuels, appliqués, et peu financés), et enfin « les acteurs privés ». Comme le disait André Picot, toxicologue, dans ce livre : « Pour nous, au CNRS, mais aussi à l’Université, la situation n’a jamais été aussi catastrophique… On n’a plus d’argent et c’est la ‘prostitution généralisée’ ».
    https://www.editionsladecouverte.fr/silence_on_intoxique-9782707146380

    6) Vous évoquez le problème de l’évaluation des risques par les agences et celui des « conflits d’intérêts » qui mineraient ces institutions. Pourriez-vous nous donner des exemples et précisez selon vous la manière d’y remédier ?

    JP.B. – Le scandale du Vioxx de Merck est maintenant oublié. Le Vioxx était un médicament anti-inflammatoire censé être un vrai miracle pour les patients souffrant d’arthrose. Autorisé en 1999, il apparaît rapidement qu’il provoque des accidents cardiovasculaires et un article est publié relatant ses dangers en 2001 dans le Journal of The American Medical Association (JAMA) par l’équipe du Dr Eric Topol.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15641522
La FDA ne bouge pas, et en France L’AFSSAPS reprend même l’argumentaire lénifiant de Merck (toute l’histoire est racontée : https://halldulivre.com/livre/9782753300132-au-nom-de-la-science-souccar-goliszek). Merck tente d’acheter le silence du Dr Topol qui refuse. Dans les années qui suivent, d’autres publications mettent en cause le Vioxx et l’associe à une augmentation dramatique des infarctus chez les patients, mais ni l’EMA ni l’AFSSAPS ne demanderont le retrait de l’autorisation de mise sur le marché. C’est finalement Merck qui décide de le retirer du marché malgré la décision de la FDA en faveur du maintien, et au grand dépit du ministre de la santé français. L’AFSSAPS déclarera, après le retrait du Vioxx par Merck, assumer totalement la décision de n’avoir pas retiré du marché ce médicament.

    En 2002, la Direction générale de la santé saisit l’Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE) concernant les risques sanitaires de la téléphonie mobile.
https://www.editionsladecouverte.fr/silence_on_intoxique-9782707146380
Un groupe de travail est créé sous la direction de Bernard Veyret (Université de Bordeaux), Denis Zmirou (AFSSE) et René de Sèze (INERIS, Institut national de l’environnement industriel et des risques). Très curieusement, des spécialistes incontestés dans ce domaine sont écartés, et qui avaient publiés des travaux sur les perturbations bioélectromagnétiques (Pierre Aubineau, CNRS ; Pierre Le Ruz, société française de radioprotection ; Roger Santini, Institut National des Sciences Appliquées). Mais la veille de la remise du rapport en avril 2003 – qui dédouanera la téléphonie mobile de tout effet sanitaire dommageable – il est dévoilé que les trois compères étaient en contrat publicitaire avec l’entreprise Orange, et qu’ils avaient publié une plaquette publicitaire dans laquelle ils se montraient rassurants, alors même qu’ils avaient débuté leur mission. Le rapport est même en retrait des recommandations écrites par Denis Zmirou en 2001 au ministère de la santé et imposant une distance supérieure à 100 mètres des crèches, écoles et hôpitaux, pour l’implantation d’antennes. Le même osera proclamer, à propos des financements privés des experts : « Cela n’affecte pas l’intégrité des chercheurs : les contrats garantissent une totale indépendance des études lors de leur conduite et de leur interprétation ».

    Comment remédier à cette situation déplorable de nos agences d’expertise sanitaires ? Dans un récent article publié dans Toxicological Research, Christian Vélot, des collègues et moi-même préconisions la création d’une Haute Autorité de l’Expertise composée de parlementaires, de représentants des grands organismes nationaux de recherche, de chercheurs reconnus pour leurs travaux dans le domaine scientifique concerné par la saisine, de juristes qualifiés (en droit du travail, de l’environnement, et de la santé publique), de représentants d’associations, et de représentants des syndicats majeurs. Ces personnalités pourraient être désignées par les commissions parlementaires idoines et le CESE, après réponse à un appel public. Les élus seraient soumis à une enquête visant à s’assurer qu’ils ne sont pas entravés par des « conflits d’intérêts », puis leur désignation finalement adoubée par le Conseil d’État.
    https://link.springer.com/article/10.1007/s43188-020-00075-w

    Enfin, ce que doit comprendre le public c’est que ces agences, l’ANSM et l’EMA, pour le cas des vaccins biotechnologiques actuels, prennent leur décision sur la seule base des documents adressés par les entreprises demandeuses de l’autorisation de mise sur le marché. Elles ne procèdent à aucune étude scientifique ni évaluation expérimentale indépendante. Les entreprises demanderesses ont donc toutes les cartes en main, et de plus, en situation d’urgence et sous la pression exercée par la gent politique, deux semaines seulement suffirent pour que les entreprises anglaise et étasuniennes soient adoubées. En revanche l’Union Européenne et la France ont clairement écarté Valneva et son vaccin (Valneva est une société de biotechnologie spécialisée dans les vaccins et produit ceux contre l’encéphalite japonaise et le choléra ; ceux contre le chikungunya et la maladie de Lyme sont en phase III d’essais). Des commentateurs politiques se désolent continuellement que la France, pays de Pasteur, ne soit pas plus enthousiaste pour la vaccination anti-covid. Mais les vaccins biotechnologiques ne sont pas pasteuriens ; en revanche c’est bien le cas du vaccin Valneva qui repose sur une méthodologie traditionnelle, mais éprouvée, dans laquelle le virus atténué ou tué est injecté, et dans ce cas la réponse immunitaire concerne toutes les protéines du virus et non pas une seule, et en conséquence la protection est a priori supérieure. Mais au pays de Pasteur, une entreprise française concevant un vaccin pasteurien a été méprisée sans qu’aucune justification ne soit avancée.

    7) Vous critiquez l’imposition de la solution vaccinale comme seule réponse possible au coronavirus SARS-CoV-2. Mais pourquoi nos dirigeants prendraient-ils une telle orientation si elle n’était pas la plus judicieuse et bénéfique pour notre peuple ?

    JP.B. – Comment expliquer le choix funeste de la vaccination en tant que solution unique ? Comment en est-on arrivé là ? Tout simplement les politiques sont principalement mus par leur désir de réélection, une motivation puissante chez eux, que l’on peut comprendre. Mais leur gros problème réside dans le fait qu’à Sciences Po et à l’ENA, ils n’ont pas été confrontés ni appris à réagir à une pandémie de cet ordre-là. Donc, ils s’en remettent aux médecins, aux médicastres en cour à l’Élysée. Or, beaucoup de ces gens ne sont plus en activité, ils sont retraités et continuent à bénéficier, grâce à leur entregent, de missions, expertises et autres sinécures. Ce déplacement de la gouvernance par les élus du peuple vers celle par les médecins pose un énorme problème car beaucoup d’entre ces médecins sont en « conflit d’intérêts », et il s’agit là d’un euphémisme désignant en fait une corruption morale, et une grave flétrissure déontologique. Ils sont en réalité soudoyés par les industriels. Une partie des chercheurs de l’INSERM et des praticiens hospitaliers susceptibles de faire de la recherche sont en « conflit d’intérêts », c’est-à-dire qu’ils sont à la solde de l’industrie pharmaceutique. Or, c’est à eux que le gouvernement demande conseil. Bien entendu, après l’échec du Remdesivir, néphrotoxique finalement banni par l’OMS, la solution unique qu’ils proposèrent fut la vaccination, et en conséquence il convenait d’éliminer tout autre traitement non protégé par un brevet, et donc peu rémunérateur pour les industriels auxquels ils sont inféodés.

    Parmi nos gouvernants - nous voulons continuer à croire que certains sont de bonne foi tout de même – certains s’imaginent, parce qu’ils y sont poussés et persuadés par les médecins courtisans (ceux du conseil dit scientifique), que la vaccination serait la seule solution. À partir du moment où l’on veut promouvoir la vaccination et la rendre en fin de compte quasiment obligatoire, il faut qu’il n’y ait aucun traitement disponible parce que dans l’éventualité contraire où un traitement serait doté d’une certaine efficacité, la vaccination obligatoire ou à très grande échelle n’aurait plus de sens et serait dénuée de pertinence. Il convenait dès le départ de crier haro sur les traitements et tuer dans l’œuf toute tentative de traiter par voie chimique. Donc, l’HCQ et l’AZI ont été promues au rang de poisons violents, et quant à l’ivermectine, elle est assimilée à un médicament à usage vétérinaire. Ainsi, tout est fait pour qu’il n’y ait aucun traitement susceptible de juguler cette maladie. Reste donc la solution unique vaccinale qui nous est serinée. Or, nous ne nous en sortirons pas par la seule grâce de la vaccination puisque la variante indienne delta se joue du vaccin et rend l’immunité collective inatteignable, la transformant en concept mythique. Il faudra combiner à la fois les traitements et une vaccination pour les rares personnes jeunes mais fragiles et surtout celles âgées puisque plus de 80 % de la mortalité concerne les plus de 70 ans.
https://www.science.org/news/2021/08/grim-warning-israel-vaccination-blunts-does-not-defeat-deltahttps://www.theguardian.com/world/2021/aug/10/delta-variant-renders-herd-immunity-from-covid-mythical

    Le traitement combiné HCQ plus AZI fonctionne, n’en déplaise aux médicastres médiatiques ; le Pr Christian Perronne a apporté suffisamment d’éléments probants puisés dans la littérature scientifique dans son dernier ouvrage. L’ivermectine est également efficace contre le covid et est devenue le traitement préconisé par les autorités médicales de plusieurs pays, par exemple au Pérou et au Brésil et dans certains états de l’Inde fédérale. De nombreuses études et méta-analyses, ignorées (ou passées sous silence par) des journalistes, appuient sa pertinence thérapeutique contre le covid.

    [https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/300921/crise-coronavirale-entretien-1-avec-le-toxicologue-jean-paul-bourdineaud](https://blogs.mediapart.fr/laurent-mucchielli/blog/300921/crise-coronavirale-entretien-1-avec-le-toxicologue-jean-paul-bourdin

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    https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/etat-du-kerala-inde-vaccination-et-contamination
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34145166
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33278625
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34418758
    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0006291X20319598
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33389725
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33293006
    https://journals.lww.com/americantherapeutics/fulltext/2021/06000/review_of_the_emerging_evidence_demonstrating_the.4.aspx
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/bjd.18369
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/34491955
    https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32736876
    https://journal.chestnet.org/article/S0012-3692(20)34898-4/fulltext
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2052297521000883
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  • DÉMYSTIFICATION DU NARRATIF DE PROPAGANDE

    1. Le « coronavirus » est un virus extrêmement dangereux

    Les coronavirus sont une famille de virus à laquelle appartient le Sars-cov2, agent de la maladie appelée covid19. Cette dernière est une pneumonie atypique potentiellement dangereuse pour certaines catégories de la population, tout comme les autres infections respiratoires par ailleurs… Sinon, pas tant que ça. Du moins, pas autant que ce que l’on a cru au début. Le taux de létalité réel (nombre de morts par personnes infectées) est évalué entre 0,27 et 0,65 %(2). C’est 5 à 15 fois moins que les 3 % donnés en début de pandémie. C’est du même ordre de grandeur que le taux de létalité de la grippe saisonnière (0,1- 0,5 %) et bien loin des taux de létalité des virus les plus mortels comme Ebola ou la variole qui dépassent largement les 20 %.
    De plus, la mortalité par tranche d’âge est éloquente(3) : seules les personnes âgées payent, malheureusement, un lourd tribut à cette maladie. Dans les données statistiques belges, il n’y a aucune surmortalité dans les tranches d’âges inférieures à 65 ans pour l’année 2020. En Belgique(4), près de la moitié des décès « covid » ont eu lieu en maison de repos(5).
    Le fait est qu’une très grande majorité de « morts covid », 92 % selon un rapport Sciensano (6), sont des décès de patients ayant un ou plusieurs facteurs de risques appelés comorbidités. Beaucoup de victimes étaient donc malheureusement déjà très faibles lorsqu’elles ont été contaminées. Aussi, on peut se demander à quel point le virus a joué un rôle dans la mort de ces personnes ?
    Les cas graves chez les personnes en dessous de 45 ans et en bonne santé sont pratiquement anecdotiques ! En tout et pour tout, on observe une large proportion d’asymptomatiques ou peu symptomatiques(7) (l’équivalent d’un rhume ou d’un état grippal), moins de 5 % des « cas covid » doivent être hospitalisés, avec environ 1 % de cas graves nécessitant un passage en soins intensifs(8) qui sont en grande partie des personnes âgées et/ou fragiles.
    Quant aux séquelles du covid, elles sont difficiles à évaluer, mais semblent réversibles et concernent surtout des fatigues ou des pertes de l’odorat. Seuls 20 à 30 % des patients hospitalisés (eux même très minoritaires) présenteraient encore des séquelles majeures 60 jours après rémission(9).
    Avec jusqu’à 75 % d’asymptomatiques, une maladie qui épargne quasi totalement les enfants et une médiane des décès à plus de 80 ans(10)…Sans minimiser la douleur ou la souffrance des victimes et de leurs familles, on peut objectivement trouver pire comme affection.

    2. C’est un virus très contagieux

    Là encore, il n’a rien d’exceptionnel. La contagiosité du Sars-cov2 est du même ordre que la plupart des infections respiratoires virales, un peu plus contagieuses que la grippe, sans plus.
    On peut calculer théoriquement la contagiosité d’une maladie grâce à une formule mathématique appelée R0 ou « taux de reproduction ». Celui du covid19 varie, selon la littérature, entre 2 et 4(11). Le R0 de la grippe saisonnière est d’environ 2, celui des oreillons est de 4 à 7, la rubéole de 5 à 7, la diphtérie 6 à 7, la varicelle de 10 à 12 la coqueluche de 12 à 17, et la rougeole de 12 à 18…(12)
    Donc, contrairement à ce que l’on nous fait croire, le Sars-cov2 n’est pas plus contagieux que ses cousins, les autres coronavirus, responsables des rhumes qui ont des R0 qui se situent aussi aux alentours de 3.

    3. Il n’y a pas de traitements

    Faux ! L’orthodoxie méthodologique protocolaire des milieux académiques acoquinés au monde de l’industrie pharmaceutique, s’attache aux essais cliniques randomisés en double aveugle comme seule valeur de preuve. Mais ni la science ni la médecine ne peuvent se résumer à ce type de mesures statistiques. La médecine, c’est soigner les gens, quant à la science elle consiste principalement en l’observation… Et dans ce domaine, les observations faites par les praticiens de terrain à travers le monde ont mis en évidence plusieurs thérapeutiques qui donnent de bons résultats(13). Nous ne reviendrons pas sur la polémique de l’Hydroxychloroquine, mais cette dernière est utilisée dans beaucoup de pays avec des résultats satisfaisants selon leurs autorités sanitaires, le Maroc, la Grèce, l’Inde… Pour ne citer qu’eux(14). L’Azithromycine, un antibiotique fréquemment utilisé dans les infections respiratoires, est aussi plébiscitée par de nombreux médecins généralistes, car il semble éviter les formes graves, à condition d’être administré tôt dans l’infection. Utilisée en Afrique, l’Artemisia annua semble aussi avoir une efficacité contre la covid(15). Sans parler de l’Ivermectine, un antiparasitaire dont l’efficacité est aujourd’hui largement démontrée.
    En prophylaxie (en prévention), le zinc et la vitamine D pourraient permettre de réduire drastiquement l’incidence des cas graves. Aux stades plus avancés, on peut recourir aux corticoïdes comme la dexaméthasone, les anticoagulants pour éviter les phénomènes de thromboses, ou encore l’oxygénothérapie.
    L’intubation des patients en soins intensifs est surtout due au fait qu’ils arrivent à l’hôpital à des stades très avancés de la maladie. Chose qui se produit logiquement lorsqu’on choisit de ne pas soigner les gens en leur disant de rester chez eux et de ne prendre que du paracétamol…

    4. Nous avons assisté à une « deuxième vague »

    Le concept de « vague » ne repose sur aucun modèle épidémiologique d’infections virales. Il s’agit d’une terminologie de novlangue anxiogène qui ne reflète absolument pas la dynamique des épidémies virales.
    Les modèles épidémiologiques viraux observent des constantes(16) : un pic épidémique où l’infection est très virulente, puis s’estompe. Ensuite, soit le pathogène disparaît, soit il mute, s’adapte à son hôte et devient cyclique/saisonnier (comme c’est le cas de la grippe et d’autres virus endémiques). Il semblerait que ce soit le deuxième chemin que le Sars-cov2 ait emprunté.
    Aujourd’hui, on nous parle de 3ème vague comme si l’hypothétique pic de covid à venir et l’épisode d’automne étaient issus du même phénomène épidémique que le premier épisode de mars 2020. Il n’en est rien, car ce sont des variants différents du virus qui se sont propagés(17). La « deuxième vague » était une épidémie différente de la première, et n’était pas un « rebond » de la première voire un phénomène prévisible ou inexorable. Sinon, pourquoi n’y a-t-il pas eu de « deuxième vague » en extrême orient… ?
    Tout ce que nous pouvons faire ce sont des observations, car nous ne savons pas de quoi l’avenir est fait, en revanche, les spéculations catastrophistes vont bon train !

    5. Les variants ou mutants sont nécessairement plus dangereux

    Encore une fois, c’est une idée reçue largement véhiculée par les médias sensationnalistes. Tous les micro-organismes mutent, surtout les virus. Et la catégorie à laquelle appartient le Sars-cov2, les virus à ARN, mute énormément(18). Les virus responsables de la grippe mutent également. Chaque année, ce sont des mutants différents de l’an dernier qui donnent les épidémies hivernales. Le but d’un virus n’est pas de tuer ses hôtes, mais de s’y adapter pour survivre et se multiplier. C’est pourquoi, généralement, un virus mutant peut être plus contagieux sans être plus mortel.
    Depuis le début de la pandémie, on a recensé 12.000 mutations de ce Sars-cov2, seules quelques-unes ont eu un impact sur la dynamique de la pandémie(19)… de quoi relativiser donc !

    6. Il y a une augmentation des « cas » et des « contaminations »

    Il ne s’agit pas de « cas » ou de « contaminations » au sens clinique du terme. Ce qu’il se passe c’est que les autorités, ainsi que la presse, recensent des tests PCR protocolaires où l’on détermine si un individu est porteur du virus. Mais cela ne signifie pas nécessairement que la personne soit malade ni contagieuse(20). D’autant qu’une majorité de positifs sont asymptomatiques, cela signifie, au pire qu’ils sont en période d’incubation, ou au mieux que leur système immunitaire a géré le virus et que le patient est potentiellement immunisé.
    Sans compter que les tests PCR sont très sensibles et font sortir des faux positifs. Selon certaines études, jusqu’à 90 % des tests PCR positifs n’ont aucune signification clinique lorsqu’ils sont réalisés de manière aussi large au sein d’une population(21).
    Seuls des indicateurs comme les hospitalisations, l’occupation en soins intensifs et la mortalité ont une signification quant à la gravité de l’épisode épidémique. Et là encore, tout n’est pas fiable à 100 %, car ces indicateurs se basent aussi sur des tests PCR…

    7. Il faut imposer des règles à tout le monde pour protéger les personnes vulnérables

    Il s’agit du sophisme sur lequel repose toute la politique sanitaire coercitive si l’on tient compte des données épidémiologiques par tranche d’âge.
    Oui, les personnes âgées et/ou présentant des facteurs de risque sont invitées à se protéger. Mais le reste de la population n’a pas à maintenir toutes ces règles sanitaires étant donné qu’elle présente peu de risques et est donc potentiellement un vivier pour construire l’immunité collective de la population. Et cette immunité collective, c’est réellement le meilleur moyen de protéger les personnes à risque à moyen terme(22).
    Au début de l’épidémie, on a imposé toutes les mesures sanitaires, car on n’avait pas encore d’immunité collective, aujourd’hui les mesures qui sont prises empêchent de l’atteindre. Comme pour l’affaire des masques, déconseillés, puis obligatoires, c’est à n’y rien comprendre !

    8. Le vaccin est LA panacée, notre « seule chance » de venir à bout du virus

    Tout d’abord, La vaccination est un OUTIL sanitaire, pas une « baguette magique ». Or, on assiste littéralement à un dogmatisme vaccinaliste sans précédent, qui relève davantage de la foi que de la démarche scientifique ! Cette stratégie consiste à miser sur l’immunité collective artificielle obtenue grâce à une vaccination massive. Cette dernière n’étant, en réalité, qu’une « imitation » de l’immunité collective naturelle, mais sans les inconvénients sanitaires comme les cas graves et les décès. Du moins, en théorie…
    Pour l’instant, seuls deux (bientôt trois) vaccins sont disponibles en Belgique. Et ces deux premiers vaccins impliquent une nouvelle technologie à ARN messager pour laquelle nous n’avons aucun recul chez l’homme à une si grande échelle.
    Les seules données dont nous disposons pour évaluer l’efficacité et la sécurité de ces vaccins sont les publications des firmes pharmaceutiques sur leurs essais cliniques de phase III, réalisés sur un laps de temps inédit. Autrement dit, contrairement à ce qu’affirme péremptoirement cette gigantesque propagande vaccinaliste, on nage dans le flou. Aucune certitude sur les risques réels à long et moyen terme, qui demeurent inconnus. Rien n’indique avec certitude que cette campagne de vaccination sera efficace pour réduire l’incidence des cas graves. Surtout lorsqu’on nous affirme que nous ne savons pas si les personnes vaccinées seront toujours contagieuses ni combien de temps durera l’immunité hypothétique conférée par les vaccins, ou si ces derniers seront efficaces face aux nouveaux variants(23).
    Quand bien même, quel intérêt y a-t-il à vacciner toute une population pour une affection aussi peu létale dans les tranches d’âges qui correspondent à la population active ?
    Selon le principe de la balance bénéfice/risque, ces vaccins devraient être réservés aux personnes à risque exclusivement. Mais l’imposer ou le conseiller à l’ensemble de la population, à ce stade, il est légitime de considérer que c’est une ineptie !

    9. Le confinement et le port du masque obligatoire sont des solutions efficaces

    Le confinement et l’obligation du port du masque sont des mesures politiques et non médicales. Elles ne reposent sur aucune preuve scientifique d’efficacité tant sur la dynamique épidémique que sur la mortalité. ABSOLUMENT RIEN ! C’est d’ailleurs ce à quoi a abouti l’investigation scientifique du plus éminent épidémiologiste au monde, le Professeur Ioannidis de l’université de Stanford, dans une étude minutieuse parue dans la revue European Journal of Clinical Investigation(24).
    Par simple observation, les pays n’ayant imposé aucune de ces mesures (la Suède, la Biélorussie, l’Estonie) ou de manière locale ou allégée (Allemagne, Pays-Bas, Croatie) ont peu ou prou les mêmes courbes épidémiques(25), sans surmortalité significative, et s’en sortent même mieux que les pays qui ont imposé ces règles de manière drastique (Belgique, France, Italie, Espagne et Royaume-Uni)(26) !
    Souvenez-vous de la raison pour laquelle on a imposé le 1er confinement : aplanir la courbe des hospitalisations afin de ne pas saturer les lits de réanimation. Cet aplanissement de la courbe n’a JAMAIS été scientifiquement démontré, et le narratif officiel s’attache à confondre coïncidence et causalité lorsqu’il prétend que les « lock-down » sont suivis d’une chute de l’incidence des cas. Le confinement aurait soi-disant servi à éviter la saturation d’un système hospitalier déjà sous tension depuis 20 ans et très sont souvent surchargées lors des pics épidémiques de grippes(27).
    Que l’on soit clair :
    Il y a une différence entre dépister, isoler et traiter des malades contagieux (comme il s’est toujours fait en matière d’épidémie), et confiner aveuglément l’ensemble de la population sans discernement et sans prise en charge de proximité. Certaines études ont même montré l’effet inverse de celui escompté(28), sans parler de la mortalité secondaire (suicides, maladies non dépistées) ainsi que des conséquences sociales et économiques catastrophiques.
    Il y a aussi une différence entre porter CORRECTEMENT, de manière hygiénique, un masque de protection type FFP2 ou chirurgical, dans les lieux clos et bondés en phase de pic épidémique, lorsque le risque de contagion est grand surtout, si l’on est une personne à risque, et imposer de porter des bouts de tissus ou des masques chirurgicaux mal utilisés, sans règles d’hygiène préalables, y compris en extérieur et en dehors d’une période de pic épidémique par-dessus le marché. Ça, c’est de la grosse foutaise, pardon !
    Non, il est légitime de penser que le confinement aveugle et le port du masque obligatoire entraînent plus d’inconvénients que d’avantages escomptés.

    10. Les autorités savent ce qu’elles font

    Il est dans certains esprits peu subversifs l’idée que la classe dirigeante a le pouvoir parce qu’elle le mérite ou qu’elle a une capacité à diriger. Il n’y a rien de plus faux. Le système politique et le pouvoir hiérarchique des instances autoritaires en général, fonctionnent par médiocratie et cooptation. C’est-à-dire que les hauts dirigeants choisissent à des postes subalternes des individus médiocres, mais obéissants et reconnaissants.
    Dans ce contexte, les personnes qui cherchent à obtenir des postes de pouvoir et de responsabilité sont rarement compétentes, honnêtes ou bienveillantes. Ce sont des gens qui avouent rarement leurs erreurs, persistent dans leurs fourvoiements et n’ont que leur ambition carriériste comme objectif. Sans parler de leurs conseillers technocrates, souvent en conflits d’intérêts, qui ont des visions totalement déconnectées des réalités et agissent plus par idéologie que pragmatisme. Un sacré cocktail !
    C’est pourquoi, en conclusion, il est urgent de mettre fin à cette hystérie politico-médiatique ainsi qu’aux mesures sanitaires contre-productives, antidémocratiques et sans fondements médicaux ni scientifiques.

    Annes Bouria
    https://www.kairospresse.be/article/covid19-debunkage-du-narratif-de-propagande

    --
    1. Démystification.

    2. https://www.who.int/bulletin/online_first/BLT.20.265892.pdf

    3. https://datastudio.google.com/embed/reporting/c14a5cfc-cab7-4812-848c-0369173148ab/page/QTSKB

    4. https://statbel.fgov.be/fr/propos-de-statbel/que-faisons-nous/visualisations/mortalite

    5. https://covid-19.sciensano.be/sites/default/files/Covid19/COVID-19_Daily%20report_20210124%20-%20FR.pdf

    6. https://covid-19.sciensano.be/sites/default/files/Covid19/COVID-19_THEMATIC%20REPORT_COVID-19%20HOSPITALISED%20PATIENTS_FR.

    7. https://www.sciensano.be/fr/coin-presse/analyse-covid-19-75-des-personnes-positives-au-sars-cov-2-etaient-asymptom :~:text=Parmi%20ceux%2Dci%2C%203%20%25,encore%20tout%20%C3%A0%20fait%20clair.

    8. https://datastudio.google.com/embed/reporting/c14a5cfc-cab7-4812-848c-0369173148ab/page/uTSKB

    9. https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/2774380

    10. https://lameuse.sudinfo.be/555970/article/2020-05-07/voici-les-vrais-chiffres-de-la-mortalite-du-coronavirus

    11. https://www.rtbf.be/info/societe/detail_sous-haute-surveillance-pour-le-deconfinement-comment-calculer-et-influe

    12. https://www.sante-sur-le-net.com/r0-virus-le-plus-contagieux

    13. https://www.amjmed.com/article/S0002-9343(20)30673-2/fulltext

    14. https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/covid-19-depister-desinfo/2020/10/28/hydroxychloroquine-fini-probablement

    15. https://www.rtbf.be/info/societe/detail_l-artemisia-une-plante-antipaludeenne-efficace-contre-le-coronavirus?id=

    16. https://www.virologie-uclouvain.be/fr/chapitres/transmission-epidemiologie/comportement-du-virus-dans-la-population

    17. https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/coronavirus-coronavirus-variante-espagnole-virus-origine-deuxieme-v

    18. https://www.sciencesetavenir.fr/sante/les-mutations-un-mode-d-adaptation-normal-des-virus_140746

    19. https://www.nature.com/articles/s41467-020-19818-2

    20. https://www.rtbf.be/info/societe/detail_coronavirus-vous-avez-un-test-pcr-positif-et-vous-ne-l-etes-peut-etre-pa

    21. https://www.nytimes.com/2020/08/29/health/coronavirus-testing.html

    22. https://www.grippe65plus.fr/histoires/immunit%C3%A9-collective-prot%C3%A9ger-les-membres-vuln%C3%A9rables-de-

    23. https://www.levif.be/actualite/sante/vaccins-covid-un-arsenal-elargi-mais-des-questions-en-suspens/article-news-1376777.html

    24. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/eci.13484

    25. https://www.worldometers.info/coronavirus

    26. https://www.euromomo.eu/graphs-and-maps

    27. https://www.legeneraliste.fr/actu-medicale/la-grippe-provoque-lengorgement-de-certains-hopitaux

    28. https://meteopolitique.com/Fiches/Epidemie-Pandemie/analyse/confinement/Absence-de-base-probante-pour-soutenir-le-confinement-general-de-la-

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  • Invisibiliser pour dominer. L’effacement des classes populaires dans l’urbanisme contemporain
    https://journals.openedition.org/tem/5241

    « Il n’y avait rien ». La récurrence de cette expression au sein de discours recueillis dans deux types très différents d’opérations de requalification urbaine soulève la question de l’invisibilisation de certains groupes sociaux dans l’urbanisme contemporain. À partir du matériau qualitatif issu de nos terrains d’enquête – un nouveau quartier d’habitation lyonnais et des jardins partagés de région parisienne – nous mettons en évidence un processus d’invisibilisation et de stigmatisation. Dans les deux cas, ce processus accompagne le remplacement de classes populaires par des groupes plus favorisés socialement. L’analyse comparative nous permet d’en montrer les enjeux. D’une part, l’invisibilisation participe à renforcer la position dominante des invisibilisateurs. En effet, un tel processus n’est pas neutre et ne peut s’appliquer qu’en situation de domination. Il intervient dans les cas observés pour compenser le déficit d’antériorité, seul manque de légitimité qui pourrait mettre en danger la posture des invisibilisateurs. D’autre part, la stigmatisation écarte les indésirables sur la base de critères individualisés, niant la dimension sociale et politique des luttes pour l’espace. Le croisement de nos deux terrains nous permet ainsi de décrire les fonctions sociales de ce processus pour les acteurs qui le produisent et de considérer ce qu’il révèle des rapports de domination travaillés par les enjeux d’urbanisme.

    #gentrification #lutte_des_classes #urban_matters
    #Matthieu_Adam #Léa_Mestdagh

    • Struggling with the Creative Class - PECK - 2005 - International Journal of Urban and Regional Research - Wiley Online Library
      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/j.1468-2427.2005.00620.x

      L’article présente une critique des concepts de ‘classe créative’ et ‘villes créatives’ publiés récemment. La portée géographique et la pertinence politique de ces discours s’expliquent non par leurs mérites intrinsèques, ceux‐ci pouvant être remis en question à plus d’un titre, mais en tant que fonction des paysages urbains fortement néolibéraux qu’ils ont traversés. Quant à leur manifestation concrète de l’innovation culturelle libérale, les stratégies de créativité dérangent à peine les orthodoxies qui subsistent en politique urbaine, fondées sur une compétition interlocale, un marketing de lieu, une expansion axée sur la propriété et le marché, un embourgeoisement et une inégalité socio‐spatiale normalisée. Mais surtout, ces stratégies toujours plus présentes prolongent et recodifient des tendances bien installées en politique urbaine néolibérale, les rhabillant de manière attrayante dans un flou artistique terminologique de politique culturelle. Ainsi, la créativité est élevée au statut de nouvel impératif urbain pour définir de nouveaux sites, valider de nouvelles stratégies, positionner de nouveaux sujets et instaurer de nouveaux enjeux dans la concurrence interurbaine.

    • Migration, environnement et gentrification rurale en Montagne limousine
      https://journals.openedition.org/rga/2525

      Les dynamiques migratoires des espaces ruraux et/ou montagnards font l’objet de nombreuses recherches dont les différents appareillages conceptuels et méthodologiques relèvent de (sous)champs scientifiques ou disciplinaires distincts. Se distinguent, entre autres, les entrées par la population, les migrations d’aménités ou encore par la gentrification rurale (Smith, 1998 ; M. Phillips, 1993 ; Bryson et Wyckoff, 2010). C’est à travers le prisme de cette dernière que la contribution proposée vise à lire les dynamiques démographiques, socioculturelles et environnementales à l’œuvre dans la Montagne limousine. Une partie de la littérature anglo-saxonne portant sur la gentrification rurale a permis de souligner le rôle central de l’environnement et/ou de la nature à la fois en tant que représentations et cadre géographique dans les dynamiques migratoires et les processus de recomposition sociale susceptibles de produire une ou des formes de gentrification rurale, ou greentrication. Dans le détail, l’environnement agirait en amont de l’installation des migrants et les accompagnerait tout au long de leur parcours migratoire et résidentiel. Mais en aval de leur implantation, du fait même de leurs caractéristiques de gentrifieurs, c’est-à-dire de nouveaux résidents, acteurs de la gentrification, ces derniers agiraient pour modifier la ou les dimensions environnementales de leur cadre de vie et le faire ainsi tendre vers « l’idéal » qui les avait initialement attirés. En l’espèce, les enquêtes de terrain tendraient à indiquer que si ce cadre général est plutôt pertinent pour la Montagne limousine, il reste néanmoins nécessaire de préciser, d’une part la nature des gentrifieurs, lesquels pourraient éventuellement être qualifiés d’altergentrifieurs, et d’autre part, que leur impact est inégalement significatif au sein du PNR de Millevaches.

    • L’injonction aux comportements « durables », nouveau motif de production d’indésirabilité
      https://journals.openedition.org/gc/4497

      Les projets urbains dits durables se sont multipliés durant la décennie dernière. Matériellement standardisés, ils sont aussi accompagnés de la diffusion d’attendus comportementaux à destination des habitants. Ceux-ci sont incités à adopter des comportements « éco-citoyens » (faible utilisation de l’automobile, tri des déchets, consommation dite responsable) censés être plus « vertueux ». Outre les élus et les communicants, les concepteurs (urbanistes, architectes, paysagistes) et certains habitants de ces projets diffusent ces attendus comportementaux. Les jugements moraux associés aux comportements sont vite transférés aux individus et aux groupes. Ceux qui les mettent en œuvre sont légitimés, à l’inverse de ceux qui ne les adoptent pas. Nous observons un processus de catégorisation qui distin­gue usagers légitimés ou indésirables en vertu de la conformité ou non de leurs pratiques avec les valeurs durabilistes. En l’occurrence, ce sont les habitants des logements sociaux et ceux issus des classes populaires qui sont montrés du doigt. L’objectif de cet article est de comprendre comment le développement urbain durable rénove les motifs de production de l’indésirabilité. Cet article s’appuie sur l’analyse de 71 entretiens réalisés avec les concepteurs et les habitants de deux projets urbains emblématiques de la production contemporaine : Bottière-Chénaie, à Nantes, et Confluence, à Lyon. Notre enquête montre une redéfinition du groupe social habitant en fonction de la conformité ou non de ses membres à la nouvelle norme qu’est le développement urbain durable.

  • Facts still matter : Data shows sanctuary cities keep communities safer

    Since the first week President Trump took office, so-called “sanctuary cities” have been a favored target, and it’s clear from his State of the Union speech that they will continue to feature prominently as a way of rallying the base in his reelection campaign. Trump is incensed about the hundreds of jurisdictions across the country that set limits on local law enforcement cooperation with federal immigration enforcement.

    The president said that sanctuary policies “breed crime,” (https://www.politifact.com/article/2017/feb/05/fact-checking-donald-trumps-interview-bill-oreilly) language seemingly designed to convey dystopian images of lawlessness wherein undocumented immigrants commit crimes with impunity. But on multiple occasions (https://www.factcheck.org/2017/02/no-evidence-sanctuary-cities-breed-crime), my research, which uses the government’s data, shows that the president is wrong.

    Sanctuary policies do not increase crime. Crime is lower, and economies are stronger in sanctuary counties compared to comparable non-sanctuary counties (https://www.americanprogress.org/issues/immigration/reports/2017/01/26/297366/the-effects-of-sanctuary-policies-on-crime-and-the-economy). My work is supported by other academic research that reveals similar or null findings, meaning there is no relationship between sanctuary policies and crime.

    What do the best available data tell us about sanctuary localities? Using data obtained from a Freedom of Information Act (FOIA) request, I find that sanctuary counties have less crime than comparable non-sanctuary counties (https://www.americanprogress.org/issues/immigration/reports/2017/01/26/297366/the-effects-of-sanctuary-policies-on-crime-and-the-economy). Benjamin Gonzalez O’Brien, Loren Collingwood, and Stephen Omar El-Khatib find that there is “no statistically discernible difference in violent crime, rape, or property crime rates” when comparing sanctuary cities to non-sanctuary comparable towns.

    Moreover, in their review of the literature, Martínez, Martínez-Schuldt, and Cantor conclude that existing studies find a “null or negative relationship between these [sanctuary] policies and crime.” (https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/soc4.12547)

    Additional research I conducted shows that local law enforcement entanglement with immigration enforcement makes it harder for local police to do their jobs.

    When local law enforcement officials do the work of federal immigration enforcement, undocumented immigrants become less likely to report crimes that they witness to the police, become less likely to report crimes that they are victims of to the police, are less likely to use services that require them to disclose their personal contact information, and are even less likely to attend public events where police may be present.

    Newer research (https://www.cambridge.org/core/journals/perspectives-on-politics/article/how-interior-immigration-enforcement-affects-trust-in-law-enforcement/1D3021F5802F2E0FCEF741BDAEAB47A0) I have conducted shows that when local law enforcement officials do the work of federal immigration enforcement, undocumented immigrants are less likely to trust that police officers and sheriffs will keep them, their families, and their communities safe; protect the confidentiality of witnesses to crimes even if they are undocumented, protect the rights of all people, including undocumented immigrants, equally, and protect undocumented immigrants from abuse or discrimination. Altogether, when communities are less likely to engage with, interact with, or trust in law enforcement, this undermines public safety.

    Despite these facts, however, Trump and his officials continue to attack sanctuary localities, using individual cases to spread fear and obscure the facts. In the State of the Union, the president aimed at New York City for the murder of an elderly woman in Queen and the state of California for another tragic case.

    Acting DHS Secretary Chad Wolf (https://thehill.com/people/chad-wolf) immediately issued a statement applauding the president’s speech and claiming that “Sanctuary policies do not protect communities — they endanger them.”

    We have seen this playbook before: the administration exploits tragedies when they occur and attributes the causes of these tragedies to policies it objects to. To be clear, in sanctuary jurisdictions, all those charged with criminal conduct face prosecution; local policies limiting cooperation with immigration enforcement do not interfere with criminal justice processes.

    I want to invite the Trump administration to dig into these data with me. Data are not partisan. By focusing our conversation on data, we can avoid the political and ideological traps that engulf so much of the immigration debate. Facts still matter.

    https://thehill.com/opinion/immigration/481851-facts-still-matter-data-shows-sanctuary-cities-keep-communities-safe
    #villes-refuge #sanctuary_cities #sécurité #crimes #criminalité

    Ajouté à la métaliste sur les villes-refuge :
    https://seenthis.net/messages/759145

  • La pilule de l’obéissance

    À l’origine, le remède ne devait concerner que les #enfants « hyperactifs », une pathologie relativement rare. Mais depuis quelques années, aux États-Unis, tout bambin quelque peu turbulent peut se voir prescrire de la #Ritaline, un #médicament voisin des amphétamines qui fait également fureur sur les campus. Après avoir inondé le marché américain, la pilule miracle se répand en France.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2019/12/BRYGO/61087
    #santé #enfance #hyperactivité

    • Déjà en cours il y a une dizaine d’années. Je ne connais pas l’ampleur du problème, mais j’avais rencontré une mère abandonnée — je trouve ça mieux que « mère célibataire » qui peut laisser penser que sa situation était un choix — épuisée qui n’arrivait pas à contrôler l’énergie de son petit dernier (essentiellement par manque d’aide et de ressources). Elle était soulagée par la mise sous Ritaline de son gosse. C’était effrayant de voir ce gosse domestiqué façon robot, mais je ne pouvais absolument rien dire à ce sujet à cette mère qui était déjà dans une grande souffrance.


    • #shit_storm en vue

      Le petit dernier, l’Adhansia, sort des usines de Purdue Pharma , le laboratoire de l’OxyContin, considéré comme le principal responsable de la crise des #opioïdes (400 000 morts en vingt ans) (11). « Je viens d’un programme où on essaie de baisser les doses, de favoriser les thérapies comportementales, d’arrêter les médicaments, poursuit Mme O’Rourke. Mon but, c’est qu’ils soient capables d’être des enfants, de jouer et d’apprendre. Je n’ai jamais vu d’effets négatifs à long terme, excepté une croissance perturbée. Le plus grand problème, ce serait l’addiction, surtout pour les adolescents, ainsi que la revente. » Pour elle, ça ne fait pas de doute, « la télévision est responsable en grande partie du TDAH. C’est la première baby-sitter du pays ». Dans sa salle d’attente, encore un garçon. Jayden, 12 ans, « ne tient pas en place ». Diagnostiqué hyperactif, il est sous psychotropes depuis quatre ans. Sa mère, Tasha, commente : « Quand il ne les prend pas, il est insupportable. » L’école ? « Je pense que c’est ennuyeux, répond Jayden. Lire est ennuyeux. Rester assis toute la journée est ennuyeux. Je préfère jouer au base-ball avec mon père, ou à Fortnite, World of Warcraft ou NBA 2K [des jeux vidéo] avec mes copains. »

    • On ne parle que des garçons par rapport à ces produits. C’est peut être une solution que les femmes (mères, personnel enseignant et personnel medical qui sont largment fémininisés) ont trouvé pour rendre un peu moins insupportables les comportements masculins.

      « Je préfère jouer au base-ball avec mon père, ou à Fortnite, World of Warcraft ou NBA 2K [des jeux vidéo] avec mes copains. »
      Il me semble qu’il y a une histoire de domination masculine dans tout ceci, les filles sont « rithalinés » sans chimie par la culture du viol.

    • Quand même @monolecte il y a aussi des femmes qui foutent le père dehors, souvent avec raison d’ailleurs ! et même si il est très content de retrouver sa « liberté » et qu’il ne paye pas la pension, j’estime que cela n’en fait pas une « femme abandonnée » pis on dirait qu’on parle d’un chien. Non plus qu’une femme célibataire, d’ailleurs. #famille_monoparentale c’est pas mal parce que oui, même seule avec un enfant c’est une famille, n’en déplaise à certaines pourritures de psys. Alors disons #mère_monoparentale ?

    • @mad_meg

      les filles sont « rithalinés » sans chimie par la culture du viol

      Affreusement d’accord avec toi :/

      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1002/cbl.30337

      It is estimated that half to three‐quarters of all women with attention‐deficit/hyperactivity disorder (ADHD) are undiagnosed. Boys are more likely to be given an ADHD diagnosis (13.2%) than girls (5.6%). Girls are also diagnosed, on average, 5 years later than boys (boys at age 7, girls at age 12) (Foley, 2018).

  • Facebook Advertisement pour les Sciences Sociales
    (séminaire annoncé sur la liste quanti

    Facebook Advertising data for demographic research: from human mobility to the urban-rural divide

    SPEAKER: Michele Tizzoni, ISI Foundation, Turin

    ABSTRACT:
    A digital resource becoming popular in demography studies is the Facebook Advertising platform, which provides advertisers with an estimate of a potential advertisement’s reach, given the location, demographic, or behavioral constraints of the target audience. Thus providing a digital "census’’ of its estimated 2.23 billion monthly active user base, this resource has prompted studies in tracking health conditions, migration, and gender inequality.

    In this talk, I will provide an overview of the promises and limitations of the Facebook Advertising platform for demographic research.
    In particular, I will present two studies based on the analysis of Facebook Advertising estimates.

    In the first study, we explore the use of Facebook advertising data as an alternative source to model human mobility patterns at country scale. We use Facebook advertising audience estimates to quantify the number of commuters in the Italian Provinces and French Departments and compare such estimates with official census data.

    In the second study, we examine the usefulness of the Facebook Advertising platform in measuring potential rural-urban inequalities. We focus on Italy, a country where about 30% of the population lives in rural areas.

    First, we show that the population statistics that Facebook produces suffer from instability across time and incomplete coverage of sparsely populated municipalities.
    To overcome such limitations, we propose an alternative methodology for estimating Facebook Ads audiences that nearly triple the coverage of the rural municipalities and makes feasible fine-grained sub-population analysis.

    Using official national census data, we evaluate our approach and confirm known significant urban-rural divides in terms of educational attainment and income.

  • “Our planet is blue and nothing I can do?”

    David Bowie (space oddity) and the overview effect:

    “More than 30 years ago, the term “overview effect” first appeared in print, referring to the phenomenon experienced by space travelers when they first look at planet Earth from above. Those concerned often describe feelings of awe, a deep appreciation of connectedness and a new sense of responsi- bility. They experience the planet on which we live as amazing and wonderfully beautiful, yet at the same time as fragile and vulnerable.” (Source: Swisspeace 2018 yearly report)

    #faire monde

  • How ’Woke’ Liberals Convince Themselves That Gentrifying Is Okay
    As a gentrifier myself, I decided to study how we justify what we’re doing.
    https://www.vice.com/en_us/article/evy3k7/how-woke-liberals-convince-themselves-that-gentrifying-is-okay

    _Cet article et cette étude abordent comment, concrètement, les personnes contribuant à la gentrification de quartiers populaires accordent leurs représentations progressistes d’elles-même et la façon dont leurs pratiques quotidiennes et revenus affectent les aspects économiques et sociaux des quartiers populaires. Derrière les discours sur l’attrait de la « common decency », beaucoup de petits arrangements avec la réalité rendent tenables ces positions. Voir aussi #Sarah_Schulman ici https://seenthis.net/messages/792966

    The Gentrifier’s Dilemma : Narrative Strategies and Self‐Justifications of Incoming Residents in Bedford‐Stuyvesant, Brooklyn
    https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/cico.12296
    « how gentrifiers negotiate tensions between the narratives of liberal progressivism they espouse and their role in neighborhood change. »

    • @aofobb En fait, je lis et je poste beaucoup sur ce sujet, car il me pose pas mal de questions.
      cf. https://seenthis.net/messages/793155

      Notamment, sur le devenir urbain des petits revenus/capitaux (économique et culturels). Je ne gagne pas super bien ma vie et oscille entre revenus de mon travail et aides sociales (mutuelle, chômage) depuis quelques années maintenant, après une quinzaine d’année comme salariée qui m’ont laissée exsangue. Je peux me targuer par contre d’un peu de capital culturel, avec parfois des aspirations qui vont avec(équipements culturels, bibliotheques, librairies etc.). J’incarne moi même une forme de tension, comme d’autres seenthisiens.

      Je n’ai pas de nostalgie d’un avant mythique des quartiers populaires, notamment parce que je vis très mal les tensions dans le quotidien. Je veux dire par là, un quartier qui sort de l’extrême pauvreté pour se « gentrifier » - en l’occurence devenir un peu moins pauvre pour là où je vis (6e commune la plus pauvre de Belgique), se pacifie aussi. Tu le dis bien @sinehebdo. Et tout ceux qui peuvent rester bénéficient de ces améliorations.

      (l’épicier d’à côté qui se fait braquer avec un gun, la vieille qui se prend un pain par une tox afin de lui piquer sa chaîne en or, assister au tabassage d’un mec à huit heures du mat en bas de chez toi, je m’en passerai volontiers, etc.)

      Ce type de tensions dans le quotidien, les gens qui vivent dans des quartiers purement résidentiels (à part d’éventuels cambriolages en leur absence) ne les connaissent pas. Je ne trouve pas pour autant que classe laborieuse, classe dangereuse, juste qu’entre les problèmes de santé mentale soignés maison (alcoolisme, drogue), le manque de blé criant, derrière les terrasses et les paquets de frite à prix exorbitant, ça ne fait pas que rigoler.

      Mes nouveaux voisins à particule ont d’ailleurs peur de moi, le soir, et le téléphone branché directement sur la police, ce qui me rend aussi nerveuse que le reste, je vois bien comment ça peut mal finir, vu qu’ils ne parlent avec personne dans la rue et aiment se divertir parmi la plèbe mais en ont aussi peur.

      Mais bordel, on ne peut pas vivre dans un quartier qu’avec des bars à vins, du bio exclusif et des terrasses à perte de vue...

      J’avais lu cet article de vice, avec lequel je suis en partie d’accord. Personnellement, je distingue complètement les locataires des propriétaires friqués à la recherche de bons plans investissement (ici on peut être propriétaire et fauché cf.fonds du logement par exemple) et de revenus locatifs airb’n’b, les salariés imposés des fonctionnaires internationaux non imposables ou les français exilés fiscaux etc...

  • En 2017, un tiers des demandeurs d’asile placés sous procédure Dublin

    Les premières données statistiques sur la demande d’asile publiées le 16 janvier 2018, font apparaître plusieurs évolutions significatives. Il s’agit de données provisoires, les chiffres consolidés étant diffusés au printemps dans les rapports d’activité de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) et de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA).

    Le ministère de l’Intérieur indique qu’un total de 100 412 demandes a été enregistré par l’OFPRA, soit une hausse de 17% par rapport à 2016. Les demandes de réexamens (7 582) sont relativement stables (+4%) tandis que les premières demandes (73 689) connaissent une hausse importante (+15%) tout comme le nombre de mineurs accompagnants (19 141 / +33%) rattachés aux dossiers de leurs parents. Le record de premières demandes établi en 2016 (63 935) est donc dépassé : jamais la France n’a enregistré autant de demandes d’asile.

    Les principaux pays d’origine des premières demandes enregistrées à l’OFPRA sont l’Albanie (7 630, +29%), l’Afghanistan (5 987, +6%), Haïti (4 934, stable), le Soudan (-24%) et la Guinée (+62%). La Côte d’Ivoire connait la hausse la plus significative parmi les principaux pays d’origine : le nombre de demandes, qui avait déjà fortement augmenté entre 2015 et 2016 (+48%), progresse de 111% (3 243).

    http://www.forumrefugies.org/s-informer/actualites/en-2017-un-tiers-des-demandeurs-d-asile-places-sous-procedure-dublin
    #statistiques #chiffres #Dublin #Règlement_dublin #asile #migrations #réfugiés #France #2017
    cc @isskein

    • Push for transfers at any cost – the Dublin system in 2017 : AIDA Comparative Report

      The 2017 Dublin Update, published by the Asylum Information Database, releases figures for 18 European countries revealing an increase in transfers in the aftermath of European Union and domestic political commitments for a stricter enforcement of the Dublin system.

      Germany continues to spearhead the Dublin system with a record-high 64,267 outgoing requests to other countries. France issued 41,500 requests, Austria 10,490 and Greece 9,784. With the exception of Greece, the majority of countries make marginal use of the family unity provisions (0.4% of requests in Slovenia, 1.5% in Switzerland, 4.1% in the United Kingdom) and the humanitarian clause of the Dublin Regulation (0% in Spain and the United Kingdom, 0.1% in Slovenia, 0.2% in Hungary and 0.9% in Romania). Most states overwhelmingly rely on the irregular entry criterion and applications previously made by asylum seekers in other countries.

      The number of transfers implemented in 2017 was 7,102 for Germany, 4,268 for Greece, 4,201 for Sweden and 3,760 for Austria. While the “transfer rate” of effective outgoing transfers to outgoing requests was 43.6% in Greece and 35.8% in Austria, Germany’s rate was only 11%, thereby indicating that the vast majority of Dublin procedures do not result in a transfer.

      The costs of this policy are palpable. Beyond pointing to an excessive and often unreasonable use of administrative and financial resources on the part of asylum authorities, the continued push for more Dublin transfers has translated into an expansion of abusive practices and deterioration of procedural safeguards in some countries. Asylum seekers are given transfer decisions before being able to lodge their asylum applications or to bring forward vulnerabilities or family links under a new procedure applied by Italy in its north-eastern region bordering Slovenia and Austria. In France, people are increasingly placed in detention during the weekend to be effectively deprived of the possibility to access legal assistance and challenge their transfer in France.

      Finally, the Dublin Update illustrates the widely disparate approaches taken by European states with regard to the safety of countries such as Hungary, Bulgaria and Greece.

      “The presumptions of mutual trust and equivalent standards have never held throughout the life of the Dublin system. Yet, to date, many governments continue to apply the Dublin Regulation even in the face of strong evidence of substandard asylum systems and reception conditions. These tactics at best subject asylum seekers to unduly long Dublin procedures never leading to a transfer; at worst, they send them to countries where their human rights are in jeopardy”, says Minos Mouzourakis, Senior AIDA Coordinator at ECRE.

      https://www.ecre.org/push-for-transfers-at-any-cost-the-dublin-system-in-2017

      Voici quelques données :


      –-> Bizarre ce tableau pour la #France... où il semblerait, en regardant ce tableau, qu’en 2017, aucun « outgoing transfert » ait été effectué...


      http://www.asylumineurope.org/sites/default/files/aida_2017update_dublin.pdf
      #Europe #rapport

      In France, people are increasingly placed in detention during the weekend to be effectively deprived of the possibility to access legal assistance and challenge their transfer in France.

      #rétention #détention_administrative

      La #Suisse est en train de perdre son titre de #champion_des_renvois_Dublin (sic)
      #efficacité (sic)

    • On me répond que les statistiques de transferts Dublin pour la France ne sont pas disponibles... du coup, pourquoi ne pas le mentionner plus clairement sur le tableau au lieu de laisser croire que la France n’a transféré aucun dubliné ?

    • Petite précision d’une amie sur les dublinés à #Grenoble :

      Je dirais plutôt que la catégorie n’est pas renseignée comme s’ils n’avaient pas les chiffres.
      A Grenoble, on estime à 20% environ les transferts effectifs ; c’est à dire 20% de personnes en Dublin sont arrêtées, ensuite elles sont systématiquement transférées. Il n’y a plus de libération du CRA sans expulsion. Et ça tient au fait qu’ils entrent au CRA apres 18h et en sont embarqués vers 6h du matin.

    • How do Member States Return Unwanted Migrants? The Strategic (non‐)use of ‘Europe’ during the Migration Crisis

      This article analyzes how Member States have used the opportunities and avoided the constraints of the EU’s multilevel governance architecture to return unwanted migrants. Drawing on sociological approaches to the EU and a broad understanding of return policies, we investigate the ways in which the northern Member States, notably Germany and Austria, have increasingly relied upon the EU’s operational and financial resources to achieve their goal of pursuing a bold return policy. A key ‘usage’ of Europe has been the pooling of political and financial power to externalize and informalize its return policy. At the same time, the northern Member States’ deliberate – yet widely under‐researched – ‘non‐use’ of Europe, such as using and maximizing national leeway, has been an equally important strategy to reduce migratory pressure and achieve higher return rates.


      https://onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/jcms.12621