• Fabrice #Nicolino : « Définitivement, je suis un #anarchiste »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/12/01/fabrice-nicolino-definitivement-je-suis-un-anarchiste_5391161_4497916.html

    Des Luddites à Elisée Reclus, j’ai un profond respect pour ce #mouvement qui est l’histoire des vaincus. #Utopique et illusoire, certes, mais qui dit que la liberté, ça existe, au moins en #rêve.

    Un jour elle débarque avec un nouveau jules, « le gros Manu, alias Bilboquet ». « Plus jeune que mon frère aîné. Un truand grotesque mais il nous a sauvés de la débine. » Il rit : « Une fois, avec sa bande, il pique un camion de cafés Legal. Il y en avait partout à la maison, ça servait de pieds aux lits qui se déglinguaient. Il n’arrivait pas à l’écouler. Jusqu’au jour où il tombe sur un type qui lui achète cash tout ce qui reste. Champagne ! C’était un flic. Ils se sont tous fait serrer. »

    Chez les Nicolino, des histoires il y en a. Et même un fusil chargé au cas où l’ex-beau-frère qui a menacé sa sœur pointe son nez… C’est alors que la politique débarque comme une « explication consolante » dans la vie de l’adolescent. « Pour moi : un bonheur ineffable. Parce que jusque-là, je ne comprenais rien à ce qui nous arrivait. La pauvreté, la violence, le sort de mon père, ou pourquoi ma mère allait voir des voyous : tout devenait clair. Des explications sur mesure – la rébellion à l’ordre social – et des amis à travers le monde. Et puis cela s’accompagnait d’une exigence intellectuelle qui m’élevait au-dessus de ma classe. »

    Il a le rire tonitruant, le regard tendre, la voix qui porte. Il a grandi en banlieue. « Au 122. » Le 122, Grand-Rue, à Villemomble (Seine-Saint-Denis), une HLM dans une banlieue paumée. Son père est ouvrier estampeur. Militant communiste. Cinq enfants. Fabrice est le quatrième. « Un gourbi. Murs en carton-pâte. Tout le monde sait tout sur ses voisins. De ces histoires ! » Son père meurt à 49 ans, lui n’en a que 8. « On a plongé du prolétariat au sous-prolétariat. Des années d’effroi social. On achetait “à croum” – à crédit – en attendant les allocs. On avait la honte quand on nous envoyait chez la mère Noëlle, l’épicière. C’est pour ça que j’ai une certaine tendresse pour les “gilets jaunes”, je ressens le mépris de classe. Or, qui a voulu la bagnole ? Le diesel ? Les mégalopoles ? Les villes nouvelles ? »

    Un tour au PSU, puis « la Ligue » – les trotskistes –, il y restera six ans. Il aime en découdre : « Je me suis battu contre des fascistes, des staliniens, et accessoirement des flics. Je voulais certes mettre le feu au monde, mais pour que tout le monde en profite. »

  • A l’ère du numérique, sommes-nous tous dépassés ?
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/11/09/a-l-ere-du-numerique-sommes-nous-tous-depasses_5381303_4497916.html

    « Il existe un décalage énorme entre le miraculeux du rêve technologique vendu par les marques et le réel plus trivial des utilisateurs. C’est un imaginaire qui fonctionne comme un leurre, et qu’il faut ­d’urgence dégonfler. Les personnes âgées, sans formation, allocataires des minima sociaux sont souvent à la peine. Cette fracture numérique recouvre en partie la ­fracture sociale, mais pas de manière systématique, car elle est multifactorielle », explique l’anthropologue Pascal Plantard, coauteur de l’ouvrage Pour en finir avec la fracture numérique (FYP, 2011).

    #usages #fracture #accompagnement

  • « Eduquons au consentement »
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/11/04/eduquons-nos-adolescents-au-consentement_5378595_4497916.html

    Le premier rapport, un moment de grâce ? Pas pour tout le monde : selon les données du Baromètre Santé 2016 qui viennent d’être publiées, 1,7 % des jeunes filles ont perdu leur virginité sous la contrainte, et 10,7 % parce qu’elles ont cédé aux attentes de leur partenaire. Traduction : une adolescente sur huit entre dans sa sexualité sans l’avoir désiré. Une sur douze aura subi au moins une tentative de viol entre ses 15 et 17 ans. C’est beaucoup.

    Selon un sondage Madame Figaro/BVA paru cette semaine, 20 % des enfants sont par ailleurs victimes de comportements sexistes ou de harcèlement sexuel (18 % des filles en primaire, 29 % au collège, jusqu’à 40 % au lycée). Malgré une année passée à décortiquer le consentement, une solide fraction de la population patauge... ou refuse de comprendre, ou se complaît dans l’outrage. En témoigne le sondage Fun Radio publié sur Twitter il y a dix jours, qui a fait polémique : à la question de savoir s’il était acceptable d’abuser de sa copine pendant son sommeil, 51 % des répondants ont dit oui.
    Pour faire bouger les lignes, l’agence Santé publique France (Spf) propose aux adolescents, sur le site Onsexprime.fr, une page consacrée au consentement. Ce serait parfait si l’audience concernée n’avait pas une fâcheuse tendance à rejeter la parole officielle.
    Il n’y a pas de violées sans violeurs

    Aux parents, professeurs et pouvoirs publics, répondent en effet des discours transgressifs plus séduisants, car plus susceptibles de susciter le respect des pairs : à notre gauche, la sexualité volontiers abusive de la pornographie classique, à notre droite, des artistes, publicitaires et idoles n’aimant rien tant qu’attirer l’attention en humiliant les femmes. Pire encore, le corps social répond à ces contre-modèles d’une manière incohérente : le X est interdit aux moins de 18 ans mais personne n’essaie de faire respecter la loi, la justice absout la haine au nom de la licence artistique.

    Au trouble des adolescents répond la confusion des adultes : comment faire alors pour envoyer un message clair ? Eh bien, en reprenant toute notre éducation de zéro (et pas seulement celle des enfants) – une tâche relax pour ce dimanche, non ?

    Avant tout, nous devons mettre fin à un discours qui ne s’adresse qu’aux filles. Elles n’ont pas demandé à se voir chargées du rôle de gardiennes du temple. La première fois se passe à deux, il n’y a pas de violées sans violeurs.

    Avec les garçons, on se concentrera sur trois messages simples : 1) le sexe n’est pas un besoin mais une envie (personne ne meurt de rester chaste, encore moins d’apprendre les mérites de la patience), 2) quand c’est non, c’est non (interdiction d’insister), 3) quand ce n’est pas oui, c’est non aussi (qui ne dit rien ne consent pas – je vous invite à relire, et faire lire à vos ados, la chronique sur le consentement enthousiaste continu).
    Adolescentes « parfaites » particulièrement vulnérables

    Du côté des filles, nous devons renoncer au pire contre-sens de l’éducation sexuelle : s’imaginer que l’innocence les protégera. Au contraire, l’innocence les met en danger. La sexualité se situe dans le continuum de la vie publique : si votre adolescente se montre timide, réservée et serviable (des comportements perçus comme normaux et désirables pour une jeune fille), cette personnalité introvertie se manifestera aussi dans la chambre à coucher. Face à des garçons à qui on a appris à valoriser le risque, la conquête et la confiance, ces adolescentes « parfaites » se retrouvent particulièrement vulnérables.

    Si vous ajoutez à cela l’absence de supervision, la pression des copains, la curiosité et les hormones, autant leur mettre directement des bâtons de dynamite entre les mains.

    Comment donner aux adolescentes trop sages la confiance dont elles auront besoin pour leur premier rapport ? Eh bien, en mettant fin à leur constante culpabilisation. Pouvoir dire non nécessite de pouvoir dire oui – en ayant libre accès aux mots du sexe, aux mécaniques du désir et au respect de son propre corps (impossible quand la moitié de la population s’évanouit à la simple mention du mot « menstruation » – allô ? Etes-vous encore là ?).

    Tout cela, sans se voir ramenée à l’ordre par des parents-la-morale plus soucieux des apparences que de la sécurité émotionnelle de leur enfant (encore moins par des pouvoirs publics soucieux de constamment rhabiller les demoiselles).
    Les « besoins » des hommes

    Si les garçons sont éduqués à la persévérance, il doit en être de même pour les filles. Ces dernières devraient être encouragées à occuper le premier rôle, surtout si elles sont timides (ce n’est pas une question de personnalité : la preuve, la confiance s’apprend aux garçons).

    Cette persévérance est d’autant plus importante que les filles non intéressées par les galipettes devront exprimer leur refus non pas une fois, mais cinquante fois d’affilée. C’est difficile, y compris pour les adultes : en Suisse, selon la Tribune de Genève, une jeune femme sur deux a déjà fait l’amour sans en avoir envie. Face à un problème épidémique, le professeur Joseph Fischel a le mérite de poser la bonne question : « Quelles sont les forces sociales, culturelles et économiques qui rendent plus difficile de dire non que de consentir à un rapport exécrable ? »

    Ces forces-là, nous en sommes collectivement responsables (comme parents et comme citoyens). Elles constituent ce qu’on appelle la culture du viol. Elles s’expriment dans des occasions joyeuses, comme le quart d’heure américain (lequel entérine l’idée que le désir féminin est une parenthèse, une distraction de la norme). Elles se tapissent dans la justification de la prostitution ou du viol par les « besoins » des hommes (que pensons-nous que les jeunes garçons feront de cette information quand elle servira leur désir ?).

    Elles font parfois figure de fatalité : « Ce n’est pas à lui qu’elle se soumet, c’est à une loi indiscutable, universelle, celle d’une sauvagerie masculine qu’un jour ou l’autre il lui aurait bien fallu subir. Que cette loi soit brutale et sale, c’est ainsi. » (Annie Ernaux, Mémoire de fille, 2016).
    Fascination pour le risque et les zones grises

    Sauvagerie des hommes contre sentimentalisme féminin ? Parlons donc à nos filles, et à nos garçons, de sentiments. Mais pas comme dans les contes de fées, qui valorisent l’épreuve et le sacrifice ! Enseignons au contraire que l’amour ne triomphe pas de tout – et certainement pas de nos intégrités physiques. On peut vouloir être aimé sans être désiré, ou l’inverse, dans une infinité de nuances et de gradations.

    Parler de jeux de l’amour plutôt que des tourments de la passion, et des mille moyens de perdre ses virginités (au pluriel) pourrait aider à dédramatiser un sujet qui reste angoissant. En rendant drôle et désirable, au passage, le consentement explicite.

    Enfin, et ça n’est pas le moins ardu, demandons à nous-mêmes ce que nous demandons aux adolescents. Leurs insécurités ne tombent pas du ciel. Elles traduisent nos propres contradictions : notre fascination pour le risque et les zones grises, nos atermoiements quand il s’agit d’assumer nos limites et nos envies, nos petites lâchetés qui font de gros dégâts. En tant qu’adultes, avant de demander aux enfants de ranger leur chambre, nous aurions bien besoin de balayer devant notre porte.

  • Le #développement_personnel est-il vraiment l’#arnaque du siècle ? (Jean-Laurent Cassely, Slate)
    http://www.slate.fr/story/166196/societe-happycratie-bonheur-developpement-personnel-pensee-positive

    Dans la période post-crise 2008, durant laquelle les #inégalités se creusent, les chances de #mobilité_sociale s’aménuisent, le fonctionnement du #marché_du_travail se durcit, l’appel à faire preuve d’#enthousiasme, de #positivité et d’#autonomie contribue à faire porter sur les individus la #responsabilité de tout ce qui dysfonctionne.

    Des phénomènes structurels lourds comme les variations du taux de #chômage ou la #dette des États peuvent passer au second plan ou même être occultés au profit de l’encouragement à devenir l’#entrepreneur de #soi-même, à rebondir et à faire de ses #échecs des #opportunités – autant de maximes qui forment un néo-bouddhisme absurde, une « #pornographie_émotionnelle » que les adeptes des fils d’actualité du réseau Linkedin ne connaissent malheureusement que trop bien.

    […]

    Le véritable débat concerne peut-être moins l’efficacité des techniques du mieux-être que la vision du monde qu’elles véhiculent. Sur le plan individuel, toutes celles et ceux qui ne parviennent pas à être riches, heureux, en bonne santé, épanouis et débordants d’énergie sont soupçonnés de ne pas avoir fait suffisamment d’#efforts –et donc quelque part de vouloir et de mériter leur sort. Ils cumulent leur #souffrance avec un sentiment de #culpabilité.

  • Pourquoi les corps masculins sont-ils invisibles ?
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/08/05/pourquoi-les-corps-masculins-sont-ils-invisibles_5339508_4497916.html

    L’été, les corps nus des hommes sont partout, mais personne ne les voit. A contrario, celui des femmes est toujours objet de commentaires même sous douze couches de vêtements, remarque Maïa Mazaurette, qui invite les hommes à réfléchir à leur propre érotisation.

    Dois-je y voir le début de ma réconciliation avec Maïa Mazaurette ?

    #MaïaMazaurette #érotisme #homme #séxualité

    • Arrêtes-moi si je dis une bêtise mais les propos de Maïa (avec qui je suis pourtant rarement en accord) vont le même sens que cet article, non ?

      Elle parle deux fois de je suis cute :

      le sexisme ne prend pas de vacances, et profite du hashtag #jesuiscute pour se poser en terrasse

      puis

      il y a de la place aux côtés des défenseuses de #jesuiscute

      Je lis dans tout ça que Maïa ne supporte pas le mouvement #jesuiscute mais qu’elle verrait d’un bon oeil que les hommes s’en servent pour faire bouger les lignes qui les touchent eux.

    • @bmyard tu ne dis pas de bêtise, j’ai lu « jesuiscute n’est pas libérateur... » sur tumblr et je pensais le transmettre sur Seenthis. Voilà, tu m’en a donné l’occasion en répondant à ton billet. Je ne lis pas les articles de Maïa Mazaurette, ni ceux du Monde sauf ici, parfois et au travers de la dyslexie créative propulsé par @philippe_de_jonckheere

    • Je trouve plutot bien ce qu’ecrit Maïa Mazaurette en générale. Je comprend pas trop ce que vous lui reprocher @vanderling et @bmyard
      Le fait qu’elle écrive dans l’e-monde.fr (et avant GQ) lui permet d’etre lu par beaucoup d’hommes et je la trouve plutot courageuse. C’est quoi que vous lui reprocher exactement ?

      Sinon pour le tag jesuiscute que je connaissait pas j’avoue que le lien que tu as mis @vanderling me file un peu mal au ventre.

      Exposer son corps sexualisé n’encouragera pas les hommes à nous respecter, et ne nous apportera qu’un sentiment de liberté illusoire et périssable.

      On se croirait à la messe. Ah ces femmes qui montrent leur corps et veulent le respect des hommes !!!

      Je préféré Maïa qui dit aux hommes de se mettre une plume dans le cul pour avoir l’air moins couillons, que Cécilia L qui dit aux femmes de cacher leurs nichons pour avoir le respect des hommes.

    • Je ne reproche rien à Maïa Mazaurette @mad_meg Je ne lis pas ses chroniques dans Le Monde, GQ où ailleurs...
      Peut-être que @bmyard te donnera l’explication de sa réconciliation avec elle. J’ai trouvé le lien racinerouge.fr sur le tumblr de sous-les-juppes-des-filles. Manny Koshka ironisait la semaine dernière sur la « police des mœurs Twitter »
      je ne fréquente pas Twitter non plus, j’ai suffisamment à faire avec la « police des mœurs de Tumblr »


      #twittoland #tumblr #police_des_mœurs

    • @mad_meg @aude_v Je n’ai pas de véritable reproche à faire à Maïa Mazaurette, quand je parle de réconciliation je veux surtout dire que la prochaine fois que je verrais son nom, je prendrais la peine de lire l’article.

      Depuis une paire d’années, j’ai effectivement pris l’habitude de ne pas la lire car je ne la trouve pas très bonne auteure, souvent clivante, généralement contre-productive (c’est extrêmement visible sur d’autres plateformes ou le public est moins largement acquis à la cause féministe) et que plus souvent que pas ses articles me laissent un mauvais arrière goût alors même que sans être partisan, je suis largement acquis au féminisme.

      Je précise que pour autant je ne prétend pas que ce qu’elle écrit est sans intérêt ou à côté de la plaque en revanche mon inconfort est réel et c’est donc peut-être d’autant mieux que j’ai à nouveau envie de la lire.

    • Merci pour vos réponses @vanderling et @bmyard . J’ai tendance à pensé que lorsqu’une féministe est traité de « contre-productive » par un homme c’est qu’elle est sur le bon chemin. Le féminisme, en particulier sur les questions d’hétérosexualité que traite Maïa Mazaurette, ne peu pas être confortable pour les hommes vu l’ampleur du désastre et des changements à accomplir sur ce terrain là. C’est un des pivots de l’oppression des filles et des femmes par les garçons et les hommes.

      Pour revenir au sujet de son article. Je dirait pas que les corps masculins sont invisibilisés, c’est que les corps masculins sont déséxualisés ou désérotisés. En viriarcat les femmes sont un sexe alors que les hommes ont un sexe. La sexualité des hommes est centré sur le pénis, tandis que les femmes voient leurs cheveux, nombrils, épaules, mamelles traitées comme des organes sexuelles qu’il faut caché ou dévoilé à la convenance des hommes selon les cultures. Ce truc de « convenance » est important. Les hommes n’utilisent pas leur corps pour convenir aux femmes, ils l’utilisent pour convenir aux autres hommes en conformité aux fraternités diverses et variées. Quant les hommes sont sexualisés ou érotisés c’est pour d’autres hommes dans un contexte homosexuel. Les femmes peuvent s’approprié ces images mais c’est très rarement fait pour elles (le Yaoi est peut etre une exception ainsi que les films de Claire Denis ou quelques porno millitants)

      #fraternité

    • Oh le petit cœur blessé ! J’avais pas vu ta réponse @bmyard Les oppresseurs sont si susceptibles ! Mais c’est comme ca qu’on conserve le pouvoir. Tu as l’air de très bien savoir t’y prendre.
      Le féminisme n’est pas une lutte pour le confort de ton ego de dominant. Si tu est deja mal à l’aise avec le féminisme soft de Maïa n’avance pas plus de toute façon on pas besoin de toi.
      #allié

  • Mastodon, la riposte à Twitter
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/06/17/mastodon-la-riposte-a-twitter_5316651_4497916.html

    Un mammouth comme logo et des « pouets » au lieu des Tweet. Mastodon est le nouveau réseau social qui veut concurrencer Twitter et Facebook. Avec 1,2 million d’inscrits et 134 millions de messages échangés, le système créé en 2016 en est encore à ses balbutiements, mais il progresse vite grâce au travail de milliers de passionnés issus de tous les continents.

    A première vue, le logiciel propose des services et une interface proches de ceux des grands réseaux américains, dont il s’est inspiré, et ses utilisateurs s’y comportent d’ailleurs un peu de la même façon. Mais en coulisses, tout est différent. Car Mastodon est un réseau horizontal composé de serveurs autonomes, sans point central ni poste de commandement. Le message de la page d’accueil est clair : « Pas de publicités, pas de surveillance privée, design éthique et décentralisation ! Vous êtes propriétaire de vos données ! »

    Le projet est né dans la tête d’un informaticien allemand aujourd’hui âgé de 25 ans : Eugen Rochko. « Je l’ai monté seul, à partir de logiciels libres et de protocoles existants. » Il a été ensuite rejoint par plusieurs équipes de codeurs, qui ont modifié son système – « au moins 175 personnes ont contribué à améliorer le système, je suis devenu coordonnateur d’un projet collectif. » Né en ­Russie, fils d’une linguiste et d’un économiste, Eugen Rochko est arrivé en Allemagne à l’âge de 11 ans. Sans surprise, ses motivations sont celles de la majorité des militants du logiciel libre : « J’ai voulu réagir contre la concentration des réseaux sociaux au sein de quelques méga-sociétés privées. Pour les citoyens de tous les pays, la communication mondiale instantanée offerte par les réseaux sociaux est devenue très importante, à tous égards. Elle devrait être gérée collectivement, comme un service public démocratique. »

    Article en accès libre

    #Framasoft #Réinventer_l'Internet #Fediverse #Mastodon #Dégooglisons_l’Internet #communs #logiciel_libre #open_source

  • Messageries, moteurs de recherche... comment se passer de Google, Facebook ou Twitter
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/06/17/moteurs-de-recherche-messageries-comment-se-passer-de-google-facebook-ou-twi

    En quatre ans, Framasoft s’est rendue célèbre sur le Net grâce à son programme « Dégooglisons l’Internet » : plutôt que de se lamenter face à la toute-puissance des géants américains (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft et les autres), elle a décidé d’agir concrètement, en fabriquant des alternatives à leurs principaux services : des clones, à ceci près qu’ils ne pistent pas les utilisateurs et n’exploitent pas leurs données.

    Framasoft, qui compte huit salariés et près de 700 bénévoles, a mis en ligne à ce jour 34 services libres et gratuits, couvrant les besoins des particuliers, des associations et des PME : stockage de fichiers, travail collaboratif, publication, forums, agendas, carnets d’adresses, calculs, sondages, cartes géographiques, dessins, jeux… Son moteur de recherche, Tonton Roger, est un « métamoteur » : il retransmet la requête simultanément à plusieurs grands moteurs comme Google ou Bing, tout en brouillant les pistes afin que Google et les autres ne voient pas l’utilisateur final. Framasoft a aussi créé des branches françaises des réseaux sociaux alternatifs diaspora* (Frama­sphère) et Mastodon (Framapiaf), censés concurrencer Facebook et Twitter.

    […]

    Son directeur, Pierre-Yves ­Gosset, rappelle les principes fondateurs de son action : « Nous luttons contre ­l’hypercentralisation du Net, nous n’allons pas nous mettre à construire un système centralisé. Ce serait fou si nous devenions le “Google du libre”. Nous voulons faire tout le contraire : partager notre savoir-faire et former une fédération décentralisée d’associations autonomes, fournissant des services semblables aux nôtres. Nous aimons nous comparer aux AMAP [associations pour le maintien d’une agriculture paysanne], qui privilégient la qualité artisanale, les liens de proximité et les circuits courts. »

    Version intégrale de l’article réservée aux abonnés...

    #Framasoft #Réinventer_l'Internet #Fediverse #Diaspora #Mastodon #Dégooglisons_l’Internet #communs #logiciel_libre #open_source

  • J’archive cette bouse de l’e-monde

    Depuis que le hashtag ­#metoo est apparu sur le devant de la scène, suivi par #balancetonporc, les lourdingues font profil bas au bureau. Pourtant, ne doit-on pas reconnaître à la grosse blague quelques vertus ?

    En savoir plus sur https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/05/28/mon-collegue-ce-relou_5305565_4497916.html#aEU1RfFjQWpj7SEt.99

    Je voie pas le rapport entre #metoo et les grosses blagues lourdes des collègues.
    #harcèlement_sexuel #déni

    • L’auteur se spécialise dans le point de vue « décalé » sur l’actualité… Parmi ses articles à Slate

      Mélenchon est emblématique d’un nouveau socio-type émergent : le « franchouillard augmenté »
      24/01/2017
      De Jean-Luc Mélenchon au Consumer Electronic Show de Las Vegas, la France rattrape son retard dans le secteur des nouvelles technologies. Mais à quoi ressemble le Français qui innove ?
      […]
      Faut-il vraiment remettre sa tournée pour sauver la liberté ?
      9/12/2015
      Se mettre la tête à l’envers n’a jamais été aussi bien vu. Depuis les attentats du 13 novembre et l’apparition des hashtags #jesuisenterrasse ou #tousaubistrot, le fêtard anonyme a soudain accédé au rang d’alcoolo-résistant, une sorte de Jean Moulin armé de son verre de rouge et de son bol de cacahuètes. Reportage imbibé sur la ligne de front.

      http://www.slate.fr/source/105149/nicolas-santolaria