Gaza : chagrin et douleur pour Razan al-Najjar, assassinée par l’armée israélienne d’occupation
Linah Alsaafin & Maram Humaid - 1e juin 2018 – Al Jazeera – Traduction : Chronique de Palestine
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Dans une interview accordée à Al Jazeera le 20 avril, Razan avait déclaré qu’elle estimait que c’était son « devoir et sa responsabilité » d’assister aux manifestations et d’aider les blessés.
« L’armée israélienne a l’intention de tirer autant que possible », a-t-elle déclaré à cette occasion. « C’est fou et j’aurais honte si je n’étais pas là pour mon peuple. »
S’adressant au New York Times le mois dernier, Razan parlait de l’enthousiasme qui était le sien pour le travail qu’elle faisait.
« Nous avons un objectif : sauver des vies et évacuer les blessés », disait-elle. « Nous faisons cela pour notre pays », disait-elle encore, ajoutant que son travail était humanitaire.
Razan ne tenait nul compte du jugement de la société envers les femmes faisant ce travail, auquel elle contribuait elle-même en faisant des quarts de 13 heures, commençant à 7 heures du matin jusqu’à 20 heures.
« Les femmes sont souvent jugées mais la société doit nous accepter », déclarait Razan. « Si elle ne veulent pas nous accepter par choix, elle sera néanmoins forcée de nous accepter parce que nous avons plus de force que n’importe quel homme. »
Sabreen [ la mère de Razan] nous dit aussi que sa fille était en première ligne pour soigner des manifestants blessés depuis le 30 mars – et pas seulement le vendredi. Elle était devenue un visage familier au camp de Khan Younis, l’un des cinq points de rassemblements installés le long de la clôture à l’est de la bande de Gaza.
« Elle ne s’est jamais souciée de ce que les gens pouvaient dire », raconte Sabreen. « Elle s’est concentrée sur son travail sur le terrain en tant qu’infirmière bénévole, ce qui était la preuve de sa force et de sa détermination. »
« Ma fille n’avait pas d’arme, elle était infirmière », ajoute-t-elle. « Elle a beaucoup donné à son peuple. »
Les médecins sur le terrain ont dit à plusieurs reprises à Al Jazeera que les forces israéliennes tiraient sur les manifestants avec un nouveau type de balle.
Connue sous le nom de « balle papillon« , elle explose lors de l’impact, pulvérise les tissus, les artères et les os, tout en causant de graves blessures internes.
« [Ma fille] a été délibérément et directement tuée par une balle explosive, ce qui est interdit par le droit international », déclare Sabreen.
« Je demande une enquête de l’ONU pour que le meurtrier soit jugé et condamné », dit-elle encore, qualifiant les soldats israéliens de « brutaux et impitoyables ».
Elle s’est ensuite tue.
Quand Sabreen a pu à nouveau parler, ses mots ont provoqué les pleurs des femmes autour d’elle.
« J’aurais aimé l’avoir vue dans sa robe blanche de mariée, pas dans son linceul, » dit-elle.
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