• Le #Japon #impérial de #conquête en conquête : plus qu’un enjeu #économique, le reflet des craintes d’une nation #insulaireselon Michel Vié (professeur des universités a l’institut national des langues et civilisations orientales)

    https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2005/07/25/le-japon-imperial-de-conquete-en-conquete_674710_3216.html
    Publié le 27/07/2005
    Vu le 03/06/2018

    L’#expansion de l’empire Japonais correspond au modèle européen et ses « #empires massifs et sans limites précises, jusqu’à ce qu’ils viennent buter sur un obstacle naturel ou militaire infranchissable » (obstacles pouvant également leur donner l’avantage comme ce fut le cas de l’espace maritime fournissant des ressources mais aussi des « glacis » protecteurs ».)

    En regardant une carte, tout paraît simple. Entre 1931 et 1942 ensuite, jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il serait plus exact de parler d’un reflux, l’agrandissement de l’espace dominé par le Japon obéit à une évidente logique #géographique, construite autour du principe de contiguïté : la prise de contrôle d’un #territoire sert de phase préparatoire à une nouvelle avance vers le territoire voisin.

    Pourtant ce serait sur une « obsession #sécuritaire » que se serait fondé cet empire et non pas en quête de territoire. La #puissance insulaire serait en fait marquée par l’#insécurité notamment à cause de son #isolement. Avant la #guerre, c’est l’instabilité qui règne dans ses territoires chinois et la tension du blocus pétrolier américain qui pousse cette insécurité jusqu’à la décision de l’attaque de Pearl Harbor.

    La recherche de la sécurité absolue nourrit un sentiment croissant d’insécurité qui culmine à Pearl Harbor. Déjà, entre 1931 et 1937, expansion et conflits débordent la Mandchourie : à Shanghaï, dans le Jehol, à Tientsin et en Mongolie intérieure.

    Après la guerre, cette insécurité persiste avec le possible retour de la Chine sur le #marché #international et la possible occidentalisation forcée qu’elle anticipera jusqu’à s’occidentaliser elle-même. Enfin, le profond désir du Japon de garder son #identité est intimement lié avec son insularité et impact chaque décision prise par le pays.

    Le Japon ne dépose les armes que lorsque ses dirigeants sont convaincus que, malgré l’ambiguïté de la réponse américaine, leur revendication de survie pour leur nation en tant que civilisation immémoriale a été tacitement acceptée