• « Nicki Minaj est la transfiguration du mythe vaudou de Mami Wata »

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/06/29/nicki-minaj-est-la-transfiguration-du-mythe-vaudou-de-mami-wata_5323238_3212

    Pour le sociologue gabonais Joseph Tonda, l’imaginaire des Africains continue d’être colonisé par l’utopie occidentale au moyen des écrans.

    Joseph Tonda : Toutes les situations de colonisation sont des situations de rencontre. Chacun voit l’autre en fonction de son histoire et de sa culture, son écran en quelque sorte. Les Européens, blancs, en venant en Afrique, ont vu des diables, des bêtes. Les Africains noirs, eux, ont vu des fantômes de leurs ancêtres. Cette rencontre a produit ce que j’appelle un éblouissement, une subjugation qui a emprisonné les Africains dans la soumission. Ces éblouissements se transmettent aujourd’hui par les écrans, devenus dispositifs perpétuant la colonisation. Cela ne concerne pas que les Africains. Aujourd’hui, la civilisation de l’écran est mondiale. Tout le monde est exposé à leurs éblouissements. Il faut voir derrière ces écrans un outil idéal de reproduction du capitalisme, un spectre qui colonise l’inconscient de tous et modifie nos comportements.

    Comment sortir de ce schéma ? Les Africains doivent-ils concrétiser leurs propres utopies au lieu de se nourrir de l’Occident ?

    C’est une voie possible. L’Afrique doit sortir de la nuit pour se projeter dans le futur, anticiper. L’anthropologue Roger Bastide disait que ce qui caractérise la civilisation occidentale, c’est que, devant une situation dystopique, elle se projette dans le futur en créant des utopies, alors qu’en Afrique, devant situation semblable, elle s’enfonce dans la nuit, croyant y trouver des réponses. Frantz Fanon avait fait remarquer que dans la transe nocturne, l’Africain trouvait une solution provisoire ou dérisoire lui permettant de résister. Un moyen de résilience devant la dureté de la situation coloniale. Ce qui va permettre de se décoloniser, c’est l’instruction, la réflexion et l’intelligence de nos peuples capables de se regarder en face plutôt que de regarder les écrans.

  • Colère et incompréhension au Maroc après la condamnation des meneurs du « #Hirak » - France 24
    http://www.france24.com/fr/20180627-indignation-maroc-lourde-condamnation-meneurs-hirak-nasser-zefzaf

    Manifestations, appel à la grève... Mercredi, le Maroc a marqué son indignation à l’issue d’un procès-fleuve de neuf mois qui a vu les meneurs du mouvement de protestation, ayant agité le royaume en 2016-2017, écoper de lourdes condamnations.
    […]
    À l’issue d’un procès fleuve de neuf mois, la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a condamné mardi soir le leader du mouvement Nasser #Zefzafi et trois de ses compagnons à 20 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État », un motif passible de la peine de mort selon les textes.

    Accusés comme eux de «  visées séparatistes  », 49 autres militants ont écopé de peines comprises entre un et quinze ans de prison.

    Les avocats de la défense ont refusé de plaider par solidarité avec les prévenus, qui ont boycotté les dernières audiences pour dénoncer la «  partialité de la justice  ».

    Après le verdict, les proches des accusés ont quitté le tribunal en criant leur colère et en scandant «  vive le #Rif  », en référence à la région historiquement frondeuse et marginalisée du nord du Maroc secouée par le mouvement de protestation.

  • Au Maroc, le boycott qui dérange les autorités
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/06/03/au-maroc-le-boycott-qui-derange-les-autorites_5308984_3212.html

    C’est le premier aveu public de l’impact d’un mouvement inédit qui secoue le Maroc depuis plus d’un mois. Mardi 29 mai, la filiale locale de Danone a annoncé réduire de 30 % ses achats de lait auprès de ses fournisseurs locaux. Dans une lettre adressée à ses « partenaires » et publiée sur le site de l’hebdomadaire marocain TelQuel, la société explique sa décision par une baisse de ses ventes, « tous produits confondus ». La raison ? Un mystérieux boycott dont les promoteurs ne sont pas connus mais qui s’est répandu dans le royaume comme une traînée de poudre.

    Danone n’est pas la seule entreprise visée. L’eau minérale Sidi Ali et les stations-service Afriquia, premier réseau du pays, sont aussi concernées. Le mot d’ordre est apparu le 20 avril sur les réseaux sociaux, principalement Facebook.
    […]
    Les trois marques, leader sur trois produits de base – eau, lait et carburant –, sont accusées de pratiquer des prix très élevés dans un pays toujours en développement. Mais le boycott peut aussi s’expliquer par le fait que deux de ces sociétés sont détenues par des personnalités influentes, au croisement de la politique et de l’économie.

    D’abord, Aziz Akhannouch, 57 ans, propriétaire d’Afriquia, ministre de l’agriculture, pressenti comme nouveau chef …

    #paywall

    Et le second ? S’agit-il de la place de la SNI, pardon Al Mada, (et donc makhzen, SIGER et les finances personnelles du roi et de sa famille) dans Centrale Danone. Ou, plus simplement d’Adil Benkirane, directeur-achat de Centrale Danone,

    Adil Benkirane bientôt écarté par Centrale Danone ?
    http://www.lesiteinfo.com/maroc/adil-benkirane-bientot-ecarte-par-centrale-danone

    Le neveu de Nabila Benkirane, épouse de l’ancien chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, avait présenté ses excuses aux Marocains après avoir traité les boycotteurs de « traîtres ».

    • Sur la troisième marque cité, Sidi Ali, prélevée à Moulay Ali Chérif par les Eaux Minérales d’Oulmès, filiale de Holmarcom…

      Groupe Holmarcom — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Groupe_Holmarcom

      Fondé par Abdelkader Bensalah, le groupe Holmarcom est un groupe marocain familial, dont l’activité est organisée autour de 4 pôles : Finance, Agro-Industrie, Distribution et Logistique et Immobilier.

      Après le décès du fondateur en 1993, c’est son fils, Mohamed Hassan Bensalah qui prend les rênes de l’entreprise. Il pérennise les actifs du Groupe, le restructure et le modernise avant de se lancer dans une stratégie de développement marquée par la mise en place de plusieurs partenariats et alliances.

      Devenu un des grands groupes du pays, le groupe Holmarcom accompagne les grands projets de modernisation du Maroc et s’ouvre à des opportunités de croissance à l’international et plus particulièrement en Afrique.

      NOUVELLE POLÉMIQUE SUR L’EAU MINÉRALE « SIDI ALI » | Actu-Maroc
      http://www.actu-maroc.com/nouvelle-polemique-sur-leau-minerale-sidi-ali

      Des trois produits-phares visés, l’essence Afriquia et le lait « Centrale Laitière », les deux premiers semblent les plus dans le collimateur des initiateurs de cette campagne hors normes, en raison de la personnalité et du statut des propriétaires de leurs groupes respectifs. Le tour est venu de la patronne des patrons et présidente de la CGEM, Myriam Bensalah Chaqroun et parallèlement vice-présidente du groupe familial Holmarcom, propriétaire des eaux minérales précitées, de se voir offrir en pâture à l’opinion publique au travers d’une photo. Le cliché la montre assise aux côtés du chef du gouvernement, El Othmani, au cours d’une réunion, et devant les deux, une bouteille de la marque « Sidi Ali », bien en mise en évidence, selon les internautes, pour montrer que ce dernier et tout son gouvernement n’approuvent pas le boycott.

      Les internautes en ont trop vite conclu à la manipulation de l’opinion publique et y vont vu une preuve supplémentaire de la puissance financière de la famille Bensalah au point de recruter El Othmani pour leur communication de crise face à cette campagne.

      Il est vrai qu’en l’absence de toute réaction officielle, le gouvernement ouvre la voie à toutes les interprétations après une semaine d’agitation

      Bref, ça sent très fort le rejet du #makhzen