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  • La méthode agile, tant vantée en management, est la risée des jeunes sur Facebook
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2021/02/18/la-methode-agile-tant-vantee-en-management-est-la-risee-des-jeunes-sur-faceb

    Depuis deux ans, 122 000 internautes se gaussent de la « flexibilité » en entreprise en révélant la cruauté et la violence que recouvre ce concept.

    « Bah alors, tu prends ton après-midi ? » Cette phrase, prononcée à 19 heures par son manageur, est devenue un lieu commun dans le « Neurchi [chineur, en verlan] de flexibilisation du marché du travail ». Fondé en janvier 2019, ce groupe Facebook compte plus de 122 000 membres – en majorité des jeunes – qui rient à foison des dérives du management en s’échangeant des « memes », ces images ou vidéos humoristiques sur un thème.

    L’omniprésence de la « flexibilité » ou du « flex » y tient bonne place. Vantant à son origine l’autonomie des salariés et la faculté d’adaptation des organisations, cette philosophie « agile » a aussi sa face sombre : injonction à la transformation permanente, horaires de travail abusifs, déni du droit social, précarité…

    « Le mot flexibilisation est tellement galvaudé… Je l’entendais tout le temps, et c’est un peu un symbole du monde moderne. » Paul est en stage dans le conseil en services financiers lorsqu’il crée cette communauté Neurchi avec un ami. « Je ne pouvais pas dire à mes collègues que je n’aimais pas mon travail, il y a une sorte d’injonction à être passionné par son boulot. Avec le neurchi, on peut dire ce que l’on veut ! »

    Des personnages incontournables du management agile
    Ici, chaque membre peut publier un meme, à condition qu’il soit validé par les modérateurs du groupe. Et certaines situations de travail reviennent en boucle : des codes professionnels absurdes, des travailleurs indépendants payés « en visibilité », la « start-up nation » ou le titre de « happiness manager ». « Ce poste crée de manière artificielle de la joie dans une entreprise… En général, les gens sont heureux parce qu’ils ont de bonnes conditions de travail et une rémunération satisfaisante », sourit Adrien, modérateur du groupe.

    Des personnages incontournables du management agile reviennent fréquemment dans les échanges. D’un côté, on trouve « Fabieng », le petit chef toxique. « C’est le mauvais manageur intermédiaire, qui a atteint son seuil d’incompétence », explique Adrien. De l’autre, « Corenting » : « N - 1 de tout le monde, N + 1 de personne », souvent stagiaire.

    Il se fait « flexer » (exploiter) toute la journée, réalise des tâches ingrates et ne compte pas ses heures pour être bien vu. Les membres du groupe étant majoritairement des hommes âgés de moins de 30 ans, vivant en région parisienne et travaillant dans des bureaux (même si l’on trouve de tout), ils s’identifient souvent comme « Corenting ».

    Si la communauté a valeur d’exutoire pour ces jeunes actifs, ces images sensibilisent un plus large public. « On nous vend un avenir plein de sens pendant nos études, alors beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du travail et vivent une crise existentielle en début de carrière. C’est grave, le fait de ne pas trouver d’utilité à son travail », observe Adrien.


    Neurchi de flexibilisation du marchè du travail/Facebook

    Au-delà du sarcasme, beaucoup de témoignages anonymes sont maintenant publiés sur le Neurchi, et dénoncent les abus. En commentaires, les membres se soutiennent : « Quand des gens s’échangent des conseils en droit du travail, j’ai la larme à l’œil, ça prouve qu’on entre dans une autre dimension », conclut le fondateur. Face au succès, « NdFlex » s’est exporté sur Instagram, et espère continuer à lever le voile sur les dérives du « flex »… Sans jamais arrêter d’en rire.

    #travail #flex #flexibilité #management

    • la méthode « agile » - disons, scrum - appliquée dans l’esprit d’origine = mort du management

      Après, comme d’habitude dans le monde néo, tout se fait tordre le bras ; et une technique d’auto-organisation se transforme alors rapidement en camp auto-fliqué, si on laisse faire.

  • Ces salariés qui n’arrivent plus à faire valoir leurs droits
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/12/16/ces-salaries-qui-n-arrivent-plus-a-faire-valoir-leurs-droits_6063559_1698637

    Parmi les nombreuses conséquences de la crise sanitaire due au Covid-19 sur les travailleurs, celles des pratiques d’employeurs indélicats prospèrent tandis que les délais s’allongent du côté des prud’hommes.

    Si tout le monde est inquiet face au Covid-19, certains salariés ont, sur fond de crise sanitaire, le sentiment d’être livrés à eux-mêmes. C’est le cas pour certains collaborateurs de l’enseigne de vêtements et de chaussures La Halle (groupe Vivarte), qui a été placée en redressement judiciaire en juillet 2020 et est en liquidation depuis le 30 octobre.
    Près de 2 000 salariés sur les 5 800 ont été licenciés en août. « Depuis, ils sont pénalisés et maltraités, s’indigne Jean-Louis Alfred, délégué syndical central CFDT du groupe Vivarte. Certains licenciés n’ont rien pour vivre. Pas un euro ! Alors que 80 % sont des femmes, souvent isolées et à temps partiel. »

    Face à cette situation ubuesque, « nous avons juste reçu un courrier à communiquer à nos banques pour qu’aucun agio ne nous soit débité. Une honte ! On a été lâchés dans la nature », tempête une ex-salariée. Contactés, le liquidateur tout comme l’administrateur judiciaires n’ont pas donné suite. « Même si en octobre la plupart des salariés sont rentrés dans leurs droits, on se retrouve encore aujourd’hui avec des personnes qui n’ont pas leur solde de tout compte ni leur attestation pour Pôle emploi, » poursuit Jean-Louis Alfred. Un problème de retard plus ou moins récurrent dans ce type de procédure, mais aggravé par la crise.

    Licenciements sans cause réelle

    Même allongement des délais du côté des prud’hommes. « Entre la grève des avocats de début 2020 et la crise du Covid, les délais s’étirent. Nous sommes actuellement en train de traiter des affaires datant de fin 2018-début 2019, explique Carite Massot, conseillère prud’homale et présidente d’audience au conseil des prud’hommes de Paris. Alors qu’avant le Covid, nous traitions sept affaires par audience, depuis cet automne c’est plutôt une dizaine. Si une saisine est faite maintenant, l’affaire sera traitée à l’automne 2021. »

    Au conseil des prud’hommes de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui compte huit mille affaires en attente, la situation est bien pire. Ainsi, « le délai d’obtention du jugement varie de 19,2 mois pour la section industrie à 49,3 mois pour la section encadrement, qui est la plus importante de France », explique Jacques Toutain, président de la section activités diverses. Ce qui veut dire qu’en cas de saisine à ce jour dans la section encadrement, le jugement ne sera pas rendu avant 2024 !

    Et les choses ne devraient pas d’améliorer. « Le nombre de licenciements à venir va être important et le risque d’engorgement des tribunaux est bien là. Le fonctionnement n’est déjà pas satisfaisant en période normale, notamment par manque chronique de greffiers, alors en période de crise… », note Michel Miné, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), titulaire de la chaire Droit du travail et droits de la personne.

    Autre risque : que certaines #entreprises n’hésitent pas à pratiquer des licenciements sans cause réelle et sérieuse car, « avec le barème Macron des indemnités prud’homales pour licenciement abusif, instauré en 2017, le coût est peu élevé pour les collaborateurs ayant une faible ancienneté. Cela crée de l’insécurité pour les salariés », explique Michel Miné, qui craint que la crise n’encourage les employeurs « indélicats ».

    Jacques Toutain prédit « une multiplication de ruptures conventionnelles frauduleuses, c’est-à-dire imposées aux salariés, ainsi qu’un afflux de licenciements pour faute grave ». Cette dernière prive le salarié de préavis et de l’indemnité de licenciement. Matthieu Jantet-Hidalgo, avocat au cabinet Michel Henry & Associés, évoque « une période propice aux “fraudes à la loi” », c’est-à-dire à la manipulation d’une situation juridique dans le but de transgresser une loi.

    Car, à côté des plans de licenciements économiques qui font la « une » de l’actualité, certaines sociétés tentent de pousser des salariés vers la sortie en toute discrétion, sans avoir à mettre en place un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Selon Christophe Luis, délégué syndical Force ouvrière, « de mars à juin, il y a eu plus de cinquante licenciements déguisés », chez Astek, société de services en informatique qui emploie près de deux mille deux cents salariés. Certains d’entre eux ont été confrontés à une proposition un peu particulière.

    Risques de blocage

    C’est le cas de Laurent (le prénom a été changé). « J’ai été convoqué en juin par mon N + 2. Il m’a expliqué que la situation financière était difficile. Il m’a proposé de me licencier en invoquant une faute grave fictive. Comme ça, je pourrais toucher le chômage. Il suffisait ensuite que je conteste et on signait une transaction. » Il refuse. Michel (le prénom a été changé) s’est vu proposer des missions à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui, avant de recevoir la même proposition. Il a accepté, en négociant néanmoins plus du double de la somme offerte par l’entreprise.

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    Les chiffres
    34 165, c’est le nombre de défaillances d’entreprises en France en octobre 2020, en baisse de prés de 35 % sur 12 mois glissant selon l’Observatoire consulaire des entreprises en difficulté (OCED). Une « baisse artificielle qui s’explique tant par le confinement du printemps que par les dispositifs d’aide aux entreprises et pourrait s’inverser dès l’arrêt des mesures », commente l’OCED.
    64 000 défaillances d’entreprises sont attendues en 2021, en conséquence de la crise due au Covid, selon la société d’assurance-crédit Euler Hermes.
    11,1 %, c’est la prévision de la Banque de France pour le taux de chômage en 2021, après 9,1 % en 2020.

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    Selon Christophe Luis, le montant proposé varie de 1,5 à 5 mois de #salaire, le chèque moyen étant de 8 000 euros. La direction s’explique : « Face à la crise sanitaire, nous avons adopté une stratégie de réaffectation des interventions dans les régions et les secteurs les plus porteurs. Conformément à leurs clauses contractuelles, nous avons demandé à nos consultants de se rendre disponibles dans le cadre de mobilités géographiques ou sectorielles. La très grande majorité d’entre eux y ont répondu favorablement. »

    En matière de transaction, Matthieu Jantet-Hidalgo met en garde les salariés : « #Pôle_emploi appliquera un différé d’indemnisation. De plus, le salarié ne bénéficiera pas de la prise en charge d’un licenciement pour motif économique. Donc il n’aura pas droit au contrat de sécurisation professionnelle (CSP) ou au congé de reclassement, deux dispositifs qui offrent formations et accompagnement, le tout en étant mieux indemnisé que le #chômage classique. » De plus, la signature d’une transaction bloque toute procédure ultérieure contre l’entreprise.
    Dommage, car « les #prud’hommes aident à tourner la page psychologiquement : la justice a été rendue et le salarié est rentré dans ses droits, » estime Carite Massot. Une réparation qui a toute son importance dans cette période de crise où, conclut Michel Miné, « s’il existe des contagions de bonnes pratiques, il en est, hélas, de même pour les mauvaises ».

    #emploi #droits_sociaux #licenciements

  • Les extraits du compte privé de Facebook peuvent servir de preuve contre le salarié
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/10/02/les-extraits-du-compte-prive-de-facebook-peuvent-servir-de-preuve-contre-le-

    Le droit à la preuve peut-il justifier la production en justice d’éléments extraits du compte privé Facebook du salarié ? Dans un arrêt du 30 septembre, la Cour de cassation répond oui. Une manageuse de la société Petit Bateau est licenciée pour faute grave, pour avoir manqué à son obligation contractuelle de confidentialité, en publiant en avril 2014 sur son compte Facebook une photographie de la nouvelle collection Petit Bateau printemps-été 2015 qui avait été présentée exclusivement aux commerciaux (...)

    #procès #législation #travail

  • « Les Nouveaux Cobayes » : le rôle de la Silicon Valley dans l’infantilisation au travail
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/03/25/les-nouveaux-cobayes-le-role-de-la-silicon-valley-dans-l-infantilisation-au-

    Pourquoi le lieu de travail est-il devenu un mixte de jardin d’enfants et de centre de tests de personnalité ? Inutiles, ces exercices sont aussi un facteur de stress, explique le journaliste américain Dan Lyons dans son dernier ouvrage. Le livre. Un matin de juin 2017, Dan Lyons se retrouve à Menlo Park, en Californie, attablé avec Julia, une femme qui anime des ateliers en entreprise. Depuis deux ans, le journaliste américain tente de comprendre le monde du travail moderne et pourquoi il (...)

    #Johnson&Johnson #Google #Unilever #GAFAM #GigEconomy #travail

    ##Johnson&Johnson

  • Chez Engie, polémique autour d’une application « anti-Covid » destinée à ses salariés
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/07/14/chez-engie-polemique-autour-d-une-application-anti-covid_6046118_1698637.htm

    Le fournisseur d’énergie envisage le déploiement d’une application recueillant les données de santé de ses employés. Une étude d’impact mentionne qu’elle pourrait être imposée aux collaborateurs. Alors que le risque d’une résurgence de la pandémie occupe tous les esprits, certains employeurs ont recours à des dispositifs qui promettent d’évaluer en quelques secondes l’état de santé des collaborateurs, afin de limiter les risques de contagion sur leur site. Mais le déploiement de telles solutions, qui mettent (...)

    #Engie #algorithme #contactTracing #consentement #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #COVID-19 #santé #travail (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##QRcode

  • Pour les voyageurs d’affaires, la reprise ne s’annonce pas de tout repos
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/07/15/pour-les-voyageurs-d-affaires-la-reprise-ne-s-annonce-pas-de-tout-repos_6046

    Qui plus est, le risque sanitaire demeure dans de nombreux pays. « Ce n’est pas le moment d’aller en Amérique du Sud… », pointe Michel Dieleman. Un risque d’autant moins à négliger par les employeurs que, selon la jurisprudence, tout accident survenu lors d’un déplacement professionnel est présumé être un accident du travail. « L’employeur qui envoie un salarié en voyage d’affaires a une obligation de résultats en matière de santé et de sécurité, pas seulement de moyens, martèle Jean-Jacques Richard. Si, malheureusement, un salarié en déplacement décède du fait de la maladie, l’employeur s’expose à des poursuites judiciaires ».
    Pour rassurer les voyageurs et leurs employeurs sur la gestion du risque sanitaire, les hôteliers, les transporteurs et les autres acteurs du tourisme d’affaires ont mis en œuvre les grands moyens. Nettoyage renforcé des poignées de portes ou des ascenseurs, port du masque par le personnel… Une initiative parmi d’autres : afin d’informer les voyageurs d’affaires sur le respect des protocoles sanitaires par les hôteliers, la centrale d’achat CDS Groupe a déployé un « indice Covid-19 » dans son outil de réservation. Dans l’aérien, Emirates va jusqu’à faire passer des tests Covid-19 à ses passagers. Au-delà du risque sanitaire, International SOS interpelle sur l’émergence de nouveaux dangers consécutifs à la crise du Covid-19, comme la « poussée de mouvements populistes et nationalistes ». (...)
    « Il convient de faire une analyse précise de la situation et des conditions sécuritaires dans chaque pays, met en garde Jean-Jacques Richard. S’assurer aussi que le salarié est bien couvert par les assurances rapatriement, et bien le sensibiliser au respect des règles sanitaires. »

    #Covid-19#migrant#migration#risquesanitaire#rapatriement#indicecovid#voyagedaffaire#droit#protocolesanitaire

  • S’expatrier en 2020 reste possible
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/07/15/s-expatrier-en-2020-reste-possible_6046215_1698637.html

    Les expatriés suivent la croissance comme le tournesol le soleil, c’est bien connu. Ils sont aussi sensibles au risque de guerre ou de pollution, mais comment réagissent-ils au Covid ? « Environ 90 % des salariés expatriés sont restés en poste pendant la crise, indique Alix Carnot, directrice associée d’Expat communication, spécialisée dans l’accompagnement des entreprises. Quant aux départs, ils sont extrêmement ralentis, mais pas totalement interrompus ».« Dans l’industrie automobile, on a ralenti l’expatriation en Chine et en Inde dès le début de l’année à titre sanitaire », témoigne Olivier Angotti, avocat associé chez FTMS. Mais les expatriés dont la mobilité est prévue de longue date ne se désistent pas. A l’Agence française de développement (AFD), « tous les départs sont maintenus, sauf en Guyane. En 2020, on avait entre 60 et 70 salariés prévus en mobilité, dont plus de la moitié partant de France. Après le black-out de mi-mars à mi-juin, une dizaine de personnes sont parties, on a même réussi à expatrier quelques volontaires internationaux qui étaient jusqu’alors en télétravail, mais on est contraints par les programmations de vol », témoigne Stéphane Hlusko, responsable expatriation et protection sociale de l’AFD.

    #Covid-19#migrant#migration#france#expatrie#sante#economie#crisesanitaire

  • Hausse inédite du chômage en avril : 840 000 demandeurs d’emploi supplémentaires, Bertrand Bissuel
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/05/28/hausse-considerable-du-chomage-en-avril-22-6-de-demandeurs-d-emploi-de-categ


    Dans une agence Pôle emploi, le 18 mai. ÉRIC GAILLARD / REUTERS

    Le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité s’est accru de 22,6 % en avril dans l’ensemble du territoire. Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent.

    Le marché du travail n’en finit pas de souffrir. En avril, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) s’est accru dans des proportions sidérantes : + 843 000 par rapport au mois précédent, sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données publiées jeudi par Pôle emploi et par la Dares – la direction des études du ministère du travail.

    Il s’agit, depuis la mise en place en 1996 de ces séries statistiques, d’une hausse sans aucun équivalent : elle s’avère bien plus forte (+ 22,6 %) que celle relevée en mars – laquelle dépassait déjà tous les records (+ 7,1 %). En trois mois, les personnes à la recherche d’un poste ont vu leurs effectifs s’envoler de 1,065 million (+ 30,3 % depuis la fin de janvier) : elles sont désormais un peu plus de 4,575 millions dans cette situation – un niveau, là encore, inédit, puisque la barre des 4 millions n’avait jamais été franchie.

    Toutes les tranches d’âge sont concernées, à commencer par les moins de 25 ans (+ 29,4 %). La progression est moindre pour les personnes plus âgées, tout en restant considérable : + 24 % pour les 25-49 ans et + 16,1 % chez ceux ayant au moins 50 ans. L’augmentation touche également toutes les régions, avec une intensité un peu moins marquée dans les territoires d’outre-mer.

    Commerce, services à la personne, hôtellerie…

    La tendance est portée par les personnes « qui recherchent un métier » dans de multiples secteurs, selon la Dares : commerce, services à la personne, hôtellerie et tourisme, transport et logistique, construction, travaux publics, industrie du spectacle…

    A l’inverse, les demandeurs d’emploi ayant exercé une activité réduite (catégories B et C) sont nettement moins nombreux (− 3 % par rapport à mars), car les opportunités d’embauche se sont évaporées. Ils sont venus grossir les rangs des personnes sans aucun travail, ce phénomène de vases communicants étant à l’origine des trois quarts de la hausse des effectifs dans la catégorie A. Le nombre d’individus dans les catégories A, B et C fait ainsi un bond de 209 000 en avril (+ 3,6 %).

    Les entrées à Pôle emploi ont pourtant baissé en avril (− 19,1 % pour les catégories A, B et C). Mais dans le même temps, les sorties du dispositif se sont écroulées (− 35 %) : autrement dit, les personnes concernées restent inscrites dans les fichiers, notamment parce qu’elles ne trouvent pas de poste ou de stage de formation.

    Pour ce qui est des « entrées à Pôle emploi », elles vont suivre la décrue des CDD et missions d’intérim, comme de coutume les #licenciements viennent après, les restructurations et fermetures de boites (automobile, commerce de l’habillement, ...), vont cette fois venir après la décrue du dispositif de chômage partiel, l’arrivée des scolarisés va s’échelonner entre juin et octobre.

    #chômage #chômeurs_en_activité_à_temps_réduit #travailleurs_précaires

  • Deliveroo condamné en France aux prud’hommes pour travail dissimulé
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2020/02/06/deliveroo-condamne-en-france-aux-prud-hommes-pour-travail-dissimule_6028697_

    La plateforme de livraison de repas Deliveroo a été condamnée pour travail dissimulé à la suite de la requalification du contrat de prestation de service d’un de ses coursiers en contrat de travail.

    Un livreur à vélo ayant travaillé pour Deliveroo à partir de 2015 demandait la requalification de son contrat de prestation de service en contrat de travail. « Cela a été un très long combat, engagé en 2016 », a affirmé son avocat Me Kevin Mention.

    Un juge départiteur du conseil des prud’hommes de Paris a condamné Deliveroo pour travail dissimulé, selon la décision consultée. La justice a « reconnu que le fait d’obliger le coursier à avoir un contrat de prestation de service était une volonté de frauder le code du travail de la part de Deliveroo et condamné l’entreprise à verser 30 000 euros au livreur », selon Me Mention.

    #travail #plate-forme

  • Les accidents du travail et les maladies professionnelles en hausse, Catherine Quignon
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/12/12/hausse-des-accidents-du-travail-et-des-maladies-professionnelles_6022568_169

    Selon les chiffres de l’Assurance-maladie, la sinistralité au travail est repartie à la hausse en 2018. L’Association des accidentés de la vie (Fnath) dénonce un système en état de « mort cérébrale ».

    En plein débat sur la réforme des retraites et la prise en compte de la pénibilité, l’Assurance-maladie jette un pavé dans la mare. Dévoilé le 3 décembre, son rapport annuel révèle une hausse globale de la sinistralité au travail. Les accidents du travail ont augmenté de 2,9 % en 2018 : au total, 651 103 cas ont été reconnus comme tels, dont 551 accidents mortels.

    Tous secteurs confondus, ils résultent essentiellement de manipulations manuelles (50 %) et de chutes (28 %). L’augmentation est particulièrement sensible dans le secteur des services, notamment l’aide à la personne et l’intérim (+ 5 %), suivis par les industries du bois, de l’ameublement et du papier carton (+ 4,5 %). Les secteurs les plus touchés sont le BTP, le transport et l’alimentation.
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    « La reprise économique explique en grande partie cette tendance », avance l’Assurance-maladie en guise d’explication, tout en rappelant que par rapport à la population active, la sinistralité demeure à un niveau historiquement bas : autour de 34 accidents pour 1 000 salariés depuis cinq ans, contre 45 pour 1 000 il y a vingt ans. Ce sont donc les créations d’emploi qui expliqueraient en partie ce bilan, bien que les effectifs intérimaires soient en baisse depuis le début de 2018.

    Conditions météorologiques difficiles
    L’Assurance-maladie souligne aussi que la mise en œuvre progressive de la déclaration sociale nominative (DSN) a pu mécaniquement augmenter le nombre d’accidents recensés. Il s’agit toutefois d’un retournement inexpliqué par rapport à l’année précédente, marquée par un recul des accidents du travail.

    Les accidents de trajet bondissent de 6,9 % en un an, poursuivant une hausse continue depuis 2015. L’Assurance-maladie met en cause les conditions météorologiques difficiles de l’hiver dernier.

    Après trois années de baisse, le nombre de maladies professionnelles reconnues est aussi à la hausse (+ 2,1 %) avec 49 538 cas supplémentaires en 2018, dont 88 % pour des troubles musculo-squelettiques (TMS). Le nombre d’affections psychiques liées au travail poursuit aussi sa progression (+ 23 %), avec 990 cas reconnus. Cette forte augmentation s’explique sans doute par la mise en lumière plus vive de ces pathologies (dépression, troubles anxieux…) ces dernières années. Le nombre de cancers professionnels reconnus, lui, reste stable depuis 2015.

    « Naïveté », « cynisme »
    L’Association des accidentés de la vie (Fnath) a vivement réagi à ces résultats. La principale association d’aide aux victimes d’accidents du travail a dénoncé dans un communiqué un système en état de « mort cérébrale », qualifiant l’argument de la reprise économique, utilisé par les auteurs pour expliquer l’augmentation des accidents du travail, de « naïveté », voire de « cynisme ».

    Dans son rapport, l’Assurance-maladie met aussi en avant les actions de terrain des caisses régionales, qui ont effectué en 2018 des visites dans près de 50 000 entreprises. Afin de développer les actions de prévention dans les entreprises, 32 millions d’euros d’aides financières ont été accordés en 2018. La convention d’objectifs 2018-2022 de l’Assurance-maladie-Risques professionnels prévoit une montée en charge de ces aides, qui passeront au minimum de 50 millions à 85 millions d’euros.

    Enfin, autre changement notable depuis le 1er décembre : la procédure de reconnaissance des accidents du travail et des maladies professionnelles a été refondue pour plus de lisibilité. Dans cette nouvelle mouture, l’employeur n’a plus que dix jours francs pour formuler des réserves, et les délais d’instruction du dossier ont été rallongés. Des modifications qui ne seront sans doute pas sans conséquences sur les taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles reconnues.

    #accidents_du_travail #maladies_professionnelles #letravailtue

  • Le turnover des salariés pénalise la sécurité informatique
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/12/11/le-turnover-des-salaries-penalise-la-securite-informatique_6022404_1698637.h

    Fuite d’informations confidentielles, cyberattaques : le départ des collaborateurs peut exposer les données de l’entreprise à des risques majeurs. Dans le secteur de l’informatique, on les appelle les « comptes fantômes ». Ce sont des mails, des autorisations d’accès à telle ou telle application, attachés à des utilisateurs qui ne sont plus dans l’entreprise. Passés à travers les mailles du filet sécuritaire, certains sont toujours ouverts plusieurs années après le départ du collaborateur, sans que les (...)

    #EDF_ #conditions #data #hacking #travailleurs

  • Les mouvements des yeux peuvent-ils fonder la décision d’embauche ?
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/28/les-mouvements-des-yeux-peuvent-ils-fonder-la-decision-d-embauche_6020887_16

    Une étude publiée jeudi indique que les techniques de recrutement font de plus en plus appel aux algorithmes. Risque de nouvelle discrimination ? Faut-il saisir le Défenseur des droits ? « Une préoccupante évolution des techniques de recrutement est en train de se produire », alerte Jean-François Amadieu, le professeur de l’université Paris-1, spécialiste des discriminations dans une étude publiée jeudi 28 novembre. En octobre, Easyrecrue vantait sa « solution phare d’entretien vidéo différé avec (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #vêtement #data #discrimination #mouvement #surveillance #travail #voix #CNIL (...)

    ##recrutement

  • Accenture consacre 1 milliard de dollars par an à la reconversion de ses salariés
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/11/27/accenture-consacre-1-milliard-de-dollars-par-an-a-la-reconversion-de-ses-sal

    Pour anticiper l’automatisation des tâches et les suppressions de postes, le cabinet de conseil américain a fait le choix de former massivement. Tout commence par un bilan. Dorian Twiggs, 36 ans, venait tout juste de déménager de Detroit à Charlotte, en Caroline du Nord. Son nouvel employeur, le cabinet de conseil Accenture, l’avait placée dans une banque, afin de vérifier si tous les documents nécessaires pour décrocher des prêts immobiliers étaient réunis. Cela faisait onze ans qu’elle travaillait (...)

    #Accenture #algorithme #conditions #InternetOfThings #travail #travailleurs

  • Les salariés étouffés par l’instantanéité
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/09/11/les-salaries-etouffes-par-l-instantaneite_5508926_1698637.html

    Les messageries instantanées imposent un nouveau tempo aux échanges internes et demandent une disponibilité parfois irréaliste aux collaborateurs. C’est le dernier endroit où l’on cause. Un endroit à la mode, où les discussions professionnelles en croisent d’autres plus personnelles, où l’on s’interroge sur le rétroplanning du nouveau projet de son service, avant de débattre du lieu où l’on se retrouvera pour déjeuner. Loin de la machine à café, les messageries instantanées comme Slack ou Microsoft Teams (...)

    #travail #santé

    ##santé

  • Pôle emploi main dans la main avec Deliveroo et Uber Eats, Catherine Quignon
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/08/20/pole-emploi-main-dans-la-main-avec-deliveroo-et-uber-eats_5500867_1698637.ht

    Des annonces de recrutement de « coursiers partenaires » pour les deux plates-formes Deliveroo et Uber Eats ont été diffusées par l’opérateur public. Elles n’ont rien d’illégal, assure Pôle emploi.

    Aux yeux de Pôle emploi, Uber Eats et consorts sont des employeurs comme les autres. Au début de l’été, des annonces pour recruter des « coursiers partenaires indépendants » pour Uber Eats ont été publiées sur les pages Facebook de plusieurs agences régionales de l’opérateur public. Des offres d’emploi qui n’ont pas manqué de susciter quelques remous sur les réseaux sociaux.

    « Vous recherchez un complément de revenus ou une activité à temps plein, avec la liberté d’exercer quand et où vous le voulez ? Participer à la prochaine réunion d’information collective le 24 juin à 14 heures dans les locaux du Pôle emploi de Vierzon », affiche ainsi la page Facebook de l’agence en question. De même, il est possible de trouver en quelques clics des offres sur le site de Pôle emploi pour devenir coursier chez Uber Eats.

    En plein conflit Deliveroo, alors que les coursiers du service de livraison manifestaient contre leurs conditions de travail, ces annonces ne sont pas passées inaperçues. Sur Facebook et Twitter, des commentateurs se sont émus de voir Pôle emploi relayer des annonces d’une plate-forme connue pour recruter sous le régime d’autoentrepreneur. Une forme d’emploi qui ne garantit aux coursiers ni rémunération minimum mensuelle, ni complémentaire santé, ni chômage.

    « Après la Ligue 1 de foot, Uber Eats se paye Pôle emploi. Tellement gerbant !!! », a déploré sur Twitter Jérôme Pimot, figure de proue de la fronde des coursiers Deliveroo. « Ce n’est pas le travail de Pôle emploi de proposer de créer son entreprise. Son boulot, c’est de proposer des emplois salariés », estime, de son côté, la CGT-Chômeurs du Morbihan.

    Interrogé, le service communication de la direction générale de Pôle emploi confirme que l’agence travaille non seulement avec Uber Eats, mais aussi Deliveroo. Actuellement, une cinquantaine d’offres du service de livraison de repas à domicile pour recruter des « coursiers partenaires » sont diffusées sur le site de Pôle emploi.

    L’ubérisation ne paraît plus être une ligne rouge à ne pas franchir pour l’opérateur public. Sur le site de Pôle emploi, Uber est d’ailleurs présenté comme un prestataire « fortement créateur d’emplois ». Plus globalement, le travail en freelance est promu comme un moyen de « se remettre rapidement en selle ».

    Alors que les coursiers recrutés par Uber Eats et Deliveroo n’ont aucun contrat de travail, la diffusion de telles annonces sur Pôle emploi est-elle légale ? Si le service communication de l’opérateur public admet qu’« un employeur ne peut pas imposer de statut juridique », comme celui de microentrepreneur, il souligne que les annonces exigent seulement un statut de « non salarié ». « Ce n’est pas forcément un statut d’autoentrepreneur, la personne peut aussi se mettre en SASU [société par actions simplifiée unipersonnelle], par exemple », nous précise-t-on chez Pôle emploi – après quelques hésitations –, tout en ajoutant que « les offres d’emploi “non salarié” [diffusées par Pôle emploi] existent depuis bien avant la fusion entre l’ANPE et Assedic [2008] ».

    La publication de ces annonces par Pôle emploi coïncide avec la volonté affichée du gouvernement de « favoriser l’insertion par le travail indépendant », même si Pôle emploi nous précise que son action « n’est pas politique ». Le 15 juillet a ainsi été signée la première convention avec une entreprise d’insertion par le travail indépendant (EITI), « Lulu dans ma rue », dans le cadre d’une expérimentation prévue par la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » en 2018. Un dispositif qui ne fait pas l’unanimité chez les acteurs de l’insertion. L’accès au marché du travail doit-il se faire à tout prix ?

    #Pôle_emploi #travail_indépendant #précarisation

  • Facebook ouvre l’ère des entreprises devenues puissances universelles
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/06/26/facebook-ouvre-l-ere-des-entreprises-devenues-puissances-universelles_548152

    A travers sa monnaie, il faut craindre que Facebook organise de nouveaux référentiels de ce qui est marchandisable ou pas, désigne les activités accessibles à sa monnaie et celles qui ne le sont pas, explique, dans sa chronique, le titulaire de la chaire Théorie et méthodes de la conception innovante, Armand Hatchuel. En annonçant la création d’une monnaie virtuelle pour ses 2,5 milliards de clients, Facebook a rompu avec l’un des codes majeurs des Etats modernes : le monopole de la monnaie. La (...)

    #cryptomonnaie #Facebook #Libra #domination

  • Le piège de la sous-traitance des services publics
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/05/22/le-piege-de-la-sous-traitance-des-services-publics_5465313_1698637.html

    Pour justifier la privatisation, on suppose que l’Etat sait parfaitement définir ses objectifs et la qualité du service acheté. Mais à la lumière des déboires de Carillion et d’Interserve, au Royaume-Uni, cette fable ne tient plus, explique le titulaire de la chaire Théorie et méthodes de la conception innovante, Armand Hatchuel.

    Avis d’expert « Entreprises ». En janvier 2018, la faillite de l’anglais Carillion – 45 000 personnes et grand fournisseur de services publics – fut un véritable séisme. Or, en mars, le groupe Interserve s’est effondré à son tour. Cet autre sous-traitant du public de 68 000 personnes a dû être repris in extremis par ses banquiers, et ses actionnaires ont tout perdu. Pour le gouvernement anglais, chantre de l’externalisation du service public, le coup est sévère et il a annoncé en urgence une rationalisation des décisions de privatisation.

    Reste que les deux faillites mettent à bas l’illusion du « bon choix économique » et imposent de repenser le statut des entreprises sous-traitantes du service public et les contrats associés. Car, pour justifier la privatisation, on suppose que l’Etat sait parfaitement définir ses objectifs et la qualité du service acheté. Il suffit alors de mettre en concurrence les fournisseurs pour obtenir un service fiable et au meilleur coût.

    Mais à la lumière des déboires de Carillion et d’Interserve, cette fable ne tient plus. En effet, les services publics (services aux écoles, aux municipalités, aux armées…) sont complexes. Ils doivent souvent être personnalisés et répondre à des demandes imprévues. Dès lors, les coûts sont difficiles à prévoir et les cahiers des charges les plus serrés comportent des ambiguïtés et des zones d’incertitude. Cette part d’inconnu pèsera aussi sur une gestion publique du service. Mais quand l’Etat passe contrat avec un opérateur privé et soumis au diktat du rendement actionnarial, cela peut conduire aux spirales destructrices du modèle anglais.

    #paywall

  • Gare aux algorithmes machistes !
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2019/03/06/gare-aux-algorithmes-machistes_5431953_1698637.html

    Le machisme ambiant continue de faire des dégâts. En matière d’intelligence artificielle, en particulier, explique dans sa chronique Ma vie en boîte. Riche idée que celle du Professional Women’s Network (PWN), réseau international de femmes dirigeantes, qui, à quelques jours du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, lance un programme de mentoring « femmes-hommes ». L’ordre des mots a son importance. On s’était habitué aux systèmes de parrainage « hommes-femmes » permettant à des femmes (...)

    #algorithme #discrimination

  • Les accidents du travail à un niveau historiquement bas
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2018/11/16/les-accidents-du-travail-a-un-niveau-historiquement-bas_5384333_1698637.html

    Les accidents du travail n’ont jamais été aussi peu fréquents depuis soixante-dix ans. En 2017, il y en a eu 33,4 pour 1 000 salariés, soit une diminution de 0,5 % par rapport à l’année précédente, selon les statistiques dévoilées, jeudi 15 novembre, par la direction des risques professionnels de l’Assurance-maladie.
    Ce recul de la « sinistralité » est général, à l’exception de deux secteurs. Celui de « l’aide et des soins à la personne » continue d’enregistrer une progression, avec un ratio de 52,8 ‰ – les activités les plus touchées se situant dans l’aide à domicile et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), avec un score de 97,2 ‰. L’autre branche concernée par une poursuite de la hausse est l’intérim, où « l’indice de fréquence » atteint 53,6 ‰ : une tendance liée, en partie, à la bonne santé des entreprises de travail temporaire depuis quelques années.
    Le bâtiment et les travaux publics (BTP) demeure à des niveaux élevés (56,8 ‰, soit 23 points de plus que la moyenne nationale) mais l’indicateur reste orienté à la baisse, de façon « quasi continue depuis vingt ans ». [...]
    26 % des travailleurs déclarent avoir été blessés au moins une fois dans le cadre de leur activité professionnelle.

    #travail #accidents_du_travail #CPAM #Insee

    • Si c’est Le Monde, celui du Décodex qui le dit, c’est donc que c’est la vérSi c’est Le monde qui l’écrit, celui du Décodex, c’est que c’est la vérité officielle !

      Combien de morts hors des le lieux de travail ?
      Infirmières ? Policières ? Caissières ? . . . . .
      le monde, le journal des diners parisiens.

    • Oui, l’article est abstrait (pas même foutu de citer le nombre de morts au travail) et plus que partiel, oui, chercher à dénombrer les accidents du travail (et pas seulement au travail) non reconnus comme tels, en entreprise (sans papiers), pour des clients (travail non déclaré), en lien avec l’emploi, dans les transports/trajets, et au chômage ! serait un exercice intéressant. En revanche moraliser sur l’ImMonde (lorsqu’on aime Les crises ?), c’est pas intéressant. Surtout pas avec une cuillère de « pauvres policiers » dans la soupe.

    • 26% des travailleurs déclarent avoir été victime d’un accident du travail pendant leur carrière
      https://www.latribune.fr/economie/france/26-des-travailleurs-declarent-avoir-ete-victime-dun-accident-de-travail-pe

      Selon une étude de l’Insee publiée jeudi 15 novembre, un travailleur sur quatre est victime d’un accident du travail pendant sa carrière. Les #ouvriers sont les plus exposés avec 40% d’entre eux déclarant au moins un accident avec blessure au cours de leur vie professionnelle.

      Les dommages physiques causés par le travail ne sont pas rares. Selon une étude de l’Insee publiée ce jeudi, 26% des personnes qui travaillent ou ont travaillé déclarent avoir été victime d’au moins un accident du travail* au cour de leur vie professionnelle (35% pour les hommes, 18% pour les femmes). Bien entendu, la proportion de blessés varie selon la catégorie socioprofessionnelle des salariés. Ainsi, et sans surprise, les accidents sont plus fréquents chez les ouvriers. Ils sont deux fois plus nombreux à en déclarer que les cadres (40% contre 16%). En effet, les personnes exposées à une accumulation de conditions de travail pénibles (bruit, vibrations, tensions au travail, froid, solicitations physiques intenses...), à l’instar des ouvriers, subissent plus souvent des accidents.