• LE #THÉÂTRE #AFTAAB, LE SOLEIL #AFGHAN À LA #CARTOUCHERIE DE VINCENNES

    https://www.la-croix.com/Culture/Theatre/Le-Theatre-Aftaab-le-Soleil-afghan-a-la-Cartoucherie-de-Vincennes-2013-04-
    publié par DIDIER MÉREUZE, le 18/04/2013 à 14h40
    consulté le 03/06/2018

    Fondée avec la complicité d’#Ariane_Mnouchkine et du #Théâtre_du_Soleil, la troupe de #Kaboul s’installe à la Cartoucherie pour conter les chemins de l’#immigration.
    La Ronde de nuit
    par le Théâtre Aftaab
    Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes
    Les comédiens afghans d’Aftaab ont retrouvé la Cartoucherie de Vincennes et le Théâtre du Soleil à l’origine de leur histoire. Conviée, en 2005, à diriger en stage des artistes de Kaboul, Ariane Mnouchkine les avait engagés à fonder une troupe. Sur les 250 participants, une vingtaine se lancèrent dans l’aventure, baptisant leur théâtre « Aftaab » – « Soleil » en langue dari.

    Depuis la formation de cette troupe, les comédiens du Théâtre du Soleil se rendent régulièrement à Kaboul afin d’assister les comédiens d’Aftaab dans leur mise en scène. En 2008, la troupe afghane est invitée à la Cartoucherie pour présenter leurs mises en scène du Tartuffe de Molière et du Cercle de craie caucasien de Brecht. L’année suivante, ils sont à nouveau conviés afin de travailler sur leur première création, qui cherche à illustrer la vie quotidienne de l’Afghanistan des talibans : la #Ronde_de_nuit, qui narre la vie d’un gardien de théâtre afghan. Cette pièce est pour les comédiens Afghan l’occasion de témoigner, auprès de la « France des droits de l’homme », d’eux mêmes et de leur existence. Le gardien du Théâtre du Soleil, chargé par Ariane de veiller sur les archives et les décors, se retrouve soudain au beau milieu d’une cohorte d’Afghan sans papier qui cherchent un endroit où passer la nuit à l’abri de la neige et du gel. D’autres personnages viennent s’ajouter aux réfugiés : « un sympathique policier humaniste, une prostituée au grand cœur, un SDF qui vient prendre sa douche, une jeune femme temporairement hébergée par le Soleil… »

    Bruissante, frémissante, une humanité s’agite, en proie aux peurs, aux angoisses, aux difficultés du quotidien, à la douleur de la séparation. Décidée à se battre, à survivre, à connaître enfin (ou retrouver) le bonheur, être libre.

    Cette pièce s’inspire en partie du vécu des acteurs (le gardien de nuit du théâtre du soleil est réellement un immigré afghan), elle a été construite à partir de leurs souvenirs et de leurs improvisations. Selon un témoignage de Shuhra Sabagny, l’une des actrices de la Ronde de nuit, les membres de la troupe ont désiré mettre en lumière la condition de ceux qui, contrairement à eux, n’ont pas la chance d’avoir obtenu des papiers et un travail en France, tout comme ils ont souhaité rendre hommage aux français qui les ont aidés. Malgré leur rêve de retourner dans leur pays, cette perspective leur semble lointaine, voire impossible. À titre d’exemple, lorsque Haroon Amani, l’un des membres d’Aftaab, s’est rendu en Afghanistan, il a dû prétendre travailler dans un atelier de couture au Pakistan, parce qu’il aurait encouru des risques et aurait probablement mis en danger son entourage.

    Mon commentaire sur cet article :
    L’expérience de la troupe Aftaab nous montre dans non seulement à quel point la censure de l’art est forte dans des pays tels que l’Afghanistan, mais elle nous apprend également et surtout le pouvoir que des pays comme le nôtre ont de faire changer les choses. Si nous pouvons, en effet, agir individuellement en aidant des immigrés à échapper à la tyrannie ou à la pauvreté de leur pays et à s’intégrer aux nôtres, les états les plus libres et le plus développés ont en outre le pouvoir, si ce n’est le devoir, d’aider les pays en difficulté à sortir des situations de crise.