• La principale référence sur les massacres de civils à Alep avant-hier, c’était l’article de The Daily Beast, désormais titré Women in Aleppo Choose Suicide Over Rape, Rebels Report
    http://www.thedailybeast.com/articles/2016/12/12/last-rebels-in-aleppo-say-assad-forces-are-burning-people-alive.html

    Sa plus sensationnelle affirmation, présentée sur une ligne sortie du paragraphe, ce qui en renforce l’impact :

    “This morning 20 women committed suicide in order not to be raped.”

    Phrase attribuée à « Abdullah Othman, the head of the Consultative Council in the Levant Front ».

    Personne ne semble avoir relevé que l’un des auteurs de l’article est Michael Weiss.

    Lequel était présenté par Richard Silverstein, en janvier 2012, comme « Pro-Israel neocon hawk Michael Weiss » et « a Perle-Wolfowitz-type ». Rien que ça. L’article réagissait à un article dans Foreign Affairs Magazine dans lequel Weiss se vantait d’avoir écrit un « plan » pour appeler à une « intervention militaire étrangère » en Syrie, plan adopté par le SNC. Article explicitement titré What it Will Take to Intervene in Syria :
    https://www.foreignaffairs.com/articles/syria/2012-01-06/what-it-will-take-intervene-syria

    …The SNC [Syrian National Council] launched its official Web site [which], drawing on a blueprint I prepared…[made an] aggressive call for foreign military intervention…

    Moon of Alabama avait tracé (10 janvier 2012) le portait de ce Michael Weiss au sein de la Henry Jackson Society :
    http://www.moonofalabama.org/2012/01/neocon-israel-mouthpiece-writes-syrian-opposition-policy-paper.html

    En juillet 2012, un billet de Charlie Skelton dans le Guardian complétait un portrait tout à fait édifiant :
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2012/jul/12/syrian-opposition-doing-the-talking
    Traduit en français par Djazaïri sur le blog Mounadil :
    https://mounadil.wordpress.com/2012/07/16/syrie-et-propagande-guerriere-un-article-essentiel-de-charlie-sk

    Un des experts de la Syrie les plus cités dans les médias occidentaux – et un enthousiaste d’une intervention occidentale – Michael Weiss fait écho à l’ambassadeur Ross quand il dit : Une intervention militaire en Syrie n’est pas tant une question de préférence que d’inévitabilité. »

    Certains écrits interventionnistes de Weiss peuvent être trouvés sur le site web beyrouthin pro-Washington appelé ‘NOW Lebanon’ – dont la section ‘NOW Syria’ est une source importante d’actualités syriennes. NOW Lebanon a été créé en 2007 par Eli Khoury, un cadre de Saatchi & Saatchi. Khoury est présenté dans l’industrie publicitaire comme « un spécialiste de la communication stratégique, spécialisé dans le développement de l’image de marque des entreprises et des gouvernements. »

    En mai dernier, Weiss avait déclaré à NOW Lebanon que grâce à la fourniture d’armes aux rebelles Syriens, « nous avons déjà commencé à voir quelques résultats. » Il avait montré une approbation semblable pour les développements militaires quelques mois auparavant dans un article pour le New Republic : « Au cours des dernières semaines, l’Armée Syrienne Libre et d’autres unités rebelles indépendantesont fait de gros progrès – à la suite de quoi, comme tout blogueur peut le faire, il avait présenté son « Plan d’action pour une intervention militaire en Syrie. »

    Mais Weiss n’est pas seulement un blogueur. Il est aussi le directeur de la communication et des relations publiques de la Henry Jackson Society, un thinktank de politique étrangère ultra-ultra-belliciste.

    Parmi les parrains de la Henry Jackson Society à l’international, figurent : James « ex-CIA boss » Woolsey, Michael « secrétaire à la sécurité intérieure » Chertoff, William « PNAC » [Project for a New American Century] Kristol, Robert « PNAC » Kagan’, Joshua « Bomb Iran » Muravchick, et Richard « Prince des Ténèbres » Perle. La société est dirigé par Alan Mendoza, conseiller en chef du groupe parlementaire interpartis sur la sécurité internationale et transatlantique.

    La Henry Jackson Society est intransigeante sur sa « stratégie avancée » pour la démocratie. Et Weiss est chargé du message. La Henry Jackson Society est fière de la grande influence de son chef des relations publiques : « Il est l’auteur de l’influent rapport « Intervention en Syrie ? Une évaluation de la légalité, de la logistique et des risques, » qui a été repris et approuvé par le Conseil national Syrien. »

    Le rapport original de Weiss a été rebaptisé « Safe Area for Syria » – et a fini sur le site web officiel syriancouncil.org, comme pièce de la littérature stratégique de leur bureau militaire. La reprise du rapport de la Hery Jackson Society a été orchestrée par le fondateur et directeur exécutif du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) – un certain Ausama Monajed.

    Je ne sais pas comment on peut citer un type aussi toxique de manière aussi unanime. Vraiment, ça me dépasse.

    Accessoirement, en fin de page, on nous informe qu’il y a du « additional reporting by Musab Al-Hamadee ». Sans préciser que Musab al-Hamadee n’est un pas simple journaliste, mais un activiste qui, dès août 2012, réclamait déjà une intervention militaire étrangère :
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

    Contrairement à la CGRS, les CLC comptent dix représentants au Conseil national syrien (CNS) : Omar Idlibi, Leïla Al-Safadi, Suzanne Al-’Ilmi, Yasser Al-Najar, Humam Hadad, Jawan Yousef, Khalil Al-Haj Saleh, Rami Nakhla, Muhammad Al-Abdallah et Yasmine Barazi. Interrogé sur sa position vis-à-vis du CNS, Musab Al-Hamadee, 30 ans, professeur d’anglais, responsable du bureau médiatique de Hama, répond : « Notre Comité fait partie du Conseil national syrien. […] Nous savons que certains opposants ne peuvent pas travailler sur le terrain car ils seraient immédiatement emprisonnés ou tués. Pour ces raisons, j’accepte personnellement qu’ils parlent en notre nom et je voudrais que la communauté internationale les intègre et les soutienne mieux ».

    Tout comme la CGRS, les CLC travaillent en étroite coopération avec l’Armée syrienne libre (ASL) et sont pour une intervention internationale limitée. « Nous voulons que la communauté internationale réalise que le régime de Bachar Al-Assad ne comprend que le langage de la violence, des meurtres et des bombardements, et qu’il n’a rien à nous offrir sur le plan politique. Nous voulons qu’elle aide le peuple syrien à se débarrasser de ce régime en fournissant des armes et un soutien militaire à l’ASL, en mettant en place une zone d’exclusion aérienne et en lançant des frappes aériennes ciblées », explique Musab.

    La seconde très importante source, ce jour-là, utilisée pour affirmer qu’il y a des massacres de civils était attribuée à l’« ONU ». Mais en pratique, documente Moon of Alabama, il s’agissait du Haut commissaire aux droits humains, le prince Zeid Ra‘ad al Hussein, qui était auparavant le représentant de la Jordanie auprès de l’ONU :
    http://www.moonofalabama.org/2016/12/-msm-create-fakenews-storm-as-rebel-aleppo-vanishes.html

    La troisième « source » incontournable a été un « message vidéo » de Lina Shamy posté sur Twitter. C’est le message qui a lancé le terme « génocide » ce jour-là :
    https://twitter.com/Linashamy/status/808422105809387520

    • La représentante de « Médecins du Monde » a affirmé avoir recueilli les témoignages de gens qui sont sortis d’Alep : des femmes et des enfants ont été séparés des hommes de leur famille et ne les ont plus revus depuis.
      Médecins du Monde travaille avec plusieurs organisations/groupes humanitaires sur place.

      Il y a plusieurs témoignages de gens qui amènent à penser qu’il y a eu des exactions sexuelles sur des femmes. Difficiles d’avoir des preuves dans les conditions actuelles. Mais n’importe quelle armée, on le sait, abuse des femmes quand il n’y a pas de témoins.

      L’ONU semble avoir des témoignages sérieux que des gens aient été exécutés à l’arme blanche, en dehors des combats.

      Ni Poutine ni Assad ne laissent accéder des observateurs témoins, journalistes ou autres.

      Il y a un grand nombre de forces diverses milices, armées, individus, et pas d’observateurs. Les crimes sont nombreux dans ces conditions. Ceux qui sont en position de force risquent bien évidemment de faire les crimes les plus grands.

      Je trouve que dans la période actuelle ou tant de gens meurent et risquent leur vie (Assad et Poutine ont déjà fait la preuve de leur absence totale d’humanité, et leur société bouclée le leur permet), c’est vraiment ignoble de mettre en doute le fait qu’une masse de gens est en très grand danger.

      C’est la même chose quand la télé occidentale euphémise les massacres à Gaza et les meurtres réguliers d’enfants par l’armée ou les colons israéliens (avec du matériel américain). C’est ignoble.

      Peut importe que ceux qui sont menacés soient 100, 1000, 10 000, ou 100 000, il faut appuyer les pressions pour qu’ils soient épargnés.
      Tout comme il faut faire pression quand le matériel militaire ou le renseignement, américain et/ou français, sert à des crimes de guerre.

      Il n’y a pas à choisir son camps en dehors de celui de l’opposition aux guerres contre des gens qui ne nous agressent pas.

    • Par contre ce commentaire là est parfaitement bienvenu :

      https://twitter.com/HaddadScarlett/status/808932778645536768

      Ce qui se passe à Alep est il pire que atrocités commises au Yémen ? On dirait que le plus choquant pour certains c la victoire pas les crimes

      https://twitter.com/CouPichu/status/808968918006112256
      @HaddadScarlett @JGleizes ou plutôt il faut une pression immédiate sur l’Arabie saoudite pour faire cesser la famine

  • Un élément de langage du jour : « “la” rébellion ». Exemple dans le Monde :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/12/13/un-tournant-majeur-dans-la-guerre-civile-syrienne_5047905_3218.html

    Pour la rébellion syrienne, la « chute » d’Alep n’est pas la fin de la guerre. […] En perdant son deuxième et dernier centre urbain, […] l’opposition armée…

    La voilà peu ou prou exclue de la « Syrie utile »…

    […]

    Dans le patchwork d’enclaves encore sous son contrôle, la rébellion compte entre 100 000 et 150 000 hommes en armes.

    Ces tournures sont d’autant plus saugrenues qu’à la lecture du même article, plus loin, il devrait être évident que l’expression « la rébellion », dont on pourrait parler comme d’un groupe cohérent ayant une politique nationale, est un abus de langage.

    Mais c’est l’intérêt des éléments de langage : c’est leur répétition qui compte, pas le fait qu’ils correspondraient à la réalité.

    • Au passage, le Monde se heurtant au mur de la réalité :

      Ce déclassement officialise ce qui était déjà évident depuis longtemps compte tenu de l’immense supériorité militaire du camp prorégime : le fait que l’opposition ne peut plus poser de défi militaire existentiel à Damas et ne peut donc plus prétendre constituer une alternative politique au régime Assad.

      Hum…

      Alors une fois de plus, je rappelle que le Monde fait partie des journaux dont les journalistes ont accompagné la « libération » d’Alep avec des articles emplis d’enthousiasme martial :
      https://seenthis.net/messages/458763

      Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin.

      Pourtant, on pourrait se souvenir que c’est depuis 2012 que Haytham Manna martèle que la militarisation en Syrie ne pourra profiter qu’au régime (mais le Monde a préféré les élucubrations de Leverrier et Hénin, et a laissé écrire que Manna était un collabo…).

      Manna très explicite et en français, c’était notamment dès mars 2012 sur France 24 :
      https://seenthis.net/messages/225755
      (malheureusement, la vidéo ne semble plus en ligne).

    • "Autour, les enfants font une haie d’honneur, éblouis, tellement transis d’admiration qu’ils n’osent plus approcher ces hommes, qui, il y a quelques instants encore, étaient leur père, leur frère ou leur cousin."

      Et ce sur quoi Haytham Mannaa voulait alerter s’est malheureusement confirmé.

      Sur l’enthousiasme du Monde au moment de la "libération" d’Alep, décrivant les alépins en liesse : sera-t-il aussi enthousiaste pour nous parler de la fête à Alep, aujourd’hui :

      Scènes de liesse et d’euphorie dans les rues d’Alep alors que la libération est « imminente » (VIDEOS)

      https://francais.rt.com/international/30539-scenes-liesse-deuphorie-dans-rues-alep-alors-liberation-imminente

    • Tiens, août 2012, le Monde t’expliquait que « la majorité écrasante des dissidents syriens » déteste Manna et le CCNCD :
      Comment s’organise l’opposition intérieure en Syrie ?
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/08/comment-s-organise-l-opposition-interieure-en-syrie_1743592_3232.html

      Sur le plan politique, le CCNCD se situe aux antipodes des deux groupes précédents puisque, d’une part, ses responsables sont disposés à négocier avec le régime pour trouver une issue pacifique à la crise et, d’autre part, il est hostile à l’Armée syrienne libre (ASL) et à toute action violente contre le régime, arguant que l’opposition armée conduit le régime sur son terrain de prédilection dont il ne peut sortir que victorieux. Dans cette logique, il est également contre toute forme d’intervention étrangère. Les positions du CCNCD lui valent d’être aujourd’hui voué aux gémonies par la majorité écrasante des dissidents syriens, qui assimilent toute forme de dialogue avec le « régime criminel » à un acte de trahison.

  • La #Fondation_Gates ou la charité (mal) ordonnée | CNCD-11.11.11
    http://www.cncd.be/La-Fondation-Gates-ou-la-charite

    La Fondation investit les deux tiers de ses dons, soit 2 milliards de dollars, dans le seul secteur de la santé, en concentrant son action sur quelques programmes. Elle coordonne par ailleurs ses investissements avec d’autres donateurs privés, ce qui la rend totalement incontournable auprès de ses bénéficiaires. Après 14 ans à peine d’existence, cette institution est en train de « transformer radicalement le paysage de la santé publique mondiale », analyse Michelle Bertho-Huidal, chercheuse à l’Université de Berkeley en Californie et auteur de Charity business (éd. Vendémiaire/Broché), un essai consacré aux fondations. [1]

    Quelles sont ces transformations ? L’influence grandissante du secteur privé dans la prise de décisions politiques, tout d’abord. Au Botswana, par exemple, pays d’Afrique australe particulièrement touché par le sida, la Fondation Gates s’est pratiquement substituée au ministère de la Santé en montant, avec la Fondation Merck, un laboratoire pharmaceutique, le projet Achap (African Comprehensive HIV/AIDS Partnerships).

    Avec ses tests de dépistage gratuits et ses distributions de médicaments, Achap est un succès. En 2009, la moitié de la population du Botswana a bénéficié d’un test et 87 % des séropositifs dépistés ont été soignés. Mais le coût du projet est particulièrement élevé. Malgré les dons des deux fondations, le ministère de la Santé publique botswanaise débourse encore 1 000 dollars par an pour chaque patient, ce qui représente quasi la totalité de son budget. Le Botswana n’a donc pas de politique publique de santé autre que le projet Achap, dont le centre de décision se trouve à Seattle au siège de la… Bill & Melinda Gates Foundation.

    En outre, le projet ne prévoit aucune action de prévention du sida, la seule manière véritable d’enrayer la pandémie. Pour Michelle Bertho-Huidal, « la Fondation à fait reculer la mortalité, mais pas la maladie ». Ni même sa dépendance aux médicaments.

    Mais est-ce vraiment étonnant ? La Fondation Gates détient des actions dans les neuf plus grandes sociétés pharmaceutiques du monde et recrute parmi elles certains de ses cadres. Ainsi le directeur de la branche Santé publique de la Fondation vient de Novartis (Suisse) et son prédécesseur du géant britannique GlaxoSmithKline.

    #philantropie #santé #big_pharma

    • je suis tout à fait pour la critique des programmes, des logiques d’entreprise, du recrutement, des liens financiers, de l’hégémonie etc de la fondation #Gates, mais je ne peux pas lire sans sauter au plafond une phrase comme :

      Mais quel est l’intérêt de sauver un adolescent de la tuberculose s’il doit mourir plus tard d’un banal accident de la route, qui reste la première cause de décès des jeunes dans le Sud ?

    • Oui, remarque grossière limite insultante qui voulait très très maladroitement, souligner le manque de « finalité sociale » du programme …
      Dans le contexte :

      L’effet de la concentration des actions pose aussi d’autres questions. La Fondation Gates se focalise sur trois maladies : le sida, le paludisme et la tuberculose, à l’exclusion des autres pathologies et/ou problèmes sociaux. Mais quel est l’intérêt de…

      #charity_business #cynisme

    • Voir http://seenthis.net/messages/242488 pour un beau reportage de terrain sur la lutte contre le #paludisme ; l’ACT, seul traitement qui marche bien actuellement (et peut-être plus pour très longtemps) n’est pas du tout de la high-tech. Ses inventeurs ne vivent pas dans des jets privés et des conférences dans des hôtels de luxe, mais continuent à soigner dans des campagnes perdues aux confins de pays en guerre.

    • La technicité n’est qu’un des multiples facteurs de prix : par exemple, les multithérapies contre le VIH sont assez sophistiquées sur le plan technologique, et pourtant très peu chères ; cela, grâce au combat pour les génériques, qui permettent des négociations d’achats massifs via des mécanismes comme le Fonds mondial. Par ailleurs je ne crois pas qu’il y ait une course à la high-tech pour le seul plaisir du « high », mais aussi parce qu’on ne sait pas bien faire autrement.

  • Cessons de décourager la vocation musicale des enfants (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/23/cessons-de-decourager-la-vocation-musicale-des-enfants_1749081_3232.html

    On entend parfois dire que les Français seraient moins « musiciens » que d’autres. C’est tout à fait faux. En France, la demande de musique est énorme. Mais nous sommes le seul pays au monde à proposer un parcours d’apprentissage aussi aberrant. Erigé en bête noire par des générations d’enfants, le solfège y occupe une place démesurée. Non seulement ce système verrouille et castre, mais, de surcroît, il le fait de manière erratique et incohérente.

    […]

    Trois objectifs : 1. L’allégement des horaires de formation musicale : une heure hebdomadaire maximum en 1er cycle, une heure et demie hebdomadaire maximum en 2nd cycle. 2. La simplification des contenus : un cours clair et limitatif, une pratique régulière (non évaluée) du déchiffrage, des devoirs légers comportant une petite part d’écriture, la vérification du travail donné, celle des cahiers qui repartent dans les maisons. 3. Des examens axés sur la réussite de l’élève : mal conçues, certaines épreuves déstabilisent de bons élèves au lieu de leur permettre d’exprimer leur talent, créant d’inutiles souffrances. Assiduité, chant et rythmes préparés devraient garantir le passage dans la classe supérieure. La formation musicale doit soutenir et non parasiter un art qui, à l’âge des enfants, se vit avant de se penser.

    #éducation #éducation_musicale #solfège #conservatoire

  • Pour une révolution culturelle dans l’institution judiciaire
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/30/pour-une-revolution-culturelle-dans-l-institution-judiciaire_1753348_3232.ht

    Les déclarations de la garde des sceaux sur le sens de la peine, sur l’irrationnel qui préside a l’acceptation d’un système pénal fondé sur la #prison ont l’immense intérêt de lever la chape de plomb pesant sur nos débats dans le domaine de la sécurité ! Le coût économique élevé de la prison, son impact négatif sur les taux de récidive, la destruction morale et physique subi par les personnes et les familles, la structuration de nos quartiers pauvres autour de la prison de telle manière que près d’un jeune de moins de 25 ans sur quatre la connaîtra sont des constats sidérants. Ils ne suscitent que peu de débats, si ce n’est la recherche d’une humanisation des prisons qui encourage les plans de constructions à venir.

    Déjà, quand on pense au système carcéral norvégien, on se rend compte que nous sommes un peuple primitif.

  • Aujourd’hui le journal de France Culture à 12h30 a été l’occasion d’une belle illustration de la bêtise de l’idéologie croissanciste

    http://download.od.tv-radio.com/podcast09/10059-01.09.2012-ITEMA_20396198-0.mp3
    (au passage on peut voir que #FranceCulture n’héberge même plus elle-même ses podcast, elle sous-traite ça à #tv-radio.com ou #SmartJog The Leader in Fast Secure Digital Delivery of Media Worldwide.)

    Véronique Pellerin (journaliste à France Culture) interview une autre journaliste (économique) Valérie Segond

    Véronique Pellerin fait un constat intéressant :

    La rentrée économique est marquée par un triple 0. Trois trimestres de croissance quasi nulle.

    Valérie #Segond en fait une interprétation délirante :

    La France est aujourd’hui dans une situation de stagnation, qui semble quasi-chronique. Sachant qu’en Juin l’activité était au même niveau de mars 2007, soit juste avant l’éclatement de la crise des subprimes. Bref tout se passe comme s’il y avait une 5 pour rien !

    Le raisonnement est faux puisqu’il repose sur les idées suivantes :
    – seule la sphère monétarisée crée des richesses
    – les marchandises « consommées » disparaissent aussitôt achetées

    Le reste est tout autant hallucinant de bêtise et ne déverse que le discours capitaliste classique. En plus l’interview est factice, puisque visiblement il a été écrit et les journalistes jouent des rôles, avec citation d’Alain Juppée comme voix de la raison.

    Une perle journaliste crée par Valérie Segond :

    Le gouvernement doit relancer l’emploi - le vrai, pas les emplois d’avenir fictifs, mais ceux crées par les entreprises.

    • Arf je n’avais pas vu que ce verbiage s’inscrit dans une grande stratégie à haut niveau intellectuel.

      Jean-Luc #Hees vient de publier une tribune dans Le Monde :

      Faisons évoluer la radio publique vers le Net
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/31/faisons-evoluer-la-radio-publique-vers-le-net_1754086_3232.html

      L’article commence par une enfilade de moi-je et de « mes équipes » qui fait légèrement tâche quand ensuite il tartine de « service publique au service des citoyens » ou plutôt au services des payeurs de #redevance :

      Ma charge à la tête de la #radio de service public inclut donc une nécessité absolue, une nécessité vitale, de promouvoir l’ #innovation, sous toutes ses formes. Je ne prétends pas que les radios privées restent à l’écart de toute innovation, bien sûr. Mais ma tâche est autre. L’innovation continue est l’un de mes devoirs. [...] j’ai choisi de mettre l’accent sur quatre thèmes qui illustrent l’innovation en radio, des thèmes sur lesquels mes équipes de direction et moi-même serons comptables devant les citoyens qui paient leur redevance.

      Ceux qui ne payent pas leur redevance... qu’ils aillent se faire voir chez les grecques.

      Ensuite il enchaine sur #Internet comme innovation médiatique, qu’il dit nécessaire dans une situation de coupe budgetaire, mais évidemment il ne diffusera pas les podcast par Bittorrents pour économiser de la bande passante et il ne diffusera pas sous licence libre les logiciels développés.

      La priorité suivante dissone légèrement quand on a écouté le journal d’aujourd’hui de France Culture et qu’on connait la couleur des analyses politiques et économiques sur Radio France :

      Sur chacune des antennes de la radio publique, le décryptage de l’ #économie va s’approfondir, tant par les sujets abordés que par le recours à toujours plus d’experts, de citoyens et de journalistes, avec une volonté délibérée et sourcilleuse d’un #pluralisme permanent des regards – la marque fondamentale du service public.

      Enfin une autre priorité nous laisse penser qu’il vuet retourner au XIXe siècle. Mais pas pour y chercher Marx et les mouvements socialistes, plutôt le #paternalisme et le #machisme le plus rance :

      Les catégories sociodémographiques ? Deux d’entre elles vont être privilégiées. Les #femmes. Le service public propose non seulement une présence plus importante des femmes journalistes et animatrices d’émissions que toutes les autres stations, mais va multiplier, d’Inter à Info ou à France Bleu, les émissions consacrées aux problèmes des femmes, sous forme de grands débats ou de reportages sur la vie quotidienne.

  • Héros ou vandale ? Humaniste au grand coeur ou marxiste mégalomane ? Juan Manuel Sanchez Gordillo, maire depuis trente-trois ans de la petite commune de Marinaleda dans la province de Séville, en Andalousie, député au Parlement régional pour Izquierda Unida, la gauche unie (écolo-communistes, IU), et membre du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), concentre au moins autant de critiques que de louanges sur sa personne.

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/29/un-robin-des-bois-en-andalousie_1752766_3232.html

  • Non, le scénario libyen ne peut se reproduire !
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/20/non-le-scenario-libyen-ne-peut-se-reproduire_1747814_3232.html

    ...
    D’une part, l’analyse qui tient lieu de diagnostic ne saurait se contenter d’un simple constat fondé sur des pertes civiles qui seraient le seul fait des séides (bien réels) du régime de Bachar Al-Assad. En dépit des nombreuses défections, la ligne de fracture dépasse celle d’un clan aux abois contre le peuple syrien.

    Depuis des mois, la révolution s’est muée en guerre civile dans laquelle les alaouites sont plus ou moins passivement soutenus par des minorités dont ils étaient une garantie de protection ainsi que des composantes difficilement discernables.

    De fait, lire aujourd’hui l’évolution du conflit et en identifier les tenants et les aboutissants représente un défi largement occulté. Cette complexité doit être intégrée dans notre analyse, sans quoi nous faillirons dans la mise en œuvre d’une solution viable.
    ...

    Une analyse pertinente d’un membre d’un Think Tank proche du PS qui montre pourquoi une intervention même de type no-fly zone en Syrie est impossible.
    Lui propose une force d’interposition pour arrêter les combats et préparer une transition politique.

  • Que l’on rende enfin justice à Christiane Taubira !

    En tant qu’observateurs, nous ne saurions rester muets sur la nature du procès calomnieux qui est fait à la ministre, sauf à s’en rendre les complices. Il n’y va pas seulement de l’honneur d’une personne injustement vilipendée ; il s’agit de refuser que la diffamation tienne lieu de discussion.

    Patrick Klugman et Léon-Lef Forster, avocats à la cour
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/17/que-l-on-rende-enfin-justice-a-christiane-taubira_1747143_3232.html#xtor=RSS

  • Revue de presse sur Chine semaine du 13.08.12

    La Chine est prise au piège d’une #croissance qui génère plus d’#inégalités

    par Mark Leonard , cofondateur et directeur de l’European Council on Foreign Relations via Le Monde

    Ou comment la #Chine reproduit inconsciemment le modèle de développement économiques des Etats Unis pendant les années 50, avec les conséquences sociales désastreuses en boomerang
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/15/la-chine-est-prise-au-piege-d-une-croissance-qui-genere-plus-d-inegalites_17

  • Harcèlement : la rue ne doit plus être un espace où les hommes font leur loi
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/08/07/harcelement-la-rue-ne-doit-plus-etre-un-espace-ou-les-hommes-font-leur-loi_1

    Une tribune dans le quotidien Le Monde (daté 8 août 2012). Où l’on apprend, chose étrange, que le harcèlement des femmes n’est pas que le fait du « garçon arabe »

    Ne tentons pas trop vite d’évacuer la polémique en déclarant que le machisme n’existe que dans la rue et dans certaines catégories sociales ou dans certaines cultures. Ne tombons pas dans le piège d’une opposition entre lutte antisexiste et lutte antiraciste. Ces deux luttes sont intrinsèquement liées et dénoncent les mêmes mécanismes de discrimination et de domination. Le sexisme n’est pas un phénomène culturel ou générationnel, il est universel, en ce qu’il est transversal à toutes les cultures et à toutes les classes sociales.

    La présence des femmes dans l’espace public en général continue de déranger. L’exemple des députés sifflant Cécile Dufflot à l’Assemblée nationale parce qu’elle portait une robe est là pour nous rappeler qu’il n’y a ni cartographie ni sociographie de la misogynie. Réflexe archaïque qui cantonnait autrefois les femmes au foyer et à la sphère privée, les remarques sexistes quotidiennes, dans la rue, au travail ou à l’Assemblée nationale, par leur nature et leur nombre, loin d’être des blagues « potaches » sans conséquences, contribuent à maintenir et à légitimer l’exclusion des femmes de l’espace public.

    #sexisme #islamophobie #machisme #féminisme