• Histoires de pneus

    Des pneus pour favoriser l’écosystème marin : la fausse bonne idée
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/pneus-favoriser-ecosysteme-marin-fausse-bonne-idee-32075.php4

    Le directeur de l’Agence française pour la biodiversité (AFB), Christophe Aubel, insiste pour remettre l’opération dans son contexte : « À la fin des années 1970, ça s’est vraiment fait partout dans le monde, aux États-Unis comme au Japon, et bien plus que chez nous ».

    À l’époque, pas de filière de recyclage pour les pneus. En faire des récifs artificiels apparaît alors comme une solution idéale pour réutiliser cette matière qui ne cesse de s’accumuler dans les décharges.

    Le problème, malgré les bonnes intentions, c’est que l’opération est un échec cuisant. Non seulement les grappes de pneus sont peu investies par les organismes marins, mais elles menacent aujourd’hui d’endommager la flore marine. Pire, en se dégradant, elles pourraient libérer des substances toxiques.

    Les vaches-poubelles
    http://robindesbois.org/les-vaches-poubelles

    Selon la profession, les pneus hors d’usage sont la première cause de la maladie des déchets qui s’abat sur les bovins. En France, l’Ademe estime qu’il y a environ 800.000 t de pneus hors d’usage dans les élevages, soit environ 80 millions de pneus qui exposent les animaux et pas seulement les bovins à l’ingestion accidentelle de 120.000 t de fils d’acier qui se délitent au fil du temps et sortent de la gomme cuite par l’usure, les pluies et le soleil. Depuis octobre 2015, la couverture des bâches d’ensilage par des pneus hors d’usage n’est plus considérée comme une action de recyclage mais les 800.000 t sont toujours en place.

    #pneus #Bêtise #écologie

  • https://www.lemonde.fr/cinema/video/2018/11/26/le-cinema-de-bertolucci-en-quatre-scenes-cultes_5388950_3476.html

    Et donc dans un montage vidéo ni fait ni à faire, le journal Le Monde maintient que l’un des quatre scènes à retenir du cinéma de Bertolucci c’est celle de « passe-moi le beurre » dans le Dernier Tango à Paris. Pour ma part je ne suis pas certain que je serais capable de retenir ne serait-ce qu’une seule scène de ce réalisateur merdique, ah si, peut-être celle du Dernier empereur dans laquelle le docteur de la cité interdite, auquel on tend les selles du petit empereur à humer, pour déterminer ce qu’on doit servir au petit empereur les prochains jours, prescrit justement : moins de matière grasse.

  • A Toronto, Michael Moore célèbre la résistance à Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/09/07/a-toronto-michael-moore-celebre-la-resistance-a-trump_5351563_3476.html

    Le réalisateur a présenté « Fahrenheit 11/9 », brûlot politique qui assimile le président américain à Adolf Hitler.

    https://youtu.be/7oG4tWM4MQU

    Il n’y a pas de raison pour que le Festival de Toronto, dont la 43e édition a commencé le 6 septembre, se distingue du reste de l’Amérique du Nord – et du monde. Donald Trump règne en maître absolu sur les ­conversations, et pour l’une des soirées d’ouverture – celle de la section documentaire – sur l’écran.

    Michael Moore a présenté ­Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre 2016, les médias américains ont admis la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton), ­un pamphlet colérique, sincère et roublard, divaguant et provocant – un retour à la manière de son plus grand succès, Fahrenheit 9/11.

    Le film de Michael Moore est à l’avant-garde d’une série de films politiques américains, documentaires ou fictions attendus au long du festival. Dans la première catégorie, on trouve les films de deux autres grandes figures du genre, que tout – méthode, style et inclinations politiques – oppose : Frederick Wiseman a filmé une petite ville au milieu des « flyover states » (les Etats qu’on ne fait que survoler) dans Monrovia, Indiana, pendant qu’Errol Morris a tenté de comprendre l’ancien conseiller du locataire de la Maison Blanche Steve Bannon dans American Dharma, déjà présenté à Venise. Les dirigeants du festival se demandent si le politicien d’extrême droite s’invitera à Toronto comme il l’a fait sur le Lido, ce qui pourrait provoquer quelque ­agitation dans une ville plutôt à gauche.

    Côté fiction, on a déjà vu ­Monsters and Men, de Renaldo Marcus Green, qui examine en un récit éclaté les conséquences de la mort d’un ancien combattant afro-américain tué par la police de New York et l’on attend, entre autres The Frontrunner, de Jason Reitman, dans lequel Hugh Jackman incarne Gary Hart, candidat démocrate à la Maison Blanche en 1988, défait par un scandale sexuel.

    Obsession de Trump pour sa fille

    De sexe, il en est question dans Fahrenheit 11/9, car Michael Moore fait sienne la fameuse phrase de Malcolm X : « Par tous les moyens nécessaires ».

    Dans la brillante série de montages qui ouvre son film, il aligne les interviews agressives d’Hillary Clinton par des journalistes mâles en superposant à l’image les accusations d’agressions sexuelles dont ces censeurs – Charlie Rose, Matt Lauer, Bill O’Reilly… – ont fait l’objet. Un peu plus loin, la succession d’images fixes ou animées ressassant l’obsession du président des Etats-Unis pour sa fille Ivanka.

    Après avoir établi sommairement et vigoureusement les raisons de la défaite d’Hillary Clinton (au premier rang desquelles l’hubris de ses partisans, dont on voit les plus célèbres, de Nancy Pelosi à Jay Z, annoncer son inévitable victoire) et celles pour lesquelles son concurrent n’aurait jamais dû mettre les pieds dans le bureau Ovale, Michael Moore prend la tangente. Il ne s’agit plus de dépeindre les turpitudes de Donald Trump ou les carences de l’appareil démocrate, mais de fouiller dans le terreau sur lesquels ces plantes se sont épanouies.

    COMME IL AIME À LE FAIRE, MICHAEL MOORE RETOURNE CHEZ LUI, À FLINT, MICHIGAN

    Comme il aime à le faire, le réalisateur retourne chez lui, à Flint, Michigan. La ville ravagée par la désindustrialisation de Roger et moi (1989) est devenue un enfer pour ses habitants, dont les enfants ont été condamnés à boire de l’eau empoisonnée, dont les bâtiments abandonnés sont devenus des cibles pour l’artillerie de l’US Army qui s’entraîne là au combat de rue.

    Chacun décidera si Michael Moore force le trait ou s’il se contente d’exprimer en termes simples des situations dont les hommes politiques aiment à dire qu’elles sont compliquées. C’est ce que fait un représentant républicain à la chambre de ­Floride, lorsque l’un des étudiants du lycée de Parkland, ravagé par l’irruption d’un tueur armé d’un fusil d’assaut, l’interroge sur sa position quant à la vente libre de ces armes. Il était inévitable que le réalisateur de Bowling for ­Columbine passe par le lycée ­Marjorie Stoneman et célèbre ses élèves militants. Car cette deuxième partie de Fahrenheit 11/9 prend la forme d’un tour des Etats-Unis de la résistance. En présentant son film, Michael Moore a revendiqué le terme, l’associant explicitement à la résistance en France sous l’occupation nazie.

    Montagnes russes militantes

    On a mieux compris cette assimilation en découvrant la troisième partie de son documentaire : elle compare systématiquement les Etats-Unis à l’Allemagne de Weimar et Donald Trump à Adolf Hitler. Le renfort d’historiens, d’un ancien magistrat au tribunal de Nuremberg ne suffit pas à muer cette comparaison en raison. A la fin de la projection, il suffisait de voir Michael Moore, entouré de lycéens de Parkland et de militants de Flint pour comprendre qu’il ne s’agit plus seulement de cinéma mais d’urgence politique, d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

    Il revenait à l’esprit l’un des ­innombrables faits énoncés ­pendant ces deux heures de montagnes russes militantes : depuis 1992, les démocrates ont remporté le vote populaire dans toutes les élections présidentielles, sauf en 2004. Quatre mois avant ce dernier scrutin, sortait le plus grand succès de Michael Moore, Fahrenheit 9/11.

  • #TERRAFERMA : L’IMPOSSIBILITÉ D’UNE #ÎLE

    https://www.lemonde.fr/cinema/article/2012/03/13/terraferma-l-impossibilite-d-une-ile_1656852_3476.html
    publié le 13/03/2012 à 14h00
    consulté le 03/06/2018

    Dix ans après « Respiro », le #cinéaste_italien revient sur cette île sans nom au sud de la Sicile. La communauté des pêcheurs vole en éclats sous les coups de la raréfaction du poisson, de la multiplication des touristes, des naufrages à répétition d’embarcations chargées d’#immigrants. Si le scénario est un peu démonstratif, #Crialese continue de filmer ce lambeau de terre avec amour, le peuplant de personnages presque mythologiques.
    Si l’on veut une preuve de l’#impuissance_du_cinéma, on prendra l’exemple du sort des immigrants qui, s’ils ne meurent pas en mer, sont détenus, pourchassés, en tentant d’arriver jusqu’en Europe. Voilà plus de dix ans que les réalisateurs s’en sont emparé et la situation n’a guère changé, à moins que l’accoutumance soit un changement.

    Le film d’Emanuele Crialese raconte le sort d’une Africaine échouée sur #Lampedusa, une île au sud de la #Sicile. « Terraferma » met en scène Ernesto, un vieux pêcheur aidé par son petit-fils Filippo depuis la disparition de son fils en mer. La mère de Filippo, Giulietta, ne rêve que d’une chose : quitter l’île. Le pêcheur et son petit-fils, malgré l’interdiction des garde-côtes, recueillent des naufragés clandestins et cachent chez eux une femme enceinte et son petit garçon. Par souci moral plus que politique, le point de vue des insulaires s’efface alors et le récit se concentre sur le sort de cette femme.

    Mon commentaire sur cet article :
    Ce film est-il la preuve, comme l’article nous l’apprend, de « l’impossibilité du cinéma » ? En vérité, Crialese ne cherche pas à apporter ou à imposer des solutions à ce que l’on appelle en Italie la « crise des migrants » : il ne fait qu’entamer une réflexion, non seulement sur la nécessité morale de porter secours aux personnes en danger, sur la tragique condition des immigrants qui, il faut en prendre conscience, risquent leur vie pour rejoindre l’Europe, mais également sur les difficultés rencontrées par cette famille qui se heurte à la loi en voulant aider des clandestins. En effet, la question d’une aide individuelle est épineuse : en effet, sur ce point, les « principes moraux » peuvent entrer en contradiction (c’est souvent le cas) avec la nécessité de la loi, car il est évident qu’un état ne peut se permettre d’accueillir tous les migrants qui débarquent sur le territoire, et encore plus en Italie. D’où la nécessité d’agir directement dans les pays d’où viennent ces migrants afin d’améliorer leur condition pour limiter le nombre de ceux qui tentent de fuir.