« Macron veut faire de la censure une forme d’esprit critique », par Bruno Adrie – In cauda venenum

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  • « Macron veut faire de la censure une forme d’esprit critique », par Bruno Adrie
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/01/06/macron-veut-faire-de-la-censure-une-forme-desprit-critique-par

    Monté sur son char doré tiré par les chevaux ailés de la finance accapareuse, le président aux lingettes veut nettoyer le ciel des fausses nouvelles propagées contre la démocratie par ceux qui lui veulent du mal. Mais quelle démocratie entend-il protéger ? Certainement pas celle qui gît aplatie sous le poids d’une majorité qui a transformé l’Assemblée nationale en chambre d’applaudissement de toutes les attaques menées contre l’État providence par une équipe de clones arrogants et encostardés. C’est bien plutôt son régime de plomb qu’il veut sauver, un régime mis en place grâce au soutien d’une presse qui s’est bien gardée d’annoncer le Blitzkrieg que le candidat de l’extrême centre – c’est-à-dire d’extrême droite économique – allait mener contre le code du travail, les retraites, la sécurité sociale, les fonctionnaires et l’État lui-même, dans le but de le piller. Pratiquer la politique des caisses vides permet de creuser la dette et d’enrichir les prêteurs qui courent ensuite enterrer leur argent sous les cocotiers qui se balancent au souffle chaud des rivages détaxés.

    Il ne faudrait donc pas que la réflexion menée par des citoyens informés et sagaces vienne perturber la fête et fissurer peut-être le mur dressé par l’ingénierie du mensonge pour égarer le gogo. Et quoi de mieux pour chasser la vérité que de la désigner comme mensonge ? La technique est habile et grâce à elle la censure fait peau neuve. Elle cesse d’être #censure, et devient #esprit-critique, défense d’une #démocratie de papier mâché que des employés du cirque médiatique promènent comme un bonhomme de #carnaval devant les fenêtres grandes ouvertes des imbéciles pour qu’ils croient encore aux élections et aillent remplir des urnes qui ne changeront rien à la dictature qui DOIT régner. Stratégie identique à celle qui consiste à baptiser guerre humanitaire une guerre d’agression destinée à l’accaparement de matières premières ou au contrôle des routes indispensables à la libre circulation des richesses qui finiront dans les coffres à rallonge de la mondialisation heureuse.

    Guy Debord a écrit en 1988 dans Commentaires sur la société du spectacle (page 65 de l’édition poche folio Gallimard de 1992) : “Ce qui peut s’opposer à une vérité officielle doit être forcément une désinformation émanant de puissances hostiles, ou au moins de rivaux, et elle aurait été intentionnellement faussée par la malveillance” . A l’époque où il a écrit ces lignes, internet n’existait pas et les citoyens étaient contraints de rester muets devant les vagues de mensonges qui coulaient des turbines bruyantes de la #presse. Aujourd’hui, ce n’est plus pareil et chaque citoyen pensant peut devenir une puissance hostile. Voilà pourquoi il est urgent que le président poudré, le président des riches, le président des promesses les plus molles et des décisions les plus impitoyables, propose à sa majorité, qui l’adoptera, une loi de censure destinée à interdire l’usage des marteaux-piqueurs qui risquent de faire trembler et pourquoi pas vaciller la statue que le spectacle a érigée à sa triste figure et à ses tristes desseins.❞