« Quand on redécoupe, on est toujours accusé de “tripatouillage” »
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Par un orfèvre en la matière, père du découpage Pasqua…
Pour l’ancien député UMP Alain Marleix, le gouvernement s’est lui-même « plongé dans la difficulté en décidant ce redécoupage qui n’avait rien d’obligatoire »
L’ancien député UMP Alain Marleix a piloté deux redécoupages des circonscriptions législatives sous la Ve République : en 1986, lorsqu’il était conseiller spécial de Charles Pasqua au ministère de l’intérieur, et en 2010, comme secrétaire d’Etat à l’intérieur et aux collectivités territoriales, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Que vous inspire le projet de redécoupage du gouvernement ?
Le gouvernement s’est lui-même plongé dans la difficulté en décidant ce redécoupage qui n’avait rien d’obligatoire. C’est une différence majeure avec les deux précédents, en 1986 et en 2010, qui répondaient à des injonctions du Conseil constitutionnel. La portée de celui de 2010 était surtout beaucoup moins lourde : nous n’avions pas changé le nombre total de circonscriptions (577) mais seulement redessiné les contours de 33 d’entre elles. La tâche était déjà difficile à l’époque donc je ne sais pas comment le gouvernement va faire pour mettre en œuvre ce redécoupage, tout en respectant les règles du Conseil constitutionnel…
Quelle est la méthode à suivre pour un tel exercice ?
Il faut toujours veiller à travailler dans la concertation, en associant au maximum l’opposition. Il convient de recevoir tous les chefs de parti et l’ensemble des présidents de groupes au Parlement pour leur présenter les grandes lignes du projet de redécoupage, élaboré au préalable au bureau des élections du ministère de l’intérieur.
… travailler dans la concertation, en associant au maximum l’opposition, tout à fait dans l’air du temps, en effet,…