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  • Le devenir de l’Observatoire de la laïcité au cœur d’une âpre bataille politique - France - Le Télégramme
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    Jean-Louis Bianco, ancien ministre socialiste et ex-président de l’Observatoire de la laïcité.
    Archives EPA

    Dans les prochains, Matignon va devoir trancher sur l’avenir de l’Observatoire de la laïcité, instance consultative critiquée par certains politiques mais soutenue mais de nombreux acteurs de terrain.

    La question sensible de la laïcité est à nouveau au centre d’enjeux politiques : Matignon doit trancher dans les prochaines semaines sur le devenir de l’Observatoire de la laïcité, sous le feu des critiques de certains politiques qui lui reprochent de ne pas faire assez contre l’islamisme.

    Le Premier ministre l’avait laissé entendre à l’automne. Marlène Schiappa, la ministre chargée de la Citoyenneté l’a confirmé ces derniers jours devant le Sénat : le gouvernement veut faire « évoluer le portage de la laïcité ».

    Et cela ne passera « pas nécessairement par le maintien de l’Observatoire », dont le mandat du président et ex-ministre socialiste Jean-Louis Bianco vient d’expirer, a-t-elle précisé.

    Une vingtaine d’experts et parlementaires
    Cette instance consultative installée en 2013 est chargée, sur le terrain (école, entreprises, administrations), de faire de la pédagogie sur les principes de la laïcité (neutralité de l’État, liberté de conscience et de religion dans le respect des lois de la République…) ou de conseiller le gouvernement à travers avis et rapports.

    La ministre a plaidé pour un nouveau système, à double étage : « une instance de type haut conseil à la laïcité » et « un renfort au niveau de l’administration ».

    Depuis plusieurs années, l’Observatoire - une vingtaine d’experts et parlementaires - a été accusé par certains responsables politiques, ou des membres du Printemps républicain, mouvement proche de l’ancien Premier ministre Manuel Valls, d’être trop laxiste et de ne pas en faire assez contre l’islamisme.

    « Le problème », c’est « sa complaisance invraisemblable envers des mouvements qui (…) mettent en danger » la loi de 1905 séparant les Églises et l’État, affirme ainsi l’essayiste Caroline Fourest dans Le Point vendredi. Des accusations que l’Observatoire n’a cessé de réfuter, plusieurs acteurs de terrain venant ces derniers jours saluer son action.

    « Outil répressif »
    Le clivage n’est pas nouveau, mais il ressurgit, opposant deux camps aux conceptions différentes de la laïcité à la française ; les tenants d’une limitation plus poussée de la liberté religieuse notamment du port de signes religieux comme le voile, d’un côté. Et les partisans du respect de la liberté religieuse tant qu’elle ne trouble pas l’ordre public, de l’autre.

    Craignant une politisation du sujet, un collectif de 119 universitaires a mis en garde, dans une tribune dans Le Monde mercredi, contre la tendance à vouloir « élargir, sous prétexte de laïcité, le domaine d’application de la neutralité du seul État à la société en son entier ».

    Cela reviendrait à faire de la laïcité « un outil répressif, de contrôle et d’interdiction, en contradiction totale (…) avec la loi de 1905 », selon ces chercheurs et sociologues, dont Olivier Roy, Philippe Portier, ou encore Jean Baubérot.

    Vendredi, dans Libération, un autre collectif de professeurs d’universités américaines, canadiennes ou européennes avertissent qu’avec l’éventuel non renouvellement de l’Observatoire, « la peur prend le pas sur le respect des principes essentiels des droits humains ».

    Querelles de territoire
    À quoi ressemblera ce processus de refonte de la laïcité ? À Matignon, on espère aboutir d’ici à la fin du mois. Mais la question est « complexe, source d’embarras, pour ne pas dire de division », indique une source proche du dossier.

    Il y a notamment des « querelles de territoires entre plusieurs ministres », affirme une autre source préférant garder l’anonymat. D’un côté, Marlène Schiappa, qui aspire à être Mme Laïcité et s’active en « mobilisant » des « référents laïcité » dans les départements. De l’autre, Gérald Darmanin, qui est depuis l’automne, très à l’offensive dans la lutte contre le « séparatisme » islamique.

    Et enfin Jean-Michel Blanquer, qui, entre son Conseil des sages de la laïcité (côté Éducation nationale), et le lancement d’un think tank sur la laïcité, « entend montrer que c’est son pré-carré », ajoute cette source.

    Quelle ligne défendrait un futur haut conseil ? « Si on se contente de changer des noms, ce sera cosmétique. Il faut tout revoir de fond en comble », observe Amine El Khatmi, cofondateur du Printemps républicain. « Notamment la question des moyens, 60 000 euros (budget de fonctionnement annuel de l’Observatoire, NDLR) étant bien insuffisants ».

    En attendant, Jean-Louis Bianco et son rapporteur général Nicolas Cadène défendent leur bilan : 350 000 fonctionnaires, associatifs, ou entreprises formés en huit ans et des demandes d’intervention « qui n’ont jamais été aussi importantes ».

  • Covid-19 : le réseau #Obépine veut traquer le variant breton dans les eaux usées - Covid-19 : ce variant breton plus difficile à détecter - Le Télégramme
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    La station d’épuration de Quimper fait partie des sept sites suivis en Bretagne.
    Photo Le Télégramme/Christian Rose

    INFORMATION LE TÉLÉGRAMME. Depuis plus d’un an, le réseau Obépine trace le Sars-Cov-2 dans les eaux usées et collabore avec sept stations de traitement en Bretagne. Il souhaite désormais débusquer les nouvelles souches, dont le variant breton.

    Au fond du nez, dans les poumons, et même dans le tube digestif. Le Sars-Cov-2 a le chic pour se fourrer un peu partout et y proliférer. Des WC des particuliers infectés, il migre jusque dans les stations d’épuration. C’est là qu’intervient le réseau de scientifiques Obépine, qui travaille depuis plus d’un an à bâtir un indicateur de détection et de quantification fiable du coronavirus dans les eaux usées. Après de long mois d’atermoiements, il est intégré depuis peu dans les tablettes du ministère de la Santé et devrait bientôt être publié dans le bulletin hebdomadaire de Santé publique France.

    L’une de ses utilités ? Dans les phases de faible circulation du Sars-CoV-2, il peut fournir des indications très précoces d’une accélération, jusqu’à trois semaines en avance, comme l’été dernier, assure Yvon Maday, professeur en mathématiques appliquées à Sorbonne Université et impliqué dans le réseau.

    L’indicateur en hausse en Bretagne
    Comptant sur un ensemble de 150 stations en France (avec un objectif de 400), Obépine collabore, en Bretagne administrative, avec sept collectivités : Saint-Malo, Rennes, Vannes, Lorient, Saint-Brieuc, Quimper. Et Brest, qui vient de s’y ajouter. Les deux prélèvements hebdomadaires sont transmis à un laboratoire basé à Nantes. Ces dernières semaines, la présence du virus a été considérée comme « assez élevée » à Rennes et Vannes, « moyenne » à Lorient et « basse » à Quimper, des résultats en cohérence avec le taux d’incidence constaté dans ces villes. Au cours de la semaine du 23 au 29 mars, « c’est monté un petit peu. Dans certaines stations qui étaient en baisse, la tendance a l’air d’avoir changé », indique Yvon Maday. Pas une surprise, compte tenu de la situation épidémique de la covid-19 qui se dégrade dans le pays.

    Obépine a aussi commencé à regarder du côté de Lannion. « Cette semaine, on a deux résultats qui montrent un niveau de circulation un peu haut, même si on n’a pas encore de quoi dessiner une tendance. Ils ont été transmis à l’hôpital », indique le mathématicien. « Mais surtout, on est en train de s’attaquer à la recherche et la caractérisation du variant de clade 20C (surnommé le variant breton, NDLR) », poursuit-il.

    « Mille puzzles » à reconstituer
    Un travail qui s’intègre dans un nouveau projet de recherche auquel participe désormais une trentaine de scientifiques afin d’être en mesure de traquer les souches connues et d’en détecter de nouvelles. « C’est très compliqué car, pour identifier un variant, il nous faut l’intégralité du génome. Or, dans les eaux usées, il nous arrive explosé. Ce sont mille puzzles qu’il faut reconstituer. Pour l’heure, on est capable de repérer la présence et l’évolution de mutations caractéristiques de certains variants. Ce qui est déjà très bien ». Identifier ces mutants avec certitude, c’est l’objectif de ce projet basé sur la métagénomique qui devrait être présenté au ministère de la Recherche, possiblement dès la fin de semaine prochaine, afin d’obtenir des fonds.

    Néanmoins, tout ce travail de détection précoce ne pourrait être utile que si la France mise sur une politique de gestion préventive. Est-ce le cas ? Yvon Maday botte en touche : « C’est une décision politique, je ne suis « que » scientifique. J’essaye de bien faire mon boulot pour que notre indicateur soit utile, fiable, robuste et reconnu ».

  • Symptômes dépressifs : hospitalisations des moins de 15 ans en hausse de 80 % - France - Le Télégramme
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    Photo d’illustration Le Télégramme

    Angèle Consoli, pédopsychiatre à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et membre du Conseil scientifique, a noté une « augmentation des symptômes dépressifs chez les moins de 15 ans, avec une augmentation des passages aux urgences et du nombre d’hospitalisations après passage de 80 % », ce lundi matin sur France Inter.

    Invitée ce lundi matin sur France Inter, Angèle Consoli est revenue sur la santé des jeunes. Et la pédopsychiatre n’a pas caché son inquiétude : « Il y a des retours de terrain, de l’ensemble des collègues sur tout le territoire national qui montrent qu’il y a beaucoup de demandes de soins, de consultations, d’indications d’hospitalisations, d’idées et de crises suicidaires, avec des jeunes qui relèvent de soins psychiatriques. Il y a aussi des données épidémiologiques fiables qui montrent une augmentation des symptômes dépressifs chez les moins de 15 ans, avec une augmentation des passages aux urgences et du nombre d’hospitalisations après passage de 80 %. De même pour la tranche 12/17 ans, avec des symptômes anxieux, dépressifs et des crises suicidaires ».

    « Un impact sur la santé mentale »
    Angèle Consoli a aussi expliqué déceler les symptômes chez les jeunes : « Certains signes doivent alerter les parents : un changement de comportement, ce qu’on appelle une rupture avec l’état antérieur. Si l’enfant est plus irritable, plus colérique, plus explosif, ou plus en retrait, qu’il s’isole… Ce sont des signes qui doivent alerter, aussi à l’école ou via le réseau de sien. Il faut qu’on soit vigilants : il y a un impact sur la santé mentale. Si cela arrive, il faut parler avec son enfant, quel que soit son âge, avec les mots adaptés. Lui demander ce qui l’inquiète, ce qui l’angoisse ».

  • Jean Castex sur Twitch : pourquoi la communauté des streamers est en colère - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/twitch-se-politise-a-toute-allure-au-grand-dam-de-sa-communaute-11-03-2


    Le Premier ministre échangera avec Samuel Étienne sur sa chaîne Twitch, ce dimanche, à 18 h.
    AFP

    Alors que Jean Castex s’exprimera sur la chaîne Twitch de Samuel Étienne, ce dimanche, à 18 h, la communauté des streamers regrette la politisation à grande vitesse de leur réseau social.

    Après le premier « tchat » de BFMTV sur Twitch, la semaine dernière, qui avait été submergé de commentaires négatifs, voire sexistes ou violents, une nouvelle polémique a éclaté cette semaine. En cause cette fois, Samuel Étienne. Le journaliste et animateur, qui présente, notamment, « Questions pour un champion » sur France 3, s’est installé depuis quelques mois sur la plateforme de streaming de jeux vidéo, où sa revue de presse quotidienne, « La matinée est tienne », rencontre un succès grandissant.

    Après une discussion à bâtons rompus avec François Hollande lundi, qui a fait chauffer les compteurs du site avec un pic de 84 000 spectateurs en direct, il a mis le feu aux poudres en annonçant qu’il organiserait un échange informel avec Jean Castex ce dimanche, à 18 h. Aussitôt, des membres de la communauté de Twitch se sont répandus sur les réseaux sociaux pour critiquer l’initiative, lui reprochant de « pourrir » l’ambiance sur la plateforme en la politisant, voire de la transformer en réceptacle de la propagande gouvernementale.

    Certains s’en sont même pris au streamer Étoiles, accusé d’avoir introduit le loup dans la bergerie. C’est en effet ce grand fan de « Questions pour un champion », qui a initié l’an dernier Samuel Étienne aux joies de Twitch. « Ce n’est pas du tout le genre de live qui me plaît », mais « je ne peux rien y faire », s’est-il défendu.

    Cette agitation a contraint Samuel Étienne à s’expliquer. « J’entends la colère d’une partie de la communauté Twitch, pour qui cet espace devrait être préservé de la politique et plus encore de la parole gouvernementale », mais « Twitch est un espace de liberté », et « mon pari, c’est que (la plateforme) peut être un outil de dialogue, d’échanges, de débats », a-t-il plaidé.

    Choc des cultures
    Mais il a déclenché un deuxième « bad buzz » en assurant qu’il était hors de question qu’il donne la parole à des membres du RN… Avant de faire machine arrière et de lancer une invitation à Marine Le Pen, au nom du pluralisme, tout en disant vouloir lever le pied sur les interviews politiques.

    Pour Fabien Gaëtan, chargé du gaming et du divertissement à l’agence de conseil en communication We Are Social, cette polémique illustre le clash des cultures entre le monde de la politique et celui du numérique, aux codes très éloignés : « On est dans un choc des cultures où les politiques ont manqué à mon avis une étape, qui est de comprendre la culture » de Twitch, dont les membres « ont peur que ces personnalités politiques, avec tout le pouvoir médiatique dont elles disposent, modifient leur plateforme ». La crainte ultime étant selon lui que cela n’entraîne une réglementation plus étroite de Twitch, comme celle exercée par le CSA dans l’audiovisuel.

    « L’impression d’être utilisés politiquement »
    « Les internautes en ont déjà marre alors que la campagne de 2022 vient à peine de commencer », abonde l’expert en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet. « Les gamers sont devenus un public politique à cibler, mais ils sont allergiques à toute forme de promotion et de communication politique, et ils ont l’impression d’être utilisés politiquement », dit-il.

    Pour lui, « les politiques français détournent la raison d’être des réseaux sociaux », en en faisant un outil de communication, au lieu « d’en respecter la culture » faite d’échanges horizontaux. Une offensive qui passe mal, surtout « après avoir passé plusieurs années à parler des réseaux sociaux comme d’une menace ».

    Au contraire, l’entourage de Jean Castex assure qu’en s’exprimant sur Twitch, il désire « créer un espace de discussion privilégié avec une communauté avec laquelle on n’a pas l’opportunité de dialoguer ». « Le Premier ministre est heureux de pouvoir faire de la pédagogie sur son action, mais aussi de répondre très concrètement, et individuellement aux questions, mais aussi aux craintes, aux interpellations également, de ses concitoyens », fait-on valoir à Matignon.

  • Polémique autour d’un donateur de l’association anticorruption Anticor
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/13/polemique-autour-d-un-donateur-de-l-association-anticorruption-anticor_60730

    L’association, en attente du renouvellement par le gouvernement de l’agrément qui lui permet des actions en justice, doit se justifier après avoir reçu des dons d’un homme d’affaires pratiquant l’optimisation fiscale.

    C’est un caillou dans la chaussure d’Anticor depuis plus d’un an : un « donateur mystère » qui a versé 89 000 euros à l’association anticorruption depuis 2017 et dont l’identité, gardée secrète par les dirigeants d’Anticor jusque dans leurs rangs, alimente le soupçon sur l’indépendance de cette dernière.

    Or, voilà qu’en pleine lutte entre Anticor et le gouvernement pour le renouvellement de son agrément d’ici au 2 avril – un agrément vital qui l’autorise à agir en justice –, le nom de ce généreux mécène se voit enfin dévoilé, à la suite de plusieurs articles, notamment dans l’édition du 8 mars du Journal du dimanche : il s’agit d’Hervé Vinciguerra, un homme d’affaires français fortuné, ancré à gauche, qui a bâti un petit empire industriel offshore, du Luxembourg à Singapour.

    De quoi brouiller l’image d’une association à qui la loi impose de rester indépendante et désintéressée – même si la totalité des dons effectués par ce mécène ne représente que 7 % du budget de la structure au cours des quatre dernières années – et, surtout, faire peser un risque supplémentaire sur l’obtention du sésame gouvernemental.

    « On doit être irréprochables »
    De fait, Anticor, qui est à l’origine de plusieurs enquêtes judiciaires gênantes pour la majorité, dont les affaires Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), Alexis Kohler (secrétaire général de l’Elysée) et, tout récemment, Eric Dupond-Moretti (garde des sceaux), ne serait guère appréciée au sommet de l’Etat. Le travail d’instruction d’un agrément, censé durer deux mois, a été prolongé à l’initiative du gouvernement. Il donne lieu à de multiples échanges de courriels entre l’association et sa tutelle.

    « Le gouvernement n’avait pas à connaître l’identité de ce donateur, mais les administrateurs, oui », martèle Françoise Verchère, référente d’Anticor en Loire-Atlantique et figure de l’opposition à la direction actuelle, suspendue de ses fonctions en février. Pour elle, cette question est l’un des ferments de la crise interne que traverse Anticor. « On ne peut pas se permettre d’être marqués politiquement. Lorsqu’on dérange, et c’est le cas, on doit être irréprochables. Que le gouvernement veuille faire peur à Anticor, c’est évident, mais qu’on donne le bâton pour nous faire battre, c’est désolant. »

    • Blast : Une affaire médiatico-politico-financière par Maxime Renahy
      Journaliste d’investigation

      Mécontent de mes révélations sur le fonctionnement du média « Blast » et ses collusions avec le financier quasi-milliardaire Hervé Vinciguerra (proche d’Arnaud Montebourg et donateur anonyme de l’association Anticor), Denis Robert annonce qu’il engage des poursuites judiciaires contre moi. J’ai donc décidé de publier ci-dessous la preuve d’une entente de sa part avec Hervé Vinciguerra.

      Dans les heures qui ont suivi la diffusion de mon communiqué du 11 mars, dans lequel j’exposais les raisons de mon départ du média « Blast », Denis Robert a nié un grand nombre des faits que j’alléguais.

      Pour rappel, j’y indiquais que Denis Robert, président de « Blast », avait été présenté à Hervé Vinciguerra par Elise Van Beneden, présidente de l’association anticorruption « Anticor » et cofondatrice de « Blast ». Et qu’il avait accepté en échange du soutien financier que celui-ci promettait à « Blast », la réalisation d’enquêtes journalistiques sur des adversaires d’Arnaud Montebourg (notamment Anne Hidalgo et Patrick Drahi), ainsi qu’un compte-rendu privé et bimensuel concernant les enquêtes en cours du pôle investigation du média.

      A la parution de mon communiqué, Denis Robert a formellement démenti avoir été mis en relation avec le financier Hervé Vinciguerra par Élise Van Beneden.

      Au même moment, Hervé Vinciguerra, contacté par le site « Arrêt sur Images », prétendait ne pas me connaître. « Je ne connais pas Maxime Renahy et ne veux pas en parler » disait-il, un brin amnésique.

      On l’aura compris, cette affaire était censée n’avoir jamais existé…

      Si Denis Robert se souvient enfin de cette partie de l’histoire, il continue cependant à démentir toute entente avec un donateur susceptible de compromettre l’indépendance de « Blast ». « J’aurais accepté que [Hervé Vinciguerra] supervise le pôle enquête et commande des papiers contre des ennemis politiques. Il soutiendrait un des candidats à la présidentielle. Et nous roulerions donc pour celui-ci, ainsi qu’Anticor. », dit-il. « (…) La construction forcenée que tente Maxime est fausse et profondément diffamatoire. C’est un coup d’une bassesse inouïe. »

      Pourtant, Denis Robert a bel et bien négocié un financement de « Blast » par M. Hervé Vinciguerra, en échange de contreparties. Le « deal » était clair : 100 000 euros à la création du média puis 20 000 euros par mois la première année. Ces sommes étaient destinées à payer les salaires. La contrepartie : des réunions bimensuelles permettant au financier de suivre les investigations du pôle.

      A plusieurs reprises, j’ai demandé à Denis de renoncer à toute entente et à toute implication financière d’Hervé Vinciguerra. Mais en février, des premières sommes d’argent arrivaient dans le crowdfunding, tronçonnées à la demande de Denis.

      Denis Robert me reproche dans le même texte d’avoir voulu « [me] servir des propos que nous avions eu dans notre échange avec cet homme d’affaires pour enquêter sur lui. » Quand Hervé Vinciguerra est venu nous expliquer ses desseins et l’origine (offshore) de ses fonds, j’ai en effet commencé à enquêter sur lui et ses réseaux. Peu importe qu’il nous ait livrés spontanément certains de ses secrets ; en tant que journaliste, j’avais le devoir d’enquêter sur cette affaire.

      Rappelons qu’elle implique un richissime donateur dont les actifs sont dans les paradis fiscaux, affirmant ouvertement soutenir Arnaud Montebourg et avoir besoin du concours de la presse dans le cadre de l’élection présidentielle de 2022. Denis a estimé qu’en faisant cela, je rompais un « pacte de confiance ».

      Ce type de montage va à l’encontre même de ce que doit être un média, c’est-à-dire un contre-pouvoir dans une démocratie. En agissant ainsi, le richissime Hervé Vinciguerra et le président de Blast Denis Robert, ont dévoyé le rôle de ce média et rompu le lien de confiance que celui-ci doit avoir avec le public.

      Maxime Renahy

      Le 16 mars 2021

      https://seenthis.net/messages/899444#message906680

    • De nouvelles révélations ébranlent Anticor, l’association anticorruption
      Publié le 13 mars 2021
      https://www.letelegramme.fr/france/de-nouvelles-revelations-ebranlent-anticor-l-association-anticorruption

      « Ces révélations sont une bombe ! », réagit Françoise Verchère, ex-maire de Bouguenais, près de Nantes, figure de proue de la lutte contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, prix éthique d’Anticor 2017 avant d’intégrer le conseil d’administration de l’association anticorruption… et d’en être brutalement évincée quatre ans plus tard. « Nous avons été plusieurs à réclamer l’identité de ce donateur. Quand on s’appelle Anticor, on doit être sûr de l’origine de ses fonds. En tant qu’administrateurs, nous en sommes pénalement responsables. Cela nous a systématiquement été refusé », s’étonne-t-elle. « Quand le député François Ruffin de La France Insoumise a fait un don de 1 000 euros, cela a provoqué 1 h 30 de débats pour savoir s’il fallait l’accepter. Là, avec ce donateur, il s’agit de 89 000 euros ! »

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      La dernière désillusion

      6 mars 2021 Par Françoise VERCHERE Blog
      https://blogs.mediapart.fr/francoise-verchere/blog/060321/la-derniere-desillusion

      C’est la triste histoire d’une belle et nécessaire association qui est en train de se perdre pour n’avoir pas voulu appliquer à son propre fonctionnement ce qu’elle recommande aux autres, la transparence et la démocratie interne.

    • Ca à l’air marqué du sceau du bon sens, mais ca implique de les humilié et de les dévalorisé régulièrement afin de leur donner de nombreux complexes et manque d’assurance pour qu’ils se comportent en dominé et mettent les intérêts des autres avant les leurs.

    • Un livre de #Lucile_Peytavin (historienne)

      Aussi :

      Lucile Peytavin : « La virilité coûte 100 milliards par an à la France »
      https://www.letelegramme.fr/france/lucile-peytavin-la-virilite-coute-100-milliards-par-an-a-la-france-06-0

      Crimes, agressions, dégradations… À une écrasante majorité, ce sont des hommes qui se rendent responsables de ces délits. Dans son essai (1), l’historienne Lucile Peytavin évalue le prix de ces violences qui mobilisent police, justice, services médicaux et éducatifs. Pour elle, pas de fatalité : c’est l’éducation différentiée donnée aux enfants qui prépare ces comportements.

      Comment avez-vous eu l’idée de chiffrer « le coût de la virilité » ?

      Je suis tombée, un jour, sur un simple chiffre : 96 % de la population carcérale en France est masculine. Ce chiffre m’a interpellée, en ce qu’il dit que les personnes reconnues coupables de crimes et de délits sont, dans plus de neuf fois sur dix, des hommes. J’ai donc décidé de tirer le fil, pour m’intéresser à ce que coûtent ces comportements à l’État, qui dépense des milliards pour appréhender, enquêter, juger, sanctionner, rééduquer, soigner les auteurs. Sans compter le coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances des victimes. À ma grande surprise, ce travail n’avait jamais encore été mené. Les chiffres donnent le tournis : 86 % des homicides, 99 % des viols, 84 % des coups et violences, 95 % des vols avec arme, 90 % des dégradations sont le fait d’hommes.

      « Rien ne prédétermine les hommes à ces comportements asociaux. Ce n’est ni une question de cerveau, ni de production de testostérone, comme on peut l’entendre parfois. La biologie n’a donc rien à voir là-dedans ».

      Et pourtant, insistez-vous d’emblée, le sexe fort n’est pas violent par nature…

      En effet, les chiffres sont saisissants : en France, au XXIe siècle, un homme a six fois plus de risques de devenir meurtrier et cinq fois plus de devenir délinquant qu’une femme. Mais il me paraît important de le dire : rien ne prédétermine les hommes à ces comportements asociaux. Ce n’est ni une question de cerveau, ni de production de testostérone, comme on peut l’entendre parfois. La biologie n’a donc rien à voir là-dedans. Un simple exemple : une enquête menée auprès de 114 violeurs condamnés a montré que 89 % de ces hommes avaient des rapports sexuels consentis au moins deux fois par semaine avant le crime. Le viol n’est donc pas le fruit d’une pulsion incontrôlable. D’ailleurs, quand les hommes passent devant le tribunal, ils sont bien jugés responsables de leurs actes. La responsabilité incombe à l’éducation qu’on donne aux enfants de sexe masculin.

      Et la propension des garçons à adopter des comportements asociaux est mesurable très tôt…

      En effet, 92 % des collégiens sanctionnés pour des atteintes aux biens ou aux personnes sont des garçons. Et ça commence même avant : dès l’école primaire, les filles témoignent de l’agressivité verbale ou physique des petits garçons. Des chercheurs ont relevé une violence systémique de la part des ados sur ceux qu’ils considèrent comme faibles : les filles, les timides, les gros, les « intellos », les homosexuels…

      « Les valeurs viriles sont inculquées dès le plus jeune âge. On a même montré que les mères allaitaient différemment les bébés garçons et les bébés filles ».

      En quoi l’éducation prépare-t-elle les garçons à cette violence ?

      Les valeurs viriles sont inculquées dès le plus jeune âge. On a même montré que les mères allaitaient différemment les bébés garçons et les bébés filles. Elles laissent plus facilement aux premiers le choix du moment de la tétée, alors qu’elles imposent un rythme aux secondes. Dès les premiers mois de vie, donc, les filles apprennent qu’il y a des règles à respecter.

      Que recouvrent ces « valeurs viriles » responsables, selon vous, du penchant des hommes pour la violence ?

      Dès bébé, on valorise la force et la vigueur des garçons. Plus tard, on installe la violence dans les jeux, en favorisant la bagarre, par exemple. Puis, on leur met entre les mains des films et des livres dont les héros, essentiellement des hommes, ont recours à la violence. Ce à quoi on assiste, c’est à une acculturation des hommes à cette violence. On en voit les conséquences. Et dans le même mouvement, on dévalorise le féminin. Par exemple, s’il est tout à fait admis et accepté que les filles peuvent avoir envie de s’inscrire au foot ou à la boxe, on a toujours plus de mal avec le petit garçon qui demande à faire de la danse.

      Le problème, c’est qu’au-delà de l’éducation genrée, c’est toute une culture à laquelle il faudrait s’attaquer…

      Oui, mais c’est possible. C’est une construction sociale, donc, par définition, on peut la déconstruire. On avance déjà : le mouvement MeToo en est une illustration, car il interroge les comportements agressifs des hommes.

      « Si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé ».

      Cette éducation qui valorise la force mentale et physique, la domination de l’autre, la brutalité parfois, est-elle universelle ?

      Elle l’est. Partout dans le monde, ce sont les hommes, bien plus que les femmes, qui sont jugés et emprisonnés. Le pays où le plus de femmes sont derrière les barreaux, c’est Hong Kong, mais elles ne représentent jamais que 20 % des détenus. Quel que soit le milieu social, les chiffres montrent que les femmes s’adonnent largement moins à la violence que les hommes. Et cela est vrai pour celles qui grandissent dans la pauvreté, sous les coups, ou en subissant des agressions sexuelles. La misère est donc un facteur moins déterminant que le sexe.

      Vous avez donc fait le calcul : le coût de la virilité, c’est près de 100 milliards d’euros par an en France. Que contient ce chiffre ?

      C’est le coût supporté chaque année par l’État français pour faire face aux comportements asociaux des hommes : dépenses directes de sécurité, de justice, de santé, auxquelles il faut ajouter le coût des souffrances psychologiques et physiques des victimes, celui des dommages matériels, la perte de production des victimes. Imaginez tout ce dans quoi on pourrait investir si on économisait sur ce budget…

      Vous en tirez une recommandation : plutôt que de dépenser des sommes faramineuses pour juger, réparer les violences masculines, notre société aurait plutôt intérêt à investir dans d’autres modes éducatifs. Lesquels ?

      Le mode éducatif, on l’a sous les yeux : c’est celui qu’on donne aux filles. L’éducation non genrée, expérimentée au Danemark, par exemple, ne donne pas de résultats. Elle n’enraye pas la violence. Alors que si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé. À l’avenir, l’État économiserait des milliards et les femmes n’auraient plus peur d’être seules le soir dans la rue, plus peur de laisser les enfants jouer dehors, etc., toutes ces situations considérées comme à risque et qu’on a totalement intégrées.

      * « Le coût de la virilité : ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes ? », éditions Anne Carrière, 17, 50 €.

      #virilité

      En vidéo :
      Les comportements virils coûtent cher à l’État selon Lucile Peytavin
      05/03/2021
      https://www.brut.media/fr/news/les-comportements-virils-coutent-cher-a-l-etat-selon-lucile-peytavin-87e63f4
      La virilité, ça coûte cher à l’État. Très cher. C’est ce qu’affirme l’historienne Lucile Peytavin, qui a fait les calculs…

      Son site :
      https://www.lucilepeytavin.com

      À PROPOS
      Jeune titulaire d’un doctorat en histoire portant sur le travail des artisan.e.s-commerçant.e.s en milieu rural et autrice aux éditions Anne Carrière, j’ai travaillé en tant que chargée de mission à l’égalité professionnelle et au dialogue social pour l’U2P et je suis membre du laboratoire de l’égalité en charge de la question de la précarité des femmes notamment.

    • Le coût de la virilité
      Ce que la France économiserait si les hommes se comportaient comme les femmes
      Lucile PEYTAVIN
      http://www.anne-carriere.fr/ouvrage_le-cout-de-la-virilite-lucile-peytavin-424.html

      En France, les hommes sont responsables de l’écrasante majorité des comportements asociaux :
      ils représentent 84 % des auteurs d’accidents de la route mortels, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes au collège, 90% des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 97 % des auteurs de violences sexuelles, etc.
      La liste semble inépuisable. Elle a surtout un coût. Un coût direct pour l’État, qui dépense chaque année des milliards d’euros en services de police, judiciaires, médicaux et éducatifs pour y faire face. Et un coût indirect pour la société, qui doit répondre aux souffrances physiques et psychologiques des victimes, et subit des pertes de productivité et des destructions de biens. Pourtant, cette réalité est presque toujours passée sous silence. Lucile Peytavin, historienne et membre du Laboratoire de l’égalité, s’interroge sur les raisons de cette surreprésentation des hommes comme principaux auteurs des violences et des comportements à risque, et tente d’estimer le coût financier de l’ensemble de ces préjudices pour l’État et donc pour chaque citoyen.ne. Quel est le coût, en France, en 2020, des conséquences de la virilité érigée en idéologie culturelle dominante ? L’autrice nous pose la question : n’aurions-nous pas tous intérêts à nous comporter… comme les femmes ?!

    • Le mode éducatif, on l’a sous les yeux : c’est celui qu’on donne aux filles. L’éducation non genrée, expérimentée au Danemark, par exemple, ne donne pas de résultats. Elle n’enraye pas la violence. Alors que si on apprenait aux garçons comme aux filles l’empathie, les comportements humanistes, qu’on cessait d’ériger la force physique et mentale en valeur, etc., bref qu’on éduquait les deux sexes de la même façon, tout en serait changé. À l’avenir, l’État économiserait des milliards et les femmes n’auraient plus peur d’être seules le soir dans la rue, plus peur de laisser les enfants jouer dehors, etc., toutes ces situations considérées comme à risque et qu’on a totalement intégrées.

      C’est un peu une vision angélique de l’éducation faite aux filles. Est-ce que c’est pas par la peur, la soumission, le déni, la culpabilisation, la non reconnaissance de leurs qualité, la silenciation et le viol que la différence est faite ? L’empathie avec les dominé·es me semble plutot être une conséquence du fait d’avoir vécu ces souffrances. Par exemple l’allaitement qui est évoqué, c’est par la frustration et le déni de leurs besoins que les filles apprennent justement à ne pas écouté leurs besoins. Elles apprennent certes des règles, mais ces règles c’est qu’elles ne compte pas et que leurs besoins, leur faim, leurs souffrances, OSEF. Les mères font ca inconsciemment, et du coup il faudrait qu’elles maltraite consciemment les garçons autant qu’elles maltraite inconsciemment les filles.

      Je ne voie pas de solution à cela, je me permet juste de tempéré cette « bonne idée ».

  • Fuite massive de données médicales : une enquête judiciaire ouverte
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2021/02/25/fuite-massive-de-donnees-medicales-une-enquete-judiciaire-ouverte_6071184_44

    La direction générale de la santé a déclaré mercredi que cette fuite faisait par ailleurs l’objet d’investigations par « l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information [Anssi], le ministère des solidarités et de la santé, en lien avec la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés] et l’éditeur de logiciels dont il est suspecté que des anciennes installations de sa solution de gestion de laboratoire soient impliquées ».

    • « Nous sommes un peu dépassés » : à Vannes, une cellule de crise activée au laboratoire Océalab après le piratage de données - Piratage des données médicales de milliers de Bretons - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/nous-sommes-un-peu-depasses-a-vannes-une-cellule-de-crise-activee-au-la


      Le laboratoire de biologie médicale du Ténénio, l’un des sept sites d’Ocealab qui serait, selon l’enquête du journal Libération, l’un des laboratoires du Grand Ouest dont les données ont été piratées.
      Le Télégramme/Stéphanie Le Bail

      Ocealab, à Vannes, pourrait être l’un des laboratoires de biologie médicale dont les données ont été piratées. Sous le choc, ses dirigeants essaient de comprendre ce qui leur arrive. « C’est Libération qui nous a prévenus ! »

      Juste avant de lancer la publication de son enquête dans Libération, un journaliste a téléphoné aux dirigeants d’Ocealab, un laboratoire de biologie médicale qui compte sept sites dans le pays de Vannes (deux à Vannes, deux à Auray, un à Quiberon, un à Muzillac et un à Sarzeau).

      Il y a donc de grandes chances que je figure parmi les personnes dont les informations ont été diffusées…

    • Piratage de données médicales : 350 000 Bretons concernés, dont des personnalités - Piratage des données médicales de milliers de Bretons - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/piratage-de-donnees-medicales-350-000-bretons-concernes-dont-des-person

      La fuite de données de santé est en train de se transformer en affaire bretonne. Un premier sondage montre en effet que sur les 490 000 entrées du fichier qui circule sur internet, plus de 350 000 concernent des Bretons. Une évaluation faite par le hacker éthique rennais Clément Domingo, qui n’est qu’une fourchette basse.

      Pour arriver à ce chiffre - soit plus de 70 % des entrées du fichier -, ce spécialiste en cybersécurité a filtré les données en retenant pour l’adresse des patients les principales villes bretonnes, telles que Rennes (40 878 entrées), Vannes, ou encore Saint-Brieuc.

      «  C’est assez effrayant, car je ne suis pas sûr que ces personnes soient au courant que leurs données très personnelles sont dans la nature », s’inquiète Clément Domingo. Et dans la masse des anonymes, plusieurs personnalités bretonnes, comme cette élue à la mairie de Rennes ou ce très influent patron breton dont le téléphone mobile, le mail et l’adresse postale peuvent désormais être connus de tous.

      Une valeur sur le marché noir
      Dévoilée mercredi par Libération, cette importante fuite de données médicales est d’une ampleur inédite. Pour chaque personne enregistrée dans le fichier, on peut en effet y obtenir de nombreuses informations. La plus sensible est d’abord le numéro de sécurité sociale. On y apprend également le nom et les prénoms du patient, son numéro de téléphone, son médecin traitant, et une zone de commentaires plus trouble. On y retrouve en effet pêle-mêle des annotations relatives à l’absence de mutuelle, à la mention d’une curatelle, de sa contamination par le coronavirus ou encore un avertissement sur la séropositivité de la personne. 

      Autant d’informations nominatives qui ont une valeur sur le marché noir des données. Elles peuvent en effet servir de base à des futures arnaques ou des usurpations d’identité. « Ces informations peuvent faciliter les tentatives de hameçonnage, car un attaquant va pouvoir personnaliser l’attaque, souligne le chercheur en cybersécurité Baptiste Robert. Si je vous envoie un mail en citant la clinique où vous avez fait un prélèvement et expliquant qu’il y a un problème dans le suivi de votre grossesse, la plupart des gens vont cliquer sur le lien frauduleux ». 

      Les personnes concernées par la fuite de données doivent donc redoubler de vigilance. Une prudence qu’elles devront conserver dans le temps car on ne peut pas changer de numéro de sécurité sociale. « Elles devront être extrêmement vigilantes sur les appels, SMS ou mails reçus, tout comme sur les courriers postaux qu’elles pourront recevoir », conseille également Clément Domingo.

    • MediFuite, une plateforme pour savoir vous êtes concerné(e) par la fuite de données médicales
      https://www.clubic.com/pro/it-business/securite-et-donnees/actualite-363006-sr-medifuite-une-plateforme-pour-savoir-vous-etes-concernes

      Vous voulez savoir si vous êtes concerné(e) par la fuite de données liée au récent piratage informatique ? La plateforme MediFuite peut vous donner quelques éléments de réponse.

      Quelques heures seulement après l’annonce de la fuite de données médicales de près de 500 000 patients français, un internaute n’a pas tardé à réagir en mettant en ligne un outil permettant de savoir si vous avez été victime du piratage.

    • Sincèrement, prendre des données fuitées, et proposer de faire des recherches à l’intérieur, c’est très limite légalement et moralement aussi à mon sens, même pour rendre service. Idéalement, il faudrait que ce soit un organisme officiel qui fournisse le service, avec des garanties sur ce qu’il sera fait des informations données par les gens qui font les recherches... par exemple.

  • Les soignants de l’hôpital de Dunkerque assiégés par la « marée » du variant anglais - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-soignants-de-l-hopital-de-dunkerque-assieges-par-la-maree-du-varian

    Ils ne parlent plus de « vague », mais de « marée » : face à la déferlante du variant anglais, les soignants de l’hôpital de Dunkerque - l’un des territoires français qui concentrent les craintes - tiennent grâce à des transferts vers d’autres hôpitaux, mais s’inquiètent d’une submersion si le « relâchement » continue.

    « On n’est clairement plus sur une vague, on est sur ce qu’on peut appeler une marée avec des coefficients au-delà de ce qu’on a pu connaître », résume le Dr Christophe Couturier, responsable des urgences, dont le service a colonisé les urgences pédiatriques pour faire face à l’afflux de patients covid. Et, malgré une mobilisation « exemplaire » du personnel, il craint que « la digue lâche ».

    Le direct
    60 % des malades porteurs du variant anglais
    Sur la soixantaine de malades de la covid-19 hospitalisés, dont dix en réanimation, plus de 60 % sont porteurs du variant anglais, une proportion qui distingue Dunkerque du reste du territoire national. Les médecins redoutent que la proportion n’atteigne bientôt les 100 %.

    S’il ne donne pas de symptômes plus graves que la covid « classique » et se soigne de la même façon, ce variant « se transmet hyper vite : vous rencontrez quelqu’un qui est porteur du virus et le lendemain, vous êtes contagieux et positif », alerte Isabelle Durand-Joly, médecin hygiéniste de l’hôpital.

    Aguerris par presque un an de pandémie, les soignants de l’hôpital de Dunkerque savent mieux comment prendre en charge les patients, mais doivent gérer une saturation permanente des lits disponibles, occupés par des patients un peu plus jeunes que lors des phases précédentes.

    « On travaille avec la boule au ventre »
    « Parfois, il ne reste qu’une place en réanimation au sein de l’hôpital et on a quelques patients sur le fil ; donc, on travaille avec cette boule au ventre… », raconte Julie Jacquemart, infirmière au service de médecine interne et des maladies infectieuses.

    La porte d’entrée du service devant laquelle elle s’exprime est bardée d’affiches : « Accès interdit, haute densité virale », « Visites interdites, sauf avis médical »… « L_es places, on les trouvera ailleurs, mais (…) ça donne un stress supplémentaire_ », ajoute-t-elle.

    « On a transféré 45 patients vers des services de réanimation depuis le 1er février, ce qui représente trois mois de transferts en des temps plus habituels », recense Justine Leibig, directrice par intérim de l’hôpital, soulignant toutefois qu’à ce stade, aucune opération n’a dû être déprogrammée.

    Pour l’instant, les patients transférés le sont vers d’autres établissements du Nord-Pas-de-Calais, mais les soignants voient arriver avec appréhension le moment, « dans 15 jours au maximum », selon le Dr Durand-Joly, où ces hôpitaux vont se retrouver également saturés.

    Le médecin souligne que le taux d’incidence, qui atteignait en début de semaine 658 cas pour 100 000 habitants dans l’agglomération de Dunkerque, grimpe aussi dans la région de Saint-Omer.

    Passe d’armes entre le maire et la préfecture
    La stratégie à adopter face à la flambée épidémique a donné lieu à une passe d’armes entre le maire de Dunkerque, qui avait demandé la fermeture des établissements scolaires une semaine avant les vacances, et la préfecture, qui a opté pour décaler les entrées et les sorties dans le primaire et mettre le secondaire « en mode mixte » (présentiel/distanciel).

    Les soignants de l’hôpital constatent, pour leur part, un relâchement des comportements et, tout en le comprenant après un an de contraintes, appellent à la responsabilité. « Il faut que les Dunkerquois aient un comportement exemplaire pour nous aider et s’aider eux-mêmes ; sinon, la plupart d’entre eux va finir ici », insiste le Dr Couturier.

    Beaucoup de clusters familiaux
    Médecins et infirmiers notent une baisse de la vigilance dans la sphère privée, qui aboutit à la formation de beaucoup de clusters familiaux, parents et grands-parents se retrouvant parfois hospitalisés.

    Ces jeudi et vendredi, l’Agence régionale de Santé mène une campagne exceptionnelle de dépistage gratuit et sans rendez-vous. Elle a également décidé d’allouer 2 400 doses de vaccin Moderna, « issues du stock de sécurité régional », à la communauté urbaine de Dunkerque et à la communauté de communes des Hauts-de-Flandre « pour protéger les plus fragiles contre le variant britannique ».

  • Covid-19 : le variant britannique est devenu majoritaire en Bretagne - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/covid-19-le-variant-britannique-est-devenu-majoritaire-en-bretagne-excl


    Le Télégramme/SPF

    INFO LE TÉLÉGRAMME. La propagation du variant britannique a été rapide dans le pays et encore plus en Bretagne : selon les chiffres de Santé Publique France, il est même devenu dominant dans la région en cette mi-février. Mais les disparités restent fortes entre départements.

    En Bretagne, la présence du variant britannique du Sars-Cov-2 est fortement suspectée dans 56 % des 1 900 tests positifs étudiés entre le 9 et le 15 février, selon Santé Publique France. La barre des 50 % est franchie : il a pris le dessus sur la souche historique de la covid-19 dans la région. Ce chiffre est construit grâce aux retours d’une semaine de tests. Bien plus fiable que celui de 32 % établi, pour la seule journée du 27 janvier, dans le cadre d’une « enquête flash »… Même s’il ne repose, pour l’heure, que sur des tests RT-PCR de criblage, capables de fournir un soupçon très puissant de présence d’un variant particulier… Mais seul un séquençage, opération plus longue et complexe, permet de s’en assurer à 100 %.

    63 % en Morbihan, 59 % en Ille-et-Vilaine
    Le pourcentage de variant anglais suspecté en Bretagne est bien supérieur à celui de 39,5 % estimé à l’échelle de la France entière. Il cache toutefois de fortes disparités entre départements : le Morbihan (63 %) et l’Ille-et-Vilaine (59 %) sont les plus touchés, quand les Côtes-d’Armor (46 %) et le Finistère (34 %) parviennent à rester sous la barre des 50 %. Pour l’instant. « L’Ille-et-Vilaine et le Morbihan présentent les pourcentages parmi les plus élevés dans le pays, supérieurs à ceux d’Ile-de-France », constate Alain Le Tertre, responsable de la cellule bretonne de Santé Publique France.

    Pourquoi la Bretagne est-elle victime d’une telle explosion du mutant anglais ? « Depuis l’enquête flash, on savait que la région était davantage impactée. Cela peut s’expliquer par le fait qu’elle a un lien privilégié avec le Royaume-Uni. Or, le variant britannique est apparu au mois de septembre là-bas. La fermeture des frontières a été effective un peu avant Noël, au moment où le nouveau variant était largement majoritaire sur le sol britannique. Toutes les personnes qui ont voyagé avant, ont pu le faire circuler de manière anonyme », analyse l’épidémiologiste.

    Peu de variants sud-africain et brésilien
    La présence des variants sud-africain et brésilien en Bretagne semble en revanche un peu moins forte que sur le reste du territoire, avec des valeurs de 2,7 % en Ille-et-Vilaine et 4,9 % en Morbihan, contre 5,3 % sur le plan national. « Pour le Finistère et les Côtes-d’Armor, on a compté moins d’une dizaine de cas sur la semaine écoulée, des chiffres trop réduits pour dégager une tendance », note Alain Le Tertre.

    La forte présence du variant britannique, plus contagieux, laisse craindre un envol de l’épidémie dans la région. « C’est une inquiétude. On était dans une dynamique à la baisse depuis une semaine, avec cette hypothèse qu’un virus en remplace un autre. Elle est néanmoins à nouveau stable et même plutôt à la hausse dans certaines tranches d’âge en Ille-et-Vilaine, notamment celle des jeunes adultes », observe l’épidémiologiste de Santé Publique France. Pour ces derniers, il remarque aussi une augmentation du taux de positivité. « Si vraiment le variant est plus contagieux, on devrait voir bondir ce taux puisque les cas contacts auront une probabilité plus forte d’être positifs ».

  • Bayrou : l’« islamo-gauchisme » n’est « pas le premier problème de l’université » - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/bayrou-l-islamo-gauchisme-n-est-pas-le-premier-probleme-de-l-universite

    Alors que la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a provoqué une polémique en dénonçant « l’islamo-gauchisme » à l’université, le patron du MoDem, François Bayrou, estime que la priorité est de régler le problème du malaise étudiant lié à la crise sanitaire.

    L’« islamo-gauchisme » n’est pas « le premier problème de l’université », a estimé ce jeudi François Bayrou, patron du MoDem, allié de la majorité, après le tollé suscité par la demande de la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal au CNRS d’une enquête à ce propos.

    « On ne peut pas aujourd’hui considérer que l’université soit devant ce genre de question perpétuellement centrée autour de l’islam ou d’une religion. Dans les universités que je connais, ce n’est pas comme ça que ça se passe », a souligné l’ancien ministre de l’Éducation nationale sur BFTMV et RMC. « Ça ne me paraît pas être le premier problème de l’université française », qui est aujourd’hui, avec la crise sanitaire, « devant des questions extrêmement lourdes, avec des étudiants qui n’ont pas vu d’enseignant physiquement depuis des mois et des mois », a-t-il insisté.

    « La priorité, c’est la situation des étudiants »
    Après avoir épinglé dimanche sur Cnews l’« islamo-gauchisme » qui, selon elle, « gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable », Frédérique Vidal a enfoncé le clou mardi en annonçant avoir demandé au CNRS « un bilan de l’ensemble des recherches » qui se déroulent en France, pour distinguer ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme.

    Les propos ont suscité un tollé dans les rangs des universitaires, et plusieurs voix au sein de la majorité l’ont appelée à revoir ses priorités. « La priorité pour le gouvernement, c’est évidemment la situation des étudiants dans la crise sanitaire », a souligné mercredi le porte-parole Gabriel Attal, tout en rappelant « l’attachement absolu » d’Emmanuel Macron à « l’indépendance des enseignants-chercheur_s ».

    Sur LCI jeudi toutefois, la députée Aurore Bergé, présidente déléguée du groupe LREM à l’Assemblée, a estimé que « _la ministre a raison de ne pas être aveugle à ce qui se passe » dans « un certain nombre de nos universités ». « Certains aujourd’hui cherchent à instrumentaliser notre université pour qu’elle donne un crédit scientifique à des théories militantes », a-t-elle accusé.

    La droite se range derrière Vidal
    A droite, le vice-président des Républicains Gilles Platret a jugé que « le monde universitaire, en rejetant violemment la proposition de la ministre Vidal sur l’islamogauchisme, fait la démonstration qu’il est gangrené par l’indigénisme ».

    La présidente (Libres !) de la région Île-de-France Valérie Pécresse a jugé sur Radio Classique que « la pensée islamo-gauchiste » ne doit pas devenir « l’alpha et l’oméga de la pensée à l’université », alors que des courants « très puissants » sont à l’œuvre selon elle dans certaines facultés. L’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a toutefois rappelé la « liberté fondamentale » qu’est l’indépendance des enseignants-chercheurs.

    Interrogé par Sud-Radio, l’eurodéputé LFI Manuel Bompard a estimé que la ministre devait « démissionner », soulignant qu’il n’existait aucun pays dans le monde « où le pouvoir décide qu’il y a des recherches autorisées et des recherches interdites ». « Je ne demande pas la démission de la ministre », a déclaré Jean Chambaz, président de Sorbonne Université, sur franceinfo. Tout en déplorant que le gouvernement aille « draguer des secteurs de l’opinion publique dans des endroits assez nauséabonds » et l’incitant à « se consacrer à la gestion de la crise plutôt qu’à préparer la présidentielle ».

  • Traque du coronavirus : la bonne solution attend toujours… un feu vert - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/traque-du-coronavirus-la-bonne-solution-attend-toujours-un-feu-vert-11-


    En décembre dernier, à Marseille, les marins-pompiers détectent la contamination à la covid-19 des eaux usées. Le variant anglais, 50 % plus contagieux que la souche actuelle, pourrait devenir majoritaire en France d’ici à quinze jours. Le réseau Obépine permettrait de détecter les foyers et d’agir en conséquence, avant que l’épidémie ne flambe… début mars.
    Photo d’archives Valérie Virel/La Provence/PhotoPQR/MaxPPP

    Face à la menace des variants, pourquoi l’outil du dépistage dans les eaux usées n’est-il pas davantage sollicité ? Permettant de détecter plus tôt le Sars-CoV-2, il pourrait aussi éviter une troisième vague massive et un confinement généralisé. L’absence de décision sidère les scientifiques.

    Quand la note de la Direction générale de la santé (DGS), estampillée « urgent », sur la « stratégie de freinage de la propagation » des variants du coronavirus est tombée, le 7 février dernier, le Pr Yves Buisson a poussé un long soupir. « On refait les mêmes erreurs », se désole le président de la cellule covid-19 de l’Académie de médecine.

    Un gros atout, surtout face aux variants plus contagieux
    Désormais, tout test covid positif doit faire l’objet d’un second test dans les 36 heures, stipule la note. Le but ? Déterminer s’il s’agit d’une contamination par un variant (anglais, sud-africain ou brésilien, beaucoup plus contagieux, NDLR). « Ce n’est pas la bonne méthode, tranche le Pr Buisson. Quand on a cette info, il est déjà trop tard. Cela veut dire que le virus circule déjà depuis plusieurs jours ou semaines… ».

    Si le Pr Buisson est dépité, c’est parce qu’à ses yeux, il existe un moyen « très fiable » de ne pas se faire distancer : le dépistage du virus dans les eaux usées. Le principe est simple : toute personne contaminée, en allant aux toilettes, et avant même qu’elle ne développe éventuellement des symptômes, va excréter du virus dégradé, qui se retrouvera dans les eaux usées… où une équipe de chercheurs français, créée dès le 5 mars 2020 et fédérée en réseau (Obépine pour Observatoire épidémiologique dans les eaux usées), sait le déceler.

    Deuxième vague détectée avec deux mois d’avance
    L’intérêt de cette méthode est double. Un : c’est un détecteur précoce (y compris des cas asymptomatiques). « En Ile-de-France, nous avons repéré les prémices de la 2e vague dès juillet, avec deux mois d’avance, alors que les autres indicateurs (taux d’hospitalisation, appels au 15 et à SOS médecins, etc.) ne révélaient rien », explique Vincent Maréchal, enseignant-chercheur en virologie (Sorbonne et Centre de recherche Saint-Antoine) et l’un des cofondateurs d’Obépine. 

    Deux : c’est beaucoup plus souple et simple à mettre en œuvre, et « _pour un coût dérisoir_e » par rapport à un testing de la population (pour l’instant, 250 euros par prélèvement et par site). La ponction de 10 ml à 30 ml d’eaux usées suffit pour mesurer la contamination au sein de bassins de milliers à plusieurs centaines de milliers d’habitants, selon la taille de la station.

    Frappe chirurgicale ou napalm ?
    Tout est presque prêt, et le réseau n’attend qu’un feu vert, et un financement, pour intégrer la coûteuse identification (le séquençage) des variants. « C’est le meilleur marqueur prédictif. Il permettrait de prendre rapidement les mesures les plus adaptées à une situation locale, et d’en mesurer très rapidement les effets. À terme, il permettrait de déceler les dernières poches de transmission et de connaître l’impact de la vaccination », plaide le Pr Buisson, qui ne comprend pas davantage pourquoi cette piste est « négligée ». Pourquoi hésiter entre la microchirurgie préventive et la chimiothérapie lourde ? Tir ciblé ou napalm ?

    Après un communiqué de l’Académie de médecine, le 7 juillet 2020, le ministère de la Recherche a réagi, et dégagé 3,5 millions d’euros pour démontrer l’efficacité du procédé. Il a également validé l’objectif d’un maillage territorial avec 150 stations de traitement des eaux usées. « L’efficacité, c’est fait, et on affine l’outil prédictif. Mais il n’y a aucune avancée pour le séquençage. J’ai l’impression de revivre le mois de mars 2020… », s’étrangle Vincent Maréchal. Qui pointe les groupes privés ayant flairé le bon filon, et qui commencent à proposer aux collectivités locales ce service, « sans la même garantie d’expertise »… à un coût plus de huit fois plus élevé.

    Promesse d’un règlement rapide
    Alors pourquoi ça bloque ? « C’est d’abord un problème de culture médicale. Les médecins ne sont pas formés à prendre en compte des indicateurs autres qu’humains », avance Vincent Maréchal. Le virologue désigne aussi un « problème lié au système qui ne sait pas réagir et s’adapter à l’urgence et à l’inconnu ». « Les pouvoirs publics sont très intéressés mais on a perdu beaucoup de temps à naviguer dans les méandres des administrations. Les variants, eux, n’attendent pas. Il est urgent d’agir vite désormais », insiste Vincent Maréchal, évoquant également « des tensions sur la disponibilité des réactifs » nécessaires aux analyses. Ce mercredi, après la sollicitation du Télégramme auprès de la Direction générale de la Santé, Vincent Maréchal a reçu l’assurance d’un « règlement favorable et rapide ».

    • dans les commentaires, cette explication :

      Le 20 janvier Covid Tracker organisait une visio conférence avec les porteurs du projet Obépine. Il en ressort que la technique est validée, mais très difficile à mettre en oeuvre car demande une normalisation du procédé de prélèvement et d’analyse, artisanalement possible dans un projet scientifique mais pas automatisable sans des travaux assez conséquents d’apprentissage par une intelligence artificielle par exemple. En effet la concentration de matériel génétique des différents variants de virus dépend de l’heure, de la quantité de population présente, de son lieu de résidence, de la pluviométrie, du laboratoire qui fait le test, etc... En l’état actuel c’est une alerte au cas par cas à condition d’avoir un historique assez long mais qui ne permet pas de faire des cartes en valeur absolue. Je n’ignore pas que l’administration est lente quand il s’agit d’innovation (voire même de déploiement vaccinal), mais il ne faut pas faire croire aux lecteurs et auditeurs qu’une technologie prometteuse est LA solution imparable qui serait bloquée par un complot conformiste. Les journalistes doivent acquérir la culture scientifique nécessaire à expliquer que le développement des technologies peuvent et doivent être accélérées mais prennent un temps qui peut se chiffrer en mois ou en années.

    • Dépistage dans les eaux usées : en Bretagne, premiers résultats imminents - Bretagne - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/depistage-dans-les-eaux-usees-en-bretagne-premiers-resultats-imminents-

      Le réseau Obépine (Observatoire épidémiologique dans les eaux usées) rassemble 158 des quelque 22 000 stations de traitement des eaux usées du territoire national. « Nous en avons sélectionné au moins une par département, en fonction aussi de certains critères : structure des villes, densité des mouvements de population, etc. », explique Nicolas Cluzel, ingénieur en modélisation mathématique à Sorbonne Université et au sein du réseau.

      Pour l’Ouest, huit agglomérations ont été approchées : Rennes, Nantes, Saint-Malo, Saint-Brieuc, Brest, Quimper, Lorient et Vannes. Six ont rejoint le réseau et ont démarré les analyses ou sont sur le point de les lancer. Les premiers rapports seront d’ailleurs communiqués, cette semaine. Vannes Agglo et Brest Métropole s’apprêtent à adhérer. 

      Permet d’agir localement
      « Avant l’été dernier, les collectivités approchées étaient hésitantes. La semaine dernière, nous en étions à 94 adhérentes avec un suivi enclenché, sur 150 contactées. D’autres nous sollicitent pour nous rejoindre, mais nous ne pouvons pas les intégrer pour le moment, faute de moyens », informe Vincent Maréchal, enseignant-chercheur et cofondateur du réseau. Le virologue s’étonne de certaines réticences : « Pour celles que nous avons sélectionnées, tout est gratuit et permet d’avoir une connaissance très fine et localisée de l’évolution épidémiologique sur leur territoire ». Et d’évoquer le cas de l’Ile d’Yeu « qui se sert de cet outil en temps réel, et informe ses administrés via une radio locale ». Quand une hausse est observée, les municipalités concernées peuvent actionner plusieurs leviers : sensibiliser à un meilleur respect des gestes barrières, déclencher un testing plus ciblé de la population, ou décider de mesures plus restrictives de circulation, par exemple.

  • 25 % de variant britannique en Bretagne : pourquoi ce chiffre est surestimé - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/25-de-variant-britannique-en-bretagne-pourquoi-ce-chiffre-est-surestime

    La deuxième enquête flash sur les variants du Sars-Cov-2 a livré ses premiers résultats jeudi. En Bretagne, la présence du mutant britannique est suspectée dans 25 % des tests analysés. Un chiffre surestimé par rapport à la situation réelle.

    Le variant britannique serait présent dans 25 % des tests positifs réalisés en Bretagne le mercredi 27 janvier. Ce premier résultat de la deuxième enquête flash, dévoilé par Le Télégramme jeudi matin, avait de quoi inquiéter : le chiffre est bien au-dessus de la moyenne nationale de 14 %, établie lors de ce grand sondage visant à déterminer la progression des variants dans la population du pays. Ces éléments préliminaires doivent encore être confirmés par le séquençage de tous les tests douteux.

    Chiffre « biaisé »
    Cela signifie-t-il que le mutant anglais, plus contagieux, se diffuse plus vite dans notre région, et qu’il va entraîner une flambée épidémique ? Réponse impossible : le pourcentage breton semble avoir été plombé par un évènement survenu au CHU de Rennes, lors de cette étude réalisée sur une seule journée. Cet établissement est l’un des poids lourds de l’enquête flash en Bretagne. Il dispose d’une plateforme de diagnostic taille XXL qui peut même recevoir des prélèvements venant des hôpitaux de toute la région. Il bénéficie, de plus, des kits PCR du fabricant Thermo Fischer, qui permettent d’obtenir un premier indice fort de la présence du variant anglais, avant de recourir au séquençage.

    Cet évènement nous est confirmé par le professeur Vincent Thibault, le chef du département de virologie de l’hôpital : « Ce mercredi-là, nous avons traité des échantillons de Vannes, Quimper, Saint-Brieuc, Lorient. Pour ceux-là, il n’y avait pas du tout de variant. En revanche, le pourcentage a été complètement biaisé par les résultats de Rennes : il y a une souche britannique qui s’est largement diffusée, en particulier dans le centre de gériatrie de Chantepie. Or, le jour de l’enquête, nous avons reçu beaucoup de prélèvements venus de là-bas. Notre échantillon était très loin d’être représentatif… et on a surestimé la situation réelle », pointe-t-il.

    Une progression « nette » des variants
    Selon le virologue, c’est toute la limite d’une enquête qu’il juge néanmoins « importante, car cela donne une idée globale de ce qu’il se passe en France ». Fixée sur une seule journée, elle est tributaire des fluctuations d’activité très importantes au sein des labos. Au CHU de Rennes, le nombre de tests quotidiens réalisés peut varier de 500 à 1 000. Le type de personnes diagnostiquées peut aller du « tout-venant », à une kyrielle de résidants d’Ehpad, de soignants, etc, si un cluster est soudain découvert.

    Les chiffres sont donc à regarder avec précaution mais la tendance reste : « On voit une progression nette des variants », confirme Vincent Thibault. Deux semaines plus tôt, lors de la première enquête flash, le pourcentage de mutants britanniques n’était que de 0,8 % en Bretagne, le deuxième plus faible de métropole.

  • Confinement : l’épidémiologiste Dominique Costagliola espère du « courage politique » - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/confinement-l-epidemiologiste-dominique-costagliola-espere-du-courage-p


    La professeure Dominique Costagliola est épidémiologiste en recherche clinique et biomathématicienne. Elle est directrice de recherches à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique où elle travaille dans le domaine de l’évaluation du médicament contre la covid-19. Elle est membre de l’Académie des sciences et a obtenu le Prix recherche Inserm 2020.
    Photo François Guenet/Divergence

    L’épidémiologiste Dominique Costagliola estime que la situation de la France face à l’épidémie de covid-19 « n’est pas rassurante ». Elle plaide pour une décision rapide de confinement face à une attente « difficilement supportable pour les gens ».

    Quelle est votre analyse de la situation épidémique en France aujourd’hui ?
    Elle n’est pas rassurante : les indicateurs sont tous en augmentation, que ce soient le nombre de nouveaux diagnostics et les taux de positivité. Ils restent assez voisins dans toutes les tranches d’âge, y compris chez les 0 à 9 ans. On compte aussi des nombres de personnes hospitalisées un peu au-dessus de ceux de fin octobre, lorsque la décision du deuxième confinement a été prise. Depuis le début de l’année, on est toujours sur un plateau haut qui monte lentement mais sûrement, de façon inexorable.

    Que peut-il se passer, si l’on ne fait rien ?
    On est au début d’une courbe exponentielle. Les modèles prédisent des explosions qui auraient lieu entre la deuxième quinzaine de février et la première de mars. Si l’on a vraiment un variant dominant qui est 50 % plus transmissible - je ne retiens pas le pourcentage le plus pessimiste -, on va avoir des nombres de cas et d’hospitalisations qui seront bien au-dessus de ceux de l’année dernière lorsqu’on est monté à 7 000 patients en réanimation. De plus, ces modèles tiennent compte d’une vaccination plus importante que celle que l’on pourra vraiment réaliser car on sait maintenant que l’on aura moins de doses qu’espéré.

    Votre sentiment sur ces modélisations inquiétantes ?
    J’ai présenté un exposé sur cette thématique précise, mercredi, lors d’une séance de l’Académie des sciences. Je suis sortie plutôt déprimée de la préparation de mon intervention. Et encore, j’ai choisi la valeur de 1,2 pour le taux de reproduction du virus (le nombre de personnes que contamine une personne infectée, NDLR) plutôt que la valeur 1,5, parce qu’elle me faisait trop peur….

    Que faut-il faire pour éviter ce scénario catastrophe ?
    On observe, à l’évidence, une fréquence grandissante de variants anglais, qui se répliquent plus, et présentent donc un taux de reproduction de base plus élevé. Si on veut le contrôler au même niveau, il faut davantage de mesures, plus efficaces.

    Vous préconisez un confinement préventif depuis début janvier. Le gouvernement semble jouer la montre pour tenter de le faire accepter par la population. Est-ce la bonne tactique ?
    On attend mais je me demande bien quoi, en fait… Là, ça fait dix jours que l’on nous dit : « Il va y avoir des mesures ». Vous croyez que ce temps d’attente, c’est facile à supporter pour les gens ? Le remède n’est-il pas pire que le mal ? Je ne dis pas que c’est facile de décider précocement, alors qu’on n’a pas l’impression d’être sous la vague. Mais c’est ça, le courage politique.

    Que pensez-vous de la manière dont sont prises les décisions difficiles en France dans le contexte de la covid-19 ?
    On a le sentiment qu’au final, ces décisions reposent pour l’essentiel sur une seule personne. Je ne crois pas que cela soit raisonnable même si cette personne a été élue au suffrage universel.

    Il se dit que l’appel à des mesures rapides du président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, n’a pas été apprécié par Emmanuel Macron. Sentez-vous que les scientifiques sont désormais moins écoutés par le gouvernement ?
    J’entends bien mais je n’en suis pas le témoin. Je ne vais pas trancher sur quelque chose pour laquelle je n’ai pas de données parce que ce n’est pas mon genre.

    Vous a-t-on proposé de faire partie du Conseil scientifique ?
    On ne me l’a pas proposé mais je connais bien beaucoup de ses membres. Moi, mon rôle c’est d’avoir une parole libre. C’est bien qu’il y ait des gens dedans. Et c’est bien qu’il y en ait en dehors.

    Vous défendez aussi l’idée d’expérimentations en France pour bénéficier de données qui permettraient de réduire l’impact de la crise sur les écoles, le monde du spectacle, les restaurants, etc.
    Je pense que s’il y avait la possibilité d’expérimenter ici ou là, on aurait maintenant des données pour savoir ce qui fonctionne ou pas. En France, au nom de l’égalité, il faut que tout marche d’un seul tenant. Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée.

    Les dernières informations sur la crise de la covid-19
    Doit-on aller jusqu’à fermer les écoles ?

    Comme les vacances arrivent, je pense qu’il y a peut-être l’opportunité de les rallonger un peu, ce qui permettra de bien envisager les choses. Sur les écoles, je tiens d’ailleurs à clarifier un point : je ne critique pas du tout le fait de les laisser ouvertes, je comprends complètement cela. Ce qui ne va pas, c’est de prétendre qu’il ne s’y passe rien (en matière de contamination, NDLR). Car ça laisse libre de ne rien faire, de ne pas dépenser d’argent. Au contraire, je pense que l’on peut faire des choses : placer des détecteurs de CO2, équiper des salles que l’on ne peut ouvrir, avec des extracteurs. Des propositions ont été faites en ce sens mais elles ont été refusées puisqu’on nous a dit que tout allait bien. On pourrait aussi éviter d’avoir une définition de cas contacts qui soit différente de celle utilisée dans tout le reste de la société. Si on sait que l’on va avoir un peu de risques (de contaminations, NDLR), on fait de la politique de réduction et on l’affiche.

    Et pour les universités ?
    Je ne critique pas non plus le fait de vouloir les laisser ouvertes. Je ne suis pas économiste mais l’un des problèmes principaux des étudiants, c’est d’avoir perdu leurs revenus, de ne plus avoir de petits boulots. Et quand vous n’avez pas de quoi vivre, vous ne pouvez pas avoir un bon moral. Il y a aussi le côté vie sociale qui est aussi un élément important.

    Pensez-vous que la Bretagne, région moins touchée par l’épidémie, pourrait bénéficier d’un confinement à la carte, moins strict ?
    C’est une région où l’épidémie progresse avec un R supérieur à 1. Mais le taux d’incidence reste plus faible que partout ailleurs. La question de mesures différenciées se pose, je trouve. Mais il faut tenir compte de la complexité en matière de déplacements entre régions. Imaginez la situation si beaucoup de monde souhaite rejoindre la Bretagne car il se dit qu’on est confinés partout, sauf là-bas…

    La vaccination a été présentée comme l’espoir de sortir de cette crise. Est-ce toujours le cas ?
    ll y a une réelle difficulté d’approvisionnement mais j’ai du mal à voir si ce problème est durable ou si les capacités vont réaugmenter dans les prochaines semaines. Les gens découvrent ce que les connaisseurs de la vaccination savent de longue date : avoir le vaccin, ça n’est presque rien. Certes, c’est formidable qu’ils existent et que l’on ait pu montrer qu’ils sont efficaces pour prévenir les formes symptomatiques, surtout dans un délai aussi court. On aurait pu ne pas en avoir du tout ! Néanmoins, ce sont la production, la logistique et l’acceptabilité qui sont les déterminants majeurs du taux de couverture que l’on aura, afin de combattre cette épidémie. Les vaccins, ce n’est pas de la production standard. Il s’agit de matériel biologique, c’est complexe. On est en train de le réaliser mais on pouvait l’anticiper. En tout cas, il ne s’agit aucunement d’un complot des firmes pour ne pas vendre un produit qu’elles ont mis au point…

    Olivier Véran n’a pas retenu l’avis de la Haute autorité de santé pour rallonger la période entre deux doses de vaccins Pfizer. Comprenez-vous ce choix ?
    Moi, mon genre, c’est de me faire une idée basée sur des données. C’était une des raisons pour lesquelles je trouvais déraisonnable le fait que l’on change le calendrier vaccinal parce que ça reposait sur des supputations d’un certain nombre de personnes, peut-être fondées, mais on n’avait pas de données sous la main pour être sûr que c’était vrai. La FDA (l’agence du médicament américaine, NDLR) a eu la même position.

    Va-t-on vers une covid-19 qui deviendrait une maladie saisonnière ?
    À l’évidence on voit bien que ce virus circule plus facilement durant l’hiver. C’est un constat dans tous les pays d’Europe, peu importe leur type de gestion de la crise. Il y a donc cette composante saisonnière mais de quelle ampleur est-elle ?… Peut-elle être contrebalancée par la présence de variants plus transmissibles ? Il est trop tôt pour le dire, on n’a pas une série suffisamment longue pour pouvoir affirmer que cela sera blanc, noir, jaune, vert, rouge.

    Outre les vaccins, les médicaments à l’étude sont-ils un motif d’espoir ?
    Concernant les anticorps monoclonaux, des données émergent, ils ont l’air d’être utiles, à condition d’être proposés très précocement, en médecine de ville, bien avant d’être à l’hôpital. Il y a beaucoup d’essais en cours et d’autres pistes qui sont évaluées à l’heure actuelle pour des traitements un peu à tous les stades de la maladie. Les antiviraux testés pour l’instant ont été décevants. Il y a des choses qui ont l’air d’être utiles pour la phase la plus inflammatoire de la maladie. Néanmoins, on a perdu beaucoup de temps avec des traitements pour lesquelles les études ont montré qu’ils ne servaient à rien et avec d’autres qu’on n’aurait pas dû essayer mais qui ont été testés pour des raisons diverses.

    L’épidémiologie est devenue une passion française… Des non-spécialistes s’expriment sur les plateaux télé et les réseaux sociaux, cela vous agace-t-il ?
    Ce qui m’agace, ce sont les gens qui, quel que soit leur statut, disent n’importe quoi. C’est arrivé à des épidémiologistes et des non-épidémiologistes. Ils m’énervent les uns comme les autres. En revanche, quelqu’un peut très bien s’être formé sur le tas sans avoir ce titre et dire des choses pertinentes. Mais quand des gens ont affirmé que Didier Raoult était épidémiologiste, ça m’a beaucoup énervé. Il est microbiologiste, mais pas épidémiologiste, ni infectiologue.

    Vous pensiez partir bientôt à la retraite… et l’épidémie est arrivée. Pour combien de temps comptez-vous rempiler ?
    La fonction publique est relativement inexorable… J’ai déjà reçu le papier qui me dit que je suis « rayée des cadres », un terme tellement élégant. Il est arrivé le 18 décembre dernier, à l’âge limite de mon grade, c’est-à-dire, pour quelqu’un né en 1954 et compte tenu du système actuel de retraite, à l’âge de 66 ans et sept mois. Je suis pour l’instant en maintien d’activité. Car quand vous êtes directeur de recherche, vous pouvez le demander jusqu’à la fin de l’année scolaire commencée, en l’occurrence jusqu’au 31 août. Après je vais être « émérite ». Mais comme je suis responsable d’un projet européen, j’en ai pris pour cinq ans, en juillet dernier, afin de le mener à échéance.

  • au détour de l’article, annonce de la mise en place d’une stratégie de dépistage des variants

    Covid-19 : 15 cas de variant anglais détectés en Bretagne, un chiffre en trompe-l’œil - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/covid-19-15-cas-de-variant-anglais-detectes-en-bretagne-un-chiffre-en-t

    Selon l’ARS, 15 cas de variant britannique du Sars-Cov-2 ont, pour l’instant, été détectés en Bretagne. Mais il ne s’agit que de ceux confirmés par séquençage et leur nombre pourrait être beaucoup plus important.

    Combien y a-t-il de cas de variant britannique du Sars-Cov-2 détectés en Bretagne ? C’est la question que nous avons posée, lundi, à l’Agence régionale de santé. Ce vendredi, la réponse est tombée : selon des données épidémiologiques arrêtées à jeudi, l’ARS en a comptabilisé seulement 15 : trois dans le Finistère, cinq dans le Morbihan, un dans les Côtes-d’Armor et six en Ille-et-Vilaine. Rassurant. Par ailleurs, aucune trace des variants sud-africain et brésilien n’a été repérée. Doublement rassurant.

    Néanmoins, ces données doivent être prises avec précaution car il ne s’agit que des cas confirmés par séquençage, une opération longue mais précise qui n’est menée que lorsque de forts soupçons de variant britannique existent. Selon nos informations, les tests issus de clusters hospitaliers au CHRU de Brest ont ainsi été envoyés pour séquençage au Centre national de référence de l’Institut Pasteur car l’accélération du nombre de cas y paraissait suspecte. Elle pouvait être liée à la contagiosité plus forte du variant britannique. Mais aucune trace n’a été détectée dans les prélèvements envoyés.

    Pour l’heure, la circulation du variant britannique dans la région reste donc mal connue : l’ARS dit ne disposer que des données de l’enquête flash des 7 et 8 janvier qui donnait un pourcentage de 0,8 % des tests positifs en Bretagne, bien en dessous de la moyenne française, de 3,3 %. La deuxième enquête a commencé, cette semaine, mais les résultats ne sont pas attendus avant une dizaine de jours.

    Changement de doctrine
    L’ARS avait annoncé, il y a trois semaines, que le CHU de Rennes devait réaliser du séquençage sous peu. Ce vendredi, elle nous confirme simplement que « les deux centres hospitaliers universitaires de la région travaillent au développement de leurs capacités ».

    Mais la stratégie de traque des variants connus est en train de changer : depuis le 23 janvier, la Direction générale de la santé préconise de doubler les tests PCR positifs d’un second test PCR, dit « de criblage de variants ». Cette PCR spécifique est réalisée avec des kits détectant un ou plusieurs variants connus à ce jour et a minima le variant britannique. L’Agence régionale de santé dit travailler « actuellement avec l’ensemble des laboratoires de la région au déploiement progressif de cette nouvelle procédure ». C’est d’ailleurs elle qui a permis de détecter tout récemment six cas de variant britannique dans un établissement scolaire de Concarneau. Ils ne figurent pas parmi les 15 qui nous ont été annoncés par l’ARS. Avec la généralisation de cette technique PCR, la détection de nouveaux cas de variants devrait rapidement s’amplifier dans la région.

    • C’est d’ailleurs elle qui a permis de détecter tout récemment six cas de variant britannique dans un établissement scolaire de Concarneau. Ils ne figurent pas parmi les 15 qui nous ont été annoncés par l’ARS.

      donc, ARS aidant, l’établissement scolaire de Concarneau a pu ne pas prendre les mesures de précaution élémentaires, faire comme si de rien n’était, et s’économiser, à lui et à la sécu, le suivi rébarbatif et superfétatoire des éventuelles chaînes de contamination au variant briton, pas si contagieux que ça hein faut pas exagérer non plus ?

  • Amiante : reprise de l’enquête sur l’entreprise Everite - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/amiante-reprise-de-l-enquete-sur-l-entreprise-everite-22-01-2021-126928


    Photo d’illustration Benoît Tréhorel.

    La cour d’appel de Paris a ordonné la reprise de l’enquête sur l’entreprise Everite de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) en infirmant pour la première fois un non-lieu dans un dossier lié à l’amiante, ont indiqué, ce vendredi, une source judiciaire et l’Association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva).

    La chambre de l’instruction de la cour d’appel était saisie par des familles de victimes qui se battent pour obtenir un procès. Elle a renvoyé le dossier aux juges d’instruction du pôle santé publique de Paris pour qu’ils reprennent leurs investigations en vue d’éventuelles mises en examen de responsables de l’entreprise.

    Le parquet général a annoncé à l’AFP qu’il avait formé un pourvoi devant la Cour de cassation, désormais chargée de confirmer, ou non, cette interprétation juridique inédite.

    Cette décision vient en effet contredire, pour la première fois, une analyse établie en 2017 par les juges d’instruction et le parquet du pôle santé publique de Paris, qui rendait quasiment inéluctable l’absence de procès pénal dans les dossiers de l’amiante.

    Expertise judiciaire de 2017
    Pour rendre ce non-lieu en décembre 2018, les magistrats s’étaient appuyés, comme dans d’autres dossiers auparavant, sur une expertise judiciaire définitive de février 2017 qui estimait impossible de déduire avec précision le moment de l’exposition des salariés à cette fibre cancérogène, ni celui de la contamination.

    Par conséquent, il était impossible, selon les magistrats, d’établir les responsabilités pénales de tel ou tel dirigeant.

    Depuis lors, une quinzaine d’affaires liées au scandale de l’exposition à ce matériau interdit en France en 1997 ont pris ou devaient prendre le chemin d’un non-lieu.

    Le 16 octobre 2020, la famille de deux frères jumeaux, qui ont travaillé de 1954 à 1991 sur le site d’Everite à Dammarie-les-Lys et sont décédés des suites d’un mésothéliome (un cancer de la plèvre spécifique de l’amiante), avaient contesté le non-lieu lors d’une audience devant la cour d’appel.

    Dans son arrêt trois mois plus tard, la cour d’appel estime que « l’intoxication résulte selon les experts d’un processus + d’accumulation + des fibres respirées » et que, de fait, « c’est toute la période d’exposition qui contribue à la maladie et/ou au décès ». Ainsi, « chaque dirigeant successif peut avoir participé, à son échelle de responsabilité, à l’exposition des salariés aux fibres d’amiante », poursuit-elle.

    Trois ans de plus perdus

    « Si les victimes de l’amiante peuvent se féliciter de cette victoire qui leur redonne espoir qu’un procès de l’amiante puisse enfin avoir lieu, elles déplorent, en revanche, les errements des juges d’instruction sur des aspects évidents et connus depuis des décennies, qui ont fait perdre trois ans de plus sur un dossier ouvert depuis un quart de siècle », écrit l’Andeva dans son communiqué.

  • Ajouter un autocollant sur votre plaque d’immatriculation est désormais interdit - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/ajouter-un-autocollant-sur-votre-plaque-d-immatriculation-est-desormais


    Pour changer de numéro de département, il est désormais obligatoire de changer la plaque d’immatriculation.
    Le Télégramme/Claude Prigent

    Vous vivez hors de Bretagne et avez collé un autocollant sur votre plaque pour rappeler vos origines ? Vous risquez désormais une amende de 135 euros pour plaque non conforme. Tel en a décidé la Cour de cassation.

    Fini, l’autocollant « 29 » et le drapeau breton collés sur votre plaque d’immatriculation à la place du « 75 ». La Cour de cassation a, selon Le Point, donné raison aux fabricants de plaques, qui réclamaient, en opposition aux fabricants d’autocollants départementaux, l’interdiction de ce procédé souvent utilisé par les automobilistes dont le véhicule est immatriculé ailleurs que dans sa région d’origine.

    Rappelons que depuis 2009, les deux chiffres du département ne font plus partie intégrante de l’immatriculation des véhicules français : celle-ci est composée de deux lettres, trois chiffres et deux lettres qui n’ont aucune signification géographique. À la suite de protestations, le gouvernement avait finalement accepté de conserver un encart bleu, sur la partie droite, sur lequel figurent le numéro de département et une illustration régionale.

    Il ne sera désormais plus possible, donc, de changer ces deux éléments via un autocollant. La plaque serait alors considérée comme non conforme et l’automobiliste sanctionné d’une amende de 135 euros, majorée à 750 euros s’il ne se met pas en règle.

    Le Point précise toutefois qu’il est toujours possible de faire fabriquer un nouveau jeu de plaques figurant le département de son choix, au tarif de 65 euros la paire.

    Grande victoire des fabricants de plaques contre les marchands d’autocollants !

    • Ah ben merde : c’est le jour où j’ai acheté une paire d’autocollants « 34 » que j’ai collés sur mes plaques « 92 » que j’ai arrêté de me faire klaxonner à longueur de temps (et de devoir expliquer à mes enfants pourquoi le monsieur m’a fait un doigt d’honneur en me faisant une queue de poisson).

    • Voilà qui donne un bon résumé du cerveau malade des pseudo-"zélites" françaises que le monde nous envie...
      Interdire, normer, formater, ils ne savent faire que ça.
      S’occuper des vrais problèmes, en revanche, pas question.
      Quand on changera de régime, il faudra purger ces parasites.

    • deux jours plus tard, nouvel article du même quotidien sur ce sujet qui fâchent : les autocollants sur les plaques d’immatriculation

      Plaques d’immatriculation : cet autocollant auquel beaucoup adhèrent… - France - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/plaques-d-immatriculation-cet-autocollant-auquel-beaucoup-adherent-21-0


      La loi est claire : rien ne doit altérer l’intégrité de la plaque. Le contrevenant risque une amende de 135 euros, majorée à 750 euros s’il ne se met pas en règle.
      Photo Claude Prigent

      Coup porté à la liberté des automobilistes ? Attaque contre les identités régionales ? N’allons pas si loin mais la Cour de cassation a bien confirmé l’interdiction d’apposer un autocollant régional ou départemental sur sa plaque minéralogique. Et, quoi que l’on puisse penser du sujet, il fait parler car beaucoup y sont attachés.

      Ce n’est pas une nouveauté mais un rappel d’un arrêté qui remonte au 9 février 2009 : dans une affaire qui oppose un fabricant de plaques d’immatriculation à une entreprise commercialisant des autocollants décorés des logos des régions et des départements, la Cour de cassation vient de confirmer l’interdiction d’ajouter un sticker sur l’encart bleu à droite de la plaque minéralogique de son véhicule. Ce que font pourtant, le plus souvent en toute impunité et souvent en ignorant qu’ils sont en infraction, nombre de conducteurs désireux d’arborer fièrement les « couleurs » de leur région d’origine (ils sont le plus souvent vendéens, via le fameux cœur rouge, mais aussi alsaciens, corses ou bretons). Ou, à l’inverse, d’anciens habitants de la région parisienne nouvellement installés en province qui masquent ainsi par une simple vignette leur département d’origine pour leur nouveau lieu de résidence afin d’éviter d’être traités régulièrement de « Parigot », ce qui se fait encore beaucoup un peu partout dans l’Hexagone…

      La loi est pourtant claire : rien ne doit altérer l’intégrité de la plaque. L’article 9 de l’arrêté du 9 février 2009 précise que l’identifiant territorial ne peut être reproduit sur celle-ci « que par le seul fabricant de plaques ou de matériau réfléchissant titulaire d’homologation ». Donc par le professionnel, lui-même. Le contrevenant risque une amende de 135 euros, majorée à 750 euros s’il ne se met pas en règle.

      Les raisons d’une telle pratique
      Et pourtant l’utilisation de ces autocollants est « une pratique assez répandue, estime Benoît Ginet, président de la société Eplaque, même s’il n’y a pas de sources officielles en la matière. Cette solution est d’abord économique : elle permet, quand vous achetez un véhicule, de changer un logo qui vous dérange pour, en moyenne, 4 euros pour deux plaques contre un achat qui vous coûtera au moins 20 euros ou 30 euros au minimum, sans compter la pose. De plus, ça permet de pallier un mécontentement face aux identités de certaines régions : si c’est aussi répandu en Alsace, c’est parce que les habitants n’ont jamais aimé l’appellation Grand Est… ».

      Les fabricants de plaques d’immatriculation sont aujourd’hui dans une situation économique assez catastrophique !
      Benoît Ginet explique le système adopté en 2009 par un lobbying de la part des fabricants de plaques pour des enjeux économiques mais aussi pour des questions de sécurité car la plaque c’est un élément d’identité du véhicule. « Changer le logo en trois minutes risquait de rendre plus difficile l’identification de la voiture. Mais est-ce que l’arrêt de la Cour de cassation va pousser les forces de l’ordre à être plus sévères en la matière, j’en doute. Elles ont déjà beaucoup à faire… ».

      « Les vrais problèmes… »
      Pierre Chasseray, président de l’association 40 Millions d’automobilistes, pense, à l’inverse, que la pose de ces autocollants est « très rare ». Il regrette ce combat dont il considère qu’il cache l’essentiel : « Je doute que l’usager comprenne vraiment ce qu’il y a derrière cette histoire d’autocollant… Et pourtant, derrière, il y a une vraie problématique. Les fabricants de plaques d’immatriculation sont aujourd’hui dans une situation économique assez catastrophique, face à laquelle on ne leur propose aucune solution ! Par exemple, sachez que pour fabriquer une plaque d’immatriculation, vous n’avez pas besoin d’une pièce d’identité, vous pouvez usurper la plaque de quelqu’un sans difficulté, des fabricants me l’ont raconté. On peut même se lancer dans la fabrication de plaques clandestines, sans aucun problème ! C’est ça, la vraie problématique des fabricants professionnels car ça prouve que le système n’est pas sécurisé et ça leur fait perdre du chiffre d’affaires. Et face à la concurrence déloyale et à la fraude, ils n’arrivent pas à obtenir gain de cause là-dessus auprès des parlementaires. Alors, ils finissent par se rabattre sur des petits dossiers comme cette histoire d’autocollants, qui va cliver, alors que l’essentiel du problème est ailleurs ! ».

  • À Nantes, un candidat médicament novateur contre la covid-19 - Nantes - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/a-nantes-un-candidat-medicament-novateur-contre-la-covid-19-18-01-2021-

    Il s’appelle Xav-19. Conçu par la start-up nantaise Xenothera, ce candidat médicament dans le traitement de la covid-19 vient d’entrer dans une deuxième phase d’essai clinique. Revue de détail, en direct du CHU de Nantes, pilote au niveau national.

    1 Incubation à Nantes
    Chef du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Nantes, le Pr François Raffi court après le temps. Tout comme le Dr Benjamin Gaborit, infectiologue de 36 ans, qui coordonne à ses côtés, depuis l’été 2020, un essai clinique inédit. Il s’agit de tester le Xav-19, cette molécule nouvelle génération conçue par la start-up nantaise Xenothera. Elle permettrait de bloquer la multiplication du virus de la covid-19 et deviendrait, si cela fonctionne, un médicament de référence dans le traitement de la maladie. La phase 2B de l’essai clinique Polycor a démarré lundi 11 janvier, suite au feu vert de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), fin décembre 2020. 400 patients d’une quarantaine d’hôpitaux français, dont six dans le Grand Ouest, devraient intégrer rapidement ce protocole, coordonné par le CHU nantais. Rennes, Vannes et Quimper y figurent déjà. Cinq administrations de la dose-test ont eu lieu la semaine dernière, dont trois à Nantes.

    2 « Un heureux concours de circonstances »
    « Tout cela est lié à un heureux concours de circonstances », rappelle le Pr Raffi. En mars 2020, la jeune société Xenothera, nantaise elle aussi, nous a approchés en disant qu’elle développait des anticorps polyclonaux spécifiques, différents des produits industriels déjà existants contre les coronavirus. À part les soins de support respiratoires, nous étions bien démunis pour la prise en charge des premiers malades de la covid-19. La direction du CHU a validé le partenariat. Nous avons saisi cette opportunité pour proposer un projet scientifique cohérent permettant d’évaluer cette molécule. Face à la crise sanitaire, l’enjeu est de participer à l’effort de guerre ».
    […]

    péage facile à contourner

    • le peptide du CNRS qui englue les spikes v1.0, il en est où ?

      X-pharma a été bloqué quelque part dans le tuyaux de la HAS, ou bien ?

      il était question de faire un spray, si je me souviens bien ; les gars disaient être capables d’adapter la forme du peptide à un nouveau variant en à-peu-près un mois de temps.

      https://seenthis.net/messages/874074

  • Police : un responsable syndical excédé envoie sa lettre de démission à Darmanin - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/police-un-responsable-syndical-excede-envoie-sa-lettre-de-demission-a-d


    Alexandre Langlois, DR

    Alexandre Langlois est originaire du Morbihan, policier à Paris mais aussi secrétaire national du syndicat Vigi. Il a fait savoir au ministère de l’Intérieur qu’il désirait démissionner de la police. Il s’en explique.

    Pourquoi cette volonté de claquer la porte ?
    J’ai 38 ans, je suis policier depuis 2006. Aujourd’hui, on a franchi un cap parce qu’il n’y a plus de contrôle citoyen de la police possible. La loi « Sécurité globale » va faire que les vidéos que l’on voit aujourd’hui, ne pourront plus être tournées demain. Les comportements inadmissibles et minoritaires que l’on voit vont pouvoir se généraliser et se faire dans l’impunité la plus totale. Moi, je n’ai plus ma place dans une institution qui s’auto-contrôle, et qui va engendrer ce type de comportements. Sans la vidéo de l’agression du producteur de musique, cette victime aurait fini en prison et ses tortionnaires médaillés ou encore primés.

    Vous parlez aussi de missions de plus en plus liberticides. Quelles sont-elles ?
    Je me suis engagé pour défendre les libertés individuelles, pour que le fort ne puisse pas opprimer le faible. Des valeurs nobles de la Police nationale. Aujourd’hui, on nous demande de faire appliquer des textes de plus en plus liberticides et autoritaires. Depuis la covid, nous sommes exclusivement affectés au contrôle social et non plus au respect du Code pénal. On nous demande d’interdire des manifestations, d’opprimer. En Italie, nos collègues distribuaient des masques aux gens, nous, c’est les contraventions ! Je pense que dans le contexte difficile dans lequel nous vivons, on a un rôle majeur à jouer. On prend des mesures sécuritaires pour résoudre un problème sanitaire, c’est aberrant. Et ça nous détourne de nos vraies missions, qui sont de poursuivre les délinquants et les criminels et d’assurer la paix et la sécurité de nos concitoyens. La délinquance et le crime organisé peuvent prospérer.

    Vous critiquez également les arguments mis en avant par Gérald Darmanin quand il défend la loi « Sécurité globale ». Pourquoi ?
    Parce qu’il existe déjà des textes qui prévoient des sanctions supérieures à celles de la loi aujourd’hui présentée. Mais elles ne sont jamais appliquées. De plus, les violences faites aux policiers ces dernières années ne sont pas réellement en rapport avec des vidéos. Quand des collègues CRS ont reçu des menaces de mort à leur domicile par courrier, c’était suite à la publication de leur nom et affectation au Journal officiel. Quand nos deux collègues ont été assassinés par des terroristes à Magnanville, c’était suite à des données de ressources humaines qui se baladaient sur une clé USB, non sécurisée, qui ont fuité. En aucun cas, des vidéos étaient à l’origine de ces affaires.

    La police est secouée par des affaires depuis quelques mois. Et la gendarmerie ?
    Je pense que pas mal de choses sont étouffées parce que la gendarmerie, et donc l’armée, n’autorise pas l’expression libre de ses membres et la représentation syndicale. Au vu des taux de suicides, on peut estimer qu’il y a aussi un malaise. Après, il y a une différence : les gens qui dirigent la gendarmerie ont commencé comme lieutenant. Ils sont donc sur le terrain et savent de quoi ils parlent. Chez nous, on peut commencer commissaire à 23 ans sans avoir jamais participé à des opérations. Un ancien directeur de la Police nationale, Éric Morvan, était même passé de la préfectorale à la police. Pour moi, ça n’est pas normal.

  • Bronchiolite, bronchite, gastro : beaucoup moins de malades cet automne - Santé - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/bronchiolite-bronchite-gastro-beaucoup-moins-de-malades-cet-automne-12-


    Les passages aux urgences pour bronchiolite

    Les maladies habituelles d’automne-hiver circulent pour l’instant beaucoup moins que les années précédentes. Le respect des gestes barrières et le reconfinement semblent d’une efficacité redoutable contre la bronchiolite, la bronchite et la gastro.

    Bronchiolite du nourrisson, bronchite et gastro-entérite aiguës, le triptyque que toutes les familles redoutent à l’arrivée de l’automne, se révèle beaucoup plus discret cette année. Selon les données de Santé Publique France, les taux de passages aux urgences et de consultation par SOS Médecins pour ces trois maladies, sont deux à quatre fois moins élevés en novembre que les années précédentes.

    Dès septembre, les courbes d’évolution de gastro et de bronchite étaient bien en dessous des précédents crus, et celle de bronchiolite n’a pas connu l’envolée habituelle de début octobre. Merci qui ? « C’est probablement dû à l’efficacité des gestes barrières : se laver les mains et porter le masque », répond, sans surprise, Mathias Wargon, chef de service des urgences et du SMUR du centre hospitalier Delafontaine, à Saint-Denis (93). S’ils n’ont pas suffi à contenir la flambée de covid-19, les gestes barrières auraient maintenu les autres maux à des niveaux bas.

    Les enfants de moins de 2 ans profiteraient des efforts des adultes pour être moins exposés au virus respiratoire de la bronchiolite qui se transmet par gouttelettes et par les mains.

    Le reconfinement engagé le 30 octobre semble avoir parachevé la barrière antivirus et a encore tassé les courbes de la bronchite et de la bronchiolite de la première semaine de novembre (la n°45 sur les graphiques).

    Concernant la grippe, difficile de jouer les Madame Irma : « En Ile-de-France, on est sur les chiffres habituels car l’épidémie n’a pas commencé », constate Mathias Wargon, qui rappelle néanmoins « qu’il n’y a pas eu de grippe » lors de l’hiver australien.

    « Ça sauve des vies »
    Les Français tireront-ils leçon de cela pour maintenir les gestes barrières dans les années futures ? Mathias Wargon l’espère : « Je ne dis pas que toute la population devra rester masquée mais en cas de nez qui coule, de toux, c’est un geste civique que de porter le masque. Le gel hydroalcoolique, il faudrait y en avoir partout, tout le temps. Et il est nécessaire de faciliter l’accès à des points d’eau avec savon… Il faut se laver les mains ! L’hygiénisme c’est un truc du XIXe siècle mais on avait oublié l’importance de ces gestes. Or, quand la bronchiolite et la gastro-entérite circulent moins, ça sauve des vies ».

  • Covid-19 : « La situation est déjà hors de contrôle », estime l’épidémiologiste Catherine Hill - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/covid-19-la-situation-est-deja-hors-de-controle-estime-l-epidemiologist

    L’épidémiologiste Catherine Hill estime qu’il faut « reconfiner, le plus vite possible, et tester massivement la population, avec les grands moyens ».

    Lundi, on a eu l’impression de se réveiller avec un coup de massue sur la tête. Peut-on affirmer que la deuxième vague est arrivée et qu’elle est massive ?
    La situation est tragique. C’était prévisible depuis longtemps, et j’ai lancé l’alerte depuis plusieurs mois. Et oui, la deuxième vague est là. À propos des 52 000 nouveaux cas détectés dimanche, le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, estime que la réalité est sans doute deux fois plus importante. Je pense que c’est plutôt quatre fois plus. En mars, c’est seulement 15 jours après le début du confinement que tous les indicateurs ont cessé d’augmenter. Donc, si on confinait demain, on aurait encore 15 jours d’augmentation en face de nous.

    Quelles mesures s’imposent : durcir le couvre-feu ? Fermer les écoles à la rentrée ? Imposer un confinement ?
    Se poser encore la question de savoir s’il faut étendre le couvre-feu, ou de fermer les écoles signifie que ceux qui la posent n’ont pas saisi l’urgence du moment ! On parle d’attendre les effets du couvre-feu ? Mais c’est terrifiant d’entendre cela. Je peux vous annoncer que les effets du couvre-feu, s’il en a produits, seront à la marge. On se demande s’il faut rouvrir les écoles ? Mais ces questions ne se posent même plus. Il est déjà trop tard. Il faut reconfiner, le plus vite possible, et tester massivement la population, avec les grands moyens.

    C’est l’appel que vous aviez lancé dans nos colonnes… le 17 juillet dernier ?
    Oui ! Il faut faire appel à l’armée pour effectuer les millions de tests qui doivent, à mon sens, être pratiqués chaque semaine. Les mauvais choix ont été faits. Il ne fallait pas attendre que les cas symptomatiques se déclarent pour tester. Il fallait prospecter, et trouver tous les porteurs du coronavirus, surtout les asymptomatiques. Ces derniers représentent au moins un cas sur deux. Il faut les trouver et les isoler. On a fait le contraire ! Quand on dépistait quelqu’un, il était déjà trop tard. Il n’était généralement plus contagieux, mais il avait déjà contaminé ses contacts. Il faut changer complètement de stratégie. Il faut réaliser 20 millions de tests par semaine. Il faut les grouper, ce sera moins cher et plus rapide, et affiner ensuite, si c’est positif.

    Cela signifie que la situation est, à vos yeux, déjà hors de contrôle ?
    Cela ne fait aucun doute. 52 000 nouveaux cas dimanche, cela veut dire au moins 100 000 contaminés, voire 200 000. Cela veut dire que, mécaniquement, dans cinq à dix jours, l’état d’une partie de ces contaminés va se dégrader, on le sait, et nécessiter une hospitalisation. Retenons 5 % : cela fait chaque jour 5 000 malades qui entrent à l’hôpital ! Les établissements ne tiendront pas. Pour la létalité, c’est 0,6 %, c’est-à-dire 600 décès par jour, contre 172 en moyenne ces derniers jours (et environ 800 par jour, au plus fort de la première vague, quinze jours après le confinement, fin mars). Voilà la situation, contre laquelle on ne pourra rien, dans dix ou quinze jours ! On est déjà dans le mur.