• À Quimper, les locations Airbnb détournées pour de la cyber-prostitution - Quimper - Le Télégramme
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    Une retraitée quimpéroise a surpris deux prostituées dans l’appartement, situé dans le quartier de Saint-Marc, qu’elle avait mis en location via la plateforme Airbnb. Le phénomène tend à se développer. Quimper n’y échappe pas.
    Le Télégramme/Thierry Charpentier

    C’est un secret de polichinelle. Chaque jour, à Quimper, des femmes se prostituent dans des appartements loués via Airbnb. Les autorités peinent à lutter contre cette cyber-prostitution.

    La scène remonte à quelques semaines. Une retraitée a décidé de se rendre, sans prévenir, dans l’appartement qu’elle loue sur Airbnb. Elle ne bénéficie pas de grands revenus et ces locations épisodiques arrondissent ses fins de mois. Son bien est situé au sein d’une petite copropriété coquette, dans le quartier de Saint-Marc, à Quimper. Depuis peu, les autres copropriétaires, la plupart âgés, s’étonnent des va-et-vient réguliers d’hommes dans leur résidence. Ils lui en ont fait état. Alors, ce jour-là, elle sonne chez elle. Deux jeunes femmes asiatiques lui ouvrent la porte. À l’arrière-plan, la propriétaire aperçoit le canapé-lit défait et des préservatifs placés bien en évidence sur des meubles. Elle comprend instantanément qu’elles se livrent à la prostitution. Les deux femmes s’en sont allées sans demander leur reste. La retraitée n’a pas porté plainte.

    « Sur Quimper, il y a environ sept propositions par jour »
    Bien des appartements proposés à la location servent de base arrière pour des rendez-vous sexuels tarifés. Mardi après-midi, un site internet « d’annonces libertines » proposait, pour la ville de Quimper, 66 profils « d’escort girls » qui annoncent leurs mensurations, leurs horaires et fixent rendez-vous dans un « appart privé discret ». Chacune a sa ville de référence mais rayonne, sur une semaine, sur deux à trois autres cités. Ainsi, l’une d’elles, basée à Dourdain (35) peut se rendre à Dinan, Quimper et… Lens. Une autre se définit « de passage » à Quimper, Nice, Grenoble et Lorient. « Elles tournent sur la France et même parfois sur l’Europe », explique un policier qui tente de garder un œil sur le phénomène.

    D’autres sites de petites annonces gratuites proposent également des relations sexuelles tarifées « dans un appartement sécurisé, calme et discret ».

    « Tous les cinq jours, ça change. Sur Quimper, il y a environ sept propositions par jour. Sur ce nombre, deux ou trois de ces jeunes femmes sont des locales. La plupart sont des toxicomanes accros à l’héroïne. L’argent récolté leur permet de financer leur consommation », complète un autre policier.

    « Très peu d’affaires remontent au pénal »
    Les autorités peinent à combattre ce phénomène car en France, « la prostitution est tolérée dès lors qu’elle s’effectue sans aide ou incitation extérieures, pour le seul compte de la personne prostituée et de son plein gré », précise le site de l’Office Central pour la répression de la traite des êtres humains (l’OCRTEH), qui ne peut que constater que « l’expansion du réseau Internet a favorisé et développé une « cyber-prostitution » par les sites d’« escort-girls » et leurs « city-tours ».

    Faire tomber des réseaux, souvent internationaux, est plus que jamais un travail de longue haleine… « _Les filles qui tournent sur plusieurs villes se sont souvent fait confisquer leur passeport à leur arrivée en France et sont obligées de se prostituer. On leur promet de le leur rendre à partir d’une certaine somme récoltée », poursuit l’enquêteur, qui a en tête des exemples de démantèlement de filières « qui parquaient les filles dans des appartements, dans le 9-3 ».

    Contactée, Béatrice Nectoux, magistrate du parquet de Quimper en charge des violences sur personnes vulnérables, concède que « très peu d’affaires remontent au pénal. C’est compliqué. Ce sont souvent des jeunes femmes qui ne vont pas révéler les choses, qui sont sous emprise ».

    En complément
    « Louer à des prostituées, c’est faciliter l’exercice de la prostitution »
    Parfois, les propriétaires qui ont manqué de vigilance sur les faits et gestes de leurs locataires peuvent être inquiétés. En 2017, un retraité de l’armée de l’air, propriétaire de dix appartements, dont quatre situés au niveau de l’avenue de la Gare, à Quimper, avait comparu pour proxénétisme hôtelier. Il avait finalement été relaxé.

    Locations hebdomadaires, puis journalières
    Les faits remontent aux années 2012 à 2014. Le site Leboncoin.fr règne en maître. L’homme qui comparaît est alors âgé de 49 ans et utilise le site en question pour louer ses appartements au mois. Confronté à des impayés, il se tourne vers les sites Vivastreet.com et Abritel.fr, et passe aux locations hebdomadaires, puis journalières en mettant en avant le caractère discret de ses appartements. C’est là que la justice commence à tiquer, d’autant qu’il ne se faisait payer que par mandat cash. En 2013, cela lui a rapporté 42 520 €, dont 26 600 € pour les seules locations de l’avenue de la Gare.

    « Tout se faisait derrière mon dos »
    Tout dérape en décembre 2013, quand deux jeunes sud-américaines se rendent au commissariat de Quimper pour déposer plainte à son encontre après une altercation sur fond de problème de plomberie… Ils s’avèrent qu’elles sont « escort-girls », comme d’autres de ses locataires, quant à elles espagnoles. « Tout se faisait derrière mon dos. J’ai été dupé ! Je suis droit dans mes bottes », s’était-il exclamé lors de son procès, en juin 2017. En requérant trois mois de sursis et 15 000 € d’amende, le procureur lui avait rétorqué qu’on « pouvait être droit dans ses bottes et patauger dans la boue. Louer à des prostituées, c’est faciliter l’exercice de la prostitution ». Après un mois et demi de délibéré, le tribunal avait relaxé le prévenu.

  • Le centre-ville sous l’œil d’une caméra
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    Elle est active depuis quelques jours. La première caméra de vidéo protection sur voie publique scrute la place Saint-Corentin. Quatre autres sont en cours d’installation. Difficile d’échapper à son œil qui surveille la place Saint-Corentin, à l’angle de la rue Kéréon. Le boîtier blanc surplombant le parvis de la cathédrale depuis le haut d’un mât est la première caméra de vidéo protection installée sur la voie publique à Quimper. Elle filme 24 h/24 depuis quelques jours. Promesse de campagne de Ludovic (...)

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