• Il y a même (presque) deux guides du féminisme pour les hommes… | Singulier masculin
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    Le premier est retiré de la vente

    Il y a quelques semaines, j’annonçais qu’il y a un « Petit Guide du #féminisme pour les hommes« , de Jérémy Patinier. Patatras, il est retiré de la vente. Pour #plagiat. Que s’est-il passé ? Je me doutais bien qu’il y avait quelques « récupérations » de textes trouvés ailleurs, dans le texte de Patinier, et qu’il manquait de certaines références. Je ne m’en étais pas formalisé car l’ensemble me paraissait un joli bouquet.

    Une blogueuse, Noémie Renard, qui tient le blog Antisexisme.net, a reconnu des phrases qu’elle avait écrite jadis (c’était en 2011). Et elle considère qu’il aurait surtout été correct de mettre en référence une étude sur laquelle elle s’était appuyée pour ce bref texte, étude de l’Université de Liège. Intriguée, elle a un peu fouillé et reconnu une autre idée provenant du blog d’Anne-Catherine Husson, Ça fait genre, et trouvé à nouveau que plusieurs phrases avaient été collées. De là, décortiquant le texte, elle en a trouvé d’autres, dont une de Wikipedia…

    La nouvelle, que Noémie Renard lance sur Twitter, est reprise par Pauline Grand d’Esnon, sur le site Néonmag.fr. avec quelques commentaires. Et de là, on la trouve dans les medias mainstream et peu féministes, dont Le Figaro, BibioObs, Libération, et des médias du web.

    Jérémy Patinier se défend et s’excuse. Il dit qu’il a fait un travail de journaliste et que malheureusement, des sources de ses lectures de deux années n’étaient plus précises… Oui mais voilà, il a publié un livre, qui se vend (même si les profits vont à une association de lutte contre les violences faites aux femmes dit-il), et on peut parler juridiquement de plagiat pour ces divers extraits de quelques paragraphes, faute de guillements et de références pour ces citation cachées. L’auteur se dit prêt à comparaître en justice, d’ailleurs.

    Et là dessus, l’éditeur Textuel a pris la décision de retirer le livre de la vente, en déclarant que son honneur était atteint et qu’il allait donner suite judiciaire aussi…

    En dehors de ce fait, ce qui est cocasse, c’est de constater qu’effectivement les journalistes n’ont pas peur de récupérer les infos de leurs collègues et de reprendre des mots et des phrases lues ailleurs, en n’utilisant que partiellement les guillements quand ils y sont obligés. Et en étant vagues sur les références. Et parfois en rajoutant une info de leur cru. Là aussi il faudrait faire un pistage. Ainsi le démenti de l’auteur est souvent évoqué comme « L’auteur nous déclare… » alors qu’il parait ailleurs s’être exprimé lui aussi sur Tweeter d’abord …

    Et que l’idée selon laquelle cet homme favorable au féminisme a ainsi exploité « à son profit » le travail de féministes, cette idée a été reprise rapidement en boucle. C’est dommage pour un travail où il y avait aussi beaucoup d’idées originales. Mais le mal est fait. L’auteur, surtout en tant que favorable au féminisme, n’aurait pas dû faire cela. Et certains en profitent…
    Mais un second est apparu il y a peu !

    En effet, on annonce la parution de « Le Guide du Féminisme pour les hommes et par les hommes », de Mickael Kaufman et Michael Kimmel, chez l’éditeur Massot. Les deux auteurs sont connus comme politologue et sociologue et tous deux militants de l’égalité femmes-hommes. Leur livre est paru aux Etats-Unis en 2011 déjà, mais la parution française a été adaptée à 2018 par les auteurs. L’un d’eux s’en explique dans Le Point (ici).

    Je n’ai pas lu le livre, j’en parlerai dans quelques semaines.

    Et déjà certains journalistes se plaignent qu’il y a pléthore sur le sujet du féminisme ! en ce printemps de Metoo !

    Merci à un lecteur, Simon, qui m’a mis sur la piste de ces infos.

    #allié