• Debbie Africa. 39 ans derrière les barreaux | L’Humanité
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    La vie de cette militante née en 1956 a basculé le 8 août 1979, alors qu’elle était enceinte de huit mois et demi. Ce matin-là, vers 5 heures, les policiers font irruption au sein de cette communauté africaine-américaine écologiste de Philadelphie. Ils y arrêtent neuf membres, qui seront condamnés à des peines de trente à cent ans de prison, accusés du meurtre d’un policier. Aucune preuve de leur culpabilité ne sera pourtant jamais apportée devant la justice. Fondée par John Africa, Move dérangeait le maire conservateur de Philadelphie par sa philosophie, celle de l’égalité des droits, et par son action sociale concrète auprès des sans-voix. L’ancien condamné à mort Mumia Abu-Jamal, qui purge toujours une peine de prison à vie, s’était fait connaître comme journaliste en suivant l’actualité de cette communauté. Sa couverture du procès des « Neuf de Move » lui valut l’inimitié de la police.

    Debbie Africa est la première des membres de Move à bénéficier de la liberté conditionnelle. Six autres sont toujours derrière les barreaux. Deux personnes ne sortiront, elles, jamais de prison : Merle et Phil Africa, décédés en 1998 et 2015. La communauté pacifiste Move fut décimée une nouvelle fois en 1985, quand les autorités s’emparèrent de leur immeuble en larguant des explosifs par hélicoptère. 10 000 coups de feu furent tirés par la police.