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  • Derrière le cas de CNews, le consensus néolibéral contre le pluralisme réel - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Derriere-le-cas-de-CNews-le-consensus-neoliberal

    Par conséquent, cette affaire révèle un problème encore plus profond des démocraties libérales : le décalage entre la théorie et la pratique. En effet, si le système politique se targue de garantir une égalité formelle, il n’en est rien de l’égalité réelle. Ce constat est vrai pour la question sociale, comme pour la question culturelle. En dictant l’agenda et le cadrage des faits sociaux, les industries culturelles sous l’emprise du grand capital et des appareils politiques demeurent des appareils idéologiques majoritairement au service de l’ordre établi. C’est précisément cette contradiction fondamentale qui sape la confiance du public aux institutions démocratiques et ouvre la voie à l’extrême droite.

    Or, dans le contexte actuel de montée en puissance des idées réactionnaires, il est urgent de rééquilibrer le fonctionnement de l’espace public médiatique en redistribuant les ressources communicationnelles, comme la parole publique et l’influence dans l’opinion, de manière plus égalitaire. Ceci est aujourd’hui possible si on s’appuie sur les progrès de la recherche et de la technique. Mais il faudrait accompagner une telle transformation avec des mesures beaucoup plus strictes contre la concentration et la marchandisation des médias. Il faudrait également garantir l’indépendance des rédactions de manière structurelle à travers des réformes profondes de leur gouvernance où les publics et les journalistes auraient le rôle principal. Ce type de changement radical implique une volonté politique forte pour se confronter à la classe politique établie et aux puissants propriétaires des médias. Elle nécessiterait alors l’appui d’un mouvement social d’ampleur.

  • Jean-Luc Hees a démissionné du comité d’éthique d’Europe 1 après avoir écouté la radio : « J’ai commencé à avoir des boutons » – Libération
    https://www.liberation.fr/economie/medias/jean-luc-hees-a-demissionne-du-comite-dethique-deurope-1-apres-avoir-ecou

    « Je n’avais pas écouté Europe 1 depuis quarante ans, et puis j’ai écouté la station entre 9 heures et 9 h 30… raconte l’ancien PDG de Radio France, prenant soin de ne pas mentionner qu’il s’agit de l’horaire de la première partie de l’Heure des pros animé par Pascal Praud, codiffusée avec CNews depuis le début de l’année. Je ne savais pas qu’il y aurait ça à la rentrée, ni Philippe de Villiers. En écoutant ça, j’ai commencé à avoir des boutons. J’ai d’autres choses à faire, comme m’occuper de mon chien. »

    • Au lieu de prendre l’air avec J-L Hees et son chien. Philippe Val (72 ans) ancien directeur de France-Inter (intronisé à cette fonction par sa bonne amie Carla Bruni) et de Charlie Hebdo (avec sa sœur Caroline Fourest) glaviote tout les lundi sur Europe 1 dans la matinale de son confrère Dimitri Pavlenko. Ce con pense que ses réflexions sont encore digne d’intérêt. Tout comme 30 ans après le génocide rwandais, avec la complicité de la France, il faudra mesurer dans l’avenir la nuisance que ces médias laisseront dans les esprits. L’ampleur des dégâts est déjà là.

    • « radio mille collines » décryptée par Pauline Perrenot et Elvis Bruneaux pour #Acrimed.
      Europe 1 : une matinale au cœur de la contre-révolution réactionnaire - Acrimed | Action Critique Médias
      https://www.acrimed.org/Europe-1-une-matinale-au-coeur-de-la-contre

      À l’occasion des récentes recommandations adressées par le Conseil d’État à l’Arcom en matière de régulation du pluralisme [1], tous les regards se sont tournés vers #CNews. Comme il n’est plus à démontrer que la chaîne est devenue, sous l’égide de Vincent #Bolloré, un média d’opinion promouvant une contre-révolution réactionnaire, nous avons décidé de nous pencher sur l’autre pépite de l’empire médiatique constitué par le magnat d’extrême droite : Europe 1. Du 28 août au 29 décembre 2023, nous avons écouté l’intégralité des interviews réalisées par Sonia Mabrouk et Dimitri Pavlenko. La matinale incarne un condensé du prêt-à-penser médiatique 2.0, entre néolibéralisme autoritaire mainstream et extrême droite normalisée, au prix d’un sacrifice systématique des opinions et des représentants de la gauche, dans toutes ses composantes.

    • L’Arcom, autorité publique indépendante (API), est composée d’un collège de neuf membres, de plusieurs directions placées sous la responsabilité du directeur général et de ses adjoints, ainsi que de seize antennes régionales, implantées en métropole et en Outre-mer.

      Cette organisation, adaptée à l’ensemble des missions du régulateur, intègre des profils variés de spécialistes des grands enjeux du secteur de l’audiovisuel et du numérique.

      L’Arcom est composé d’un collège de neuf membres :

      le président de l’Arcom, nommé par le président de la République ;
      trois membres désignés par le président de l’Assemblée nationale ;
      trois membres désignés par le président du Sénat ;
      un membre désigné par le vice-Président du Conseil d’État et un membre désigné par la Première présidente de la Cour de cassation .

      La nomination du président et des huit conseillères et conseillers par cinq autorités distinctes est l’une des principales garanties de l’indépendance de l’instance .
      https://www.arcom.fr/nous-connaitre/notre-institution/gouvernance

      (Fin de la blague)

      #consanguinité

  • Quatremer remet en place la CIJ | Libé | 24.03.24

    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/la-qualification-de-genocide-a-gaza-une-accusation-de-trop-20240324_KIQO7

    j’en suis resté bibi. Et Libé accepte de publier ça...

    par Jean Quatremer
    publié le 24 mars 2024 à 20h31

    Le Hamas, à défaut de remporter la guerre sur le terrain, est en passe de l’emporter sur le plan idéologique en imposant son récit sur un prétendu génocide qui serait en cours à Gaza. C’est vrai dans le « Sud global », c’est vrai au sein d’une partie de la gauche occidentale et française. Ainsi, vendredi, à Riom (Puy-de-Dôme), Jean-Luc Mélenchon, le patron de LFI, a dénoncé, encore une fois, la « politique méthodique et organisée de génocide » qui serait en cours. L’horreur de ce qui s’y passe est indiscutable. La nécessité que cela cesse au plus vite évidente. Mais la qualification de génocide, est, elle, hautement contestable. Il ne s’agit pas de nier la gravité de la situation mais l’utilisation de ce terme, qui a un sens juridique précis, vise à délégitimer Israël, dont l’existence est en grande partie fondée sur la Shoah – qui a causé la mort d’environ 6 millions de Juifs d’Europe entre 1939 et 1945 – en l’accusant d’une barbarie équivalente à celle des nazis. Le piège dans lequel tombe une partie des opinions publiques et des Etats qui font leur ce récit est terrifiant, car le Hamas ne veut pas seulement en terminer avec un régime politique, mais veut l’anéantissement d’un pays et de sa population.

    Le Hamas il est un peu à la ramasse, s’il veut anéantir Israël.

  • « Grande journaliste politique, libre, sincère » : les confrères au secours de Nathalie Saint- Cricq
    https://www.acrimed.org/Grande-journaliste-politique-libre-sincere-les

    Non-dits, confusion et aveuglement

    Ce puissant réflexe de corps – et de classe – pourrait faire sourire s’il n’était pas symptomatique des tares du journalisme politique dominant.

    De sa futilité, d’abord, et de sa défense à géométrie variable de « la liberté de la presse ». A-t-on lu ou entendu un mouvement collectif de protestations comparable face au sort des journalistes massacrés à Gaza ? « Au moins 94 journalistes », dont « la majorité [...] (89) étaient des Palestiniens tués par l’armée israélienne », comme on peut le lire dans une lettre signée d’une trentaine de médias internationaux le 29 février, à laquelle seule s’est jointe l’AFP du côté des médias français, et qui n’a par ailleurs reçu aucun écho de la part de nos grands indignés ? Les éditocrates qui ignorent superbement d’authentiques combats à mener en faveur d’une liberté effective de la presse – et ils ne manquent pas ! –, se mobilisent courageusement pour pilonner quiconque ose se moquer d’une consœur. Voilà qui est « juste et sain » et renforce à coup sûr la « démocratie ».

    De son impudence, ensuite, mélange de cynisme et d’arrogance : s’estimant outragées par une pointe sarcastique contre l’une des leurs, les vedettes de la profession n’hésitent pas à sortir le bazooka, les comparaisons injurieuses, les grands mots et les grandes leçons, usant d’une violence et d’une outrance dont ils ne supporteraient pas le quart.

    De son aveuglement, enfin, quant à ses propres partis pris : ceux de gardiens de l’ordre social, qui épousent l’idéologie dominante au point de ne pas s’en apercevoir, et dont Nathalie Saint-Cricq, en mission politique permanente, n’est qu’un exemple. Certes criant, comme le relevaient il y a peu... des journalistes, à l’occasion de la mobilisation contre la réforme des retraites :

    À chaque apparition en plateau, l’éditorialiste politique de France Télévisions déverse sa déférence, plutôt que son indépendance. Courtiser plutôt qu’analyser, voilà la véritable honte du service public. Dans quel autre pays peut-on entendre une journaliste expliquer la révolte populaire par la personnalité d’un président qui "réussit, qui est jeune, qui est diplômé et qui est riche". [...] Cette déconnexion effarante contribue pleinement à la montée de la défiance des téléspectateurs envers nos éditions et émissions d’information. [...] Le traitement partisan et orienté parisien n’est plus tolérable sur nos antennes. Le public est en droit d’attendre autre chose que des opinions de la part de ceux qui s’expriment au nom de France-télévisons. La France est excédée par la violence de l’exécutif macroniste. Ceux et celles qui ne le voient pas, et ne le comprennent pas, n’ont rien à faire sur les plateaux de la télé publique.

    Publié le 28 mars 2023 par la section CGT de France Télévisions, ce communiqué salutaire – et autrement plus brutal qu’une affiche constatant simplement que l’éditorialiste « vote » – n’avait alors suscité aucune indignation chez tous les gardiens de l’ordre précédemment cités : il est vrai qu’il émanait de journalistes, fussent-ils encartés à la CGT.

    Manifestement, et c’est là le plus amusant de cette affaire, nos éditocrates ne semblent pas toujours comprendre le « sous-entendu », pourtant fort simple – et difficilement contestable – de l’affiche : Nathalie Saint-Cricq a des opinions politiques qui, pour n’être pas affichées explicitement par l’intéressée, n’en sont pas moins parfaitement identifiables, et clairement opposées à celles défendues par LFI.

    Exemple avec Gilles Bornstein, qui convoque Manuel Bompard sur France Info le 1er mars, pour lui faire la leçon, six minutes durant, sur l’affiche de la discorde. L’éditorialiste se fâche tout rouge : « Moi ce que je trouve hallucinant, c’est que d’une certaine manière, vous faites des chasses aux sorcières en fait ! C’est du maccarthysme ! Vous désignez les bons et les mauvais journalistes ! » Et de lui poser la question, qui suppose que la réponse n’a rien d’une évidence : « Nathalie Saint-Cricq, elle est votre adversaire comme Vincent Bolloré ou comme les racistes ?! »

    Sur la même chaîne un peu plus tard, face à Manon Aubry, Jean-François Achilli fait état de la même incompréhension :

    Jean-François Achilli : On a bien compris que vous la classez, notre consœur, au rayon de quoi ? Des opposants ?! [...] Là vous ciblez une journaliste ! [...] Non mais une journaliste ! Je comprends que vous pensiez aux grands patrons qui sont vos ennemis de classe habituels, mais une journaliste de France Télévisions !

    On se permettra de regretter que Manon Aubry n’ait pas pu ou voulu expliquer simplement qu’en effet, Nathalie Saint-Cricq est une opposante, et même une militante politique. Quiconque a déjà subi un de ses éditoriaux ou s’est infligé une de ses interviews de représentants de La France insoumise [3] décèlera sans mal le rôle qu’elle y joue sous couvert de « contradiction »... et la mission indue qu’elle s’arroge : décréter le périmètre de l’acceptable et disqualifier celles et ceux qui auraient l’outrecuidance de ne pas vouloir s’y soumettre. Mais cela est invisible aux yeux de Jean-François Achilli, pour la bonne raison qu’il partage peu ou prou la même position sociale [4], les mêmes positionnements politiques... et la même illusion que ce positionnement (qu’ils s’imaginent indéchiffrable) n’a rien à voir avec la position qu’ils occupent.

    C’est sans doute ce qui explique que le radicalisé Pascal Praud ou l’autoproclamé macroniste Christophe Barbier [5], pourtant « journalistes » eux aussi, n’ont pas trouvé autant de défenseurs : la faute à leurs partis pris plus assumés [6]. Sous-entendre que Nathalie Saint-Cricq serait, au fond, faite du même bois, voilà qui vient fracasser le grand mythe de la « neutralité » journalistique, nécessaire à la bonne conscience des journalistes pataugeant dans l’idéologie dominante.

    PS : Et pendant ce temps, sur CNews…

    Coutumière d’attaques ad hominem autrement plus violentes, CNews ne recule devant rien. « Mettre des cibles dans le dos, c’est quand même assez dérangeant », feint de s’inquiéter le présentateur Éliot Deval (2/03). « Extrêmement malsain », renchérit Philippe Guibert, avant de partir en croisade contre le « discours populiste [...] de La France insoumise, qui est de dire les pouvoirs médiatiques sont contre nous ». L’hôpital qui se fout de la charité ? Il semblerait. Pierre Gentillet : « Quel est le camp politique en France qui attaque les journalistes, qui attaque la presse ? Maintenant, on le sait. C’est clairement l’extrême gauche . » Et le commentateur de la chaîne de la réalité alternative de conclure : « Regardez le peu de réactions médiatiques par rapport à cette campagne ! Si ça avait été un autre camp politique, [...] il est évident que toutes les chaînes de télévisions, le 20h de France 2, tout le monde en parlerait en disant que la liberté est menacée ! »

    Maxime Friot, Pauline Perrenot et Olivier Poche

  • Invisibilisation de Gaza et déshumanisation des Palestiniens
    https://www.acrimed.org/Israel-Palestine-le-7-octobre-et-apres-3

    Dans ce deuxième article nous tentons d’analyser, exemples et études quantitatives et qualitatives à l’appui, comment, au sein de ces cadres, divers phénomènes omniprésents dans les médias dominants (doubles standards, compassions sélectives, invisibilisation et déshumanisation) ont conduit, au total, à un véritable naufrage informationnel et moral. Source : Acrimed

  • Israël-Palestine, le 7 octobre et après : un cadrage médiatique verrouillé
    https://www.acrimed.org/Israel-Palestine-le-7-octobre-et-apres-1-un

    Cet article est le premier volet d’une analyse qui tente de revenir, quatre mois après le début de la séquence ouverte suite aux attaques meurtrières du Hamas le 7 octobre 2023, sur les grands traits et les principaux biais du traitement médiatique de cette nouvelle étape du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Nous n’avons évidemment aucune prétention à l’exhaustivité, tant le volume de matériau est énorme, la question ayant fait la Une durant plusieurs semaines. Il s’agit plutôt, sans négliger le fait que nombre de journalistes ont tenté de donner à lire, voir et entendre autre chose, d’analyser le « bruit médiatique » dominant, entendu comme la somme des effets de cadrage, de (dé)légitimation et d’imposition de problématiques à l’œuvre dans les grands médias. Un bruit médiatique qui n’empêche pas, à la marge, d’autres sons de cloche de se faire entendre, mais qui est suffisamment puissant pour les atténuer considérablement, voire les rendre inaudibles. Nous revenons dans ce premier article sur les cadres qui se sont imposés, au sein des médias dominants, dans l’immédiat après-7 octobre et qui, même s’ils ont parfois été en partie questionnés, ont continué, et continuent encore, de surdéterminer le traitement médiatique d’une séquence particulièrement tragique et, à ce jour, toujours en cours.

    S’interroger sur les grandes caractéristiques et dynamiques du traitement médiatique de la nouvelle séquence du conflit opposant l’État d’Israël aux Palestiniens signifie questionner, en premier lieu, ce qui est apparu, à partir du 7 octobre, comme le périmètre « légitime » du débat public ou, pour reprendre une formule chère à Alain Minc, le « cercle de la raison » – ou « cercle du réel et du possible ». Autrement dit : les premiers et les principaux des biais que nous allons étudier ne concernent pas tant le contenu que le contenant et, avant d’envisager une étude critique de l’évolution de la couverture médiatique des événements eux-mêmes, ce qui fera l’objet d’un prochain article, il nous semble essentiel de poser la question du cadre global de cette couverture et des limitations/délimitations qui ont été posées d’emblée ou dans les premiers jours qui ont suivi le 7 octobre 2023...

    « Puisque tout a commencé le 7 octobre , Israël est – logiquement – la partie qui réagit . Ce champ lexical n’a pas été utilisé pour l’opération menée par le Hamas, appréhendée comme un point de départ. »

    Excellente analyse d’Acrimed_info !

    https://twitter.com/monachollet/status/1757171889632382983

    • Israël-Palestine : 2 poids, 2 mesures, ou quand les vies des uns valent moins que celles des autres. Suite de notre analyse de la séquence médiatique ouverte le 7 octobre 2023, avec un focus sur les doubles standards et les compassions sélectives.
      https://www.acrimed.org/Israel-Palestine-le-7-octobre-et-apres-2-doubles

      Dans le premier épisode de cette série « Israël-Palestine, le 7 octobre et après », nous avons étudié le cadrage médiatique qui s’est imposé dans les jours et les semaines qui ont suivi les attaques meurtrières menées par le Hamas le 7 octobre 2023 : présentisme, déshistoricisation, dépolitisation.

      Dans ce deuxième article, lui-même décomposé en deux parties, nous tentons d’analyser, exemples et études quantitatives et qualitatives à l’appui, comment, au sein de ces cadres, divers phénomènes omniprésents dans les médias dominants (doubles standards, compassions sélectives, invisibilisation et déshumanisation) ont conduit, au total, à un véritable naufrage informationnel et moral.

      Cette première partie de l’article est consacrée aux phénomènes de doubles standards et de compassions sélectives. Dans la seconde partie également en ligne, nous revenons sur les processus d’invisibilisation de Gaza et de déshumanisation des Palestiniens.

  • Ce que ça coûte de s’exprimer sur Israël-Palestine

    « ...mettre en lumière ces procédés, qui ne peuvent laisser indemne, et poussent nombre de chercheurs à s’autocensurer par peur d’être à leur tour victimes d’attaques personnelles. L’enjeu est donc profondément démocratique : en laissant de telles pratiques prospérer, la société risque à terme de plus en plus se priver des analyses et regards d’experts ou d’intellectuels reconnus, capables de proposer des clés de compréhension à des problématiques sensibles et de premier ordre. »

    https://www.acrimed.org/Ce-que-ca-coute-de-s-exprimer-sur-Israel

    #palestine #gaza

  • « Israël-Gaza, l’onde de choc » sur France 2 : la télévision contre la pensée - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Israel-Gaza-l-onde-de-choc-sur-France-2-la

    « Israël-Gaza, l’onde de choc » sur France 2 : la télévision contre la pensée
    par Arnaud Galliere, Pauline Perrenot, jeudi 25 janvier 2024

    Nous publions, en avant-première, un article qui paraîtra dans le Médiacritiques n°49. Ce numéro sortira en février et sera consacré au traitement médiatique de la situation en Israël et à Gaza depuis le 7 octobre.

    « Israël-Gaza : l’onde de choc » : le 19 octobre, pour la première et dernière fois à ce jour, France 2 consacrait une édition spéciale aux massacres du 7 octobre et à l’intervention militaire israélienne qui a suivi. Co-présentée par Caroline Roux et Julian Bugier, cette émission a été diffusée en prime time (21h) et en direct. « Faire le point sur le conflit afin de mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants » était l’objectif affiché par la rédaction, laquelle revendiquait pour cela l’éclairage « de nombreux spécialistes du Moyen-Orient ». L’occasion de se pencher sur la façon dont une chaîne de service public formate et met en scène l’information internationale.

    Une foule d’interlocuteurs hétérogènes

    Sur une émission d’une heure et vingt-deux minutes – nous n’avons pas inclus dans notre analyse les trente dernières minutes de l’émission, qui portèrent quant à elles sur des enjeux de société et de politique françaises –, huit intervenants sont invités à répondre aux questions des journalistes. Parmi eux, quatre demeurent en plateau tout au long de l’émission : Bertrand Badie (« Professeur de relations internationales à Sciences Po » [1]), David Khalfa (« Expert du Moyen-Orient à la fondation Jean-Jaurès »), Isabelle Defourny (« Présidente de Médecins sans frontières ») et Christophe Gomart (« Ancien directeur du renseignement militaire »). Valérie Zenatti – « Écrivaine et scénariste », dont Caroline Roux précise qu’elle a « vécu huit ans en Israël » – arrive en plateau à partir de la vingt-deuxième minute. À ces cinq personnes s’ajoutent trois interlocuteurs ponctuels, dont seul le premier est en studio : Bernard-Henri Lévy (« Écrivain et philosophe »), Raphaël Morav (« Chargé d’affaires d’Israël en France ») et Hala Abou-Hassira (« Représentante en France de l’Autorité palestinienne »).

    Nous avons en outre décompté dix interruptions de plateau (15 minutes et 51 secondes au total), au cours desquelles plusieurs directs, reportages et temps de « décryptage » ont donné à entendre sept journalistes de France 2 et différents témoignages, la plupart du temps montés sous une forme équivalente à celle du micro-trottoir.

    En tout point conforme au formatage d’un plateau dit d’« information » tel que le conçoivent les chefferies médiatiques en télévision, France 2 a donc privilégié le zapping, la multiplicité des intervenants... et l’hétérogénéité de leurs statuts. Deux propriétés qui contribuent, comme nous le soulignions dans un précédent article, à « créer une cacophonie nivelant toutes les voix invitées à s’exprimer : diplomates, politiques, artistes, chercheurs, témoins, militaires, avocats, écrivains, éditorialistes, "experts" et consultants, etc. Un défilé permanent qui remplace un véritable pluralisme par une pluralité des "expressions" [...] », aux dépens, bien souvent, d’une information structurée et cohérente. Et c’est peu dire que cette édition n’a pas fait exception...

    Contraintes inégales et temps de parole réduit au minimum

    Sur un peu plus d’une heure vingt d’émission, le temps de parole cumulé des invités oscille entre, au maximum, 8 minutes et 55 secondes dans le cas de David Khalfa et, au minimum, 2 minutes et 33 secondes pour Raphaël Morav. Pour la plupart soumis aux interruptions constantes des présentateurs, les invités ont un temps de parole moyen par intervention s’élevant... à 26 secondes [2].

    D’une durée résiduelle, leurs interventions masquent en outre des conditions de prise de parole particulièrement inégales. BHL, par exemple, est gratifié d’un entretien privilégié : annoncé en grande pompe tel un témoin d’exception [3], il fait une entrée distincte en plateau, à rebours de ses quatre interlocuteurs voisins, et bénéficie de quatre prises de parole avant de se retirer du studio. Interrompu une seule fois par Julian Bugier, préservé de toute interpellation tant son propos est inscrit dans un dispositif étanche à toute « mise en débat », il est de fait l’invité en plateau dont le temps de parole moyen a été le plus élevé de l’émission.

    Tous n’ont pas eu cette chance. La présidente de MSF Isabelle Defourny, par exemple : présente du début à la fin de l’émission, elle n’est interrogée qu’à seulement trois reprises. Elle essuie cinq interruptions lors de sa première intervention (de 2 minutes 30 au total), doit attendre 25 minutes avant la deuxième, puis plus de 35 minutes avant de s’exprimer une troisième et dernière fois. Ajoutons à ce bilan que sa deuxième prise de parole est loin d’être autonome : elle n’est en réalité sollicitée que pour répondre à une violente interpellation de David Khalfa, qui prend à témoin l’assemblée au moment d’épingler différents tweets de MSF. Isabelle Defourny, qui était de fait la seule intervenante en plateau à pouvoir relayer des informations de terrain concernant les civils de Gaza – quand bien même un reportage a partiellement informé à cet égard –, ne s’est ainsi exprimée que pendant 4 minutes et 27 secondes au total, deux fois moins, par exemple, que David Khalfa.

    Dans de tels dispositifs, les contraintes que les présentateurs ont eux-mêmes fixées pèsent sur leur conduite de l’émission : engagés dans une course contre la montre, soucieux de « faire circuler la parole » sans y parvenir, noyés dans leur propre conducteur sous forme de « pot-pourri » enchaînant les sujets les uns après les autres, ils sont en outre totalement aveuglés par le mythe professionnel postulant un désintérêt des téléspectateurs face à ce que les journalistes conviennent d’appeler entre eux... des « tunnels ». Ainsi, au cours de cette émission, on ne compte plus les chuchotements de Caroline Roux et Julian Bugier se superposant aux propos de leurs invités, ni leurs injonctions à la concision – « Faut faire des réponses courtes, vous êtes nombreux », « Une réaction courte, parce qu’il faut qu’on avance » martèle par exemple Julian Bugier – et encore moins leurs « ouais » réflexes pendant des prises de parole, un type d’interjection dont Pierre Bourdieu soulignait combien il « presse, [... et] fait sentir à l’interlocuteur l’impatience ou l’indifférence » [4]. C’est bien simple : aux yeux des journalistes, s’exprimer plus de deux minutes en continu semble déjà relever d’un trop-plein. Pour avoir pris la parole en duplex pendant 2 minutes 10, Hala Abou-Hassira – la seule voix palestinienne – essuie par exemple une remontrance :

    - Caroline Roux : Je peux vous interrompre ? Est-ce que je peux vous interrompre ?! C’est difficile de vous interrompre quand vous parlez... Et vous nous livrez avec beaucoup de sincérité [coupée]

    - Hala Abou-Hassira : On m’interrompt beaucoup... On m’interrompt beaucoup...

    - Caroline Roux : Alors est-ce que je peux le faire encore une fois ? J’imagine que oui.

    « Vous avez eu sacrément la parole ce soir, pardon de le dire »

    Les interlocuteurs ont beau être soumis à des contraintes similaires, le cadre ne pèse pas sur tous à l’identique, et tous n’adoptent pas les mêmes stratégies. Certains décident de jouer les bons élèves. Au moment de donner la parole à David Khalfa – « Vous avez une minute trente, c’est à vous la parole : une solution à deux États, c’est encore possible ? » – Julian Bugier ajoute : « Si vous ne m’engueulez pas par contre hein ! » L’expert de la Fondation Jean-Jaurès s’en défend – « Moi, je suis très poli » – et s’interrompt de son propre chef au bout de quarante secondes, non sans ajouter cette marque d’ironie : « Voilà, je crois que j’ai fait très court. Ça vous va ? » Conforme au récit dominant privilégié par la plupart des médias, le propos qu’avance David Khalfa a beau être limité par la concision imposée, il reste néanmoins plus immédiatement « intelligible » que d’autres pensées moins hégémoniques.

    Pour celles-ci, le dispositif médiatique devient alors plus qu’une contrainte : un empêchement. Ce que ne renierait sans doute pas Bertrand Badie... Au cours de l’émission, ce dernier est intervenu à sept reprises durant l’émission. Sur ses 7 minutes et 29 secondes de temps de parole, il ne pourra jamais, sauf une fois, parler plus d’une minute sans interruption. Difficile d’imaginer, dans de telles conditions, que le chercheur puisse développer convenablement sa pensée, a fortiori lorsqu’il soulève des angles d’analyse s’écartant des sentiers médiatiquement battus. Ce qu’il ne se prive pas de souligner plusieurs fois au cours de l’émission, comme lors de cet échange avec Caroline Roux :

    - Bertrand Badie : Il ne faut pas prendre une mauvaise direction dans l’analyse et faire comme si on était encore dans l’ancien monde, c’est-à-dire évaluer le Hamas à travers ses soutiens étatiques. C’est vrai qu’il y a des liens avec le Qatar, qui sont d’ailleurs infiniment plus complexes qu’on ne le dit, [chuchotements] qu’il y a des liens avec l’Iran, c’est vrai. Mais ce qu’il faut voir, c’est cette dialectique [Ouais. Ouais.] qu’il y a entre le Hamas et l’opinion publique palestinienne [coupé]

    - Caroline Roux : Oui, on voit surtout... [Bertrand Badie : Non mais attendez, parce que c’est très important...] On voit surtout qu’il y a un soutien du monde arabe au Hamas.

    - Bertrand Badie : Vous permettez ? Je fais mon métier, là, si vous permettez.

    - Caroline Roux : Oui, mais moi aussi !

    - Bertrand Badie : Oui mais là jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion de le faire et on va bientôt achever l’émission.

    - Caroline Roux : Ah bon ! Bah allez-y. Allez-y, allez-y...

    Se borner à constater les marques d’indifférence et de mépris qu’adresse la journaliste à son interlocuteur manquerait sans doute la principale – et bien plus navrante – conclusion à tirer de cet échange : présentateur-journaliste et chercheur sont deux métiers en totale contradiction d’intérêts. Et développer une expression argumentée, analytique – ou simplement informative –, se révèle littéralement impossible dans le dispositif (multi-)contraint que les journalistes imposent.

    Un peu plus tôt encore, faute d’informations suffisamment fiables, Bertrand Badie refusait d’improviser des analyses à propos de l’explosion survenue dans la cour de l’hôpital Al-Ahli Arab de Gaza deux jours plus tôt pour mieux réorienter le cours du commentaire politique et militaire : « Les questions que nous devons nous poser, ce ne sont pas celles-là, parce que ce n’est pas notre travail. La question que nous devons nous poser, c’est est-ce qu’il est possible d’"éradiquer le Hamas". [...] » Entrecoupée de multiples tentatives d’interruption, son expression est littéralement ignorée par Caroline Roux qui le coupe au bout d’à peine 20 secondes, pour mieux en revenir à sa question initiale... et quand même, in fine, lui retirer la parole :

    - Caroline Roux : Mais en tant qu’analyste, vous avez vu que [l’explosion à l’hôpital Al-Ahli Arab] avait suffi à mettre le feu au monde arabe. Et on y reviendra.

    - Bertrand Badie : Alors... vous avez totalement raison... Ça, c’est l’autre aspect que je voulais mettre en évidence, c’est le perçu des choses, le perçu devient effectivement un paramètre fondamental [coupé]

    - Julian Bugier : On va y revenir

    - Caroline Roux : Et on y reviendra. [Bertrand Badie tente de s’exprimer, inaudible].

    - Julian Bugier : Et on va y revenir. On va y revenir, monsieur Badie.

    - Caroline Roux : On y revient.

    - Julian Bugier : On va y consacrer un chapitre.

    - Caroline Roux : Le message est passé.

    « Le message est passé » ? Vraiment ?

    Le clou du spectacle intervient en fin d’émission. Alors que Bertrand Badie tente cette fois-ci d’apporter une mise en perspective historique en amorçant un propos sur la reconfiguration des jeux d’influences dans le paysage des grandes puissances et des acteurs locaux, il est interrompu au bout de 34 secondes. Et parce qu’il signifie de nouveau son agacement, le carton rouge est immédiat :

    - Caroline Roux : Écoutez, je suis désolée...

    - Bertrand Badie : Heureusement que sur LCI, ce n’est pas comme ça !

    - Caroline Roux : Bah dis-donc ! Vous avez plus de temps ? C’est quand même incroyable de dire...

    - Julian Bugier : Vous êtes sympa... Et vous avez eu sacrément la parole ce soir ! Pardon de le dire...

    - Bertrand Badie : J’ai jamais pu finir une phrase.

    - Caroline Roux : Est-ce que ça vous intéresse qu’on aille au Liban ? Est-ce que ça vous intéresse qu’on aille au Liban ? Pour parler des acteurs locaux ?

    - Julian Bugier : On va aller au Liban. On va aller au Liban, près de Beyrouth.

    - Bertrand Badie : J’essayais de faire une analyse.

    - Caroline Roux : Vous l’avez livrée, pardonnez-moi.

    - Bertrand Badie : Bah non, je ne suis pas arrivé au bout de ce que je voulais dire.

    - Caroline Roux : Vous l’avez livrée avec beaucoup de pédagogie, et je vous en remercie. Mais j’aimerais qu’on aille au Liban. Parce qu’effectivement, tous les regards sont désormais tournés vers ce qui va se passer au Liban, au sud Liban, avec le Hezbollah.

    Fermer le ban en décrétant que l’expression d’un interlocuteur fut pleine et entière... contre son propre avis : une pirouette journalistique performative bien connue, qui n’entérine pas moins l’écrasement de la pensée par la télévision. En outre, nous ne manquerons pas de nous souvenir qu’aux yeux de Julian Bugier, s’exprimer pendant 7 minutes et 29 secondes sur une émission d’1 heure et 22 minutes équivaut à avoir « eu sacrément la parole ». Un échange particulièrement représentatif de ce qui fut, à ce jour, la seule « émission spéciale » de France 2 sur la situation au Proche-Orient organisée en première partie de soirée. Et qui constitue une parfaite introduction à la quatrième critique que l’on peut formuler contre l’émission spéciale de France 2 : l’impression de cacophonie et l’impossibilité de débattre sont accentuées par la succession effrénée de thématiques, qui entravent toute discussion de fond.

    « J’aimerais qu’on aille au Liban » : une succession de sujets sans cohérence

    Massacres du 7 octobre, état d’avancement de l’offensive israélienne, état de la situation à Gaza, histoire du Hamas, perspectives politiques, corridor humanitaire, blocus de Gaza, otages israéliens, mobilisation des réservistes israéliens, souffrances liées aux attentats, situation au Liban, en Iran, etc. Une multiplicité d’angles et de sujets s’entremêlent tout au long de la soirée.

    En théorie, la plupart des thématiques sont agrémentées d’un reportage, d’un direct ou d’un décryptage introductifs minimalistes (1 minute et 35 secondes en moyenne) censés cadrer le temps d’échanges du plateau. Dans les faits, chaque thématique est appréhendée « par le haut » et survolée, tant l’une chasse l’autre au bout de seulement quelques minutes – voire quelques secondes... Conséquemment, le prétendu « débat » n’existe pas, a fortiori quand certains sujets ne font l’objet que d’une simple évocation ou d’une adresse unilatérale, c’est-à-dire à destination d’un seul interlocuteur. À titre d’exemple, la question des perspectives politiques et d’une « solution à deux États » n’est posée qu’à David Khalfa... et traitée en 40 secondes ! Concernant l’histoire du Hamas – ses « objectifs », ses « soutiens », ses « moyens », etc. –, France 2 prétend éclairer le téléspectateur au gré d’un « reportage » d’1 minute 20 qui, évidemment, fait l’impasse sur l’implication et le rôle des gouvernements israéliens dans sa consolidation.

    Autre exemple : au cours d’un direct d’1 minute 11, un envoyé spécial à Ramallah fait la part belle au langage journalistique automatique, en évoquant successivement un « regain de tensions et de violences », des « heurts entre Palestiniens et forces israéliennes », la « présence également d’éléments radicaux et on a vu dans certaines images, la présence aussi du drapeau du Hamas », la « montée de la popularité du groupe terroriste » et la « colère » ou « l’inquiétude » des habitants de Cisjordanie, sans qu’aucun témoignage ne soit donné à entendre. Ce direct indigent n’en reste pas moins auto-suffisant : en plateau, les présentateurs ne relancent pas leurs invités sur les enjeux pourtant cruciaux que cristallise le territoire occupé. Et pour cause : 1 minute et 11 secondes suffisent pour que Caroline Roux décrète qu’« on a parlé de ce qui se passait en Cisjordanie, on l’a vu dans ce qui vient d’être dit à l’instant, sur les images. » Avant d’introduire « la suite » : « C’est intéressant peut-être de parler de la rue arabe. » « La rue arabe », « la guerre des images »... Rien n’a de sens, mais les catégories fourre-tout se succèdent comme autant de cases à cocher : « Pardonnez-moi, moi, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Est-ce que nous sommes en train d’assister à l’embrasement du monde arabe ? » s’impatiente Caroline Roux. « Voilà. C’est la question que j’allais poser ! », relance Julian Bugier. « Il y a l’Iran aussi. Il y a la question de l’Iran. On va en parler ! », s’emballe plus tard le présentateur. Temps d’échange sur « l’Iran » ? Deux minutes.

    Las... Sans doute fallait-il penser cette « émission spéciale » autrement que sur le modèle d’un « C dans l’air » exceptionnel. Car que pouvait bien espérer France 2 d’un tel dispositif ? Informer ? On n’ose le croire : prétendre « informer » sur de tels événements en convoquant autant d’interlocuteurs, dont les statuts et les approches sont si hétérogènes, pour évoquer un si grand nombre de thématiques dans un temps aussi retreint et en tablant, de surcroît, sur un dénominateur commun de connaissances pouvant rassembler les téléspectateurs d’un prime time sur France 2 témoigne, au mieux, d’une douce illusion, au pire, d’une réelle incompétence. Inutile de préciser qu’à force de sauter du coq à l’âne, nombre de points essentiels furent évacués : à la faveur d’un présentisme exacerbé, aucune contextualisation historique du « conflit » ne vit par exemple le jour au cours de l’émission, en dehors d’une mention fugace du blocus de Gaza. Une gageure quand l’émission prétendait « mieux comprendre ses tenants et ses aboutissants ». De la même manière, n’ont strictement jamais été abordés, questionnés ni a fortiori critiqués les positionnements de soutien des puissances occidentales à l’État d’Israël, qu’il s’agisse de celui des États-Unis ou du gouvernement français.

    Ainsi, si l’on ne sait ce qu’espérait précisément le service public, on sait ce qu’il aura réussi : avoir mis en scène un simulacre de débat, décousu et indigent au point qu’il est presque impossible de faire état, en bout de course, de ce que l’on en retient. Succession de sujets sans approfondissement, temps de parole réduits au maximum, interruptions incessantes des intervenants : France 2 a, comme de coutume, façonné un dispositif où la forme et les contraintes télévisuelles l’ont emporté sur l’information.

    Arnaud Gallière et Pauline Perrenot

  • Palestine : naufrage et asphyxie du débat public
    https://www.acrimed.org/Palestine-naufrage-et-asphyxie-du-debat-public

    Retour sur deux mois d’un traitement médiatique indigne.

    Dans sa guerre coloniale sans merci infligée aux Palestiniens, l’État d’Israël tue une majorité de civils, dans une proportion et avec une rapidité plus importantes que lors des attaques américaines les plus intenses en Afghanistan, en Syrie ou en Irak, insiste le New York Times [1]. Le 12 décembre, dans les pas de nombreux acteurs parmi lesquels l’historien israélien Raz Segal et plusieurs experts de l’ONU [2], la Fédération internationale pour les droits humains adoptait une résolution « reconnaissant les actions d’Israël contre le peuple palestinien comme étant un "génocide en cours" ». Plus de 19 000 morts à Gaza selon les données du ministère de la Santé du Hamas – dont The Lancet réaffirma qu’elles n’étaient pas surestimées et « relev[a] même des bilans sous-estimés » [3] –, parmi lesquels plus de 5 350 enfants d’après l’Unicef, qui recense en outre au moins 9 000 enfants blessés et 3 500 autres portés disparus [4].

    Gaza est dévastée. Des zones urbaines gigantesques sont désormais inhabitables. Les ONG dénombrent près d’1,9 million d’habitants contraints aux déplacements forcés. Famine et épidémies surviennent à mesure que persiste le siège israélien. Le système de santé a périclité. Un tapis de bombes s’abat sans discontinuer sur l’enclave, détruisant toujours davantage d’habitations, d’hôpitaux, d’établissements scolaires et de lieux culturels dont, récemment, le siège des archives de Gaza, symptôme parmi d’autres d’un projet de « destruction de la culture du peuple palestinien » [5]. Des dizaines de journalistes ont été tués. La seule UNRWA (agence onusienne pour les réfugiés palestiniens) compte 134 morts parmi ses employés [6]. Et la crainte est réelle, ainsi que l’étaye Gilbert Achcar dans Le Monde diplomatique, « que la guerre en cours ne débouche [...] sur une nouvelle nakba, comme les Palestiniens l’ont très tôt pressenti et comme l’ont ouvertement annoncé des politiciens israéliens, avec à la clé un problème de réfugiés sur le sol égyptien ou, tout au moins, de "déplacés internes" dans des camps au sud de Gaza. » [7] Quant à la Cisjordanie, l’Autorité palestinienne y recense plus de 260 Palestiniens tués par les colons et l’armée depuis le 7 octobre alors que s’intensifient les agressions et les spoliations répondant aux souhaits d’une annexion du territoire occupé planifiée par le gouvernement israélien [8].

    Face à un tel carnage, la complaisance, l’indifférence, la partialité, l’occidentalo-centrisme et le déni de nombreux grands médias français n’en finissent plus de sidérer. Et s’ils ne sauraient être uniformément frappés d’un même sceau d’indignité, loin de là, les exemples à l’appui de l’incurie du débat public français sont légion.

    Au service d’une « guerre juste »

    Pendant les semaines ayant suivi les massacres du 7 octobre, les médias dominants se sont massivement fait le relai de la propagande de guerre israélienne. L’idée d’une riposte « inéluctable » et « légitime » a constitué l’alpha et l’oméga du débat autorisé, ostracisant les appels au cessez-le-feu et disqualifiant les marques de solidarité envers le peuple palestinien, suspectées de bienveillance à l’égard du Hamas et/ou de soutien au terrorisme.

    Les préparations et l’armement des soldats israéliens firent l’objet de reportages écrits et audiovisuels suintant la fascination morbide. L’offensive terrestre fut feuilletonnée et les bombardements, minimisés, faisant office de simples décorums de plateaux ou commentés comme une action « annexe » à ce qui constituerait, dans un futur proche, la « véritable » réponse israélienne.

    La question de la conduite d’une guerre par un gouvernement d’extrême droite fut bien souvent euphémisée, ou simplement esquivée par un commentariat « militaire » omniprésent, renforçant la dépolitisation d’un récit médiatique structurellement étanche à l’analyse de l’oppression coloniale depuis des décennies. Au lendemain du 7 octobre, le cadrage médiatique fut donc résolument hostile à toute forme de contextualisation historique des massacres perpétrés par le Hamas, taxée de perspective relativiste ou « monstrueuse ». Un espace-temps médiatique figé, dans lequel se sont dissous les uns après les autres, presque instantanément, les crimes de guerre israéliens.

    Pétrie de partis pris et d’inculture, l’information se mit au garde-à-vous face au gouvernement français, dont les déclarations et les positions diplomatiques furent longtemps – et restent souvent – exemptées de toute critique digne de ce nom. De la même manière, les positions des gouvernements occidentaux, alignés pour la plupart d’entre eux sur le soutien indéfectible des États-Unis à Benyamin Netanyahou – notamment leur rôle majeur dans l’approvisionnement à flux tendu de l’armée israélienne en munitions lourdes – ne furent discutées qu’à la marge dans le commentaire « géopolitique », lequel fut largement pollué par la surreprésentation d’experts décriés par une partie de la sphère universitaire, en plus de l’omniprésence, en particulier sur les chaînes de commentaire, d’acteurs militaires et de porte-parole de l’armée israélienne aux dépens, notamment, des voix palestiniennes.

    À mesure que le nombre de morts gazaouis était relativisé et que la déshumanisation des vies palestiniennes se normalisait dans les récits journalistiques – dépersonnalisées, criminalisées ou réduites à des « victimes collatérales » –, les arbitres de la compassion légitime s’érigèrent le droit de sonder les cœurs de leurs opposants, cloués au pilori pour un défaut supposé d’empathie à l’égard des victimes israéliennes et des otages. Dans le même temps, ces combattants autoproclamés de la « raison » jonglèrent avec les invitations de l’audiovisuel privé et public pour exonérer l’État israélien de toute responsabilité dans la mort décrétée « involontaire » des enfants palestiniens sous les bombes.

    En dépit d’une diffusion répétée de fausses informations et d’appels va-t’en-guerre, la télévision de propagande i24News – ayant nettement impacté le traitement de BFM-TV, chaîne du même groupe (Altice) – ne vit jamais sa légitimité questionnée, ni par l’Arcom, ni par les pouvoirs publics. Parfois dans sa roue, rédactions et commentateurs ont diffusé sans aucun recul de faux témoignages [9] à propos des atrocités commises le 7 octobre, sur lesquels Libération a enquêté, ayant pour certains « irrigué la presse mondiale, ainsi que les déclarations de responsables politiques occidentaux ». En France, la fake news des quarante bébés tués et décapités a par exemple été largement diffusée sans le moindre filtre.

    Enfin, et comme toujours par temps de guerre, si les conditions d’enquête sont contraintes, on ne peut que déplorer la marginalisation d’informations et de reportages d’envergure s’agissant des traitements dégradants et inhumains – parfois filmés par l’armée israélienne elle-même – infligés à des Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie, dont certains ont pourtant été étayés par des ONG, médias ou agences de presse français [10] et mis en lumière par des acteurs du soutien au peuple palestinien s’exprimant sur les réseaux sociaux, où circulent des images vérifiées qui n’auront jamais percé les écrans des grandes télévisions.

    Quant au journalisme politique, il a joué chaque jour à guichet fermé l’affligeant spectacle de sa médiocrité. Deux mois passés à diaboliser La France insoumise – tout en ménageant la place de l’extrême droite au sein du cercle dit « républicain » –, rabâchant à la lettre les mêmes invectives contre son positionnement originel certes discutable et critiquable, mais pourtant explicité publiquement des dizaines de fois. Deux mois à ne présenter les argumentaires de ce courant politique qu’au prisme de leurs visées stratégiques fantasmées ou de leurs intentions supposées – forcément coupables. Deux mois à multiplier les interrogatoires entretenant volontairement la désinformation et les stigmates. Deux mois à abîmer le traitement nécessaire de l’antisémitisme en traquant ce fléau dans toute déclaration critiquant les pressions et la politique israélienne, au point que BFM-TV manipula les déclarations d’un ancien Premier ministre. Deux mois à arbitrer les élégances en imputant principalement à la gauche la responsabilité d’une dégradation du débat public et d’une violence verbale et symbolique dont certains commentateurs ont pourtant déployé les formes les plus crasses en continu, et ce, dans des dispositifs construits sur (et pour) le business du clash.

    Face à la catastrophe humanitaire en cours à Gaza, et au fil des multiples cris d’alarmes lancés notamment par les ONG humanitaires, les agences et le secrétaire général de l’ONU, nombre d’interlocuteurs ont petit à petit réussi à créer des brèches dans le mur de la propagande israélienne. L’histoire des « boucliers humains », le conte de l’armée « morale » attachée à « prévenir » et à « préserver les civils » en leur garantissant des « couloirs humanitaires », la fable des conséquences meurtrières « non intentionnelles » des bombardements, etc. ne se racontent plus aussi facilement. Toutefois, la permanence de tels éléments de langage dans le débat public – où ces derniers, loin d’être irrémédiablement disqualifiés, ont encore libre cours – témoigne des frontières pour le moins étanches qui séparent les chefferies éditoriales des réalités de terrain, celles-là mêmes qui « pollue[nt] l’esprit de l’éditorialiste » selon l’adage désormais bien connu de Christophe Barbier [11] ; mais aussi, de leur adhésion idéologique – sans qu’elle soit toujours présentée et pensée comme telle – au récit d’une « guerre de civilisation » du Bien, menée par l’État d’Israël pour la défense des « valeurs occidentales ». Endossé par nombre de gouvernements occidentaux, ce cadrage s’est imposé d’autant plus « naturellement » dans la sphère médiatique française que cette dernière n’en finit pas de se droitiser et de tolérer les problématiques et les mots d’ordre de l’extrême droite, à mesure que dérivent les classes dirigeantes.

    Face à cela, et même si les jours qui passent s’accompagnent d’une moindre voire d’une sous-médiatisation de la guerre en cours, en particulier dans l’audiovisuel, les brèches existent bel et bien. Mais elles s’avèrent encore insuffisantes pour infléchir structurellement nombre de lignes éditoriales et pour pouvoir considérer ces dernières à la hauteur de la situation historique.

    Résister au maccarthysme

    Ainsi le périmètre du débat public sur la situation au Proche-Orient a-t-il été passablement contraint. Des pressions retentissent et se répercutent sur l’ensemble des terrains où sont censés se jouer les échanges d’idées : le milieu universitaire, les secteurs associatifs et militants, les lieux culturels, les institutions de la représentation politique, les réseaux sociaux et, bien sûr, les médias traditionnels.

    Parce qu’ils sont de facto la vitrine de masse et les principaux co-organisateurs du débat public, ces derniers ont un rôle majeur dans le rabougrissement de la parole autorisée et la pauvreté de l’information politique, comme dans le climat maccarthyste qui entrave et tétanise depuis plusieurs semaines des chercheurs, des militants, des journalistes et des citoyens.

    Le 15 novembre, un millier d’universitaires spécialistes des sociétés du Moyen-Orient et des mondes arabes dénonçaient dans une tribune des « faits graves de censure » et d’« intimidations » ayant cours dans l’espace public. Renonçant pour beaucoup à s’engager sur un terrain médiatique où triomphent les fast-thinkers et « des collègues non spécialistes [ayant], quant à elles et eux, pu librement multiplier tribunes, articles et communiqués sans réelle contradiction », ces universitaires pointent l’« annulation d’événements scientifiques » et une « police de la pensée [...] dans le monde académique français » comme autant de manifestations d’une « répression des paroles et d’expressions de pensées non hégémoniques ».

    Répression à laquelle il convient d’ajouter l’ostracisation et la déprogrammation d’artistes, d’humoristes et d’intellectuels, les interdictions et les attaques de manifestations en soutien au peuple palestinien – qu’il s’agisse d’événements, de marches ou de rassemblements –, les pressions politiques et judiciaires contre des militants, les sanctions de chefferies éditoriales contre des journalistes. Un climat de peur intellectuelle qui, partout, aura généré des phénomènes d’autocensure mais également des craintes, un isolement et une sensation d’impuissance aux effets extrêmement délétères, tant à l’échelle collective qu’individuelle.

    Bien entendu, les médias dominants demeurent aveugles et sourds à un phénomène qu’ils contribuent à alimenter. Une nouvelle fois, les alertes et les enquêtes sont marginalisées [12], quand bien même les atteintes à la liberté d’expression ont été dénoncées par des organisations de défense des droits humains [13] ou, à l’échelle internationale, par plusieurs experts des Nations Unies : « Les appels pour la fin des violences et des attaques à Gaza, pour un cessez-le-feu humanitaire ou pour la critique des politiques et des actions du gouvernement israélien ont été, dans de trop nombreux contextes, assimilés à tort à un soutien au terrorisme ou à l’antisémitisme. Cela étouffe la liberté d’expression, y compris l’expression artistique, et crée une peur de participer à la vie publique » [14].

    Où se trouvent désormais les faux impertinents qui tapissaient il y a quelques mois encore la Une de leurs hebdomadaires de cris d’alarme contre la « cancel culture » ? Sur quels plateaux retentit le concert d’indignation des détracteurs professionnels de la « nouvelle censure » ? Aux abonnés absents, ces fabricants de peurs sont en partie, aujourd’hui, ceux-là mêmes qui cimentent la chape de plomb.

    En période de crise, les chefferies médiatiques serrent les rangs et les commentateurs les plus en vue mettent à jour, d’une manière plus flagrante encore que d’ordinaire, le rôle d’acteurs politiques qu’ils incarnent et endossent dans l’espace public. La guerre au Proche-Orient en a donné une illustration spectaculaire. Et son traitement médiatique, tant du point de vue de l’information internationale que du commentaire de « l’actualité » du champ politique français, ne s’inscrit pas dans un terrain vierge. Il hérite, au contraire, d’une désertion – matérielle, informationnelle et intellectuelle – de la région par la plupart des rédactions françaises avant le 7 octobre. Il pâtit, également, d’un suivisme à l’égard de l’agenda gouvernemental et de contraintes économiques qui asphyxient les conditions de production de l’information – de surcroît concrètement empêchées à Gaza – et alimentent la « low-costisation » du débat public. Il manifeste, enfin, l’hégémonie persistante du « cercle de la raison » et les effets de plusieurs décennies de normalisation médiatique de l’extrême droite. Une extrême droite dont les visions du monde infusent dans les cadrages de l’information, et qui est parvenue à doper nombre de séquences d’emballements dont les effets se mesurent encore aujourd’hui – dans la séquence actuelle, il n’est par exemple pas inutile de penser au lourd héritage des cabales successives de la scène politico-médiatique contre « l’islamo-gauchisme » entre 2020 et 2022 [15].

    Ainsi, si la guerre au Proche-Orient a d’ores et déjà profondément reconfiguré la société et le champ politique français – et y laissera des traces indélébiles –, elle restera aussi dans les mémoires tout à la fois comme un symptôme et un accélérateur de la droitisation, de l’occidentalo-centrisme et de la lâcheté d’une (grande) partie des médias dominants.

    Post-scriptum : Difficile de conclure ce texte sans rendre un hommage appuyé aux nombreux journalistes palestiniens, mais aussi aux journalistes français et internationaux qui tentent de faire leur travail dignement. Celles et ceux qui, sur place ou non, gardent les pratiques de reportage et d’enquête chevillées au corps pour le droit d’informer, malgré l’adversité des terrains et la dureté de leurs réalités. Celles et ceux qui militent publiquement pour ouvrir Gaza aux reporters. Celles et ceux qui élèvent la voix pour appeler à « la fin des crimes d’Israël ». Celles et ceux qui envoient des lettres comme des grains de sable à leurs consœurs et confrères qui ne sont pas encore morts sous les bombes.

    • « Bye bye Fisheyelemag ! Ma 62e chronique pour le magazine photo ne paraîtra pas : elle parlait des images de Gaza, qui contredisent le récit propagandiste israélien. Triste fin pour ce qui fut une belle collaboration et un passionnant observatoire.

      Cette censure inattendue confirme malheureusement l’analyse d’Acrimed sur le traitement médiatique de la guerre israélienne. Oubliez la mauvaise plaisanterie de la ’’culture cancel’’ woke : c’est une chape de plomb qui s’est abattue sur le paysage culturel. »

      https://twitter.com/gunthert/status/1737744666882195859

    • Ma 62e chronique pour le magazine Fisheye ne paraîtra pas. Elle parlait du retour des images de guerre dans notre actualité, et bien sûr de Gaza. D’abord accepté par le rédacteur en chef Eric Karsenty, le texte a finalement été refusé en bloc la veille du bouclage par le directeur de publication Benoît Baume, qui estimait qu’il présentait « un point de vue extrêmement à charge contre Israël ». Ce reproche confirme l’analyse que je développe dans cet article.

      http://imagesociale.fr/11440

  • Un aveu collectif trop rare, dans « C ce soir » - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Un-aveu-collectif-trop-rare-dans-C-ce-soir

    Las, au bout de quelques minutes, l’essayiste Mathieu Souquière [1] fait un aveu : « Je ne suis pas un expert de la vie politique hollandaise. » Et le sondeur Jérôme Sainte-Marie [2] de faire un court examen de conscience : « J’aurai la grande honnêteté de dire que je ne connais pas du tout, ou quasiment pas, la vie politique aux Pays-Bas. Je ne suis pas devenu un spécialiste des Pays-Bas en 24 heures. » Tant d’honnêteté convainc Perrine Simon-Nahum [3] de le reconnaître : « Moi non plus je ne suis pas spécialiste de la vie politique néerlandaise. » Thomas Legrand ne peut que conclure : « Moi non plus je ne suis pas un grand spécialiste de la politique des Pays-Bas. »

  • Couverture de la guerre Israël/Palestine : L’AJAR dénonce le double standard
    https://www.acrimed.org/Couverture-de-la-guerre-Israel-Palestine-L-AJAR

    Dans trop de rédactions, certains de nos consœurs et confrères cèdent à des biais racistes ou perdent la distance nécessaire à une couverture équilibrée et déontologique de la guerre menée par Israël ces dernières semaines à Gaza. Décryptage.

  • D’Israël à Gaza (3) : sur BFM-TV, une propagande « en continu »
    https://www.acrimed.org/D-Israel-a-Gaza-3-sur-BFM-TV-une-propagande-en

    Un aveuglement volontaire, conforme au positionnement qu’adopte BFM-TV : celui de relai de la propagande de guerre israélienne. « On nous annonce vraisemblablement une prise de parole publique d’un porte-parole de l’armée israélienne incessamment », avance François Gapihan dès 19h. « Donc soyons patients. Et attendons les faits », lui répond sereinement l’éditorialiste su service « International » de la chaîne, Ulysse Gosset. Les « faits » attendus par la rédaction arrivent comme prévu par la voix du militaire Daniel Hagari – dont la prise de parole est diffusée à quatre reprises entre 20h45 et minuit [3]. Et c’est donc sans filtre qu’Ulysse Gosset la télégraphie tout au long de la soirée […]

    • Même les chaines publiques France 24 (quelques plages un peu objectives), et France-info, sont des relais de la propagande israélienne.
      Le journal d’Arte (fin de journée) est le seul audible.

      Ne serait-ce que de parler de « guerre Israël-Hamas » est de l’enfumage qui vise à faire oublier 1-qu’il s’agit de bombardements indiscriminés, 2-qu’Israël massacre et colonise depuis plus de 70 ans alors que le Hamas n’a été créé qu’en 1987.

  • Exemple de cette idéologie dominante, embarquée dans un processus de décomposition fasciste, procédant par amalgame, stigmatisation et dissociation : un article bien pourri du JDD, stigmatisant ici la Cimade. L’association humaniste est, non seulement, tenue comme portant une responsabilité dans l’assassinat du professeur Dominique Bernard mais on l’accable de négationnisme (équivalent Faurisson, Soral, etc.), sous prétexte qu’elle qualifie la politique d’Israël d’apartheid.

    Le propos est tellement ordurier, qu’il m’est impossible de rendre compte de son existence (surtout, ne pas le relayer) autrement que par son URL :

    https://www.lejdd.fr/societe/la-cimade-une-association-militante-qui-partage-les-combats-de-lextreme-gauche

    • Pas le courage de lire cet article du JDD mais ailleurs ce n’est guère mieux et depuis le 7/10/2023 le marasme médiatique français a pris une accélération fulgurante. A croire qu’il y a un concours ouvert entre les déclarations toutes plus ignominieuses les unes que les autres et le nombre de victimes du conflit qui ne cesse de grandir de jour en jour. Pour échapper aux images commentées par des militaires ou anciens militaires (trop présent à la télé). La réflexion des sempiternels politologue médiatique est bien souvent dans la ligne éditoriale de ce journal d’extrême droite.

      Conflit israélo-palestinien : calomnies médiatiques contre LFI ou « La Formation infréquentable »
      https://www.acrimed.org/Conflit-israelo-palestinien-calomnies-mediatiques

      Depuis le 7 octobre, la couverture médiatique des événements en Israël et en Palestine est massive. Nous l’avons étudiée dans un premier article au prisme de « l’information internationale ». Mais en parallèle, le journalisme politique s’est largement focalisé sur des controverses politico-médiatiques. Les médias dominants, qui relaient complaisamment les campagnes menées par ceux qui dominent le champ politique, sont passés tel un rouleau-compresseur sur La France insoumise, contre laquelle tout semble désormais permis. Ses positions, « résumées », déformées, conspuées, lui ont valu une double condamnation, pour complicité de barbarie et antisémitisme nazi.

      Caroline Fourest sur France 5 (11/10)

      « Comme Marine Le Pen est impeccable, on n’a pas prise, nous, journalistes, pour parler de cette extrême droite antisémite. Alors que comme Mélenchon dérape et que Mathilde Panot bredouille, on a plus de facilité à parler de l’extrême gauche antisémite. Mais encore une fois, les deux se rejoignent sur les juifs. »

    • on me dit que par prudence bon nombre d’assos et collectifs de soutien aux immigrés, réfugiés, étrangers ont, au lendemain de l’assassinat du professeur d’histoire Dominique Bernard à Arras, annulé par prudence 15 jours de rendez-vous publics des plus ordinaires.

      la baisse des financements publics de diverses assos (du Planning familial à la Cimade) est en cours et des Ciotti JDD insistent, dans le cas de la Cimade et d’autres structures d’appui aux étrangers, pour qu’elles soient plus drastiques, voire totales.

      ce n’est pas pour son humanisme que la Cimade est visée mais bien en raison des pratiques qu’elle met en oeuvre : une défense des droits des étrangers qui fait effectivement obstacle à des expulsions, facilite l’obtention de droits (asile, séjour, régularisation) et contribue à une forme d’accueil.

      par ailleurs, aujourd’hui, dans une fac de Lille, ce sont les vigiles qui ont appelé la police (et non la présidence qui en théorie en a seule le droit, lorsque le préfet ne prend pas l’initiative : on en a fini avec des siècles de « franchise universitaire ») contre une table de presse de l’Unef en solidarité avec les palestiniens.

      edit Borne a aussi livré ce jour les perpectives du régime suite aux émeutes de l’été : une série de graves dispositions sécuritaires

    • J’ai eu confirmation aujourd’hui que la Cimade continue ses permanences. à Paris.

      Si j’évoquais le caractère « humaniste » de la Cimade c’était une manière de dire qu’il s’agit d’une asso caritative bien établie depuis des lustres et reconnue par les institutions parmi les principales références de « défense des Droits de l’Homme », au même titre que la LDH ou Amnesty. Ce n’est pas du tout une organisation révolutionnaire (contrairement à ce qu’on pourrait croire en lisant le JDD).
      De ce que j’en connais (je connais très bien une personne qui en est membre), ce sont des bénévoles qui font tourner les lieux d’accueil (il y a quelques salariéEs mais iels ne sont pas à l’accueil). Je pense qu’avec ce gouvernement, les membres de la Cimade vont rencontrer de graves difficultés pratiques et psychologiques pour obtenir la régularisation des personnes qu’iels reçoivent.
      Les actions de la Cimade, pour l’essentiel, ne consistent qu’à faire de l’accompagnement individuel. Cela se résume à essayer d’aider les personnes à débroussailler le maquis administratif et réglementaire. Tout ceci demande du temps, les procédures sont longues et c’est parfois compliqué. Souvent, l’issue de la démarche est totalement tributaire du bon vouloir de la préfecture. Aujourd’hui, autant dire que le refus est désormais la règle. Rien à voir avec les régularisations politiques de salariéEs comme on a eu sur les chantiers des JO récemment, suite à une lutte syndicale collective (grève) organisée par la CNT-SO et la CGT.
      Les bénévoles de la Cimade se tapent en réalité le (sale) boulot que devrait faire l’administration, sachant que tout est fait pour que la procédure de régularisation ne fonctionne pas, à commencer par l’impossibilité de prendre un RDV en préfecture. De fait, beaucoup d’étrangers considèrent les membres de la Cimade comme faisant partie de la chaîne administrative pour obtenir leurs papiers. L’administration en abuse. C’est parfois compliqué pour ces bénévoles d’établir une relation claire, distanciée et équilibrée avec les personnes qu’iels reçoivent. Le fait qu’il s’agisse d’une asso d’origine religieuse n’arrange pas les choses. Bref, ce n’est pas du tout mon truc mais je leur tire mon chapeau parce que ça devient de plus en plus dur.

      Voilà pourquoi je trouve que c’est vraiment dégueux de cibler la Cimade, tel que le fait ce journal raciste et haineux.

    • je parlais des rendez dans l’espace public, pas des permanences d’accueil. cette suspension de 15 jours a été une décision prise au niveau national (par crainte d’attaques racistes ?), appliquée partout.
      l’accueil est effectivement tributaire de cet aspect para-officiel mais aussi du paternalisme humanitaire de nombreux bénévoles. malgré cela, il va bien au-dela de ce que feraient des services d’État puisqu’il s’agit de conseiller des non citoyens sur la manière de faire valoir des droits face à une administration qui s’y oppose. de plus, la Cimade se porte partie en justice contre les préfectures ou l’État. on a tendance à dédaigner les « cas » au prétexte qu’ils seraient individuels, mais c’est aussi depuis des cas qui sont au croisement du cours des vies et de la jurisprudence formelle et réelle que l’on a prise.

      c’est à une attaque généralisée contre toute forme de contre pouvoir que cet organe de presse contribue, et avec lui bien d’autres acteurs.

    • De ce que j’en sais, il y a des permanences de standard téléphonique assurées, à tour de rôle par les bénévoles à leur domicile (à partir d’un service de téléphonie en ligne). De là, on prend les infos pour débroussailler et, le cas échéant, orienter vers les permanence physiques (une sorte de pré-rendez-vous). Ce sont les mêmes personnes qui font l’accueil et l’accompagnement au cas par cas et, à ma connaissance, sur Paris, rien n’a changé sur les permanences physiques mais il est vrai que beaucoup de personnes manifestent leur inquiétude à cause du climat actuel particulièrement malsain.

      Concernant ce que j’ai indiqué plus haut, à propos du caractère de « prétraitement administratif » dans l’activité de ces associations d’aide aux clandestins, je tiens à préciser que ce n’est que mon interprétation et que cela ne correspond absolument pas à la position de la Cimade, qui, au contraire, revendique haut et fort qu’elle ne doit pas suppléer aux insuffisances de l’État. Mon propos, évidemment, n’est nullement dédaigneux mais il vise à souligner les contradictions auxquelles peuvent être exposées, avec les meilleures intentions du monde, les personnes de ces associations. C’est le cas, aussi, des syndicalistes qui peuvent être conduitEs à traiter des situations identiques, au cas par cas, en s’appuyant pour l’essentiel, tels des avocats, sur des moyens juridiques.

      Précisément, à propos de la différence entre « accompagnement de cas individuel » et « lutte sociales collectives », je suis d’accord avec toi, @colporteur qu’il ne faut pas l’opposer systématiquement et que le contact personnel avec des individus en difficulté n’est que la résultante d’une pratique réelle de solidarité sociale. Ceci doit être rappelé, d’autant plus que les syndicats cités, font, eux-aussi, de l’accompagnement juridique de cas individuels de sans-papiers (avec leur recettes « spéciales », pour obtenir des résultats qui semblent inaccessibles à d’autres, mais ça c’est une autre affaire).

      Je voulais juste indiquer, qu’au-delà du cas des régularisations de sans-papiers, la lutte juridique peut s’avérer totalement inadaptée, surtout quand on s’engage dans la voie autoritaire que nous connaissons actuellement, avec ce gouvernement qui impose, avec le soutien parlementaire d’une droite dure, des lois de plus en plus nazes. L’accompagnement individuel juridique est indispensable mais, dans la pratique syndicale, en tous cas, il s’avère particulièrement chronophage et peut décourager les volontés les plus endurcies car les résultats sont plus qu’aléatoires.

    • je ne prends pas le temps de rassembler mes idées et de développer, pardon, mais cette tension individuel (chronophage et dépolitisant)/collectif (jamais assuré de son existence et/ou soumis à de terribles exigences surmoïques) est un classique des pratiques de lutte, et spécialement de celles qui ont lieu hors de l’emploi (sans papiers, chômeurs et précaires).

      quoi qu’il en soit des intentions (révolutionnaires ou pas, par exemple), sans conflictualité y compris sur le terrain juridique, il n’y a pas de production de jurisprudence, où plutôt celle-ci est laissé à l’initiative adverse (et là le pouvoir législatif, exécutif, les pratiques de guichet triomphent), je renvoie faute de temps et par paresse à ces quelques lignes
      Court éloge de la jurisprudence, Laurent de Sutter
      https://www.cairn.info/qu-est-ce-que-la-pop-philosophie--9782130816348-page-51.htm

      ou à celles-ci

      « La jurisprudence est la philosophie du droit, et procède par singularités, prolongement de singularités », disait Gilles Deleuze (1925-1995). La philosophie sait penser la loi. Mais le droit ne se laisse pas réduire aussi facilement. Ce prodigieux meccano impose son jeu à la pensée et s’offre ainsi comme un modèle possible, inventif et foisonnant, rigoureux pourtant, souverainement indifférent au jugement

      https://liseuse.michalon.fr/978-2-84186-482-9

      et enfin, faute de temps et à défaut de contacter une amie qui cimade afin de fournir des exemples spécifiques, à un vieil exemple de « montée en généralité » depuis le cas concret (sachant que Deleuze distingue à raison ce qui relève de la jurisprudence formelle, comme c’est le cas d’un arrêt de la Cour de cassation, et de la jurisprudence réelle, au plus près des usages concrets)
      Jurisprudence, Pôle Emploi condamné pour insuffisance d’information
      https://www.cip-idf.org/spip.php?article6073

      #droit #jurisprudence

  • Le siège de FranceTV rebaptisé « Maison Jean-Pierre Elkabbach ». Ils ont osé ! (CGT France Télévisions)
    https://www.acrimed.org/Le-siege-de-FranceTV-rebaptise-Maison-Jean-Pierre

    Quand le mail est tombé ce matin, beaucoup de salariés de FTV ont cru à une mauvaise blague, un gag digne des Guignols de l’Info et tout est remonté à la surface. Le scandale des animateurs-producteurs amasseurs de « pépètes », c’était sous la présidence de Jean-Pierre Elkabbach : trois ans de gabegie avec l’argent public pour enrichir les « voleurs de patates », les jeunes entrepreneurs Nagui, Delarue, Arthur…

  • Le siège de FranceTV rebaptisé « Maison Jean-Pierre Elkabbach ». Ils ont osé ! (CGT France Télévisions) - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Le-siege-de-FranceTV-rebaptise-Maison-Jean-Pierre

    Quand le mail est tombé ce matin, beaucoup de salariés de FTV ont cru à une mauvaise blague, un gag digne des Guignols de l’Info et tout est remonté à la surface. Le scandale des animateurs-producteurs amasseurs de « pépètes », c’était sous la présidence de Jean-Pierre Elkabbach : trois ans de gabegie avec l’argent public pour enrichir les « voleurs de patates », les jeunes entrepreneurs Nagui, Delarue, Arthur…

    #gorafi_encore_plagié

  • Les hommages médiatiques à Jacques Julliard, mort le 8 septembre, se sont multipliés ces dernières semaines. Contre l’amnésie journalistique et en contrepoint de ces éloges unanimes, nous publions, avec l’accord de l’auteur, le chapitre que lui consacrait Sébastien Fontenelle dans Les Éditocrates 2 en 2018 [1]. (Acrimed)
    https://www.acrimed.org/Jacques-Julliard-pour-memoire

    Pour se divertir, peut-être, de la dureté d’un quotidien qui lui fait endurer, parmi d’autres supplices, la délinquance des immigrés et la rudesse crypto-nazie des féministes américaines, Jacques Julliard, lorsqu’il ne rédige pas des diatribes phallocrates ou des philippiques islamophobes pour Le Nouvel Observateur, tient alors, pour la postérité, la chronique détaillée de ses jours et de ses soirées.

    #editorialistes

  • Décès de Jean-Pierre Elkabbach. Les légitimes condoléances doivent-elles étouffer tout esprit critique ?
    Jean-Pierre Elkabbach, baron d’Empire
    https://www.acrimed.org/-Jean-Pierre-Elkabbach-baron-d-Empire-
    Articles

    « Islamo-gauchisme » à l’université ? Servilité et surenchère : Elkabbach face à Frédérique Vidal 17 février 2021
    Une « tribune libre » déguisée en entretien.
    https://www.acrimed.org/Islamo-gauchisme-a-l-universite-Servilite-et

    Jean-Pierre Elkabbach, serviteur de deux maîtres ?
    16 janvier 2017
    Conseiller de Lagardère et de Bolloré : l’intersyndicale de Lagardère Active proteste.
    https://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-serviteur-de-deux-maitres

    Cécile Duflot agressée par Elkabbach et autres chiens de garde ? « Aucun problème », dit le CSA
    2 juillet 2015
    Les chiens de garde aboient, le CSA leur ressert la soupe.
    https://www.acrimed.org/Cecile-Duflot-agressee-par-Elkabbach-et-autres-chiens-de-garde-Aucun-proble

    Elkabbacheries (2) : Les suites de l’accueil réservé à Cécile Duflot par trois chiens de garde
    21 avril 2015
    Protestation auprès du CSA, rodomontades d’Elkabbach.
    https://www.acrimed.org/Elkabbacheries-2-Les-suites-de-l-accueil-reserve

    Elkabbacheries (1) : Les aboiements de trois chiens de garde aux basques de Cécile Duflot
    14 avril 2015
    … « accueillie » dans le chenil du « Grand rendez-vous » d’Europe 1.
    https://www.acrimed.org/Elkabbacheries-1-Les-aboiements-de-trois-chiens-de-garde-aux-basques-de-Cec

    Crash de l’A320 : quand Jean-Pierre Elkabbach explorait la piste arabo-terroriste
    28 mars 2015
    Y’a-t-il un Arabe dans l’avion ?
    https://www.acrimed.org/Crash-de-l-A320-quand-Jean-Pierre-Elkabbach-explorait-la-piste-arabo-terror

    Faut-il radier Jean-Pierre Elkabbach ?
    25 octobre 2014
    Elkabbach joue avec les chiffres… et nous démontre au passage qu’il ne sait ni lire, ni (...)
    https://www.acrimed.org/Faut-il-radier-Jean-Pierre-Elkabbach

    Mort du patron de Total : Elkabbach cultive le champ de déshonneur du journalisme
    23 octobre 2014
    Un hommage grandiloquent déguisé en entretien.
    https://www.acrimed.org/Mort-du-patron-de-Total-Elkabbach-cultive-le-champ-de-deshonneur-du-journal

    Interview de Nicolas Sarkozy : Jean-Pierre Elkabbach mis en examen pour trafic de connivence
    3 juillet 2014
    Elkabbach, éternel passeur de plats.
    https://www.acrimed.org/Interview-de-Nicolas-Sarkozy-Jean-Pierre-Elkabbach-mis-en-examen-pour-trafi

    Jean-Pierre Elkabbach au sommet de son anti-syndicalisme primaire
    14 juin 2014
    Face au secrétaire général de Force ouvrière, le baron de l’empire Lagardère fait une nouvelle fois (...)
    https://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-au-sommet-de-son-anti-syndicalisme-primaire

    Jean-Pierre Elkabbach au service de Laurence Parisot
    19 mars 2013
    Après avoir houspillé trois syndicalistes, Jean-Pierre Elkabbach câline la patronne des (...)
    https://www.acrimed.org/Jean-Pierre-Elkabbach-au-service-de-Laurence-Parisot

    L’interrogatoire de trois syndicalistes par Jean-Pierre Elkabbach (avec vidéo)
    5 mars 2013
    … assortie d’une émouvante profession de neutralité !
    https://www.acrimed.org/L-interrogatoire-de-trois-syndicalistes-par-Jean-Pierre-Elkabbach-avec-vide

    « Portrait du journaliste en sarkozyste » (extraits de Profession : Elkabbach)
    26 juillet 2012
    « Maréchal émérite des médias ayant servi tous les régimes. De droite ou de gauche, du centre ou de (...)
    https://www.acrimed.org/Portrait-du-journaliste-en-sarkozyste-extraits-de-Profession-Elkabbach

    Lire : Profession : Elkabbach, de Vincent Quivy
    16 juillet 2012
    « Indépendant, mais employé des politiques, libre dans sa tête mais soumis au pouvoir (...)
    https://www.acrimed.org/Lire-Profession-Elkabbach-de-Vincent-Quivy

    Sarkozy, conseiller en recrutement d’Elkabbach : de quoi enflammer les rédactions ?
    27 février 2006
    Silences, informations minimalistes, rires, malaises, indignations. Avant de tourner la page (...)
    https://www.acrimed.org/Sarkozy-conseiller-en-recrutement-d-Elkabbach-de-quoi-enflammer-les-redacti

    Quartiers populaires : Elkabbach, chargé de mission et de haine
    10 novembre 2005
    ... s’inquiète des appels au calme du « service d’ordre musulman » .
    https://www.acrimed.org/Quartiers-populaires-Elkabbach-charge-de-mission-et-de-haine

    J.-P. Elkabbach et J.-L. Gombeaud, avocats du gouvernement et du G8
    2 juin 2003
    Sur Europe 1, les zélateurs du libéralisme tiennent le micro
    https://www.acrimed.org/J-P-Elkabbash-et-J-L-Gombeaud-avocats-du-gouvernement-et-du-G8