• La science française va être plus accessible
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/07/04/la-science-francaise-va-etre-plus-accessible_5325793_3234.html

    Un plan ministériel « pour la science ouverte » oblige les chercheurs financés sur fonds publics à publier leurs travaux dans des revues ou des archives en accès libre.

    Sans que le plan n’y fasse explicitement référence, ce qui est visé est bien l’hégémonie des entreprises de l’édition scientifique, un marché mondial estimé à une trentaine de milliards d’euros pour plus de 2 millions d’articles publiés chaque année. Le plus important éditeur, Elsevier, a encore dégagé, en 2017, une marge de plus de 36 % et 1 milliard d’euros de bénéfices.

    Le futur plan national, à hauteur de 5,4 millions d’euros la première année, puis 3,4 millions ensuite, va beaucoup plus loin. Il rendra « obligatoire la publication en accès ouvert des articles et livres issus de recherches financées par appels d’offres sur fonds publics. » Idem pour les « données de recherche ». « Nous pouvons, à terme, atteindre 100 % de publications scientifiques françaises en accès ouvert », espère la ministre.

    Jusqu’à présent, cette obligation était rare. Les Pays-Bas, des universités (Harvard aux Etats-Unis), des organismes de recherche (Institut national de recherche en informatique et en automatique sur les sciences du numérique en France), ou des communautés comme celle de la physique des particules ou de l’astronomie avaient adopté ce principe de l’accès ouvert. D’autres avaient rusé. En Belgique, l’université de Liège a convaincu ses chercheurs de déposer dans l’archive locale, en décidant que seuls ces articles serviraient à l’évaluation des carrières. L’université d’Aix-Marseille accorde 25 % de moyens supplémentaires pour les équipes ayant mis toute leur production dans l’archive HAL, qui, d’ailleurs, recevra une aide technique avec le plan ministériel. Désormais, 68 % de la production de l’université est accessible gratuitement.

    #Open_access #Publications_scientifiques

  • Quand le portable sert à espionner ses proches...
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/07/03/quand-le-portable-sert-a-espionner-ses-proches_5324844_3234.html

    Si cette famille a choisi d’utiliser cette application, beaucoup d’associations tirent la sonnette d’alarme : ce genre de système de pistage, parfaitement légal pour la surveillance d’enfants, est de plus en plus détourné dans le cadre de harcèlement ou de violences familiales. Selon une étude réalisée auprès de 700 femmes victimes de violence domestique, réalisée en 2015 par Women’s Aid, une association britannique, le tiers d’entre elles a été suivi à la trace par des logiciels espions de ce genre. « C’est très courant et ça se développe », estime Katie Ghose, sa directrice.
    Tout un écosystème économique

    Fin mai, une étude américaine des universités de New York, Cornell, Hunter College et Technion a, pour la première fois, tenté de mesurer le phénomène. Elle a identifié au moins 280 applications vendues sur Google Play Store, et 23 hors des magasins d’applications (qu’il faut télécharger sur un ordinateur avant de les transférer sur un téléphone). Et encore, les chercheurs considèrent que ce nombre de spywares (« logiciels espions ») est sous-évalué, notamment parce qu’ils n’ont recensé que ceux en anglais.

    Installer une telle application nécessite d’avoir physiquement accès au téléphone à espionner et d’en posséder le mot de passe. Mais, dans le cadre familial, une telle situation est relativement courante. Ensuite, de nombreuses applications offrent l’option de ne pas faire apparaître d’icône sur le téléphone de la personne surveillée, qui n’a donc aucune possibilité de savoir qu’elle est espionnée.

    Les logiciels espions permettent non seulement de suivre quelqu’un à distance, mais aussi d’avoir accès à ses SMS et à la liste de ses appels. Des versions un peu plus perfectionnées permettent aussi de lire les messages des réseaux sociaux WhatsApp, Facebook ou même les relations sur le site de rencontres Tinder. Dans les cas les plus extrêmes, il est possible d’activer à distance le micro et la caméra d’un téléphone, à l’insu de son utilisateur.

    Les vraies bénéficiaires économiques sont évidemment les entreprises qui créent ces applications. Si l’immense majorité affirme travailler pour protéger les enfants, leur duplicité apparaît rapidement. « Sur leurs sites, on trouve souvent des sections qui indiquent : “Comment suivre ma petite amie qui me trompe ?”, explique Periwinkle Doerfler, l’une des auteures de l’étude. J’étais surprise de voir à quel point les applications ne cherchaient pas à se cacher. »

    Se faisant passer pour une cliente potentielle, les chercheurs ont contacté onze logiciels espions, leur demandant : « Si j’utilise votre application, mon mari sera-t-il au courant que je le suis à la trace ? » Huit d’entre eux ont répondu très ouvertement que le mari n’en saurait rien. Deux n’ont pas répondu et une seule a répliqué qu’une telle action serait inacceptable.

    L’application HelloSpy est l’un des exemples les plus choquants. Pour illustrer son logiciel, le site utilise la photo d’une femme avec un œil au beurre noir, tandis que son conjoint lui attrape le bras d’un air menaçant.

    Difficile d’évaluer précisément la taille du marché, mais il y a potentiellement beaucoup d’argent à la clé. Life360, une entreprise californienne qui se dit numéro un mondial du marché, et qui est la seule à avoir répondu à nos questions pour cet article, affirme que 12 millions de familles l’utilisent. La majorité télécharge la version gratuite. La version payante coûte 45 euros par an.

    En novembre 2017, en France, le Haut Conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes mentionnait mSpy comme l’une des méthodes les plus utilisées pour espionner. Son coût : 170 euros par an. De nombreux blogs, qui semblent écrits en sous-main par cette entreprise et renvoient vers son application, expliquent comment celle-ci est invisible pour la personne espionnée : « Vous pouvez être sûr que votre petite amie ne saura pas qu’elle est suivie », note l’un d’eux.

    voir aussi : http://hellospy.com/hellospy-for-personal-catch-cheating-spouses.aspx?lang=en-US
    Mobile Spy App for Personal Catch Cheating Spouses

    One of the unpleasant truths most married individuals are blissfully ignorant of is the surprisingly high occurrence of infidelity & extramarital affairs.

    The past two decades has made infidelity more accessible than ever mostly because of the ascent of two majorly disruptive technologies: online social networks and mobile phones.

    Up to 90% of marital affairs may include the use of a mobile phone or email as a preferred means for communication.

    Good news is that technology can also be used to detect & reveal infidelity.

    #Violences_sexistes #Mobile #surveillance #Economie_numérique