programme TV, séries TV, films de la semaine, sorties sur Paris et toute l’actualité culturelle

https://www.telerama.fr

  • En 2023, la majorité des États américains n’ont toujours pas interdit le mariage d’enfants
    https://www.slate.fr/story/256776/etats-unis-trop-de-mariages-forces-enfants-viols-agressions-sexuelles-pedophil

    Personne ou presque ne soupçonnerait une telle réalité et pourtant, les unions impliquant des mineurs restent légales dans 40 des 50 États.

    Les chiffres glacent le sang. « En moins de vingt ans, de 2000 à 2018, 300.000 enfants ont été mariés, essentiellement des jeunes filles de parfois 10 ans à peine. Bien que peu connues des Américains, ces unions sont tout à fait légales dans la majorité des États du pays. Et dans cinq d’entre eux, elles se font sans aucune limite d’âge », s’insurge Rima Nashashibi, fondatrice en 2015 de Global Hope 365, une coalition de trois ONG luttant contre le trafic et la maltraitance d’enfants, dont les propos sont rapportés par France Inter. « Dans 90% des cas, ce sont des victimes d’abus sexuels, poussées par leurs parents, leur communauté religieuse ou leur milieu social à une union qu’elles ne désirent pas. »

    [...]

    À ce jour, seuls dix États et deux territoires interdisent le mariage de mineurs : le Delaware et le New Jersey (2018), les Samoa américaines, les Îles Vierges des États-Unis, la Pennsylvanie et le Minnesota (2020), le Rhode Island et New York (2021), le Massachusetts (2022), le Vermont, le Connecticut et le Michigan (juin 2023). Selon les données d’Unchained at last, dix États ont fixé l’âge minimal à 17 ans, vingt-trois à 16 ans, deux à 15 ans, et cinq n’ont pas du tout d’âge minimum.

    #mariage_forcés #mariage #viol

  • La musique d’Angola : Un incroyable répertoire
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-serie-musicale/bonga-5221922

    La semba, ce genre musical politique, fusion de rythmes anciens, la kizomba, musique lascive évidemment poétique et presque nostalgique qui se danse, l’incontournable kuduro… L’Angola est l’un des pays dont l’histoire, terrible, n’a d’égal que la richesse de son incroyable répertoire musical.

    L’Angola a connu la terrible colonisation portugaise, la très difficile lutte pour l’indépendance et une guerre civile qui a duré jusqu’en 1991. Toutes les difficultés, les souffrances, le peuple angolais les a racontées, les a chantées et a tenté de les transcender justement par la #musique, même si bien des figures musicales dans cette playlist sont mortes à cause de leurs positionnements.

  • Amandine Atalaya vante des « propos parfaitement corrects sur la condamnation de l’antisémitisme ». Marine Le Pen répèté que seuls les « arabo-musulmans » sont antisémites, des propos parfaitement corrects. « Rappelons que Marine Le Pen est présente depuis plusieurs années déjà aux diverses marches contre l’antisémitisme. » Marine Le Pen est un parangon de tolérance. « Est-ce que c’est sa place ?, demande la présentatrice sur LCI. — Y a pas que Marine Le Pen, répond Arlette Chabot, y a aussi des électeurs du RN dans la manifestation. Tant mieux ! » Il y a même un député propriétaire d’une librairie négationniste, tant mieux ! « Ça veut dire que ça avance, ça bouge, le Rassemblement national. » S’il arrive au pouvoir, tant mieux !
    https://www.telerama.fr/television/marine-le-pen-heroine-de-la-lutte-contre-l-antisemitisme-7018111.php

  • “Il y a moins de femmes entrées au répertoire de la Comédie-Française au XXe siècle qu’au XIXe”
    https://www.telerama.fr/theatre-spectacles/il-y-a-moins-de-femmes-entrees-au-repertoire-de-la-comedie-francaise-au-xxe

    Carole Thibaut, la directrice du Théâtre des Îlets de Montluçon, livre un édifiant constat sur l’invisibilisation des femmes dans le théâtre depuis le XVIIe. Et tente, avec la chercheuse Aurore Evain, de réhabiliter leur héritage.

  • Pour CNews et BFMTV, les “woke” et l’extrême gauche soutiennent le Hamas
    https://www.telerama.fr/television/pour-cnews-et-bfmtv-les-woke-et-l-extreme-gauche-soutiennent-le-hamas-70179

    Le journaliste cite un expert incontesté : « Alain Finkielkraut fait ce lien en disant que l’antisémitisme serait presque comme le stade suprême du wokisme. » Le nazisme est l’horizon indépassable du #wokisme. Pour mémoire, je rappelle que Hitler a exterminé les juifs afin de lutter contre les discriminations de classe, de genre, de race.

    […]

    Pour préserver ma #santé_mentale (1), je me réfugie sur BFMTV. « Bonsoir, vous regardez C’est pas tous les jours dimanche, votre grand rendez-vous d’actualité et de débat, salue Benjamin Duhamel. L’invité de la semaine, c’est le président du RN, Jordan Bardella. » Ouf, ça va changer des zemmouriens de Bolloré TV. « Nous lui demanderons si la France est à la hauteur face à la recrudescence des actes antisémites. » Logique, le RN possède une légitimité historique pour parler de l’#antisémitisme. « Nous l’interrogerons également sur la loi immigration. » Logique, le RN est pionnier en matière de politique d’accueil des immigrés. « Et puis, à 19 heures, vous retrouverez “Le duel du dimanche”, l’ancien ministre LR Jean-François Copé sera face au maire de Béziers Robert Ménard. » Qui, lui, n’a pas d’étiquette. Son temps de parole n’est donc pas décompté de celui de l’#extrême_droite, c’est très pratique. D’ailleurs, Robert Ménard est pour la deuxième fois d’affilée invité du « Duel du dimanche ». BFMTV a-t-elle l’intention de lui offrir ce créneau ? Je vous rassure : ça n’empêche pas LCI de conserver au maire « divers droite » sa carte blanche tous les mercredis chez Pujadas.

  • Le duel entre Guillaume Meurice et la direction de Radio France crée le malaise
    https://www.telerama.fr/radio/le-duel-entre-guillaume-meurice-et-la-direction-de-radio-france-cree-le-mal

    Plus d’une semaine après la sortie de l’humoriste sur Netanyahou, la polémique ne faiblit pas. La présidente de Radio France lui a délivré un avertissement, que lui conteste devant la justice. […]

    […]

    Une journaliste de la rédaction de France Inter s’étrangle : « Guillaume a juste fait une mauvaise blague et on en arrive là ? La direction de Radio France […] se paye Meurice, mais on invite souvent des personnalités du Rassemblement national sans vraiment les mettre en difficulté. Je suis écœurée et inquiète de ce que nous traversons. »

    • logiquement, dans une démocratie éclairée respectueuse de la license artistique et culturelle, amoureuse des belles lettres et du bon mot, c’est la direction de Radio France qui devrait être démissionnée, et plus vite que ça siouplé, pour atteinte à la liberté d’expression, censure, tentative de subornation et pressions sur journaliste dûment assermenté. Mais que fait la Justice ??? :-)

    • ah je vois bien de qui il cause. il se trouve qu’il n’a pas parlé de crime de guerre ou contre l’humanité mais de prépuce et de nazi. je ne sais qu’elle était son intention (séduction de son public et nécessité de marquer le coup, exceptés), mais l’équivalence juif = nazi, je sais ce qu’elle signifie.

      si on te dit « Saddam Hussein, ce nazi sans prépuce », tu penseras crime de guerre, contre l’humanité, ou racisme anti-arabe ?

      #gauche

    • Parler de prépuce c’est s’attaquer aux juifves et musulman‧es de mon point de vue. Ces barbares qui coupent la quéquette des fils !!! Maintenant on peut supposer qu’il a dit une grosse connerie comme ça peut arriver à tout le monde. Une connerie raciste prépuce et nazi.

    • Ah bon, alors Meurice est un vilain garçon et un gros raciste antisémite ? Le mieux c’est de lui demander, quand tout le monde se sera calmé, plutôt que de supputer.

      L’article dit, peut-être pour pointer le bon exemple à suivre :

      En 2020, c’est un autre membre de la bande à Charline Vanhoenacker, le chansonnier Frédéric Fromet, qui avait dû s’excuser pour les paroles de « Jésus est pédé », fredonnées sur l’air du chant chrétien Jésus revient. « Je constate que ma chronique est ratée. Elle n’avait pour but que de dénoncer l’homophobie. J’ai été si mal compris que j’ai même heurté une association LGBT. C’est ma faute, donc je le reconnais bien volontiers », avait-il déclaré dans un communiqué de la médiatrice des antennes.

      « on » veut donc des excuses, publiques, c’est ça ? Vilain petit garnement ! Tu vas mettre un bonnet d’âne sur ta tête, tout de suite, faire acte de contrition, 3 avé et 4 pater, immédiatement ; et ensuite t’excuser platement auprès de... de... de qui déjà ? Netanyahou ? Le CRIF ? La fRance ?

      Je n’ai pas vu dans l’article ce qu’on lui reproche exactement ; ni le contenu du recto-verso d’avertissement produit par son employeur. Tout ça me semble bien gazeux. Si vous avez plus précis, dizez toujours, qu’on sache de quoi on parle.

    • personne ne l’a qualifié d’antisémite que je sache. il a fait une blague antisémite, possiblement sans même le savoir, puisqu’à gauche on considère que l’antisémitisme c’était avant, que ce qu’il en reste serait exclusivement à droite, et que le plus souvent on ne s’y intéresse en rien pour ce que ça a de maintenu, d’actuel, voire de renouvellé.
      (c’est comme ça que les conneries de Médine ont pu passer crème « à gauche », quasimment jusqu’à ce qu’il exhibe Faurisson).

      puisque tout cela vous semble vous échapper absolument, vous pouvez @olaf, ou @biggrizzly, trouver davantage d’arguments dans ce papier avec Jonas Pardo
      https://seenthis.net/messages/1025494

      (et ce malgré l’usage pas toujours approprié des formations qu’il dispense, dont un exemple est gentiment présenté dans l’article comme une réussite...)

    • je vais encore faire comme si tu ne te contentais pas de troller @olaf : sache que les expressions « pédé » ou « pute » lorsqu’elles ne sont pas employées par les premier.e.s concerné.e.s, sont péjoratives, homophobe ou putophobe. qualifier quelqu’un de « sans-prépuce » c’est péjoratif pour tous les sans prépuce effectivement (sauf à être soi même circoncis).
      quant au qualificatif de nazi, c’est celui qu’emploie Netanyahou, à la suite de Begin, à propos des Palestinens et/ou des Arabes. là encore, à en faire un terme applicable sans critères, on est dans un négationnisme supposé « soft » (minimisateur) de l’extermination nazie des juifs, des tsiganes et d’autres.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Négationnisme

    • @colporteur merci pour ton lien vers le Prado. Merci aussi pour ton avis sur la qualité de mes (de nos ?) questions. Tu peux le garder dans ton slip. Je vois pas bien ce que ça apporte au débat de traiter les gens de débile. Tu me semble un peu tendu en ce moment 😘

    • une tribune de Libé publiée ce matin :

      https://www.liberation.fr/idees-et-debats/guillaume-meurice-accuser-lhumoriste-daller-trop-loin-cest-lui-reprocher-

      Toute tentative de faire taire la moquerie cède à une pulsion autoritaire, estime le critique et enseignant Adrien Dénouette, après que l’humoriste a été sanctionné par la présidente de Radio France pour avoir comparé dans une chronique Benyamin Nétanyahou à un « nazi sans prépuce ».

      Le conseil de discipline a rendu son verdict. Pour sa blague comparant Benyamin Nétanyahou à un « nazi sans prépuce », l’élève Guillaume Meurice écope d’un blâme de mauvaise conduite. La sentence rappelle des précédents. En 2010, Stéphane Guillon et Didier Porte avaient pris la porte de la même maison pour les mêmes raisons : dérapages humoristiques à tendance gauchistes. Huit ans plus tard, Vincent Bolloré obtenait enfin la peau des Guignols, avant d’évacuer un à un tous les éléments perturbateurs de sa chaîne jusqu’à Sébastien Thoen, renvoyé pour un (très bon) sketch parodiant l’émission de Pascal Praud sur CNews. L’histoire se répète et la satire grand public continue de reculer, sans que personne ne tire la sonnette d’alarme. Ni dans la presse, dont la frilosité assourdissante laisse le champ libre à l’indignation facile, ni à la « Maison ronde », qui malgré un nombre croissant de chroniqueurs humoristiques, ne se fait jamais prier pour les faire taire.
      [...]

    • et la suite :

      Peut-on rire de tout ? L’humour politique a-t-il sa place sur le service public ? La ligne jaune gnagnagna a-t-elle été franchie gnagnagna ? On connaît la rengaine. A intervalle régulier, le débat refait surface, et nous laisse dans l’impasse, la réflexion n’ayant pas progressé d’un millimètre en vingt ans de polémiques stériles. Les rappels à la « responsabilité » et à la « décence » dans l’affaire du « nazi sans prépuce » en apportent encore la preuve, même si Radio France n’est pas la seule fautive.
      [...]
      Entre cette punchline et le « nazi sans prépuce » d’un humoriste que personne n’oblige à écouter, c’est de la seconde que l’on choisit de s’émouvoir. Preuve s’il en fallait que personne n’ait jamais été Charlie dans ce pays de petits cafardeurs.

      (je vais voir si des fois il serait pas complet libéré dans l’Internet son avis à lui) ah ben ça alors => https://justpaste.it/c9ta8

  • Territoires palestiniens - Frappe sur l’Institut français de Gaza (03.11.23) - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/actualites-et-evenements/2023/article/territoires-palestiniens-frappe-sur-l-institut-francais-de-gaza-03-1

    Nous avons été informés par les autorités israéliennes que l’Institut français de Gaza avait été visé par une frappe israélienne.

    Nous avons demandé aux autorités israéliennes de nous communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles ayant motivé cette décision. Aucun agent de l’Institut, ni aucun ressortissant français ne se trouvait dans l’enceinte de l’Institut.

    #France_Diplo. #soutien_inconditionnel

    • Emmanuel Macron affirme (https://twitter.com/BFMTV/status/1718960210902237424) qu’en langue française, “le #masculin fait le #neutre, on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible”. Pour le CNRS, en français, “pour le cerveau, le neutre n’est pas neutre”.

      Il est désormais bien établi que l’utilisation du #masculin_générique engendre des #représentations_mentales déséquilibrées en faveur du masculin. Pour autant, toutes les formes d’écriture inclusive sont-elles aussi efficaces pour contrer ce biais ? Dans une étude récente parue dans la revue Frontiers in Psychology, une équipe de scientifiques a démontré que les #formulations_neutres, sans marque de #genre_grammatical, ne permettent pas d’éliminer complètement le #biais vers le masculin, au contraire des formes doubles qui mentionnent à la fois le masculin et le féminin (https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2023.1256779/full).

      Pour éclairer le débat, lire Spinelli E., Chevrot J-P., Varnet L. 2023, Neutral is not fair enough : testing the efficiency of different language gender-fair strategies, Frontiers in Psychology ou son compte rendu sur la lettre du CNRS.

      #écriture_inclusive #Macron #Emmanuel_Macron #CNRS #langue #français #langue_française

    • Le rêve d’un abruti sur tout les fronts, ça me rappelle les Ceaucescus qui se targuaient de savoir et de science faux diplômes à l’appui mais n’avaient que la securitate pour s’imposer.

      les misérables à l’œuvre partout s’épaulent pour leurs crimes, du simple langage aux meurtres des enfants

      Bien dit :
      « A travers les mains de ceux qui la bite »

      PS
      Il ne dit pas ’des choses pour la rendre lisible’ mais ’des choses pour la rendre illisible’ et là il est tellement content qu’il boit un verre de vodka pendant que son auditoire de vieux chnocks et chnokesses, jackLang au premier rang applaudit.

      EDIT
      D’ailleurs quelques jours après, en relisant le post, il doit quand même être morveux de sortir une énormité pareille puisqu’il bafouille et noie ensuite ses mots dans son verre de vodka·eau. De fait, c’est comique puisqu’il bafouille « illisible » qui devient dans les médias « lisible » preuve qu’il est inaudible, et est incapable de parler distinctement le français !

    • #Interdiction de l’écriture inclusive : les ressorts d’un procès politique

      Pour une fois, les hommes et les femmes de la chambre haute se sont pressées pour proposer une loi visant à interdire l’écriture inclusive. Mais l’application de cette #prohibition, purement idéologique, ne serait pas sans lourdes conséquences administratives.

      Lundi 30 octobre 2023, les sénateurs et sénatrices françaises (double flexion inclusive avec accord de proximité certifié de tradition française multiséculaire) ont adopté à 221 voix pour et 82 contre une #proposition_de_loi de droite particulièrement intrusive et extensive visant à « protéger la langue française des #dérives de l’écriture dite inclusive » et interdisant, sous peine de nullité, l’usage de certains traits d’inclusivité – le point médian, perçu comme un comédon typographique, est évidemment ciblé – dans les actes juridiques, les modes d’emploi, les contrats de travail ou les règlements intérieurs d’entreprise.

      Le président de la République, Emmanuel Macron, s’est fort opportunément coordonné avec les débats et le vote depuis Villers-Cotterêts, où il inaugurait la Cité internationale de la langue française. S’évertuant à remplir les amples chausses de François Ier, il a tenu à faire part de sa « pensée complexe » en la matière. Il a appelé – leçon de girouette politique – à ne pas « céder aux airs du temps » et rappelé doctement, avec un sens admirable de la précision, que dans la langue française, dont la perfection, l’état d’achèvement ne sont plus à démontrer, « le masculin fait le neutre » et qu’« on n’a pas besoin d’ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre lisible ».

      On eût aimé que les un·es et les autres, dans leurs « travaux » et gloses diverses sur cette langue divinisée que le monde entier nous envie, se renseignassent un minimum auprès des linguistes et des philologues, des praticien·nes et historien·nes de « la langue », avant de proférer, en l’occasion, les énormités qui constituent la récolte ordinaire du marronnier régulièrement secoué par Le Figaro.

      Mais qu’attendre, en vérité, d’un personnel politique de droite, d’extrême droite et d’extrême centre qui, à l’oral comme à l’écrit, passe sa vie, dans les hémicycles, sur les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision ou dans les studios de radio, à écorcher, appauvrir, atrophier et faire rancir le sacro-saint français ; qui nous bassine avec ses néologismes publicitaires à forte valeur non ajoutée (« start-up nation ») ou ses interdicteurs de pensée et de débat (« islamogauchisme », « wokisme ») ?

      Nous serons assez charitables pour rappeler au président de la République que l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) ne se réduit pas à l’image d’Épinal du bon père de la Nation qui généralise l’emploi du français, déjà bien présent depuis le Moyen Âge dans les actes notariés dans tout son nuancier dialectal, à l’ensemble des actes administratifs.

      D’abord, de portée très limitée (si on la compare au projet de loi sénatorial), elle ne s’appliquait qu’aux documents de justice ; ensuite, dans un pays fait de plusieurs « nations » (au sens de l’Ancien Régime), dont certaines d’arrimage récent (Bretagne), le français n’était qu’un « langage maternel » parmi d’autres, et ces autres se sont pour une bonne part maintenus, en s’appuyant sur ladite ordonnance, la promotion du « langage maternel françoys » étant entendue comme celle du « langage maternel ou françoys ». L’essentiel était alors que les actes de justice, rédigés en langue vernaculaire, fussent compréhensibles par les habitant·es de la province et non par les seuls hommes de l’art, francophones ou pas.

      Nous signalerons tout aussi charitablement aux sénatrices et sénateurs que le vieux ressort argumentatif rouillé d’une inclusivité non inclusive à l’endroit des personnes dyslexiques et dysorthographiques rendrait un autre son si étaient exigées dans la foulée l’abolition des mots composés et des abréviations, ainsi que la simplification réelle et la mise en cohérence effective de l’orthographie française. Mais telle n’est pas leur ambition. En revanche, l’emploi du mot « dérives » et la distance sanitaire signifiée par l’expression « écriture dite inclusive » nous disent très bien leur présupposé. L’inclusivité elle-même est en sursis probatoire.

      La proposition de loi sénatoriale, si elle était définitivement adoptée, pourrait entraîner des bouleversements considérables, qui plus est rétroactifs, sachant que l’administration n’a pas attendu les « airs du temps » pour pratiquer l’inclusivité. Elle utilise depuis des lustres le banal trait d’union à la place du point médian et la double flexion (elle tolérée par le Palais du Luxembourg).

      Nos arbitres des élégances typographiques se souviennent-ils seulement des bouleversements considérables occasionnés par la dernière « grosse » réforme de modernisation de l’orthographie à avoir été réellement mise en œuvre, en 1835 ? Guizot, alors à la tête du ministère de l’instruction publique, voulait traduire en actes les préconisations de la sixième édition du Dictionnaire de l’Académie française. Les trois principales mesures de cette réforme, déjà poussées en son temps par Voltaire, étaient celles-ci :

      – on passe de [oi] à [ai] là où on prononçait déjà le son \ɛ\, la graphie [oi] étant réservée au son \wa\ (typiquement françois/français, mais sont aussi touchées une bonne partie des formes verbales) ;

      – les mots se terminant jusque-là par [-nt] au singulier et faisant [-ns] au pluriel, comme parent/parens, se finissent désormais en [-nts] ;

      – l’esperluette [&] est remplacée par [et] (un petit mot de rien mais surabondant).

      Point de cris d’orfraie, à l’époque, dans les rangs des assemblées, pourtant encore bien réactionnaires, contre cet « air du temps » là. Adoptée sans opposition notable, cette (petite) révolution en différé, initiée – une fois n’est pas coutume – par l’Académie elle-même, obligea à réimprimer une bonne partie de la littérature du temps et des temps passés (un Armageddon paperassier régulièrement brandi par les contempteurs et contemptrices de l’écriture inclusive). Trois mesurettes, dont la première en forme de rattrapage phonétique, mais conséquences maousses.

      Vu l’accroissement considérable du volume depuis l’époque de Guizot, la proposition de loi du Sénat ressemble fort à une usine à gaz chronophage et dévoreuse de ressources, plus susceptible de mettre le zbeul que de mettre bon ordre à une orthographie officielle qui, nonobstant plusieurs propositions réformatrices de savants et de ministres, a globalement peu bougé depuis 1835, soit près de deux siècles – c’est dire la vigueur des attaques qu’elle a subies.
      Force de frappe idéologique

      À défaut de protéger « la langue », quintessence à jamais inaccessible et assurément fumeuse, la droite sénatoriale et son caudataire présidentiel montrent surtout l’étendue et de leur ignorance et de leurs préjugés. Objectivement, ce n’est pas tant l’inclusivité qui les gêne, celle-ci étant pratiquée diversement en français depuis le Moyen Âge, ainsi que le pôle Correction de Mediapart le rappelait dans ce billet, et même en partie entérinée par l’Académie française elle-même pour les noms de métier.

      Non, ce qui les gêne, c’est que certains milieux militants, notamment féministes mais pas que, s’en soient emparés dès les années 1970, en jouent, continuent de la faire vivre, lui donnent une force de frappe idéologique perceptible, à l’heure des grandes régressions sociales et sociétales, sans réclamer nécessairement, du reste – ce qui serait contradictoire avec la plasticité recherchée – son institutionnalisation, sa normalisation, sa glaciation.

      Pendant qu’on ergote et chicane sans fin sur les effets de graphie, dont la plupart des écrivain·es, des éditeurs et éditrices se sont soucié·es pendant des siècles comme de leur première chemise, y compris aux époques (eh oui, c’est cyclique, mesdames messieurs les déclinistes) du rayonnement international de la lingua franca, on ne travaille pas sur les effets de lexique et de sens (l’inclusivité se loge aussi là), autrement délicats, où se nouent, pour l’essentiel, les rapports de force politiques, voire géopolitiques, de sexe, de classe ou de race, où les discriminations s’expriment et se résolvent parfois.

      Les progrès de l’inclusivité sont encore, au plan éditorial, largement marginaux, nul ne songeant à l’imposer à coups de règle, comme du reste la dernière réformette orthographique de 1990, ce qui rend l’alarme sénatoriale et présidentielle d’autant plus pathétique, pour ne pas dire risible. À la fin des fins, la pratique ordinaire tranchera. Une large partie de l’expression langagière, par nature dérivante (non au plan moral mais au plan linguistique), échappe, hors contexte totalitaire, aux tentatives d’arraisonnement et d’encagement, et ce depuis que notre langue est langue. Mais cela, les intelligences artificielles de certain·es de nos représentant·es et dirigeant·es ont du mal à le concevoir.

      https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/021123/interdiction-de-l-ecriture-inclusive-les-ressorts-d-un-proces-politique

    • Communiqué de presse : « Le masculin fait le neutre… » ou pas

      Dans son discours d’inauguration de la Cité internationale de la langue française prononcé le lundi 30 octobre 2023 à Villers-Cotterêts, le Président de la République a pris position contre « l’écriture inclusive », en affirmant : « le masculin fait le neutre, on n’a pas besoin d’y rajouter des points au milieu des mots, ou des tirets, ou des choses pour la rendre illisible ».

      La position surplombante du président donne l’impression de vouloir édicter une règle une fois pour toutes qu’il imposerait, par sa seule parole, à des millions de francophones, en France et hors de France, à rebours du symbole que représente la Cité inaugurée ce jour-là.

      Nous rappelons, en tant que scientifiques spécialistes du langage et des langues – et de la langue française en particulier – que les règles se forment au fil du temps par les pratiques des locuteurs et locutrices, et que c’est l’usage qui finit par s’imposer, et non la volonté d’une autorité, fût-elle académique, ministérielle ou présidentielle. Si les questions d’enseignement et d’orthographe nécessitent des décisions politiques, elles ne sauraient être tranchées par une seule personne, aussi puissante soit-elle.

      Emmanuel Macron semble se positionner contre le point médian et d’autres formes abrégées. Beaucoup, comme lui, feignent de réduire l’écriture inclusive à un seul procédé, au milieu de nombreuses autres possibilités (accord de proximité, mots épicènes…). D’ailleurs, il utilise lui-même des procédés inclusifs dans le discours du 30 octobre comme dans ses autres prises de parole. Les doublets complets (« Françaises, Français… ») existent depuis longtemps, et la littérature classique regorge de rois et reines, de princes et princesses plutôt que rois ou princes quand il s’agit de personnes des deux sexes : ils ressortissent du langage inclusif. En outre, certaines formes abrégées présentes depuis des décennies sur les documents officiels de la République française (dont la carte d’identité ou des formulaires administratifs : « né(e) le… », « domicilié(e) à… ») ne posent aucun problème. Les doublets complets ou abrégés se déploient aujourd’hui sur de nombreux supports (privés, publics, papier, numériques, sites, presse, cartels de musées…) sans être l’apanage d’une poignée de militants ou de militantes, contrairement à l’idée fausse qui est véhiculée. Il ne s’agit pas d’un système d’écriture figé ni imposé, mais d’une série de pratiques dont l’un des objectifs premiers est de préciser la composition de groupes humains.

      La formule « le masculin fait le neutre » est contredite par de nombreux travaux scientifiques qui montrent, à partir de données et d’expérimentations, que le sens premier du masculin, pour les humains, est de désigner des hommes, et que l’emploi dit générique est source d’ambigüité. Moins de femmes répondent aux offres d’emploi rédigées au masculin par exemple. Tout ceci est documenté.

      Le jour de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française, il eût été important de ne pas oublier ces choses élémentaires, de faire davantage appel aux travaux scientifiques, et sans doute encore plus opportun d’évoquer l’un des sujets majeurs pour l’avenir du français et des francophones, à savoir l’orthographe à enseigner : celle de 1990, comme en Belgique et en Suisse ? Ou celle de 1878, comme c’est trop souvent le cas ? Si le Président se soucie de la lisibilité du français, qu’il joigne sa voix aux nombreuses autres, dont des fédérations de professeurs de français et des linguistes (voir Le Monde du 16 octobre dernier), qui demandent une nouvelle réforme de l’orthographe.

      Le collectif des Linguistes atterrées, le 31 octobre 2023

      https://www.tract-linguistes.org/communique-de-presse-communique-le-masculin-fait-le-neutre-ou-pas

    • Écriture inclusive : “Le président ne peut pas faire la loi sur la langue que parlent les Français”

      Le débat sur l’écriture inclusive, relancé lundi par Emmanuel Macron, ainsi que par le Sénat, pose la question de l’action politique sur la langue. Entretien avec le linguiste Michel Launey.

      « Dans cette langue, le masculin fait le neutre. On n’a pas besoin d’y ajouter des points au milieu des mots, ou des tirets ou des choses pour la rendre lisible. » Le discours d’Emmanuel Macron, le 30 octobre, lors de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, et tandis que le Sénat votait une proposition de loi visant à « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive », a relancé le débat autour de celle-ci. Michel Launey, linguiste et auteur de La République et les langues 1, rappelle la dimension politique d’une telle prise de parole. Membre du collectif des Linguistes atterrées, il met en lumière l’importance d’une rationalisation de la langue, venant du peuple et pas de l’État.

      Quand Emmanuel Macron dit qu’il ne faut pas « céder aux airs du temps », que cela signifie-t-il ?
      Les changements linguistiques sont généralement des phénomènes lents, inconscients et collectifs. S’il parle d’une mode passagère, c’est mal poser le problème car la langue est dans son temps : on verra bien si les innovations et les changements restent ou pas. Ce n’est pas le président de la République ou le Sénat qui le décideront, ce sont les jeunes, les vieux, tous les locuteurs. Cela revient à mélanger le phénomène d’innovation linguistique et le phénomène de mode – qui, par ailleurs, n’est ni bon ni mauvais par essence.

      L’écriture inclusive est-elle une mode ?
      Je suis prudent sur le sujet, mais c’est un phénomène intéressant car il s’agit, pour une fois, d’une action consciente d’une partie de la population, alors que généralement les évolutions de la langue ne sont pas concertées. D’ailleurs, quand on parle d’écriture inclusive, on mélange ses trois branches. La première, la féminisation des noms de métiers, est plutôt passée dans le langage courant, c’est un premier combat gagné. Les deux autres concernent l’accord de proximité [accorder avec le nom situé au plus proche, par exemple « les marcheurs et marcheuses sont contentes », ndlr] et le point médian [par exemple un·e écrivain·e, ndlr].

      Pourquoi cette crispation autour du point médian ?
      Une objection au point médian est que les formules ne sont pas facilement lisibles à l’oral. Ceci dit, il peut y avoir une convention qui définirait comment lire « les étudiant·e·s », tout comme on sait prononcer le mot « deux », quand on lit « 2 », c’est le même mécanisme. On est habitués à la différence entre ce qu’on lit et ce qu’on prononce, notamment en mathématiques. Par ailleurs, une partie de la communication écrite n’a pas pour fonction d’être lue à l’oral, donc ce n’est pas choquant tant que c’est compris. L’intérêt de l’écriture inclusive est d’ailleurs relevé par le Haut Conseil à l’égalité : les femmes ont par exemple tendance à moins postuler à une offre d’emploi écrite au masculin, plutôt qu’en écriture inclusive.

      Est-ce à un président ou à l’État de dicter l’usage de la langue française ?
      C’est peut-être le rêve de certains, mais ce n’est pas dans les compétences du président. Il ne peut pas faire la loi sur la langue que parlent l’ensemble des Français et Françaises. On a, en France, le plus grand mal à penser une langue qui présente des variations, qui n’est pas unique. La doxa veut que la langue française, comme la République, soit une, et que tout ce qui s’écarte des standards ne soit plus du français. Or pour moi, c’est très grave. Par exemple dire d’un jeune de banlieue que ce qu’il parle n’est pas du français, alors qu’il ne parle pas une autre langue, revient à l’exclure de la communauté des francophones. On organise une déchéance de langue, une apatridie linguistique.

      Que symbolise la volonté d’un « bon usage » du français ?
      C’est une volonté politique, assurément. Si on prend le français à la création de l’Académie française, en 1634, il était une évolution du bas latin qui avait beaucoup changé en un millénaire. On lui avait retiré les déclinaisons, ajouté des articles, etc. Quand ces changements se sont produits, personne ne les a refusés sous prétexte que leurs ancêtres parlaient différemment. Et, de toute façon, ceux qui ont engendré ces modifications étaient les membres de la communauté linguistique tout entière – le peuple, des gens majoritairement non instruits et illettrés. Il ne s’agissait pas d’une affaire de loi, ni de noblesse, clergé ou bourgeoisie. Le début de la légifération de la langue est arrivé avec la création de l’Académie française.

      Est-il utile de vouloir légiférer sur la langue ?
      Le texte de loi voté au Sénat hier est, selon moi, une stupidité politique. S’il passait l’Assemblée nationale, il serait sans doute bloqué par le Conseil constitutionnel car il ne relève pas de la compétence de l’État. Et même s’il était validé, on ne peut pas mettre en place une police linguistique pour vérifier le non-usage de l’écriture inclusive dans le cadre privé.

      Cela ne veut pas dire que la langue ne doit pas évoluer – surtout son orthographe. Il n’y a pas eu de vrai changement orthographique depuis 1835, il est temps d’une rationalisation, car le français contient beaucoup d’illogismes qui vampirisent le temps d’apprentissage. Il y a une multitude d’exemples, comme le mot « nénuphar » qui n’a aucune raison de s’écrire avec « ph » et pas un « f », aucune racine grecque. Si changement il y a, je crois qu’il n’aura pas lieu à l’Académie française ; il faudrait plutôt un rassemblement international de francophones avec des linguistes, des écrivains, des éditeurs pour réfléchir ensemble, tranquillement à ces sujets.

      https://www.telerama.fr/debats-reportages/ecriture-inclusive-le-president-ne-peut-pas-faire-la-loi-sur-la-langue-que-

    • Pourquoi utiliser l’écriture inclusive ?

      Parce que la langue façonne notre perception du monde, #Marie_Barbier, corédactrice en chef de la revue féministe La Déferlante, défend l’usage de l’écriture inclusive, comme un outil pour ne laisser de côté ni les femmes ni les minorités de genre.

      Pour nous, à La Déferlante, il était évident de ne pas utiliser une langue où le masculin l’emporte sur le féminin. Dès qu’on a commencé à travailler sur la revue, un an avant la publication de notre premier numéro (en mars 2021), c’était certain que la revue des révolutions féministes serait écrite en écriture inclusive.

      Nous avons travaillé avec deux correctrices, Sophie Hofnung et Aurélie Charrier, qui ont réalisé une charte d’écriture inclusive – qui est désormais actualisée par Mélanie Tanous. C’est une charte vivante, on la fait évoluer au fur et à mesure du temps.

      Tout, tout le temps, doit être lisible et compréhensible par nos lectrices et lecteurs, y compris par des personnes qui ne pratiquent pas l’écriture inclusive. Il faut qu’elles ne soient pas rebutées par ça quand elles ouvrent la revue. On tient aussi à respecter les propos des personnes interrogées, donc toujours demander si elles sont d’accord pour que leurs propos soient transposés en écriture inclusive. Pour résumer, on tient à respecter au maximum la parole donnée, tout en étant au clair avec la ligne éditoriale de la revue.

      Depuis notre création, jamais personne ne nous a dit que c’était illisible. On n’a pas du tout ce genre de retours. Ça veut dire qu’en France, il y a des gens capables de lire 144 pages de revue en écriture inclusive de A à Z sans que ce soit un problème de lecture. Les correctrices, Sophie Hofnung, Mélanie Tanous et Sara Roumette, font extrêmement attention à cela.

      Par exemple, dans notre dernière newsletter sur la Palestine (envoyée le vendredi 10 novembre), je pensais écrire « juif·ves », mais la correctrice m’a repris en disant qu’on essayait de ne pas écrire de choses imprononçables. Donc, ici, on a mis le doublé : « juifs et juives ».
      La langue française révèle les discriminations

      Dans les débats récents sur la proposition de loi au Sénat, les sénateurs et sénatrices sont d’une mauvaise foi crasse. Évidemment que la langue française révèle les discriminations qu’il y a dans la société. Ça peut paraître anecdotique, mais ça ne l’est absolument pas.

      C’est très important de redonner la place au féminin dans la langue française. « Le masculin l’emporte sur le féminin », c’est l’apothéose du patriarcat : ce n’est pas possible, nulle part. Que ce soit dans la société, dans la langue, dans tous les domaines possibles, le masculin ne doit pas l’emporter sur le féminin.

      D’autant que l’on peut retracer cette habitude au 17e siècle, lorsqu’on a instauré des normes qui disaient, en substance, que le masculin était plus noble que le féminin. C’est donc une construction de la langue. Comme beaucoup de choses contre lesquelles on se bat, c’est une construction sociale. À un moment donné, les dominants se sont emparés de l’outil qui est la langue pour asseoir leur domination. Ce n’est pas envisageable de ne pas le questionner, au moins.
      Il n’y a pas qu’une écriture inclusive

      Ce n’est pas vrai qu’un point d’ortho-typo peut gêner la lecture. C’est utilisé dans plein d’autres choses. C’est ce que dit aussi la tribune de 130 féministes, dont la grammairienne Éliane Viennot, en réponse à Emmanuel Macron. Par exemple, on utilise le « né(e) le » dans des documents administratifs. Et quel symbole de mettre entre parenthèses le féminin ! Ça dit quelque chose. On ne le met pas entre parenthèses, le féminin est l’égal du masculin dans la langue, et on l’assoit de la manière la plus lisible possible.

      Les conservateurs et les conservatrices sont arcbouté·es sur une vision passéiste de la langue. Ils et elles sont dans une logique de domination, où la langue reflète une domination et une vision de la société, qui fait peu de cas de la place des femmes et des minorités sexuelles.

      Le « Citoyens, citoyennes » utilisé par Macron, c’est le doublé, c’est de l’écriture inclusive. C’est le fait d’intégrer le féminin et de le mettre à égalité avec le masculin. Donc la présidence française utilise l’écriture inclusive. Il y a plein de moyens d’utiliser l’écriture inclusive. À chaque numéro, on fait un petit marque-page avec des techniques d’écriture inclusive, et les gens adorent, ils le scotchent au-dessus de leur bureau.

      On explique par exemple qu’on peut utiliser les mots épicènes, dont la forme ne varie pas selon le genre. Il y a plein de techniques simples qui permettent de reformuler, ça demande juste un petit peu de temps.
      Appliquer l’égalité des genres

      Nous sommes une revue engagée, nous défendons le féminisme, mais au-delà de ça, on est une revue créée par des professionnelles de l’information. Donc, ça nous tient extrêmement à cœur que l’égalité des genres soit retranscrite dans la revue jusque dans son écriture. Il ne s’agit pas d’une lutte anecdotique, contrairement à ce que peuvent dire les gens de droite – qui, soit dit en passant, mettent une énergie démesurée à se battre contre. Non, ce n’est pas anecdotique, parce que la langue qu’on utilise est très révélatrice. Nous, elle nous permet d’appliquer l’égalité des genres jusqu’au bout.

      Ce n’est pas juste une question pour les gens de gauche. Moi, ça m’énerve que l’école ne l’utilise pas, ça m’énerve que Jean-Michel Blanquer (ancien ministre de l’Éducation nationale) s’y soit opposé. J’apprends à mes enfants le point médian, et il n’y a aucun problème avec ça. Ils l’utilisent, et ils savent le faire. C’est tout à fait possible. Les enfants ne sont pas perturbés par ça.

      Au contraire, ça permet de questionner la binarité de genre, de dire que si tu ne te sens pas fille ou garçon, qu’on peut utiliser le point médian et que c’est OK. Ça va au-delà de la question du masculin qui l’emporte sur le féminin, parce que dans la langue française, il y a une binarité très marquée. Le point médian comme le pronom « iel » permettent d’aller au-delà de cette binarité. C’est un des avantages : ça ouvre à des personnes qui ne se reconnaissent pas dans la binarité de genre d’être incluses dans la langue française.

      L’écriture inclusive devrait être utilisée par tout le monde. Ce n’est pas vrai que c’est compliqué, c’est simple et ça permet d’inclure le plus grand nombre et de ne pas rejeter des personnes de la langue française. Ça permet d’inclure les femmes, les personnes non binaires, les personnes trans, tout le monde. Je ne comprends pas pourquoi le fait d’inclure des gens dans la langue et de la rendre plus égalitaire est un problème.

      https://basta.media/pourquoi-utiliser-ecriture-inclusive-Senat

  • En direct. Guerre Israël-Hamas : l’Egypte autorise l’entrée à Gaza de camions d’aide humanitaire
    https://www.ledauphine.com/defense-guerre-conflit/2023/10/19/guerre-israel-hamas-l-egypte-autorise-l-entree-a-gaza-de-camions-d-aide-

    Guerre Israël-Hamas : l’Egypte autorise l’entrée à Gaza de camions d’aide humanitaire

    Vous avez bien lu, c’est l’Egypte qui ENFIN autorise l’entrée de l’aide humanitaire.

    J’y ajoute cet éclairage qu’apporte un entretien avec François Dubuisson publié dans Télérama :
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/israel-palestine-la-guerre-des-mots-decryptee-par-un-prof-de-droit-internat

    Crimes de guerre

    « Ils peuvent être commis même sans guerre entre deux États, dans le cadre de conflits entre un État et des groupes non étatiques comme le Hamas. L’attaque de ce dernier contre des civils israéliens a déclenché l’application du droit relatif à la conduite des hostilités, qui comprend le droit international humanitaire. Toutes ses violations ne constituent pas des crimes de guerre, seulement les plus graves : les massacres de civils, les prises d’otage… Affamer délibérément une population en la privant des biens nécessaires à sa survie est aussi un crime de guerre, même si proclamer et établir un siège n’est pas, en soi, illégal. Si un convoi humanitaire parvient à franchir la frontière égyptienne, Israël pourra arguer du fait que le blocus n’a pas été total…"

    #arabes_fourbes

  • De Space X aux Chinois, la guéguerre des étoiles
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/de-space-x-aux-chinois-la-gueguerre-des-etoiles-7008119.php

    epuis trente ans, le politologue Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à Paris, décrypte les activités humaines dans l’espace selon une approche non seulement géopolitique mais aussi anthropologique. Ce qui fait de lui un interlocuteur rare.

    Rebutés par la dimension technico-scientifique du sujet, les chercheurs en sciences humaines et sociales n’ont en effet, jusqu’à présent, guère investi ce champ. Il est pourtant riche d’enseignements, et pas seulement pour la FRS, experte en relations internationales et centrée sur les questions de sécurité, voire de défense, mais pour toute notre société, assure Xavier Pasco.

    L’espace, dans lequel on peut désormais envoyer des « touristes », fonctionne comme un miroir de nos ressorts et fonctionnements humains – de nos représentations, aspirations, évolutions… Ne jamais le mettre en perspective ni l’interroger fait gravement défaut à la pensée, savante ou citoyenne.

    Xavier Pasco appelle ainsi à plus de partage sur le sujet. Réflexion collective, débats… : il est temps que les sociétés civiles s’en emparent, puisque, bien qu’elles l’ignorent encore, elles sont bel et bien concernées.

    Le champ des activités humaines dans l’espace n’a jamais connu autant de mutations qu’aujourd’hui, écriviez-vous déjà en 2017 dans Le Nouvel Âge spatial. Et le rythme de ces évolutions n’a cessé de s’accélérer depuis…
    Nous sommes en train de vivre le « New Space », comme on appelle communément ce nouvel âge spatial, dont les débuts remontent en réalité à une vingtaine d’années. Il a non seulement reconfiguré la réalité de l’espace, mais aussi notre relation à lui… même si nous ne commençons que maintenant à prendre la mesure de ces transformations. À ce titre, le New Space constitue un tournant radical, un nouveau chapitre de l’histoire de l’homme dans l’espace.

    Son premier épisode, ou sa genèse, avait été entièrement impulsé et structuré par la guerre froide qui opposa les deux blocs, occidental et communiste, entre les années 1950 et 1980. Aussi émaillée d’exploits qu’elle ait été (avec le premier engin spatial placé en orbite, le premier humain envoyé dans l’espace, les premiers pas de l’homme sur la Lune…), cette épopée mythique s’était soudain retrouvée en panne d’inspiration, une fois la guerre froide terminée.

    Quelle suite inventer, après toutes ces démonstrations de puissance symboliques ? C’est l’arrivée surprise sur la scène de l’espace (qui se révèle être un véritable théâtre où l’espèce humaine projette ses rouages et ses fantasmes) de personnages d’un nouveau genre, au début des années 2000, qui est venue renouveler ce grand récit à l’arrêt. Et en a clairement changé la tonalité.

    Qui sont ces personnages ?
    Des entrepreneurs milliardaires ne manquant ni de moyens financiers ni de visions : en premier lieu Jeff Bezos, le patron d’Amazon, créateur de la société Blue Origin en 2000, et Elon Musk, l’homme le plus riche de la planète, fondateur de Space X en 2002. En faisant développer par leurs sociétés respectives des technologies d’accès à l’espace moins coûteuses, ils ont volé la vedette aux politiques – qui, secondés par leurs agences spatiales gouvernementales, avaient jusque-là la main sur l’espace. Le retour de l’homme sur la Lune, programmé pour 2024 par la Nasa, c’est à ces nouveaux acteurs qu’on le doit !

    s Only Lovers Left Alive
    Dans ce milieu spatial fondamentalement régalien, ils ont importé leurs valeurs : celles du libéralisme, voire du libertarianisme, avec leur individualisme maladif. Soit un tout autre langage, qui s’est mixé avec l’ancien. Car l’intérêt étatique pour l’espace n’a évidemment pas disparu pour autant, s’appuyant même sur ce nouvel essor économique pour en faire un ressort narratif.

    Cette nouvelle donne fait-elle de l’espace un nouveau Far West, comme le disent certains ?
    On peut le dire, d’autant qu’en parallèle le nombre d’États voulant investir l’espace a fait un bond considérable. Au-delà des États-Unis et de la Russie (ainsi bien sûr que de l’Europe, dont l’agence spatiale, l’ESA, fut créée dès 1975), l’Inde, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Brésil, l’Argentine, le Vietnam… sont à leur tour entrés en scène. Aujourd’hui, on compte quelque quatre-vingts pays ayant au moins un satellite dans l’espace !

    Parmi eux, la Chine s’affirme un acteur de tout premier plan et travaille à la construction de sa propre station spatiale… Les éléments sont en place pour une transposition dans l’espace d’une nouvelle guerre froide, à l’image de celle, larvée, qui oppose sur Terre la Chine et les États-Unis.

    Mais avec une intrigue qui risque fort de se complexifier, car la Russie ne cache pas son désir de coopération stratégique avec l’empire du Milieu… Et ce au moment où la course est désormais ouverte à l’exploitation des ressources spatiales, en particulier les minerais, présentes sur la Lune, impulsée par les entrepreneurs libéraux du New Space.

    Jérémie Clayes pour Télérama
    L’espace serait-il condamné à n’être qu’un lieu de tensions ?
    Jamais la densité de la présence humaine autour de la Terre n’a été aussi forte. Comme si l’enveloppe terrestre avait gagné en épaisseur et que l’espace était devenu une annexe, une banlieue de la Terre. Songez qu’avec cette multiplication des acteurs spatiaux la planète est aujourd’hui cernée par plusieurs milliers de satellites !

    Forcément, cette promiscuité, et l’hyper-présence d’engins tournant en orbite à la vitesse de 28 000 km/h, est en soi explosive : au-delà des risques d’espionnage (certains de ces satellites ont un usage militaire), il suffit que l’un d’entre eux entre en collision avec un autre pour qu’aussitôt les débris générés menacent tous les engins placés sur l’orbite concernée ! On a aussi bien vu la panique qu’a suscitée, le 15 novembre dernier, la destruction par la Russie de l’un de ses satellites usagés 1.

    N’y a-t-il aucune règle du jeu ?
    C’est tout le problème : il n’existe pas de lois dans l’espace. Il y a bien quelques traités internationaux, dont le principal, établi en 1967 (le Traité sur les usages de l’espace extra-atmosphérique), posait les grands principes d’une non-appropriation de l’espace et de son usage pacifique. Mais ces textes ont été rédigés de façon suffisamment floue pour être sujets à interprétation.

    Or, dans un espace à la fois saturé et livré à l’entreprenariat privé, il va bien falloir se décider à entrer dans le détail et légiférer. Ce que s’efforcent de faire les diplomates de l’ONU, depuis des années, mais sans parvenir à se mettre d’accord, car l’espace n’appartient à personne – même si la règle qui y règne désormais est : premier arrivé, premier servi.

    Pour autant, les États n’y font pas non plus n’importe quoi. Leurs moindres décisions les engagent profondément, et ils le savent. D’où ce haut lieu diplomatique qu’est devenu l’espace : on s’observe, on se toise, on s’intimide… mais chacun sait qu’il est condamné à composer avec les autres, dans un milieu fondamentalement hostile à l’homme.

    Quel rôle joue l’Europe dans cette tragi-comédie du New Space ? N’incarne-t-elle pas, a contrario, l’idée de coopération ?
    L’Europe en effet fait entendre une tout autre tonalité : celle de la coopération et de l’intérêt scientifique. À ce titre, elle fait un peu figure de « gardienne de l’espace ». De la Terre, aussi, puisqu’elle a été la première à lancer des programmes d’observation et de suivi de l’environnement terrestre. L’Agence spatiale européenne, l’ESA, est parvenue à tenir cette ligne de conduite progressiste jusqu’à aujourd’hui.

    Elle ne s’en voit pas moins brutalement « challengée » elle aussi par le New Space et ses projets exploratoires pharaoniques. Comment, lorsque l’on dispose d’un budget de fonctionnement de 6,5 milliards d’euros par an, rester compétitif face à une Nasa qui, depuis des décennies, bénéficie d’une somme trois fois plus élevée – et que l’arrivée des acteurs du New Space est venue encore renforcer ? L’Europe n’a cependant pas dit son dernier mot. Elle veut elle aussi participer à l’aventure du retour sur la Lune.

    Le New Space a-t-il définitivement réduit l’espace en un lieu de consommation et de profit ?
    Avec le « tourisme spatial », c’est bien notre société de consommation et notre besoin de divertissement que nous étendons jusque dans l’espace. Jusqu’à la caricature. Ce faisant, ce sont aussi nos modèles sociétaux inégalitaires et notre égoïsme que nous projetons dans l’atmosphère : seuls les ultra-fortunés peuvent aujourd’hui s’offrir une petite virée en apesanteur, ultra carbonée, dans les capsules de Blue Origin. Des dizaines de milliardaires sont déjà sur liste d’attente.

    Face aux inondations, France 2 promeut l’étalement urbain et le tourisme spatial
    Pour autant, cette dernière trouvaille devrait demeurer marginale. Ce qui pourrait en revanche se développer, c’est la création de stations de séjour habitées, en orbite autour de la Terre. Tout comme des stations de ravitaillement en carburant trouveront à coup sûr leur place à la périphérie de la Lune quand une activité industrielle s’y sera développée, des « hôtels » spatiaux vont probablement mailler les pourtours de la Terre dans un futur pas si éloigné. La science-fiction, qui jusqu’à présent a finalement le mieux « pensé » l’espace, sera rejointe par la réalité.

    Peut-être les sciences humaines et sociales s’empareront-elles alors du sujet ?
    Et l’ensemble de nos sociétés. Le New Space rend soudain l’espace accessible, presque « palpable », et les sociétés civiles commencent à s’y projeter – sous l’effet aussi de la conscientisation des bouleversements climatiques sur Terre, que les satellites permettent d’observer.

    On comprend peu à peu que l’espace a une réelle utilité pour notre vie de tous les jours, et c’est bien pour cette raison que des États tels que l’Inde ou le Brésil ont voulu y jouer leur propre partie : leurs satellites leur permettent d’améliorer l’aménagement de leur territoire ou leurs prévisions météorologiques, donc les conditions de vie de leur population.

    Les citoyens eux-mêmes doivent à présent s’emparer de ces questions, dont certaines mériteraient débat. Aux États-Unis, des associations traduisent en justice Elon Musk pour son projet Starlink d’installation de dizaines de milliers de nano-satellites de communication, afin de connecter intégralement la Terre à Internet. Leur motif : l’espace est un bien commun, il relève du patrimoine de l’humanité.

    1 La Russie a détruit, sans prévenir, son vieux satellite Cosmos-1408 par un tir de missile délibéré… ce qui a provoqué la dispersion de centaines de débris, dont certains auraient pu percuter la Station spatiale internationale. Face au risque
    de collision, l’équipage de l’ISS a dû se tenir prêt à quitter la station en catastrophe, jusqu’à ce que le danger soit écarté.

    Xavier Pasco en quatre dates
    1964 Naissance à Nantes
    1994 Thèse sur la décision publique et les programmes spatiaux aux États-Unis (sciences politiques, Paris 1).
    1994 Chercheur associé à l’Université George Washington (Space Policy Institute), États-Unis.
    2016 Directeur de la Fondation pour la recherche stratégique.

    À lire
    Le Nouvel Âge spatial. De la guerre froide au New Space, CNRS éd., 2017, 192 p., 20 €.

    #Espace #Communs

  • Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese (Film) : la critique Télérama
    https://www.telerama.fr/cinema/avec-killers-of-the-flower-moon-martin-scorsese-signe-une-fresque-siderante

    La tragédie des Indiens osage a connu une parenthèse enchantée, digne d’une fable. Si incroyable qu’on pourrait la croire sortie de l’esprit de Quentin

    Tarantino, qui n’aime rien tant que réinventer l’histoire pour réparer des injustices de masse. Chassé du Kansas à la fin du XIXᵉ siècle au profit des colons blancs, ce peuple amérindien fut relégué dans un coin aride de l’Oklahoma. Une terre stérile de laquelle, ô miracle !, ont jailli un beau jour des geysers d’or noir. Grâce à ce gisement de pétrole, qui fut le plus important des États-Unis, les Indiens osage devinrent extraordinairement riches. Tels des nababs, ils possédaient de vastes propriétés, employaient des domestiques blancs et paradaient en ville dans les automobiles les plus rutilantes. C’est précisément ce tableau fabuleux que l’on découvre au début du film, en même temps qu’Ernest Burkhart (Leonardo DiCaprio). À sa descente du train, ce petit Blanc, revenu de la guerre au lendemain de l’armistice de 1918, a l’air un peu ahuri par le spectacle surréel s’offrant devant lui.

    https://justpaste.it/a8rzz

    Si vous préférez la lecture :
    https://justpaste.it/8hwvw (La Note Américaine/David Grann))

    Dans la mémoire collective des Indiens Osages, ces quelques années du début du XXe siècle demeurent à jamais inscrites, en lettres de sang et d’effroi, comme le « règne de la terreur ». « Presque tout le monde y a perdu une mère, un père, une sœur, un frère ou un cousin. La douleur ne disparaît jamais vraiment », témoigne aujourd’hui encore une vieille femme de la réserve. Dans la petite ville de Pawhuska et alentour, entre 1921 et 1926, une série d’assassinats (par arme à feu, par empoisonnement, par explosion…) fut perpétrée contre des membres de la communauté.

  • Faire face aux attaques réactionnaires contre ceux qui défendent les droits du peuple palestinien
    https://tendanceclaire.org/article.php?id=1897

    La condamnation des crimes de guerre du Hamas ne doit pas faire taire la condamnation des crimes de guerre et du terrorisme d’État israéliens

    Depuis samedi, un clivage s’est artificiellement instauré au sein du champ politique entre d’un côté la condamnation absolue des terroristes du Hamas et de l’autre la défense de la résistance palestinienne face à l’oppression coloniale israélienne. La possibilité même d’un discours complexe semble absolument remise en cause : on n’aurait plus le droit de distinguer le soutien de principe à la lutte du peuple palestinien et les méthodes concrètement mises en œuvre par le Hamas au cours de son attaque, ou encore d’articuler une condamnation des crimes perpétrés à l’encontre de la population civile et le rappel du contexte d’oppression dans lequel l’attaque du week-end dernier s’inscrit. Il n’y aurait plus de place que pour deux attitudes :

    1- La condamnation de l’attaque terroriste du Hamas, à laquelle devrait finalement se réduire tout discours sur les événements récents. Aller plus loin serait au mieux esquiver le seul sujet légitime, au pire être déjà complice des crimes de guerre commis (rafles et massacres de civils, etc.). Dans le meilleur des cas, une telle posture conduit à se taire ou à regretter abstraitement, comme si c’était secondaire, la répression féroce et meurtrière qui commence déjà à s’abattre sur les Palestinien-ne-s ; dans le pire, à justifier par extension l’écrasement de Gaza, l’une des dernières poches de résistance à la colonisation israélienne. C’est la posture de l’ensemble de l’extrême droite, de la droite et du camp macroniste, mais aussi, de façon plus inquiétante encore, de toute une partie de la NUPES.

    2- La défense du droit de résistance des Palestinien-ne-s qui, même formulée en des termes timides, se trouve aussitôt assimilée à une apologie du Hamas. Toutes les tentatives de mise en perspective des événements avec le contexte colonial de la Palestine, les droits du peuple palestinien à se défendre en tant que peuple opprimé, etc., tendent à être criminalisées. Le NPA, pour avoir exprimé un soutien de principe à la résistance, y compris par des moyens violents, d’un peuple lui-même soumis par des moyens violents à l’oppression coloniale, est attaqué pour apologie du terrorisme – quand bien même, dans un communiqué, il dénonce à juste titre « les tueries de civils menées par le Hamas » et rappelle que « le projet politique et idéologique, la stratégie et les moyens de lutte du Hamas ne sont pas ceux du NPA ». La FI, qui n’a même jamais soutenu la lutte armée mais qui appelle au contraire, de façon abstraite, à ce que toutes les violences cessent immédiatement de part et d’autre, est elle-même accusée de soutenir le terrorisme islamiste pour avoir seulement refusé de s’en tenir à un discours de condamnation et avoir rappelé que les violences devaient nécessairement être rapportées à la situation coloniale.

    De jours en jours, la structuration de « l’arc républicain »

    Le véritable clivage passe donc en dernière instance entre le soutien indéfectible à Israël d’une part et le soutien à la cause palestinienne d’autre part. Et ce dernier, même dans ses versions les plus modérées ou pacifistes, devient coupable, dans la mesure où l’horreur des exactions commises sur des civils nécessite une condamnation, non seulement de ses exactions elles-mêmes, mais de toute défense armée contre le colonialisme israélien. La seule condamnation s’impose comme le terme phare pour voir qui est du bon côté, c’est-à-dire qui est dans l’arc républicain étendu actuellement du Rassemblement National jusqu’au Parti Communiste Français. Qui cherche à distinguer entre condamnation des méthodes du Hamas et condamnation de la défense palestinienne contre l’armée israélienne, est forcément complice. À l’inverse, qui condamne (dans l’absolu) est forcément du côté des justes. Il devient dès lors possible, par exemple, d’exprimer sa solidarité avec Israël dans la rue, alors que les rassemblements de soutien au peuple palestinien et à Gaza (et non pas des manifestations de soutien au Hamas) sont interdits. Est-ce alors vraiment la condamnation des crimes de guerre du Hamas que l’on attend, ou le soutien à l’État d’Israël, qui pourtant n’a cessé de commettre des crimes de guerre depuis sa fondation ? D’ailleurs, les députés du RN sont désormais acceptés aux rassemblements du CRIF, comme celui qui a eu lieu lundi soir (où se sont retrouvés les cadres de la majorité mais aussi Nicolas Sarkozy, Manuel Valls ou encore Éric Zemmour), alors qu’en 2018 encore ils avaient été sifflés : le soutien à Israël vaut semble-t-il inscription dans « l’arc républicain ». Ainsi le député de LR intime de Netanyahou, Meyer Habib, considère-t-il maintenant que « le RN […], à la différence de certains, est rentré dans le camp républicain »[1].

    Comme c’est en expulsant qu’il se construit, le champ médiatico-politique identifie les ennemis de l’intérieur en les sommant de s’expliquer, de se justifier, puis de condamner. Lorsque l’ennemi ne cède pas, on peut donc le cibler, le calomnier puis l’exclure. Par exemple, la journaliste politique Nathalie Saint-Cricq fait dire à Jean-Luc Mélenchon que les Israéliens « l’ont bien cherché »[2]. L’éditorial du Monde, en posant la question de ce que cherche Jean-Luc Mélenchon, se demande s’il cherche « à encourager l’antisémitisme ? à cautionner le terrorisme islamiste ? »[3]. Caroline Fourest, qui a une plume et un micro dans à peu près toutes les rédactions de France, considère que « Révolution Permanente déclare sa flamme au Hamas, jouissant du spectacle d’enfants tués, de femmes violées, d’humains assassinés en raison de leur religion. »[4]. Enfin, Aziz Skalli, élu à la mairie de Bordeaux et dirigeant du parti présidentiel en Gironde « connaît le nom du porte parole du Hamas en France, Monsieur Philippe Poutou ! »[5].

    À l’Assemblée, Borne et d’autres considèrent, sans nommer explicitement la FI mais sans laisser de doute, qu’il y a comme une « complaisance aveugle » et une « ambiguïté coupable » avec le Hamas. Marine Le Pen déclare que « ceux qui soutiennent l’insoutenable, l’excuse ou le relativisent, et dont certains siègent sur ces bancs, attentent aux valeurs humaines »[6]. La boucle est bouclée. Ce qui permet au sénateur LR Stéphane Le Rudulier de demander la dissolution de la France Insoumise et du NPA (qu’il considère comme « la cinquième colonne antisémite »), ce dernier étant aussi visé par une plainte pour « apologie du terrorisme »[7].

    Mettre fin à la NUPES, resserrer les rangs

    Les menaces en dissolution, quand elles sont adressées à un parti de quelques centaines de militant-e-s comme le NPA, sont graves et inquiétantes ; mais la dérive autoritaire de la France apparaît encore d’une autre nature, proprement alarmante, quand le camp réactionnaire n’hésite plus à envisager la dissolution d’un parti comme la FI. Objectivement, quoique cela se fasse sur des bases réformistes, la France Insoumise est la première opposition à Macron, celle avec la base et la force de frappe la plus forte. Cible de toutes les attaques depuis son arrivée en masse dans l’hémicycle, la FI incarne l’opposition de gauche à Macron mais aussi au discours dominant sur presque tous les sujets. Tous les moyens sont bons pour discréditer l’organisation et en particulier ses éléments les plus combatifs, c’est-à-dire Mélenchon, Panot, Bompart, Obono ou encore Boyard. La pression immense exercée sur elles et eux porte parfois ses fruits (comme lorsque Bompart prend ses distances avec le communiqué du groupe parlementaire) et permet à rebours de mettre en avant l’aile de moins en moins radicale de l’organisation, c’est-à-dire Ruffin, Autain ou encore Corbière. L’objectif, pour la macronie et la droite en général, est de cliver d’une part la NUPES en en détachant la droite (le PS, EELV et le PCF), mais aussi de cliver au sein de la FI elle-même pour l’affaiblir autant que possible.

    Pourtant, comme le souligne Libération, « malgré ces vives tensions, les élu-e-s de gauche ne semblent pas encore vouloir enterrer la NUPES ». Évidemment, aucun des apparatchiks électoralement sauvés par la NUPES ne veut porter le poids de la division. Ils savent pertinemment que, sans la NUPES, ils ne sont rien, et seront inexistants en 2027. En bons parasites, ils s’accrochent tant qu’ils le peuvent à la carcasse, n’hésitent pas à se nourrir de son sang et à y injecter du fiel, mais refusent de partir d’eux-mêmes. Ils attendent que la FI prenne elle-même la responsabilité d’une telle décision.

    Or la direction de la FI ne souhaite pas non plus prendre cette initiative : les volontés « d’union de la gauche » sont trop ancrées, trop fortes de symboles pour que ses dirigeant-e-s soit prêt-e-s à endosser le costume du traître. Il y a quelques semaines encore, Mélenchon lui-même continuait d’appeler à l’union, tout comme les jeunes de la NUPES. Mais les illusions ne vont pas pouvoir durer longtemps : sur la quasi-totalité des sujets, les différentes composantes de la NPUES sont en désaccord. Cela ne cesse de s’approfondir à mesure de l’affermissement de l’autoritarisme macroniste, de la structuration de l’arc républicain et enfin des crises internationales successives. La FI doit être capable de se dégager du boulet que représentent les parasites qu’elle a sauvés alors qu’elle aurait dû les laisser disparaître. L’organisation doit changer de nature, prendre la forme d’un vrai parti politique, acceptant les différentes sensibilités mais regroupé dans le combat et porteur d’un signal clair de rupture (fût-ce, malheureusement, sur un mode réformiste), pour attirer des branches significatives de la jeunesse et du monde du travail. C’est dans cette configuration qu’elle pourra réellement faire face aux pressions et aux attaques exercées contre elle, en particulier par la droite et l’extrême droite.

    Dans ce contexte, nous apportons notre soutien à la France Insoumise au cœur de la tempête, de même que nous faisons cause commune avec les organisations visées par l’ensemble des représentants de « l’arc républicain » : le NPA, Révolution Permanente, le Parti des Indigènes de la République, la Jeune Garde. Toutes les tentatives de criminalisation des discours oppositionnels doivent être combattues sans la moindre réserve. Nous appelons les directions syndicales, en particulier celles des organisations progressistes, à se mobiliser contre les intimidations et les menaces à l’encontre de ces organisations politiques. L’histoire nous montre que, quand des partis d’opposition sont supprimés, le tour des syndicats est proche. La situation exige de faire front, de refuser le chantage et de se battre pour la pluralité politique.

    L’instrumentalisation des crimes de guerre effectivement commis par le Hamas, et qui doivent être dénoncés comme tels, ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel : nous soutenons la résistance du peuple palestinien et son droit à disposer de lui-même. Nous dénonçons le blocus et le bombardement de Gaza, où près de deux millions de personnes (hommes, femmes et enfants) sont privées d’eau, d’électricité, d’aide alimentaire et bientôt de soins de première nécessité : il s’agit là aussi de crimes de guerre, dont l’ampleur dépasse déjà ceux du Hamas. Nous redoutons les suites bien pires encore que le gouvernement Netanyahou annonce vouloir donner à l’attaque du Hamas, dont tou-te-s les Palestinien-ne-s seront victimes. Nous combattons l’escalade meurtrière : il faut une grande mobilisation contre le terrorisme d’État israélien.

    Jusqu’au bout, nous affirmerons : Palestine vivra, Palestine vaincra !

    • On illumine la tour Eiffel aux couleurs d’Israël. Jamais la Palestine n’a eu cet honneur, alors que je peux vous rappeler une bonne dizaine d’épisodes avec plus de 500 morts palestiniens en deux jours. Des grand-mères et des enfants palestiniens massacrés, il y en a eu ! Les grand-mères israéliennes ne sont pas les premières, et croyez que mon cœur saigne pour elles ! Mais à ce niveau-là, ce n’est même plus du deux poids deux mesures : c’est tout simplement indécent. »

    • “Terrorisme” ou “résistance” ?

      « Les mots sont importants. Les actes commis par le #Hamas sur les civils sont des crimes de guerre. On parle de tuer des civils, de massacrer des enfants devant les yeux de leurs parents. Malheureusement, toutes les résistances au colonialisme se sont rendues coupables de telles exactions. Ce qui s’est passé samedi 7 octobre est une sorte de grand attentat-suicide collectif. Les combattants du Hamas, qui sont des kamikazes, savent qu’ils vont mourir et que leurs familles vont payer très cher.

      Pour en arriver là, il faut clairement avoir été soumis à un haut niveau d’endoctrinement religieux, mais aussi être dans un désespoir inouï. Pour la plupart, ils sont très jeunes et constituent un réservoir inépuisable. Je n’ai vraiment aucune sympathie pour leurs leaders, ni pour les moyens qu’ils emploient, ni pour le projet de société terrible qu’ils offrent aux Palestiniens, mais il faut bien comprendre que le réservoir de chair à canon qui compose les rangs des combattants du Hamas ne se tarira que si la politique d’Israël à l’égard de la Palestine change. »

    • Et maintenant ?

      « On ne peut pas vraiment savoir ce qui va se passer. Israël, c’est neuf millions d’habitants, une petite société. Quand on a d’un coup presque mille morts, qu’on est face à un tel degré d’horreur dans le crime, il est logique que la sidération l’emporte dans un premier temps. Le réflexe normal est un sentiment d’union nationale. Mais je lis depuis deux jours dans la presse israélienne des choses qui seraient inimaginables dans la presse française. Beaucoup de commentateurs israéliens sont absolument furieux, exigent la démission du gouvernement et disent, ce qui est vrai, qu’une des raisons pour lesquelles il y a eu tellement de morts est qu’il y avait très peu de soldats pour garder la frontière. Pour schématiser, l’armée israélienne est devenue une police de protection des colons. Des bataillons entiers sont employés à sécuriser des petites colonies de dix, quinze, vingt familles qui ne cessent de proliférer en Cisjordanie. Même les familles des kidnappés, qui ont donné hier une conférence de presse, sont très en colère contre le gouvernement. Donc un sentiment d’union nationale, oui, mais certainement pas autour de Netanyahou, dont cette attaque marque sans doute le début de la fin politique.

      Côté palestinien, vous aurez du mal à trouver des gens qui condamnent complètement les actes du Hamas et ce même si ce sont des opposants très affirmés à l’islam politique. Une chose est sûre : si les Palestiniens n’accèdent pas à un minimum de liberté, d’indépendance et de dignité, alors le pire est encore devant nous. »

    • https://lundi.am/La-nausee

      La révolution ainsi que la libération palestinienne sont nécessaires, et non pas de manière abstraite. Oui, la guerre, c’est sale, oui il y a du sang, des injustices, des “dommages collatéraux” AKA la mort d’innocents.

      Mais le Hamas joue mal. Il dessert la cause palestinienne, montrant un visage de terreur et de haine à la communauté internationale. Il désolidarise quand la solidarité envers le peuple palestinien est plus que jamais nécessaire. C’est l’enfer tout bonnement qui attend les Gazaouis cette semaine.

      La lutte décoloniale est aussi une lutte médiatique. Les images que j’ai vues et qui désormais hantent ma mémoire comme un cauchemar ineffable sont injustifiables. Ni au nom de la libération palestinienne, ni au nom de la révolution, je ne peux adouber ce que j’ai vu et continuer à porter le nom d’Homme.
      La vision de la barrière de sécurité passée au bulldozer est une réjouissance, une véritable évasion de prison. Les postes de police brûlés, les bases militaires saisies. Bien, il y a cohérence, les oppressés de toujours s’en prennent à l’oppresseur, ses institutions, son armée et sa police.

      Le reste est insupportable, tout bonnement. Entrer dans les foyers, tirer à bout portant sur des familles entières, violer des femmes sur les cadavres de leurs amis pour ensuite les exécuter ou parader, le corps nu et humilié, comme un trophée de guerre tandis qu’une foule en délire crache dessus. J’ai envie de vomir. Voilà que les “freedom fighters” s’abaissent au niveau de l’oppresseur, et peut-être même, s’enfoncent dans des ténèbres plus épaisses encore.

      Que ceux qui scandent que : ce sont de toute façon des colons, qu’ils n’avaient qu’à pas aller à une fête à la frontière de la prison à ciel ouvert qu’est #Gaza se posent la question ; tous ceux qui vont se coucher dans leur lit le soir alors qu’il y a sans-abris et réfugiés qui dorment au pied de leurs immeubles, méritent-ils la mort ? Ceux qui passent en sifflant devant les murs de nos prisons, songeant à leur crush, méritent-ils la mort ? Où commence la culpabilité ? Et ne sommes-nous pas tous coupables ?

    • Mais le Hamas joue mal

      Bon, pour moi ça sonne un peu comme « daesh joue mal », à un moment donné faut comprendre que le Hamas est un mouvement islamiste (et sûrement pas « décolonial »), qui souhaite l’anéantissement d’Israël (et probablement des juifs en général), c’est le pendant de Netenyahu, c’est juste qu’il y en a un qui a des mitraillettes et roquettes tandis que l’autre a des tanks et des missiles. Je comprends mieux l’incompréhension de certaines personnes si elles pensaient que le Hamas était un mouvement de « freedom fighters »...

    • https://lundi.am/L-instant

      Aujourd’hui être Musulman ou Juif en France, c’est le même cauchemar. La même peur en circulant dans l’espace public, la même violence contre nos deuils. La même instrumentalisation par l’extrême-droite. Nous sommes des minorités honnies, essentialisées, réduites à deux pôles dans un conflit territorial que les médias tentent de dépeindre comme civilisationnel. Nous sommes des gens qui souhaitent vivre, on compte nos morts en se demandant combien il en faudra encore pour que ça cesse. Nous ne sommes ni le gouvernement Israélien, ni le Hamas. « Sioniste », « Islamiste », « colon », « terroriste », tous ces termes qui nous écrasent et nous musèlent sont issus d’une même logique d’effacement de nos singularités et de déshumanisation. À qui cela profite de nous monter les uns contre les autres et qu’on s’entre déchire ? À ceux qui veulent nous appeler « barbares » ou bien « fourbes marionnettistes ». C’est contre eux que nous devons nous allier au lieu d’attendre de voir à qui ils jetteront la première pierre, le premier os. « Diviser pour mieux régner » est une tactique vieille comme le monde. Elle a déjà été employée par la France coloniale, avec succès.

  • Epic Games’ Sale of Bandcamp Has Left the Artist-Friendly Music Platform in Limbo | WIRED
    https://www.wired.com/story/epic-games-sale-bandcamp-music-platform-limbo

    Those employees were not included in Epic’s sale of Bandcamp. Songtradr purchased the platform’s business and operations but not its staff, according to Sandy Pope, bargaining director for the Office of Professional Employees International Union, which since March has represented 67 out of some 120 Bandcamp workers.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #musique #bandcamp #songtradr #epic_games #cession #rachat #business #ressources_humaines #licenciements

  • Le siège de FranceTV rebaptisé « Maison Jean-Pierre Elkabbach ». Ils ont osé ! (CGT France Télévisions) - Acrimed | Action Critique Médias
    https://www.acrimed.org/Le-siege-de-FranceTV-rebaptise-Maison-Jean-Pierre

    Quand le mail est tombé ce matin, beaucoup de salariés de FTV ont cru à une mauvaise blague, un gag digne des Guignols de l’Info et tout est remonté à la surface. Le scandale des animateurs-producteurs amasseurs de « pépètes », c’était sous la présidence de Jean-Pierre Elkabbach : trois ans de gabegie avec l’argent public pour enrichir les « voleurs de patates », les jeunes entrepreneurs Nagui, Delarue, Arthur…

    #gorafi_encore_plagié

  • Tristan Waleckx de “Complément d’enquête”, cible du groupe #Bolloré : “Il s’agit de manœuvres pour tenter de nous museler”
    https://www.telerama.fr/television/tristan-waleckx-de-complement-d-enquete-cible-du-groupe-bollore-il-s-agit-d

    Après son enquête sur le Puy du Fou, l’émission d’investigation de France 2 a subi l’offensive de plusieurs médias du groupe Bolloré. Tristan Waleckx, son présentateur, revient sur cette période mouvementée.

  • L’espionnage des journalistes bientôt autorisé par une loi européenne ?
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/l-espionnage-des-journalistes-bientot-autorise-par-une-loi-europeenne-70160

    Mais voilà que l’Europe s’apprête à défaire ce qui a été péniblement tissé. Un cadeau empoisonné s’est glissé dans le Media Freedom Act, un projet de règlement qui vise à lutter contre la concentration des médias dans l’espace communautaire et protéger leur indépendance : la possibilité pour les États, au nom de la sécurité nationale, de surveiller les journalistes afin d’identifier leurs sources. Initialement restrictif dans ses exceptions, le texte a été largement réécrit par la France, qui s’est montrée très insistante auprès du Conseil de l’Union européenne, présidé par la Suède jusqu’à la fin du mois. Présentée ce mercredi 21 juin, la position de négociation doit maintenant être examinée par la Commission des libertés civiles (LIBE) du Parlement, avant les discussions en trilogue qui devraient débuter en septembre. Il reste donc un espoir d’amélioration.

  • Sur #BFMTV, une rentrée “sous le signe de l’#abaya” et sur le dos des musulmanes
    https://www.telerama.fr/television/sur-bfmtv-une-rentree-sous-le-signe-de-l-abaya-et-sur-le-dos-des-musulmanes

    « Bonne rentrée des classes à toutes et à tous, salue Christophe Delay lundi matin sur BFMTV. Rentrée marquée par l’entrée en vigueur de l’interdiction de l’abaya. » Plus exactement, rentrée que le gouvernement a voulue marquée par l’interdiction de l’abaya. Et ce que le gouvernement veut, BFMTV l’exécute.

  • “Affaire du 8 décembre” : quinze ans après Tarnac, l’antiterrorisme encore à la dérive face à l’ultragauche ?
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/affaire-du-8-decembre-quinze-ans-apres-tarnac-l-antiterrorisme-encore-a-la-

    Bis repetita ? À l’heure où le premier flic de France vitupère contre les « écoterroristes » de Sainte-Soline et le « terrorisme intellectuel » de l’extrême gauche, l’affaire dite du 8 décembre (son autre nom) pose une question cruciale : où s’arrête le maintien de l’ordre, et où commence l’antiterrorisme, avec son cortège de mesures dérogatoires qui, demain, pourraient viser des milliers de personnes ? Cette interrogation est d’autant plus sensible que le procès débutera sur un sol meuble : selon des éléments consultés par Télérama et Le Monde, le projet des prévenus – « d’intimidation ou de terreur visant l’oppression ou le capital » – semble bien flou et les preuves, évanescentes. « Il n’y a pas de projet, il y a un scénario préétabli par le parquet, qui construit le récit d’une extrême gauche criminelle en y plaquant une méthodologie issue des dossiers d’islamistes radicaux », objectent d’emblée maîtres Lucie Simon et Camille Vannier, avocates d’un des mis en cause. « C’est artificiel, grossier, et terriblement dangereux ».

    • C’est drôle. C’est tout expliqué là.
      https://justpaste.it/bb2t5

      Et entre autre :

      Alors que les effectifs de la DGSI ont presque doublé depuis les attentats de 2015, la menace djihadiste perd en intensité, et les services doivent justifier leur raison d’être. Au point de gonfler artificiellement les nouvelles menaces en maçonnant grossièrement des dossiers pleins de fissures ? Dans une récente interview au Monde, Nicolas Lerner, patron de la maison, tentant de trouver la bonne mesure, assumait cette porosité entre le champ du droit commun et celui de l’exception : « L’ultragauche constitue d’abord et avant tout une menace pour l’ordre public. […] ce n’est pas parce [qu’elle] n’est pas passée à l’acte terroriste ces dernières années que le risque n’existe pas. »

      Ça a le mérite d’être clair, non ?

    • Sérieux ?
      Les milices d’extrême-droite, elles, ont pratiquement pignon sur rue et ont commis l’essentiel des attentats ces dernières années.
      Donc, si ces 🤡 ont besoin de justifier leur existence, on large de quoi avec les #fafs et les suprémacistes.

      C’est bien la preuve que tout ça, c’est de la grosse Bertha purement politicienne, en mode « détruire les alternatives de gauche tout en faisant la courte échelle aux fafs ».

    • Affaire du 8 décembre : L’antiterrorisme à l’assaut des luttes sociales
      Publié le 27 septembre 2023

      Analyse détaillée et politique du dossier d’instruction.

      Militant·es des Soulèvements de la Terre détenues par la Sous-Direction-Antiterroriste (SDAT), unités antiterroristes mobilisées contre des militant.e.s antinucléaire, syndicalistes CGT arrêtés par la DGSI, unités du RAID déployées lors des révoltes urbaines... La mobilisation récurrente des moyens d’enquête antiterroriste pour réprimer les mouvements sociaux associée à la diffusion d’éléments de langage sans équivoque - « écoterrorisme », « terrorisme intellectuel » - ne laissent aucun doute.

      Il s’agit d’installer l’amalgame entre terrorisme et luttes sociales afin de préparer l’opinion publique à ce que les auteurices d’illégalismes politiques soient, bientôt, inculpées pour terrorisme. Et donner ainsi libre cours à la répression politique en lui faisant bénéficier de l’arsenal répressif le plus complet que le droit offre aujourd’hui : la législation antiterroriste.

      C’est dans ce contexte que se tiendra, en octobre, le premier procès pour« terrorisme » de militant.es de gauche depuis l’affaire Tarnac [1]. L’enjeu est majeur. Une condamnation viendrait légitimer le glissement répressif souhaité par le gouvernement. C’est la ligne de partage symbolique entre ce qui peut être, ou non, qualifié de terrorisme que le pouvoir cherche dans ce procès à déplacer.

      https://paris-luttes.info/affaire-du-8-decembre-l-17399#nb2

      Et aussi :

      https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-

      Cet article a été rédigé sur la base d’informations relatives à l’affaire dite du “8 décembre”1 dans laquelle 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » en décembre 2020. Leur procès est prévu pour octobre 2023. Ce sera le premier procès antiterroriste visant « l’ultragauche » depuis le fiasco de l’affaire Tarnac

      https://paris-luttes.info/super-bingo-quel-terroriste-d-16515
      (SUPER BINGO ! Quel terroriste d’ultragauche es-tu ?)
      ❝L’adhésion présumée à certaines idées de nos camarades du 8/12 tient une place centrale dans l’accusation qui leur est faite. De la DGSI au PNAT, la criminalisation de leurs engagements politiques est l’axe principal permettant d’alimenter une présomption de culpabilité qui semble se suffire à elle-même. Ce degré extrême de répression des idées révolutionnaires a pour objectif de purger la société de ses éléments contestataires afin d’imposer un régime néo-fasciste. Des pans de plus en plus larges du mouvement social sont visés par les dispositifs antiterroristes : black blocs, écologistes, anarchistes, grévistes, (pro)kurdes, journalistes d’investigation, etc.

      Voilà pourquoi il nous a semblé important de vous partager ces 50 questions qui ont été posées par la DGSI aux inculpé.es lors des gardes-à-vue à Levallois-Perret entre le 8 et le 12 décembre 2020.

      True Story.
      #FuckDGSI

      ✨👇 TELECHARGE LE SUPER BINGO DU TERRORISTE D’ULTRAGAUCHE ICI ! 👇✨
      SuperTerro ! A4 https://paris-luttes.info/IMG/pdf/superterro_a4.pdf
      SuperTerro ! LIVRET https://paris-luttes.info/IMG/pdf/superterro_livret.pdf

      ALORS, QUEL TERRORISTE D’ULTRAGAUCHE ES-TU ?
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      « De fait, l’ultragauche est multiple et protéïforme »
      Parquet National Anti-Terroriste

      L’« ultragauche » est une construction policière qui a pour intérêt d’englober pêle-mêle la multitude des luttes sociales qui échappent au contrôle électoral, associatif et syndical. Le PNAT considère que la menace d’ultragauche se dissimule dans un vaste panel de lieux et de pratiques. Pratique !

      Dans ses réquisitions de novembre 2022, le PNAT associe à une « menace terroriste » :

      ☠ « un certain nombre de maisons d’édition » (La Fabrique, Agone, Entremonde, Libertalia, etc.)
      ☠ « une myriade de sites internet » (Lundi Matin, Attaque, Chronique de la guerre sociale en France, La Horde, Paris Luttes Info, La Bogue, IAATA, ect.)
      ☠ « un militantisme non-violent » (tractage, organisation de concerts, collage, graffiti, piquets de grève, soutien logistique à des grèvistes et des ressortissants étrangers, etc.)
      ☠ « certains espaces de rencontres » (bars associatifs, clubs de sport, centres sociaux, collectifs d’habitants, librairies, squats, etc.)
      ☠ « certains espaces ruraux désertés » (Cévennes, Corrèze, Ariège, Tarn, Ardèche, Dordogne, etc.)
      ☠ « les dégradations de biens privés ou publics » (champs OGM, caméras de surveillance, antennes relais, armoires de fibre optique, banques, multinationales, véhicules de gendarmerie, etc.)
      ☠ « l’occupation illégale de lieux » (squats, occupations, ZADs, etc.)
      ☠ « des actions coup de poing » (attaques de permanences de partis, affrontements avec des militants d’extrême-droite, black bloc, actions de solidarité internationale, etc.)

      Il peut y avoir plusieurs manières de réagir face à une GAV antiterroriste. La plus recommandée est d’exercer son droit à garder le silence. Cependant, vu la « gravité » des soupçons qui pèsent sur toi, ta non-collaboration sera considérée comme un aveu de culpabilité, ou une « preuve » que tu es un.e militant.e aguerri.e. Tu iras probablement en détention provisoire, mais ta défense sera plus « facile ».
      Une fois le dossier entre tes mains, tu sauras à quoi t’en tenir.

      Les conditions d’une GAV antiterroriste sont particulières : privation sensorielle et temporelle, interrogatoires très intensifs (entre 300 et 800 questions), instabilité émotionnelle due à l’arrestation spectaculaire, menace d’une peine de prison démesurée, techniques de manipulation des enquêteur.ices, etc.

      Il n’y a pas de honte à craquer, pleurer, répondre aux questions, etc. Ce sont des professionnels qui ont accumulé des décennies d’expériences pour « faire parler » leurs suspects. Mais il ne faut jamais oublier : chaque question (même anodine) a pour objectif que tu t’incrimines toi-même ou que tu incrimines d’autres personnes. Les agents te mentiront aisément.
      POUR S’ARMER FACE À LA GARDE A VUE
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      « Comment la police interroge et comment s’en défendre » du Projet Évasions
      ☻ Disponible en téléchargement sur le site : https://projet-evasions.org

      « Petit manuel de défense dollective : de la rue au tribunal » de Riposte Collective
      ☻ Disponible sur le site : https://infokiosques.net
      Note

      Pour soutenir les inculpé.es du 8 décembre et trouver plus d’infos, rdv sur https://soutien812.net