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  • Accès à la pilule abortive : des féministes mexicaines au secours des Américaines
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/acces-a-la-pilule-abortive-des-feministes-mexicaines-au-secours-des-america

    Quand Verónica Cruz Sánchez a fondé l’association Las Libres (« Celles qui sont libres ») en 2000, elle avait un objectif : défendre l’accès à l’avortement dans l’État mexicain où elle vit, Guanajuato. L’une de ses solutions ? Donner aux femmes des pilules abortives. Vingt-trois ans plus tard, sa mission n’a pas changé, mais son public, si. « La moitié de notre travail concerne désormais les États-Unis », résume la militante. Le constat en dit long sur les trajectoires opposées du Mexique et de son voisin dans le domaine de l’IVG. Tandis que le pays catholique a dépénalisé la pratique en 2021, la Cour suprême américaine a décidé, en juin 2022, de révoquer l’arrêt emblématique Roe vs Wade, qui avait légalisé l’avortement dans tout le pays en 1973. Cette décision controversée a donné la possibilité aux cinquante États fédérés de fixer leur propre politique en matière d’accès à l’IVG. Résultat : vingt-quatre d’entre eux l’ont restreint voire interdit, parfois sans faire d’exceptions pour les grossesses découlant de viols ou d’incestes.

  • Charline must Go ! | Télérama | 11.05.23

    https://www.telerama.fr/radio/charline-vanhoenacker-perd-son-emission-quotidienne-c-est-encore-nous-sur-f

    L’humoriste star de la station a confirmé que son émission, diffusée chaque jour à 17 heures depuis 2014, ne sera pas reconduite par la direction, qui envisage de la déplacer au week-end. En interne, on s’interroge sur un changement de cap côté humour.

    « Ce n’est pas ma décision. Je vous confirme que la quotidienne s’arrête. » Charline Vanhoenacker a été contrainte de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mercredi soir, sur le plateau de C à vous sur France 5. Venue promouvoir son nouveau cahier d’exercices féministes (En vacances, Simone !, coécrit avec Titiou Lecoq, éd. Denoël) , la journaliste belge, interrogée par Anne-Élisabeth Lemoine, a mis fin au secret de polichinelle qui alimentait les conversations depuis deux semaines au sein de la Maison ronde : C’est encore nous, l’émission qu’elle présente chaque jour de 17 heures à 18 heures, s’arrêtera à la rentrée.

  • “J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma” : la lettre d’Adèle Haenel à “Télérama”
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/j-ai-decide-de-politiser-mon-arret-du-cinema-la-lettre-d-adele-haenel-a-tel

    « J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma pour dénoncer la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels et, plus généralement, la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est. Disons-le clairement : alors que la biodiversité s’effondre, que la militarisation de l’Europe s’emballe, que la faim et la misère ne cessent de se répandre, quelle est cette obsession du monde du cinéma — collégialement réuni aux César, en promotion pour ses films — de vouloir rester “léger” ? De ne surtout parler de “rien”.

  • « Je me mets en grève » : Adèle Haenel quitte le monde du cinéma au nom de ses engagements politiques - ladepeche.fr
    https://www.ladepeche.fr/2023/05/09/je-me-mets-en-greve-adele-haenel-quitte-le-monde-du-cinema-au-nom-de-ses-e

    Sans doute ne verrez-vous plus Adèle Haenel sur le grand écran de sitôt. Dans une lettre publiée dans les colonnes de Télérama ce mardi 9 mai, la jeune actrice de 34 ans a annoncé qu’elle se mettait en retrait du monde du cinéma en raison de ses engagements politiques : « J’ai décidé de politiser mon arrêt du cinéma », commente d’ailleurs l’intéressée.

    La trentenaire critique vivement « la complaisance généralisée du métier vis-à-vis des agresseurs sexuels » ainsi que « la manière dont ce milieu collabore avec l’ordre mortifère écocide raciste du monde tel qu’il est ». En pratique, Télérama avait sollicité l’actrice dans le cadre d’une enquête : celle-ci a souhaité publier une lettre ouverte [payante] dans les colonnes de l’hebdomadaire culturel.

    #industrie_culturelle #machisme #désertion_spectaculaire

  • Un 1er Mai de violence journalistique | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/ecrans/un-1er-mai-de-violence-journalistique-7015397.php

    Des heures d’images et d’analyses le prouvent : sur les chaînes info, le 1er Mai a été marqué par les violences, des manifestants, ça va sans dire. Jean-Michel Aphatie s’en plaint sur LCI et proclame que, pour tirer les leçons de cette journée, rien ne vaut la hauteur de vue de Marine Le Pen. Source : Télérama.fr

  • Utopie et soin psychiatrique - Au sujet de : François Tosquelles, Soigner les institutions, textes choisis et réunis par Joana Maso, L’Arachnéen
    https://laviedesidees.fr/Tosquelles-Soigner-les-institutions

    François Tosquelles est une figure mythique de la psychiatrie. Il n’a cessé d’expérimenter de nouvelles manières de prodiguer des soins et de nouvelles façons de concevoir l’hôpital. Cette anthologie rassemble des textes majeurs d’un auteur original, convaincu que la médecine devait chercher dans la poésie ses ressources.
    Il y a deux types d’hommes et de femmes. Ceux et celles qui réussissent leur folie et ceux et celles qui se retrouvent à l’hôpital psychiatrique. Dans nos sociétés enclines à distinguer clairement la frontière entre le sain et le malsain, une telle affirmation est devenue incompréhensible. Et pourtant, elle est fondamentale pour saisir l’importance de la pensée de François Tosquelles – auteur de ladite affirmation – et dont certains textes font aujourd’hui l’objet d’une édition récente en français. Des morceaux de vie et de pensée, choisis et présentés par Joana Maso, nous donnent à voir et à lire le parcours exceptionnel et la richesse intellectuelle d’une œuvre singulière.

    Le personnage fait indéniablement partie du panthéon des professionnels de la psychiatrie et est devenu une figure mythique convoquée au chevet d’une psychiatrie en crise, mais connaissons-nous vraiment Tosquelles ? Tout à la fois trublion et fondateur, fantasque et organisateur, intemporel et produit de son espace-temps, le psychiatre catalan interpelle encore et toujours par l’originalité de ses interrogations et de ses engagements. Ce livre – une « anthologie de fragments » (p. 19) - n’est évidemment pas un travail dégagé d’une admiration sans bornes, mais il représente une étape importante dans l’écriture d’une histoire de la psychiatrie du XXe siècle et particulièrement de ce que l’on a appelé la psychothérapie institutionnelle.

    « La chance de monsieur Hitler, ce con de fasciste »

    « J’ai eu une autre chance extraordinaire, la chance de monsieur Hitler, ce con de fasciste je ne peux pas m’en plaindre parce qu’une chose extraordinaire est arrivée, qui est qu’à partir de 1931 ont commencé à venir à Barcelone des juifs réfugiés, surtout d’Autriche. » Dans un entretien informel traduit du catalan (p. 76) datant de 1983 dont est extrait cette citation, Tosquelles ouvre une fenêtre sur le contexte qui a vu naître ! son projet de « foutre la psychanalyse dans les asiles psychiatriques » (p. 76). Né en Catalogne en 1912, Tosquelles était familier de la médecine et des questionnements du monde ouvrier. Avec un père trésorier de la coopérative santé des ouvriers et un oncle médecin qui écrivait sur Freud, deux de ses passions étaient déjà là. Durant ses études de médecine à Barcelone (1928-1934), il s’engage auprès du bloc ouvrier et paysan, commence une psychanalyse et lit Lacan qui vient de soutenir sa thèse en 1932. Le jeune catalan est polymathe. Il écrit sur l’anarchisme, le syndicalisme, le féminisme, la psychanalyse, la poésie et collabore déjà à diverses institutions médico-psychologiques.

    (...) dans L’enseignement de la folie en 1992 : « je ne me suis jamais engagé dans la recherche de quelque chose de radicalement neuf. Jamais je n’ai parié sur le métier d’inventeur. Je n’ai jamais pensé à construire et faire valoir quoi que ce soit qui puisse être breveté. Je penche plutôt du côté des plagiats ou, si on veut, du vol d’idées que je glane n’importe où et qui me semblent constituer de petits cailloux qui peuvent être utilisés dans ma tâche de psychothérapeute. En fait, paradoxalement, c’est dans mon travail de psychothérapeute que j’ai eu le plus fréquemment l’occasion de glaner. Mais aussi dans tous les événements de ma vie concrète »

    #François_Tosquelles #Lucien_Bonnafé #psychiatrie #chronicisation #psychothérapie_institutionnelle #livre

    • Vu cette semaine « Sur l’Adamant » de Nicolas Philibert, très touchant

      C‘est un vaisseau à quai, une péniche ancrée à l’écart des klaxons et de l’agitation urbaine, entre la grande horloge de la gare de Lyon et le clapot de la Seine qui lèche gentiment sa coque. L’Adamant (c’est son nom) est un centre de jour ouvert aux Parisiens atteints de troubles psychiques. On s’y confie, on y converse, on y cultive des relations humaines dans le cadre d’ateliers inspirés par la psychothérapie institutionnelle. Celle-là même que pratiqua le psychiatre Jean Oury à la clinique de La Borde, et dont Nicolas Philibert évoqua le quotidien dans La Moindre des choses, en 1997. Un quart de siècle après ce film qui compte parmi ses meilleurs, le documentariste revient sur la question de la santé mentale dans un triptyque en cours de production. Sur l’Adamant, distingué par un Ours d’or à la dernière Berlinale, en est le premier volet. Le deuxième nous mènera à l’hôpital Esquirol de Charenton-le-Pont ; le troisième suivra des visites au domicile de patients.

      https://www.telerama.fr/cinema/films/sur-l-adamant-1-249323025.php

  • Mark Stewart, leader de The Pop Group et figure du post-punk, est mort
    https://www.telerama.fr/musique/mark-stewart-leader-de-the-pop-group-et-figure-du-post-punk-est-mort-5556-8

    Après la dissolution du groupe, Mark Stewart mène des collaborations avec des musiciens d’univers variés, notamment au sein du label On-U Sound d’Adrian Sherwood. Il y poursuit dans une voie plus électronique les expérimentations du Pop Group, livrant des créations touffues, voire étouffantes, entre dub et musique industrielle. Ses visions dystopiques et son travail sur le son influenceront de manière souterraine la vague trip-hop apparue à Bristol dans les années 90 avec Massive Attack et Tricky, qu’il côtoie depuis longtemps.

    Quand, en 2010, le Pop Group se reforme (sur l’invitation de Matt Groening, le créateur des Simpsons, pour le festival pointu All Tomorrow’s Parties), ce n’est pas vraiment pour relever les compteurs : sur scène comme sur disque, le groupe s’avère toujours aussi radical. Le passage des Anglais le samedi 26 novembre 2016 au festival BBmix à Boulogne-Billancourt (qui a convié au fil des ans les plus grands noms du post-punk), dans la foulée d’un nouvel album, Honeymoon on Mars, était l’occasion rêvée de parler avec l’imprévisible Mark Stewart des disques et artistes qui l’ont accompagné, de son enfance à aujourd’hui. Une conversation parfois décousue, mais passionnante – où il parviendra à citer aussi bien Lautréamont que… Les Anarchistes de Léo Ferré –, dont voici l’essentiel.

    #musique #post_punk #dub #mark_stewart #adrian_sherwood

    • J’ai appris la mort de Mark Stewart par un vieux pote (j’ai plus que des vieux·et·vieilles potes :o) ) il y a trois jours, pas pensé à relayer sur le coup, et hasard étrange, je réécoutais du Mark Stewart + tack>>head (the Loft, Berlin) une semaine avant en voiture.

  • “Les manifestants sont devenus moins dangereux pour les policiers mais courent bien plus de risques qu’avant”
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/les-manifestants-sont-devenus-moins-dangereux-pour-les-policiers-mais-coure

    L’institution policière dans sa conception actuelle a vu le jour en France avec l’avènement du capitalisme, dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle. Le facteur déclenchant n’est pas une hausse de la criminalité, mais la contestation ouvrière dans les lieux de production. La police moderne est dès lors utilisée pour mater les mobilisations. Cette justification s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui, avec des phases différentes selon l’acceptation des politiques capitalistes par la population. Le néolibéralisme en France est moins avancé que dans les pays voisins, le système social et les droits des travailleurs y ont été moins démantelés qu’ailleurs, parce que la résistance de la population y est plus forte. C’est précisément pour cela que les gouvernements ont recours à la force de façon croissante. Comme l’a montré le philosophe Grégoire Chamayou, le néolibéralisme va de pair avec l’autoritarisme car moins il peut gouverner par le consentement, plus il le fait par la force.

  • Pour la sémiologue Cécile Alduy, “Emmanuel Macron bâtit un récit faisant de lui le nouveau souverain”
    https://www.telerama.fr/debats-reportages/pour-la-semiologue-cecile-alduy-emmanuel-macron-batit-un-recit-faisant-de-l

    Ses amours littéraires de jeunesse lui ont donné le goût du mot juste. Professeure à Stanford, Cécile Alduy pose un regard acéré sur la crise de sens que traverse actuellement notre pays.

    Des cortèges monstres dans toute la France, des forces de l’ordre aux allures de RoboCop, des guillotines en carton, un président qui s’exprime dans Pif Gadget, des pancartes brandies à l’Assemblée nationale comme dans une manifestation, un ministre de l’Intérieur qui met en cause la Ligue des droits de l’homme, son collègue chargé du travail traité d’« assassin », une secrétaire d’État à la Une de Playboy… La séquence politique, sociale et médiatique que nous traversons depuis trois mois, et plus encore depuis que le gouvernement a dégainé le 49.3 pour éviter le vote incertain des députés sur sa réforme des retraites, a pris l’allure d’un étourdissant tourbillon de paroles, de gestes, de symboles, dessinant une période pas toujours facile à comprendre tant ses ressorts s’avèrent multiples.

    #paywall

  • Dancing Pina (Film documentaire) : la critique Télérama
    https://www.telerama.fr/cinema/films/dancing-pina-1-221610631.php

    Vu au cinoche aujourd’hui, une merveille 💖

    En septembre dernier, la saison du Théâtre de la Ville a débuté de façon tonitruante avec Le Sacre du printemps, œuvre phare, monumentale, de la chorégraphe allemande Pina Bausch, créée en 1975. Les murs de la Villette, à Paris, où la pièce était dansée, ont tremblé d’émotion devant la puissante interprétation de trente-six danseurs issus de quatorze pays africains. Comment transmettre l’apport de l’une des plus grandes figures de la danse contemporaine ? Le réalisateur de DANCING PINA, FLORIAN HEINZEN-ZIOB, a capté l’événement au plus près, lors des répétitions dans la prestigieuse École des Sables, au Sénégal. Sous l’œil avisé, rigoureux, parfois impatient de Josephine Ann Endicott, ancienne collaboratrice de Pina Bausch, ces danseurs venus de toute l’Afrique se familiarisent avec une œuvre qu’ils découvrent et apprivoisent en même temps. Quitte, parfois, à buter contre un souffle, un mouvement. Lorsque le Covid brise, un temps, tout espoir de représentation publique, la troupe choisit, plutôt que la résignation, de danser Le Sacre sur le sable, au soleil couchant, dans un bouleversant élan.
    Au même moment, à près de 6 000 kilomètres de Dakar, la danseuse et chorégraphe française Clémentine Deluy, membre du Tanztheatre depuis 2006, fait répéter assidûment Sangeun Lee, soliste principale du ballet de l’Opéra de Dresde. La ballerine a été choisie pour incarner le rôle principal d’Iphigénie en Tauride, créé en 1974, et résume ainsi : « Apprendre Pina, c’est comme apprendre à danser. » Et pour le spectateur, l’impression de toucher du doigt les secrets d’un univers à part, fait d’abnégation, de sueur et de patience.

    | Documentaire, Allemagne (1h52).

    https://www.pinabausch.org/fr/post/dancing-pina-premiere

    #danse #Pina_Bausch

  • Grève des éboueurs : avec BFMTV dans “l’enfer des poubelles” et le déferlement des rats
    https://www.telerama.fr/ecrans/greve-des-eboueurs-avec-bfmtv-dans-l-enfer-des-poubelles-et-le-deferlement-

    « Est-ce qu’il faudrait pas un service minimum comme le propose Rachida Dati ?, relaie Olivier Truchot. — C’est casser le droit de grève, conteste Natacha Pommet. — Ah non, c’est un service public. » Le présentateur est aussi expert en droit du travail. « La menace sanitaire, ça vous embête pas ? Les rats ? — Bien sûr, ça embête tout le monde. — Non, vous, ça vous embête pas mais ça embête les Parisiens. » À la CGT, on préfère les rats aux Parisiens.

  • “Le Canard enchaîné” : le journaliste Christophe Nobili mis à pied
    https://www.telerama.fr/a-la-une/le-canard-enchaine-le-journaliste-christophe-nobili-mis-a-pied-7014966.php

    La famille du Canard enchaîné continue de se déchirer. Selon nos informations, Christophe Nobili, qui a révélé l’existence d’un emploi présumé fictif au sein de l’hebdomadaire satirique, s’est vu signifier le 31 mars sa mise à pied à titre conservatoire avec privation de salaire, assortie d’une convocation le 7 avril à un entretien préalable au licenciement. Dans un communiqué interne envoyé ce 2 avril en fin d’après-midi, et que Télérama a pu lire, le comité d’administration du journal indique que « cette décision difficile (...) a été prise après la parution de son livre (1), et ses multiples déclarations à la presse et dans les autres médias, en violation tant de la convention collective des journalistes que de la charte déontologique du Canard. » « C’est une procédure d’une violence inouïe et totalement injustifiée, commente de son côté l’avocat de Christophe Nobili, Pierre-Olivier Lambert. On est dans un pouvoir autocratique exercé par deux directeurs (Michel Gaillard et Nicolas Brimo, ndlr), qui en l’espèce va contre les intérêts du journal, de ses journalistes et des lecteurs. »

    Cette décision du comité d’administration intervient à un moment où le Canard enchaîné traverse une crise interne sans précédent. Journaliste au sein du « palmipède » depuis une vingtaine d’années, Christophe Nobili a déclenché une tempête en révélant que l’épouse d’un dessinateur historique du journal aurait été salariée de l’hebdomadaire pendant vingt-quatre ans en toute discrétion, et ce jusqu’en 2020. ll a déposé plainte contre X pour « abus de biens sociaux » et « recel d’abus de biens sociaux » - une enquête préliminaire a été ouverte. Il a également publié un ouvrage (1) le 8 mars dernier dans lequel il raconte les coulisses de cette histoire et son cheminement personnel. Ce qui lui a valu une réponse cinglante de la part des deux rédacteurs en chef, Erik Emptaz et Jean-François Julliard. Dans un article publié dans Le Canard le 15 mars, ceux-ci qualifient en effet le journaliste de « fourbe » et l’accusent de vouloir « mettre à mal le journal par tous les moyens », tout en posant clairement la question de son départ.

    Selon nos informations, la vingtaine de salariés qui s’était désolidarisée de cet article en publiant une « réponse » interne devrait de nouveau prendre la parole ce lundi 3 avril, sans doute pendant la conférence de rédaction du journal. Le SNJ-CGT, dont une section a été créée au sein de l’hebdomadaire par Christophe Nobili en décembre 2021, préparerait de son côté un communiqué de soutien au journaliste.
    (1) Cher Canard, De l’affaire Fillon à celle du Canard enchaîné, JC Lattès, 250 p., 20 €.

    Voir aussi :
    https://seenthis.net/sites/7282461336007806651
    https://seenthis.net/sites/7282461336007818094

    #canard_enchaîné

  • #Baptiste_Morizot, philosophe : “Parler d’anthropocène est historiquement faux et politiquement paralysant”

    Après avoir côtoyé le loup, cet observateur attentif de la nature s’intéresse dans son dernier ouvrage, “L’Inexploré”, à l’activité des #castors. Un modèle dont nous devrions nous inspirer pour rendre notre planète plus habitable.

    (...)

    "je travaille actuellement sur les #rivières, et sur le meilleur ambassadeur pour activer leur #guérison, à savoir le castor. Loin d’être un nuisible ou un animal mignon à fourrure, le castor a transformé la plupart des milieux de plaine depuis des millions d’années : il crée des barrage et, ce faisant, ralentit l’eau sur la terre, la stocke dans les sols et la partage avec toutes les formes de vie. Il se trouve que les sciences hydrologiques contemporaines, confrontées aux sécheresses du changement climatique, défendent l’idée qu’il faut changer de paradigme dans notre gestion des rivières : passer d’une ère du drainage, où l’on a évacué l’eau vers la mer pour assécher les zones humides, à une ère de la réhydratation des continents, pour garder cette eau précieuse sur les terres. La beauté de cette affaire, c’est que ce programme d’action scientifique est ni plus ni moins que ce que fait le castor depuis sept millions d’années- quand on le laisse revenir et activer sa médecine spontanée. Les nuisances qu’il génère en mangeant quelques arbres et en inondant quelques parcelles apparaissent comme dérisoires (et par ailleurs évitables) au vu des enjeux climatiques. Le rapport du Giec 2022 pointait d’ailleurs l’importanée du castor dans nos milieux. Et les chercheurs Emily Fairfax et Chris jordan ont publié l’an passé un article fascinant et convaincant : ils assurent qu’un pan décisif du « plan d’action climat » pour lutter contre sécheresses, inondations et mégafeux aux États-Unis consiste en une alliance avec Je castor."

    –—

    Question : S’allier avec le peuple castor, vraiment ?

    Cela implique une métamorphose philosophique, puisque le propre de la modernité est d’avoir revendiqué pour les seuls humains le privilège d’aménager le territoire - parce que nous avons un gros cerveau ... Si des scientifiques très sérieux, bardés de diplômes et de savoirs, estiment aujourd’hui que la meilleure manière de guérir les rivières est de s’inspirer d’un animal dont le cerveau n’est pas plus gros qu’une .noix, c’est parce qu’il est notre aîné : il transforme les rivières, à leur bénéfice, depuis des millions d’années, quand nous n’avons commencé à les aménager que depuis quelques siècles. Et dans notre seul intérêt. Nous sommes en quelque sorte le jeune prodige de la biodiversité, persuadé, en Occident, de tout savoir. Or ce monde est telle~ent plus ancien que nous, et peuplé de puissances qui savent le guérir~ qu’il faut accepter de se libérer de nos préjugés narcissiques. Et de nous allier avec des forces non humaines.

    https://www.telerama.fr/debats-reportages/baptiste-morizot-philosophe-le-meilleur-ambassadeur-pour-activer-la-gueriso
    #castor #rivières

    • L’inexploré

      « Ce livre n’est pas un livre, c’est une carte. Et ce n’est pas une carte, c’est un atelier de carto­graphe, dans lequel, sous vos yeux, sont dessinées des ébauches de cartes. Et ce n’est pas un atelier, puisque nous sommes chaque fois sur le chemin : c’est le récit fait en direct des parcours d’exploration trébuchants d’un nouveau continent inexploré – qui n’est autre que la Terre vivante, mais qui a brusquement changé de #nature sous nos pieds. »

      Pour la première fois depuis l’avènement de la #modernité, la nature des êtres non humains nous échappe. À notre époque d’extinction et de crise climatique, nos relations aux êtres vivants sont déstabilisées.

      Nous sommes sortis de l’illusion moderne selon laquelle « la #science » aurait stabilisé nos relations au monde. Nous ne savons plus ce que veut dire « nature » et ce que veut dire « #politique ».

      Nous sommes entrés dans le temps de la #métamorphose, dans le temps mythique : ce temps, en-deçà du temps, dans lequel se renégocient nos relations au monde. Entre nature et politique, il nous faut avancer par petits pas errants en quête de l’entre-deux : le continent englouti.

      Cet espace de relations dont on avait occulté l’existence même et nié la possibilité, cet espace d’égards ajustés envers les vivants non humains.

      L’enjeu : recommencer ce monde.

      https://wildproject.org/livres/l-inexplore
      #livre

  • Ascension, de Jessica Kingdon

    « Enquête sur la chaîne d’approvisionnement chinoise, qui révèle le fossé croissant entre les classes sociales du pays : un regard perçant sur le travail, la consommation et la richesse. » (Télérama)

    Bref : enquête sur le capitalisme chinois.

    Nommé en 2022 pour l’Oscar du meilleur documentaire étranger

    (Libération)

    Quel point commun entre une chemise, une paire de jumelles et une poupée gonflable ? Réponse : la Chine, qui en maîtrise toutes les étapes de fabrication. Ainsi commence ce beau documentaire de l’Américaine d’origine chinoise Jessica Kingdon, nommé l’an dernier aux Oscars, consacré aux chaînes d’assemblage de ces objets destinés à être vendus dans le monde entier. Le niveau zéro d’un système économique dont on va gravir un à un tous les étages.

    Tout en bas : le travail à la chaîne, dont la mise en scène, le cadrage, le montage et la durée des plans traduisent ce qu’il a d’abrutissant et de dangereux. Tout en haut : des #ultrariches, photographiés dans des hôtels de luxe. Entre les deux, c’est une logique ancestrale du capitalisme qui est à l’œuvre : plus on grimpe dans l’échelle sociale, moins le corps est mis à l’épreuve, remplacé par le langage, selon cette drôle d’idée que vendre un objet aurait plus de valeur que de le fabriquer. Avec sa succession de plans fixes sans commentaire, le film illustre brillamment ce vieux principe toujours en application. Et interroge avec intelligence, car très simplement, le « rêve chinois ». « Travaillez dur et tous vos rêves se réaliseront », martèlent les affiches de #propagande. Sans donner plus de précisions quant à cet avenir, ni à ces rêves.

    https://www.telerama.fr/cinema/films/ascension-1-195219490.php

    #capitalisme #chine #exploitation #classes_sociale #lutte_de_classe #curious_about

  • France Culture : une enquête interne accablante pour la direction
    https://www.telerama.fr/radio/france-culture-une-enquete-interne-accablante-pour-la-direction-7014346.php

    Après des mois de malaise au sein de la station et la démission de sa directrice, accusée de management brutal, les résultats de l’enquête interne à France Culture ont été communiqués aux salariés. Ils sont édifiants.

    « Management très vertical », « brutal », « autoritaire voire autoritariste », « comportements et modes relationnels déviants voire parfois violents de la part de la directrice », « manque de reconnaissance », « logique de boucs émissaires »… Les termes de l’enquête interne diligentée à France Culture, et dont les résultats viennent d’être communiqués aux salariés, sont sans appel. « On était tous émus, c’était assez touchant », raconte à Télérama, sous couvert d’anonymat, un journaliste qui a participé ce jeudi, plus de deux heures durant, à l’une des séances de restitution (dont nous avons pu écouter un enregistrement). « I l y a du très lourd, on est surpris de la largeur et de la profondeur du diagnostic. Les membres des ressources humaines sont tombés de leur chaise », confie un employé. « Ça nous a fait du bien », résume une salariée, soulagée de voir officiellement établi ce que sa chaîne traversait depuis plusieurs années.

    Après l’enquête publiée par Libération en septembre, révélant des années de souffrance et de non-dits au sein de la station des savoirs, la direction du groupe public n’avait eu d’autre choix que de commander un audit, confié à un cabinet extérieur indépendant. « Le mot important de ce rapport est le mot peur, voire le mot terreur. C’est cette peur qui a empêché pendant des années les salariés de parler en interne », glisse Renaud Dalmar, élu CFDT.

    Au total, 174 personnes se sont exprimées entre octobre et novembre, la plupart rue de l’Assomption, à Paris, au « confessionnal », comme certains l’ont rebaptisé, dans un ancien couvent qui sert également de lieu de réunion. Soit 280 heures d’entretiens, pour dire leur profond « attachement » à l’entreprise, mais surtout témoigner du climat délétère en son sein. « La plupart ont fait preuve de pertinence et de nuance dans des témoignages qui ont paru sincères, a tenu à préciser face aux employés l’un des consultants du cabinet Alcens, qui a conduit les entretiens en question. Nous avons constaté une absence d’esprit vindicatif de la part des personnes qui sont venues nous voir ». « Tout cela a corroboré de façon très précise et analytique ce qui avait été raconté dans la presse », note un producteur de la chaîne, présent lors de la restitution.
    “80 % des salariés reconnaissent éprouver un sentiment de peur.”

    « C’est un management par la peur qui a fini par faire système », a résumé le consultant, précisant avoir rarement vu une telle situation, où plus de « 80 % des salariés reconnaissent éprouver un sentiment de peur », et où l’écrasante majorité d’entre eux « n’aurait pas ou plus confiance dans la direction ». Sandrine Treiner, qui dirigeait France Culture depuis 2015, n’a d’ailleurs pas attendu les conclusions de l’enquête pour quitter son poste : elle a préféré prendre les devants le 24 janvier dernier. « Il va de soi que j’ai fait des erreurs, je suis désolée », avait-elle écrit dans son message d’adieu aux équipes, insistant sur ses résultats et des audiences en hausse (1,7 million d’auditeurs par jour). Le cabinet a cependant rappelé que les bons chiffres de la station avaient été obtenus non pas grâce au système instauré par Sandrine Treiner, mais malgré lui.

    Concernant la dirigeante, le consultant relate que « pour la quasi totalité des personnes rencontrées, il y a ce constat qu’elle a une réelle passion pour France Culture, on lui reconnaît une vision, une intuition éditoriale (...) ; en revanche elle a un rapport au travail qui inquiète, avec une forme d’inconditionnalité, un déni de fatigue, pour elle mais aussi pour les autres. Il y a l’idée [pour elle] que le travail ne peut pas ou ne doit pas être un lieu de plaisir, où les choses se passent trop bien ».

    « Le rapport indique qu’il y a eu à la fois des dysfonctionnements managériaux, comme une hypercentralisation des décisions, un manque de retours sur le travail, le sentiment de décisions arbitraires, et aussi des déviances relationnelles qui viennent de la personnalité de l’ancienne directrice, comme du dénigrement, une forme de brutalité dans le mode d’expression, des relations professionnelles teintées d’affect », reconnaît une source proche de la direction, pointant « l’effet amplificateur de la grève en 2019 puis de la crise du Covid, qui a vu s’accentuer l’hypercentralisation. » Les chiffres égrenés devant les employés surprennent : 31 d’entre eux ont affirmé souffrir de « troubles physiologiques », « de troubles du sommeil », « de burn out »…
    Lire aussi : Sandrine Treiner quitte la tête de France Culture : enquête sur une démission surprise 9 minutes à lire

    Quelles seront les suites données à un tel rapport ? Devant les salariés, la direction des ressources humaines a dit « assumer la totalité du diagnostic ». Un plan d’action et un comité de suivi vont être mis en place. La présidence de Radio France cherche la perle rare pour reprendre les rênes de la station : Florian Delorme, ex-producteur de Cultures monde, continuera d’assurer l’intérim de la direction, probablement jusqu’en juin. « J’essaie d’être à l’écoute : 80 % du management, c’est de l’écoute », nous disait-il fin janvier. La journaliste Cécile Bidault vient de rejoindre son équipe comme conseillère aux programmes. Au-delà des problèmes managériaux, la radio publique continue d’affronter des problèmes structurels, comme la précarité de ses troupes – les producteurs notamment étant, chaque saison, employés en CDD. L’ex-patronne de la chaîne Sandrine Treiner compte toujours, pour le moment, parmi les effectifs de Radio France. Des discussions concernant son départ du groupe seraient en cours.

  • Merdre ! Nous sommes le 1er février et j’ai trois trains de retard : je viens d’apprendre la mort de Tom Verlaine. Quelle tristesse ...

    Mort du punk et poétique Tom Verlaine, homme-guitare de Television
    https://www.telerama.fr/musique/mort-du-punk-et-poetique-tom-verlaine-homme-guitare-de-television-7014077.p

    Il avait une allure lunaire qui le détachait du commun des mortels, fut une étoile mineure et marqua pourtant d’une empreinte indélébile le rock de la fin des années 70. Les fulgurances électriques du Marquee Moon de Television, paru en février 1977, décollaient d’un seul coup l’étiquette punk que les stratégies du moment commandaient, et ont éclaboussé bien au-delà de la saison des épingles à nourrice. C’était le son acéré d’un New York poétique et bohème, Tom Verlaine en était l’une des figures avec sa dégaine filiforme de Max von Sydow (l’acteur fétiche de Bergman) modifié beatnik.

  • Thelonious Monk, victime de racisme à la télévision française ? Le milieu du jazz en émoi
    https://www.telerama.fr/musique/thelonious-monk-victime-de-racisme-a-la-television-francaise-le-milieu-du-j

    Dans le milieu du jazz français, l’indignation est vive et s’exprime dans les discussions comme sur les réseaux sociaux. En cause, le film Rewind and Play et, plus encore, les propos tenus par son réalisateur, Alain Gomis, lors de sa promotion. Tiré des rushes de l’émission Jazz portrait datant du 15 décembre 1969, ce documentaire accorde une place importante aux interprétations de Thelonious Monk (1917-1982), légende du piano jazz. Entre ces instants de musique, accessibles depuis plusieurs années, le réalisateur a choisi de monter les séquences, jusqu’alors inédites et pénibles à regarder, d’une interview de Monk par son ami Henri Renaud (1925-2002), lui-même pianiste de jazz.

    Chacun s’accorde aujourd’hui à qualifier cet entretien de raté – cela n’avait pas échappé à Renaud qui n’en avait quasiment rien gardé dans le montage initial de l’émission. La raison d’être principale du documentaire, à en croire Alain Gomis, se trouve pourtant dans ce face-à-face, dialogue impossible où il voit une manifestation de racisme emblématique de mécanismes toujours à l’œuvre dans la société française. Il évoquait sur notre site l’attitude condescendante d’Henri Renaud : « Je crois qu’il ne se rend absolument pas compte de son propre racisme. Mais parce que c’est quelque chose dont il a hérité, ce n’est pas quelque chose dont il est responsable. » Et déclarait sur Radio Nova : « C’est le racisme au quotidien. Une espèce de positionnement qui fait que déjà le fait de s’intéresser à lui [Monk], c’est presque un exploit personnel, un cadeau. »

    • Alain Gomis : « Dans ce film j’ai voulu retourner le point de vue porté sur Monk »
      https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/par-les-temps-qui-courent/alain-gomis-cineaste-9789385

      En décembre 1969, Thelonious Monk arrive à Paris pour un concert salle Pleyel. Avant cela, il enregistre une émission de télévision dont les rushes ont été conservés par l’INA. Deux heures d’archives dont Alain Gomis s’empare pour dresser le portrait de ce grand artiste soumis à l’implacable machine médiatique.

      « En regardant ces rushs, je suis content de voir Thelonious Monk, tel qu’il est, et en même temps, je suis assez sidéré par la façon dont il est reçu. Il y a quelque chose de dérangeant dans la façon dont il est filmé, dans l’absence d’attention, et dans les questions qui lui sont posées. Il y a des choses qui me sautent aux oreilles et même si, au départ, c’est un fouilli d’émotions, j’ai tout de suite voulu en faire un film, pour remettre les choses en ordre et retourner le point de vue. »

      « La particularité de Thelonious Monk, c’est qu’il ne triche pas, il n’utilise pas de masques. Il est d’une honnêteté permanente. Je l’aime et je l’admire, car j’ai rarement vu quelqu’un qui soit autant le même dans sa façon d’être, de parler ou de marcher, que dans sa façon de jouer. Ce n’est pas un bon client sur un plateau de télévision, parce qu’il ne va jamais répondre ce qu’il faut, ou remplir le trou pour remplir de trou. »

      « Même si la situation que l’on voit dans les rushs lui est très pénible, Thelonious Monk ne s’énerve pas, et pour se recentrer, il utilise, comme dans sa musique, l’espace, le temps et le silence. Ca lui coûte beaucoup d’énergie, mais par ses silences, il fait miroir à une situation insupportable. »

      « Finalement le seul objectif du film c’est de vraiment entendre Thelonious Monk jouer, avec de longs morceaux et de faire entendre tout ce qui s’est joué en dehors de la musique. Ensuite, mon travail de réalisateur et de monteur a été de trouver le moyen de mettre les rushs en puissance, de les travailler afin qu’ils apparaissent à l’endroit de leur puissance. »

  • Exclu : découvrez la bande-annonce de “La Syndicaliste”, avec Isabelle Huppert (qui interprète le rôle de Maureen Kearney)
    https://www.telerama.fr/cinema/exclu-decouvrez-la-bande-annonce-de-la-syndicaliste-avec-isabelle-huppert-7

    L’histoire vraie d’une élue syndicale d’Areva violée chez elle, puis accusée d’avoir menti. Ce film-dossier captivant de Jean-Paul Salomé sera présenté en avant-première lors du Festival cinéma Télérama, du 18 au 24 janvier, avant sa sortie en salles le 1er mars. En attendant, voici la bande-annonce.

    D’autres articles en rapport avec "l’affaire Maureen Kearney" :

    https://www.lecourrierdelatlas.com/le-saississant-laffaire-maureen-kearney-de-nina-robert

    Dans cette mini-série documentaire pour France Televisions, la réalisatrice Nina Robert revient sur la vie et la difficulté de la lanceuse d’alerte, Maureen Kearney. Alors syndicaliste à Areva, elle va subir une agression et un viol qui ne seront jamais résolus. Pire, elle se voit reprocher une « dénonciation calomnieuse », un procès qu’elle gagnera en appel.

    https://www.miroirsocial.com/participatif/la-syndicaliste-lhistoire-de-maureen-kearney-lanceuse-dalerte-agressee

    L’enquête réalisée par Caroline Michel Aguirre est exemplaire par l’attention portée aux détails, à l’enquête précise et détaillée et à la fidélité des faits retracés dans le livre. Facile à lire mais parfois insoutenable par la dureté des faits relatés, il apporte un regard objectif sur la violente agression subie par Maureen Kearney un matin de décembre 2012 à son domicile. L’ouvrage est fidèle ; des témoignages et des documents expliquent une situation exceptionnelle par son déroulement et les implications économiques et politiques de l’affaire.

    #lanceuse_d'alerte #syndicalisme #le_monde_des_affaires (qui schlinguent) #business (as usual) #culture_du_viol #culture_d'entreprise

  • Russell Banks est mort : nous l’avions rencontré il y a 25 ans dans un cadre digne de “Fargo”
    https://www.telerama.fr/livre/russell-banks-est-mort-nous-l-avions-rencontre-il-y-a-25-ans-dans-un-cadre-

    « Mon pauvre ami. Quinze heures de voyage et se retrouver dans Fargo ! J’aime ces gens. Je les connais bien. Ce sont les membres de ma famille. Mon oncle est le chef de la police d’une petite ville du New Hampshire, ma tante est employée municipale. Je pourrais sûrement dénicher parmi eux un vendeur de voitures. Hollywood montre des Américains qui sont bien à leur place dans la société. Les frères Coen, eux, ont compris que la plupart des gens sont incompétents. Même les voleurs. Même les meurtriers. Pas très bons dans leur boulot. Ils n’y arrivent pas. Avec les Coen, on comprend que la vie nous échappe. Et c’est merveilleux. »

    Son regard se pose très loin, de l’autre côté de l’immense baie vitrée, sur les sommets arrondis de l’Adirondacks, noyés dans la brume. La maison n’est pas la caricature décrite dans Sous le règne de Bone - « des hectares de pelouse, une piscine couverte, un court de tennis, des garages, des petits chalets pour les invités... ». Non, une vaste mais simple maison de bois, à l’écart du village de Keene, à flanc de colline, perdue au milieu des forêts. En contrebas, près du torrent, le petit chalet est bien là, mais pas pour les invités. « Une simple cabane à sucre. On y brûlait la sève d’érable dans de grandes cuves pour en faire du sirop. Elle a plus de 100 ans. J’y ai mis un peu de confort. C’est là que j’ai écrit tous mes livres ces dix dernières années. »

  • Yma Súmac, la diva péruvienne dont la voix était un cas
    https://www.telerama.fr/musique/yma-sumac-la-diva-peruvienne-dont-la-voix-etait-un-cas-7013628.php#0

    Née il y a un siècle et disparue en 2008, Yma Súmac, descendante du dernier empereur inca, a poussé très haut les prouesses vocales. Discographie en six titres indispensables de celle qui passa du folklore andin au statut d’icône kitsch, révérée par les rockers.

    Elle est venue au chant enfant, en essayant d’imiter les trilles perçants des oiseaux lorsqu’elle sillonnait la montagne autour de l’hacienda de ses parents. De la cordillère des Andes, où elle a été repérée à 20 ans lors d’une grande fête traditionnelle, aux collines de Hollywood, où elle a percé dans les années 1950, la diva péruvienne Yma Súmac (1922-2008) a grimpé des sommets dans tous les sens du terme. Car, vocalement, elle était quasi sans limites.

    Son chant de rossignol tombé dans la marmite de potion magique, son personnage de belle plante tropicale (Ymma Sumack, nom de scène qu’elle s’était choisi à l’origine, c’est la « jolie fille » en quechua), ainsi que sa prestigieuse filiation, ont valu à cette descendante d’Atahualpa, dernier empereur inca, une carrière haute en couleur. Entre folklore andin et délires lyriques, mambo incantatoire et rock psychédélique, elle s’est imposée en Occident comme une déesse de l’exotica, icône underground kitsch et majestueuse que le grand public a fini par oublier mais qui continue de fasciner les rockeurs et quelques collectionneurs éclairés. À l’occasion du centenaire de sa naissance, on retraverse sa discographie hors norme en six titres vertigineux.

    https://justpaste.it/33qxz