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  • Trans, gender fluid, non-binaires : trois vingtenaires témoignent de leur parcours
    https://www.telerama.fr/monde/trans,-gender-fluid,-non-binaires-trois-vingtenaires-temoignent-de-leur-par

    Lexie en transition, Youssef intersectionnelle, et Tom “genderfuck” bousculent toutes les questions de genre et nous invitent à une sacrée gymnastique cérébrale. Au-delà d’une transformation de leur corps et de la quête d’une libération qui renouvelle à l’envi l’inintemporel “qui suis-je ? ”, leurs réflexions sur les marges sont profondément politiques.

    Pas lu, c’est derrière paywall. Mais ça n’a pas l’air d’avoir un super recul par rapport à ces pratiques d’individualisation du genre...
    (Lexie fait des interv queer dans les milieux féministes qui sont pas mal mais pas très bienveillantes, contrairement à la promesse stéréotypée.)

  • Violences policières : “Le ministère de l’Intérieur organise l’opacité sur le nombre de blessés”
    https://www.telerama.fr/idees/violences-policieres-le-ministere-de-linterieur-organise-lopacite-sur-le-no

    Elles sont censées neutraliser et irriter plutôt que tuer, et font exploser le nombre de blessures irréversibles… Dans un essai percutant, “Gazer, mutiler, soumettre”, en librairie le 5 juin, l’économiste Paul Rocher examine la généralisation de l’utilisation des armes dites non létales par les forces de l’ordre. Plaidant pour un contrôle citoyen de l’équipement de la police. Qu’ont en commun le gaz lacrymogène, le LBD40 et les grenades de désencerclement ? Toutes ces armes sont en dotation dans la police (...)

    #activisme #police #violence #lutte #militaire #arme

  • Micrologies policières et crise de régime. Sur Gazer, mutiler, soumettre de Paul Rocher
    https://www.contretemps.eu/violences-policieres-crise-regime

    Tailler dans la chair. Choquer les esprits. Marquer à jamais des vies. De quoi la brutalisation croissante du maintien de l’ordre est-elle le nom ? Que se cache-t-il derrière la diffusion d’abord et l’usage massif ensuite d’armes dites non létales de la part de la police et de la gendarmerie ? Comment expliquer la nouvelle escalade de ces crimes d’État depuis quelques temps dans l’espace public français ? De quelle façon éclaircir la couverture épaisse d’enfumage idéologique qui l’entoure ?

    Le livre sort aujourd’hui, et donc :

    Cet article a été rédigé avant le début du grand mouvement états-unien et international déclenché par l’assassinat de George Floyd.

    #maintien_de_l'ordre #violences_policieres #armes_non-létales

    • Violences policières : “Le ministère de l’Intérieur organise l’opacité sur le nombre de blessés”
      D’abord expérimentées dans les colonies et les quartiers populaires, banalisées aujourd’hui, les armes "non létales" aggravent les violences policières.
      Interview de Paul Rocher par Olivier Tesquet autour du livre : Gazer, mutiler, soumettre aux éditions la fabrique :

      https://www.telerama.fr/idees/violences-policieres-le-ministere-de-linterieur-organise-lopacite-sur-le-no

      Elles sont censées neutraliser et irriter plutôt que tuer, et font exploser le nombre de blessures irréversibles… Dans un essai percutant, “Gazer, mutiler, soumettre”, en librairie le 5 juin, l’économiste Paul Rocher examine la généralisation de l’utilisation des armes dites non létales par les forces de l’ordre. Plaidant pour un contrôle citoyen de l’équipement de la police.

    • POLITIQUE DE L’ARME NON LÉTALE
      https://acta.zone/politique-de-larme-non-letale-entretien-avec-paul-rocher

      Les noms de George Floyd et d’Adama Traoré ont récemment remis en avant la question des violences et des crimes policiers des deux côtés de l’Atlantique. Ils ont aussi conduit à s’interroger sur les méthodes qu’emploient les forces de l’ordre dans nos démocraties néolibérales. C’est à cela que s’attache Paul Rocher dans un livre qui paraît aujourd’hui aux éditons La fabrique, et en particulier à la croissance affolante de l’usage des armes dites non létales dans nos démocraties occidentales. Retraçant la généalogie coloniale de ces armes, il montre combien l’extension progressive de son usage à quasiment l’ensemble de la population correspond au type spécifique d’hégémonie induit par les régimes néolibéraux. Pour autant, il montre aussi combien l’autodéfense populaire qui circule des luttes des banlieues aux Gilets jaunes en passant par la ZAD et le cortège de tête esquisse la possibilité d’un front dont le mot d’ordre pourrait être le « contrôle populaire de l’armement ».

      Dans ton livre tu pointes un paradoxe apparent de la catégorie d’« arme non létale » : le fait que le caractère « non létal » de ces armes est loin d’être assuré. Tu soulignes également que la présentation de l’« arme non létale » comme incapacitante mais non meurtrière encourage leur utilisation démesurée par les forces de police. Pourquoi alors avoir décidé de consacrer un ouvrage spécifiquement à ce type d’arme – en d’autres termes, pourquoi n’avoir pas écrit une « politique de l’arme » tout court ?

      Depuis l’irruption des Gilets Jaunes la question des violences policières ne cesse d’alimenter le débat public. Le journaliste David Dufresne a recensé plus de 800 blessés, dont plus de 300 à la tête, deux décès, 25 éborgnés, 5 mains arrachées, et le chiffre réel est sans doute plus élevé. Ces blessures ont été infligées par des armes non létales, dont l’utilisation a explosé ces dix dernières années. Pour prendre un exemple des statistiques mobilisées dans le livre, en 2018 les forces de l’ordre ont tiré environ 480 fois plus sur des manifestants qu’en 2009 pour atteindre le chiffre extrêmement élevé de 19 071 tirs sur des civils. Inversement, d’autres armes comme le pistolet ne font en principe pas partie de l’arsenal du maintien de l’ordre et leur utilisation est relativement stable sur la même période. Il y a donc une spécificité des armes non létales.

      Récemment, nous avons vu l’augmentation d’articles de presse mettant en cause des membres individuels des forces de l’ordre sur la légalité d’un tir, la proportionnalité de certains coups de matraque ou la nécessité d’envoyer massivement du gaz lacrymogène dans une situation donnée. La documentation de ces phénomènes est évidemment très importante mais elle reste à la surface d’un phénomène plus profond. L’objectif de Gazer, mutiler, soumettre est d’expliquer la logique profonde qui anime l’escalade de la violence par armes non létales. Pour faire cela j’ai appliqué la théorie de l’arme à un ensemble de données statistiques et qualitatives. Cette théorie postule d’interroger dans quelle mesure les caractéristiques propres d’un outil ont des implications sur l’action dont il est le moyen. Dans cette perspective, une arme n’est pas seulement un moyen rendant possible la poursuite d’un but, c’est aussi une contrainte qui pèse sur cette poursuite. Dans le livre je montre comment la qualification de « non létal » mène à la brutalisation du maintien de l’ordre. Au passage le mythe d’un instrument technologique garantissant un maintien de l’ordre plus humain vole en éclats. Donc une idée centrale est la suivante : La disponibilité des armes non létales conduit les forces de l’ordre à frapper, à gazer et à tirer davantage et plus vite.

      D’ailleurs, tout au long du livre tu insistes sur le fait qu’étudier les armes non létales permet de mettre en lumière « l’autonomie relative des forces de l’ordre. » Qu’entends-tu par là et qu’est-ce que cela implique dans notre rapport à l’État ? En quel sens ce type d’arme influe-t-il sur les comportements policiers ?

      Dans la mesure où l’arme non létale façonne le comportement de son utilisateur les actions de ce dernier ne peuvent pas être pleinement comprises sous angle exclusif de l’exécution des ordres. Dans le débat public les violences policières ont souvent été imputées au gouvernement qui aurait donné les ordres. Ces analyses sont justes mais n’épuisent pas la question. En réalité, et c’est assez bien étudié, les forces de l’ordre disposent d’une marge de manœuvre propre dans l’exécution des ordres. Et cela est d’autant plus le cas lorsque les forces de l’ordre assurent des interventions complexes et peu prévisibles comme à l’occasion des manifestations et savent que des sanctions en cas de violences documentées sont rares.

      On sait aussi que membres des forces de l’ordre ne sont pas des citoyens modèle, ils sont imprégnés de conceptions stéréotypées qui peuvent avoir des conséquences considérables. Herbert J. Gans, ancien président de la prestigieuse American Sociological Association , insiste sur une sorte de prophétie auto réalisatrice policière : l’anticipation de révoltes par les policiers augmente d’autant leur niveau de violence. Dans cette lignée, la sociologie de la police a identifié un autre phénomène important, à savoir que le niveau de violence employé par la police varie en fonction de son public.

      Dans le premier chapitre, tu reviens sur les origines militaires (et donc aussi coloniales) des armes non létales. En quoi l’apparition et la généralisation de ce type d’arme relèvent-elles également d’un choix tactique des forces colonisatrices – et non, comme cela est parfois présenté, par un souci éthique ? Comment le passage de ces armes « non létales » des colonies aux métropoles a-t-il été géré par les forces répressives ?

      Pendant la Première guerre mondiale les armes chimiques, dont le gaz lacrymogène, sont utilisées pour la première fois à grande échelle, et cela notamment dans le cadre de la guerre des tranchées pour asphyxier ou contraindre les soldats ennemis de sortir des tranchées pour mieux pouvoir les abattre. Rien de très éthique et les soldats en gardent un souvenir terrible qui décrédibilise cette arme. En 1925, le gaz lacrymogène sera interdit en guerre. Par contre, la domination coloniale n’étant pas considérée comme un conflit militaire entre deux puissances souveraines le recours au gaz lacrymogène s’y développe, notamment pour faire face au développement des insurrections anticoloniales. Winston Churchill vantait les mérites de cette arme pour répandre une « terreur salutaire » auprès des peuples colonisés. A nouveau, ce n’est pas le souci étique qui guide le choix de l’arme mais son efficacité politique.

      Dans les pays les plus riches les armes non létales font leur retour opérationnel au cours des années 1960. A l’époque, en France mais aussi dans d’autres pays comme les États-Unis les mobilisations populaires s’intensifient et placent les gouvernements devant une contradiction : Comment éviter de céder politiquement sans pour autant tuer des personnes, ce qui décrédibiliserait fortement le soutien à l’ordre établi ? La réponse se trouve dans le développement d’armes non létales. Les fabricants d’armes commencent à commercialiser de nouveaux types de gaz lacrymogène et de nouvelles armes comme le pistolet à impulsion électrique et les fusils à balles en caoutchouc qui vont rapidement causer des morts aux États-Unis, en Irlande ou en Palestine.

      Les armes que les forces de l’ordre utilisent aujourd’hui ont été mis en place à partir des années 1990. Sans entrer dans les détails du livre, l’histoire des armes non létales nous renseigne que leur développement répond toujours à une crise du maintien de l’ordre établi.


      Nnoman / Collectif Oeil

  • Consommez ! C’est un ordre - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/consommez-cest-un-ordre,n6646310.php

    Alors que le déconfinement se déroule sans accroc, la reprise économique est compromise par la mauvaise volonté des consommateurs, déplore France 3… bientôt rejointe par France 2.

    « Les commerces ont rouvert, rappelle Catherine Matausch dimanche soir. Mais, après deux semaines de déconfinement, les consommateurs ne sont pas toujours au rendez-vous. » Maudits consommateurs. Ce sont eux les responsables de la crise qui fait peser la menace de la faillite sur les petits commerçants. La présentatrice du 19/20 de France 3 poursuit : « Il faut reconnaître que derrière nos masques et avec les gestes barrières nous n’avons pas vraiment la tête à consommer comme avant. » Ah, le bon temps d’avant, quand nous consommions sans limite ni raison.

    #consommation #monde_d_après

  • “Lettre au policier qui m’a tiré dessus : j’ai perdu mon œil, mon cerveau et la personne que j’étais” - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/lettre-au-policier-qui-ma-tire-dessus-jai-perdu-mon-oeil,-mon-cerveau-et-au

    Nous demandons à être reconnus comme victimes de violences d’État. Que la France cesse son déni sur ces questions. Depuis des années, des gens sont victimes de bavures policières lors des manifestations, dans des stades de foot, dans les cités… Nous demandons une reconnaissance de l’État, l’accès aux soins élargi comme pour les victimes d’attentat, et surtout l’interdiction de ces armes. Dans mon cas, le procureur a reconnu qu’il y avait eu « violence volontaire venant d’une personne ayant autorité amenant à une mutilation ». L’IGPN (la police des polices) a reconnu un tir injustifié. Ils cherchent le tireur [plusieurs procédures sont en cours, ndlr]. Tout cela est très long. Heureusement que des associations et collectifs de soutien aux blessés et victimes (Face aux armes de la police, Désarmons-les !, Clap 33, Plein le dos, l’Assemblée des blessés) nous ont permis d’obtenir des conseils, un peu d’aide, des noms d’avocats…

  • “Bernie Sanders propose qu’au-delà d’un milliard tous les revenus soient captés par l’impôt” - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/bernie-sanders-propose-quau-dela-dun-milliard,-tous-les-revenus-soient-capt

    a richesse, c’est le pouvoir ; l’extrême concentration des richesses, c’est l’extrême concentration des pouvoirs. La capacité d’influencer les politiques publiques, d’étouffer la concurrence, de façonner les idéologies. » Depuis quarante ans, explique le jeune économiste français Gabriel Zucman (33 ans), professeur à l’Université de Berkeley aux États-Unis, une
    infime partie de la population américaine dévore sans vergogne une part croissante de la richesse nationale, transformant peu à peu le pays en oligarchie : 0,1 % des Américains possèdent à eux seuls la même portion du patrimoine national que… 90 % du reste de la population. Comment ce scandale est-il possible ? Surtout aux États-Unis qui, rappelle Zucman dans Le Triomphe de l’injustice, coécrit avec son collègue Emmanuel Saez, ont été pendant longtemps le pays le plus exigeant du monde en matière de fiscalité progressive (les riches y payaient proportionnellement plus que les pauvres) ? Il y a quelques mois, les deux « Frenchies » ont tapé dans l’œil d’Elizabeth Warren et de Bernie Sanders, les candidats les plus à gauche de la primaire démocrate. L’un et l’autre se sont appuyés sur leurs travaux pour inscrire dans leurs programmes une plateforme fiscale radicale – dans laquelle le fameux « 1 % » des plus fortunés se verrait lourdement taxé, comme il l’a été jusque dans les années 1970. « L’impôt, c’est le vol », disait Ronald Reagan il y a quarante ans. Ne pas payer les impôts que l’on doit, montre Zucman, est un hold-up bien plus grave, qui affecte directement la santé, la sécurité et l’éducation des plus pauvres. Et fragilise la démocratie.

    Si on regarde l’ensemble des prélèvements obligatoires américains, on voit que, peu ou prou, tous les groupes sociaux – classes populaires ou supérieures – payent entre 25 et 30 % de leurs revenus en impôts… sauf les milliardaires. Ces derniers ont un taux d’imposition effectif de 23 % ! C’est une rupture majeure dans l’histoire des États-Unis, longtemps à l’avant-garde avec leur système fiscal redistributif. Songez un peu que, dans l’après-guerre, le taux effectif d’imposition était supérieur à 50 % pour les plus fortunés et inférieur à 20 % pour le reste de la population. En 2018, pour la première fois depuis plus d’un siècle, les milliardaires américains ont, en proportion de leurs revenus, payé moins d’impôts que leur secrétaire !
    En quatre décennies, les inégalités sont devenues vertigineuses…
    Trois chiffres disent leur ampleur. En 1980, 1 % des plus hauts revenus captaient 10 % du revenu national ; aujourd’hui, ils en aspirent 20 %. Si on se concentre sur le patrimoine, on découvre que le top 0,1 % de la population américaine possède désormais 20 % du patrimoine national (contre 7 % en 1980). Autrement dit, la même chose que 90 % des Américains ! Il faut enfin savoir qu’en 1980 les classes populaires avaient en moyenne un revenu annuel de 18 000 dollars par an. À combien s’élève-t-il aujourd’hui ? 18 500 dollars. En quarante ans, les revenus de 122 millions d’Américains n’ont absolument pas augmenté alors que ceux des 1 % les plus riches explosaient.

    Comment les multimilliardaires font-ils pour payer moins d’impôts que leur secrétaire ?
    À la baisse du taux marginal supérieur d’imposition s’est ajouté depuis quarante ans un déclin général de l’imposition du capital sous toutes ses formes – dividendes, plus-values, profits des sociétés. Comme ces types de revenus bénéficient surtout aux riches, ce sont eux, et plus particulièrement les grands actionnaires de sociétés, qui ont profité de cette baisse. Mais deux autres choses expliquent l’explosion des inégalités : le boom de l’optimisation, ou plutôt de l’évasion fiscale, et le triomphe de la concurrence fiscale entre des pays. À partir des années 1980, le célèbre leitmotiv de Reagan à propos des impôts (« qui ne sont pas la solution à nos problèmes ; c’est le gouvernement, le problème ») a légitimé du jour au lendemain les montages fiscaux et l’évasion. Résultat : craignant que les riches s’en aillent, de nombreux gouvernements ont décidé de baisser leurs impôts. Un véritable engrenage.

    Google est une bonne illustration de cette évasion fiscale…
    En effet. Quelques mois avant d’être cotée sur le marché américain des actions, en 2003, l’entreprise a vendu sa propriété intellectuelle, et en particulier ses algorithmes autour de la publicité, à sa propre filiale localisée aux Bermudes. Pour avoir le droit d’utiliser ces algorithmes, les autres filiales de la firme, en Allemagne, en France, partout, doivent donc désormais payer des royalties à Google Bermudes. Ces redevances réduisent considérablement l’assiette fiscale de Google dans les pays où la fiscalité est « forte », et l’augmentent d’autant aux Bermudes où l’impôt sur les sociétés est… nul. En 2018, Google a déclaré sur l’île 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires, alors qu’il n’y exerce strictement aucune activité économique, juste des mouvements de bénéfices sur le papier. Ce type de montages n’est pas une fatalité : toute une industrie s’est construite pour aider les multinationales à les réaliser. Mais elle n’existe que parce que les gouvernements la tolèrent, et pourrait être régulée. Dans les lois fiscales américaines ou françaises, des clauses anti-abus soulignent en effet expressément que toutes les transactions qui n’ont pour finalité que d’économiser des impôts sont illégales. Le gouvernement américain pourrait attaquer Google. S’il ne le fait pas, c’est un choix politique.

    Il fut une époque où ne pas payer ses impôts quand on est un particulier riche ou une entreprise florissante aurait semblé honteux…
    Quand Franklin Roosevelt crée le système fiscal progressif, avec un taux marginal supérieur de 90 % et un impôt sur les sociétés de 50 %, il donne des ressources à l’administration fiscale pour effectuer des contrôles rigoureux. Mais surtout, il tente d’infléchir les normes sociales dans un sens « pro-impôts », soulignant dans ses allocutions radiophoniques qu’ils sont le prix à payer pour vivre dans une société civilisée, et s’attaquant aux grandes fortunes qui font de l’évasion fiscale. Les successeurs de Roosevelt poursuivront cette politique et le consentement à l’impôt sera largement acquis jusqu’à Ronald Reagan. Comme quoi, pour que l’impôt fonctionne, il faut que les normes sociales suivent.

    Pour quelqu’un comme Bill Gates, qu’est-ce que cet impôt changerait ?
    Appliqué sur trente ans, il ferait passer sa fortune de 97 milliards à 4 milliards de dollars – ce qui lui laisserait tout de même de quoi vivre.
    Il vous répondra qu’il veut bien donner sa fortune, mais à sa fondation, pas au gouvernement américain…
    La philanthropie pose plusieurs problèmes. D’abord, si vous additionnez les sommes que les milliardaires américains donnent aux œuvres de bienfaisance, vous constatez que, tous ensemble, ils ne se défont en réalité que de… 0,4 % de leur fortune chaque année. C’est beaucoup moins qu’un tout petit impôt sur la fortune. La philanthropie est aussi un déni de démocratie flagrant : Bill Gates ou Warren Buffett sont bien aimables, mais s’ils pensent qu’ils doivent décider seuls de la meilleure façon de lutter contre la pauvreté, autant revenir à l’Angleterre du xviiie siècle ! Dans une démocratie, c’est par la délibération collective, la levée d’impôts, les débats parlementaires et budgétaires, que ces questions sont tranchées. Le principe de base, c’est que la collectivité sait mieux qu’un petit groupe fortuné ce qui est bon pour l’ensemble du pays. Sinon, on vit dans une oligarchie.

    #Inégalités #Impôts #Gabriel_Zucman

  • IVG : en Pologne, la lutte d’Anja Rubik contre l’obscurantisme - Le monde bouge - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/monde/ivg-en-pologne,-la-lutte-danja-rubik-contre-lobscurantisme,n6611524.php

    MENACES SUR L’IVG EN EUROPE – En Pologne, le sida, la syphilis et les grossesses précoces explosent. En cause, les assauts des ultra-conservateurs au pouvoir pour limiter l’IVG et pénaliser l’éducation sexuelle. Mais des citoyens relèvent la tête, comme Anja Rubik et ses campagnes d’information devenues virales sur le Net.

    La vidéo affiche cinq cent cinquante-huit mille vues sur YouTube. On y voit la top-modèle polonaise Anja Rubik, 36 ans, faux airs de Debbie Harry et d’Uma Thurman, assise dans une chambre qui pourrait être celle d’une ado, murs recouverts de photos, guitare électrique dans un coin. « Quand je pense à mes propres expériences… J’ai commencé vers 7 ou 8 ans, raconte la jeune femme. Je jouais avec mon ours en peluche […]. Je ne me souviens pas vraiment de cette période, mis à part de cet ours. » De quoi parle Anja Rubik, aux côtés de l’éducatrice sexuelle Natalia Trybus et du youtubeur Maciej Dabrowski ? De masturbation. Pas de ricanements gênés ni de sous-entendus graveleux, le ton de la discussion est bienveillant et décontracté.

    À l’image de #sexedpl (Sex Education Poland), la vaste campagne que la jeune femme a organisée dans son pays natal. Son but : promouvoir l’éducation sexuelle, et même la rendre « cool », dans une Pologne gouvernée par les ultraconservateurs du parti Droit et Justice (PiS), et où la mainmise de l’Église sur la vie privée, et publique, est plus forte que jamais. Le pari, lancé en 2017, était osé. Moins de trois ans plus tard, #sexedpl est devenu un phénomène culturel aux multiples facettes : des campagnes sur Internet, des vidéos éducatives imaginées en association avec Netflix, de multiples interventions dans des festivals de musique et de cinéma, et un livre qui caracole en tête des ventes.

    #Education_sexuelle #Médias_sociaux #Pologne

  • #Portraits de #précaires#entretiens dessinés avec #Cyril_Pedrosa

    C’est une logique où on est en permanence en train d’écrire des projets, de faire des candidatures, de se vendre”, “on voit que c’est des sujets super sensibles quand on commence à libérer la parole là-dessus”, « on n’avait pas de #salaire mensuel, ça veut dire qu’on cotise pas pour le #chômage, qu’on cotise pas pour la #retraite ».

    A la fin du mois de février 2020, en plein cœur de la mobilisation des facs et labos, plusieurs jeunes chercheur·ses et enseignantes-chercheuses confronté·es à la précarité ont accepté de partager leurs expériences. Nous présentons ici des extraits de leurs récits, qu’iels ont choisis de partager. Les prénoms ont été modifiés.

    Cyril Pedrosa a réalisé les portraits qui accompagnent et incarnent leurs voix.

    https://universiteouverte.org/2020/04/24/portraits-de-precaires-entretiens-dessines-avec-cyril-pedrosa
    #témoignage #précarité #ESR #Enseignement_supérieur #université #France #facs #dessins #travail #résistance #audio

  • Contre les fake news, les enfants de Vaulx-en-Velin sont à bonne école - Autres - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/divers/contre-les-fake-news,-les-enfants-de-vaulx-en-velin-sont-a-bonne-ecole,n661

    Pendant trois mois, des écoliers et collégiens de Vaulx-en-Velin suivent les ateliers de deux journalistes. Au menu ? Une analyse des médias, la réalisation de petits films et l’écriture d’un livre... À l’occasion de la Semaine de la presse, du 23 au 28 mars, cette initiative, dans un territoire défavorisé de la banlieue lyonaise, permet de rappeler les bienfaits d’un décryptage de l’information, dès l’enfance.

    On écrit un livre sur le harcèlement et l’homophobie avec notre prof de français, Mme Martinez. Et on va en faire un film ! » Maïssa, Kenza, Manahel et Assia sont enthousiastes. En classe de troisième au collège Henri-Barbusse de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue lyonnaise, les quatre adolescentes affichent une belle énergie. Avec leurs camarades, elles participent chaque semaine depuis début janvier à des ateliers d’éducation aux médias. L’idée du film est née ici : répartis en petits groupes, les élèves doivent raconter « leur » Vaulx-en-Velin dans une vidéo d’une minute trente maximum qu’ils tourneront avec un téléphone portable, en vue d’une diffusion sur un compte Instagram spécialement créé. D’autres veulent filmer des cross (rodéos) sauvages à moto dans le quartier, plancher sur le parler vaudais, retracer l’évolution architecturale de la ville façon avant-après ou narrer le quotidien du… commissariat du coin.

    #Education_médias_information #Journalisme

  • Post-scriptum sur le déconfinement : demain, tous auxiliaires de police ? - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/post-scriptum-sur-le-deconfinement-demain,-tous-auxiliaires-de-police,n6625

    Traçage des malades par une application StopCovid, industrie de la surveillance qui sort de l’ombre, omniprésence policière, climat de délation dans les médias et les réseaux sociaux… Si elle a mis un coup d’arrêt à l’activité économique, la pandémie de Covid-19 fait toujours plus les affaires d’une société de contrôle inquiétante. « Ce n’est pas la culture française, et je fais confiance aux Français pour que nous n’ayions pas besoin de mettre en place ces systèmes qui atteignent la liberté individuelle de (...)

    #Bouygues #Orange #Palantir #SNCF #SFR #Yandex #FluxVision #Bluetooth #capteur #SmartCity #smartphone #StopCovid #TraceTogether #GPS #géolocalisation #consentement #métadonnées #BigData #délation #santé #surveillance #ChaosComputerClub-CCC (...)

    ##santé ##police

  • Y a-t-il vraiment trop de films français ? - Cinéma - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/cinema/y-a-t-il-vraiment-trop-de-films-francais,n6584621.php

    Question : et si le modèle de la subvention cela marchait bien ? En finir avec les discours sur « l’argent gaspillé » alors que c’est la création qui va faire bouger le cinéma et permettre l’éclosion de bons films.

    A rapprocher de ces discours qui veulent supprimer toute activité subventionnée utile à la société pour faire le panégéryque des blockbusters et autre succès. Le care, la constitution d’une société résiliente, cela passe par de l’argent versé au travers de la redistribution sociale. C’est vrai pour l’hôpital et c’est vrai pour l’école, et c’est vrai pour la culture,et plein d’autres choses nécessaires à la société qui ne sont pour autant pas de purs marchés.

    En ces temps troublés par de récentes mutations industrielles (les plateformes de vidéo en ligne par abonnement ou SVOD type Netflix), qui modifient en profondeur notre relation aux films, le cinéma français résiste donc plutôt bien. Mais les Cassandre sont formelles : c’est la crise. D’Éric Neuhoff et son pamphlet naphtaliné (Très) Cher Cinéma français (Albin Michel) à la députée La République en marche Marie-Ange Magne, dont le rapport au vitriol attaquait les trop nombreux films subventionnés à la rentabilité indigne de la start-up nation, en passant par la reine Catherine Deneuve en personne (« Beaucoup des films qui sortent en salles n’y ont pas forcément leur place », assurait-elle au Monde en avril 2019), les griefs pleuvent.
    “Le cinéma français est le poumon du cinéma d’auteur international.” Le président de l’Association française des cinémas d’art et d’essai

    S

    erge Toubiana, qui a dirigé la Cinémathèque française pendant près de quinze ans et qui est désormais à la tête d’Unifrance, organisme chargé de la promotion et de l’exportation du cinéma français dans le monde, rappelle quelques faits historiques pour expliquer la vigueur de notre cinéma national, jalousée par nos voisins : « Il y a eu en France un gigantesque effort collectif, public et privé, pour encourager et faciliter l’accès des jeunes aux métiers du cinéma. Cela date des années Jack Lang, première moitié des années 1980, avec la création de la Fémis [cette école supérieure prenant la suite de l’ancienne Idhec, ndlr], l’aide accrue aux financements du cinéma, que ce soit via l’avance sur recettes, la participation active des Régions, le développement des Sofica [sociétés d’investissement privé dans le cinéma et l’audiovisuel, qui bénéficient d’avantages fiscaux], et bien sûr l’apport de Canal+ [créé en novembre 1984] et celui des chaînes publiques et privées. Ces nombreuses incitations ont contribué à renforcer la filière et permis de maintenir un niveau de production élevé et diversifié. J’ai toujours pensé qu’il fallait un grand nombre de films pour qu’éclosent les talents. Il faut des mauvais films pour qu’il y en ait de bons ou de très bons. »

    Statistiques et contresens économique

    Stéphane Auclaire et William Jehannin épinglent à leur tour la députée LREM : « Ce qui étonne Marie-Ange Magne, au fond, c’est qu’il y ait moins de monde dans une galerie d’art contemporain que dans un centre commercial, moins de public dans une salle de concert de musique nouvelle que dans un stade. Ridicule ! S’attaquer comme elle le fait aux films qui font dans l’absolu moins de 50 000 entrées (et pourquoi pas 10 000 ou 500 000, quelle définition pour ce curseur ?), c’est s’attaquer frontalement à la part la plus artistique, la part la plus neuve du cinéma, celle qui trace peut-être les pistes d’un avenir. C’est dangereux, et même un contresens sur le plan économique, si on considère que les films les plus rentables sont aussi souvent ceux qui coûtent le moins cher… Le rapport Magne traduit assez bien la tendance comptable et statistique dans laquelle certains voudraient inscrire le cinéma : il s’attaque à la différence. Les 15 000 curieux qui ont vu Ne croyez surtout pas que je hurle, de Frank Beauvais, un exploit compte tenu de l’exigence de ce film magnifique, ne compteraient donc pas ? Il faudrait les jeter avec le film qu’on prétend ne plus vouloir faire ? »

    Et François Aymé, de l’Afcae, de renchérir : « Si l’on appliquait à la lettre ce principe de rentabilité, il faudrait fermer les bibliothèques, les opéras, les centres culturels, les musées… La raison d’être de l’exception culturelle, c’est justement qu’une œuvre ne se réduit pas à sa dimension commerciale. » Les détracteurs du modèle français aiment diffuser l’idée (fausse) d’un cinéma sous perfusion. Encore un mensonge ! La part des aides publiques dans le financement des films français est, selon le CNC, de 20 %, contre 48 % en moyenne dans les autres pays européens. La part la plus importante vient du préachat des films par les chaînes de télévision.

    Partant du principe qu’un cinéphile responsable s’éduque dès ses premiers contacts avec le cinéma, François Aymé, de l’Afcae, propose de « remplacer le coûteux et inefficace Pass Culture [le dispositif du ministère octroie 500 euros à chaque jeune de 18 à 19 ans résidant en France pour les dépenser en propositions et biens culturels] par la mise en place d’un réseau national de médiateurs culturels pour les publics jeunes, afin de stimuler leur esprit critique. Sans public curieux, la diversité des films est condamnée à moyen terme ».

    #Subventions #Economie_culture #Cinéma

  • Christophe Barbier et Roselyne Bachelot, des lumières pour éclairer la crise sanitaire | Samuel Gontier
    https://www.telerama.fr/television/christophe-barbier-et-roselyne-bachelot,-des-lumieres-pour-eclairer-la-cris

    “Pour éclairer au mieux notre besoin d’information”, BFMTV promet de réunir “les meilleurs spécialistes”. Par exemple, Christophe Barbier, pour qui les défaillances de notre système ne pouvaient être anticipées. Et si Christophe Prudhomme, représentant un syndicat d’urgentistes, ose le contredire, une autre “spécialiste” venue de LCI, Roselyne Bachelot, s’emploie à disqualifier l’importun… avec l’aide de France 5. Source : Ma vie au poste

  • Coronavirus : le gouvernement a péché par excès de prévoyance - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/coronavirus-le-gouvernement-a-peche-par-exces-de-prevoyance,n6620051.php

    Sur CNews, Sibeth Ndiaye explique que les autorités ont trop bien anticipé l’épidémie. Sur LCI, la porte-parole du gouvernement et Olivier Véran déploient les mêmes éléments de langage pour justifier l’obligation de travailler et l’inutilité de porter des masques.

    Autre mesure anticipée : « Le Premier ministre, dès le 26 janvier, a réuni les ministres impliqués dans cette crise. » Afin de les prévenir que l’article 49-3 serait mobilisé pour adopter la réforme des retraites, celle qui ampute les pensions de ces feignants de fonctionnaires hospitaliers. Une mesure d’urgence absolument visionnaire.

    « Avoir un masque et le toucher toute la journée, c’est même dangereux, ça peut être un vecteur de contamination. » Ça se confirme : l’épidémie de Covid-19 s’est répandue en France à cause du port de masques.

    Cette fois, Virginie Le Guay peut proférer sans crainte d’être contredite : « Avoir un masque peut être totalement illusoire. On l’enlève, on le remet et en fait ce masque est infecté. » Les experts sont unanimes : les Français sont vraiment trop cons pour qu’on leur enseigne à se servir d’un masque. En revanche, ils sont capables de comprendre qu’il faut rester chez soi en allant travailler.

    #propagande #coronavirus

  • Xavier de La Porte : “La littérature porte sur le monde un regard qui permet de comprendre la complexité du numérique” - Radio - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/radio/xavier-de-la-porte-la-litterature-porte-sur-le-monde-un-regard-qui-permet-d

    En quoi les nouvelles technologies changent-elles quelque chose à nos vies ? C’est la question que se posent le journaliste de France Culture et ses invités dans “Le code a changé”, un podcast en vingt épisodes qui analyse l’impact du numérique dans des domaines aussi divers que la mode, le journalisme ou le trading.

    Comprendre en quoi les technologies changent quelque chose à nos vies : telle est l’intention de Xavier de La Porte, aux manettes du nouveau podcast natif de France Inter, série de vingt épisodes intitulée Le code a changé. À chaque nouvel opus, un invité spécialiste ou acteur d’un domaine plus ou moins dynamité par les nouvelles technologies (la mode, le trading, le journalisme…) répond durant trente à quarante minutes aux questions du journaliste, familier des sujets de société liés au numérique sur France Culture (Place de la Toile, Ce qui nous arrive sur la Toile). Au micro, il n’hésite pas à faire part de ses propres questionnements et sentiments, voire au montage à commenter ses propres questions. Il explique à Télérama le pourquoi de sa démarche.

    Ce podcast, vous le détaillez dans le prologue, est né de votre envie de comprendre en quoi les technologies changent quelque chose à nos vies. A priori c’est une mission que vous poursuivez depuis longtemps à travers vos chroniques et vos émissions. En quoi ce format est-il différent ?
    Sur France Inter je ne m’adresse pas exactement au même public que sur Culture. Et puis le podcast est une forme nouvelle qu’il s’agit d’incarner, à la fois à travers des gens qui racontent des histoires, mais aussi par ma parole – j’avais envie de parler, et pas seulement de poser des questions. Je ne suis pas un geek, je ne m’intéresse pas à la technique en elle-même, mais à ce qui est autour : l’approche par d’autres disciplines, les questions numériques vues depuis les sciences humaines, les mathématiques, la littérature.

    Vous optez pour une mise en scène forte de la rencontre avec vos invités, y compris en vous moquant de vos questions après coup. Cette volonté de transparence est-elle juste un style, ou une adaptation à une caractéristique du monde numérique ?
    Pour moi, c’est plus un petit jeu, comme remettre en scène une question foireuse... Ce n’est pas un truc de transparence, mais davantage d’incarnation. Ma référence est moins YouTube que le genre podcast. Ce que je trouve intéressant dans ce médium, c’est qu’il induit une situation d’écoute particulière, assez solitaire. On est dans une adresse à l’auditeur beaucoup plus interpersonnelle que via la radio de flux. Ce qui m’amusait, c’est de jouer là-dessus, et de le faire se refléter dans le rapport avec l’invité. Certains peuvent trouver le sujet numérique très froid, mais je pense qu’il est au contraire très humain.
    “Le podcast est un espace dans lequel on est encore relativement libres, qui permer des formes d’écriture un peu différentes.”

    Dans votre prologue, vous citez Annie Ernaux et son rapport aux nouvelles technologies, tandis que votre choix d’invités se porte beaucoup sur des auteurs et autrices. Réincarner le numérique doit-il passer par l’écriture et la littérature ?
    Le point d’appui d’un invité peut être un livre, mais le livre peut être un prétexte. Ce n’est pas forcément une volonté de mettre en valeur la nécessité d’un passage à l’écriture pour en parler. Je cherche des manières de regarder le numérique qui tranchent avec la philosophie, la sociologie et les sciences de la communication. Mais il y a aussi une croyance, liée à mon tropisme littéraire, que la littérature porte sur le monde un regard permettant de comprendre, de rendre la complexité du mille-feuille de la question numérique. Internet peut être hyper enchanteur et affreux à la fois. On peut en dire des choses très contradictoires, parce que c’est exactement comme ça qu’on les vit. La littérature est ce qui rend au mieux cette simultanéité.

    Pourquoi avoir décidé de traiter ce sujet en podcast, et non via une émission de flux ?L’idée vient de moi, ce n’était pas à défaut d’autre chose. J’ai fait beaucoup d’émissions sur le numérique, beaucoup de chroniques, et j’avais envie d’essayer une autre manière. C’est un espace dans lequel on est encore relativement libres, qui permet des formes d’écriture un peu différentes. Le fait de faire des interviews, de les remonter beaucoup, est plus compliqué en radio d’antenne.

    Votre premier invité a été David Dufresne, le journaliste à l’origine du recensement des violences policières sur Twitter pendant les manifestations. Que dit ce choix sur la coloration, l’orientation du podcast ?
    Avec David Dufresne, il y avait un entremêlement de quelque chose de très évident, la violence policière, son aspect politique, tragique, médiatique, avec une réflexion personnelle et profonde sur ce que sont la technologie et les réseaux sociaux aujourd’hui. Après, l’ordre des épisodes est davantage dicté par l’idée de montrer que la diversité des questions est gigantesque, et celle de ne pas être univoque dans le ton.

    on aime beaucoup Le code a changé, sur franceinter.fr, un épisode tous les quinze jours, 35 mn.

    #Xavier_de_La_Porte #Podcast #Genre_littéraire

  • En défense de l’anonymat sur Internet - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/au-nom-des-riens,n6115393.php

    Mise à jour du 17 février 2020 : à la suite de la publication de photos intimes du candidat LREM à la mairie de Paris, Benjamin Griveaux, plusieurs personnalités politiques et les éditorialistes habituels se sont empressés de désigner l’anonymat du web comme le coupable idéal. Alors que le geste a été revendiqué par un artiste russe, Piotr Pavlenski, que le lien vers les clichés a été relayé en messages privés puis par un député non inscrit (Joachim Son-Forget) et un futurologue médiatique (Laurent (...)

    #Facebook #LGBT #anonymat

  • Cérémonie des César : haro sur Florence Foresti - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/ceremonie-des-cesar-haro-sur-florence-foresti,n6613475.php

    De l’avis de Cyril Hanouna, Pascal Praud et leurs invités, la personnalité la plus critiquable des César 2020 n’est pas Roman Polanski mais une criminelle d’une toute autre envergure : Florence Foresti, à la fois vénale, fourbe, antisémite, diabolique, j’en passe et des pires.

    • ah tiens, j’avais bien aimé, il y a 20 ans, son livre sur kubrick... se révèle une sous merde de plus :

      Dans la performance de Florence Foresti, relève le critique #Michel_Ciment, une des choses qui m’a frappé c’est la façon dont avec insistance elle nommait les violeurs : Epstein, Wenstein, Strauss-Kahn. Mais pas Tariq Ramadan. »

    • T’as envie de faire la liste de tous ces sales types à dénoncer et à boycotter, et puis quand tu vois leur nombre s’accroitre sans personne pour les faire taire, tu te dis juste pour t’éviter la misandrie totale consacre ta capacité de mémoire aux quelques plus courageux …
      Ronan Farrow en passant, merci.

  • Ce que dit le coronavirus de notre soumission à la surveillance - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/ce-que-dit-le-coronavirus-de-notre-soumission-a-la-surveillance,n6610539.ph

    Une épidémie est toujours un phénomène politique. Aussi, que dit le COVID-19 de notre régime de pouvoir ? Y aurait-il un point commun entre la gestion de la peste au XVIIe siècle et la quarantaine technologique de 2020 ? Des drones de citoyens vigilants patrouillant le ciel en intimant aux habitants de rester chez eux ; des policiers en tenue de laborantin examinant les données de géolocalisation des téléphones de leurs concitoyens pour s’assurer qu’ils n’ont pas visité de zones interdites ; des (...)

    #drone #smartphone #géolocalisation #aérien #domination #santé #surveillance

    ##santé

  • La vidéosurveillance intelligente s’installe à Marseille, deux associations tentent de la faire suspendre - Médias / Net - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/medias/deux-associations-attaquent-la-videosurveillance-intelligente-a-marseille,n

    La Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’homme viennent de déposer un recours devant le tribunal administratif de Marseille contre un nouveau système de vidéosurveillance intelligente mis en place par la mairie de la cité phocéenne. Un dispositif sur lequel la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) n’a pas été consultée... Ce n’est pas (encore) de la reconnaissance faciale mais elle est déjà âprement combattue : à peine déployée, la vidéosurveillance « intelligente » (...)

    #algorithme #CCTV #biométrie #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #firme #LOPPSI #surveillance (...)

    ##SmartCity

  • Hommage aux journalistes non-militants de BFMTV et LCI - Télévision - Télérama.fr
    https://www.telerama.fr/television/hommage-aux-journalistes-non-militants-de-bfmtv-et-lci,n6594570.php

    Dimanche soir, BFMTV invite un sondeur non-militant, Stéphane Zumsteeg, d’Ipsos. Pour lui, « le gouvernement ne s’est pas trompé en jouant le pourrissement, en se disant que les Français seront toujours majoritairement favorable au mouvement mais c’est pas pour autant qu’on ira vers une amplification ». Nul besoin d’être militant pour comprendre que le gouvernement était visionnaire : « Et c’est ce qui s’est passé, il n’y a pas eu d’amplification du mouvement. » « Excusez-moi mais sur cette question de l’opinion, j’aimerais qu’on en revienne aux faits, proteste Benjamin Amar, militant CGT. Vous avez un sondage Ifop qui date d’aujourd’hui. Si vous cumulez les chiffres de l’opposition et de l’hostilité au mouvement, ça fait 33 %. Et vous avez 51 % des gens qui soutiennent ou qui ont de la sympathie. »
    Cette présentation du sondage est manifestement militante. Car BFMTV s’empresse d’afficher ses résultats à l’écran et là, surprise, les chiffres sont différents de ceux cités par le militant syndical : « 51 % soutiennent le mouvement, 49 % s’y opposent », proclame le graphique. BFMTV a tout simplement ajouté les 16 % de sondés « indifférents » aux 33 % opposés au mouvement. Prenant ainsi le contre-pied de l’information militante livrée par le syndicaliste de la CGT.

    #Manipulations alias #journalisme_non_militant