Émeutes à Nantes. Ils sont venus en nombre rendre hommage à Aboubakar Fofana
Julie CATEAU. Modifié le 06/07/2018 à 06h00
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▻https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/bb573345526ee957ecca767efeca5603-emeutes-nantes-ils-sont-venus-en Environ 1 200 personnes ont participé à la marche blanche, dans le quartier du Breil à Nantes, en hommage à Aboubakar Fofana, tué, mardi 3 juillet, lors d’un contrôle policier. | Jérôme Fouquet
Un millier de personnes ont défilé en hommage à Aboubakar Fofana, jeune de 22 ans décédé mardi 3 juillet, lors d’un contrôle de police, à Nantes. Dans le calme et les larmes.
Le rendez-vous était à 18 h. Il y avait du monde dès 17 h 30, rue des Plantes, dans le quartier du Breil, à Nantes, pour témoigner du soutien à Aboubakar Fofana, ce jeune homme de 22 ans, mort, mardi 3 juillet, après une interpellation de la police. La famille avait appelé au calme pour cette marche blanche. Et ce fut respecté. Saïd, un des organisateurs de cet hommage, habitant du quartier du Breil, y a veillé dès le départ. Vêtu d’un Tee-shirt gris et d’un keffieh noir et blanc, il appelle, dès le début, les journalistes à se rassembler d’un seul côté. « C’est pour vous, on va faire tampon, au cas où. »
Au cas où ça dérape avec les jeunes qui ne décolèrent pas de la perte de leur ami… Lui encore qui appelle à la minute de silence, en toute fin de marche, invitant les personnes à adresser leurs condoléances à la famille. Et de nombreux rappels : « Ne parlez pas à la famille, respectez le deuil. » L’atmosphère est intense. Des larmes. Des personnes viennent au compte-gouttes déposer une rose sur le lieu du drame. Des jeunes filles hésitent car elles ne veulent surtout pas apparaître sur les écrans de télévision.
Des larmes et des inquiétudes aussi. Comme celles de ces femmes voilées, habitantes du Breil : « On a peur, oui, ça aurait pu être notre fils. » Une autre hurle, excédée : « On dit que c’est un quartier sensible, mais moi j’y vis tranquillement. On subit sans arrêt les provocations des policiers. » Et cette colère, unanime, de la part des jeunes, des hommes, des femmes, des plus âgés, des habitants du quartier et militants associatifs : « Ils auraient pu tirer ailleurs, dans les pneus, sur une autre partie du corps, ils sont payés pour ça non ? »