• Paul Allen : la première collection (bien plus que) milliardaire - Artmarketinsight - Artprice.com
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    Une nouvelle page dans l’histoire des enchères qui vient d’être tournée : la dispersion très attendue de la collection Paul Allen, qui avait donné naissance à Microsoft avec Bill Gates en 1975, est la première collection privée à dépasser le milliard de dollars aux enchères. Un nouveau record, dans la foulée de la collection américaine Macklowe, qui a totalisé 922 millions de dollars chez la concurrente Sotheby’s entre l’automne 2021 et le printemps 2022. Grâce à la dispersion de ces collections américains exceptionnelles, l’année 2022 devient un véritable marqueur dans l’histoire des enchères.

    La plus grande vente aux enchères de l’histoire

    La dispersion Paul Allen, retraçant plus de 500 ans d’histoire de l’art, depuis Botticelli jusqu’à Edward Hopper, était organisée en deux temps : le 9 et le 10 novembre. La seule soirée du 9 novembre, pourvue des œuvres les plus extraordinaires, a généré un total de 1 506 386 000$, faisant de la collection Allen la collection privée la plus précieuse de l’histoire. Toutes les œuvres se sont vendues sans exception, et 65% d’entre elles ont excédé leurs estimations hautes. Les enchérisseurs étaient inscrits depuis 19 pays le 9 novembre, où les acheteurs américains ont remporté la moitié des 60 œuvres cédées. Christie’s rapporte également que 12% des acheteurs sont, pour les plus belles œuvres de la première session, des collectionneurs asiatiques.

     
    Top 3 des collections privées (américaines) aux enchères :

    > 1,62Mdr$ en novembre 2022 pour la collection Paul Allen (Christie’s)

    > 922m$ en 2021-2022 pour la collection Macklowe (Sotheby’s)

    > 835m$ en 2018 pour la collection du banquier David Rockefeller (Christie’s)

     

    Le record milliardaire de la collection Allen n’est pas une surprise. Il était attendu, pour l’ensemble des 150 lots de la collection. Mais au total, c’est 1,6Mrds$ qui ont été atteint à l’issue des deux soirées de ventes, dont cinq chefs-d’œuvre vendus à plus de 100 millions de dollars.

    Cinq oeuvres vendues pour plus de 100 millions de dollars

    Jamais le marché des enchères n’avait absorbé autant d’œuvres valorisées à plus de 100 millions de dollars ! Max Carter, vice-président pour l’Art des 20e et 21e siècles chez Christie’s, a déclaré juste après la vente que “Jamais auparavant plus de deux peintures n’avaient dépassé les 100 millions de dollars en une seule vente, mais ce soir (le 9 novembre), nous en avons vu cinq. Quatre étaient des chefs-d’œuvre des pères du modernisme – Cézanne, Seurat, Van Gogh et Gauguin.” George Seurat remporte la palme de cette vente et devient l’artiste impressionniste la plus cher de l’histoire des enchères avec Les Poseuses, toile vendue pour plus de 149m$.

    Record pour Georges Seurat , avec Les Poseuses, Ensemble (petite version) (1888), un tableau considéré comme un sommet du pointillisme et comme le plus important de Seurat encore en mains privées, est le lot le plus cher de la soirée et de l’année, à 149,24m$. Les enchères ont commencé à 75m$, pour arriver à doubler ce score en une minute. Le précédent record de Seurat remontait à 1999 avec Paysage, l’île de la Grande Jatte (1884), toile vendue pour 33,3m$ à l’époque.

    Record pour Paul CÉZANNE , seconde oeuvre la plus chère avec une emblématique La Montagne Sainte-Victoire (1888-1890) annonciatrice du cubisme, vendue pour 137,8 millions. Cézanne accède enfin au panthéon des artistes salués à un tel niveau de prix dans le monde des enchères. Il en est exclu jusqu’alors faute de chefs-d’œuvre aussi fort que cette toile ayant appartenu à Paul Allen. Le record d’adjudication de Cézanne a doublé la semaine dernière, passant de 60,5m$ pour la nature morte Rideau, cruchon et compotier arrivée sous le marteau de Sotheby’s en 1999, à 137,8m$ le 9 novembre.

    Record pour Vincent VAN GOGH , dont le Verger avec cyprès s’est vendu pour 116,8 millions de dollars. Ce paysage provençal révise enfin le record de Van Gogh, qui était détenu depuis 1990 par le fameux Portrait du Docteur Gachet (82,5m$).

    Record pour Paul GAUGUIN , avec une monumentale Maternité II peinte à Tahiti en 1899. La toile a plus que doublé le précédent record de l’artiste en partant pour 105,7m$.

    Record pour Gustav KLIMT , avec Birch Forest, sublime Forêt de bouleaux qui récolte 104,5m$, dix-huit années après la vente de son célèbre portrait d’Adele Bloch-Bauer pour 87,9m$.

     
    En tout, 24 œuvres signent de nouveaux records d’artistes. Les concernés sont : Thomas Hart Benton, Jan Brueghel le Jeune, Paul Cézanne, Henri Edmond Cross, Max Ernst, Sam Francis, Lucian Freud, Paul Gauguin, Barbara Hepworth, Jasper Johns, Gustav Klimt, Guillermo Kuitca, Jacques Lipchitz, Alden Mason, Diego Rivera, Nancy Rubens, Georges Seurat, Henri Le Sidaner, Paul Signac, Edward Steichen, Mildred Thompson, Vincent van Gogh, Andrew Wyeth et le duo d’artistes Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen.

    La vente s’est poursuivie le 10 novembre avec 95 lots qui ont, eux aussi, tous trouvé acquéreurs, atteignant un total de 115 863 500 $. La session a commencé avec un autre moment mémorable : la sculpture Untitled d’Alexander Calder s’est vendue plus de quatre fois son estimation haute. Le lot phare de cette deuxième partie est Typewriter Eraser, Scale X, oeuvre de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen, vendue 8,4m$ contre une estimation basse de 5m, établissant un record pour l’artiste.
     
    Une année historique

    A ce jour, la collection Paul G. Allen est la plus grande vente de l’histoire des enchères. Pour donner la mesure de son résultat (1,6Mrd$), il convient de saisir qu’elle représente à elle seule 40% du produit des ventes annuel de Christie’s ! Quatre milliards de dollars : c’est en effet le résultat annuel mondial réalisé par Christie’s en 2021 pour la dispersion aux enchères d’un peu plus de 14 000 œuvres d’art. Mais grâce à la manne de chefs-d’œuvre présentés cette année, les performances du marché de l’art global de 2022 resteront, à coup sûr, un point fort dans l’histoire des enchères.

    • Jody Allen - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Jody_Allen

      Jo Lynn “Jody” Allen (born February 3, 1959) is an American businesswoman, entrepreneur, and philanthropist. She is the sister of Microsoft co-founder Paul Allen, and served as the chief executive officer of his investment and project management company, Vulcan Inc., from its founding in 1986 until 2015.[1][2] She is also the co-founder and president of the Paul G. Allen Family Foundation.[3]

      Following the death of her brother in October 2018, Allen was named executor and trustee of his estate, pursuant to his instructions, giving her responsibility for overseeing the execution of his will and settling his affairs with tax authorities and parties with an interest in his projects.[4] Among some of the properties she took control of upon his death were the Seattle Seahawks of the National Football League, the Octopus super-yacht, and the Portland Trail Blazers of the National Basketball Association, along with minority ownership of the Seattle Sounders FC of the MLS.

  • Artistes femmes : enfin le milliard ! - Artmarketinsight - Artprice.com
    https://fr.artprice.com/artmarketinsight/artistes-femmes-enfin-le-milliard

    C’est une première dans l’histoire des enchères ! Le produit de ventes généré par des artistes femmes a dépassé pour la première fois le milliard de dollars l’an dernier, contre 653 millions de dollars obtenus en 2020. L’année 2021 s’est donc imposée comme la plus réussie pour la valorisation des artistes femmes.

    Evolution du produit de ventes aux enchères annuel pour les artistes femmes :

    2000 : 82 millions

    2007 : 377 millions

    2014 : 580 millions

    2018 : 775 millions

    2021 : 1,095 milliards

    Rappel des faits

    L’histoire de l’art s’est écrite avec de grands artistes masculins et, encore à notre époque contemporaine, les femmes sont peu nombreuses à accéder à la reconnaissance du marché. Les disparités de prix sont si abyssales que le classement des 100 meilleures adjudications de l’année 2021 n’accueille qu’une seule signature féminine, celle de l’immense (et rare) Frido Kahlo dont une oeuvre très importante est miraculeusement apparue sur le marché l’an dernier (Diego y yo (1949), vendue pour 34,8m$. reproduite ci-contre

    ).

    Il a fallu assumer ce constat – celui que les hommes dominent absolument le Marché de l’art en nombre comme en valeur – pour que la place des artistes femmes deviennent un sujet de fond et que les choses commencent à changer. La visibilité de certaines grandes signatures a été petit à petit accrue, et leur valorisation révisée, que ce soit grâce à des programmations institutionnelles clairement orientées dans cette tâche, par le travail de galeries, ou par celui d’autres acteurs du marché de l’art, en l’occurrence des opérateurs de ventes publiques.

    En règle générale, une attention plus grande a été portée aux femmes ces dernières années pour tenter de remettre un peu d’ordre quant à leur sous-représentation. Cela semble fonctionner, puisque les responsables de Christie’s, Sotheby’s et Phillips notent un accroissement réel de la demande pour des œuvres spécifiquement réalisées par des femmes et qu’Artprice constate de puissants renouvellements de records pour quelques-unes d’entre elles…

    La place des femmes dans les classements mondiaux

    Chaque année, artprice établit le Top 500 des artistes mondiaux classés par produits de ventes dans un Rapport mondial sur notre Marché de l’art (à télécharger ICI). Les artistes femmes distinguées parmi les 100 artistes les plus performants aux enchères ont été, en 2021, les suivantes :

    Yayoi KUSAMA (1929), à la dixième position
    Joan MITCHELL (1926-1992), 35ème devant Jackson Pollock
    Cecily BROWN (1969), 64ème derrière Jeff Koons
    Frida KAHLO (1907-1954), 65ème
    Agnès MARTIN (1912-2004), 80ème, derrière Bernard Buffet
    Georgia O’KEEFFE (1887-1986), 99ème
    Helen FRANKENTHALER (1928-2011), vient clore le classement à la centième place

    Sept femmes dont les performances annuelles permettent un classement au top 100 mondial… c’est certes peu, néanmoins c’est une avancée si l’on regarde 10 ans en arrière… En 2011 en effet, seules deux artistes se démarquaient parmi les hommes dans ce classement : Irma STERN et Tamara de LEMPICKA, soit des artistes marquantes de la seconde moitié du 20e siècle tandis qu’en 2021, des artistes femmes parviennent à se classer parmi les meilleures de leur vivant !

    Top 10 adjudications pour des artistes femmes

    Là ou plusieurs artistes masclulins ont déjà dépassé les 100 millions de dollars aux enchères, aucune femme n’a encore franchi le seuil des 50 millions. Voici les six femmes les ayant emporté les plus belles adjudications à ce jour :

    Georgia O’KEEFFE : 44,4 m$ pour Jimson Weed/White Flower No.1 (1932)

    En 2000, Georgia O’Keeffe se classait déjà parmi les 30 artistes mondiaux les plus performants aux enchères selon leurs produits de ventes annuels. Depuis plus de 30 ans, Georgia O’Keeffe est ancrée comme une incontournable du marché américain (son premier million aux enchères remonte à 1987, année de sa disparition) et, depuis 2014, la vente à 44,4 m$ de l’une de ses oeuvres fait d’elle l’artiste femme la plus chère du monde (Jimson Weed/White Flower, Sotheby’s à New York).

    Frida KAHLO : 34,8m$ pour Diego y yo (1949). Sotheby’s New York, 16/11/2021

    Artiste la plus rare et la plus désirable du marché, Frida Kahlo a vendu seulement 33 lots dans les 30 dernières années. L’apparition d’une des ses oeuvres sur le marché déclenche les passions à coup sûr.

    Louise BOURGEOIS

    L’immense artiste franco-américaine est classée à trois reprises dans le Top 10 des meilleures adjudications pour les femmes, grâce à trois sculptures en bronze de ses fameuses araignées, vendues entre 14 et 32m$ entre 2015 et 2019.

    Tamara DE LEMPICKA : 21,3m$ pour son Portrait de Marjorie Ferry (1932). Christie’s Londres, 05/02/2020

    Le record récent de Tamara de Lempicka (2020) tend à prouver l’importante revalorisation des grandes artistes femmes ayant marqué l’histoire du 20e siècle. Son sommet a allègrement doublé aux enchères entre 2018 et 2020.

    Agnes MARTIN : 17,7 m$ pour Untitled #44 (1974). Sotheby’s New York, 15/11/2021

    Icône du Minimalisme américain, Agnès Martin atteignait pour la première fois le seuil des 10m$ en 2016. Elle a passé un nouveau cap l’année dernière avec 17,7m$ pour une grande toile de 1974 estimée deux fois moins.

    Joan MITCHELL : 16,6m$ pour Blueberry (1969), 17/05/2018. Christie’s New York

    Comme Louise Bourgeois, la signature de Joan Mitchell revient à trois reprises dans le Top 10. Figure essentielle de l’art américain, Joan Mitchell est apparue comme une valeur refuge en temps pendant la crise sanitaire, la dispersion de 50 de ses œuvres ayant généré près de 71 millions de dollars au cours de l’année 2020.

    Focus sur Yayoi Kusama, femme vivante la plus cotée

    Evolution de l’indice des prix aux enchères de Yayoi Kusama (copyright Artprice.com)

    Yayoi KUSAMA (1929) n’obtient peut être pas la palme de l’oeuvre la plus chèrement acquise aux enchères (laquelle revient à Georgia O’Keeffe qui a par ailleurs soutenu Kusama lors de son arrivée aux Etats-Unis) mais son génie extravagant l’impose comme la plus performante du monde en terme de volume d’affaires. Depuis que ses œuvres ont commencé à passer en ventes aux enchères, Kusama affiche en effet un produit de ventes de l’ordre de 889 millions de dollars (pour 7884 lots vendus), loin devant Joan Mitchell (669 m$) ou Louise Bourgeois (320m$).

    Cette extraordinaire performance ne s’explique pas seulement par son extrême popularité, elle reflète la réalité d’un marché très organisé et diversifié, constitué à la fois de prestigieuses œuvres uniques et d’une grande quantité de pièces en éditions limitées permettant de toucher toutes les catégories de collectionneurs. Artiste à la force de production impressionnante, Yayoi Kusama accumule les œuvres comme elle disperse le motif obsessionnel de ses pois, et cette manne créative nourrit abondamment les enchères. Pas une artiste ne vend autant d’œuvres qu’elle. Elle est aussi détentrice du record d’un record de transactions de près de 7900 depuis son introduction aux enchères.a

    Artiste féminine ayant vendu le plus d’œuvres de son vivant, Yayoi Kusama est aujourd’hui l’artiste femme la plus emblématique du marché de l’art.

  • Victor Vasarely, la stratégie du Multiple - Artmarketinsight - Artprice.com
    https://fr.artprice.com/artmarketinsight/victor-vasarely-la-strategie-du-multiple

    “L’art des privilégiés doit devenir l’art de la communauté. L’important c’est d’avoir résolu techniquement et plastiquement ce changement.” V. Vasarely

    Génie de l’illusion d’optique, Victor VASARELY (1906-1997) a inventé tout un pan de la création artistique de la seconde moitié du 20ème siècle. Depuis les premières déformations de lignes sinueuses jusqu’aux géométries polychromes aux illusions complexes, ses recherches plastiques constituent une conquête cinétique magistrale dont l’influence est immense.

    Mais avant de devenir le Père de l’Op Art que l’on connaît, Vasarely s’est engagé, un temps, dans des études de médecine à l’Université de Budapest. Il trace sa voie artistique à partir de 1927, intégrant l’Académie Poldini-Volkmann, puis l’Académie Muhëly, le “Bauhaus de Budapest” que dirige un Sándor BORTNYIK (1893-1976) tout imprégné de l’enseignement d’ALBERS et de MOHOLY-NAGY.

    Sa carrière démarre en tant que graphiste publicitaire à Budapest puis en France, où il émigre en 1930 à l’âge de 24 ans. A cette époque, ses réalisations s’attachent à la complémentarité des noirs et des blancs et à la sobriété graphique. Ces travaux des années 1930 (Échiquiers, Tigres, Zèbres, Arlequins) mettent déjà en évidence la notion de mouvement. La couleur, elle, explose véritablement plus tard.
    Un art pour tous

    L’Op Art a connu un succès phénoménal, dont un Âge d’Or dans les années 1960-70. Victor Vasarely est aussi populaire que Salvador Dali tandis que les illusions colorées d’espaces déformés s’immiscent dans la vie quotidienne de chacun, dans la décoration, la mode, les grandes enseignes ou sur les plateaux télé… bien au-delà des frontières hexagonales, en Europe, et jusqu’aux Etats-Unis.


    Album “Space Oddity” (1969) de David Bowie, pochette Vernon Dewhurst / Victor Vasarely

    « Les moins de 50 ans ne peuvent pas imaginer que, dans les années 60 et 70, la France vivait dans un décor signé Vasarely. Dans ma chambre à la moquette orange, au-dessus de mon lit, comme dans toutes les chambres d’étudiants : un poster psychédélique signé Vasarely. » (Isabel Pasquier, journaliste)

    Omniprésent, Vasarely travaille aussi sur un disque de Bowie, réalise le logo de Renault, des décors de télé de Jean-Christophe Averty, ou encore les couvertures de la collection Tel chez Gallimard dont un “Précis de décomposition” de Cioran orné d’un cube jaune psychédélique sans grand rapport avec le contenu.

    Son objectif est alors atteint. L’artiste a créé un langage artistique populaire totalement en phase avec son ambition de diffuser ce “trésor commun” qu’est l’art. Vasarely n’affirmait-il pas “c’est dans les foules qu’il faut diffuser l’art. Voilà l’espace illimité.” ?
    Multiplication des images vs marché de l’art

    Victor Vasarely a recouru à une production sérielle digne de la fabrication industrielle en chaîne, afin de concrétiser son crédo : “que mon œuvre soit reproduite sur des kilomètres de torchon m’est égal ! Je ne suis pas pour la propriété privée de création. Il faut créer un art multipliable.” C’est par cette multiplication des images qu’il a gagné son immense popularité.

    Mais à l’ultra popularité succède une forme de ringardisation de l’Op Art dans les années 1990. Sa cote pâtit alors des caprices de la mode et de l’abondante production d’images, finalement considérée comme excessive. Sur le marché de l’art, les multiples de Victor Vasarely sont jugés trop vus et une forme de lassitude s’installe vis-à-vis de son esthétique si emblématique d’une époque. Les prix chutent drastiquement dans les années 1990, certaines toiles perdant plus de la moitié de leur valeur. Le marché met 10 ans avant de se redresser mais l’œuvre de Vasarely suscite à nouveau un immense intérêt de la part de collectionneurs du monde entier. La récente rétrospective Vasarely, Le Partage des formes, présentée au Centre Pompidou en 2019 à certainement œuvré dans ce “revival”.

    Certains acteurs du marché de l’art considèrent ce regain d’intérêt comme une manifestation de l’engouement actuel pour les artistes des années 1960 à 1980, de la part d’une génération de nostalgiques. D’autres voient en l’artiste un formidable précurseur de l’avènement de l’art numérique, car il a pressenti avant tout le monde que l’art optique pouvait être engendré par une intelligence artificielle.


    Victor Vasarely, Yabla, 1961

    Quelles qu’en soient les raisons, la reprise est belle et bien là et le marché des enchères confirme régulièrement ce regain d’intérêt. En décembre dernier par exemple, une grande toile intitulée « Yabla » (1961) est partie pour 265 000$ à Varsovie (Desa Unicum, Pologne), alors qu’elle ne trouvait pas d’acheteur autour de 100000$ en 2012, chez Sotheby’s à Paris (lot 28, Yabla).

    Les variations de prix sont importantes selon les qualités plastiques et les dimensions des toiles mais aussi selon l’époque de création. Les collectionneurs recherchent en premier des œuvres antérieures aux années 1980, période après laquelle il est difficile d’affirmer si celles-ci sont véritablement de la main de Vasarely ou si elles ont été exécutées par les assistants travaillant dans son atelier. Par ailleurs, certaines toiles posent des problèmes de double datation, Vasarely ayant refait des toiles sur la base de motifs anciens. Les collectionneurs privilégient naturellement les toiles comportant une seule date plutôt que deux, pour s’assurer de posséder une œuvre unique et non un travail assimilable à une “copie” originale.

    Bien que les prix de Vasarely aient été multipliés par sept depuis 2000, l’artiste reste sous-coté au vu de son importance. Cette figure tutélaire de l’art du 20ème siècle n’a en effet jamais atteint le million de dollars aux enchères. Son record plafonne à 883 000$, bien qu’un artiste de cette envergure méritait une cote nettement supérieure. L’initiateur de l’art optique Josef ALBERS (1888-1976) culmine, lui, à 3 millions de dollars…

  • L’artiste est mort, vive l’artiste ? Le Death Effect en question - Artmarketinsight - Artprice.com
    https://fr.artprice.com/artmarketinsight/le-death-effect-en-question

    Dans The Economics of American Art, Ekelund et Jackson ont testé leur hypothèse en examinant 6.118 résultats de ventes aux enchères de peintures créées par 17 artistes américains d’après-guerre décédés entre 1987 et 2013. Ils ont constaté une hausse régulière du prix de 6% par an en moyenne au cours des cinq années précédant le décès, suivie d’une baisse à peu près équivalente l’année de leur mort, soit une baisse de 26% en moyenne. Ensuite, les prix repartent généralement à la hausse. Ces calculs semblent se vérifier ailleurs dans le monde. Prenons par exemple les progressions de chiffres d’affaires d’artistes cotés au niveau international, de plus de 99 ans.

    SHINODA Toko est une artiste japonaise née en 1913. Son art est aux frontières de la calligraphie et de l’art abstrait. Il est intéressant de constater que, depuis 2015, malgré un nombre de lots vendus relativement stable, son chiffre d’affaires est en nette progression, culminant en 2020 avec ce record frappé à 81 250 $ en septembre dernier chez Christie’s. A près de 108 ans, l’artiste, qui n’a jamais cessé de peindre, continue de voir sa cote progresser.


    Comment cela se fait-il ? Dans le monde de l’art, la demande pour un artiste est influencée par de nombreux facteurs, comme la réception critique, les expositions ou encore les institutions qui possèdent ses œuvres. L’offre d’un autre côté, ne repose que sur un seul facteur : l’artiste (et ses marchands).

    L’offre ne dépendant que de l’artiste, cela fait de lui, économiquement parlant, un monopole. Rien ne peut être plus rassurant pour un collectionneur que de savoir que la mort d’un artiste peut être prochaine, il est alors sûr que l’offre deviendra, de fait, limitée. Cependant, selon Ekelund, Weiss et Jackson, cette anticipation est biaisée. Car un certain nombre d’autres critères peuvent affecter l’offre immédiatement après la mort : l’idée préconçue de l’augmentation des prix après la mort d’un artiste pourrait conduire des propriétaires à mettre beaucoup d’œuvres sur le marché à ce moment-là. Son galeriste ou son représentant pourrait annoncer plusieurs expositions et inonder le marché. Les héritiers ou ayant-droits pourraient vouloir organiser une vente d’atelier ayant le même effet. L’imprévisibilité de l’offre après décès rend tout simplement impossible la mesure d’un Death Effect.

    Il n’y a donc aucune assurance que la valeur d’une œuvre soit plus conséquente immédiatement après la mort de son créateur. Il existe trop de variables dans l’équation pour que le décès seul soit décisif. Il y a peut-être une chance que cette valeur augmente dans les 5 ans précédant la mort d’un artiste, mais là encore, les statistiques ne recouvrent pas toujours les réalités d’un marché qui aura toujours besoin de chefs-d’œuvre.

  • Les ventes d’atelier, redécouverte et intimité - Artmarketinsight - Artprice.com
    https://fr.artprice.com/artmarketinsight/les-ventes-datelier-redecouverte-et-intimite

    Une vente de fond d’atelier intervient plus ou moins longtemps après le décès de l’artiste, dans le cadre de sa succession ou de la dispersion de ses possessions. En 1875, le fond d’atelier de Camille Jean-Baptiste COROT (1796-1875) passe aux enchères quelques semaines seulement après sa disparition. Majoritairement connu et reconnu pour ses vivants paysages, ses portraits et peinture de figures, restées volontairement au secret durant toute sa carrière, sont alors mises au grand jour et rencontrent un succès certain sous le marteau. Des découvertes de cette ampleur sont certes rares, mais la spécificité des ventes d’atelier attirent les amateurs aguerris.

    Il arrive parfois qu’une vente d’atelier ait lieu du vivant de l’artiste, par choix ou nécessité. Emile Adélard BRETON (1831-1902), paysagiste assez reconnu, décide en 1891 d’arrêter de peindre et de vendre à Drouot le contenu de son atelier, afin de se consacrer au village de Courrières dont il est maire, après le décès de son fils unique qui l’a durement marqué. L’émouvante lettre de son frère Jules BRETON expliquant la situation à Gustave Goetschy (critique d’art et écrivain, qui signe la dédicace du catalogue) expose fort bien les enjeux de ces ventes d’atelier. A ce jour encore, le record d’Émile Breton, The Conflagration un sombre paysage d’incendie dans la nuit, proviendrait de cette vente d’atelier, sous lot 26 et le titre Incendie, selon le catalogue de Sotheby’s du 20 avril 2005.

    Lettre de Jules Breton à G. Goetschy dans le catalogue de la vente de fond d’atelier d’Emile Breton, 1892. BnF :

  • Poste de documentation pour mon prochain patriarche - Le Marchand. Qui sera sur le marché de l’art.

    Podcat avec quelques généralités sur le sujet.

    Le marché de l’art expliqué simplement | Le Collectionneur Moderne
    https://lecollectionneurmoderne.com/guide/le-marche-de-lart-explique-simplement/#1/7

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    Le marché de l’art contemporain 2017
    https://fr.artprice.com/artprice-reports/le-marche-de-lart-contemporain-2017/vers-la-parite-du-marche-de-lart

    La valeur d’une signature serait-elle une histoire de sexe ? Avec 14% de femmes dans le Top 500, le marché contemporain reste dominé par les hommes. La proportion atteint cependant 31% pour la génération des artistes nés après 1980. Si la féminisation du marché de l’art est en cours, le déséquilibre est toujours prégnant.

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    Thierry Ehrmann
    https://www.challenges.fr/finance-et-marche/marche-de-l-art-contemporain-le-constat-accablant-de-thierry-ehrmann-pour

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    Conférence Patron de Sothby’s et Fabrice Hybert -
    #know_your_ennemy
    https://www.franceculture.fr/conferences/audencia-nantes/conference-disegoria-marche-de-lart-mutations-mondiales-et-enjeux-pour

    L’enregistrement est pourris. Inaudible
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    Fiac : art du marché ou marché de l’art ? ( ca commence à 1h09)
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-matins/fiac-art-du-marche-ou-marche-de-lart


    Un des intervenants (tous masculins) dit qu’il est à la Fiac car : « il voulait se confronté à des confrères qui étaient plus fort que lui ». Je relève pour la coté mâle-alphiste ; force et confrontation. Les consœurs sont hors concours.

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    Artistes à l’oeuvre (3/4) LSD
    Au marché de l’art vivant !
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/artistes-a-loeuvre-34-au-marche-de-lart-vivant


    Il est question de « Jim Crow » de Basquiat


    • L’Art est en danger, éd. Allia, 2012, 9€
      http://www.editions-allia.com/fr/livre/573/l-art-est-en-danger

      Voilà donc quelque septante-cinq pages de liberté d’esprit, de révolte politique, d’exigence éthique et esthétique. Un antidote en façon d’antidoxe. A 87 ans de distance, ces artistes qui habitaient l’Histoire exhortent encore à refuser de tenir pour sain l’air intellectuel du temps, vicié, pollué, immonde. Ils exhortent à refuser cette résignation qui, comme un trottoir roulant vers l’abattoir, emmène des peuples anesthésiés vers le pire – ce à quoi conspirent aussi les imbécillités qui s’entassent en nombre dans les musées et galeries. Car, avançaient alors les auteurs, il s’agit d’« exercer une influence essentielle sur les événements ainsi que l’avaient fait en leur temps les encyclopédistes ». Face à l’urgence de l’Histoire, ils nous enseignent enfin qu’il y a plus important que ce narcissique culte romantique dans quoi est vautré l’art depuis maintenant bien trop longtemps : « Le culte de l’individualité et de la personnalité qu’on entretient autour des peintres et des poètes et qu’eux-mêmes, chacun selon ses dispositions , amplifient à la manière des charlatans, est l’affaire du marché de l’art ».
      A l’aune des fascinantes et terribles années 20, ces essais invitent bien malgré eux à prendre le pouls de l’époque présente. Et à choisir son camp.

      http://toutelaculture.com/livres/reedition-pamphlets-grosz-avant-gardes

      #Günther_Anders #George_Grosz #John_Heartfield
      #Wieland_Herzfelde #pamphlets #marché_de_l'art

    • Agora des Savoirs - Nathalie Heinich - L’art contemporain : une révolution artistique ?
      https://www.youtube.com/watch?v=xhclwyYYbtY


      Celle là est tres interessante. Elle donne une vision assez globale et synthétique du problème.
      Je relève à la fin lors des questions une division très genrée des prises de paroles. Les hommes pour la plus part (2 sur 3) s’autocongratulent et ne posent pas de question mais exposent leurs conception sans aucune recherche de dialogue.

      Sinon pour la conf. Elle distingue 3 paradigmes dans l’art actuel
      – Art classique (celleux qui sont des artisan·nes, ont un savoir faire. Une posture défendu souvent sur @seenthis. Art plutot narratif - travail d’atelier avec transmission d’un savoir faire type Artemisa, Viglé-Lebrun)
      – Art moderne ( les mouvements d’avant-garde, l’artiste comme singularité romantique type Camille Claudel, Frida Khalo - représenter le monde hors de l’académie - caractérisé par des pièces uniques)
      – Art contemporain ( orienté sur le marché et le discours - minimalisme, conceptuel. pièces multiples propices à la spéculation - axé sur les questions de ce qui fait l’oeuvre et sa valeur - type Sophie Calle, Cindy Sherman - on retrouve des ateliers mais sans que l’artiste intervienne et sans transmission de savoir faire)

      Elle parle d’un déplacement des pôles dans les 4 cercles de reconnaissances de l’art.
      Pour l’art moderne =
      1 - reconnaissance des autres artistes
      2 - reconnaissance critique
      3 - reconnaissance du marché
      4 - reconnaissance du grand public (en général plus long, environ 50 à 100 ans de retard sur les artistes et critiques comme c’est le cas pour les impressionnistes, cubistes... )

      Dans l’art contemporain la reconnaissance du marché est passé devant celle des critiques.
      1 - reconnaissance des autres artistes
      2 - reconnaissance du marché
      3 - reconnaissance critique
      4 - reconnaissance du grand public

      L’art contemporain à du succès avec les enfants et le grand public car le manque de culture est propice a son appréciation. L’art classique demande au contraire beaucoup de culture et il est d’ailleurs souvent rébarbatif pour les enfants et l’art moderne est entre les deux.

    • Quel sera le Lascaux, le Chauvet émergeant de notre temps ? Quelle sera même la trace que laissera notre civilisation dans quelques millénaires ? Rien, nada, que dalle…

      S’il est vrai que la plus grande preuve de civilisation réside dans les monuments qu’une société produit et dans leur pérennité, nos descendants n’auront pas grande opinion de nous. Nous ressemblons à des gens qui ont perdu tout désir d’inspirer les autres parce que nous n’avons rien d’inspirant.

      Lors de l’effondrement du viaduc Morandi à Gènes, les étranges lucarnes se sont fait l’écho de cette triste réalité en montrant en parallèle au pont effondré notre Pont du Gard, conçu lui aussi par les Italiens de l’époque mais qui, vingt siècles plus tard étonne et enchante toujours tous ceux qui le voient. Les réalisations de béton correspondent à notre siècle du « jetable ». Cette matière, si elle permet la réalisation de bâtiments gigantesques et parfois esthétiques, comme le viaduc de Millau, se dégrade très vite et sa pérennité n’atteint pas le siècle. Il ne restera donc rien de nos réalisations. Rien, nada, que dalle…

      Nos Praxitèle et Michel-Ange d’aujourd’hui s’appellent Christo, « l’artiste » qui emballe les monuments ou Jeff Koons, « l’artiste » qui réalise d’énormes estrons qu’il prétend vendre à la mairie de Paris (entre autres pigeons) à des prix astronomiques… Les « artistes » contemporains ont renoncé à toute ambition vers le beau, vers le vrai, vers le sublime pour se contenter de dire à leur public : « Vous voyez, je patauge dans la même merde que vous… ». Que restera-t-il de « l’art contemporain » dans deux millénaires, que dis-je, dans un siècle ? Rien, nada, que dalle…

      Le XXe siècle témoigna assurément d’une évolution des ambitions artistiques et des attentes du public. Cela se vit à la façon dont le rapport à l’art changea, le spectateur passant de l’admiration (« J’aimerais pouvoir en faire autant ! ») au dédain assumé (« Un enfant en ferait autant ! ») voire au mépris (« J’en voudrais pas, même dans mes chiottes »). L’ambition technique diminua de manière significative, puis finit par complètement disparaître. L’ambition morale suivit la même trajectoire. On pourrait en rendre Marcel Duchamp et sa sculpture Fontaine (un pissoir) responsables. Mais le fait que la sphère artistique européenne l’ait en grande partie suivi laisse penser que Duchamp, en réalité, n’avait fait qu’ouvrir une voie que d’aucuns souhaitaient depuis longtemps emprunter. Finalement, on n’a que l’Art que l’on mérite.

      Mais cet « Art » merdique du parasitisme et de la roublardise, s’il ne produit aucune richesse artistique, génère par contre beaucoup de valeur financière ! N’est-ce pas Pinault ? N’est-ce pas Arnault ?

      François Pinault, ce marchand de bois breton a fait fortune de manière pas toujours claire. Ainsi il a eu affaire à la justice pour avoir triché sur les dimensions des planches qu’il vendait ! Il connaît aussi les affres des redressements fiscaux et les douceurs des paradis fiscaux. Puis il se spécialise, comme Tapie, dans le « sauvetage »-pillage des entreprises en difficultés. On l’appelle le « dépouilleur d’épaves ». Puis il grenouille en politique d’abord dans le sillage de Giscard mais aussi Le Chevalier qui sera maire Front national de Toulon. Il continue autour de Chirac, Madelin, Aillagon. Puis Sarko et même Hollande. C’est bon pour les affaires tout çà ! Surtout avec des milliards d’argent public… (lien)

      Dès lors plus rien ne lui résiste. Il rachète Le Printemps, La Redoute, la FNAC, le magazine Le Point, etc. Puis il se lance dans le luxe. Avec talent et succès il faut bien le reconnaître. Il possède avec Kering – un nom bien de chez nous - les marques Gucci, Yves Saint-Laurent, Boucheron, Bottega Veneta, Alexander McQueen.

      On ne s’enrichit pas ainsi sans démêlés fiscaux. Il profite de l’achat du Point pour ne pas payer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) grâce à un artifice comptable. Il a aussi utilisé des sociétés écrans situées dans un paradis fiscal des Antilles néerlandaises pour cacher un quart de sa fortune pendant une vingtaine d’années, évitant ainsi d’être assujetti à l’impôt sur le revenu jusqu’en 1997 !

      Le marchand de bois s’intéresse aussi à l’art ! Pourquoi pas. C’est un riche collectionneur d’art contemporain qui possède une collection estimée à 1,4 milliard de dollars. Il a pris goût à "l’art" moderne et contemporain à la fin des années 1980. Il constitue dans les années 1990 une importante collection privée d’art contemporain en France. En 1998, il réalise l’acquisition de la maison britannique de ventes aux enchères Christie’s pour 1,2 milliard d’euros (lien).

      Dès lors, Pinault fait ou défait les « artistes ». Si le proprio de Christie’s achète une « œuvre » d’un de ces charlots, sa côte monte, enrichissant d’autant celui qui a eu le nez de l’acheter. Pinault est ainsi en position de manipuler le marché de « l’art » contemporain. Et de s’en mettre plein les fouilles. Le marché se fout de la qualité d’une œuvre, ce qui compte c’est sa côte et le bénéfice qu’on peut en attendre. C’est la loi de l’offre et de la demande. Ainsi des merdes entourées de papier doré se vendent des fortunes, ont une valeur, mais reste cependant, au niveau de la richesse artistique des merdes !

      Parvenu à ce niveau, il lui faut évidemment une Fondation ! C’est bon ça Coco les fondations. Ça soutient les maisons mais ça permet aussi et surtout de planquer du pognon à l’abri du fisc (merci Fabius !). Et de se donner des airs de mécène généreux, de protecteur éclairé des arts, de bienfaiteur de la culture, de soutien des artistes. D’autant plus que le pognon mis par les pleins de thunes comme Pinault ou Arnault, c’est à 60 % le nôtre puisque les fondations sont exonérées d’impôts dans cette proportion. Ça vous intéresse ? Des officines s’occupent de tout pour vous (lien). Ainsi quand un « mécène » crée un bâtiment à sa gloire (François Pinault investira la Bourse du Commerce à Paris en 2019) près des deux-tiers de la dépense viennent de l’exonération d’impôts… que l’État doit bien aller chercher ailleurs, c’est-à-dire dans nos poches ! C’est le cas de la Fondation Louis Vuitton – du compère ennemi Bernard Arnault – au bois de Boulogne. C’est le cas de toutes les fondations. Les pleins de thunes lancent des « artistes » bidons, spéculent sur des « œuvres » nullissimes et travaillent ainsi pour leur « gloire » avec notre fric.

      Ça pourrait s’appeler de l’escroquerie, non ?

      https://blogs.mediapart.fr/victorayoli/blog/030918/l-art-contemporain-une-escroquerie-qui-nous-coute-cher

      –-------

      Qu’est-ce que le talent ? Éléments de physique sociale des différences et des inégalités - Pr Menger

      http://www.college-de-france.fr/site/pierre-michel-menger/course-2017-01-20-10h00.htm

      #talent

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      La création, à quel prix ? avec Pierre-Michel Menger
      https://www.youtube.com/watch?v=hwpTnIV56DM

    • Un marchand grandeur nature (140x220) merci @mad_meg pour ce grand tableau que j’aimerai bien admirer grandeur nature. Pour l’instant ton site et l’effet loupe pallie à ma frustration. J’ai découvert ici-même avec un billet de @arno les dessins de Nina Bunjevac.
      https://seenthis.net/messages/773075
      Elle utilise la même technique que la tienne (hachures, pointillé, noir/blanc, lumière...) superbe aussi. Du coup, j’ai acheté Bezimena les yeux fermés pour les écarquiller devant tant de beauté.
      Encore #merci.


      http://ninabunjevac.com
      http://www.icimeme-editions.com/categorie-produit/nina-bunjevac

    • j’étais un peu dérouté par son histoire aussi. Quelques réponses dans l’épilogue :

      Nina Bunjevac dédie ce livre à toutes les victimes oubliées
      et anonymes qui ont subi des abus sexuels.
      Puissiez-vous trouver la paix, puissiez-vous trouver la lumière, et dissiper les ténèbres qui vous enveloppent.

      un livre à la beauté vénéneuse.

    • L’épilogue est à mon avis le pire du bouquin. Ayant subit des violences sexuelles et non des ABUS, sa dédicace je la prend pas. C’est pas un livre à la beauté vénéneuse, c’est un étalage de culture du viol, avec inversion des responsabilités agresseur-victimes, point de vue sexualisé de l’agresseur sur les viols et les meurtres de petites filles et tout ca en plus très stéréotypé, convenu, prévisible avec une dose de mysticisme abscons que j’aime pas non plus. C’est très bien dessiné, il y a beaucoup de travail, mais voire toute cette délicatesse au service des fantasmes des violeurs pédocriminels je suis pas fana. En faisant des recherches sur ce livre après l’avoir lu et passé 2 ou 3 nuits de remontées traumatiques, j’ai vu que la BD était la plus part du temps vendu aux rayons érotique des librairies...

    • Je n’ai pas vraiment acheté ce livre les yeux fermés @mad_meg Disons que d’un œil, avant, j’ai regardé sur son site pour voir de quoi ça retournait. Il n’était pas dans les rayons de la librairie où je le cherchais, nulle part, pas même au rayon érotique. Tout juste si le vendeur connaissait les éditions ici-même et encore moins Nina Bunjevac . Il a fini par me le commander et quand je suis retourné le chercher, il était encore sous cellophane. Sans ça, peut-être que je me serai contenté de le lire directement dans la librairie.
      J’ai commencé à le feuilleter à une terrasse de bistrot, surpris par le graphisme de Nina Bunjevac et la mise en page d’ici-même. J’ai lu l’épilogue avant de lire complètement ce conte noir pour adultes. Pour ce qui est du côté mystique, abscons où pas, je n’ai pas les yeux fermés mais carrément des œillères. Sans l’épilogue, la narration de son histoire est plutôt solide, son livre ne serait qu’un conte illustré de plus. Un conte très noir et lourd de sens pour son auteure qui dit aussi :

      Rétrospectivement, je me dis que mon départ au Canada m’offrit une évasion commode. Si j’avais parlé de cet épisode à d’autres camarades, si je n’avais pas si facilement abandonné l’idée de dénoncer Kristijan et Snezana dès le début, il n’y aurait pas eu autant de victimes. Pour cela, je ne me pardonnerai jamais, et je vivrai avec ce poids pour le restant de mes jours.

      En lien, cet article d’Emilien Bernard publié dans CQFD en2017
      http://cqfd-journal.org/Visegrad-La-ville-qui-a-coupe-le#nh4

      Maintenant que j’ai acheté Bezimena je pourrai le relire, le prêter ou l’offrir. Par contre je n’ai vu qu’une seule fois le film de Jasmila Žbanić - Femmes de Višegrad ou certains vivent encore très bien
      du sang de tous leur crimes.

      Assez d’horreur pour aujourd’hui et je ne vais pas trop m’attarder sur seenthis ou il y a beaucoup d’actualité tout aussi horrifiques les unes que les autres.