École d’été de cartographie et visualisation 2018

/ECV-2018

  • Invisibilité des femmes
    L’école d’été de cartographie et de visualisation de l’enssib à Lyon

    J’ai participé à l’édition 2017, participation tardive puisque j’ai répondu à la dernière minute. Le programme étant déjà bouclé, @fil a partagé son temps d’intervention avec moi (merci Filou).
    J’avais alors noté que nous n’étions que 3 femmes pour 17 mecs. Un accident pour cette première édition ?
    http://barthes.enssib.fr/ECV-2017

    Cette année, Eric Guichard, l’organisateur, m’a invité à revenir pour l’édition 2018 sans plus de précision sur le programme et j’ai accepté pour le principe.
    Puis Eric Guichard nous a envoyé la liste des intervenant·es mais je n’ai pas regardé, occupée ailleurs que j’étais. C’est Filou qui a d’abord exprimé son regret de pas voir davantage de femmes parmi les intervenant·es. Du coup j’ai regardé la liste : nous étions 2, Patricia Loué et moi, toutes deux déjà présentes l’année précédente. Et 23 hommes. La réponse de Guichard fut un peu courte : « J’avais invité L., qui ne m’a jamais répondu. » Circulez, y’a rien à voir.

    J’ai laissé passer deux jours avant de décider quoi faire, je trouvais ce copié-collé très gênant. Y aller, était pour moi être l’exception qui confirme la règle et même si je faisais un petit speech en introduction de mon intervention pour dénoncer ce déséquilibre flagrant, cela ne me paraissait vraiment pas suffisant.

    J’avais alors deux options dont j’ai fait part à l’organisateur : soit je fais une intervention sur l’invisibilité des femmes dans ce domaine, soit je ne viens pas. Comme je n’avais pas le temps de préparer une telle intervention (désormais inscrite dans les projets futurs), j’ai décliné l’invitation.
    Je n’ai pas reçu de réponse tout de suite mais quelques jours plus tard, une fois le programme établi.

    Dans sa réponse, Eric Guichard me dit qu’il a réussi à doubler le nb de femmes invitées depuis l’année passé, en me comptant probablement, ainsi que L. En fait seulement 3 femmes contre 26 hommes étaient présentes pour l’édition 2018. C’est pire que 2017 !
    http://barthes.enssib.fr/ECV-2018
    En regardant le programme de plus près, on s’aperçoit que les deux femmes qui ont été programmées à la dernière minute interviennent en même temps et que leur intervention ne dure que 30 mn au lieu de 45 mn.

    • Oui, j’ai noté que partout où j’ai été invitée, ce ne sont jamais des femmes qui tiennent les plénières et quand cette plénière est un plateau, il est assez rare qu’il y ait au moins une femme parmi les intervenants.
      Par contre, les femmes se coltinent les ateliers et les conf’-croupions, celles qui ont lieu pendant un événement important où à une heure physiologique (en gros, trop tard, trop tôt dans la journée, pendant la pause repas ou en entracte entre deux trucs _importants).
      Mais bon, il y a le #quota_nichons, donc nous devrions être reconnaissantes !

    • En 2012 je suis intervenue lors de sudweb, ma micro conférence portait sur Les 48 pixels de l’icône anonyme si souvent masculine encore aujourd’hui, je finissais par la confondre avec la silhouette tronquée de jean-pierre pernaud. Je débutais en demandant aux femmes dans la salle de lever la main, évidemment il n’y en avait pas 10%, et c’était bien pire au niveau des intervenants.
      Je suis intervenue également sur les listes de toulibre pour demander l’usage de l’écriture inclusive. Ça a été un gros clash mais ça semble aujourd’hui acquis.

      Donc je salue les initiatives de sudweb qui a redressé la barre depuis pour avoir 50% d’intervenantes et se débrouille aussi pour inviter des femmes à venir. Et pas les femmes des geeks s’il vous plait, non ça c’est juste a big shame de faire ça, non des femmes dont l’activité a trait avec le web et qui n’osent pas toujours venir.
      Bref, merci aussi à toulibre.
      Et je ne raconte pas ça pour me glorifier (bien que hein on sait jamais) mais juste pour dire que je l’ai fait, à ma petite échelle et que ça a modifié des choses donc qu’il faut prendre la parole encore et encore, et s’il vous plait, ne restez pas seules. Dites ensuite racontez que vous n’avez pas accepté de vous taire devant les 80% d’hommes qui voudraient vous éliminer.

      Merci @odilon donc :)