juillet | 2018 | Et vous n’avez encore rien vu...

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  • Je ne connaissais pas Jérôme Laronze | Hugues Berger
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/07/24/berger-laronze

    Je ne connaissais pas Jérôme Laronze. Pas plus que je ne connaissais Angelo Garand, Joseph Guerdner, Amine Bentounsi, Rémi Fraisse, Adama Traoré ou les autres victimes de meurtres policiers 1. Mais parmi les horreurs que nous livre chaque jour l’actualité, celle-ci est tombée si près de moi que j’ai tremblé. Nous avions presque le même âge. Nos fermes étaient distantes de quelques kilomètres seulement. Nous étions tous deux révoltés par l’industrialisation de l’agriculture. Malheureusement, nous ne nous sommes jamais rencontrés. Source : Et vous n’avez encore rien vu...

    • Quand même, laisser mourir de faim sciemment ses animaux pour se venger de l’administration je trouve ça assez nase comme procédé, ces pauvres bêtes n’y étaient pour rien.
      Cela dit, je n’excuse ni l’administration ni la police bien-sûr.

    • Jérôme Laronze, le dernier des paysans ?
      Le 20 mai 2017 Jérôme Laronze, éleveur de 38 ans, est tué par les gendarmes. Suivons le témoignage d’un agriculteur voisin, Hugues Berger : « Nous étions tous deux révoltés par l’industrialisation de l’agriculture. Jérôme élevait des vaches avec des produits de la ferme, les soignait avec des plantes, n’utilisant ni pesticides ni engrais de synthèse ».
      Depuis 2003, il a repris la ferme de ses parents et dispose d’un troupeau d’une centaine de bovins.
      Comme beaucoup, pour éviter la paperasse, Jérôme déclare la naissance de ses veaux une fois par an, alors que l’État impose un délai de 7 jours après chaque naissance.
      2014 : un contrôle de la DDPP (Direction départementale de protection des populations) lui impose la « limitation de mouvement » (interdiction d’abattage et de vente) puis engage une « procédure d’élimination » au nom du « bien-être animal », pour avoir refusé de prendre à sa charge des tests ADN établissant la filiation de ses veaux.
      Avril 2016 : condamnation de Jérôme à 3 mois de prison avec sursis pour avoir « mal géré son troupeau » : en difficulté à cause de l’interdiction de vente, il privilégie l’alimentation de la partie du troupeau « en règle ».
      Juin 2016 : des agents de la DDPP, assistés de gendarmes, venus contrôler l’identification des animaux, les parquent entre la clôture et une rivière, affolant les bêtes dont plusieurs se noient.
      11 mai 2017 : 3 agents de la DDPP et 6 gendarmes, rejoints par des pompiers, interviennent pour un « recensement avant saisie ». Menacé d’un enfermement en psychiatrie, Jérôme s’enfuit.
      Après une traque de 9 jours, une patrouille aperçoit dans un chemin Jérôme, endormi dans sa voiture. Il démarre et tente de s’échapper : les gendarmes tirent « dans les pneus », 3 balles l’atteignent...
      « Je suis en colère contre l’État qui élimine les agriculteurs. J’ai espoir que la mort et les mots de Jérôme sortent le monde agricole de sa torpeur et reprenne son combat là où Jérôme l’a laissé », Hugues Berger.
      « L’hyper-modernisation n’apporte rien aux agriculteurs, sinon l’humiliation et des brimades. Mon cas est anecdotique, mais illustre l’ultra-réglementation qui conduit à une destruction des paysans », Jérôme Laronze.

      https://www.monde-libertaire.net/?article=La_mort_est_dans_le_pre
      http://luttesagricoles.info/2018/06/11/communique-concernant-les-occupations-des-ddcspp-direction-departe
      https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court/comme-un-bruit-qui-court-26-mai-2018