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  • Un trésor national volé lors d’un braquage dans le Musée du hiéron à Paray-le-Monial
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/11/22/un-tresor-national-vole-lors-d-un-braquage-dans-le-musee-du-hieron-a-paray-l

    Les braqueurs sont arrivés à moto aux alentours de 16 heures au Musée du hiéron et trois d’entre eux se sont introduits, casqués, dans l’établissement ouvert au public, le quatrième [doté dune arme longue] faisant le guet à l’extérieur (...).
    Après avoir tiré des coups de feu, sans faire de blessés, ils se sont dirigés vers la [kitchissime] pièce maîtresse du musée, Via vitae (1904), de l’orfèvre parisien Joseph Chaumet, qui retrace la vie de Jésus. Classée trésor national par le ministère de la culture, elle est estimée entre 5 et 7 millions d’euros, selon le maire.
    Ils ont dérobé les statuettes d’or et d’ivoire, ainsi que des décorations en émeraude, après avoir scié à l’aide d’une tronçonneuse les vitres blindées qui protégeaient l’œuvre de près de trois mètres de haut [2 mètres, selon le site du musée]. Ils ont également scié une partie de son socle en marbre.

    Les braqueurs se sont enfuis à moto en jetant des clous sur la chaussée, neutralisant ainsi deux véhicules de gendarmerie qui étaient à leurs trousses, signe que l’opération était préparée, a précisé la gendarmerie.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Chausse-trape

    #joli_coup

  • « Les Voies croisées » : quand les travailleurs migrants rentrent au pays pour cultiver la terre
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/10/16/les-voies-croisees-quand-les-travailleurs-migrants-rentrent-au-pays-pour-cul

    « Les Voies croisées » : quand les travailleurs migrants rentrent au pays pour cultiver la terre
    Ce documentaire libre et poétique relate la création d’une coopérative agricole au Mali, en 1977, projet pionnier et exemplaire.
    Par Clarisse Fabre
    « Les Voies croisées », documentaire de Raphaël Grisey et Bouba Touré.s
    On respire, dans le documentaire de Raphaël Grisey et Bouba Touré, Les Voies croisées. Le récit est libre, polyphonique, porté par le désir d’inscrire un projet d’agriculture vivrière, en Afrique de l’Ouest, dans une vaste réflexion politique. En 1977, la coopérative de Somankidi Coura a été créée, au Mali, autour du fleuve Sénégal (dans la région de Kayes, dans l’ouest du pays), par quatorze travailleurs migrants – partis en France dans les années 1960, ils sont ensuite revenus au pays.
    Marqués par la sécheresse du Sahel, au début des années 1970, inquiets pour leurs familles qui n’avaient plus assez à manger, ces hommes étaient aussi dépités par leurs conditions de travail en France, sans parler des foyers insalubres où ils dormaient, à Paris ou en banlieue (Pantin, Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis…). Les fondateurs de la future coopérative se sont rencontrés dans des milieux militants, qui soutenaient alors les mouvements d’indépendance dans les pays lusophones. Le film s’ouvre par de merveilleux travellings, sur le fleuve Sénégal, dans un village traversé par des enfants qui courent et fixent la caméra.
    Les Voies croisées aurait pu suivre une narration linéaire, structurée, mais les réalisateurs ont fait le choix d’entremêler plusieurs récits et différentes textures d’images, inscrivant ce projet de coopérative dans une longue histoire de résistances – elle aurait été construite sur le site d’une ancienne plantation de sisal, datant de l’époque coloniale.
    Présenté au festival du Cinéma du réel, à Paris, en 2022, cet essai est le fruit d’une collaboration entre le réalisateur Raphaël Grisey, né en 1979, et Bouba Touré (1948-2022), photographe et cofondateur de la coopérative. Bouba Touré vivait entre la France et le Mali, a étudié à l’université de Vincennes, où il a appris le métier de projectionniste – il a travaillé dans l’ancien cinéma 14-Juillet, à Bastille (11e arrondissement), ainsi qu’à L’Entrepôt (14e), et fut aussi assistant du cinéaste Med Hondo (1936-2019). Bouba Touré a documenté les luttes des travailleurs immigrés, depuis les grèves des loyers dans les foyers jusqu’aux manifestations plus récentes des sans-papiers. Ses clichés ont révélé les taudis où s’entassaient les hommes. Les murs de sa petite chambre du 11e arrondissement de Paris, qu’il filmait à l’époque, étaient couverts de photos. Ce matériau nourrit le film, éclairant en arrière-plan le dilemme migratoire : le choix de quitter le pays est-il inéluctable, y a-t-il une possibilité de vivre dignement auprès des siens ?
    Les Voies croisées a cette fibre des films-tracts poétiques, laissant libre cours à la musique et aux chants (Jessica Ekomane…), dans une diversité de langues (soninké, pulaar, bambara, khassonké) que font entendre les animateurs d’une radio locale – en soninké, le film s’intitule Xaraasi Xanne.
    Une constellation d’archives sonores et visuelles raconte ce sentiment d’injustice et d’absurde qui gagna les travailleurs immigrés, dans les années 1960, employés comme manœuvres et sous-payés dans les usines automobiles (ou ailleurs). Ils avaient quitté leur pays libéré de l’occupant et se retrouvaient à nouveau sous la coupe de patrons français, tandis qu’au Mali, leurs proches ne mangeaient pas à leur faim… La bande-son se mêle aux images pour dessiner le paysage intellectuel de l’époque, lorsque fut établi le lien entre les pratiques agricoles de l’ère coloniale (culture intensive de l’arachide, etc.) et la sécheresse des sols – le film montre un court extrait d’un entretien avec l’écologiste et agronome René Dumont (1904-2001), auteur de L’Afrique noire est mal partie (Seuil, 1962). Avec ses dispositifs d’irrigation, la coopérative de Somankidi Coura, qui existe toujours, ressemble à un petit miracle : la caméra scrute les paniers de tomates, les bananes sur le point de mûrir… Comme un symbole, la date de l’indépendance du Mali – le 22 septembre 1960 – semble régler la vie comme une horloge : le 22 septembre, c’est jour de semence, explique un membre de la coopérative.
    Documentaire français, allemand, de Raphaël Grisey et Bouba Touré (2 h 02).

    #Covid-19#migrant#migration#france#mali#sahel#agriculture#kayes#developpement#colonisation

  • DJ Mehdi, agent de liaison du #rap et de l’#électro, au cœur du documentaire « DJ #Mehdi. #Made_in_France »

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/09/12/dj-mehdi-agent-de-liaison-du-rap-et-de-l-electro-au-c-ur-du-documentaire-dj-

    Arte consacre une série en six épisodes au producteur français mort accidentellement en 2011, après avoir connu le succès avec les rappeurs du 113 et le label de la French touch, Ed Banger.

    #tout_simplement_une_tuerie
    #documentaire
    #video
    #arte
    #Dj_Mehdi

  • « Enquête à Gaza : des vies en enfer », sur M6 : reportage dans un territoire meurtri au-delà de toute imagination
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/09/08/enquete-a-gaza-des-vies-en-enfer-sur-m6-reportage-dans-un-territoire-meurtri


    Image extraite du documentaire « Enquête à Gaza : des vies en enfer », de Martine Laroche-Joubert et Shrouq Aila. CAPTURE D’ÉCRAN/SLUG NEWS/M6 [M6 – DIMANCHE 8 SEPTEMBRE À 23 H 10]

    Martine Laroche-Joubert et une journaliste palestinienne locale montrent les #Gazaouis au plus près, leur détresse, mais aussi leur flegme dans la catastrophe.
    Par Christophe Ayad (c’est son micro écart compassionnel)

    L’enfer n’est pas souvent pavé de bonnes intentions, mais bien plutôt de bombes. Le reportage qu’« Enquête exclusive » consacre à #Gaza, où la guerre menée par #Israël fait rage depuis onze mois, montre un territoire meurtri au-delà de toute imagination.

  • « Toubib » : le journal de bord filmé d’un étudiant en médecine
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/08/28/toubib-le-journal-de-bord-filme-d-un-etudiant-en-medecine_6297637_3246.html


    Angel Page (à gauche) dans « Toubib », d’Antoine Page. LA MAISON DU DIRECTEUR

    Pendant douze ans, Antoine Page a suivi son petit frère Angel tout au long de sa formation, pour donner naissance à un documentaire.
    Par Maroussia Dubreuil

    Les journaux intimes ont ceci de particulier que tout y est merveilleusement variable. Selon l’inspiration, la disponibilité, la force des choses vécues, on les écrit avec plus ou moins d’allant, parfois on les oublie, l’habitude va et vient ; dans tous les cas, ils contiennent notre rythme. Au #cinéma, les journaux intimes s’avèrent un genre idéal pour l’art du portrait, grâce au montage qui rapproche la matière bonne à garder. Toubib en est un magnifique exemple.
    Pendant douze ans, Antoine Page a filmé son petit frère Angel, tout au long de ses études de #médecine, entamées à Besançon. Par-delà la rareté du document, qui consiste à entrer dans la vie d’un jeune homme occupé par une infinité d’heures de révision, de pratique et d’examens, il en ressort un naturel sans pareil. On sait gré au futur docteur d’envisager les « face caméra » (au minimum tous les six mois) comme des occasions favorables à l’esprit d’escalier, aux remarques anodines, aux éclairs de génie, d’où procède une désinvolture très attachante, à peine contrariée par la mèche de cheveux qu’il tournicote machinalement.
    La durée du tournage, rendue possible par l’autofinancement de la quasi-totalité du film – aucune chaîne de télévision ne se serait engagée à si long terme – est le grand privilège de cette chronique diariste. En condensant plus d’une décennie et 250 heures de rushs en à peine deux heures, Toubib offre le spectacle à la fois prosaïque et saisissant du passage du temps. Mais ce qu’il y a de plus frappant dans ce tour de magie noire, c’est la ligne droite de chemin de vie qui se dessine et vient confirmer la vocation première de l’étudiant.
    Déserts médicaux
    Car Angel est entré en médecine comme on entre en religion, dans un mouvement intérieur, presque en souterrain, caché derrière ses montagnes de polycopiés, accordant quelques minutes au cinéma de son aîné, tôt le matin, lors d’un court trajet en voiture ou avant de se coucher. En choisissant la #médecine_générale, cette discipline sans vernis confrontée en première ligne au sujet des #déserts_médicaux, il infléchit le récit vers des questions plus politiques et sociales.

    En même temps qu’il apprend à soigner un glaucome, loupe une prise de sang, s’initie aux tableaux d’anesthésie, Angel réfléchit à l’avenir des « médecins de famille ». Si les jeunes professionnels ne veulent pas vivre à la campagne, ils n’ont rien contre y travailler, songe-t-il. Pourquoi ne pas faire des roulements, soigner non-stop pendant deux mois, faire des pauses et reprendre ? Progressivement, le désir d’une pratique plus collective et horizontale, découverte lors d’un remplacement dans un centre de santé communautaire situé dans un quartier nord de Marseille, s’affirme.

    Ce journal de bord, dont les scènes se succèdent sans jamais s’appesantir, laisse émerger les sujets sans forcer les événements – puisqu’il n’a de comptes à rendre à aucune production au moins pendant les onze premières années. Il n’est ni la démonstration d’un système en crise, ni l’effort d’héroïsation d’un médecin, ni la description du lien affectif avec ses patients. A hauteur d’homme et avec les moyens disponibles qui racontent leur époque (haute définition en format 16/9, mini DV format 4/3, webcam, photos…), il transmet le regard personnel du docteur – « Plus j’étudie, plus j’ai des connaissances, plus ce que je me faisais comme image de mon père change. Je ne savais pas qu’il savait tout ça » – et rappelle que la #santé est une question intime, quel que soit le côté du spectre.

    De la première année de bachotage aux remplacements… 12 ans dans la peau d’un étudiant en médecine
    https://www.egora.fr/actus-pro/rencontres/de-la-premiere-annee-de-bachotage-aux-remplacements-12-ans-dans-la-peau-dun#

    Les derniers instants de « Toubib » se déroulent en 2021 au « Château en santé » à Marseille, où Angel Page – désormais diplômé - est en remplacement. Le jeune médecin découvre dans ce centre de santé communautaire un véritable « sens » à son métier ; il y exerce désormais pleinement. Initialement, « je m’étais dit que j’arrêterais de [le] filmer après sa thèse, mais j’ai finalement filmé deux années après quand il est dans sa vie professionnelle et fait ses propres choix », développe Antoine Page. Une manière de « boucler la boucle » et de voir où les réflexions d’Angel l’ont mené.

  • Matthew Perry : cinq personnes poursuivies en lien avec la mort de la star de « Friends »
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/08/15/matthew-perry-cinq-personnes-poursuivies-en-lien-avec-la-mort-de-la-star-de-

    Il a organisé « l’exploitation » d’un individu malade, a renchéri Anne Milgram de la DEA, l’agence fédérale antidrogue. Les flacons de kétamine coûtaient 12 dollars aux médecins impliqués, mais étaient revendus « environ 2 000 dollars » à l’acteur. « Je me demande combien ce crétin va payer », a écrit en septembre 2023 le docteur Plasencia, dans un SMS exhumé par l’enquête. Après la mort de M. Perry, il a « falsifié des dossiers médicaux » pour tenter de légitimer son action, selon le parquet.

  • Lotte Lenya - Pourquoi je souffre tant ? ARTE (=> 02/11/2024, et pas encore vu)
    https://www.arte.tv/fr/videos/094444-000-A/lotte-lenya-pourquoi-je-souffre-tant
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/x9Qc4edVQk5ZLdbau27KLD/1920x1080?type=TEXT&watermark=true

    C’est pour cette jeune femme à la voix unique que le musicien crée avec #Bertolt_Brecht le personnage de Jenny dans le triomphal Opéra de quat’ sous – un rôle musical sur mesure qu’elle reprendra dans le film éponyme de Pabst. En 1933, le départ obligé du couple aux États-Unis, après la prise du pouvoir par Hitler, lui permet d’asseoir une notoriété internationale, alors que Broadway – et bientôt Hollywood – lui ouvre les bras. Quarante ans après sa disparition, retour en images et en musique sur le parcours de cette surdouée du théâtre et du chant, qui aura contribué à écrire une page de l’histoire de la comédie musicale. Un émouvant portrait, au sous-titre tiré des paroles d’une chanson composée par #Kurt_Weill pour sa muse, “Surabaya Johnny”.

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/08/13/lotte-lenya-pourquoi-je-souffre-tant-sur-arte-tv-la-muse-transatlantique-du-

    parmi je ne sais combien de reprises de Surabaya Johnny, celle-ci
    https://www.youtube.com/watch?v=n1pPQiqO58w

    #Lotte_Lenya #documentaire

  • JO de Paris 2024 : quand les autorités catholiques confondent le banquet de Bacchus avec le dernier repas du Christ lors de la cérémonie d’ouverture
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/29/jo-de-paris-2024-quand-les-autorites-catholiques-confondent-le-banquet-de-ba


    « Le Festin des dieux » (vers 1635-1640), de Jan Harmensz van Bijlert. Dionysos est représenté allongé au premier plan, pressant une grappe de raisin au-dessus de sa bouche. MUSÉE NATIONAL MAGNIN

    Une des scènes de la cérémonie d’ouverture, qui a suscité de nombreuses réactions, fait référence au festin des dieux de l’Olympe, un thème qui a inspiré plusieurs tableaux.
    Par Philippe Dagen

    Un tableau de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, vendredi 26 juillet, fait depuis lors scandale. C’est celui où paraît le chanteur Philippe Katerine quasi nu, le corps peint en bleu. Il a été accusé d’impudeur et d’obscénité au nom de diverses religions, et la Conférence des évêques de France a déploré « des scènes de dérision et de moquerie envers le christianisme ». Ceux-ci ont cru y voir une parodie de la Cène, le dernier repas du Christ avant la Crucifixion, dont la représentation la plus connue est la fresque (1495-1498) de Léonard de Vinci, mais dont il existe d’innombrables autres versions peintes, dessinées ou gravées.

    Selon la tradition chrétienne, ce dîner – cena en latin – rassemble le Christ et les douze apôtres. Ce simple chiffre suffirait à établir que la scène conçue par Thomas Jolly n’a pas de rapport avec la Cène, étant donné le nombre bien plus élevé d’invitées et d’invités. Sans doute l’équivoque est-elle née de la mise en scène : des figures groupées derrière ce qui peut ressembler à une table, bien qu’il y manque les plats et les boissons traditionnellement présents dans les images de la Cène.
    Mais, plus que tout, le costume, si l’on peut dire, de Philippe Katerine, ne permet aucune hésitation sur les références mythologiques et artistiques qui sont ici en jeu. Sa nudité, qui a tant choqué, sa barbe, sa couronne de pampres et de fleurs, la tresse tombant de l’épaule jusqu’au ventre, le plateau chargé de fruits et de fleurs : tout le désigne comme l’incarnation du dieu nommé #Dionysos par les Grecs et devenu Bacchus pour les Romains. Celui-ci a pour précepteur Silène, le plus souvent représenté avec des cornes de bouc et en état d’ébriété. Dionysos est associé à la vigne et au vin et, plus largement, à la nature et à la fécondité. En Grèce, il est aussi le père de la tragédie, mais ce n’est pas ce que Thomas Jolly a retenu.

    « Une grande fête païenne »

    Le groupe des drag-queens et leurs déguisements extravagants, leur gestuelle et celle de Philippe Katerine font clairement allusion à cette iconographie. On la retrouve dans les représentations de Bacchus les plus connues, dont celle du Caravage, et dans celles qui réunissent le jeune dieu à la belle Ariane qu’il découvre sur l’île de Naxos, où elle a été abandonnée par son amant, Thésée. La plus fameuse de ces œuvres est celle (1520-1523) du Titien, au centre de laquelle bondit un Bacchus nu, hors une draperie rouge, escorté de bacchantes et de satyres, guère plus habillés que lui, ce à quoi la chanson interprétée par Philippe Katerine fait explicitement référence.

    Plus généralement, ces éléments sont ceux de l’iconographie classique du festin des dieux, une assemblée olympienne puisqu’elle réunit déesses et dieux de l’Olympe. C’est d’ailleurs bien la référence qu’avait en tête le metteur en scène de la cérémonie, interrogé sur BFM-TV, dimanche 28 juillet : « L’idée était plutôt de faire une grande fête païenne reliée aux dieux de l’Olympe… Olympe… olympisme. »

    De la Renaissance au XVIIe siècle, de Raphaël à Jacob Jordaens en passant par les maniéristes nordiques, ce sujet a beaucoup servi, car il se prête particulièrement bien à l’invention et à la liberté. Dans ces tableaux sont disposés femmes et hommes dans l’état de nature, parfois dans des poses lascives. Ce sont autant de célébrations des plaisirs, comme voulait l’être la scène imaginée par Thomas Jolly.

    Philippe Dagen

    Des cathos offusqués par un Jésus nu, des média musulmans eux-aussi outrés par un tel étalage de débauche. Les monothéismes veulent plus rien savoir de la Grèce ou de la Rome antique. Se souvenir du polythéisme serait admettre la profusion des inventions humaines que sont les #religions. Et leur caducité.

    • Boucheron s’est-il taillé le costume de Delerm [edit euh... Philippe Catherine pour ce qui est de cette cérémonie] ?
      https://blog.mondediplo.net/crise-totale

      Abondance de crédits et promesse d’audience planétaire aidant, il était temps de franchir quelques crans : « Entre ici Louise Michel avec ton ridicule cortège ». Car voilà ce qui a été fait à Louise Michel, et avec elle aux pétroleuses, aux communards, en leur temps agonis, animalisés, déshumanisés mais par la crapule versaillaise, et par-là anoblis pour toujours : sur la scène du macronisme, ils ont été « célébrés » — et par-là dégradés à nouveau. Tout anachronisme mis à part, nul ne peut douter que Louise Michel aurait été passionnément gilet jaune, et de tout son être au milieu de cette plèbe qui inspira à Patrick Boucheron une épouvante toute versaillaise. La voilà la différence entre l’histoire réelle et l’histoire « célébrée », où les historiens célébrants poussent des cris d’horreur au spectacle du dixième, du centième de ce qu’accomplit l’histoire réelle qu’ils célèbrent. La Commune met le feu aux Tuileries, à l’Hôtel de Ville, au Palais de justice, renverse la colonne Vendôme, on ne parle même pas des barricades — CNews et BFM tiennent deux heures sur une poubelle qui brûle, le soir même Karim Rissouli demande gravement à ses invités si la violence est une folie à condamner ou bien à condamner, Patrick Boucheron en fait partie sauf s’il doit se lever tôt le lendemain pour aller le dire sur France Inter ; plus tard, donc, il nous proposera une merveilleuse évocation scénique de Louise-en-fait-on-ne-sait-plus-qui, chair de poisson, curriculum effacé, une figurine en carton.
      Pendant ce temps un tableau des trois glorieuses affiche sa fière proclamation, « Liberté », et des militants d’Extinction Rébellion sont arrêtés au matin parce qu’ils s’apprêtaient à coller des stickers. Marie-Antoinette porte sa tête, c’est follement audacieux, mais il y a cinq ans il y avait de la comparution immédiate pour des guillotines en carton. En fond sonore, ça chante que ça ira et les aristocrates à la lanterne, mais la tête à Dussopt sur un ballon de foot ou la liquette arrachée du DRH d’Air France, c’était le commencement de la barbarie.

      #JO #Histoire

    • argument vaseux de cathocentré. le catholicisme a intégré ce qui lui semblait nécessaire, selon les contextes, du "paganisme" et des polythéismes.

      edit : la même source dénonce un " féminisme militant hyperpolitisé (à gauche toute !) qui a un besoin vital de s’inventer du « machisme » et du « masculinisme » à gogo pour pouvoir conserver ses subventions " (ce dont il faudra parler aux permanencières du planning familial).

  • Qui veut faire taire Zaho de Sagazan ?

    Depuis qu’elle a adressé un “gros mais vraiment gros fuck à Cyril Hanouna”, animateur populiste d’une émission “politique” sur Europe 1 avant le premier tour des élections législatives, l’autrice-compositrice-interprète aurait été déprogrammée des antennes radio du groupe Lagardère (donc de Vincent Bolloré). Une certaine idée du pluralisme.
    https://www.lesinrocks.com/musique/qui-veut-faire-taire-zaho-de-sagazan-624840-22-07-2024

    600 artistes interpellent Vincent Bolloré après l’« éviction » de Zaho de Sagazan des radios de son groupe
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/26/600-artistes-interpellent-vincent-bollore-apres-l-eviction-de-zaho-de-sagaza

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/07/15/oui-larcom-doit-stopper-c8-et-cnews/#comment-61687
    #media

  • 600 #artistes interpellent Vincent #Bolloré après l’« éviction » de Zaho de Sagazan des radios de son groupe
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/26/600-artistes-interpellent-vincent-bollore-apres-l-eviction-de-zaho-de-sagaza

    La musicienne avait partagé une enquête vidéo du « Monde » sur son compte Instagram, accompagnée d’un « gros fuck à Cyril Hanouna ». Parmi les signataires de la tribune de soutien, on retrouve Catherine Ringer, Renaud, Juliette Binoche ou encore Guillaume Meurice.

    vieux motard and so on

  • LE DÉSERTEUR de Dani Rosenberg | Bande annonce officielle - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=UoTUh3x4OFU

    Festival de Locarno 2023 - Sélection officielle
    Cinemed 2023 - Prix de la critique et de la musique

    Shlomi, un soldat israélien de dix-huit ans, fuit le champ de bataille pour rejoindre sa petite amie à Tel Aviv. Errant dans une ville à la fois paranoïaque et insouciante, il finit par découvrir que l’armée, à sa recherche, est convaincue qu’il a été kidnappé… Un voyage haletant, une ode à une jeunesse qui se bat contre des idéaux qui ne sont pas les siens.

    • merci @mfmb, j’ai vu une (très) bonne critique dans Moyen-Orient, n° 63, Bilan géostratégique 2024

      aussi :
      « Le Déserteur » : une jeunesse écartelée en Israël - Regarder l’émission complète | ARTE
      https://www.arte.tv/fr/videos/120102-000-A/le-deserteur-une-jeunesse-ecartelee-en-israel

      Shlomi, jeune soldat israélien, fuit le champ de bataille. Mais tout ne se passe pas comme prévu : les conséquences de son geste sont catastrophiques. En dressant le portrait d’une jeunesse perdue, le réalisateur Dani Rosenberg donne à voir les réalités du conflit et du fanatisme religieux en Israël et en Palestine. Bien sûr, le massacre du 7 octobre et la guerre à Gaza donnent à ce film, écrit et tourné entre 2022 et 2023, une toute autre dimension.

    • et aussi, 27/04/2024
      (un peu moins de la moitié de l’article avant le #paywall)

      Dani Rosenberg, réalisateur israélien du « Déserteur » : « Mon film s’est écrasé sur le mur de la réalité »
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/04/27/dani-rosenberg-realisateur-du-deserteur-mon-film-s-est-ecrase-sur-le-mur-de-


      Dani Rosenberg, pendant le tournage de « Le Déserteur ».
      YOSSI ZWECKER

      Le cinéaste explique, dans un entretien au « Monde », que son deuxième long-métrage est né de ses « propres angoisses ».

      Propos recueillis par Clarisse Fabre

      La fiction résonne parfois étrangement avec la réalité, à en donner des frissons. Il en va ainsi du deuxième long-métrage de Dani Rosenberg, Le Déserteur, chronique de la fuite d’un jeune soldat israélien, Shlomi (Ido Tako), quittant Gaza pour Tel-Aviv, dans le fol espoir de retrouver sa copine et de vivre sa vie. En compétition à Locarno, en août 2023, The Vanishing Soldier (titre international) a été projeté au Festival international du film de Pusan, en Corée du Sud, le 8 octobre 2023, au lendemain de l’attaque du Hamas en Israël.

      Ce fut un choc, pour les festivaliers et pour le cinéaste, de voir sur grand écran le personnage à la frontière de Gaza, arrivant à la base militaire de Zikim, l’un des points par lesquels, justement, le Hamas est entré en Israël, le 7 octobre. Le réalisateur, né en 1979, qui vit à Tel-Aviv, explique que Le Déserteur est né de ses « propres angoisses » à l’égard de la situation géopolitique israélienne.

      Vous étiez loin de vos proches le jour de l’attaque du Hamas. Comment avez-vous vécu les événements ?
      Je venais d’arriver à l’aéroport de Pusan, le 7 octobre 2023 à la mi-journée, j’ai allumé mon portable et j’ai découvert les infos. J’étais sous le choc. Je voulais retourner chez moi, mais la projection avait lieu le lendemain. Pendant la séance avec le public, je me suis dit que mon film était en train de s’écraser sur le mur de la réalité. Un village que nous avions filmé venait de se faire attaquer… Je perdais mes repères, Le Déserteur ne décrivait ni le présent ni un avenir possible, je ne savais plus dans quel espace il se situait.

      Mais l’attaque du Hamas n’était pas à 100 % une surprise, car on vit quand même au bord d’un volcan, c’est un peu comme Pompéi avec le Vésuve à côté. On avait le pressentiment sinistre que quelque chose allait se passer, parce qu’il y a toutes ces années de colonisation des territoires palestiniens derrière…

      Comment vit-on aujourd’hui à Tel-Aviv, si près de Gaza, bombardée depuis six mois ?
      Quand je suis rentré après le festival de Pusan, Tel-Aviv, d’ordinaire si vivante, était devenue une ville fantôme. Et pourtant, quelques semaines ont passé, et c’est comme si la vie avait repris le dessus, encore plus fort. Il y règne une certaine vitalité boulimique, à l’image de ce verset biblique de saint Paul qui dit : « Mangeons, buvons, car demain nous mourrons. » Inconsciemment, on se rend compte que l’on est à une heure de voiture d’un véritable enfer. On refoule peut-être cette réalité, et cela nous mène à un comportement maniaco-dépressif qui est emblématique de la société israélienne depuis toujours.
      [ …]

    • Quelle est votre analyse de la guerre menée à Gaza ?

      Au lieu d’une guerre pour la libération des otages israéliens, la guerre menée à Gaza est devenue celle de Benyamin Nétanyahou pour se maintenir au pouvoir et échapper à ses procès [le premier ministre israélien est accusé de corruption, de fraude et d’abus de confiance dans trois affaires, des charges qu’il nie fermement]. Le temps passe et les gens sont de plus en plus conscients de la situation. J’espère que la pression en interne au sein du pays, mais aussi celle de nos alliés et de l’opinion publique mondiale, va finir par arrêter Nétanyahou, afin que des négociations aient lieu pour une trêve et pour la libération des otages, voire un accord de paix durable avec les Palestiniens.

      J’enseigne le cinéma à l’école Sam Spiegel, à Jérusalem, et récemment j’ai discuté avec l’un de mes élèves réservistes qui était en permission après trois mois passés à Gaza. Il m’a dit qu’il se sentait comme Shlomi dans le film. Il se balade dans Tel-Aviv avec toutes les horreurs qu’il a vues dans sa tête.

      Avec un certain sens du burlesque, « Le Déserteur » est une charge contre le poids de l’armée en Israël. Comment le film est-il né ?

      Dans certains pays, #déserter peut être une gloire, mais en Israël c’est un véritable tabou. L’armée est sacrée [trois ans de service pour les garçons, deux ans pour les filles], surtout en temps de #guerre. Mon point de départ, c’est cet écart entre la volonté d’un jeune homme d’avoir une vie normale et la réalité très violente tout autour de lui. C’est comme si on était dans un cul-de-sac dont on ne peut sortir. Shlomi me fait penser à un animal sauvage qui court dans la forêt brûlante, et dont la queue a pris feu : il fuit l’incendie en même temps qu’il le propage…

      Moi aussi, j’ai essayé de fuir l’armée pendant mon service, lorsque j’étais soldat combattant. Une nuit, en plein désert israélien, je me suis mis à courir, et me suis dirigé vers là où je pensais que se trouvait l’autoroute. J’ai couru, marché, et je me suis perdu. Puis, en regardant autour de moi, la seule lumière que je pouvais repérer, c’était la base militaire ! Je suis donc revenu… C’était une tentative pitoyable et inachevée de #désertion. Peut-être que le film vient de là.

      Un tel scénario a-t-il été difficile à financer ?

      Il nous a fallu plusieurs années pour trouver le financement, mais parfois il suffit d’un seul courageux, en l’occurrence une courageuse : Noa Regev, qui pilote le Fonds du cinéma israélien (#Israel Film Fund), a soutenu le film malgré les oppositions qu’elle a rencontrées. On est partis sur un budget modeste, en équipe réduite, ce qui a créé un certain dynamisme et a contribué au langage cinématographique du film. Je tenais beaucoup à tourner sur place, à Tel-Aviv et à la frontière de Gaza – à #Gaza même, ce n’était pas possible –, et on a également filmé dans un village arabe en Israël.

      Vous venez de terminer un nouveau film, « Des chiens et des hommes » (« Of Dogs and Men »), sur la situation des civils israéliens et palestiniens depuis le 7 octobre…

      Oui, c’est l’histoire d’une jeune fille israélienne qui retourne sur les lieux de son kibboutz, à la frontière de Gaza, qu’elle a dû abandonner avec sa famille après le 7 octobre. Elle est à la recherche de son chien et, à travers ses rencontres avec des voisins, une équipe de presse, et ses visionnages de vidéos, elle prend conscience de l’horreur à Gaza. Le film est produit par Itay Tamir et Alexander Rodnyansky, et, jusqu’à la dernière minute, il était « short listé » à Cannes, en Sélection officielle [la 77e édition aura lieu du 14 au 25 mai], mais finalement on a reçu une réponse négative.

      #cinéma

    • « Le Déserteur » : le pas de côté d’un jeune Israélien qui refuse la logique guerrière
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/04/24/le-deserteur-le-pas-de-cote-d-un-jeune-israelien-qui-refuse-la-logique-guerr

      La beauté et la justesse du film tiennent d’abord à sa souplesse, lui qui ne s’arme pas d’un discours rigide, ni ne s’arc-boute dans une position idéologique a priori. Au contraire, Dani Rosenberg fait advenir les choses autrement, par le seul travail du plan. La course de Shlomi occasionne une traversée de différents lieux qui, dans leur succession, nous montrent, très concrètement, quelque chose d’une situation générale, ici les demeures dévastées du territoire gazaoui transformé en un champ de ruines, non loin les rues de Tel-Aviv, métropole à la normalité illusoire, ponctuellement disputée par les alertes à la bombe, le cri des sirènes et les virées aux abris.

      De retour en ville, le déserteur incognito se retrouve plongé dans une drôle de position existentielle, en situation de surprendre la société israélienne en son absence, telle qu’elle continue à vivre lorsque lui est censé se battre au front. Et c’est bien sûr la guerre qu’il retrouve sous une forme larvée, dans l’état d’alerte permanent mais aussi l’agressivité de certaines conversations, le patriotisme pesant d’un couple de touristes (auquel Shlomi vole des vêtements), le sens du devoir brandi par sa propre mère (Efrat Ben-Zur) lui conseillant de revenir dans le rang, les portes muettes qui finissent par se fermer tout autour de lui.

      Souple et charnel

      Loin d’une quelconque morgue, Le Déserteur se prête au contraire à une incroyable dépense d’énergie vitale. En ce sens, la virée de Shlomi affiche presque les traits d’une régression. Le soldat semble revenir en enfance, pressé de jouir des choses du quotidien, bâfrant comme un goinfre au restaurant, débordant de sensualité et de désir pour Shiri. Son jeune interprète, Ido Tako, sans chercher à toujours rendre son personnage sympathique, s’inscrit ici dans une longue histoire des états du corps au cinéma. Souple et charnel, athlétique et bestial, tactique et spontané, il livre une partition tout en sursauts et rebondissements, virages et bifurcations, inventant une saisissante gamme de postures et de vitesses. Avant même d’être personnage, le déserteur est un corps aux abois, acculé à la mobilité, exprimant par élans convulsifs son propre refus, son âpre appétit de vivre.

  • Un an après sa réouverture, le Musée national de l’histoire de l’immigration fait le plein de visiteurs à Paris
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/07/14/un-an-apres-sa-reouverture-le-musee-national-de-l-histoire-de-l-immigration-

    Un an après sa réouverture, le Musée national de l’histoire de l’immigration fait le plein de visiteurs à Paris
    Par Roxana Azimi
    Dans le brouhaha de l’entre-deux-tours des législatives, l’épisode est presque passé inaperçu. Le jeudi 4 juillet, trois jours avant un scrutin décisif pour l’avenir de la France, la maire (socialiste) de Paris, Anne Hidalgo, a confié l’original de son certificat de nationalité française au Musée national de l’histoire de l’immigration, logé dans le Palais de la Porte-Dorée, à Paris. « Comme beaucoup d’enfants d’immigrés, j’ai toujours craint de perdre et de me séparer de cet acte administratif qui prouve ma nationalité », a-t-elle aussitôt publié sur Instagram, en revendiquant ses origines espagnoles. La décision avait été prise de longue date. Mais le geste a été précipité par l’actualité : Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), avait annoncé dix jours plus tôt qu’il interdirait certains postes « stratégiques » aux Français détenteurs d’une autre nationalité, s’il accédait à Matignon.
    Le 7 juillet, le parti de Marine Le Pen, qui avait promis une « loi d’urgence » sur l’immigration, a finalement atterri à la troisième place, bien loin de la majorité absolue dont il rêvait pour conquérir le pouvoir. Au grand soulagement de Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte-Dorée, l’établissement public qui coiffe à la fois le Musée national de l’histoire de l’immigration et l’Aquarium tropical. « On a eu peur, bien sûr, d’abord pour la France et, comme Musée de l’immigration, d’être fragilisé si le RN arrivait au pouvoir », reconnaît l’énarque sans langue de bois.
    On ne sait par quel miracle le musée avait toujours échappé aux radars de l’extrême droite. Son ancien directeur, Pap Ndiaye, a bien été étrillé par la fachosphère, mais seulement lorsqu’il était devenu ministre de l’éducation. « Le musée est passé entre les mailles du filet parce qu’il est trop “petit”. Ils en connaissent à peine l’existence », nous avait-il alors confié.
    En juin 2023, la chaîne CNews, jamais avare d’une banderille contre la « propagande wokiste », avait certes hurlé à la « falsification de l’histoire » après une campagne d’affichage du musée représentant le roi Louis XIV, fils d’Anne d’Autriche, avec la mention : « C’est fou tous ces étrangers qui ont fait l’histoire de France. » Mais la polémique est vite retombée. Sans doute parce que « le propos du musée est historiquement inattaquable, insiste Constance Rivière. On s’appuie sur le savoir, les faits, les chiffres officiels ».
    Autant de données martelées, le 20 juin, lors d’une soirée de mobilisation organisée par l’établissement sous l’intitulé « Immigration : de quoi avons-nous peur ? ». Trois heures durant, devant quatre cents spectateurs, une douzaine d’intervenants – parmi lesquels la cinéaste Alice Diop et le dramaturge Alexis Michalik –, se sont succédé sur scène pour déconstruire les contre-vérités distillées par le RN. L’historien Patrick Boucheron, l’un des artisans du nouveau parcours permanent du musée, était naturellement de la partie. « Les Français sont moins hostiles à l’immigration qu’on le croit, confie-t-il au Monde. Mais ça fait trente ans qu’on leur demande s’il y a trop d’immigrés et, à force de leur poser la question, on a fini par leur suggérer une réponse. »
    Une réponse d’autant plus épidermique, complète le professeur au Collège de France, qu’elle est le fruit d’une manipulation rhétorique. « On a accolé à l’immigration d’autres mots : immigration et chômage, immigration et insécurité, immigration et terrorisme… » De 2000 à 2020, la part des immigrés n’a pourtant augmenté en France que de 36 %, trois fois moins qu’au Royaume-Uni, deux fois moins qu’en Allemagne ou en Autriche. Bien loin des fantasmes de submersion migratoire propagés par l’extrême droite, que le Palais de la Porte-Dorée s’emploie à détricoter.
    Ce souci de vérité commence enfin à payer, si ce n’est dans les urnes, du moins côté billetterie. En 2023, l’établissement a enregistré une hausse spectaculaire de ses visiteurs : 635 363 contre 480 000 en 2022. Longtemps, les familles se pressaient Porte-Dorée pour admirer les alligators albinos et les poissons-clowns de l’Aquarium tropical. Mais le nouveau parcours du musée, inauguré en juin 2023, prend désormais sa part dans ce succès, avec 250 000 entrées comptabilisées en 2023, 60 % de plus qu’avant sa fermeture. « On est un lieu de réparation et de reconnaissance, mais aussi de confiance, qui permet de s’armer intellectuellement sur des sujets que les gens connaissent mal », fait valoir Constance Rivière.
    Initialement, l’accrochage permanent relatait la trajectoire d’un immigré depuis son arrivée en France jusqu’à son intégration. Désormais, l’histoire démarre en 1685, une date correspondant à la fois à la promulgation du Code noir, qui légalise l’esclavage, et à la révocation de l’édit de Nantes, qui pousse des milliers de protestants à s’exiler. Un choix politique ? « Oui, mais pas partisan, on ne cherche pas à convertir les gens », nuance le démographe François Héran, qui a présidé son conseil d’orientation. Et d’ajouter : « Le musée est une machine politique pour ceux qui ne veulent pas voir la réalité, mais nous l’avons conçu comme une machine pédagogique, sans démagogie. »
    Faire évoluer les regards sur l’immigration a longtemps semblé hors d’atteinte pour l’établissement, piloté par quatre ministères (culture, éducation, enseignement supérieur et intérieur). « Il y a quatorze ans, on parlait mal de ce musée, ou alors on n’en parlait pas », se souvient son ancienne présidente, Mercedes Erra, patronne de l’agence de publicité BETC. L’idée avait germé en 2001 dans la tête de Lionel Jospin, alors premier ministre, avant que Jacques Chirac ne s’en saisisse au début de son deuxième mandat. Le musée ouvre finalement en 2007, quand Nicolas Sarkozy accède au pouvoir. Le nouveau président, qui venait de créer le ministère de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire, refuse ostensiblement de l’inaugurer. Il faudra attendre 2014 pour que François Hollande ne s’y rende officiellement.
    « Tout le monde a eu honte de ce musée, sauf Jacques Toubon [l’ancien ministre de la culture de Jacques Chirac qui en a présidé la mission de préfiguration] », soupire Mercedes Erra. Depuis quelque temps, toutefois, les politiques ne rechignent plus à s’y montrer. Même Nicolas Sarkozy en a franchi les portes pour la première fois début 2023. Emmanuel Macron, qui, cette année-là, avait séché sa réouverture, a discrètement visité, le 12 février, l’exposition consacrée aux artistes chinois vivant en France. C’est aussi très symboliquement au Palais de la Porte-Dorée que Rachida Dati a prononcé, le 29 janvier, ses vœux au monde de la culture, trois jours après la promulgation de la loi très controversée sur l’immigration.
    Un musée ne vit toutefois pas de symboles et d’eau fraîche. Avec un budget de fonctionnement d’à peine 12 millions d’euros, le Palais de la Porte-Dorée peine à joindre les deux bouts. « Il nous faut depuis des années 1,5 million d’euros de plus pour fonctionner normalement, sans parler de l’inflation des coûts de l’énergie », calcule Constance Rivière. Une réunion interministérielle, qui devait mettre le sujet sur la table, a fait les frais du remaniement de janvier. Reporté au mois de juin, le rendez-vous a cette fois été percuté par les législatives anticipées.
    En attendant de prendre date avec le prochain gouvernement, Constance Rivière a entrepris de structurer un mécénat encore fragile. Pour cela, elle s’est trouvé un nouvel allié, Thierry Déau, qui a pris, le 27 juin, la présidence du conseil d’administration de l’établissement. Séduit par « le traitement dépassionné et scientifique de l’immigration du lieu et sa mission pour la biodiversité », le PDG du fonds d’investissement Meridiam mise sur les politiques de RSO (responsabilité sociétale des organisations) pour renforcer les finances d’un lieu que le tumulte politique a rendu plus précieux que jamais.

    #Covid-19#migration#migrant#france#musee#politique#election#science

  • Le Palais de Tokyo soutenu par une tribune après une virulente campagne de dénigrement
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/05/13/le-palais-de-tokyo-soutenu-par-une-tribune-apres-une-virulente-campagne-de-d

    C’est sur son compte Instagram que la mécène annonçait quitter le conseil d’administration de l’association pour ne plus cautionner une « dérive honteuse » de l’établissement. « Je ne veux pas être associée à la nouvelle orientation très politique du Palais (…), dictée par la défense de “causes” très orientées (wokisme, anticapitalisme, pro-Palestine, etc.) », écrivait-elle. Une exposition « sur la Palestine » présentant « des points de vue biaisés et mensongers sur l’histoire de ce conflit, donnant la parole, sans contradiction, à des propos racistes, violents et antisémites » avait été « la goutte d’eau », selon ce post, liké par plus de 13 200 personnes.

    Cette prise de position de Sandra Hegedüs-Mulliez a été applaudie pour son « courage » dans de nombreux messages de soutien par des personnalités du monde de l’art (conservateurs de musée, journalistes, galeristes, artistes, membres des Amis du Palais de Tokyo…), et largement relayée dans la presse très orientée à droite, de Valeurs actuelles à Causeur.

    Contexte de tension actuel
    La collectionneuse n’avait alors pas accepté de répondre aux questions du Monde, mais précisé par message qu’elle condamnait « une démarche idéologique qui, sous prétexte de défendre les Palestiniens, veut clairement exterminer [m]on peuple ». « Je ne suis pas masochiste au point d’aider et de défendre financièrement et moralement ce néonazisme abject antisioniste », avait-elle encore écrit, estimant que sa lettre aura permis d’ouvrir « un débat salutaire ».

    Au magazine culturel mensuel Transfuge, qui a diffusé sa lettre avec enthousiasme, Sandra Hegedüs-Mulliez a précisé sur quoi reposaient ses accusations, évoquant « des brochures aux propos ouvertement propagandistes » insérées dans l’une des expositions au Palais de Tokyo, où l’on peut lire que l’ennemi du Palestinien est celui qui occupe sa maison. L’exposition en question, « Passé inquiet : musées, exil et solidarité », est une exposition documentaire qui fait le récit de quatre « musées en exil » ayant incarné le soutien d’artistes à des luttes d’émancipation de peuples dans les années 1960-1980, en Palestine − avec une exposition élaborée par l’Organisation de libération de la Palestine, en 1978, en pleine guerre du Liban −, au Chili, au Nicaragua et en Afrique du Sud.

    Dans le contexte de tension actuel, d’aucuns peuvent juger maladroit le calendrier de cette exposition, qui a débuté en février et restera visible jusqu’au 30 juin, d’autant que deux autres expositions du centre d’art évoquent la Palestine. Conçue par deux chercheuses et curatrices indépendantes, elle était en réalité programmée depuis deux ans, et un texte, à l’entrée, prend soin de préciser qu’« une partie de cette exposition, qui a été montrée plusieurs fois depuis dix ans (…), résonne de manière inattendue avec l’actualité tragique au Moyen-Orient ». Les curatrices et le Palais de Tokyo y soulignent au passage « leur solidarité avec toutes les populations civiles touchées par cette tragédie ».

    Dès le lendemain de la démission de la mécène, la direction du Palais de Tokyo a publié un communiqué pour se défendre : « Notre programmation artistique n’est pas partisane, elle est d’abord, et avant tout, le reflet des préoccupations des artistes. Le Palais de Tokyo, comme lieu de la création contemporaine en prise directe avec l’actualité de l’art, est, comme la plupart des institutions culturelles internationales, au milieu de ces enjeux parfois politiques. Il ne doit pas les nier, tout en restant le lieu où les artistes peuvent s’exprimer : un terrain de débat, de réflexion et de rencontre », y affirmait Guillaume Désanges, président du Palais de Tokyo.

    Un nouveau rebondissement est survenu, ce lundi 13 mai, avec la publication sur le site du Monde d’une « lettre de soutien au Palais de Tokyo et à la liberté de programmation » émanant de l’Association française de développement des centres d’art contemporain (DCA). Le texte dénonce « une augmentation des tentatives d’intimidation, des appels à la censure, des campagnes de dénigrement et d’informations mensongères » à propos des institutions culturelles, « en France et partout dans le monde », et pointe « les fausses informations sans fondement trop souvent relayées sur les réseaux sociaux par celles et ceux qui accusent ».

    #génocide #antisémitisme #art_contemporain #censure

  • Brian Wilson, le chanteur des Beach Boys, a été placé sous tutelle
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/05/11/brian-wilson-le-chanteur-des-beach-boys-a-ete-place-sous-tutelle_6232604_324

    Brian Wilson, chanteur et cofondateur des Beach Boys, a été placé sous tutelle par la justice américaine, à la demande de sa famille. Le musicien de 81 ans, dont le groupe a produit la bande-son du mythe californien des sixties, a besoin d’être aidé dans sa vie quotidienne à cause de sa démence, révélée publiquement l’année dernière.

    Sa famille avait réclamé un placement sous tutelle en janvier, après la mort de sa femme Melinda. Cette requête a été approuvée jeudi 9 mai par un tribunal de Los Angeles, qui a reconnu que l’artiste souffrait d’un « trouble neurocognitif majeur » et qu’il était « incapable de s’occuper de lui-même », selon plusieurs médias américains. La tutelle du chanteur, qui a sept enfants, sera exercée conjointement par son agente Jean Sievers et sa manager LeeAnn Hard.

    La consommation de drogues notoire du chanteur avait provoqué chez lui des problèmes de santé mentale, qui s’étaient manifestés dès la fin des années 1960. Il avait décrit sa femme Melinda, rencontrée dans les années 1980, comme une « sauveuse », qui lui avait permis d’avoir une seconde carrière et d’achever enfin son chef-d’œuvre Smile, abandonné en 1967.

  • Cerveaux non disponibles
    @CerveauxNon
    https://twitter.com/CerveauxNon/status/1767100096015974713

    "Nous refusons que notre judéité et l’Holocauste soient récupérés pour justifier une occupation qui a conduit à des conflits pour tant d’innocents… »

    Très fort discours du réalisateur Jonathan Glazer après son Oscar du meilleur film étranger pour "La Zone D’intérêt"

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1767100053812813824/pu/vid/avc1/320x568/xogGJE6lYpwcieWR.mp4?tag=12


    https://www.youtube.com/watch?v=CsRm8tPROv8

    #Oscar

    • Et bien sûr l’incomparable malhonnêteté sioniste en roue libre

      Batya Ungar-Sargon sur X :
      https://twitter.com/bungarsargon/status/1767002321051955202

      I simply cannot fathom the moral rot in someone’s soul that leads them to win an award for a movie about the Holocaust and with the platform given to them, to accept that award by saying, “We stand here as men who refute their Jewishness.”

      Jusqu’à mettre un point après le dernier mot.

    • Pour rappel, et pour la bonne bouche, voici comment Le Monde avait évoqué le fait que des gens avaient osé dénoncer le génocide à Gaza lors du festival de Berlin, fin février 2024 :

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/02/26/la-berlinale-dans-la-tourmente-apres-des-propos-sur-israel-lors-de-la-remise

      La controverse a été alimentée notamment par des déclarations de cinéastes samedi soir, lors de la cérémonie du palmarès, accusant Israël de génocide en raison des bombardements qui ont fait près de 30 000 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas – un chiffre non vérifiable de source indépendante, qui inclurait civils comme combattants.

      Dans le même temps, ces metteurs en scène n’ont pas mentionné que l’offensive israélienne avait été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, causant la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils.

      On avait un fil là-dessus ici :
      https://seenthis.net/messages/1043347

      Du coup, je suis curieux de savoir si Jonathan Glazer avait déjà fait connaître sa position sur Gaza auparavant, ou bien si c’est une « surprise » pour les Oscars.

    • Jonathan Glazer Was Right: Jewishness and the Holocaust Have Been Hijacked by the Occupation
      Haaretz Editorial | Mar 13, 2024
      https://www.haaretz.com/opinion/editorial/2024-03-13/ty-article-opinion/jonathan-glazer-was-right-jewishness-and-the-holocaust-were-hijacked-by-the-occupation/0000018e-3477-d9f7-a5ee-f6ff5da40000

      Every few days the country is rocked by the remarks of some person or another condemning Israel’s actions. The latest storm was provoked by the British Jewish director Jonathan Glazer, whose film “The Zone of Interest” won the Oscar this week for best international film.

    • La remise des Oscars permet un sursaut d’humanité face au génocide à Gaza
      https://www.chroniquepalestine.com/remise-oscars-permet-sursaut-humanite-face-genocide-gaza
      13 mars 2024 | Par Jonathan Cook | 11 mars 2024 – Transmis par l’auteur – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet

      C’est pourquoi les influenceurs juifs se sont empressés de salir Glazer en le qualifiant de juif qui se hait lui-même et en déformant ses propos – en supprimant notamment les éléments qui ne correspondaient pas à leur programme intéressé et anti-universel.

      Faisant référence aux victimes du 7 octobre et de l’attaque israélienne contre Gaza, Glazer a déclaré au public des Oscars : « En ce moment, nous sommes ici en tant qu’hommes et en tant que femmes : En ce moment même, nous sommes ici en tant qu’hommes qui s’opposent au détournement de leur judéité et de l’Holocauste par un régime d’occupation qui a provoqué la mort de tant d’innocents ».

      Il s’opposait expressément à ce que sa judéité soit utilisée pour soutenir un génocide.

      Il s’est démarqué de nombreux dirigeants et personnalités influentes de la communauté juive qui ont utilisé leur propre judéité pour justifier la violence contre les civils. Il nous rappelait que la leçon de l’Holocauste est que les idéologies ne doivent jamais l’emporter sur notre humanité, ne doivent jamais être utilisées pour rationaliser le mal.

      Tout cela représente une énorme menace pour les membres de la communauté juive qui, depuis des décennies, utilisent précisément leur judéité à des fins politiques, pour servir Israël et son projet d’expulser le peuple palestinien de sa patrie historique.
      La vraie dépravation morale

      Dans un élan de pure inversion accusatoire, par exemple, le rabbin Shmuley Boteach, surnommé par les médias « le rabbin le plus célèbre d’Amérique », a fustigé Glazer pour avoir soi-disant « exploité l’Holocauste » et pour avoir banalisé « la mémoire des 6 millions de victimes grâce auxquelles il a trouvé la gloire à Hollywood ».

      Boteach ne peut apparemment pas comprendre que c’est lui, et non Glazer, qui exploite l’Holocauste – dans son cas, depuis des décennies pour protéger Israël de toute critique, même maintenant qu’il commet un génocide.

      Batya Ungar-Sargon, journaliste d’opinion à Newsweek, a, quant à elle, rompu avec toutes les règles déontologiques du journalisme pour déformer complètement le discours de Glazer, l’accusant d’être une « pourriture morale » pour avoir soi-disant renié sa judéité.

      Alors qu’en fait, comme il l’a très bien expliqué, il rejetait, au contraire, la façon dont son appartenance à la communauté juive et l’Holocauste ont été détournés par des apologistes du génocide tels qu’Ungar-Sargon pour promouvoir un programme idéologique violent.

      La rédactrice en chef de Newsweek sait que le discours de Glazer a été le moment le plus écouté et le plus discuté de la cérémonie des Oscars. La plupart de ceux qui ont lu le commentaire de Ungar-Sargon sur Twitter avaient entendu ce que Glazer a dit dans son discours et savaient qu’elle mentait.

      De pareilles accusations mensongères auraient dû avoir des conséquences destructrices sur sa carrière professionnelles. Elles auraient dû être une tache sombre sur sa crédibilité journalistique. Et pourtant, Mme Ungar-Sargon a fièrement maintenu son tweet, alors même que X l’avait assorti d’une humiliante note de bas de page : « Les lecteurs ont ajouté… », qui mettait en lumière sa malhonnêteté.

  • L’architecte Riken Yamamoto remporte le prix Pritzker 2024
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/03/05/l-architecte-riken-yamamoto-remporte-le-prix-pritzker-2024_6220244_3246.html

    Université préfectorale, Saitama, Japon.

    En honorant Riken Yamamoto, le jury du Pritzker met en lumière la capacité de l’#architecture à répondre aux défis imposés par les changements de société, à rendre la vie meilleure, y compris quand les conditions économiques et sociologiques semblent souffler dans le sens contraire. Ce prix est aussi une adresse aux maîtres d’ouvrage, un appel à la responsabilité qui leur incombe vis-à-vis du bien commun, que la logique financière, devenue toute-puissante dans le secteur de la construction, tend aujourd’hui à escamoter sans vergogne.
    https://justpaste.it/fmw74

    La gauche du Monde.

  • Yuval Abraham יובל אברהם sur X :
    https://twitter.com/yuval_abraham/status/1761857460434825366

    Our film “No Other Land” on occupied Masafer Yatta’s brutal expulsion won best documentary in Berlinale. Israel’s channel 11 aired this 30 second segment from my speech, insanely called it “anti semitic” - and I’ve been receiving death threats since. I stand behind every word.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1761857247397711872/vid/avc1/1280x720/7Pu7wJEMxc0xNPWg.mp4?tag=14

    • Polémique à la Berlinale après que plusieurs artistes ont accusé Israël de commettre un génocide à Gaza
      https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/02/26/la-berlinale-dans-la-tourmente-apres-des-propos-sur-israel-lors-de-la-remise


      Les lauréats de la Berlinale 2024, le 24 février 2024. JOHN MACDOUGALL / AFP

      Les prises de parole ont eu lieu lors de la cérémonie de clôture du festival de cinéma de Berlin. Des propos taxés d’antisémitisme par plusieurs personnalités politiques, dont le maire de la capitale allemande.

      Le Monde avec AFP
      Publié aujourd’hui à 01h39, modifié à 10h11

      Le festival de cinéma de Berlin s’est retrouvé dimanche 25 février au centre d’une polémique après que plusieurs artistes ont accusé Israël de commettre un génocide à Gaza lors de la remise des prix samedi.

      « L’antisémitisme n’a pas de place à Berlin, et cela vaut aussi pour les artistes », a dénoncé le maire de la capitale allemande, Kai Wegner, sur son compte X. « Ce qui s’est déroulé hier à la Berlinale a constitué une relativisation insupportable », a-t-il ajouté, en demandant des comptes à la direction du festival.

      La controverse a été alimentée notamment par des déclarations de cinéastes samedi soir, lors de la cérémonie du palmarès, accusant Israël de génocide en raison des bombardements qui ont fait près de 30 000 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la santé du Hamas – un chiffre non vérifiable de source indépendante, qui inclurait civils comme combattants.

      Dans le même temps, ces metteurs en scène n’ont pas mentionné que l’offensive israélienne avait été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, causant la mort d’au moins 1 160 personnes, en majorité des civils.

      Ainsi, le cinéaste américain Ben Russell, primé pour le film Direct Action, coréalisé avec le Français Guillaume Cailleau, est monté sur scène en portant un keffieh palestinien et en accusant Israël de génocide. L’auteur de documentaires palestinien Basel Adra, qui s’est vu décerner, aux côtés d’un collectif de réalisateurs palestiniens et israéliens, un prix pour No Other Land, un film sur les expulsions de Palestiniens en Cisjordanie, a aussi accusé Israël de « massacrer » la population palestinienne et a critiqué les ventes d’armes allemandes à l’Etat hébreu. Leurs prises de position ont été très applaudies.

      Réaction de responsables politiques

      Un député du Parti social-démocrate (SPD) du chancelier, Olaf Scholz, Helge Lindh, a qualifié de « choquants » ces applaudissements. « J’ai honte de voir que, dans mon pays, des gens aujourd’hui applaudissent des accusations de génocide contre Israël », a-t-il déclaré au quotidien Die Welt.

      Un élu des Verts, qui sont membres du gouvernement de coalition allemand, Konstantin von Notz, a lui aussi dénoncé « une honte » et « un renversement perfide » pour les juifs « du statut de victimes en bourreaux ».

      Le festival de cinéma de Berlin est principalement financé par le gouvernement allemand, qui, du fait des horreurs nazies, a placé la défense d’Israël au rang de raison d’Etat et fait de la lutte contre l’antisémitisme l’une de ses priorités.

      Dans un communiqué transmis dans la soirée à l’Agence France-Presse, la Berlinale a jugé que les déclarations des cinéastes constituaient « des opinions individuelles et indépendantes » du festival, qui ne représentent « en rien » celles de la Berlinale, mais qu’il convient d’« accepter » dès lors qu’elles « respectent le cadre légal ». Dans le même temps, la direction du festival a déclaré « comprendre l’indignation » suscitée par les propos « ressentis comme trop partiaux » tenus lors de la remise des prix.
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      Un compte Instagram du festival « piraté »

      Attisant un peu plus la controverse, un compte Instagram du festival de cinéma, « Berlinale. panorama », a diffusé des photos et images controversées portant le slogan « Free Palestine from the River to the Sea » (Libérez la Palestine du fleuve Jourdain jusqu’à la mer Méditerranée) ou « Stop au génocide à Gaza ».

      La direction du festival a expliqué que ce compte Instagram avait été « piraté ». « Des commentaires en lien avec le conflit au Proche-Orient ont été publiés qui n’émanent pas du festival et ne représentent pas ses positions », a-t-elle assuré dans un communiqué.

      « Il est insupportable que des gens se servent d’un compte de réseau social de la Berlinale pour répandre de la propagande antisémite », a-t-elle dit, affirmant avoir effacé les messages et déposé plainte contre « cet acte criminel ».
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      Le Monde avec AFP

    • Berlin film festival criticises artist’s call for end to apartheid in West Bank
      26 February 2024 20:54 GMT
      https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/berlin-film-festival-criticises-artists-call-end-apartheid-west-bank?

      The Berlinale film festival released a statement criticising comments made by an Israeli director, who referred to the system in the occupied West Bank as apartheid.

      Israeli film maker Yuval Abraham won the Best Documentary award for his film ​​No Other Land, which follows the Palestinian activist Basel Adra as he fights against the Israeli occupation of his town Masafer Yatta in the West Bank. The film was co-directed by Adra.

      “We are standing in front of you. Now, we are the same age. I am Israeli, Basel is Palestinian. And in two days, we go back to a land where we are not equal,” Abraham said onstage at Berlinale.

      “Basel, like millions of Palestinians, is locked in the occupied West Bank. This situation of apartheid between us, this inequality, has to end.”

      The comments were condemned by German politicians, including Chancellor Olaf Scholz who said the one-sided opinion “cannot be left alone”.

      “We understand the outrage that the statements made by some of the award winners were perceived as too one-sided and, in some cases, inappropriate,” the Berlinale festival said in a statement.

      The Minister of State for Culture Claudia Roth announced that it is launching a probe into incidents that took place over the weekend at the festival.

      Siddhant Adlakha
      @SiddhantAdlakha
      https://twitter.com/SiddhantAdlakha/status/1762175808381018520
      Incredibly cowardly press release sent around by Berlinale just now:

    • Yuval Abraham יובל אברהם sur X :
      https://twitter.com/yuval_abraham/status/1762558886207209838

      A right-wing Israeli mob came to my family’s home yesterday to search for me, threatening close family members who fled to another town in the middle of the night.

      I am still getting death threats and had to cancel my flight home.

      This happened after Israeli media and German politicians absurdly labeled my Berlinale award speech - where I called for equality between Israelis and Palestinians, a ceasefire and an end to apartheid - as ‘antisemitic’.

      The appalling misuse of this word by Germans, not only to silence Palestinian critics of Israel, but also to silence Israelis like me who support a ceasefire that will end the killing in Gaza and allow the release of the Israeli hostages - empties the word antisemitism of meaning and thus endangers Jews all over the world.

      As my grandmother was born in a concentration camp in Libya and most of my grandfather’s family was murdered by Germans in the holocaust, I find it particularly outraging that German politicians in 2024 have the audacity to weaponize this term against me in a way that endangered my family.

      But above all else, this behavior puts Palestinian co-director Basel Adra’s life in danger, who lives under a military occupation surrounded by violent settlements in Masafer Yatta. He is in far greater danger than I am.

      I’m happy our award winning film, No Other Land, is sparking an important international debate on this issue - and I hope that millions of people watch it when it comes out this year. Sparking a conversation is why we made it. You can have harsh criticism of what me and Basel said on stage without demonizing us. If this is what you’re doing with your guilt for the holocaust - I don’t want your guilt.