Affaire Benalla : les PV d’audition des policiers contredisent la version de l’Élysée
16h22, le 01 août 2018, modifié à 16h43, le 01 août 2018
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Dans leurs procès-verbaux d’audition, consultés par « Le Monde », les trois policiers mis en examen dans l’affaire Benalla évoquent des liens directs entre le chef de l’Etat et son ex-collaborateur.
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Les chefs du GSPR « ostracisés » par Benalla. Devant les enquêteurs, les trois hommes n’ont pas nié les faits mais ont affirmé avoir agi en raison de la proximité entre Alexandre Benalla et Emmanuel Macron, selon des procès-verbaux de leurs auditions consultés par Le Monde. « Depuis l’élection de Monsieur Macron, les chefs du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) étaient ostracisés par la présence de Monsieur Benalla », a notamment affirmé l’un d’entre eux, un commissaire âgé de 30 ans. Selon lui, le collaborateur communiquait « les souhaits et les volontés du président » lors de ses déplacements et était destinataire, « au quotidien, des télégrammes et notes confidentielles ».
« Quand le chef de la DOPC (direction de l’ordre public et de la circulation, ndlr) et Monsieur Benalla [étaient] ensemble sur un service d’ordre et que le président [devait] communiquer une volonté particulière en matière de sécurité (...), il [appelait] Monsieur Benalla sur son téléphone », a également affirmé ce commissaire, indiquant que « plusieurs témoins » avaient fait état d’un « lien direct téléphonique » entre les deux hommes lors de la parade de l’équipe de France sur les Champs-Elysées.
Une version différente de celle de l’Elysée. « Pour nous, Monsieur Benalla [représentait] Emmanuel Macron pour tous les sujets de sécurité », a encore affirmé le fonctionnaire. Un autre des trois policiers mis en cause, nommé officier de liaison à l’Elysée en mars, a quant à lui affirmé avoir accepté de transmettre les images « car cela concernait le directeur de cabinet adjoint et l’Elysée ». « J’avais besoin de reconnaissance dans ce nouveau poste », a-t-il affirmé selon Le Monde.
Ces affirmations contredisent les explications fournies par l’entourage d’Emmanuel Macron et notamment le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Devant la commission d’enquête du Sénat, le 26 juillet, ce dernier avait ainsi affirmé que « la sécurité du président de la République [était] toujours assurée par le commandement militaire ou le GSPR » et qu’Alexandre Benalla « n’avait pas de responsabilités les concernant ». « Nous n’employons pas de vigiles privés pour assurer la sécurité du chef de l’État », avait-il martelé.