Middle East Eye édition française

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  • Moscou et la question palestinienne : de la solidarité idéologique à la rhétorique juridique
    Par Adlene Mohammedi | Date de publication : Lundi 15 juillet 2019| Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/moscou-et-la-question-palestinienne-de-la-solidarite-ideologique-la-r

    (...) On retrouve cette prudence, mêlée à une certaine ambition, dans la doctrine officielle russe en politique étrangère (le fameux « Concept ») : grâce à son siège au Conseil de sécurité des Nations unies et à l’aide du Quartet (plateforme inefficace sur laquelle la Russie compte toujours), Moscou entend contribuer pleinement à la résolution du conflit israélo-palestinien.

    Pourquoi alors, en dépit de cet équilibrisme, les Palestiniens (l’Autorité palestinienne, mais pas seulement) demeurent-ils attachés à leurs bonnes relations avec la Russie ?

    D’abord parce que la Russie a décidé de mettre le droit international au cœur de sa diplomatie, et cela convient parfaitement au juridisme de l’Autorité palestinienne (qui lui a permis, en 2012, d’accéder au statut d’État observateur non membre des Nations unies).

    Ensuite, parce que la Russie dialogue régulièrement avec les acteurs non étatiques considérés comme terroristes par Israël, qu’il s’agisse du Hezbollah libanais ou du Hamas palestinien. Ce détail en fait déjà une puissance singulière.

    Enfin, tout simplement parce que la Russie reconnaît l’État palestinien depuis 1988 et parce que ses dirigeants ont déjà indiqué que la position russe n’avait pas changé (Medvedev en 2011, par exemple). (...)

  • Israël : une interdiction d’entrée dans un parc municipal ravive les avis d’apartheid
    Par Jonathan Cook – AFOULA, Israël- Date de publication : Mardi 9 juillet 2019 | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/israel-une-interdiction-dentree-dans-un-parc-municipal-ravive-les-avi

    L’exclusion d’une avocate et de son bébé d’un parc public en Galilée la semaine dernière a déclenché une bataille juridique pour savoir si, en Israël, les autorités locales peuvent ségréguer les citoyens sur la base de leur origine ethnique.

    Des groupes de défense des droits de l’homme avertissent que cette interdiction marque une tendance croissante des autorités locales représentant la majorité juive à la séparation explicite de l’espace public, d’une manière qui rappelle celle de l’apartheid en Afrique du Sud.

    Un tribunal israélien devra décider s’il est acceptable qu’Afoula, une ville du nord du pays, refuse aux non-résidents l’entrée du principal parc local, qui comprend une aire de jeux, un petit zoo, des terrains de basket-ball et une piste de course à pied.

    Selon Adalah, un groupe de défense des droits de l’homme représentant juridiquement la minorité palestinienne d’Israël (soit un cinquième de la population du pays), cette restriction équivaut à interdire aux citoyens palestiniens des communautés environnantes d’utiliser une ressource publique. (...)

  • À Istanbul, des affrontements entre Turcs et Syriens font jaillir une étincelle dangereuse | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/istanbul-des-affrontements-entre-turcs-et-syriens-font-jaillir-une-et

    ...le nouveau maire est accusé d’attiser les flammes

    [...]

    « Je vis dans ce quartier depuis 1989 et je connais les visages des gens qui vivent et travaillent ici », a déclaré Ramazan Olmez, un Stambouliote turc qui travaille dans le secteur de la construction.

    « Cette nuit-là, j’ai vu des visages différents. Ils avaient entre 16 et 25 ans, des jeunes qui semblaient être manipulés par la même source. Je peux dire que quelqu’un les a organisés, les a emmenés ici et les a montés contre les Syriens. Ils ne m’ont pas semblé agir comme une foule consciente. »

    #xénophobie #Turquie #Syrie

  • La fin de la « maison » #Joumblatt a-t-elle sonné ? | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/decryptages/la-fin-de-la-maison-joumblatt-t-elle-sonne

    La troisième étape du processus d’affaiblissement du leader druze anti-syrien devrait avoir lieu lors des nominations administratives, qui sont réparties au Liban sur des bases communautaires, conformément au système du « confessionnalisme politique » en vigueur dans le pays. C’est surtout à travers ces nominations que les chefs politiques entretiennent une fidèle clientèle qui leur permet d’asseoir et de pérenniser leur #pouvoir.

    Depuis la fin de la guerre, grâce à ses alliances, M. Joumblatt se réservait la part du lion et ne laissait à ses adversaires ou aux indépendants de sa communauté que des miettes dans l’administration civile, militaire et judiciaire. 

    Avec les nouvelles alliances, il risque de perdre le tiers de la part druze, et, par conséquent, verrait son influence s’éroder au profit de Talal Arslan et d’un nouveau venu, l’ancien ministre Wiam Wahhab, soutenu par le Hezbollah et la Syrie.

    C’est à travers ce prisme qu’il faut comprendre les incidents sanglants du dimanche 30 juin. Se sentant acculé, marginalisé et ostracisé, Walid Joumblatt a réagi dans la rue. Si l’État, aujourd’hui incarné par Michel Aoun, recule, le mandat du président sera vidé de son sens.

    Si de trop fortes pressions sont exercées sur Joumblatt, il est peu probable que cette « maison », installée aux commandes de la communauté druze depuis des siècles, acceptera de disparaître sans résister.

    #Liban #clientélisme #confessionalisme

  • Derrière le nouvel homme fort du #Soudan, Mohamed Hamdan Daglo, l’#Arabie_Saoudite ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/yemen/derriere-le-nouvel-homme-fort-du-soudan-mohamed-hamdan-daglo-l-arabie-s

    Le chef des RSF (Forces de soutien rapide), « une unité paramilitaire formée à partir des vestiges des redoutables milices à cheval Janjawid au Darfour » s’est ainsi rendu en Arabie Saoudite. Il a construit une véritable relation avec l’Arabie en s’occupant, sous le règne d’Omar el-Béchir, le président déchu, du déploiement des forces soudanaises au Yémen dans la coalition dirigée par Riyad. "En retour, le général Hamdan a gagné d’importants nouveaux amis, dont le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en plus d’une rémunération généreuse pour ses troupes. Les salaires saoudiens ont contribué à redorer le blason du général Hamdan dans son Darfour natal, où certains habitants des communautés qu’il avait terrorisées ont constaté des avantages lors de son accession au pouvoir", écrit le Financial Times.

    Le général au passé sulfureux (il est accusé de massacres au Darfour) a réussi son ascension. Selon le New York Times, "la guerre a enrichi le général Hamdan, qui possède des intérêts dans les mines d’or, la construction et même une société de location de limousines. Parmi ses clients, Mohammed ben Salmane, prince héritier de l’Arabie Saoudite."

    C’est ce même homme qui a mené la sanglante repression le 3 juin contre les manifestants à Khartoum. Le responsable des RSF "conserve un soutien régional, voire international. [...]

    Dans ce conflit yéménite qui concrétise toutes les divisions du Proche-Orient, le Soudan, frontalier de l’Egypte, est devenu un élément important que l’Arabie n’entend pas perdre. Tout comme le président Sissi au Caire, allié de l’Arabie. Dans un article du 15 juin, Le Monde prête à Mohamed Hamdan Daglo « Hemetti » l’intention d’envoyer certains de ses ex-miliciens en Libye… aux côtés des forces du maréchal Haftar, grand allié du maréchal Sissi… et donc de l’Arabie Saoudite.

  • Ce que les combattants juifs de 1948 disent sur la Nakba | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/ce-que-les-combattants-juifs-de-1948-disent-sur-la-nakba

    Date de publication : Vendredi 1 juin 2018 - 14:57 | Dernière mise à jour : il y a 1 mois 2 semaines
    Si, officiellement, Israéliens et Palestiniens s’écharpent au sujet des événements de 1948 qui ont conduit 805 000 Arabes à l’exil forcé, en pratique, des combattants juifs ont très tôt témoigné des crimes dont ils ont pu être complices, voire auteurs.

    Pour les Israéliens, 1948 incarne l’heure de gloire du projet sioniste, le moment où les juifs reviennent dans les pages de l’Histoire comme des acteurs de leur destin et, surtout, parviennent à réaliser l’utopie émise 50 ans plus tôt par Theodor Herzl : l’édification, en Palestine, d’un État refuge pour le « peuple juif ».

    Pour les Palestiniens, 1948 symbolise l’avènement du processus colonial qui les a dépossédés de leur terre et de leur droit à la souveraineté, leur « Nakba » (catastrophe).
    Les premières voix dissonantes

    Par différents biais, certains Israéliens ont, dès le lendemain de 1948, témoigné des événements passés. Durant le conflit, certains cadres du mouvement sioniste interpellent la direction au sujet du traitement de la population arabe de Palestine, qu’ils jugent indigne des valeurs que les combattants juifs prétendent défendre. D’autres prennent des notes pour espérer témoigner dès que le feu aura cessé.

    Durant le conflit, certains cadres du mouvement sioniste interpellent la direction au sujet du traitement de la population arabe de Palestine, qu’ils jugent indigne des valeurs que les combattants juifs prétendent défendre

    Yosef Nahmani, officier supérieur de la Haganah, la force armée de l’Agence juive qui deviendra l’armée d’Israël, écrit ainsi dans son journal, en date du 6 novembre 1948 : « À Safsaf, après […] que les habitants eurent hissé le drapeau blanc, [les soldats] ont rassemblé les hommes et les femmes séparément, ligoté les mains de cinquante ou soixante villageois, et les ont abattus et tous enterrés dans une même fosse. Ils ont également violé plusieurs femmes du village. […] Où ont-ils appris un comportement aussi cruel, pareil à celui des nazis ? […] Un officier m’a raconté que les plus acharnés étaient ceux qui venaient des camps. »

    En réalité, dès que la guerre prend fin, le récit du vainqueur s’impose et la société civile israélienne fait face à de nombreux autres défis, bien plus urgents que le sort des réfugiés palestiniens. Ceux qui souhaitent témoigner le font par la fiction et la littérature.

    L’écrivain et homme politique israélien Yizhar Smilansky publie ainsi dès 1949 Khirbet Khizeh, où il évoque l’expulsion d’un village arabe éponyme. Pour l’auteur, nul besoin d’avoir de remords sur cette part de l’histoire, ce « sale boulot » était nécessaire pour bâtir le projet sioniste. Son témoignage reflète une sorte d’expiation des péchés : reconnaître ses torts et les dévoiler pour se libérer d’un poids.

    Devenu un best-seller, le roman est adapté en téléfilm en 1977 mais sa diffusion suscite de vifs débats car il remet en cause la version israélienne d’un peuple palestinien parti volontairement de ses terres pour ne pas vivre aux côtés des juifs.
    Photo extraite du film tiré du roman Khirbet Khizeh montrant une brigade de combattants juifs pendant la Nakba (Wikipedia)

    D’autres ouvrages sont publiés, mais peu font autant preuve de réalisme que la trilogie de Netiva Ben-Yehuda, publiée en 1984, dont le titre traduit de l’hébreu est « Le chemin des liens : roman sur trois mois en 1948 ». Commandante du Palmah, l’unité d’élite de la Haganah, elle évoque les exactions et les humiliations commises sur la population arabe et livre des éléments sur le massacre d’Ein Zeintoun, qui eut lieu autour du 1er mai 1948.
    La focalisation sur Deir Yassin

    Le 4 avril 1972, le colonel Meir Pilavski, membre du Palmah, se confie dans les colonnes de Yediot Aharonot, l’un des trois plus grands quotidiens israéliens, sur le massacre de Deir Yassin, qui eut lieu le 9 avril et où près de 120 civils perdirent la vie. Il affirme que ses hommes étaient à proximité des événements mais qu’il leur fut conseillé de se retirer lorsqu’ils comprirent que les miliciens de l’Irgoun et du Stern, des groupes d’ultras qui avaient fait scission de la Haganah, étaient à la manœuvre.

    Les débats vont se focaliser autour des événements de Deir Yassin, au point d’oublier les près de 70 autres tueries de civils arabes. L’enjeu est important pour la gauche sioniste : placer la responsabilité des massacres sur des groupes d’ultras

    Dès lors, les débats vont se focaliser autour des événements de Deir Yassin, au point d’oublier les près de 70 autres tueries de civils arabes. L’enjeu est important pour la gauche sioniste : placer la responsabilité des massacres sur des groupes d’ultras.

    En 1987, lorsque paraissent les premiers ouvrages des « nouveaux historiens » israéliens tels qu’Ilan Pappé, une partie considérable des bataillons juifs de 1948 sont mis en cause. Pour celles et ceux qui s’étaient tus durant les dernières décennies, il est temps de parler publiquement.

    Une partie de la société israélienne semble également prête à entendre. Dans un contexte de première Intifada palestinienne et de négociations pré-Oslo, les milieux pacifistes entendent interroger leur société sur leur rapport à l’Autre et à l’histoire nationale.

    Ces espaces d’échanges se referment brutalement avec le déclenchement de la seconde Intifada, plus militarisée et qui s’inscrit dans un contexte d’échec des pourparlers de camp David et de rupture des négociations israélo-palestiniennes. L’affaire Teddy Katz incarne ce changement de contexte.
    L’« affaire » Teddy Katz

    Kibboutznik de 60 ans, Teddy Katz décide en 1985 de reprendre ses études et s’inscrit dans un parcours de recherche historique sous la direction d’Ilan Pappé, à l’université d’Haïfa. Il souhaite éclairer les événements qui se sont déroulés dans cinq villages palestiniens, dépeuplés en 1948. Il compile 135 entretiens de combattants juifs, dont 65 qui se concentrent sur la tragédie qui aurait eu lieu dans le village de Tantoura, vidé de ses 1 200 habitants le 23 mai 1948 par un bataillon du Palmah.

    Après deux ans de recherche, Katz affirme dans ses travaux qu’entre 85 et 110 hommes ont été froidement abattus sur la plage de Tantoura, après avoir creusé leurs propres tombes. La tuerie se poursuit ensuite dans le village, maison par maison. Une chasse à l’homme se joue également dans les rues. Le massacre cesse avec l’intervention d’habitants juifs du village voisin de Zikhron Yaakov. Au final, plus de 230 personnes sont assassinées.

    En janvier 2000, un journaliste de Maariv décide de retourner voir certains des témoins que mentionne Katz. Le principal témoin, Bentzion Fridan, commandant du bataillon du Palmah qui a opéré à Tantoura, nie tout en bloc et, avec d’autres gradés, porte plainte contre Katz. Celui-ci doit faire face à une dizaine d’avocats décidés à défendre l’honneur des « héros » de la nation.

    […] la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même

    Sous la pression médiatique – qui parle de lui comme d’un « collabo » qui relaie la version de l’ennemi – et judiciaire, il accepte de signer un document reconnaissant avoir falsifié les témoignages. Bien qu’il décide quelques heures plus tard de se rétracter et qu’une commission universitaire ait plaidé en sa faveur, la procédure judiciaire se termine.

    Entre l’effondrement d’Oslo, le retour au pouvoir du Likoud, l’échec des négociations de Camp David et de Taba, la seconde Intifada et les attentats kamikazes, la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même.
    Témoigner pour la postérité

    En 2005, le réalisateur Eyal Sivan et l’ONG israélienne Zochrot développent le projet Towards a Common Archive visant à collecter les témoignages de combattants juifs de 1948. Près d’une trentaine acceptent de témoigner, sans tabou ou presque, sur ce qu’ils ont fait et vu durant cette période riche en événements et où les récits s’affrontent.

    Pourquoi des combattants acceptent-ils de témoigner quelques années plus tard ? Pour Pappé, directeur scientifique du projet, il y a trois raisons. Premièrement, la plupart arrivent à la fin de leur vie et ne craignent donc plus de parler.

    Deuxièmement, ces ex-combattants considèrent qu’ils se sont battus pour un idéal qu’ils voient se détériorer avec la montée en Israël des milieux religieux, de l’extrême droite et du choc néolibéral imposé par Netanyahou durant ses mandats successifs. Troisièmement, ils sont persuadés que tôt ou tard, les jeunes générations apprendront l’origine des réfugiés palestiniens et ils pensent que la transmission de cette histoire gênante fait partie de leur responsabilité.

    Les témoignages de ces combattants ne sont pas homogènes. Certains se livrent explicitement quand d’autres ne souhaitent pas aborder certains sujets. Néanmoins, si tous se rejoignent sur la nécessité, en 1948, d’expulser les populations arabes pour bâtir l’État d’Israël, leurs avis s’opposent parfois sur l’utilité des tirs sur les civils.

    Tous affirment avoir reçu des ordres précis concernant la destruction des maisons arabes pour empêcher toute volonté de retour des populations exilées.

    Le « nettoyage » des villages se faisaient méthodiquement : à l’approche du lieu, les soldats tiraient ou envoyaient des grenades pour effrayer la population. Dans la majeure partie des cas, ces actes suffisaient à faire fuir les habitants. Parfois, il fallait faire sauter une ou deux maisons à l’entrée du village pour contraindre les quelques récalcitrants à fuir.

    Concernant les massacres, pour certains, ces actes faisaient partie des opérations de « nettoyage » puisque la direction du mouvement sioniste les avait autorisés, dans certains cas, à franchir cette ligne. La « ligne », justement, était franchie systématiquement lorsque la population refusait de partir, voire se retranchait pour résister et combattre.

    Plus de 60 ans après ces événements, les combattants n’expriment pas ou peu de regrets. Il fallait, selon eux, libérer l’espace du territoire promis par l’ONU pour y fonder l’État juif et faire disparaître les Arabes du paysage

    À Lod, plus d’une centaine d’habitants se réfugièrent ainsi dans la mosquée, croyant les rumeurs selon lesquelles les combattants juifs n’attaquaient pas les lieux de culte. Un tir de lance-roquettes eut raison de leur refuge, qui s’écroula sur eux. Les corps furent ensuite brûlés.

    Pour d’autres, les dirigeants Yigal Allon, chef du Palmah, et David Ben Gourion, chef de l’Agence juive, se seraient opposés aux tirs sur les civils, donnant l’ordre de les laisser partir puis de détruire les maisons.

    Les combattants témoignent également d’une attitude contrastée des Palestiniens. Dans la majeure partie des cas, ils semblaient « effrayés » et complètement perdus par les événements, accélérant le flot de réfugiés. Certains Arabes suppliaient les soldats de ne pas leur faire « comme à Deir Yassin », selon ces témoignages.

    D’autres semblaient convaincus de pouvoir revenir chez eux à la fin des combats, si bien qu’un témoin affirme que des habitants du village de Bayt Naqquba laissèrent à leurs voisins juifs du kibboutz de Kiryat-Avanim, avec qui les relations étaient bonnes, la clé de leurs maisons pour qu’ils puissent veiller à ce que rien n’y soit pillé.

    Ces bonnes relations judéo-arabes reviennent régulièrement, et rares sont les témoins qui parlent de mauvaise entente avant le début de la guerre. Lors d’une expulsion autour de Beersheba, des paysans palestiniens vinrent demander de l’aide aux habitants du kibboutz voisin, qui n’hésitèrent pas à intervenir et à dénoncer les actes des soldats sionistes.

    Plus de 60 ans après ces événements, les combattants n’expriment pas ou peu de regrets. Il fallait, selon eux, libérer l’espace du territoire promis par l’ONU pour y fonder l’État juif et faire disparaître les Arabes du paysage.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    #Palestine #histoire

    • «  »" En réalité, dès que la guerre prend fin, le récit du vainqueur s’impose et la société civile israélienne fait face à de nombreux autres défis, bien plus urgents que le sort des réfugiés palestiniens. Ceux qui souhaitent témoigner le font par la fiction et la littérature.""" = tant que les réfugiés restent vivants : une fois morts ils sont oubliés !

      «  »" les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même «  »" = une autre manière de rester dans la victimisation !

      Il paraît que l’humanité va atteindre les 10 milliards d’humains vivants et qu’il n’y a pas de place pour tous : les nettoyages ethniques pour l’éthique peuvent commencer ; non ? à moins que ça ne court-circuite des commerces ...

  • Vieille ville de Jérusalem : comment le passé de la Palestine est lentement effacé
    Par Jonathan Cook - Mardi 25 juin 2019 - Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/vieille-ville-de-jerusalem-comment-le-passe-de-la-palestine-est-lente

    (...) Le statut final de la vieille ville a fait l’objet de diverses propositions depuis le plan de partage élaboré par les Nations unies en 1947. Celui-ci suggérait que la ville relève d’un régime international spécial, distinct de la division de la Palestine historique en États arabe et juif en raison de son importance commune pour les musulmans, les juifs et les chrétiens.

    Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est – vieille ville comprise – comme capitale d’un futur État, tandis que les dirigeants israéliens revendiquent l’ensemble de Jérusalem comme « capitale éternelle » de l’État depuis 1949.

    La vieille ville a un énorme symbolisme historique, économique, religieux et désormais national pour les Palestiniens et les Israéliens, en particulier à cause du complexe al-Aqsa, connu sous le nom de Haram al-Sharif pour les musulmans et du Mont du Temple pour les juifs. C’est le problème le plus explosif dans un conflit déjà enflammé. (...)

  • À #Gaza, Israël fait des expérimentations sur des humains en situation de stress et de privations | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/gaza-israel-fait-des-experimentations-sur-des-humains-en-situation-de

    (Juillet 2017)

    Israël porte la plus grande partie de la responsabilité de cette situation, à cause du siège qu’il impose, mais n’est certainement pas le seul coupable.

    L’Autorité palestinienne et l’Égypte sont parties prenantes à part entière dans ce #crime. J’ai bien dit « crime ». Nous sommes en 2017 et priver des millions d’êtres humains de l’accès à l’électricité revient à les priver d’oxygène et d’eau. Israël porte une criante responsabilité parce que Gaza est toujours partiellement sous occupation israélienne. Israël a certes rappelé ses militaires et ses colons de la bande de Gaza, mais il conserve la seule responsabilité de beaucoup d’autres aspects de la vie à Gaza. Cela rend Israël responsable de la fourniture d’électricité aux habitants de Gaza. L’Autorité palestinienne porte aussi une lourde responsabilité pour la situation actuelle, car elle abuse aussi de son propre peuple. De même l’Égypte, qui aime se donner l’image flatteuse de « sœur des Palestiniens », alors même que son propre rôle dans le siège de Gaza est intolérable.

    Gaza se meurt, lentement. Ses souffrances n’intéressent personne ailleurs. Personne à Washington, Bruxelles, Jérusalem ou au Caire, ni même à Ramallah. Aussi incroyable que cela puisse paraître, visiblement personne ne se soucie du sort de deux millions de personnes, abandonnées aux ténèbres la nuit et à la chaleur oppressante des journées d’été, avec nulle part où se tourner et pas le moindre espoir. Aucun.

  • Manifestation à Paris le dimanche 30 juin à 15h contre la décision scandaleuse de la mairie

    La dénomination d’une place Jérusalem doit être annulée ! - Groupe

    communiste - Front de gauche au Conseil de Paris
    http://www.communiste-frontdegauche-paris.org/La-denomination-d-une-place

    La dénomination d’une place Jérusalem doit être annulée !

    Lors du conseil de Paris de juin dernier, a été soumise au vote des conseillers une délibération concernant la dénomination d’une place Jérusalem, en remplacement d’une rue ayant disparue.

    Dans l’exposé des motifs aucune mention des objectifs de la Ville d’utiliser celle-ci dans le but de commémorer l’amitié qui unit la ville de Paris à l’État d’Israël comme l’écrit Mme Hidalgo dans cette même lettre.

    Aux inquiétudes de nos groupes, a été répondu qu’en aucun cas cette dénomination ne serait utilisée à des fins « geo-politiques » comme Catherine Vieu-Charier l’a d’ailleurs souligné dans sa réponse au conseil, nous étions simplement dans la tradition parisienne de donner des noms de villes à nos rues. Nous avons émis des réserves, et nous nous sommes abstenus forts de ces assurances données.

    Las, deux jours à peine après le conseil nous découvrons par un tweet de Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, qu’en réalité, cette dénomination fait suite à une demande directe qu’il aurait faite à Anne Hidalgo lors de la visite du président israélien Reuven Rivlin à l’Hôtel de Ville.

    Ce qui nous a étonnés c’est l’inauguration expresse de cette place et l’invitation du maire de Jérusalem connu pour ses prises de position et ses actions en faveur de la colonisation. Nous sommes choqués de voir qu’aucun des représentants des trois communautés religieuses creuset de Jérusalem n’y sont invités, et encore plus de l’absence de représentant de l’autorité palestinienne.

    L’ensemble de ces faits, mis bout à bout, semble légitimer une confiscation de Jérusalem par l’État d’Israël alors que nous aurions pu en faire un symbole de la paix entre les peuples et les différentes communautés.

    Pour toutes ces raisons, nous demandons à Mme Hidalgo de renoncer à cette inauguration vécue comme une provocation et qui ne respecte pas les positions prises par la diplomatie française sur le statut de Jérusalem.

    Pour cela nos organisations seront présentes au rassemblement prévu par le « collectif national pour une paix juste et durable » pour protester de cette décision le jour même de l’inauguration, si celle-ci n’est pas annulée.

    • L’inauguration d’une « place de Jérusalem » à Paris indigne
      Par MEE - Date de publication : Lundi 24 juin 2019
      https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/linauguration-dune-place-de-jerusalem-paris-indigne

      En « oubliant » les deux autres religions monothéistes et en « important le conflit israélo-palestinien » en France, la maire de Paris Anne Hidalgo a pris une décision irresponsable, selon l’Association France Palestine Solidarité
      Le Conseil municipal de la ville de Paris a décidé, mercredi 12 juin, d’attribuer la dénomination « place de Jérusalem » à un square de la capitale situé dans le XVIIe arrondissement.

      Une décision qui aurait pu éclairer sur la situation politique de cette ville et de ses habitants palestiniens, victimes d’une violation du droit international par Israël, qui occupe la partie orientale de Jérusalem depuis 1967. Sauf que ce n’est pas le cas, d’après Bertrand Heilbronn, président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS).

      Dans une lettre ouverte adressée à la maire de Paris, ce dernier s’indigne de cette mesure. Se basant sur un échange de lettres entre Anne Hidalgo et le président du Consistoire, Joël Mergui, Bertrand Heilbronn déplore que pour la maire de Paris, Jérusalem « n’aurait d’importance que pour le judaïsme ».
      (...) « La place de Jérusalem » devrait être inaugurée ce dimanche 30 juin en présence de la maire de Paris.

    • @alaingresh
      Le Maire israélien de Jérusalem, Moshe Lion, qui est annoncé à l’inauguration de la place de Jérusalem, ne devrait-il pas être arrêté ? La colonisation est illégale en Droit français.

      Moshe Lion est un épurateur ethnique. Il doit rendre compte de ses crimes devant un Tribunal.

      Pourquoi personne ne lance d’appel en ce sens ?

  • #Khashoggi : une experte de l’#ONU tient pour responsable l’#Arabie_saoudite
    https://www.la-croix.com/Monde/Khashoggi-experte-ONU-tient-responsable-Arabie-saoudite-2019-06-19-1301029

    Une experte des droits de l’homme de l’ONU a réclamé mercredi une enquête internationale sur la responsabilité du prince héritier saoudien dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, réclamant également des sanctions à son encontre.

    La rapporteure spéciale des Nations unies, Agnès Callamard, qui a enquêté pendant six mois, tient l’Arabie saoudite pour « responsable » de l’"exécution extrajudiciaire" du journaliste et critique du pouvoir saoudien, mort brutalement en octobre à l’intérieur du consulat de son pays à Istanbul.

    Dans son rapport final transmis mercredi aux médias, elle affirme avoir des « éléments de preuves crédibles, justifiant une enquête supplémentaire sur la responsabilité individuelle de hauts responsables saoudiens, y compris celle du prince héritier » Mohammed ben Salmane, surnommé #MBS.

  • L’ex-président égyptien Mohamed Morsi meurt après un malaise au tribunal
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/06/17/l-ancien-president-egyptien-mohamed-morsi-meurt-pendant-une-comparution-au-t

    Mohamed Morsi purgeait plusieurs peines de prison, dont une de vingt ans pour avoir ordonné le meurtre de manifestants en 2012 et une pour espionnage au profit du Qatar, avec lequel il aurait partagé des documents confidentiels.

    Il comparaissait lundi dans une autre affaire d’espionnage en raison de contacts jugés suspects avec le Hamas palestinien. Le Qatar héberge le guide spirituel des Frères musulmans et le Hamas est une émanation de la confrérie.

    Les accusations donnent une idée du sérieux des charges. Au risque de choquer, je dis ici que c’est un Allende égyptien qui est mort. Et ceux qui penseront qu’il était un abominable suppôt des atroces Frères musulmans se font les complices de cette abominable injustice. Entre Morsi etSissi, c’est tout de même facile de choisir (quand on n’est pas Egyptien, c’est la seule nuance que j’accepte).

    triste #égypte

    • La fin du témoignage d’Abdelbari Atouane

      هذهِ قصّة لِقائي مرّتين بالرّئيس الرّاحل محمد مرسي.. الأُولى في أنقرة والثّانية في قصر الاتحاديّة في القاهرة.. إنّها شهادة أوثّقها للتّاريخ دون أيّ رتوش.. وأعرف أنّها ستُغضِب الكثيرين | رأي اليوم
      https://www.raialyoum.com/index.php/%d9%87%d8%b0%d9%87-%d9%82%d8%b5%d8%a9-%d9%84%d9%82%d8%a7%d8%a6%d9%8a-%d9%

      لم أكُن عُضوًا في حركة “الأخوان المسلمين” ولكنّي ما زلت أعتقد أنُ الرئيس مرسي والكَثير من زملائه، تعرّض لظُلمٍ كبيرٍ باعتقاله، وإهانته أمام القضاء بملابس السّجن، بينما من نهَبوا مِصر وأموالها، وارتكبوا الجرائم، وبطَشوا بالشّعب طُلقاء، الرّجل اجتهد وأخطأ وأصاب، ولا اتّفق معه في الكثير من سياساته، ولكنّه لا يستحق هذه المُعاملة القاسية التي تتعارض مع كُل قِيَم العدالة وحُقوق الإنسان.
      أُدرِك جيّدًا أنّ هذا الكلام لن يُرضِي الكثيرين، وربّما يُعَزّز مكانتي على قائِمة الممنوعين من دُخول مِصر، ولكن كلمة الحق يجِب أن تُقال، ومهما كان الثّمن.
      رَحِم الله الفقيد وأدخله نعيم جنّاته، وكُل العزاء لأُسرَتِه ومُحبّيه، وإنّا لله وإنّا إليه راجِعون

    • https://www.aljazeera.com/news/2019/06/mohamed-morsi-death-world-reaction-190617162635604.html
      Sarah Leah Whitson, executive director of Human Rights Watch’s Middle East and North Africa division, called Morsi’s death “terrible but entirely predictable”, given the government’s failure to allow him adequate medical care.

      “What we have been documenting for the past several years is the fact that he has been in the worst conditions. Every time he appeared before the judge, he requested private medical care and medical treatment,” Whitson told Al Jazeera.

      "He was been deprived of adequate food and medicine. The Egyptian government had known very clearly about his declining medical state. He had lost a great deal of weight and had also fainted in court a number of times.

      “He was kept in the solitary confinement with no access to television, email or any communication with friends and family,” Whitson said, arguing that there would not be a credible independent investigation on Morsi’s death “because their [Egyptian government] job and role is to absolve themselves of wrongdoing ever”.

    • En mémoire du Président Mohammad Morsi
      Abdel Bari Atwan - 18 juin 2019 – Raï al-Yaoum – Traduction : Chronique de Palestine – Lotfallah
      http://www.chroniquepalestine.com/en-memoire-du-president-mohammad-morsi

      (...) Je n’ai jamais été partisan des Frères musulmans. Mais je persiste à croire que le président Morsi, comme beaucoup de ses collègues, a été soumis à une injustice flagrante en étant emprisonné, traîné et humilié devant les tribunaux, tandis que les personnes qui ont pillé le pays, persécuté et commis des crimes contre son peuple sont en liberté. Il a fait de son mieux, il a commis des erreurs mais fait aussi des choses justes. Je suis en désaccord avec beaucoup de ses politiques, mais il n’a jamais mérité les durs et cruels traitements auxquels il a été soumis, qui violent toutes les normes de la justice et des droits de l’homme.

      Je suis bien conscient que cela va déplaire à beaucoup de monde. Cela pourrait bien faire en sorte que je reste définitivement sur cette liste noire des voyageurs interdits de visite en Égypte. Mais la vérité doit être dite.

  • Le pro-sionisme et l’antisémitisme sont inséparables et l’ont toujours été
    Joseph Massad - Lundi 10 juin 2019 - Middle East Eye
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/le-pro-sionisme-et-lantisemitisme-sont-inseparables-et-lont-toujours-

    Pour le gouvernement israélien et les nationalistes blancs pro-sionistes du monde entier, le pro-sionisme est une forme respectable d’antisémitisme

    #antisionisme #antisémitisme

  • EXCLUSIF : L’Arabie saoudite exécutera trois éminents dignitaires religieux modérés après le Ramadan | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/en-bref/exclusif-larabie-saoudite-executera-trois-eminents-dignitaires-religi

    Trois érudits saoudiens modérés, incarcérés pour de multiples accusations de « terrorisme », seront condamnés à mort et exécutés peu après le Ramadan, selon deux sources gouvernementales et un des proches de ces hommes qui se sont confiés à Middle East Eye.

    Le plus important d’entre eux est cheikh Salman al-Ouda, un érudit de renommée internationale, réputé pour ses opinions relativement progressistes dans le monde islamique, notamment sur la charia et l’homosexualité.

    Ouda a été arrêté en septembre 2017 peu de temps après avoir tweeté une prière pour la réconciliation entre l’Arabie saoudite et son voisin du Golfe, le Qatar, trois mois après le l’instauration du blocus par Riyad contre l’émirat.

    Les deux autres personnes qui doivent être exécutées sont Awad al-Qarni, un prédicateur sunnite, universitaire et auteur, et Ali al-Omari, un animateur télé très populaire. Les deux hommes ont aussi été arrêtés en septembre 2017.

    Tous les trois sont très suivis sur les réseaux sociaux. Le compte Twitter arabe d’Oudah compte 13,4 millions de followers et un hashtag #freesalmanalodah a été lancé après son arrestation. La chaîne de télévision « For Youth » d’Omari avait également une audience considérable.

    Si vous pouvez le lire en anglais, c’est quand même moins mauvais (érudits saoudiens modérés = prominent moderate Saudi Sunni scholars). Il y a dans l’article un curieux mélange d’affirmations vraiment discutables (Salman el-OUda considéré comme « relativement progressiste » par ex.), de rumeurs invérifiables et de rappels utiles (rôle de Twitter, ampleur de la répression)...

    #arabie_saoudite

  • Ce que les combattants juifs de 1948 disent sur la Nakba | Middle East Eye édition française

    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/ce-que-les-combattants-juifs-de-1948-disent-sur-la-nakba

    Si, officiellement, Israéliens et Palestiniens s’écharpent au sujet des événements de 1948 qui ont conduit 805 000 Arabes à l’exil forcé, en pratique, des combattants juifs ont très tôt témoigné des crimes dont ils ont pu être complices, voire auteurs

    #nakba #israël #palestine

    • la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même.

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      L’« affaire » Teddy Katz

      Kibboutznik de 60 ans, Teddy Katz décide en 1985 de reprendre ses études et s’inscrit dans un parcours de recherche historique sous la direction d’Ilan Pappé, à l’université d’Haïfa. Il souhaite éclairer les événements qui se sont déroulés dans cinq villages palestiniens, dépeuplés en 1948. Il compile 135 entretiens de combattants juifs, dont 65 qui se concentrent sur la tragédie qui aurait eu lieu dans le village de Tantoura, vidé de ses 1 200 habitants le 23 mai 1948 par un bataillon du Palmah.

      Après deux ans de recherche, Katz affirme dans ses travaux qu’entre 85 et 110 hommes ont été froidement abattus sur la plage de Tantoura, après avoir creusé leurs propres tombes. La tuerie se poursuit ensuite dans le village, maison par maison. Une chasse à l’homme se joue également dans les rues. Le massacre cesse avec l’intervention d’habitants juifs du village voisin de Zikhron Yaakov. Au final, plus de 230 personnes sont assassinées.

      En janvier 2000, un journaliste de Maariv décide de retourner voir certains des témoins que mentionne Katz. Le principal témoin, Bentzion Fridan, commandant du bataillon du Palmah qui a opéré à Tantoura, nie tout en bloc et, avec d’autres gradés, porte plainte contre Katz. Celui-ci doit faire face à une dizaine d’avocats décidés à défendre l’honneur des « héros » de la nation.

      Sous la pression médiatique – qui parle de lui comme d’un « collabo » qui relaie la version de l’ennemi – et judiciaire, il accepte de signer un document reconnaissant avoir falsifié les témoignages. Bien qu’il décide quelques heures plus tard de se rétracter et qu’une commission universitaire ait plaidé en sa faveur, la procédure judiciaire se termine.

      Entre l’effondrement d’Oslo, le retour au pouvoir du Likoud, l’échec des négociations de Camp David et de Taba, la seconde Intifada et les attentats kamikazes, la version palestinienne de 1948 n’intéresse plus les pacifistes israéliens, trop occupés pour la plupart à rentrer dans le rang pour ne pas subir la condamnation d’une société refermée sur elle-même.

  • L’Israël de Netanyahou va établir un régime d’apartheid. L’Occident va-t-il laisser faire ?
    Gideon Levy - Mardi 14 mai 2019 - 08:30 - Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/lisrael-de-netanyahou-va-etablir-un-regime-dapartheid-loccident-va-t-

    Le monde tourne sur son axe, rien n’a changé, même après les récentes élections en Israël.

    Choisi pour diriger Israël pour la cinquième fois, Benyamin Netanyahou est sur le point de former le gouvernement le plus nationaliste et le plus à droite de l’histoire du pays – pendant ce temps, le monde semble continuer à tourner comme si de rien n’était.

    Depuis des décennies, Israël crache sans arrêt au visage du reste de la planète, méprisant avec désinvolture le droit international et ne tenant aucun compte des décisions explicites et des politiques détaillées adoptées par les institutions internationales et par la plupart des gouvernements nationaux du monde.

    Toutefois, dans le monde, tout ce crachat passe en quelque sorte pour des gouttes de pluie. Les élections se sont succédé sans effet perceptible sur le soutien automatique à Israël accordé aveuglément par les gouvernements européens et, bien sûr, par les Américains : inconditionnel, sans réserve, apparemment inchangé. À l’évidence, ce qui était sera.

    Israël a néanmoins changé au cours du long règne de Netanyahou. Ce talentueux homme d’État israélien laisse sa marque sur le profil de son pays, avec un effet profond et durable – plus que prévu ou même apparent.

    Oui, il est vrai que les gouvernements de gauche en Israël ont également fait de leur mieux pour préserver à jamais l’occupation israélienne et n’ont jamais eu la moindre intention de mettre fin à celle-ci, pas un seul instant – toutefois, Netanyahou emmène Israël bien plus loin, dans des endroits encore plus extrêmes.

    Il porte atteinte à ce qui constitue une gouvernance acceptable sur le territoire souverain reconnu d’Israël, même à l’égard de ses citoyens juifs. Le visage même de la « seule démocratie au Moyen-Orient », qui a longtemps fonctionné principalement au profit des Israéliens juifs constituant sa classe privilégiée, est en train d’être altéré par Netanyahou et compagnie. (...)

  • Les ouvrières agricoles, ces sacrifiées du modèle agricole tunisien | Thierry Brésillon
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/ouvrieres-agricoles-les-sacrifiees-du-modele-agricole-tunisiens

    Les ouvrières sont recrutées au jour le jour selon le bon vouloir d’un samsar, un intermédiaire représentant l’employeur. Elles sont ensuite parquées par dizaines dans une benne au fond de laquelle, détail sordide, on a versé de l’eau pour les empêcher de s’asseoir afin de gagner de la place. Source : Middle East Eye

  • À la rencontre de l’artiste gazaoui devenu roi des origamis
    Par Maha Hussaini à GAZA - Date de publication : Dimanche 5 mai 2019Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/la-rencontre-de-lartiste-gazaoui-devenu-roi-des-origamis

    (...) Hypnotisé par cet art qui lui était nouveau, Ahmed Hmeid a entrepris de découvrir autant de choses que possible sur ses origines.

    « Je n’ai pas trouvé de photos similaires au départ, car je ne connaissais même pas le nom de cet art », raconte-t-il. « J’ai montré la photo à un ami qui m’a dit que c’était de l’origami, une forme d’art japonaise. C’est à ce moment-là que mon voyage a commencé.(...) »

  • L’« accord du siècle » ? La bénédiction américaine au vol de terres et à la ghettoïsation des Palestiniens par Israël
    Jonathan Cook - Vendredi 10 mai 2019 - Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/l-accord-du-siecle-la-benediction-americaine-au-vol-de-terres-et-la-g

    Un rapport publié cette semaine par le journal Israel Hayom dévoilant apparemment « l’accord du siècle » de Donald Trump donne l’impression d’un plan de paix qui aurait pu être élaboré par un agent immobilier ou un vendeur de voitures.

    Mais si l’authenticité du document n’est pas prouvée et au contraire même contestée, il existe de sérieuses raisons de croire qu’il ouvre la voie à toute déclaration future de l’administration Trump. (...)

  • Ofra Yeshua-Lyth : « La seule solution au Proche-Orient est un État démocratique et laïc »
    Par Hassina Mechaï —Date de publication : Mardi 7 mai 2019
    https://www.middleeasteye.net/fr/entretiens/ofra-yeshua-lyth-la-seule-solution-au-proche-orient-est-un-etat-democ

    Pourquoi un État juif n’est pas une bonne idée. La thèse qui sous-tend le livre d’Ofra Yeshua-Lyth, journaliste et écrivaine israélienne, est simple : la situation actuelle en Israël – occupation, militarisation de la société, mélange de nationalisme et de religion – n’est en rien une rupture avec le sionisme ou un dévoiement de sa dynamique.

    Dans ce livre préfacé par l’historien israélien Ilan Pappé, l’auteure, qui a été la correspondante du Maariv, l’un des principaux quotidiens israéliens, à Washington, D.C. et en Allemagne, déduit que la seule solution à ce qui est appelé (de façon erronée selon elle) le « conflit israélo-palestinien » est un État unique laïc et démocratique. Rencontre.