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  • Cadences, sous-traitance, pression… quand le travail tue

    « Morts au travail : l’hécatombe. » Deux personnes meurent chaque jour, en moyenne, dans un accident dans le cadre de leur emploi. Ce chiffre, sous estimé, qui n’intègre pas les suicides ou les maladies, illustre un problème systémique

    « J’ai appris la mort de mon frère sur Facebook : la radio locale avait publié un article disant qu’un homme d’une trentaine d’années était décédé près de la carrière, raconte Candice Carton. J’ai eu un mauvais pressentiment, j’ai appelé la gendarmerie, c’était bien lui… L’entreprise a attendu le lendemain pour joindre notre mère. » Son frère Cédric aurait été frappé par une pierre à la suite d’un tir de mine le 28 juillet 2021, dans une carrière à Wallers-en-Fagne (Nord). Il travaillait depuis dix-sept ans pour le Comptoir des calcaires et matériaux, filiale du groupe Colas.

    Deux ans et demi plus tard, rien ne permet de certifier les causes de la mort du mécanicien-soudeur de 41 ans. D’abord close, l’enquête de gendarmerie a été rouverte en septembre 2023 à la suite des conclusions de l’inspection du travail, qui a pointé la dizaine d’infractions dont est responsable l’entreprise. Cédric Carton n’avait pas le boîtier pour les travailleurs isolés, qui déclenche une alarme en cas de chute. « Ils l’ont retrouvé deux heures après, se souvient sa sœur. Le directeur de la carrière m’a dit que mon frère était en sécurité, et qu’il avait fait un malaise… alors qu’il avait un trou béant de 20 centimètres de profondeur de la gorge au thorax. » En quête de réponses, elle a voulu déposer plainte deux fois, chacune des deux refusée, multiplié les courriers au procureur, pris deux avocats… Sans avoir le fin mot de cette triste histoire.

    Que s’est-il passé ? Est-ce la « faute à pas de chance », les « risques du métier » ? Qui est responsable ? Chaque année, des centaines de familles sont confrontées à ces questions après la mort d’un proche dans un accident du travail (AT), c’est-à-dire survenu « par le fait ou à l’occasion du travail, quelle qu’en soit la cause ».

    « Un chauffeur routier a été retrouvé mort dans son camion », « Un ouvrier de 44 ans a été électrocuté », « Un homme meurt écrasé par une branche d’arbre », « Deux ouvriers roumains, un père et son fils, trouvent la mort sur un chantier à Istres [Bouches-du-Rhône] »… Le compte X de Matthieu Lépine, un professeur d’histoire-géographie, qui recense depuis 2019 les accidents dramatiques à partir des coupures de presse locale, illustre l’ampleur du phénomène. Vingt-huit ont été comptabilisés depuis janvier.

    En 2022, selon les derniers chiffres connus, 738 décès ont été recensés parmi les AT reconnus. Soit deux morts par jour. Un chiffre en hausse de 14 % sur un an, mais stable par rapport à 2019. Et, depuis une quinzaine d’années, il ne baisse plus. A cela s’ajoutent 286 accidents de trajet mortels (survenus entre le domicile et le lieu de travail) et 203 décès consécutifs à une maladie professionnelle.

    Et encore, ces statistiques sont loin de cerner l’ampleur du problème. La Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) ne couvre que les salariés du régime général et n’intègre donc ni la fonction publique, ni les agriculteurs, ni les marins-pêcheurs, la majorité des chefs d’entreprise ou les autoentrepreneurs. C’est ainsi qu’en 2022 la Mutualité sociale agricole (MSA) a dénombré 151 accidents mortels dans le secteur des travaux agricoles, 20 % de plus qu’en 2019.

    Pour disposer de chiffres plus complets, il faut se tourner vers la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du travail (Dares). Problème : sa dernière étude porte sur 2019… A cette époque, elle dénombrait 790 AT mortels chez les salariés affiliés au régime général ou à la MSA et les agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière.

    Le secteur de la construction est celui où la fréquence des accidents mortels est la plus importante (le triple de la moyenne). Arrivent ensuite l’agriculture, la sylviculture et la pêche, le travail du bois et les transports-entreposage. Quatre-vingt-dix pour cent des victimes sont des hommes, et les ouvriers ont cinq fois plus de risques de perdre la vie que les cadres.

    Les accidents mortels sont deux fois plus fréquents chez les intérimaires. (...)
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/06/cadences-sous-traitance-pression-quand-le-travail-tue_6214988_3234.html

    https://justpaste.it/2ozrb

    #travail #accidents_du_travail #le_travail_tue

    • Accidents du travail : la lenteur de la justice pour faire reconnaître la responsabilité de l’employeur
      https://www.lemonde.fr/emploi/article/2024/02/06/morts-au-travail-la-douloureuse-lenteur-de-la-justice_6215011_1698637.html

      Les familles de victimes d’accidents mortels doivent parfois attendre des années avant de voir le bout de procédures judiciaires complexes.

      Pour ceux qui ont perdu un proche à la suite d’un accident du travail, la reconnaissance de la responsabilité de l’employeur est essentielle. Mais les procédures, d’ordre pénal ou civil, tournent parfois au parcours du combattant, voire s’étirent sur des années, ajoutant à la douleur des familles. Fabienne Bérard, du collectif Familles : stop à la mort au travail, cite l’exemple de Fanny Maquin, qui a perdu son mari cordiste, Vincent, il y a douze ans. Et qui n’est toujours pas passée en justice pour être indemnisée. « Comme souvent, il y a eu un grand nombre de renvois d’audience, explique-t-elle. L’avocat adverse met en avant que, depuis ce temps, elle a reconstruit une cellule familiale et que le préjudice ne peut pas être établi de la même manière… »

      Tout accident du travail mortel est suivi d’une enquête de l’inspection du travail (qui doit intervenir dans les douze heures), et de la gendarmerie ou de la police. Depuis 2019, les deux institutions peuvent mener une enquête en commun, mais c’est encore rare. Et souvent, l’enquête de l’inspection dure plusieurs mois, parce que les effectifs manquent pour mener à bien les constats immédiats, les auditions des témoins ou encore solliciter des documents auprès de l’entreprise.

      Ces investigations permettent de déterminer si la responsabilité pénale de l’employeur est engagée. Si les règles de santé et sécurité n’ont pas été respectées, l’inspection du travail en avise le procureur, qui est le seul à pouvoir ouvrir une procédure. « Dès lors, le parquet a trois possibilités, explique l’avocat Ralph Blindauer, qui accompagne souvent des familles. Soit l’affaire est classée sans suite, soit une information judiciaire avec juge d’instruction est ouverte, car le cas est jugé complexe, soit, le plus couramment, une ou plusieurs personnes sont citées à comparaître devant le tribunal correctionnel. »

      Un montant négligeable

      En cas de poursuite au pénal, l’employeur est fréquemment condamné pour homicide involontaire en tant que personne morale – ce qui est peu satisfaisant pour les victimes, et peu dissuasif. L’amende est en effet de 375 000 euros maximum, un montant négligeable pour un grand groupe. L’employeur est plus rarement condamné en tant que personne physique, car il est difficile d’identifier le responsable de la sécurité – la peine encourue est alors l’emprisonnement.

      Dans le cas d’une procédure au civil, la reconnaissance d’une « faute inexcusable » de l’employeur permet aux ayants droit (conjoints, enfants ou ascendants) d’obtenir la majoration de leur rente, ainsi que l’indemnisation de leur préjudice moral. La faute est caractérisée lorsque l’entreprise a exposé son salarié à un danger dont il avait, ou aurait dû, avoir conscience et qu’il n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver.

      « Le nœud du sujet, c’est la conscience du danger, en particulier lors d’un malaise mortel, explique Morane Keim-Bagot, professeure de droit à l’université de Strasbourg. Les employeurs remettent en question le caractère professionnel de l’accident, en démontrant qu’il y a une cause étrangère exclusive. » Certains prétendent ainsi que la victime souffrait d’un problème cardiaque décelé au moment de l’autopsie, de surpoids, de stress ou de tabagisme.

      « Si vous tombez sur un inspecteur surchargé, un parquet qui s’y attelle moyennement, des gendarmes non spécialisés et débordés, les procédures durent facilement des années, sans compter les renvois d’audience fréquents, conclut Me Blindauer. La longueur très variable de ces affaires illustre aussi le manque de moyens de la #justice. »

      #responsabilité_de_l’employeur #inspection_du_travail #responsabilité_pénale

    • Entre déni des entreprises et manque de données, l’invisibilisation des suicides liés au travail

      https://www.lemonde.fr/emploi/article/2024/02/06/entre-deni-des-entreprises-et-manque-de-donnees-l-invisibilisation-des-suici

      Le manque de prise en compte du mal-être au travail renforce les risques d’accidents dramatiques.
      Par Anne Rodier

      « La dernière conversation que j’ai eue avec mon mari [Jean-Lou Cordelle] samedi 4 juin [2022] vers 22 heures concernait les dossiers en cours à son travail. Le lendemain matin, mon fils découvrait son père au bout d’une corde pendu dans le jardin », témoigne Christelle Cordelle dans la lettre adressée aux représentants du personnel d’Orange pour leur donner des précisions sur l’état psychologique de son mari avant son suicide, à l’âge de 51 ans, après des mois de surcharge de travail, d’alertes vaines à la hiérarchie et à la médecine du travail.

      Son acte, finalement reconnu comme « accident de service » – c’est ainsi que sont nommés les accidents du travail (#AT) des fonctionnaires –, n’est pas recensé dans le bilan annuel de la Sécurité sociale. Celui-ci ne tient pas, en effet, compte de la fonction publique, invisibilisant les actes désespérés des infirmières, des professeurs ou encore des policiers.

      L’Assurance-maladie parle d’une quarantaine de suicides-accidents du travail par an. Un chiffre stable, représentant 5 % du total des accidents du travail mortels, mais qui serait nettement sous-évalué. C’est entre vingt et trente fois plus, affirme l’Association d’aide aux victimes et aux organismes confrontés aux suicides et dépressions professionnelles (ASD-pro), qui l’évalue plutôt entre 800 et 1 300 chaque année, sur la base d’une étude épidémiologique sur les causes du suicide au travail réalisée fin 2021 par Santé publique France. https://www.santepubliquefrance.fr/recherche/#search=Suicide%20et%20activité%20professionnelle%20en%20France

      L’explosion des risques psychosociaux (RPS) en entreprise constatée étude après étude et par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM : https://assurance-maladie.ameli.fr/etudes-et-donnees/2018-sante-travail-affections-psychiques) apporte de l’eau au moulin de l’ASD-pro : 1 814 maladies professionnelles relèvent de maladies psychiques, en augmentation régulière, note le rapport 2022. Quant au dernier baromètre du cabinet Empreinte humaine, publié en novembre 2023, il est sans équivoque : près d’un salarié sur deux (48 %) était en détresse psychologique en 2023.

      « Passage à l’acte brutal »

      La mécanique mortifère de la souffrance au travail est connue. « Les mécanismes à l’œuvre semblent être toujours liés : atteintes à la professionnalité et à l’identité professionnelle, perte de l’estime de soi, apparition d’un sentiment d’impuissance », explique Philippe Zawieja, psychosociologue au cabinet Almagora.
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      Tous les RPS ne conduisent pas au geste fatal. « Il y a moins de suicidés chez les #salariés que parmi les #chômeurs, et 90 % des suicides interviennent sur fond de problème psychiatrique antérieur », souligne M. Zawieja. Mais « il existe des actes suicidaires qui ne sont pas la conséquence d’un état dépressif antérieur, qui marquent un passage à l’acte brutal [raptus], lié à un élément déclencheur conjoncturel », indique l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) https://www.inrs.fr/risques/suicide-travail/ce-qu-il-faut-retenir.html. Comme ce fut le cas du management toxique institutionnel à France Télécom. C’est alors que survient l’accident.

      « Pour Jean-Lou, tout s’est passé insidieusement, témoigne sa veuve. Il était en surcharge de travail depuis octobre-novembre 2021, avec des salariés non remplacés, des départs en retraite. Un jour de janvier, je l’ai vu buguer devant son ordinateur. A partir de là, j’ai été plus attentive. En mars [2022], ils ont allégé sa charge de travail mais insuffisamment. En avril, il a craqué. La médecine du travail a été prévenue. Il a finalement été mis en arrêt, sauf qu’il continuait à recevoir des mails. Ils lui avaient laissé son portable professionnel et il n’y avait pas de message de gestion d’absence renvoyant vers un autre contact. Jusqu’au bout, Orange n’a pas pris la mesure ».

      Le plus souvent, les suicides au travail sont invisibilisés, au niveau de l’entreprise d’abord, puis des statistiques. « Classiquement, l’entreprise, quand elle n’est pas tout simplement dans le déni, considère que c’est une affaire privée et que le travail n’en est pas la cause », explique le juriste Loïc Lerouge, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et spécialiste du sujet.

      Un déni qui a valu à Renault la première condamnation pour « faute inexcusable de l’employeur pour n’avoir pas pris les mesures nécessaires alors qu’il avait conscience du danger » concernant les salariés du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) qui ont mis fin à leurs jours dans les années 2000. [en 2012 https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/05/12/suicide-au-technocentre-renault-condamne-pour-faute-inexcusable_1700400_3224 « On reconnaît pleinement la responsabilité de la personne morale de l’entreprise depuis l’affaire #France_Télécom », précise M. Lerouge.

      Caractérisation délicate

      L’#invisibilisation des suicides commence par le non-dit. En réaction aux deux suicides de juin 2023 à la Banque de France, où l’une des victimes avait laissé une lettre incriminant clairement ses conditions de travail, la direction a déclaré avoir « fait ce qui s’impose » après un tel drame https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/10/a-la-banque-de-france-le-suicide-de-deux-salaries-empoisonne-le-dialogue-soc . Puis, lors des vœux 2024 adressés au personnel le 2 janvier, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, n’a pas prononcé le mot « suicide », évoquant les « décès dramatiques de certains collègues ». Et s’il a déclaré « prendre au sérieux les résultats et les suggestions » de l’enquête qui acte le problème de #surcharge_de_travail, présentée au comité social et économique extraordinaire du 18 janvier, il n’a pas mis sur pause le plan de réduction des effectifs dans la filière fiduciaire. Celle-là même où travaillaient les deux salariés qui ont mis fin à leurs jours. « Beaucoup de gens n’ont pas les moyens de faire correctement leur travail et sont en souffrance. Il existe à la Banque de France une forme de maltraitance généralisée », affirme Emmanuel Kern, un élu CGT de l’institution.

      La caractérisation des suicides en accidents du travail est un exercice délicat, au cœur de la reconnaissance de la responsabilité de l’employeur. Pour Santé publique France, la définition est assez simple (« Surveillance des suicides en lien potentiel avec le travail », 2021). Il s’agit de tout suicide pour lequel au moins une des situations suivantes était présente : la survenue du décès sur le lieu du travail ; une lettre laissée par la victime mettant en cause ses conditions de travail ; le décès en tenue de travail alors que la victime ne travaillait pas ; le témoignage de proches mettant en cause les conditions de travail de la victime ; des difficultés connues liées au travail recueillies auprès des proches ou auprès des enquêteurs.

      Mais pour l’administration, le champ est beaucoup plus restreint : l’Assurance-maladie prend en compte « l’acte intervenu au temps et au lieu de travail ». Et la reconnaissance n’aura pas lieu si des éléments au cours de l’enquête permettent d’établir que « le travail n’est en rien à l’origine du décès », précise la charte sur les accidents du travail rédigée à destination des enquêteurs de la Sécurité sociale https://www.atousante.com/wp-content/uploads/2011/05/Charte-des-AT-MP-acte-suicidaire-et-accident-du-travail.pdf. « En dehors du lieu de travail, c’est à la famille de faire la preuve du lien avec l’activité professionnelle », explique Michel Lallier, président de l’ASD-pro. Une vision nettement plus restrictive, qui explique cet écart entre les bilans des suicides au travail.

      #suicide_au_travail #risques_psychosociaux #médecine_du_travail #conditions_de_travail #management #cadences #pression #surcharge_de_travail

    • Manque de sécurité sur les chantiers : « Notre fils est mort pour 6 000 euros », Aline Leclerc
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/07/manque-de-securite-sur-les-chantiers-notre-fils-est-mort-pour-6-000-euros_62

      Pour réduire les coûts et tenir les délais, certaines entreprises du bâtiment accumulent les négligences et infractions au code du travail, susceptibles d’engendrer de graves accidents du travail

      Alban Millot avait trouvé l’offre d’emploi sur Leboncoin. Touche-à-tout débrouillard enchaînant les petits boulots, il n’avait aucune expérience dans la pose de panneaux photovoltaïques ni dans le travail en hauteur. Trois semaines après son embauche, il est passé à travers la toiture d’un hangar, le 10 mars 2021. Une chute mortelle de plus de 5 mètres. Le jour de ses 25 ans.

      « Quand le gendarme vous l’annonce, il parle d’un “accident”, comme on dit quand quelqu’un meurt sur la route », se rappelle douloureusement Laurent Millot, son père. La chute renvoie toujours d’abord l’idée d’une erreur d’attention, d’un déséquilibre. La faute à pas de chance. Et à la victime surtout – Alban n’a-t-il pas marché sur une plaque translucide qu’il savait fragile ?

      Ce n’est que quelque temps après que reviennent en mémoire ces petites phrases qui donnent à l’« accident » un autre sens. « J’avais eu Alban au téléphone une semaine avant. Il m’a dit que son travail était hyperdangereux, et qu’il allait s’acheter son propre harnais parce que celui fourni par la boîte était bas de gamme », raconte Véronique Millot, sa mère. Quand pour la rassurer il lui a dit : « Je fais ça seulement jusqu’à l’été », elle a répondu : « Te tue pas pour un boulot… »

      Inexpérimentés

      L’enquête, étoffée dans ce dossier, a mis en évidence une effarante liste de dysfonctionnements et d’infractions au code du travail de la PME qui l’employait, dont l’activité officiellement enregistrée (son code NAF ou APE) était « commerce de détail en quincaillerie, peintures ». Le seul technicien dûment diplômé avait quitté la société deux mois avant l’embauche d’Alban. Sur les vingt-cinq salariés, une dizaine de commerciaux et seulement trois équipes de deux poseurs, lesquels étaient en conséquence soumis à un rythme intense pour honorer les commandes.

      Avant sa mort, Alban et son collègue de 20 ans, et trois mois d’ancienneté seulement, étaient partis le lundi de Narbonne (Aude) pour un premier chantier en Charente, puis un autre en Ille-et-Vilaine, avant un troisième, le lendemain, dans les Côtes-d’Armor, et un ultime, le mercredi, en Ille-et-Villaine, où a eu lieu l’accident. Alban, seul à avoir le permis, avait conduit toute la route.

      Inexpérimentés, les deux hommes n’avaient reçu qu’une formation sommaire à la sécurité. Et, surtout, ne disposaient pas de harnais complets pour s’attacher, comme l’a constaté l’inspectrice du travail le jour du drame.

      « Méconnaissance totale » et « déconcertante » du dirigeant

      Sans matériel, ils ont loué sur place une échelle chez Kiloutou. « Combien pèse une plaque photovoltaïque ? », a demandé le président du tribunal correctionnel de Rennes, lors du procès en première instance. « Dix-huit kilos », a répondu le chef d’entreprise. « Il faut monter l’échelle avec le panneau sous le bras ? », s’est étonné le président. « Cela dépend du chantier. »

      Il sera démontré pendant l’enquête, puis à l’audience, la « méconnaissance totale » et « déconcertante » du dirigeant, commercial de formation, de la réglementation en vigueur sur le travail en hauteur comme sur les habilitations électriques. Il n’avait entrepris aucune démarche d’évaluation des risques. Et ce, alors que deux autres accidents non mortels avaient eu lieu peu de temps avant sur ses chantiers.

      Dans son jugement du 6 juin 2023, le tribunal a reconnu l’employeur – et non l’entreprise, déjà liquidée – coupable d’homicide involontaire, retenant la circonstance aggravante de « violation manifestement délibérée » d’une obligation de sécurité ou de prudence, « tant l’inobservation était inscrite dans ses habitudes ».

      Enjeux financiers

      Car ces négligences tragiques cachent aussi des enjeux financiers. Monter un échafaudage, c’est plusieurs heures perdues dans un planning serré, et un surcoût de 6 000 euros, qui aurait doublé le devis, a chiffré un ouvrier à l’audience. « En somme, notre fils est mort pour 6 000 euros », souligne Mme Millot.

      L’affaire résonne avec une autre, dans laquelle Eiffage Construction Gard et un sous-traitant ont été condamnés en première instance comme en appel lors des procès qui se sont tenus en mai 2021 et avril 2022, à Nîmes. Mickaël Beccavin, cordiste de 39 ans, a fait une chute mortelle le 6 mars 2018, alors qu’il assemblait des balcons sur les logements d’un chantier d’envergure. Pour une raison restée inexpliquée, une corde sur laquelle il était suspendu a été retrouvée sectionnée, trop courte de plusieurs mètres. Quand la défense de l’entreprise a plaidé la seule responsabilité de la victime, qui aurait mal vérifié son matériel, l’inspecteur du travail a proposé une autre analyse.

      « On peut vous expliquer que le cordiste doit faire attention, mais la question n’est pas que là. La question est : est-ce qu’on devait faire appel à des cordistes pour ce chantier ? », a expliqué Roland Migliore à la barre, en mai 2021. Car la législation n’autorise les travaux sur cordes, particulièrement accidentogènes, qu’en dernier recours : cette pratique n’est possible que si aucun autre dispositif de protection dite « collective » (échafaudage, nacelle…) n’est envisageable. « La protection collective protège le salarié indépendamment de ce qu’il peut faire lui. S’il s’attache mal, il est protégé, rappelle l’inspecteur du travail. Au contraire, si l’on choisit la protection individuelle, on fait tout reposer sur le salarié. »

      « Précipitation »

      Le recours à la corde était apparu à l’audience comme un choix de dernière minute, sur un chantier où « tout le monde était pressé ». L’inspecteur du travail avait alors souligné cet aspect : « Malheureusement, dans le BTP, les contraintes sur les délais de livraison poussent à la précipitation : on improvise, quitte à ne pas respecter le plan général de coordination. »

      Secrétaire CGT-Construction, bois et ameublement de Nouvelle-Aquitaine, Denis Boutineau n’en peut plus de compter les morts. « Très souvent, c’est lié à un manque de sécurité. Quand vous êtes en ville, regardez les gens qui travaillent sur les toits, il n’y a aucune protection ! Pourquoi ? Pour des raisons économiques ! » Il cite ainsi le cas d’un jeune couvreur passé à travers un toit Everite. « L’employeur avait fait deux devis ! Un avec la mise en sécurité, un sans ! Bien sûr, le second était moins cher. Lequel croyez-vous qu’a accepté le client ? »

      Caroline Dilly reste, elle aussi, hantée par un échange avec son fils Benjamin, 23 ans, quelque temps avant sa mort, le 28 février 2022. Couvreur lui aussi, il aurait chuté en revenant dans la nacelle après avoir remis une ardoise en place sur un toit. Il n’était pas titulaire du certificat d’aptitude à la conduite d’engins en sécurité (Caces), nécessaire à l’utilisation de cet engin. Et la nacelle était-elle adaptée pour réaliser ce chantier ? C’est ce que devra établir la procédure judiciaire, encore en cours.

      Mais avant de rejoindre cette entreprise, Benjamin avait été renvoyé par une autre, au bout de quinze jours. « Il avait refusé de monter sur un échafaudage qui n’était pas aux normes », raconte sa mère, qui s’entend encore lui faire la leçon : « Y a ce que t’apprends à l’école et y a la réalité du monde du travail ! » « Je m’en veux tellement d’avoir dit ça… J’ai pris conscience alors à quel point prendre des risques au travail était entré dans nos mœurs. Tout ça pour aller plus vite. Comment en est-on arrivés à ce que la rentabilité prime sur le travail bien fait, en sécurité ? », se désole-t-elle.

      « Quand on commence, on est prêt à tout accepter »

      Depuis qu’elle a rejoint le Collectif familles : stop à la mort au travail, elle est frappée par la jeunesse des victimes : « Quand on commence dans le métier, on n’ose pas toujours dire qu’on a peur. Au contraire, pour s’intégrer, on est prêt à tout accepter. »

      Alexis Prélat avait 22 ans quand il est mort électrocuté sur un chantier, le 5 juin 2020. Son père, Fabien, bout aujourd’hui d’une colère qui lui fait soulever des montagnes. Sans avocat, il a réussi à faire reconnaître par le pôle social du tribunal judiciaire de Périgueux la « faute inexcusable » de l’employeur.

      C’est-à-dire à démontrer que ce dernier avait connaissance du danger auquel Alexis a été exposé et n’a pas pris les mesures nécessaires pour l’en préserver. Le jeune homme est descendu dans une tranchée où était clairement identifiée, par un filet rouge, la présence d’un câble électrique. « Le préposé de l’employeur sous les ordres duquel travaillait la victime ce jour-là aurait dû avoir connaissance du danger », dit le jugement rendu le 11 mai 2023, qui liste des infractions relevées par l’inspecteur du travail, notamment l’« absence d’habilitation électrique » et l’« absence de transcription de l’ensemble des risques dans le document unique d’évaluation des risques ».

      Fabien Prélat relève également que, comme pour Alban Millot, le code APE de l’entreprise ne correspond pas à son activité réelle. Elle est identifiée comme « distribution de produits informatiques, bureautique et papeterie ». Il estime par ailleurs que le gérant, « de fait », n’est pas celui qui apparaît sur les documents officiels. « Bien sûr, ce n’est pas ça qui a directement causé la mort de mon fils. Mais si l’Etat contrôlait mieux les choses, ces gens-là n’auraient jamais pu s’installer », s’emporte-t-il.

      « Pas assez de contrôles de l’inspection du travail »

      Cheffe du pôle santé et sécurité à la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), syndicat patronal, et elle-même gestionnaire d’une PME de charpente et couverture dans le Puy-de-Dôme, Cécile Beaudonnat s’indigne de ces pratiques. « Ce sont des gens contre qui on lutte, explique-t-elle. On les repère quand leurs clients nous contactent, dépités, quand ils comprennent que l’entreprise qui leur a mal installé des panneaux solaires n’avait ni les techniciens qualifiés, ni l’assurance professionnelle décennale », explique-t-elle.

      Normalement, pour s’installer, il y a l’obligation d’avoir une formation professionnelle qualifiante homologuée (au moins un CAP ou un BEP) ou de faire valider une expérience de trois ans sous la supervision d’un professionnel. « Malheureusement, il n’y a pas assez de contrôles de l’inspection du travail », déplore-t-elle. Avant d’ajouter : « Pour nous, c’est avant tout au chef d’entreprise d’être exemplaire, sur le port des équipements de protection, en faisant ce qu’il faut pour former ses salariés et en attaquant chaque chantier par une démarche de prévention des risques. Nous sommes une entreprise familiale, on n’a aucune envie d’avoir un jour un décès à annoncer à une famille. »

      « Il y a une bataille à mener pour faire changer les mentalités. Y compris chez les ouvriers, pour qu’ils ne se mettent pas en danger pour faire gagner plus d’argent à l’entreprise ! Quand on voit les dégâts que ça fait sur les familles… », s’attriste Denis Boutineau.

      Les deux parents d’Alexis Prélat ont obtenu, chacun, 32 000 euros en réparation de leur préjudice moral, sa sœur 18 000 euros. Ils espèrent maintenant un procès en correctionnelle. « La meilleure façon de changer les choses, c’est d’obtenir des condamnations exemplaires », estime Fabien Prélat.

      Fait rare, l’employeur d’Alban Millot a, lui, été condamné en correctionnelle à trente-six mois de prison dont dix-huit ferme. Il a fait appel du jugement. « Avant le procès, j’avais la haine contre ce type, confie Laurent Millot. L’audience et, surtout, une sanction telle que celle-là m’ont fait redescendre. »

    • Accidents du travail : quand les machines mettent en péril la vie des salariés
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/08/accidents-du-travail-quand-les-machines-tuent_6215360_3234.html

      Dans l’industrie, le BTP ou l’agriculture, les accidents liés à l’utilisation de machines comptent parmi les plus graves et les plus mortels. Employeurs, fabricants et responsables de la maintenance se renvoient la faute.

      Lorsqu’il prend son poste, ce lundi 27 décembre 2021, cela fait déjà plusieurs mois que Pierrick Duchêne, 51 ans, peste contre la machine qu’il utilise. Après deux décennies dans l’agroalimentaire, il est, depuis cinq ans, conducteur de presse automatisée dans une agence Point P. de fabrication de parpaings, à Geneston (Loire-Atlantique). Depuis un an et demi, la bonne ambiance au boulot, cette fraternité du travail en équipe qu’il chérit tant, s’est peu à peu délitée. L’atmosphère est devenue plus pesante. La cadence, toujours plus infernale. Les objectifs de #productivité sont en hausse. Et ces #machines, donc, « toujours en panne », fulmine-t-il souvent auprès de sa femme, Claudine.

      Ce jour-là, il ne devait même pas travailler. Mais parce qu’il était du genre à « toujours aider et dépanner », dit Claudine, il a accepté de rogner un peu sur ses vacances pour participer à la journée de maintenance et de nettoyage des machines. Pierrick Duchêne a demandé à son fils qu’il se tienne prêt. Dès la fin de sa journée, à 15 heures, ils devaient aller à la déchetterie. Mais, vers 11 h 30, il est retrouvé inconscient, en arrêt cardiorespiratoire, écrasé sous une rectifieuse à parpaing. Dépêché sur place, le service mobile d’urgence et de réanimation fait repartir son cœur, qui s’arrête à nouveau dans l’ambulance. Pierrick Duchêne meurt à l’hôpital, le 2 janvier 2022.

      Son histoire fait tragiquement écho à des centaines d’autres, se produisant chaque année en France. En 2022, la Caisse nationale d’assurance-maladie a recensé 738 accidents du travail mortels dans le secteur privé, selon son rapport annuel publié en décembre 2023. 1 % d’entre eux sont liés au « risque machine » – auquel on peut ajouter les accidents liés à la « manutention mécanique », de l’ordre de 1 % également. Selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), qui répertorie plus précisément les incidents de ce type, les machines sont mises en cause dans 10 % à 15 % des accidents du travail ayant entraîné un arrêt supérieur ou égal à quatre jours, ce qui représente environ 55 000 accidents. Dont une vingtaine sont mortels chaque année.

      « La peur suppure de l’usine parce que l’usine au niveau le plus élémentaire, le plus perceptible, menace en permanence les hommes qu’elle utilise (…), ce sont nos propres outils qui nous menacent à la moindre inattention, ce sont les engrenages de la chaîne qui nous rappellent brutalement à l’ordre », écrivait Robert Linhart, dans L’Etabli (Editions de Minuit), en 1978. L’industrie, et notamment la métallurgie, est un secteur d’activité dans lequel les risques pour la santé des ouvriers sont amplifiés par l’utilisation d’outils et de machines. Les employés agricoles, les salariés de la chimie ou les travailleurs du BTP sont aussi très exposés. Sur le terrain, les services de l’inspection du travail font régulièrement état de la présence de machines dangereuses.

      « Aveuglement dysfonctionnel »

      Si leur fréquence baisse depuis les années 1990, ces accidents sont souvent les plus graves, avec des blessures importantes, et les procédures qui s’ensuivent sont extrêmement longues. La responsabilité peut être difficile à établir, car plusieurs acteurs sont en jeu : l’employeur, le fabricant de la machine, l’installateur, la maintenance. La plupart du temps, chacun se renvoie la faute. Comme si la machine permettait à tous de se dédouaner.

      « Le risque zéro n’existe pas », entend-on régulièrement au sujet des accidents du travail, qui plus est quand une machine est en cause. Pourtant, le dysfonctionnement brutal que personne ne pouvait anticiper, qui accréditerait la thèse d’une infortune létale, n’est quasiment jamais à l’œuvre. Au contraire, les défaillances des machines sont souvent connues de tous. « Il peut s’installer une sorte d’aveuglement dysfonctionnel, analyse Jorge Munoz, maître de conférences en sociologie à l’université de Bretagne occidentale. Le problème est tellement récurrent qu’il en devient normal. »

      Une situation qui hante encore les jours et les nuits de Delphine et de Franck Marais, les parents de Ludovic. Personne ne pouvait soupçonner que ce jeune apprenti barman de 19 ans mettait sa vie en péril en servant pintes et cafés derrière le comptoir d’une brasserie réputée de Tours. Mais, le 16 décembre 2019, quelques minutes avant de rentrer chez lui, à 23 h 45, sa tête est percutée par le monte-charge des poubelles.

      La machine fonctionnait depuis des mois, voire plusieurs années, avec les grilles de protection ouvertes. « Quelqu’un a désactivé la sécurité qui empêchait le monte-charge de démarrer ainsi, grilles ouvertes », raconte Franck, le père. Qui ? Un salarié, pour gagner du temps ? L’employeur, pour que ses salariés aillent plus vite ? Le responsable de la maintenance, à la demande de l’employeur ? Un oubli du technicien ? « On ne saura probablement jamais, mais, finalement, là n’est pas la question, estime l’avocate des parents, Marion Ménage. Ce qui compte, c’est que l’entreprise savait qu’il fonctionnait grilles ouvertes et qu’elle n’a rien fait. »

      « Il se sentait en danger »

      Sécurité désactivée, maintenance non assurée, prévention déconsidérée… Les mêmes logiques, les mêmes légèretés face à des machines dangereuses reviennent méthodiquement dans les récits, soulignant le caractère systémique de ces événements dramatiques. « Les dispositifs de sécurité ralentissent parfois le processus de travail et empêchent de tenir la cadence, analyse Jorge Munoz. On peut être tenté de défaire le mécanisme et, donc, de mettre en péril l’utilisateur. » C’est cette logique mortifère qui a été fatale à Flavien Bérard. Le jeune homme de 27 ans était sondeur pour la Société de maintenance pétrolière (SMP), une entreprise de forage et d’entretien de puits pétroliers, gaziers et de géothermie.

      D’abord employé sur un site dans le Gard, où il s’épanouit malgré les conditions de travail difficiles, Flavien Bérard est transféré après une semaine à Villemareuil, en Seine-et-Marne. Il se retrouve sur un chantier de forage pétrolier dont est propriétaire SMP, « les puits du patron », comme on surnomme le lieu. Industrie lourde, à l’ancienne, rythme en trois-huit, rendements à tout prix… Flavien est confronté à un milieu dur et peu accueillant. « Il nous a vite dit que c’était difficile, se souvient sa mère, Fabienne. Le gaillard de 1,84 mètre, plus de 80 kilos, corps de rugbyman, est pourtant du genre à tenir physiquement.

      « Il nous a surtout dit qu’il se sentait en danger, que les machines étaient dangereuses et qu’il avait des doutes sur la sécurité », déplore aujourd’hui Fabienne Bérard. Ses inquiétudes s’avèrent prémonitoires. Alors qu’il avait décidé de ne pas poursuivre sur le site une fois sa mission arrivée à son terme, le 5 mars 2022, vers 4 heures, une pièce métallique d’une trentaine de kilos se détache d’une machine de forage et percute Flavien à la tête, une quinzaine de mètres plus bas. Il meurt le lendemain, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.

      « On nous a tout de suite parlé d’une erreur humaine, avec une sécurité désactivée », explique le père de la victime, Laurent Bérard. Selon l’avocat des parents, Lionel Béthune de Moro, le rapport machine de l’expert judiciaire ferait état de « 373 non-conformités », dont 3 concerneraient le système responsable de l’accident. « Une sécurité essentielle a été désactivée, pour le rendement », ajoute-t-il. « On nous a même dit que ce n’était pas la première fois qu’il y avait un problème avec cette machine », renchérit Fabienne Bérard.

      Complexité des procédures

      Ces exemples posent la question de la #prévention et de la maintenance. « L’objectif, c’est que les entreprises voient celles-ci comme un profit et non comme un coût », affirme Jean-Christophe Blaise, expert de l’INRS. L’institut a justement pour mission de développer et de promouvoir une culture de prévention des accidents du travail au sein des entreprises. « Dans certains cas, elle peut être perçue comme quelque chose qui alourdit les processus, qui coûte plus cher, complète Jorge Munoz. Mais l’utilisation d’une machine nécessite une organisation spécifique. »

      D’autant qu’une politique de prévention se déploie sur le long terme et nécessite des actions régulières dans le temps. Les agents de l’INRS travaillent sur trois aspects pour éviter les drames autour des machines : les solutions techniques, l’organisation du travail et le levier humain (formation, compétences, etc.). « Un accident du travail est toujours multifactoriel et il faut agir sur tout à la fois, souligne M. Blaise. La clé, c’est la maintenance préventive : anticiper, prévoir plutôt que subir. »

      Les accidents du travail liés aux machines ont un autre point commun : la complexité des procédures qui s’ensuivent. Plus de deux ans après les faits, Claudine Duchêne ne connaît toujours pas les circonstances exactes de la mort de son mari. « Je sais juste que la machine n’aurait pas dû fonctionner en ce jour de maintenance, qu’il n’aurait pas dû y avoir d’électricité », assure-t-elle. L’enquête de la gendarmerie a été close en juillet 2022, celle de l’inspection du travail a été remise à la justice en juin 2023. Celle-ci révélerait « une faute accablante sur l’organisation de la journée de maintenance », précise Claudine Duchêne. Depuis, elle attend la décision du parquet de Nantes.

      Aux enquêtes de police et de l’inspection du travail peut s’ajouter une expertise judiciaire, ralentissant encore un peu plus la procédure, comme dans le cas de Flavien Bérard. « L’attente est longue et douloureuse pour les familles, souligne Me Béthune de Moro. Plus il y a d’intervenants, plus cela alourdit les choses, mais c’est toujours pour éclairer la situation, dans un souci de manifestation de la vérité. » La famille attend désormais d’éventuelles mises en examen et une ordonnance de renvoi dans l’année pour un procès en 2025.

      Après l’accident de Ludovic Marais, le monte-charge a été mis sous scellé jusqu’en mars 2023, une procédure indispensable mais qui allonge encore les délais. Cela a empêché l’intervention d’un expert judiciaire pendant plus de trois ans. « Le nouveau juge d’instruction a décidé de lever les scellés et une nouvelle expertise est en cours », confie Me Ménage. Le rapport pourrait arriver d’ici à l’été. Sachant que les avocats de la défense pourront éventuellement demander une contre-expertise. La brasserie, le patron, la tutrice du jeune apprenti, Otis (la société ayant installé le monte-charge) et un de ses techniciens chargé de la maintenance sont mis en examen pour « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence dans le cadre du travail ». Un procès pourrait avoir lieu fin 2024 ou en 2025. La fin d’un chemin de croix judiciaire pour qu’enfin le deuil soit possible.

    • Accidents du travail : les jeunes paient un lourd tribut
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/09/accidents-du-travail-les-jeunes-paient-un-lourd-tribut_6215566_3234.html

      Entre les entreprises peu scrupuleuses et la nécessité pour les jeunes de faire leurs preuves dans un monde du travail concurrentiel, les stagiaires, élèves de lycées professionnels ou apprentis sont les plus exposés aux risques professionnels.

      Quatre jours. L’unique expérience professionnelle de Jérémy Wasson n’aura pas duré plus longtemps. Le #stage d’observation de cet étudiant en première année à l’Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP) devait durer deux mois, dans l’entreprise Urbaine de travaux (filiale du géant du BTP Fayat). Le 28 mai 2020, il est envoyé seul sur le toit du chantier du centre de commandement unifié des lignes SNCF de l’Est parisien, à Pantin (Seine-Saint-Denis). A 13 h 30, il fait une chute en passant à travers une trémie de désenfumage – un trou laissé dans le sol en attente d’aménagement – mal protégée. Il meurt deux jours plus tard, à 21 ans.

      L’accident de Jérémy a laissé la grande école du bâtiment en état de choc. « C’est ce qui m’est arrivé de pire en trente ans d’enseignement supérieur », exprime Joël Cuny, directeur général de l’ESTP, directeur des formations à l’époque. La stupeur a laissé la place à de vibrants hommages. Un peu courts, toutefois… L’ESTP ne s’est pas portée partie civile au procès, regrette Frédéric Wasson, le père de Jérémy, qui souligne que « Fayat est l’entreprise marraine de la promo de [s]on fils… », ou que, dès 2021, Urbaine de travaux reprenait des dizaines de stagiaires issus de l’école.

      #Stagiaires, élèves de lycées professionnels en période de formation en milieu professionnel, #apprentis… Les jeunes paient un lourd tribut parmi les morts au travail : trente-six travailleurs de moins de 25 ans n’ont pas survécu à un accident du travail en 2022, selon le dernier bilan de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). C’est 29 % de plus qu’en 2019. Et encore cela ne porte que sur les salariés du régime général. La CNAM souligne aussi que, par rapport aux autres accidents du travail, il s’agit davantage d’accidents « classiques, c’est-à-dire hors malaises et suicides », et d’accidents routiers.

      « Irresponsabilité totale »

      L’inexpérience de ces jeunes, quand elle n’est pas compensée par un accompagnement renforcé, explique en partie cette surmortalité. Quelque 15 % des accidents graves et mortels surviennent au cours des trois premiers mois suivant l’embauche, et plus de la moitié des salariés de moins de 25 ans morts au travail avaient moins d’un an d’ancienneté dans le poste.

      Tom Le Duault a, lui, perdu la vie le lundi 25 octobre 2021. Cet étudiant en BTS technico-commercial entame alors son quatrième contrat court dans l’abattoir de LDC Bretagne, à Lanfains (Côtes-d’Armor). Sa mère y travaille depuis vingt-neuf ans, et il espère ainsi mettre un peu d’argent de côté. Comme lors de ses premières expériences, il est « à la découpe », où il s’occupe de mettre en boîte les volailles. Ce matin-là, un salarié est absent. Tom doit le remplacer dans le réfrigérateur où sont stockées les caisses de viande. Il est censé y empiler les boîtes avec un gerbeur, un appareil de levage.

      « Sur les dernières images de vidéosurveillance, on le voit entrer à 9 h 53. Il n’est jamais ressorti, et personne ne s’est inquiété de son absence », regrette Isabelle Le Duault, sa mère. Il est découvert à 10 h 45, asphyxié sous deux caisses de cuisses de volaille. Elle apprend la mort de son fils par hasard. « J’ai vu qu’il y avait plein de monde dehors. Une fille m’a dit qu’il y avait un accident grave, elle m’a dit de demander si ce n’était pas mon fils au responsable. Il m’a demandé : “C’est Tom comment ?” C’était bien lui… »

      Les conclusions des enquêtes de gendarmerie et de l’inspection du travail ont vite écarté une éventuelle responsabilité du jeune homme. Jean-Claude Le Duault, son père, en veut à l’entreprise. « Tom n’a pas voulu les décevoir, vu que sa mère travaillait là. Mais on ne met pas un gamin de 18 ans seul dans un atelier, une heure, sans vérifier, sur un gerbeur. Il ne connaît pas les dangers, les règles de sécurité. C’est une irresponsabilité totale, à tous les étages. »

      Manquements

      Dans un monde du travail concurrentiel, les jeunes se doivent de faire leurs preuves. A quel prix ? Selon une enquête du Centre d’études et de recherches sur les qualifications publiée en 2020, 59 % des jeunes sortant de la voie professionnelle sont exposés à des risques de blessures ou d’accidents. Or, dans le même temps, ils n’ont pas la même connaissance de leurs droits. Toujours dans cette étude, 42 % déclaraient ne pas avoir reçu de formation ou d’informationsur la santé et la sécurité à l’arrivée sur leur poste. C’est le cas de Tom Le Duault, qui n’avait même pas de fiche de poste. Comme son utilisation du gerbeur n’était pas prévue, il avait été formé sur le tas.

      « Il avait déjà travaillé avec un appareil de levage lors de son précédent contrat, et il s’était déjà blessé à la cheville, ce qui avait causé trois semaines d’arrêt, fulmine Ralph Blindauer, avocat de la famille. Il a été formé par un autre intérimaire. C’était une formation à l’utilisation, pas à la sécurité ! »

      A l’absence d’encadrement et de formation s’ajoutent d’autres manquements, détaillés lors du procès de l’entreprise au pénal : l’appareil était défaillant, ce qui a vraisemblablement causé l’accident, et les salariés de LDC avaient l’habitude d’empiler les caisses sur trois niveaux au lieu de deux, faute de place dans la chambre froide, ce qui est contraire aux règles de sécurité.

      Le rôle du tuteur est crucial

      LDC Bretagne a été condamné, en mai 2023, à une amende de 300 000 euros, tandis que l’ancien directeur de l’#usine – devenu, entre-temps, « chargé de mission » au sein de l’entreprise – a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Reconnaissant ses manquements, l’entreprise n’a pas fait appel, chose rare. La direction de cette grosse PME déclare que des mesures complémentaires ont été prises à la suite du décès de Tom, notamment un « plan de formation renforcé à la sécurité, des habilitations, une évaluation complète et approfondie des risques sur les différents postes, des audits par des cabinets indépendants ou le suivi d’indicateurs ».

      Un badge est désormais nécessaire pour se servir d’un gerbeur, ajoute Isabelle Le Duault. Elle a choisi de rester dans l’entreprise, mais à mi-temps. « Moi, je ne peux plus passer devant cette usine, ou même dans cette ville », renchérit son mari.

      En stage ou en apprentissage, le rôle du tuteur est crucial. Sur le chantier d’Urbaine de travaux, à Pantin, l’arrivée de Jérémy Wasson n’avait pas été anticipée. Le lundi matin, personne ne s’occupe de lui, car le chantier est en retard. Il ne reçoit rien d’autre qu’un livret d’accueil et un rendez-vous de quinze minutes pendant lequel on lui parle surtout des gestes barrières. « Jérémy s’est très vite interrogé sur la nature de son stage. Dès le premier jour, on lui a fait faire du marteau-piqueur, le mercredi soir, il trouvait ça fatigant et inintéressant. Ce soir-là, on a hésité à prévenir l’école… », raconte son père.

      Renforcer la formation à la sécurité

      La société Urbaine de travaux a été condamnée, en 2022, à 240 000 euros d’amende pour « homicide involontaire », et l’ingénieure en chef du chantier à 10 000 euros et deux ans de prison avec sursis. Cette décision du tribunal de Bobigny a confirmé les lourdes conclusions de l’inspection du travail, notamment la violation délibérée d’une obligation de #sécurité, l’absence d’encadrement et de formation de Jérémy et l’absence de #sécurisation de la trémie. L’entreprise a fait appel.

      Face à la violence de ces récits, qui concernent parfois des mineurs, le sujet a été érigé en axe prioritaire dans le plan santé au travail du gouvernement. Mais le choix du ministère du travail de publier deux mémentos qui mettent jeunes et entreprises sur le même plan, les invitant à « respecter toutes les consignes », peut étonner.

      Les écoles et centres de formation ont aussi un rôle à jouer pour renforcer la formation à la sécurité. En 2022, la CNAM a recensé plus de 1 million d’élèves et apprentis (CAP et bac professionnel) ayant reçu un enseignement spécifique en santé et sécurité au travail.

      Faciliter la mise en situation des adolescents

      A la suite du décès de Jérémy, l’ESTP a renforcé les enseignements – déjà obligatoires – sur la sécurité. Un élève ne peut se rendre en stage sans avoir obtenu une certification. « En cas de signalement, on fait un point avec les RH de l’entreprise, et si ça ne se résout pas, nous n’avons pas de scrupules à arrêter le stage. Mais je ne remets pas en cause la volonté des entreprises de créer un environnement de sécurité pour accueillir nos élèves », déclare Joël Cuny.

      Un argument difficile à entendre pour la famille de Jérémy Wasson… Car les #entreprises restent les premières responsables de la santé des jeunes sous leur responsabilité, comme du reste de leurs salariés. Le nombre d’apprentis a explosé ces dernières années, la réforme du lycée professionnel souhaite faciliter la mise en situation des adolescents.

      Par ailleurs, le gouvernement a annoncé l’obligation pour les élèves de 2de générale et technologique, dès 2024, d’effectuer un stage en entreprise ou en association de deux semaines, semblable au stage de 3e. La question ne s’est jamais autant posée : les employeurs mettront-ils les moyens pour protéger tous ces jeunes ?

      #apprentissage

    • Avec la sous-traitance, des accidents du travail en cascade, Anne Rodier
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/02/10/avec-la-sous-traitance-des-accidents-du-travail-en-cascade_6215798_3234.html

      Pression économique des donneurs d’ordre, délais resserrés, manque de prévention… Les salariés des entreprises en sous-traitance, en particulier sur les chantiers et dans le nettoyage, sont plus exposés aux accidents du travail. Surtout lorsqu’ils sont #sans-papiers.

      https://justpaste.it/axscq

      #sous-traitance

  • Données COVID eaux usées en ligne | Z8PO / mammouth | 25.11.23

    https://z8po.github.io/covid-wasted-water-france

    National - Rouen - Rennes - Orleans - Nantes - Nancy - Marseille - Pau - Grenoble - Paris - Lille - Toulouse - Dijon

    Le dispositif national de surveillance des eaux usées - SUM’Eau - a été initié sous l’impulsion de la direction générale de la santé et de la direction de l’eau et de la biodiversité avec l’appui technique et scientifique des agences sanitaires. La surveillance des eaux usées poursuit deux objectifs, qui sont de détecter précocement la présence du génome du SARS-CoV-2 en population générale et de suivre les tendances de la circulation virale au sein de la population.

    Ces données sont actualisées à fréquence hebdomadaire à partir de Datagouv.

    Fait par un droïde protocolaire car « Personne aurait pu prédire que [...] Et je ne laisserai personne dire que nous avons manqué à [...] » voulait en fait dire 200k décès évitables.

    https://github.com/z8po/z8po.github.io

    https://framapiaf.org/@mushroom/111472143887008948

  • En Loire-Atlantique, parents et scientifiques enquêtent sur les cancers des enfants
    https://reporterre.net/En-Loire-Atlantique-parents-et-scientifiques-enquetent-sur-les-cancers-d

    Pourquoi tant d’#enfants sont touchés par un #cancer sur le secteur de #Sainte-Pazanne en Loire-Atlantique ? Voilà quatre ans que le collectif Stop aux cancers de nos enfants (#SCE) se bat pour comprendre, enfin, la cause de ces cancers pédiatriques : il en a comptabilisé 25 depuis 2015, qui ont abouti à la mort de 7 enfants. Nouvelle étape dans leur lutte : ils ont propulsé la création de l’#Institut_citoyen de recherche et de prévention en santé environnementale, inauguré hier.

    Cet organisme regroupe des citoyens mais aussi des scientifiques — une dizaine de chercheurs et de praticiens de santé reconnus — et se donne deux missions : trouver la cause des cancers en étudiant les polluants locaux, et sensibiliser les élus et la population. Dans la ligne de mire du collectif : les #perturbateurs_endocriniens et les #pesticides que l’on retrouve dans l’#eau ou l’#air des #salles_de_classe, ainsi que les #ondes_électromagnétiques. Ces données existent déjà — et seront complétées par celles recueillies par des habitants — mais « n’ont jamais été intégrées dans une analyse géographique et temporelle », dénonce Laurence Huc, directrice de recherche pour l’Inrae et membre du conseil scientifique du nouvel institut. Celui-ci se penchera notamment sur les effets de la multi-exposition.

    • Quand SPF jette l’éponge et fait perdre beaucoup de temps et de moyens à une véritable activité de recherche :

      Après deux années de surveillance sur le secteur, Santé publique France publie un point de situation épidémiologique, dont les résultats montrent que :

      Au 1er octobre 2022, 19 enfants de moins de 18 ans ont été diagnostiqués sur le secteur des 7 communes (Machecoul-Saint-Même, Port-Saint-Père, Sainte-Pazanne, Rouans, Saint-Hilaire-de-Chaléons, Saint-Mars-de -Coutais, Villeneuve-en-Retz) entre 2015 et septembre 2022. La date du diagnostic du dernier cas notifié remonte à juillet 2021 ;
      La situation locale est considérée comme globalement stable d’un point de vue épidémiologique par rapport aux conclusions de l’investigation de 2019-2020 ;
      La poursuite de cette surveillance renforcée, initialement prévue pour 3 ans, sera évaluée en fin d’année 2023.

      Santé publique France poursuit sa contribution à la recherche : un état des lieux non exhaustif des travaux en cours sur les liens entre facteurs environnementaux et cancers pédiatriques en France est présenté dans le document ainsi qu’une synthèse de l’état des connaissances sur les facteurs de risque des cancers pédiatriques (rédigé par le Registre national des cancers pédiatriques).

      https://www.santepubliquefrance.fr/regions/pays-de-la-loire/articles/cas-groupes-de-cancers-pediatriques-communes-de-loire-atlantique

    • Communiqué de l’association de parents de Sainte-Pazanne :

      https://stopauxcancersdenosenfants.fr/presentation/cluster-cancers-pediatriques

      TABLEAUX DE RECENSEMENT

      Nos 25 enfants sont atteints de types de cancers différents, des hémopathies malignes et des tumeurs osseuses.

      Les Hémopathies malignes : Leucémie Aigüe Lymphoblastique ( LAL) de type B, LAL de type T, lymphome immature, lymphome de Burkitt, lymphome de Hodgkin…Les Tumeurs osseuses : Sarcome D’Ewing (os), Tumeurs cérébrales (Médulloblastome, GITC…) Tumeur endocrine, Sarcome des tissus mous …
      L’agence sanitaire de référence, Santé Publique France (SPF), n’a retenu que 13 enfants pour l’étude épidémiologique puis finalement 11 enfants pour le taux d’incidence lors de leurs conclusions de novembre 2019. SPF annonce près d’un an plus tard, en septembre 2020 qu’il n’y a finalement plus de cluster alors même que le nombre d’enfant atteint de cancer augmente.

  • SPF / Covid : fin de la publication des données d’incidence hospi ?

    https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-hospitalieres-relatives-a-lepidemie-de-covid-19

    04/04/2023
    Suite aux adaptations des consignes de saisie des données observées par les établissements de santé, Santé publique France publie fait évoluer sa restitution des indicateurs de la surveillance hospitalière de COVID-19 issus de SIVIC tel que :

    – sont suspendus les indicateurs calculés par date de déclaration
    – sont maintenus les indicateurs calculés par date d’admission à un rythme bihebdomadaire, les mardi et vendredi.

    Les ressources toujours actualisées :
    – covid_hosp_txad_fra
    – covid_hosp_ad_age
    – covid_hosp_txad_reg
    – covid_hosp_txad_age_fra

    et sinon sur https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-chiffres-cles-et-evolution-de-la-covid-19-en-france-

    Suite aux adaptations des consignes de saisie des données observées par les établissements de santé, Santé publique France actualise désormais les indicateurs de surveillance hospitalière issus de SIVIC à un rythme bihebdomadaire, les mardi et vendredi.

  • Thread by C_A_Gustave on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1619421520631300096.html

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    L’INSEE a actualisé les données de mortalité, avec l’année 2022 complète.
    Cela me permet de mettre à jour un précédent thread et de revoir les estimations faites...
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6206305
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    Les données de mortalité (et excès de mortalité) sont précieuses en cette période de pandémie car :
    A) Aucun pays ne peut documenter la totalité de ses cas de CoVID, et donc des décès qui en découlent
    B) Les définitions des décès CoVID varient+++ dans le temps et entre pays
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    Il en résulte une SOUS-estimation importante de la mortalité réellement induite par la pandémie.
    Le décompte officiel est à ~6,8 millions de décès depuis 2020, alors que l’excès de mortalité constaté sur la même période varie de 16,6 à 29,9 millions
    economist.com/graphic-detail… Image
    The pandemic’s true death toll
    Our daily estimate of excess deaths around the world
    https://www.economist.com/graphic-detail/coronavirus-excess-deaths-estimates
    4/41
    Encore récemment, avec l’exemple de la Chine, l’OMS rappelait le handicap de définitions trop restrictives des décès CoVID, et l’importance de suivre l’excès de mortalité pour évaluer l’impact réel de cet aspect le plus sévère de la pandémie
    bbc.com/news/world-asi… ImageImage
    China Covid : WHO warns about under-representing Covid deaths
    The health body says it is worried about the risk to life and again urges Beijing for better data.
    https://www.bbc.com/news/world-asia-china-64167052
    5/41
    Ou encore plus récemment quand le directeur de l’OMS rappelait le bilan des 8 dernières semaines (>170000 décès recensés), en précisant que la réalité était très supérieure
    who.int/publications/m… Image
    Virtual Press conference on global health issues transcript - 24 January 2023
    CL Christian Lindmeier TAG Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus HB Dr Hanan Balkhy JH Dr Joachim Hombach MK Dr Maria Van Kerkhove MR Dr Mike Ryan TA Dr Tim Armstrong BG Belisa Godinho HE Helen Bransw…
    https://www.who.int/publications/m/item/virtual-press-conference-on-global-health-issues-transcript---24-january-2023
    6/41
    A cela s’ajoute le débat sans fin sur « mort DU ou mort AVEC le CoVID ».
    Exemple d’un patient diabétique (maladie chronique), qui contracte la CoVID, décompense son diabète (acidose sévère, coma hyperosmolaire, défaillance multiviscérale...), et décède...
    7/41
    Est-il mort « du CoVID » ou bien « avec le CoVID » ?
    Il vivait avec son diabète depuis plusieurs années. Sa route n’a pris fin qu’au moment où il a rencontré SARS-CoV-2.
    Certains diront « mais s’il n’était pas diabétique, il ne serait pas mort à ce moment »...
    8/41
    Mais s’il n’avait pas rencontré SARS-CoV-2, il ne serait pas mort non plus à ce moment, et aurait continué à vivre avec son diabète, comme il le faisait depuis de nombreuses années...
    9/41
    Il y a donc un choix à faire pour la cause du décès, et ce choix varie+++ d’un pays à l’autre, d’une période à l’autre, mais aussi d’un praticien à l’autre...
    L’excès de mortalité est beaucoup moins subjectif et moins sujet aux biais de ce genre...
    10/41
    Cependant, d’autres problèmes se posent avec la méthode de l’excès de mortalité.
    Tout d’abord, cet excès ne représente que ce qui dépasse d’un niveau de référence.
    On peut donc sous-estimer la mortalité spécifique totale d’une cause de mortalité donnée
    11/41
    Ensuite, le niveau de référence peut varier++ selon les sources.
    Parfois, mortalité observée durant l’année qui a précédé le début de la pandémie.
    Parfois une moyenne sur plusieurs années précédentes +/- associée à une projection si les conditions restaient inchangées...
    12/41
    Parfois il inclut les années pandémiques.
    Cas du UK 🇬🇧 qui inclut 2021 dans le niveau de référence de mortalité.
    Ceci conduit à inclure une partie de la surmortalité++ de la pandémie, et donc à SOUS-estimer la surmortalité des années suivantes
    ons.gov.uk/peoplepopulati… Image
    https://www.ons.gov.uk/peoplepopulationandcommunity/birthsdeathsandmarriages/deaths/bulletins/monthlymortalityanalysisenglandandwales/november2022#excess-mortality-in-england-and-wales
    13/41
    En France, on a tout d’abord les données INSEE comparées à l’année 2019.
    La comparaison « brute » ne tient pas compte de l’évolution démographique, et donc de l’évolution « attendue » des décès.
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6206305#graphique-figure2
    14/41
    Sur les données consignées par l’INSEE, on remarque que 2020 🔴 a été associée à une surmortalité massive par rapport à 2019 🔵.
    Mais on note que 2021 🟡 et 2022 🟣 suivent une tendance similaire et sont même > à 2020... ImageImage
    15/41
    La répartition de cette surmortalité sur l’année 2022 est assez évocatrice, puisqu’elle est divisée en 5 vagues, qu’on peut superposer aux 5 vagues de CoVID de l’année 2022.
    La concordance est indiscutable 🤷‍♂️ ImageImage
    16/41
    Comme en 2021, on observe à nouveau une importante SURmortalité en 2022, avec des vagues d’excès parfaitement superposables aux vagues de CoVID.
    Mais quelle est l’ampleur de cet excès ?
    Il faut se pencher sur l’évolution ATTENDUE en l’absence de pandémie...
    17/41
    3 facteurs entrent notamment en jeu :
    A) La démographie.
    L’évolution de la répartition des âges (vieillissement de la population), ainsi que du nombre d’habitants, tend à faire ↗️ lentement la mortalité année après année, indépendamment de tout autre facteur...
    18/41
    B) Les quotients de mortalité.
    Ils tendent au contraire à ↘️ d’année en année, sous l’impulsion des progrès de la médecine, de l’hygiène, de niveau socio-économique...
    Cela tend à faire ↘️ la mortalité attendue...
    19/41
    C) « L’effet moisson ».
    La pandémie induit des décès précoces. Or on ne meurt qu’une seule fois. Ces décès qui surviennent plus précocement en raison de la pandémie, son autant de décès qui ne surviendront pas au moment où ils étaient « attendus »...
    20/41
    Il en résulte donc une évolution de mortalité « attendue » (hors pandémie), qu’on peut alors retrancher à la mortalité « observée », et en déduire l’excès de mortalité induit par la pandémie
    insee.fr/fr/statistique… Image
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6445335
    21/41
    En l’occurrence pour 2020, l’INSEE avait calculé une ↗️ de mortalité ATTENDUE (hors pandémie) de +9000 décès :
    +14000 par vieillissement de la population
    +1600 pour le jour supplémentaire en février
    –6900 par évolution des quotients de mortalité Image
    22/41
    Au lieu des +9000 décès attendus, nous avons observé, malgré la lutte contre la transmission de SARS-CoV-2, un excès de +46700 décès !
    Ceci est < au total des décès CoVID car c’est uniquement ce qui « dépasse » du niveau habituel de mortalité... Image
    23/41
    En 2021, avec la même méthode, l’INSEE attendait un excès de +9300 décès par rapport à 2019 :
    +23100 par vieillissement de la population
    – 13800 par évolution des quotients de mortalité.
    En réalité, on a observé un excès +39100 décès ! ImageImage
    24/41
    Pour l’anecdote, dans un précédent thread j’avais été un peu plus « optimiste » que l’INSEE, car avec la tendance des années AVANT pandémie, j’arrivais à un nombre de décès attendus en 2021 > à celui de l’INSEE, et donc un excès de mortalité < à celui de l’INSEE 🔽 ImageImage
    25/41
    Qu’en est-il pour 2022 ?
    Les données 2022 ne sont pas encore consolidées.
    De plus, l’analyse par l’INSEE ne sera pas publiée avant le printemps 2023 car elle nécessite une analyse démographique étendue pour calculer les décès attendus...
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6445335
    26/41
    Ce que je vais faire ci-après, est donc uniquement une estimation/approximation.
    Comme évoqué précédemment, pour l’année 2021, mon estimation était un peu trop « optimiste » avec un excès de mortalité à ~+25000, quand le vrai excès INSEE était finalement à +39100 😅
    27/41
    Comment faire l’estimation pour 2022 ?
    Tout d’abord, reprendre les données de mortalité cumulée pour 2022.
    L’INSEE recense 673637 décès en 2022.
    Il s’agit là des décès OBSERVÉS ; ceci inclut donc l’excès de mortalité 2022 dû à la pandémie (qu’on cherche à calculer)... Image
    28/41
    On peut alors reporter ce cumul des décès observés en 2022 🔴, sur le graphe INSEE qui compare les décès observés 🔵, avec les décès attendus (hors pandémie) 🟢...
    insee.fr/fr/statistique… Image
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/6445335
    29/41
    Ensuite, il nous faut estimer les décès attendus pour 2022 (hors impact de la pandémie).
    L’extrapolation linéaire à partir des données INSEE de 2010 à 2021 donne la tendance usuelle (hors pandémie), et aboutit à 628982 décès attendus en 2022.
    Cf. point 🟢 foncé Image
    30/41
    On peut donc estimer la surmortalité 2022 à :
    673637 - 628982 = +44655 décès en excès !
    C’est quasiment la même surmortalité qu’en 2020 !
    Toujours nettement ↗️ par rapport à ce qu’on observerait sans la CoVID.
    Cet écart est de plus apparu/persistant avec la pandémie 🤷‍♂️ Image
    31/41
    Pourquoi ?
    Certains évoquent la canicule de l’été 2022.
    Plusieurs problèmes avec cette hypothèse.
    Tout d’abord, les autorités ne lui attribuent que 2800 décès en excès (2000 à 3500), ce qui
    n’explique pas le gap majeur à +44655.
    H/T @Panda31808732
    Bulletin de santé publique canicule. Bilan été 2022.
    Bulletin de santé publique canicule. Bilan été 2022.
    https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/climat/fortes-chaleurs-canicule/documents/bulletin-national/bulletin-de-sante-publique-canicule.-bilan-ete-2022
    32/41
    De plus, comment peut-on penser que la canicule de 2003, plus intense et plus durable, sans
    « plan canicule », ait fait 19000 morts ; et que la canicule 2022, moins intense et moins
    durable, avec un « plan canicule », puisse en faire >2x plus ? 🤷‍♂️
    meteofrance.com/actualites-et-… Image
    https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/canicule-intense-et-durable-de-juillet-2022-que-faut-il-retenir
    33/41
    On ne peut pas négliger l’impact de la CoVID durant l’été 2022, puisque la vague estivale
    2022 (BA.5) est :
    A) Synchrone avec la vague de surmortalité
    B) Nettement plus massive que les vagues de 2020/2021 en termes de contaminations 🤷‍♂️
    ImageImage
    34/41
    Ne pas oublier que si Delta pouvait avoir un « excès » de virulence par rapport au variant
    originel, Omicron n’est pas devenu « non-virulent ».
    Il a la même virulence que le SARS-CoV-2 qui a conduit le monde au confinement en 2020
    Cf. tweets 20 à 23 🔽
    Unroll available on Thread Reader
    35/41
    Or contrairement à 2020 ou 2021, l’année 2022 a été caractérisée par la diffusion du lignage
    Omicron, doté d’un échappement immunitaire ↗, et associé à une transmissibilité ↗↗↗.
    2022 a donc connu une prévalence d’infections 🟡 beaucoup plus élevée que 2020 ou 2021 Image
    36/41
    Ainsi, la ↘↘ de létalité obtenue via la vaccination, a été +/- « rongée » par la ↗↗ des
    contaminations.
    Au bilan, il en résulte une mortalité qui ne change pas beaucoup. 🤷‍♂️
    Sans compter que l’adhésion aux rappels vaccinaux a ↘↘ malgré leur nécessité.
    37/41
    En clair, il faut bien plus d’infections pour atteindre le même nombre de morts. Cela permet
    de rouvrir pleinement l’activité économique (fin des restrictions).
    Par contre, comme on laisse les infections ↗↗↗, toujours autant de vies sont perdues
    chaque année.
    38/41
    Le dépistage des infections par SARS-CoV-2 a ↘↘↘ en 2022, rendant le recensement des
    décès induits par la CoVID beaucoup moins exhaustif.
    Or sans test, il est impossible de classer un décès dans la catégorie CoVID (définition étiologique) 🤷‍♂️
    39/41
    C’est le « nouveau normal », qui va mécaniquement impacter l’espérance et qualité de vie dans
    les pays similaires à la France.
    Je rappelle que le titre du rapport 2022 de la DREES ne portait que sur les données allant
    jusqu’à 2019 🤡
    40/41
    Il faut également bien comprendre que nous sommes actuellement dans une période
    « favorable » ou « protégée » car :
    A) Les primo-vaccinations sont encore +/- récentes
    B) Pas encore de variant totalement résistant à l’immunité acquise
    C) Pas de variant à virulence ↗↗
    41/41
    Le bilan de nette surmortalité qu’on observe toujours en 2022 est donc un résultat en
    conditions « favorables » !
    La pandémie est peut-être finie dans votre esprit car vous l’associez aux « restrictions », mais
    son impact sur nos vies ne fait que commencer.

    • • •

    https://threadreaderapp.com/thread/1619421520631300096.html
    https://twitter.com/C_A_Gustave/status/1619421520631300096

  • Santé. Covid-19 : pourquoi une telle #surmortalité cet hiver en France et en Europe ?
    https://www.leprogres.fr/sante/2023/01/25/covid-19-pourquoi-une-telle-surmortalite-cet-hiver-en-france-et-en-europe


    #covid

    Si on prend les chiffres pour la France, on a eu 65000 décès du Covid-19 en 2020, avec une surmortalité à peu près équivalente. Cette année-là, avec les confinements, d’autres « sources » de décès avaient aussi diminué, comme la mortalité routière. En 2021, on a encore 60000 décès du Covid-19, donc toujours un peu au-dessus de 10% de surmortalité. En 2022, on avait espéré une baisse drastique de la mortalité grâce à la vaccination. En fait, on a eu une baisse drastique de la létalité : pour un même nombre de cas, on a eu 5 à 8 fois moins de morts. Sauf qu’en parallèle, on a eu 5 à 8 fois plus de contaminations. Donc la mortalité n’a pas beaucoup baissé. On observe la même chose ailleurs en Europe, et encore plus fortement dans les pays de l’est du continent. Et c’est pareil aux États-Unis, par exemple.

  • Autodéfense sanitaire : pourquoi et comment – STAA CNT-SO
    https://cnt-so.org/staa/2022/12/13/autodefense-sanitaire-pourquoi-et-comment

    La pandémie de covid19 n’est pas terminée, il est de notre responsabilité collective de nous protéger les unes les autres et d’assurer que nos réunions sont accessibles à toutes et tous, en particulier aux personnes fragiles, que la fin de l’obligation du port du masque exclut de fait des espaces publics. D’ailleurs, si certaines parties de la population sont plus à risques que d’autres de développer une forme grave de la maladie, le SARSCoV2 est un pathogène dont les conséquences à long terme sont encore méconnues mais qui peuvent toucher très largement la population, qu’elle soit ou non « fragile ». En effet, on évalue qu’environ 30% des infections au SARSCoV2 occasionnent des « covids longs », terme désignant l’ensemble de séquelles à long terme après la contamination et qui incluent des troubles cardiaques, vasculaires et neurologiques. On estime qu’environ deux millions de personnes en souffriraient rien qu’en France.

    • c’était possible de ne pas écrire

      30% des infections au SARSCoV2 occasionnent des « covids longs »

      alors que dans l’état actuel des connaissances c’est évalué entre 6 et 20%, avec un poids moyen à 10. comme si 10%, avec des réinfection, ça ne suffisait pas...

      #bourrins

      [la vaccination] ne peut pas être utilisé seul car [elle] n’empêche pas [ou plutôt : que partiellement] la transmission du virus et que son efficacité est limitée sur les covids longs.

      enfin, sinon, oui, pas mal, à part l’absence d’évocation du caractère social, à part les peu valides, c’est les prolos qui sont en première ligne. un point de vue parcellaire ("nos évenements") plus qu’un point de vue de classe qui puisse être défendu plus largement (au travail ! à l’école ! dans les transports !), faire l’objet d’une intervention politique et pas d’une règle de milieu (militant). ça reste petit bras.

    • Avec ce goût de l’autorité cinglante, @monolecte, fallait faire prof.

      Il y a une étude française qui évalue à 30% la part des covid longs parmi les covidés et la conclusion du com de presse qui l’annonce dit ceci :

      Les résultats de l’étude doivent toutefois être interprétés avec prudence. Bien que la méthode permette d’assurer la représentativité de l’échantillon, les résultats reposent sur un échantillon constitué de volontaires recrutés à partir d’un panel. La proportion déclarée de personnes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 est toutefois comparable à celle estimée par les systèmes de surveillance. Ce travail se poursuivra avec une seconde étude sur un échantillon aléatoire en population générale, afin de produire des estimations plus robustes (...)

      https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2022/publication-des-premiers-resultats-sur-la-prevalence-des-affecti

      La France commence tout juste à faire mine de s’intéresser au covid long tandis que des études plus nombreuses sont faites en Angleterre, où là, évidemment, les estimations varient. Ce n’est pas être à jour que de se fonder sur la dernière étude parue. Faut pas confondre avec un système d’exploitation ou le denier gadget à modernisation obligée.

      Les gens qui savent que c’est 30% se font plaisir. Ils savent.
      Mais la réalité c’est qu’on ne sait pas, que ça semble important, énorme même au regard du nombre de contaminations, suffisamment important pour inquiéter et devoir faire l’objet de communications publiques claires (et contraindre à un minimum de RDR qu’on ne voit toujours pas venir), depuis la médecine de ville au ras du terrain jusqu’aux machines médiatiques. Quitte à citer des fourchettes. Balancer un chiffre, c’est prendre les gens pour des imbéciles.

      Par ailleurs, que ce soit un syndrome très extensif est manifeste. Même en en restant à une évaluation disons « basse » de 10%, si ne serait-ce que la moitié de ces 10% étaient en arrêt de travail (pour épuisement, incapacité, ou quoi que ce soit, puisque les covid longs ne sont pas évidents à faire reconnaître) il me semble que l’on en aurait entendu parler. Où sont les ouin-ouins patronaux bien de chez nous à ce sujet ? Est-ce que ça serait pas de nature, si ça se produisait, à faire dire quelque chose à des syndicats qui ne sont pas juste intéressés par leur milieu militant comme notre trop aimable CNT ?

  • Bulletin épidémiologique bronchiolite, semaine 40. Saison 2022-2023.
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/bronchiolite/documents/bulletin-national/bulletin-epidemiologique-bronchiolite-semaine-40.-saison-2022-20
    La bronchiolite du turfu , comme dirait ma fille, a déjà totalement saturé les urgences et les réas pédiatriques en Ile-de-France.


    Pour les mal-comprenants  : la bronchiolite est un SYNDROME, l’étiologie peut être, notamment, le VRS ou SarsCov2.

    Points clés

    Poursuite de l’augmentation des indicateurs de surveillance de la bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans
    Passage en phase épidémique dans les régions Hauts-de-France, Ile-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie
    Passage en phase pré-épidémique dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Guadeloupe, Guyane, Martinique, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur

  • L’affection post-COVID-19 (appelée aussi COVID long) en France. Point au 21 juillet 2022.
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/enquetes-etudes/l-affection-post-covid-19-appelee-aussi-covid-long-en-france.-po

    • 4 % des répondants d’un panel de volontaires adultes résidant en France métropolitaine présentent les critères d’une affection post-COVID-19 selon la définition consensuelle de l’OMS, qui requiert au moins trois mois de délai depuis l’infection, soit 30 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 plus de trois mois auparavant. Cela correspondrait à 2,06 millions de personnes de plus de 18 ans concernées dans la population française début avril 2022.

    […]

    • La prévalence de l’affection post-COVID-19 diminuait avec le temps écoulé depuis l’infection par le SARS-CoV-2 mais plus de 20 % des personnes ayant eu une infection par le SARS-CoV-2 présentaient encore les critères d’une affection post-COVID-19 18 mois après l’infection.

    • Et là c’est Santé Publique France…

      À quel moment le fait qu’une personne sur 5 ayant fait un Covid souffre encore d’un Covid long un an et demi plus tard, ça devient un vrai sujet de préoccupation ?

      À quel moment le fait que ça risque de se transformer en maladie longue dans un tiers des cas (et en maladie chronique pour un cas sur cinq) ça va un tout petit peu inquiéter les gens ?

    • « C’est la vie ».

      Comme les cancers, la pollution sonore et respiratoire... on doit faire avec, car « c’est la vie ».

      Mais par contre, faut lutter contre la 5G et Linky, le masque qui rend fou et le vaccin qui estropie et qui tue, les chemtrails qui nous tombent sur la tête et les pédosatanistes qui enlèvent et violent les enfants, et surtout, faire comme si le virus n’existait pas. Et pour ceux qui feraient le pari pascalien que le virus pourrait exister, il faudrait le soigner avec des antibiotiques et du zinc.

      Comme le dit Ellen sur Twitter, on est entouré de crétins auto-satisfaits choyés par ceux qui sont au pouvoir. Comment pourrait-on s’en sortir à court, moyen ou long terme ?

    • Je ne sais pas comment formuler ça sans dire une horreur, mais je me demande même si l’argumentaire sur les immunodéprimés, les vieux, les fragiles, qu’il faudrait « continuer » à protéger, ne devient pas contre-productif à la longue.

      Parce qu’on est clairement arrivés au point où les gens acceptent une posture eugéniste et validiste de plus en plus explicite (hier encore sur touiteur : hé pauvre conne, si tu te sais immunodéprimée, t’as qu’à pas prendre le bus, plutôt que de faire chier les gens normaux), basée sur l’idée que c’est ni eux ni leurs enfants qui vont crever de ce truc. Par contre le fait que 30% de la population (surtout active, plutôt jeune) fait une maladie longue après un Covid, pas juste un gros rhume, ça devrait leur parler, non ? (Non ?)

      Et d’un point de vue purement macronard, à quel moment ces gens se demandent qui paie pour ces frais médicaux de longue durée ? Comment les entreprises font avec des employés qui fonctionnent à moitié ? Ta boîte trop sympa elle te fait un cluster trop sympa parce qu’on se fait la bise sans masque, et derrière tu as un tiers des employé·es qui traînent la patte pendant des mois, ça se gère comment ?

    • Il y a déjà épidémie de diabètes et de maladies cardio-vasculaires, et c’est déjà chacun pour sa gueule.

      Là en dessous, j’ai la crèche, y-a des gamins et des adultes qui toussent, et personne ne porte de masque ni ne se demande si ça ne va pas se transmettre par hasard. Mieux, ils arrosent les gamins pour pas qu’ils prennent chaud, le gamin qui tousse des glaires aussi.

      C’est « naturel » d’être malade en été, désormais et d’ailleurs, ça n’existe pas les maladies en été.

    • Je ne sais pas non plus, et c’est l’aspect qui me déprime épouvantablement depuis le début de l’épidémie, parce qu’une des choses qui m’a permis de survivre jusqu’à mon âge avancé de 52 ans, c’est d’avoir fait le choix très conscient autour de 25 ans de refuser toute forme de misanthropie. Et que là c’est tout de même vachement dur…

      Pour aller dans « le bon sens », je me dis que l’imposition de ce discours fascisant n’est pas devenu majoritaire du jour au lendemain : malgré la tentation initiale du Grand Barrington, nos dirigeants ont tout de même bien été obligés de recourir à deux confinements, puis de maintenir des mesures sanitaires relativement longtemps.

      En France, je pense qu’il a fallu le « pari » monstrueux de Macron de novembre à mai 2021 de ne rien faire, avec son matraquage politique/médiatique quotidien pour faire accepter le discours eugéniste. On a tout de même dû recourir à des mises en scène indignes d’une démocratie libérale pour arriver à imposer cette gestion validiste de l’épidémie (notamment : le Guide suprême qui connaît mieux la science que les scientifiques, le Guide suprême qui impose sa vision aux experts, le Guide suprême qui ordonne au Conseil scientifique de fermer sa gueule, les odes ridicules des ministres à leur Guide suprême bien-aimé…).

    • En fait on EST dans un zeitgeist fasciste. Et depuis un moment. 20 ans, je dirais, à la louche. Je précise tout de suite que ce n’est PAS du fascisme, mais plutôt un truc ressemblant au régime de Franco ou Salazar. Mais comme j’ai la flemme de faire des periphrases, j’emploierais le mot fascisme.

      On est dans du 50 % fascisme en permanence. 42 % à la présidentielle, quand même. Aux USA, trump a zéro chance de se faire élire au prochain tour ? Euh, non... Au Brésil ? En Italie ? Sans compter ceux qui sont déjà fermement en place, y compris dans l’UE.
      A un moment, il faut arrêter de se raconter des histoires. L’eugénisme ? Mais putain, il faut vraiment ne PAS être handicapé pour s’imaginer que ça avait disparu.
      Les fâchés pas fachos ? Il faut vraiment être Ruffin pour s’imaginer que ça existe. Mais ils ont toujours été fascistes ! Simplement, avant, on balançait du blé en pagaille et ils se tenaient calmes.
      Sans compter, que toutes les excuses qu’on sert au électeurs RN, elles pourraient s’appliquer aux membres de la SA, et, ok, ce serait bon, rien de délirant. Mais on trouverait ca honteux. Mais jusqu’à quand ?

    • Sur cette courbe des hospitalisations, je te mets en rouge la partie concernée par « il y a plus de 18 mois »

      j’ai un ou deux retours de gens jeunes et bien portants avant d’avoir le coviiid, qui sont pas du tout allés à l’hosto, et qui traînent des migraines semi-invalidantes [ils travaillent avec leurs têtes] par crise périodiques depuis plus d’un an ; si tu prends comme base les seules hospi, c’est probablement sous-évaluer le léger problème de santé publique tapis sous le tapis.

    • @olaf : oui, tout à fait, le risque de Covid long est certes plus élevé après hospitalisation, mais ça ne concerne effectivement pas que les cas graves. Je n’ai pris cette courbe que pour souligner que la situation ne s’est pas améliorée depuis : d’un côté on aura aura certainement l’effet du vaccin sur le risque de Covid long par rapport au nombre de contaminés, que les estimations de nombres de contaminés sont de toute façon fluctuantes (et ça semble de pire en pire), donc la courbe des contaminations n’est pas très fiable pour imaginer l’évolution des Covid longs ; alors que les évolutions des hospitalisations est sans doute plus fiable (mais en tendance, pas en chiffres absolus, donc).

  • Monkeypox : même pas peur | The Economist | 20.05.22

    https://www.economist.com/the-economist-explains/2022/05/20/monkeypox-is-popping-up-in-more-countries-how-worrying-is-this

    The virus is not very good at spreading, and existing vaccines can protect those at risk

    A GROWING NUMBER of countries are reporting cases of monkeypox, a rare viral illness typically found in parts of Africa. On May 7th Britain reported a case in a traveller from Nigeria. By May 20th America, Australia, Canada and at least eight European countries had reported dozens of confirmed or suspected cases. Britain reported 11 new cases on May 20th, more than the total in the previous two weeks. Many have no links to African travel, which means they were transmitted locally. In the past sporadic cases were almost always imported. All of this is alarming. But the world is far from helpless.

    Monkeypox is caused by a virus similar to smallpox, which was declared eradicated in 1980. Infections are usually mild, with flu-like symptoms. A rash that spreads all over the body can develop, turning into blisters and scabs. Infected people usually recover in a few weeks. As with other poxviruses, the disease is more severe in young children and people with weaker immune systems. How dangerous it is depends on which of the two strains of the virus is involved. One, mostly found in past outbreaks in the Congo basin, is fatal about 10% of the time. The other, west African strain is less severe, with mortality estimated to be around 1%. These estimates are from outbreaks in remote places in Africa with poor health care. In rich countries monkeypox would probably be a lot less deadly.

    A vaccine for monkeypox developed by Bavarian Nordic, a Danish biotechnology firm, was approved by American regulators in 2019. The vaccine is also approved for smallpox and data from Africa suggest that past smallpox vaccination is at least 85% effective in preventing monkeypox. America’s Centres for Disease Control and Prevention says the jab is most useful if given before or within four days of exposure to the virus. Even if it is given up to 14 days after exposure it may still help, by reducing symptoms. Evidence from animal studies suggests that some antiviral medicines used for other poxviruses may be useful too.

    Also encouraging is that the monkeypox virus is not particularly good at spreading between people, and nowhere near as contagious as (for example) measles. It was first discovered in Denmark, in a laboratory monkey (hence the name), but is thought to be mostly harboured by small rodents in Africa. In that continent many cases are acquired from wild animals, when people hunt them, handle the raw meat or eat it. For the virus to spread from one person to another requires close contact. It spreads through droplets from coughs and sneezes that enter the nose, throat or eyes. It can also be picked up through contact with the skin, clothes or bedding of an infected person who is shedding the virus from pustules or scabs. Symptoms usually appear five to 21 days after infection.

    The tricky part is diagnosis. A monkeypox rash looks a lot like chickenpox. Confirming it requires sending samples to a specialist laboratory equipped to handle highly dangerous pathogens. At the moment, Britain has only one rare-pathogens laboratory designated to run tests for monkeypox.

    That said, containing outbreaks of monkeypox should be relatively easy. Isolating confirmed or suspected cases and tracing their potentially infected contacts can stop chains of transmission. The smallpox jab will probably be used for “ring” vaccination of the close contacts of infected people and health workers at high risk. Britain and Spain are looking to stock up on the vaccine already. Ring vaccination of close contacts was successful in curbing some of the recent Ebola outbreaks in Africa.

    In the next few days and weeks more cases of monkeypox are sure to be found. But it is unlikely that the outbreaks will spread out of control. Covid-19 caught the world unprepared, with no drugs or vaccines at the ready. Monkeypox, however, is in an entirely different—and lesser—league.■

    • Je suis tombé sur le journal de midi à la télé, et ils en parlaient dans les mêmes termes. Pas grave, pas dangereux, et transmission par toucher et surface. Et oubli de la mention des aérosols.
      La politique de santé publique réduite au rassurisme. Parce que le plus dangereux, c’est la panique, pas le reste. Parce que le plus certain, c’est la panique, pas le reste.

    • je ne sais pas si vous avez vu, mais il y a un gars qui semble s’y connaitre qui a fait un bon tour d’horizon de ce qu’on sait sur cette famille de virus ; il me semble que ça n’a pas vraiment été repéré ici :
      https://seenthis.net/messages/961351

      But it is unlikely that the outbreaks will spread out of control.

      C’est aussi ce que dit le gars, mais il dit aussi que l’éradication de la variole laisse la niche ouverte à un membre de la famille qui jouera dans la catégorie supérieure (higher league…)

    • Hier, j’ai maté le doc Netflix sur l’accident de la centrale de Three Miles Island. En dehors du fait que ça a les mêmes défauts que la plupart des docs Netflix (tout en prétendant le contraire, ça passe beaucoup de temps à te démontrer que lanceur d’alerte, c’est pas une bonne idée, en vrai), c’est intéressant du point de vue de la gestion du merdier  : on cache, on minimise, on rassure, on ment et quand la bombe à crottes explose, on perd la mémoire et on intimide les témoins.
      L’idée de base  : ne pas perdre de pognon, garder le pouvoir, quoi qu’il en coute, avoir ea + profond mépris pour la vie des #dispensables.

      C’est toujours la même histoire, scandale après scandale, avec un ou deux hommes de paille sacrifiés sur la place publique et la reprise ensuite de la même merde avec les mêmes pourris qui ne sont jamais inquiétés et qui continuent le business pendant que ceux qui «  ont fait leur devoir  » crèvent seuls et dans la misère.

    • @simplicissimus : Oui, j’ai lu, bien sûr. Oui, de toute façon, les quantités de contaminés seront faibles, parce qu’il n’y a pas de raison que ça parte en pandémie, parce que c’est un virus déjà connu, parce que les remèdes sont déjà connus et qu’ils vont à priori être mis en œuvre.
      Enfin...
      Oui.
      On écrit tous « à priori ».
      Comme pour le reste, à priori, on peut te soigner, et on peut faire en sorte que ça se passe bien.
      Et pour tous ceux pour qui ça ne se passera pas comme on aurait imaginé que ça aurait pu se passer, ce sera la faute à pas de chance.
      La faute à pas de chance a dézingué du monde ces temps-ci. Fallait pas vivre dans la vallée de la Roya. Fallait pas avoir des comorbidités tout en chopant le virus de la trottinette. Fallait pas vivre au Pakistan ou en Inde ce printemps. Fallait pas choper la variole en mai 2022. En Juin, ça ira mieux, on aura assurément établi le contact-tracing qu’on n’a pas voulu mettre en place pour le covid, et ça aura permis de découvrir toutes les personnes qui ont chopé le virus dans les dernières semaines. Faut être optimiste après tout. Nous sommes les occidentaux, et nous sommes les maîtres du monde.

    • en attendant, les conspi ont vu passer un scénario d’extermination massive bio terroriste des impies à base de pox de léopard ; document de 2021, comme de par hasard ; bon ok, là, c’est la pox de singe, mais c’est bien une preuve que l’état profond veut nous tueR ; on va tous mourir

    • sur la transmission via aérosol, je sais pas si le spécialiste déniché par @simplicissimus indique la prévalence de cette méthode ; me semble avoir plutôt vu fomites et postillons pour l’aéroporté ; mais bon, j’ai vu que de loin, hein.

      aussi, je me demandais si le tracking/backtracking covid était toujours actif, et s’il servait pour la pox.

    • Sur la transmission aéroportée, j’ai lu que du fait des petits effectifs observés jusqu’alors, ça n’avait pas pu être formellement prouvé, mais que c’était possible. Et quand y-a pas de preuves académiques et qu’on ne veut pas porter de masque, on dit qu’y-a pas de transmission par ce biais. Mais des sources non-polémiques disent que ça se transmet aussi par aérosols. On va le savoir tôt ou tard. Là, je trouve que ça se propage trop bien pour qu’on puisse exclure les aérosols. Mais peut-être que c’est vrai qu’on ne se lave plus les mains et qu’on recommence à se postillonner dessus les uns les autres.

    • re : vague rassuriste anti pox : si c’est un tir de barrage pour calmer les consommateurs avant les vacances d’été, ça arrose large et c’est coordonné, cf RTBF [au moins] citant le CDC Europe où l’on parle de 85 cas en tout dans 8 pays .eu :

      https://seenthis.net/messages/961436#message961476

      en « comparaison », incidence d’une autre maladie « rare » et petrifiante dont on pourrait faire des titres : tuberculose, 4606 cas en France en 2020 ; mais bon, celle là, elle baisse depuis plus de 30 ans.

      https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2021/tuberculose-en-france-les-chiffres-2020

    • et toujours sur rtbf, un petit tour du pox internationnal, avec recommendations [et pour les fétichistes du festival Darklands, surveillez vous, bande d’invertis] :

      https://www.rtbf.be/article/variole-du-singe-un-festival-fetichiste-a-anvers-vecteur-de-la-transmission-en-

      Depuis la mi-mai, une vingtaine de cas ont été recensés au Royaume-Uni, au moins cinq au Portugal, deux au Canada, un aux Etats-Unis, un en Italie, un en Suède et un en France.

      Selon le ministère de la Santé, cette maladie virale rare, aux symptômes généralement légers, présente « un risque faible pour la population générale ».

      « Les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, ou les personnes qui ont des partenaires sexuels multiples, doivent être particulièrement vigilants », ont toutefois prévenu les autorités dans un communiqué.

    • Ce tweet est arrivé sur mon fil je ne sais pas comment, dans la mesure où j’utilise uniquement le fil « par ordre d’arrivée », où il n’est pas supposé y avoir de suggestions...

      https://twitter.com/NaphiSoc/status/1529275626217013248

      linear on a log scale means exponential in reality

      there is *possibility* of small numbers issues
      and new disease being discovered issues - but fr here on out now that we hit 100 - will keep an eye on Monkey Pox.

      I repeat again: the prudent, wise thing is EXTREME containment

    • 16 cas officiels en France selon l’AFP ce dimanche 29.05.22

      zéro détails chez eux ; ils citent les « zautorités de santé »

  • INFERTILITÉ TOTALE EN 2045

    Dans un livre récemment paru, le duo de scientifiques Shanna H. Swan et Stacey Colino montre que le nombre de spermatozoïdes produits dans les pays occidentaux a chuté de 59 % entre 1973 et 2011. Si la trajectoire actuelle se poursuit, ce chiffre pourrait atteindre zéro dès 2045. 

    La pandémie va-t-elle faire chuter le taux de fécondité  ? D’après l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), en tout cas, le nombre de naissances enregistrées en France en janvier a chuté de 13 % par rapport à janvier 2020. Une baisse inédite depuis 1975, dans un contexte « de crise sanitaire et de forte incertitude, [qui] a pu décourager les couples de procréer ou les inciter à reporter de plusieurs mois leurs projets de parentalité », selon l’Institut d’études statistiques. Certes, le nombre de naissances en France est en baisse constante depuis six ans, mais l’Insee note que la chute observée en janvier est « sans commune mesure avec les baisses qui ont pu être observées dans le passé ».
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/serie/000436391

    Une tendance qui reste à confirmer, donc… et à laquelle pourrait bien s’ajouter un autre phénomène encore plus global. Celui de la présence, dans notre organisme, de certaines substances chimiques aux effets nocifs sur la fertilité. C’est ce que met en évidence le duo de scientifiques Shanna H. Swan et Stacey Colino dans un nouveau livre récemment paru en anglais, Count Down – How Our Modern World Is Threatening Sperm Counts, Altering Male and Female Reproductive Development, and Imperiling the Future of the Human Race.
    https://www.simonandschuster.com/books/Count-Down/Shanna-H-Swan/9781982113667

    Dans une étude qu’elle avait co-signée en 2017, Swan montrait en effet que le nombre de spermatozoïdes produits dans les pays occidentaux avait chuté de 59 % entre 1973 et 2011. Si cette courbe poursuit sa trajectoire actuelle, prévient-elle aujourd’hui, ce chiffre pourrait atteindre zéro dès 2045. Dans le détail, Count Down démontre que ce sont les « substances chimiques du quotidien » que l’on trouve dans les emballages alimentaires, les jouets, les cosmétiques ou encore les pesticides qui affectent durablement notre système endocrinien. Les phtalates et le bisphénol A sont plus particulièrement visés par les deux auteurs « car ils font croire au corps humain qu’il dispose de suffisamment d’hormones – testostérone ou œstrogènes – et qu’il n’a donc pas besoin d’en fabriquer davantage ». La taille et la forme des organes génitaux seraient aussi affectées.
    https://academic.oup.com/humupd/article/23/6/646/4035689
    https://usbeketrica.com/fr/article/la-baisse-de-la-fertilite-masculine-menace-l-humanite
    https://www.theguardian.com/us-news/2021/feb/26/falling-sperm-counts-human-survival
    https://sante.lefigaro.fr/mieux-etre/environnement/phtalates/quels-risques-pour-sante
    https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/chimie-bisphenol-6185
    https://www.independent.co.uk/life-style/health-and-families/pollution-penis-shrink-sperm-count-b1821863.html

    « Les phtalates abaissent les taux de testostérone et ont donc une influence particulièrement mauvaise côté masculin, par exemple en provoquant la diminution du nombre de spermatozoïdes, détaille Swan dans son interview au Guardian. Le bisphénol A, lui, imite les œstrogènes et est donc particulièrement nocif côté féminin, augmentant les risques de problèmes de fertilité. Mais il peut également faire chuter la qualité du sperme, la libido et provoquer des taux plus élevés de dysfonction érectile. »

    « Une grande partie de l’exposition à ces matières se produit in utero, lorsque le fœtus se forme pour la première fois » Shanna H. Swan

    Le constat est d’autant plus inquiétant que l’exposition à ces substances commence… avant même la naissance. « Une grande partie de l’exposition à ces matières se produit in utero, lorsque le fœtus se forme pour la première fois, renchérit Swan. Les effets se poursuivent ensuite pendant l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte. C’est un phénomène cumulatif : un fœtus femelle, in utero, développe déjà les ovules qu’il utilisera pour avoir ses propres enfants. »

    Preuve de l’étendue du problème, une enquête publiée par Santé publique France en 2019 révélait que la présence de bisphénols et de phtalates dans le corps est généralement plus importante chez les enfants que chez les adultes. « L’alimentation participerait à 90 % de l’exposition totale », précisait à l’époque Santé publique France. Seules manières de minimiser les risques à l’échelle individuelle, selon Shanna H. Swan : manger, « dans la mesure du possible », des aliments non transformés comme « des carottes ou des pommes de terre cuisinés naturellement »  ; éviter les poêles qui contiennent du téflon ou des molécules toxiques  ; et « ne pas passer de matières plastiques au micro-ondes ».
    https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/esteban

    https://usbeketrica.com/fr/article/l-occident-pourrait-devenir-totalement-infertile-en-2045
    https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-du-lundi-18-avril-2022
    https://www.facebook.com/franceinter/posts/5333622433339500
    --

  • Covid - Omicron : 25 millions d’habitants confinés en deux temps à partir de lundi pour stopper l’épidémie à Shanghai - lindependant.fr
    https://www.lindependant.fr/2022/03/27/covid-omicron-25-millions-dhabitants-confines-en-deux-temps-a-partir-de

    Les autorités sanitaires chinoises ont signalé ce dimanche 27 mars plus de 4 500 nouveaux cas, un chiffre en baisse mais toujours largement au-dessus de la moyenne des nouvelles infections quotidiennes, rarement à plus de deux chiffres par jour au cours des deux dernières années.

    Je ne sais pas trop comment il faut prendre les données #covid transmises par les autorités de la RPC mais une chose est sûre : c’est que, là-bas, ils prennent très au sérieux la possible survenue d’une vague de contaminations.

    Pendant ce temps-là, ici, dans notre petit microcosme hexagonal :

    https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-chiffres-cles-et-evolution-de-la-covid-19-en-france-

  • A quoi peut-on attribuer la hausse de la mortalité observée depuis novembre 2021 ? Point au 10 février 2022
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/enquetes-etudes/a-quoi-peut-on-attribuer-la-hausse-de-la-mortalite-observee-depu

    - Une hausse de la mortalité est observée depuis novembre 2021 dans toutes les sources de données disponibles à Santé publique France pour l’analyse de l’évolution de la mortalité : hausse du nombre de décès toutes causes confondues (données Insee), du nombre de décès avec une mention de COVID-19 dans les causes médicales de décès (données de certification électronique des décès), du nombre de décès de patients avec infections SARS-CoV-2 à l’hôpital (données SIVIC) et du nombre de décès de résidents avec infection SARS-CoV-2 en ESMS (données SurvESMS).
    – La hausse de la mortalité sur cette période a été plus particulièrement observée chez les personnes âgées de 60 ans et plus.
    – Le nombre de décès sans mention de COVID-19 reste stable sur cette période. Cette observation est en faveur d’une contribution majoritaire de l’épidémie de COVID-19 dans la hausse de la mortalité observée depuis novembre 2021.
    – La hausse de la mortalité fait suite à la très forte hausse des contaminations COVID-19 et des hospitalisations enregistrées depuis le début de la cinquième vague épidémique en novembre 2021 (S45-2021).

    • Pr. Logos :
      https://twitter.com/Pr_Logos/status/1491868234387181569

      410/ SPF commence à constater l’écart entre les morts déclarés du Covid et les morts surnuméraire. Ils ne vont pas encore jusqu’à expliciter que le mort « avec » et mort « du » Covid sont une fumisterie « m-i-l-d-e-n-d-e-m-i-c » mais on y arrive.

      411/ En particulier, on constate que les morts « avec » le Covid ne suffisent même pas à expliquer le sous-comptage d’un facteur 2 du nombre de morts des vagues Delta et Omicron.

      Mais le rapport SPF pose les questions honnêtement sur les morts à domicile, par exemple.

      412/ C’est donc bien, a minima, les décès diagnostiqués Covid qui donne l’ampleur de la vague d’Omicron (graphe @nicolasberrod).

      Comme chaque jour, je pense aux soignants en première ligne, pendant qu’on souffle un peu du côté des contaminations, en attendant BA.2.

  • Thread by Panda31808732 on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1471598789479878980.html

    Carte du taux d’incidence par département (nombre de cas détectés pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours disponibles, ici du 7 au 13 décembre).

    La France était à 469,8 jeudi dernier (471,7 après consolidation), aujourd’hui elle est à 515,4. Image
    Du fait de la nullité sidérante du gouvernement, combien de semaines supplémentaires la carte va-t-elle rester entièrement unicolore en métropole ?
    Nouveau record de gens testés positifs en 24 heures depuis le début de la pandémie. Image
    Le taux d’incidence par classe d’âge.

    Le pic est passé chez les 60+, début de décrue.

    Légère tendance à la hausse chez les 10-39 ans… qui sont toujours à la pointe des nouvelles vagues (comme celle en cours de B.1.1.529). Image
    Sur le point hebdo SPF (S49-2021).

    Diminution du R tests vers 1,2.

    santepubliquefrance.fr/maladies-et-tr… Image
    COVID-19 : point épidémiologique du 16 décembre 2021
    COVID-19 : point épidémiologique du 16 décembre 2021
    https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-et-infections-respiratoires/infection-a-coronavirus/documents/bulletin-national/covid-19-point-epidemiologique-du-16-decembre-2021
    Depuis la semaine dernière, hausse de l’incidence (+9%) et du dépistage (+7%). Image
    Les indicateurs hospitaliers (en moyenne sur 7 jours).

    • 1219 hospitalisations/jour (+9% par rapport à la semaine dernière)
    • 257 entrées en soins critiques (+6%)
    • 138 décès à l’hôpital (+19%) Image
    Synthèse. Image
    Nombre de personnes ayant reçu au moins 1 dose au 14 décembre : 52,4 millions (78,0%)
    Nombre de personnes vaccinées au moins 2 doses ou équivalent : 51,3 millions (76,4%)
    Nombre de personnes giga-vaccinées : 15,9 millions (23,8%) Image
    Avancement de la giga-vaccination par classe d’âge. Image
    La politique criminelle du laissez-circuler n’avait jamais envoyé autant d’enfants à l’hôpital en une semaine depuis le début de la pandémie. Image
    Le niveau relatif des admissions dans chaque classe d’âge par rapport au pic d’avril 2020. Image
    Séroprévalence à 30% (intervalle 25-36) des 0-9 ans en S42 (du 18 au 24 octobre), soit minimum* 2,3 millions d’enfants infectés AVANT l’actuelle vague Blanquer.

    Minimum car séroréversion/non-séroconversion Image
    334 000 cas détectés en métropole chez les 0-9 ans à la mi-octobre = moins de 15% des infections détectées (inclut le dépistage quasi-nul de la première vague).

    3690 hospitalisations 0-9 ans cumulées en S42 = taux d’hospitalisation < 0,16% (tous lignages confondus).
    Sur le front Delta, la croissance de l’incidence et des hospitalisations a été considérablement ralentie.

    Ce n’est pas encore tout à fait stabilisé, mais pour comparer les indicateurs à ceux de la période pré-vaccins, pré-variants (l’âge moyen des patients diffère également) : Image
    Sur le front B.1.1.529, la France fait des miracles. Dans tous les pays européens qui ont une veille sanitaire correcte, ils trouvent que B.1.1.529 progresse très rapidement. En France, le bestiau refuse obstinément de décoller de son 1%. On est des champions ! ImageImage
    Les autres pays européens ont un R(B.1.1.529) énorme et une progression fulgurante avec des temps de doublement jamais vus, mais en France il ne se passerait rien de tel. Un vrai miracle ! Image
    Le % de cas L452R- au criblage a l’air de commencer à décliner en IDF et PDL, mais le taux de criblage est bas, donc est-ce qu’on mesure réellement quelque chose ?
    A priori, même si ce système n’est pas dingue, on le verrait quand même si la prévalence de B.1.1.529 était à 2 chiffres, donc on doit bien avoir quelques doublements de retard sur l’Angleterre et le Danemark (6-10 jours ?).
    Véran, toujours aussi tragiquement incompétent, interprète cela comme le signe que la ligne Maginot tient. Si on ne se dirigeait pas à toute vitesse vers le pire mur d’infections depuis le début de la pandémie à la fin du mois, ce serait presque comique.

    Grâce à la qualité exceptionnelle de la veille sanitaire française, on dispose donc en tout et pour tout de 2 points de données sur la prévalence de B.1.1.529 : 0,4% sur Flash 48 ("semaine du 29 novembre") — on met au milieu de la S48.

    Et 1% au 8 décembre (S49).
    Voici ce que donnerait la croissance de B.1.1.529 à partir d’un peu moins de 500 cas au 8 décembre et un temps de doublement entre 2 et 3 jours.

    (À quoi il faut rajouter les >500 d’incidence de Delta, naturellement.) Image
    Vu la vitesse foudroyante à laquelle se répand B.1.1.529 en Europe, il faudrait des mesures drastiques (comme ces *******
    obscurantistes n’ont rien foutu pour prévenir la transmission par l’air…
    … et qu’on doit immédiatement diviser le R de B.1.1.529 par 4 ou 5, dans l’urgence il faut une réduction massive des contacts sans masques).

    Évidemment, Noël et campagne électorale obligent, il n’y a aucune chance qu’ils fassent ça, donc on va bientôt déguster. Image

    https://twitter.com/Panda31808732/status/1471598789479878980

    #Covid #variant #Omicron : ça craint ...

  • Il faut en finir, en France, avec le mythe de l’enfant non concerné par le Covid-19 - L’Express
    https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/il-faut-en-finir-en-france-avec-le-mythe-de-l-enfant-non-concerne-par-le-co

    Les infections, même asymptomatiques, peuvent avoir des conséquences à long terme. Les preuves de séquelles neurologiques, de phénomènes qui pourraient prédisposer certains malades à développer des troubles neurodégénératifs, voire des démences, s’accumulent. Focaliser sur le taux de mortalité, c’est ignorer le risque d’handicap ou de dommages aux organes chez les survivants, qui peuvent compromettre la qualité et l’espérance de vie des plus jeunes. Enfin, minimiser l’impact sur les enfants par une comparaison avec les adultes est un biais cognitif dont les experts devraient s’affranchir et les parents se préoccuper : savoir que "très peu d’enfants en mourront", comme a déclaré la présidente de la SFP, ou faire l’hypothèse que les "Covid longs" seront plus rares que chez l’adulte, (...)

    #covid19

  • « Considérer que ceux qui ne se font pas vacciner sont forcément anti-vaccins est une grosse erreur » - Basta !
    https://www.bastamag.net/pass-sanitaire-obligation-vaccinale-tests-PCR-payants-annonces-Macron-aucu

    Obligation vaccinale, pass sanitaire... Les nouvelles mesures de Macron pour contrer l’épidémie misent sur la contrainte. « Il n’y a aucune pédagogie », déplore Jérôme Martin, de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

    Basta ! : Obligation vaccinale pour les soignants, pass sanitaire pour entrer dans certains lieux, tests PCR rendus payant... Pourquoi jugez-vous inadéquates ces mesures annoncées par le président de la République le 12 juillet ?

    Jérôme Martin [1] : Il y a l’obligation vaccinale pour les soignants, et aussi une obligation vaccinale indirecte. Quand on conditionne la liberté de circulation à la vaccination, on rend le vaccin obligatoire de fait, mais indirectement, par la contrainte, ce qui pose déjà un problème de clarté. Sur la remise en cause de la gratuité des tests PCR, en matière de santé publique, c’est totalement aberrant. Puisqu’avec cette mesure, on va limiter l’accès au dépistage pour la population non vaccinée, c’est-à-dire la population pour laquelle c’est le plus important d’avoir un dépistage précoce. Ce choix part peut-être d’un jugement moral des autorités selon lequel les personnes non vaccinées devraient être punies, mais du point de vue de la santé publique, les personnes qui sont le plus exposées au virus seront finalement celles qui auront le moins facilement accès à un test PCR.

    Cela risque-t-il d’accentuer les inégalités d’accès au dépistage, alors qu’il existe déjà de fortes inégalités dans l’accès au vaccin ?

    Dans le discours de Macron, on a l’impression que les non-vaccinés le seraient tous volontairement. Or, on sait qu’il existe des facteurs sociaux qui sont des freins à la vaccination, y compris dans la volonté ou pas de se faire vacciner ; car l’accès à l’information est aussi inégalement réparti. La Seine-Saint-Denis est un des départements les moins vaccinés, alors qu’il a été pourtant parmi les plus touchés par la première vague de l’épidémie en 2020. Ce n’est pas parce qu’il y aurait plus d’anti-vaccins en Seine-Saint-Denis, c’est parce que c’est une population qui, du fait notamment des revenus, aussi parfois à cause de la barrière de la langue, de l’exclusion de certains étrangers de la couverture maladie, est confrontée à des inégalités dans l’accès au vaccin. On connaît ces inégalités, elles sont parfaitement documentées. Les collectivités territoriales ont tenté de compenser cela, mais les moyens donnés par l’État ont été totalement insuffisants pour y faire face. Il n’y a pas de traducteurs pour appeler les gens, aucun relais directement sur le terrain.

    Nous sommes dans un pays où les autorités ne veulent pas faire de santé communautaire (voir à ce sujet notre entretien avec le sociologue Gabriel Girard) [2]. Donc, en dehors d’initiatives locales, on s’est très peu appuyé sur des relais communautaires directement auprès des populations. C’est une vision assumée des autorités de nier les inégalités, avec le discours que « quand on veut on peut », et que ceux qui ne se font pas vacciner sont forcément des anti-vaccins. C’est une grosse erreur. Ce sont les mêmes personnes à qui on va maintenant demander de payer les tests PCR, ou de passer par un médecin pour pouvoir se le faire rembourser, ou encore de limiter leur circulation.

    Il n’y a aucune pédagogie. Les spots publicitaires du gouvernement pour inciter à se vacciner sont des spots d’injonction. Si on aime jouer au rugby en écoutant Johnny Hallyday, c’est très bien (voir le spot), mais ces spots n’expliquent pas du tout pourquoi il faut vacciner, comment ça fonctionne, ils ne rassurent pas sur ce qu’est l’ARN messager, ils ne répondent pas aux préoccupations des personnes. Or, il faut y répondre, même si ces préoccupations peuvent paraître parfois idiotes aux spécialistes. C’est légitime que des personnes puissent se poser des questions sur des produits qui ont été développés en si peu de temps. La pédagogie prend certes du temps, mais c’est bien plus efficace.

    Vous n’êtes pas pour une obligation vaccinale généralisée ?

    Pour nous, l’obligation vaccinale n’est pas la solution. La question peut se poser de façon résiduelle sur les soignants, mais de façon générale, c’est la pédagogie qu’il faut nourrir. Et qu’on ne vienne pas nous dire que cela n’a pas marché en France, puisque cela n’a pas été fait. Le travail sur les inégalités non plus n’a pas été fait. Les dernières annonces de Macron sont d’une très grande violence, avec encore un ton autoritariste. Elles viennent de la personne, le président, qui n’a pas suivi les recommandations médicales en janvier, et qui est en cela responsable de nombreuses contaminations et morts, et qui nous fait aujourd’hui la leçon. Elles viennent d’un chef de l’État qui était incapable de fournir masques et dépistage en mars dernier, incapable de prendre les mesures indispensables pour contrôler l’épidémie avant la deuxième vague.

    Même en imaginant que le problème ne soit que la défiance vaccinale, cette façon de considérer le courant anti-vaccin comme une réalité contre laquelle on ne peut rien faire sinon donner des coups de marteau, c’est une erreur. La confiance vaccinale se construit par la transparence, sur les essais des laboratoires, sur le suivi des remontées des effets indésirables. Il faut aussi une transparence pour comprendre sur quelle base sont prises les décisions. Sans cette transparence, cela ne peut pas marcher. Aujourd’hui, il y a une très grande opacité d’un bout à l’autre, depuis la recherche la plus fondamentale jusqu’à la prise de décision. Ce qui a aussi nourri la défiance vis-à-vis des vaccins, ce sont les grands ratés de la mise en place de la campagne de vaccination en janvier. Mes parents, qui ont plus de 75 ans, ont par exemple dû reporter leur rendez-vous deux fois parce que les doses n’étaient pas là.
    Je lis, j’aime, je m’abonne

    Comprenez-vous la méfiance sur la vaccination des adolescents notamment ?

    Je pense qu’il faut vraiment faire la différence entre les craintes légitimes de la plupart des personnes et des personnalités qui ont un intérêt politique à exploiter les peurs et les angoisses, des stars en mal de reconnaissance, qui sont des personnes qu’il faut ouvertement dénoncer comme anti-vaccins, comme obscurantistes, comme dangereuses pour la santé publique et la sécurité des citoyens.

    Nous sommes ici face à des produits qui se basent sur une technologie nouvelle et qui ont fait l’objet d’autorisations accélérées. Le rapport bénéfice-risque est complètement en faveur des vaccins, mais c’est tout à fait logique que les personnes aient besoin de temps pour réfléchir, se posent des questions, que cela suscite des interrogations. C’est précisément le rôle des pouvoirs publics que de faire de la pédagogie.

    Comment a évolué ces derniers mois l’action de la France pour l’accès aux vaccins dans les pays à faible revenus ?

    Macron avait dit en juin à des ONG qu’il soutiendrait la demande de levée des brevets sur les vaccins contre le Covid pour en garantir l’accès partout. Mais il n’en a plus du tout parlé dans son discours du 12 juillet. En revanche, il a annoncé qu’il y aurait dès janvier une troisième dose de vaccin en France pour les personnes déjà vaccinées [3]. Je n’ai pourtant vu aucune recommandation officielle indiquant qu’il y avait besoin d’une troisième dose. Les laboratoires ont dit que ce serait bien de faire ça, c’est tout. Nous avons donc un président de la République qui reprend immédiatement les discours des laboratoires sans aucun filtre. Et cette annonce est aussi problématique quand on voit la situation dans le monde : on est en train de pré-réserver des doses pour une troisième injection pour les personnes qui n’en ont pas forcément besoin ici alors même que seulement 2 % des personnes sont vaccinées en Afrique.

    [1] Ancien président d’Act Up-Paris, Jérôme Martin est cofondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

    • Il y a quand même un courant anti-vaccinal assez fort en France, qui date de bien avant le Covid. Cela me paraît assez utopique de parier sur la pédagogie auprès de celleux qui adhèrent à ce genre d’idées. On se rapproche plus du Trumpisme les concernant que d’une opposition qui se baserait sur de vrais arguments. Dès lors je ne vois pas comment on peut échapper à une certaine confrontation.

    • @alexcorp « Il y a quand même un courant anti-vaccinal assez fort en France »

      Tu as des chiffres, des sources ? Parce que le taux de vaccination contre la rougeole (par exemple) dit plutôt que cette tendance est faible : moins de 10% des enfants et adolescents ne sont pas vaccinés.
      (source : https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/vaccination/articles/donnees-de-couverture-vaccinale-rougeole-rubeole-oreillons-par-g )

      Personnellement j’en ai un peu raz-le-bol d’entendre et de lire ces assertions sur le courant antivax. Il est ridiculement faible mais sur-représenté dans les médias. Ça me fait penser à ce que les mêmes nous assènent sur le RN, fort dans les sondages, et dont on a vu dernièrement qu’il ne s’agit que d’un fantasme, un chiffon rouge agité sous nos yeux. On va continuer longtemps encore à tenter de nous faire gober n’importe quoi pour mieux nous convaincre « du vote républicain » ou de la nécéssité d’un vaccin bricolé à la va-vite dans des labos soumis à la volonté de l’actionnariat ?

    • #Bruxelles : Pas d’ordinateur, pas de vaccin C’est donc que vacciner n’est pas si important que cela
      https://bx1.be/categories/news/probleme-informatique-au-centre-de-vaccination-du-heysel-les-files-sallongent/?theme=classic

      Problème informatique au centre de vaccination du Heysel : les files s’allongent
      https://bx1.be/categories/news/probleme-informatique-au-centre-de-vaccination-du-heysel-les-files-sallongent/?theme=classic

      Les vaccinations ont été à l’arrêt.

      Devant le centre de vaccination du Heysel, les files d’attente s’allongent ce samedi après-midi : en effet, un problème informatique a empêché la poursuite des vaccinations, nous signale notre journaliste sur place.

      Contactée, la Commission communautaire commune nous indique qu’il s’agit “d’un routeur Internet qui est tombé en panne. Le temps de le réparer, cela a pris une heure… Et puisque le samedi est une journée chargée au Heysel, la file s’est allongée“, explique Fatima Boudjaoui, porte-parole de la COCOM.

      “Les personnes à l’extérieur ont été informées de la panne, et qu’un délai supplémentaire serait nécessaire pour être vacciné“, ajoute-t-elle.
      . . . . . . .

    • Personnellement j’en ai un peu raz-le-bol d’entendre et de lire ces assertions sur le courant antivax. Il est ridiculement faible mais sur-représenté dans les médias. Ça me fait penser à ce que les mêmes nous assènent sur le RN, fort dans les sondages, et dont on a vu dernièrement qu’il ne s’agit que d’un fantasme, un chiffon rouge agité sous nos yeux. On va continuer longtemps encore à tenter de nous faire gober n’importe quoi pour mieux nous convaincre « du vote républicain » ou de la nécéssité d’un vaccin bricolé à la va-vite dans des labos soumis à la volonté de l’actionnariat ?

      @fsoulabaille : si je suis assez d’accord avec ton analyse de la surmédiatisation des antivax, qui tient probablement plus de la posture rebelle mal ciblée que de la conviction, en revanche je te suis moyennement sur le bricolage à la va-vite des vaccins actuels. Pour avoir lu pas mal de littérature en source primaire (revues scientifiques, secondé par ma fille qui est en master dans le même domaine, parce que c’est pas le mien), ça n’a rien du bricolage (nombreuses références disponibles, il suffit de suivre @kassem ). C’est une technologie qui certes est arrivée plus vite que prévu à une telle échelle, urgence oblige, mais qui est développée depuis des années. Et visiblement, de ce que je lis, il y a bien moins de pari ou d’aléa dans la diffusion de ces vaccins que dans la bouche de Prépotent 1er quand il a fait son pari à la con de « la troisième vague même pas mal » en février...

    • @alexcorp
      1/ tu n’est pas obligé de me traiter d’antivax.
      2/ un sondage cité par wikipédia n’est pas une référence.
      3/ Déjà il y a 25 ans quand j’ai fait vacciner mes gosses (vaccin ROR) les médias nous gonflaient avec les antivax. C’est d’ailleurs à cette époque qu’ils les ont mis en lumière, jusque là seuls quelques illuminé·es les connaissaient. Désormais ce sont les gens comme toi qui me gonflent à me traiter d’antivax.
      4/ je ne suis pas antivax, j’ai tous mes vaccins, y compris celui contre l’hépatite pour lequel j’ai accepté d’être testeur dans les années 80. J’ai même eu droit au TABDT pendant mon service militaire (effets secondaires : fièvre et 2 jours de diète sous peine de coma). Donc va jouer ailleurs, merci.

    • Je n’ai pas dit que tu étais anti-vax, mais cette phrase

      la nécéssité d’un vaccin bricolé à la va-vite dans des labos soumis à la volonté de l’actionnariat

      reprend les éléments de langage des anti-vax. Et moi j’en ai ras-le-bol des discours anti-vax.
      Et encore une fois, on n’est pas sur quelque chose d’ultra minoritaire (on ne parle pas des partisans de la terre plate), je pourrais te donner encore d’autres sources, ça se trouve facilement sur le net (mais puisque tu as décidé que ça ne représentait rien, je ne vais pas faire d’effort supplémentaire). Une dernière chose : il y a un peu plus d’une dizaine d’années, je frayais un peu avec le milieu altermondialiste et je me souviens très bien avoir vu des stands antivax dans les forums, ils étaient vus avec bienveillance. On retrouve d’ailleurs aujourd’hui cette sorte d’alliance gauche alter et extrême droite (Rivasi d’EELV utilise les mêmes mots que Philippot et je commence à voir au niveau local des anciens « insoumis » ne pas voir de problème à manifester avec les « patriotes »).
      Tout le monde n’est pas radicalement anti-vaccin (la preuve, il suffit d’une obligation pour que la plupart s’y soumettent) mais la méfiance est très répandue, je l’entends partout autour de moi. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune responsabilité du côté des autorités évidemment, qui ont accumulé les erreurs ces derniers mois (et si on remonte plus loin, on retrouvera d’autres erreurs du même type)...

    • On le signalait en toute fin d’année dernière, les premiers antivaxxx sont au gvt, et ils ont obtenus la mise en place d’une commission de 35 citoyens pour évaluer les vaccins... et faire perdre quelques semaines.

      Le gvt n’a mis en œuvre la campagne de vaccination que contraint et forcé par la société civile.

      Les transfuges au gvt de la manif pour tous nous pourrissent gravement la vie collective.

    • je vois moi aussi ce type de subjectivités et de convergences se manifester, contre le big pharma (cosmopolite), tablant sur on ne sait quelle bonté de la nature. Des proches FI, des anars (la FA de Besançon a diffusé un tract anti vax le 17/7, mais c’est beaucoup plus diffus que ça). si la minorité anti vax est plus présente ici, on peut pas y assimiler ceux qui manifestent ou se méfient. la recherche d’une appropriation politique, collective, de la pandémie passe pour l’heure par de très mauvais moments, c’est là que sont les « erreurs » (Philippot, Lalane, étoiles jaunes, etc), dont on peut escompter qu’elles deviennent des passages dans un apprentissage, une découverte, une action plus autonome qui sache s’écarter de diverses représentations idéologiques en circulation, comme ce fut le cas pour les Gilets jeunes, avant que la défaite fasse refluer beaucoup d’entre eux vers des positions conspis et droitières.

      en revanche, je parlerais pas d’erreurs pour ce qui concerne le gouvernement. il en est de même avec Johnson (qui avait su opérer un revirement complet, contrairement aux nôtres) qui réouvre les boites de nuit et lève les mesures barrières en se fondant sur un seul critère : delta entrainera beaucoup moins d’hospitalisations grâce à la vaccination. c’est un pari qui sera gagné (ici on a pu « accepter » 300 morts par jours durant des semaines). là-bas comme ici, il le sera au détriment des morts et covid longs que cette vague va causer. leurs politiques, nos sacrifices, c’est aussi banal que ça, et c’est criminel.

    • @alexcorp « je pourrais te donner encore d’autres sources, ça se trouve facilement sur le net (mais puisque tu as décidé que ça ne représentait rien »

      Tu peux te draper dans un manteau de vertu et tenter de faire croire que tu ne m’insultes pas, personne n’est dupe.

      Je n’ai rien ’décidé’, tu proposes un sondage cité par science et vie et repris dans wikipedia. Ce n’est pas une source fiable : c’est un sondage d’opinion dont on ne connait pas la méthodologie d’enquête ni le commanditaire.

      Et oui, le vaccin a été développé en moins de deux ans, donc oui il a été fait à la va vite.

      Et oui, il a été bricolé, ce n’est pas un vaccin classique c’est une technologie qui n’a encore jamais été employée sur l’humain et encore moins à une telle échelle et avec une efficacité plutôt douteuse puisque :
      1/ il n’est efficace qu’à 90% pour les meilleurs
      2/ il n’est absolument pas certain qu’il fonctionne contre certains variants actuels et futurs.

      On n’est plus à l’époque de Pasteur qui pouvait vacciner un gamin mordu par un chien enragé. Ni même à celle de Jenner qui pouvait inoculer la vaccine à un gosse atteint de variole. Aujourd’hui c’est 8 milliards de personnes d’un seul coup qu’on veut faire vacciner avec ce truc. On joue avec le feu et on n’a pas de quoi l’éteindre si ça crame.

    • 1/ il n’est efficace qu’à 90% pour les meilleurs

      Cette affirmation est bancal voire fallacieux surtout quand on se dit « pas anti vaccins », car justement, tous les vaccins pour lesquels tu serais apparemment ok, « super bien testés », etc… ils ont pour beaucoup une efficacité moindre que celui contre le covid ! Tu connais beaucoup de médicaments (vaccins ou autre d’ailleurs) qui ont une efficacité de 99% ? Au contraire, « peu de vaccins ont montré une telle efficacité » comme le rappelle Dominique Dupagne.

      C’est un grand classique de l’argumentation de faire comme si on devait attendre qu’un produit résolve 100% d’un problème alors que ça n’arrive à peu près jamais dans la vie, et ensuite de dire que tel produit qu’on critique ne remplit pas le cahier des charges… alors que personne n’a jamais attendu ce niveau pour autoriser l’utilisation.

      D’ailleurs pour ce qui est des formes graves, qui est l’objectif principal à réduire voire supprimer, il réduit « quasiment à zéro le risque de faire une forme grave de la maladie », ce qui est bien plus que 90%.

      https://www.atoute.org/n/article401.html

    • 1/ il n’est efficace qu’à 90% pour les meilleurs
      2/ il n’est absolument pas certain qu’il fonctionne contre certains variants actuels et futurs.

      À ce compte là, que dire du vaccin contre la grippe ? (disclaimer : je ne suis pas vacciné contre la grippe, et n’envisage pas de l’être à moyen terme)

      1. son efficacité varie entre 40% et 60% (10% les mauvaises années !…), malgré son ancienneté (1945, mais surtout depuis 1985, à grande échelle pour les personnes âgées en France)
      (source WP, citant le Lancet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaccin_contre_la_grippe_saisonnière#Efficacité_et_utilité_du_vaccin_an )

      2. il faut un nouveau vaccin annuel pour les variants des virus grippaux. Il est probable, d’ailleurs, que les labos anticipent une telle évolution pour les coronavirus, ce qui leur promettrait une jolie vache à lait.

      btw :

      On n’est plus à l’époque de Pasteur…

      la rage était mortelle à 100%, le rapport coût/bénéfice est vite fait

      de ce point de vue, on est TOUJOURS à l’époque de Pasteur : voir, Le protocole compassionnel où la démarche est rigoureusement la même avec, en plus, le comité d’éthique.
      cf. p. ex : https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Protocole_compassionnel

    • @simplicissimus je me fais régulièrement vacciner contre la grippe, son efficacité moyenne est due à la multiplicité des virus grippaux. ça n’est pas comparable. Dans le cas de la grippe les labos choisissent le virus le plus susceptible d’être la cause d’une épidémie.

      @rastapopoulos

      ROR :

      On estime que l’efficacité d’une dose unique du vaccin antirougeoleux administrée entre l’âge de 12 à 15 mois, varie de 85 % à 95 %. Avec l’administration d’une deuxième dose, l’efficacité est d’environ 97 %

      https://www.health.gov.on.ca/fr/public/publications/immune/mmr.aspx

      Hépatite :

      Les meilleurs taux sont obtenus chez les nourrissons (99%), puis les enfants (95%) et les adultes immunocompétents (90-95%). Les données actuelles montrent que la protection reste efficace au moins jusqu’à 30 ans après la vaccination et peut s’étendre sur la vie entière

      http://www.bichat-larib.com/revue.presse/revue.presse.resume.affichage.php?numero_etudiant=&numero_resume=770

      Tétanos :

      La vaccination contre le tétanos est efficace à 100 % et cette maladie a quasiment disparu dans les pays, dont la France, où une politique vaccinale complète est appliquée et réalisée.

      https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/vaccins/vaccin-tetanos.html

      Je continue ou bien tu sources tes affirmations ?

    • pourquoi continuer ? c’est pourtant clair : je ne parlais que du vaccin contre la grippe et cette affirmation est sourcée. (c’est un peu fatigant, cette mise en demeure)

      Le virus de la grippe, comme le coronavirus, est extrêmement mutable. Comme ça fait bien longtemps qu’il circule, il s’est diversifié en plusieurs familles qui, toutes continuent leurs nombreuses mutations

      Le coronavirus, du moins celui-là, est plus récent ; il est plus que probable que ses – très nombreuses – mutations débouchent sur différentes familles (en fait avec les divers nCoV, on en a déjà plusieurs). Et donc, à terme – puisqu’il est là pour rester, il est probable que la situation devienne comparable à celle des virus grippaux. Avec une technologie de vaccin (à ARN messager) disposant d’un temps de mise au point beaucoup plus court que les vaccins classiques contre la grippe.

    • Partons plutôt sur les points d’accord. Il me semble que nous en avons quelques uns :
      • chaque vaccin est un cas particulier et doit être considéré pour lui-même en fonction du rapport avantages/inconvénients
      • d’où la vaccination est un choix individuel, sauf…
      • pour un certain nombre d’entre eux où une approche de santé publique décrète l’obligation (voir plus bas)
      • le gouvernement, pour ne pas dire M. Macron, fait absolument tout ce qu’il peut pour saboter une démarche intelligente et provoquer le clivage, massif, que l’on peut constater

      Pour le caractère obligatoire de la vaccination, il existe, normalement, un Comité technique des vaccinations, créé en 2017, dont s’est exactement la fonction.

      La commission a pour missions, dans le cadre de la participation de la HAS à l’élaboration de la politique de vaccination, de préparer les délibérations du collège relatives notamment :
      • aux recommandations vaccinales, y compris en urgence à la demande du ministre chargé de la santé ;
      • au calendrier vaccinal arrêté par le ministre chargé de la santé ;
      • aux mentions minimales obligatoires des campagnes publicitaires portant sur des vaccins.

      La CTV collabore également à la préparation des avis de la commission de la transparence et la commission évaluation économique et de santé publique portant sur des vaccins.

      La CTV propose au collège les outils méthodologiques nécessaires à l’exercice de ses missions en matière de vaccination.

      https://www.has-sante.fr/jcms/c_2755844/fr/commission-technique-des-vaccinations

      Emmanuel Macron considérant sans doute que rien de valable n’existe en dehors de lui (cf. l’ignorance totale du Plan de préparation à la pandémie grippale (p. ex. https://www.gouvernement.fr/risques/plan-pandemie-grippale en 2011) qui avait été élaboré exactement pour faire face à ce type de situation) et, surtout, que c’est quand même mieux d’avoir un comité ad hoc à sa main, l’a doublé, fin 2020, d’un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale.
      https://solidarites-sante.gouv.fr/grands-dossiers/vaccin-covid-19/covid-19-conseil-d-orientation-de-la-strategie-vaccinale

      À qui, semble-t-il, on n’a même pas été demander son avis. Ah oui, c’est vrai, la vaccination n’est pas obligatoire, c’est le passe sanitaire qui le sera pour une liste d’activités au départ restreinte, mais dont on voit bien qu’elle a vocation à s’étendre de façon incontrôlée. Obligation qui sera vérifiée par des agents dispensés de ladite obligation.

      Autre exemple récent, le passage de 4 à 11 du nombre de vaccins obligatoires qui ne répond pas à un choix raisonné pour chacun des 7 nouveaux vaccins obligatoires mais bien à une pression intense des labos pharmaceutiques mettant en avant une logique industrielle, ou plutôt commerciale de pure protection de leurs fabrications brevetées et de barrage aux vaccins génériques.

      Personnellement, je considère cette décision désastreuse (et je me trouve de ce fait régulièrement assimilé à un antivax pur et dur) entre autres parce qu’elle sape la confiance en la puissance publique pour décider de la #santé_publique, celle-ci n’étant plus que l’affaire des labos.

      Et on (Macron) continue ostensiblement dans cette approche de mépris absolu des instances de concertation, tout doit devenir courroie de transmission des décisions du présipotent.

    • @simplicissimus « Personnellement, je considère cette décision désastreuse (et je me trouve de ce fait régulièrement assimilé à un antivax pur et dur) »

      Non non, je pense qu’on est un paquet à penser que cette obligation des 11 vaccins est une connerie monumentale (ça fait partie de ce que j’appelais plus haut « erreurs », quand je dis erreur je ne préjuge pas de l’intentionnalité derrière, il s’agit parfois d’actes délibérés).

      L’obligation vaccinale est vraiment à manier avec des pincettes. Pour le Covid ça ne me choquerait pas qu’elle soit mise en place, ce serait beaucoup plus simple et égalitaire que ce foutu pass (et cela créerait un véritable droit à la vaccination, bref l’État aurait une obligation de résultat lui aussi).

    • @colporteur les « primo dose récente » sont 4 fois moins contaminés que les « primo dose efficace » et 2 fois moins que les « totalement vaccinés ». C’est très étrange.

      Les personnes qui n’ont reçu qu’une dose il y a moins de 14 jours (primo dose récente) représentent 3% des cas, ceux qui l’ont reçu il y a plus de 14 jours ou qui ont reçu leur deuxième il y a moins de sept jours (primo dose efficace) sont à 11% positifs. Quant aux personnes totalement vaccinées, elles ne représentent que 6% des contaminations, alors qu’au même moment, 32% de la population française a terminé son cycle vaccinal. En se restreignant aux seuls patients déclarés symptomatiques, la proportion des vaccinés complets testés positifs chute à 4%.

    • Ce qui est très étrange, c’est la rédaction du Figaro, plus qu’étrange d’ailleurs, elle est fautive : en aucun cas, les primo dose efficace ne sont à 11% positifs, mais ils représentent 11% des test positifs.

      Dans tout ce paragraphe, il s’agit bien du statut vaccinal des 2120 personnes dont le test a été positif dans la semaine étudiée. Ils se répartissent ainsi (d’après l’article) :
      • 80% : 0 dose
      • 3% : primo dose récente
      • 11% : primo dose efficace
      • 6% : totalement vacciné
      soit un total de 100%

      en prenant les chiffres de SPF (fichier vacsi-fra.csv sur https://www.data.gouv.fr/fr/datasets/donnees-relatives-aux-personnes-vaccinees-contre-la-covid-19-1 et si je ne me trompe pas dans les calculs, vu les différents concepts…), à la date du 4 juillet, la répartition des statuts vaccinaux dans la population était la suivante :
      • 3,6% vaccinés primo dose récente
      • 25,3% vaccinés primo dose efficace
      • 31,8% vaccinés totalement (ça me rassure, ça correspond au 32% du texte)
      • le complément à 100% vaut 39,3%, qui ne sont donc dans aucune des cases précédentes

      Il faut donc comparer les deux distributions :

    • @simplicissimus Le cas des « primo dose efficace » (et des « vaccinés totalement ») me laisse perplexe et je n’arrive pas à comprendre pourquoi ils ont un taux de positifs plus élevé que les « primo dose récente ». Il faudrait connaitre des valeurs qui ne sont pas données dans l’article : le nombre de tests global de cette semaine et le nombre de négatifs pour chaque catégorie.
      On peut supposer que certains se font proportionnellement plus tester que d’autres (les PDE ?) et que par conséquent leur nombre de positifs est sur-représenté. Mais si ça n’était pas le cas le mystère resterait.

    • Phénomène assez évident, et très bien illustré la semaine dernière dans Le Parisien :
      https://seenthis.net/messages/921028

      Par ailleurs, on étudie juste le fait de faire un PCR positif. Il faudrait aussi ajouter :
      – a priori, parmi les gens positifs, les non-vaccinés représentent « seulement » 80% des cas, mais sans doute plus 95% à 98% des gens qui finissent à l’hôpital ;
      – comme des nombreuses études montrent par ailleurs que la vaccination réduit considérablement la charge et donc la transmissibilité du virus, on peut aussi se douter que tout le monde a été contaminé par des non-vaccinés. Dans toutes les « failles » de la vaccination, ce sont les non-vaccinés qui provoquent la perpétuation des épidémies.

    • @arno oui mais non, ce n’est pas ce phénomène dont il est question.
      Il s’agit uniquement des vaccinés. Il y en a 3 catégories :
      – les « dose récente » (DR)
      – les « dose efficace » (DE)
      – les « vaccinés totalement » (VT)

      A priori, les DR devraient être plus nombreux à être positifs, suivis des DE et les VT devraient être les moins nombreux.
      Mais ici on voit que les DE sont étrangement 4 fois plus nombreux que les DR (et 2 fois plus que les VT, ici c’est logique). On voit aussi que les VT sont 2 fois plus nombreux que les DR.
      Bref, à lire ces chiffres on pourrait se dire qu’un phénomène étrange se passe : on serait très immunisé juste après une dose, puis beaucoup moins quelques jours après, puis la deuxième dose protègerait moins qu’après la première.
      Tout cela est absurde. J’insiste : Il faudrait connaitre le nombre global de tests, négatifs et positifs pour chaque catégorie. car on voit bien que cette incohérence n’a aucun sens.

    • ici on nous dit que 1,6% des tests effectués sont positifs, mais sans plus de détails. On peut seulement calculer qu’il y a eu a-peu-près 100.000 tests effectués et que 98.000 étaient négatifs. Mais on ne connait pas la répartition des 4 catégories de l’article du Figaro.

      https://www.santepubliquefrance.fr/dossiers/coronavirus-covid-19/coronavirus-chiffres-cles-et-evolution-de-la-covid-19-en-france-

    • [Les] « primo dose efficace » […] ont un taux de positifs plus élevé que les « primo dose récente ».

      Je me répète, à aucun moment on ne parle de taux de positifs ! Il s’agit de la part des DR dans les positifs, ce qui n’a rien n’a voir.

      Les DR sont peu nombreux parmi les positifs tout simplement parce que ce sont les moins nombreux dans la population. Fatalement, puisque c’est un statut transitoire (les primo vaccinés des 14 derniers jours). Et leur part dans les positifs est à peu près la même que leur part dans la population, entre 3 et 4%, ce qui donne un OR voisin de 1.

      Comme je disais, il faut comparer les distributions entre elles. Et c’est exactement à cela que servent les OR et on a tout ce qu’il faut pour le faire.

      En assimilant les OR à des risques relatifs (ce qu’ils ne sont pas exactement) et en prenant le vacciné total comme référence,
      le DE a 2,7 fois plus de « chances » d’être positif,
      le DR 6 fois plus
      et le non vacciné, 45 fois plus

      ce qui correspond bien à une protection croissante avec l’évolution du statut du vacciné dans son parcours.

    • Le rapport de l’étude de la DREES est en lien dans l’article et page 7 (paragraphe 2.3) il donne un début d’explication du phénomène qui m’intrigue. (la partie du pdf que j’aimerais citer est au format image...)
      https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/note_drees_suivi_de_la_crise_sanitaire_.pdf

      La part des vaccinés dans l’ensemble des tests est de 35% (19% pour les totalement vaccinés), alors qu’ils sont 51 % (et 32%) dans la population. Les non-vaccinés sont donc sur-représentés.

      et le paragraphe de conclure

      Tous ces facteurs affectant les résultts agrégés montrent bien qu’il n’est pas possible d’estimer précisément l’efficacité vaccinale via de simples statistiques descriptives. Les estimations d’efficacité vaccinale produites par Santé publique France sur les cas de Covid 19 apportent à coup sur des réponses plus précises sur ce point.

      Mais bien évidemment, le journaliste du Figaro n’a pas lu ce passage, sinon il n’aurait déontologiquement pas produit cet article.

    • @simplicissimus « Je me répète, à aucun moment on ne parle de taux de positifs ! Il s’agit de la part des DR dans les positifs, ce qui n’a rien n’a voir. »
      Oui, tu te répète mais personnellement j’avais bien compris (cf mon commentaire de départ sur l’article « un cas positif sur 5 était vacciné ») du coup je ne sais pas à qui tu t’adresses ni ce que tu tentes de m’expliquer que je n’aurais pas compris.

    • bon, pour en finir (pour ma part) avec ce post je me suis fait un petit tableau excel.
      J’ai considéré qu’il y a eu 100.000 tests (c’est autour de cette valeur), j’ai repris les données du rapport (35% des testés sont vaccinés dont 19% qui ont eu les 2 doses, et les chiffres des résultats positifs : 287 primo vaccinés, 127 totalement vaccinés et 1705 non vaccinés)

      ce qui donne :
      – 3% des testés non vaccinés étaient positifs
      – 2% des testés primo vaccinés étaient positifs
      – 1% des testés totalement vaccinés étaient positifs

      La logique est respectée cette fois. Je suis satisfait. Même si j’ai bien conscience du manque de précision de ces valeurs.

    • en effet, on ne se comprend vraiment pas !

      Je reprends donc ton autre commentaire…

      A priori, les DR devraient être plus nombreux à être positifs, suivis des DE et les VT devraient être les moins nombreux.

      … et bien, c’est exactement le cas ! voici le paragraphe que tu cites (2.3) (et là, on parle bien de taux de positivité) :

      Les taux de positivité (TP) diffèrent nettement selon le statut vaccinal : le TP des non-vaccinés s’élève à 1,5% sur la période du 28 juin au 4 juillet (tableau 1 bis qui reprend et complète les informations présentées dans le tableau 1) contre 1,3% pour les premières doses récentes, 1,0% pour les premières doses efficaces et 0,38% pour les complètement vaccinés. Sur le sous-champ des personnes se déclarant symptomatiques, le TP des non-vaccinés est de 8,4% contre 1,8% pour les complètement vaccinés. Il faut souligner que ces estimations portent sur des effectifs de positifs et a fortiori de positifs symptomatiques faibles.

      Prendre le nombre de DE dans les tests positifs et le trouver plus élevé que le nombre de DR dans ces mêmes tests positifs – qui me semble être le constat qui fonde ton intervention – n’apporte guère d’information en soi. Pour pouvoir l’interpréter, il faut tenir compte du nombre de DE et de DR dans la population.

      De deux choses l’une :
      • soit on compare les proportions de chaque catégorie (DR, DE, VT) dans la population d’une part et dans l’ensemble des tests positifs de l’autre (ce que les données de l’article du Figaro permet de faire)
      • soit on compare les taux de positivité des différentes catégories (ce que le paragraphe 2.3 de la note fait

      les deux comparaisons vont dans le même sens.

  • Covid-19. La France cernée par le variant delta (et loin d’être épargnée) (article du 22/06/2021)
    https://www.republicain-lorrain.fr/sante/2021/06/22/la-france-cernee-par-le-variant-delta-(et-loin-d-etre-epargnee)

    Selon les données officielles, le variant delta ne représente « que » 6,9% des contaminations en France. Un chiffre très en dessous de ceux de la plupart de nos voisins, ce qui laisse planer la menace d’une résurgence épidémique forte, comme au Royaume-Uni.

    Le variant delta (ex-"indien") du virus responsable du Covid-19 poursuit sa propagation à travers le monde. Et à vitesse grand V : au Royaume-Uni, il est devenu dominant en seulement quelques semaines. Plus contagieux, il remplace peu à peu les souches précédentes. A savoir, en Europe, le variant alpha (ex-"britannique").

    La France peut, pour l’instant, sembler moins touchée que d’autres pays, les excellents indicateurs actuels faisant oublier que le virus circule encore.

    Présent presque partout
    Des foyers sont confirmés sur tous les continents, comme le montre la base de données mondiale des variants du virus Gisaid. A l’exception notable de l’Amérique du Sud, elle sous pression du variant gamma ("brésilien").


    .
    Ce variant est désormais responsable d’une flambée épidémique en Indonésie, ou encore d’une résurgence au Vietnam, pays jusqu’ici plutôt épargné.

    Actuellement aux États-Unis, (le variant) représente près de 10 % des infections. Et elles doublent toutes les deux semaines. Je pense que le risque sera vraiment que cela puisse provoquer une nouvelle épidémie à l’automne
    Dr Scott Gottlieb dans « Face The Nation »

    En France également, les foyers se multiplient.

    Jusqu’à 99% chez nos voisins
    Combien de foyers de contaminations au variant delta chez nous, chez nos voisins ? Première difficulté, au niveau français : les autorités sanitaires ont décidé de ne plus détecter les variants en tant que tels, mais « seulement » les mutations qu’ils arborent, comme nous vous l’expliquions dans cet article. 

    Un criblage ciblé sur les mutations
    En raison de la détection des mutations d’intérêt et non plus des variants, Santé publique France a prévenu : les pourcentages de répartition des différents variants préoccupants étaient « à interpréter avec précaution ».

    La dernière enquête « flash » réalisée en France date... du 25 mai. Autant dire une éternité : elle ne révélait que 1% de variant delta, contre 0,2% le 11 mai. Soit, tout de même, une multiplication par cinq en deux semaines.

    Depuis, Olivier Véran avait estimé début juin que le variant delta représentait 2 à 4% des tests positifs en France. Un nombre amené à augmenter, à la faveur des migrations estivales...

    D’ici peu, les statistiques ne feront plus figurer « variant delta » ou « variant alpha », mais mutation « L452R » - assez typique du delta - ou « E484K » par exemple.

    En attendant, le variant delta atteint parfois des niveaux affolants. Le graphique ci-dessous indique son pourcentage de détection sur les quatre dernières semaines (en jaune), mais aussi sur les dernières 24 heures (en bleu) :

    Ainsi, en Italie, le taux de variant delta n’est « que » de 7,4 sur les quatre dernières semaines, mais monte à un quart sur les derniers tests criblés. Au Royaume-Uni, il représente 84% des cas des quatre dernières semaines, et 98% des derniers tests analysés, à peu près comme en Russie.

    A noter que le « criblage » des tests varie de moins de 2% en France ou en Italie, à 5% au Portugal ou aux Etats-Unis, et monte à 30% des tests positifs analysés au Royaume-Uni.

    Ces données permettent de constater l’envolée rapide du variant delta dès lors qu’il est présent. Au Royaume-Uni, il est devenu majoritaire en moins de quatre semaines, avant de remplacer presque totalement le variant alpha en six semaines.

    Un variant plus contagieux
    Le variant est environ 60 % plus transmissible que son « prédécesseur » alpha, qui était déjà 40 à 70% plus contagieux que la souche dominante précédente. Avec ces données, il ne devrait pas mettre plus longtemps à remplacer la souche alpha, partout où le virus circule activement et où ce variant est déjà présent.

    Cela a des conséquences concrètes : en France, le « R effectif » (taux de reproduction du virus) est actuellement autour de 0,7, ce qui indique que l’épidémie régresse. Avec un variant plus contagieux, ce taux passe à 1,03, et l’épidémie progresse à nouveau. En revanche, grâce à la vaccination des plus fragiles, cela ne devrait pas affecter le système hospitalier.

    La vaccination toujours efficace
    Car face à ce nouvel avatar du virus, les vaccins sont un peu moins efficaces, même avec deux doses. Avec une dose en revanche, ce n’est plus le cas. Ce qui a poussé les gouvernements, notamment français et britanniques, à raccourcir le délai entre les deux doses.

    L’avancement de la vaccination dans de nombreux pays a en revanche permis d’éviter une hécatombe : l’envolée du nombre de cas ne se traduit plus par une explosion des décès. Mais la couverture vaccinale reste insuffisante pour freiner la diffusion du virus.

    Il semble aussi que ce variant soit moins facilement détectable : il a ainsi « échappé » aux contrôles aux frontières parfois stricts, comme en Australie : malgré des mesures drastiques en vigueur sur cette île-pays, des cas ont été détectés - tardivement - à Melbourne.

    L’assouplissement des mesures sanitaires peut entraîner, aussi, un certain relâchement chez des populations lassées de la persistance de la pandémie.

    Des symptômes plus « banals »
    Le variant delta, enfin, entraîne parfois des symptômes différents, facilement assimilables à ceux... d’un rhume. Mais avec les mêmes risques de formes graves chez les personnes les plus fragiles.

    Les gens peuvent penser qu’ils viennent d’avoir une sorte de rhume saisonnier et continuer à aller à des fêtes, et contaminer d’autres personnes. Nous pensons que cela alimente une grande partie du problème

    Tim Spector, épidémiologiste au King’s College de Londres

    Quels symptômes ?
    Les symptômes les plus fréquemment associés au variant delta sont des maux de tête, maux de gorge et un écoulement nasal.

    Selon l’épidémiologiste Tim Spector, professeur au King’s College de Londres, les jeunes qui contractent le variant delta peuvent avoir « l’impression d’avoir un mauvais rhume ».

    Les symptômes habituels de la maladie (toux, fièvre, perte éventuelle d’odorat et/ou de goût) sont moins fréquents.

  • Santé Publique France, 15/04/2021 :
    • décès covid à l’hôpital : 296 (cvh :266)
    • hospitalisations covid : 30 608 (-200)

    note : j’ai remis à jour les coefficients quotidiens, ce que je n’avais pas fait depuis longtemps ; ce sont des moyennes des rapports à la moyenne mobile calculés pour les semaines 8 à 13
    les courbes cvh sont donc modifiées rétrospectivement, ce qui n’est pas grave puisque leur (seule) utilité est pour l’analyse de l’évolution à très court terme
    j’ai également laissé (remis) les valeurs atypiques de la semaine de Pâques (semaine 14) ce qui se voit beaucoup dans la cvh

    décès, ils ont baissé par rapport à la semaine précédente mais semble amorcer un plateau
    admissions en réanimation, après la baisse marquée depuis une semaine, reprise (ou correction)

    pour les incidences, on a, une semaine après, le mouvement inverse de la rupture du 5/04, impossible donc d’interpréter l’évolution récente. Il s’agissait bien de l’impact du lundi de Pâques, contrairement à mon hypothèse.

    Paris, Marseille, Lyon, Rouen reviennent pratiquement à leurs niveaux d’avant rupture
    Saint-Etienne et Strasbourg ont beaucoup augmenté par rapport au 4/04

    même constant pour les départements d’Île-de-France qui retrouvent presque tous des niveaux voisins de ceux d’avant rupture
    seuls 77 et 95 sont nettement inférieurs à leurs valeurs du 4/04

    pour les taux d’occupation en réa, les régions les plus élevées continuent à croître doucement, les Hauts-de-France dépassent leur précédent record (à 162%)
    au milieu, Corse, Bourgogne-Franche-Comté, Normandie baissent